Mr et Mrs Dursley formaient un couple d'une banalité affligeante résidant au 4 Privet Drive. Ils s'étaient toujours vantés d'avoir une vie aussi normale que possible. Leur fils, Dudley - un insupportable bambin pleurnichard et pourri gâté -, était leur plus grande fierté. Ils n'imaginaient pas encore que leur vie allait changer du tout au tout d'ici quelques heures. Et pourtant... un certain mage noir, tristement célèbre au vu du nombre de ses victimes, dont on ne prononçait pas le nom, venait de faire deux orphelins.

Quelques minutes plus tard, dans un "CRAC" sonore annonciateur d'un transplanage, un vieil homme apparut dans la nuit. Tout, de sa robe imprimée d'étoiles à sa longue barbe blanche et jusqu'à son nom même, indiquait qu'Albus Dumbledore, était un individu hautement indésirable dans ce quartier sans histoires. Le vieux professeur portait, dans le creux de ses bras, deux paquets… qui gigotaient furieusement, comme s'ils cherchaient à échapper à leur porteur. Ou, plutôt, comme s'ils comprenaient que ce dernier n'agissait pas que pour de nobles intentions. Il déposa les deux paquets, contenant chacun un bébé, devant le perron. Se retournant une dernière fois, il posa un regard faussement attendri sur les deux enfants, qu'il venait délibérément de condamner à une sombre vie, faite de négligence et d'abus en tous genres, et murmura,"À bientôt, les Potter, et bonne chance. Vous en aurez besoin", avant de disparaître dans la noirceur de la nuit.

Quelques heures plus tard, Petunia trouva, au milieu des bouteilles de lait du jour* les deux bébés sur le seuil de la maison. Elle hurla, appelant son mari pour lui faire part de sa découverte pour le moins… surprenante. Et matinale. TRÈS matinale. L'homme descendit, faisant trembler tout le quartier, se demandant pourquoi sa femme le réveillait de si bonne heure, qui plus est un jour où il ne travaillait pas.

"- Qu'es'qui s'passe encore !?" Grogna Vernon, énervé d'avoir été réveillé à cette heure, apparemment sans raison.

Petunia répondit d'une voix soumise

"Je… j'ai trouvé ça devant la porte"

Tout en parlant, elle lui montra les deux bambins et ajouta "je crois que ce sont les enfants de ma soeur, ils ont ses yeux et il y a une lettre avec eux."

Elle lui tendit le papier en question. Son mari lut la lettre en silence puis prit la parole, visiblement à contrecoeur:

"Bien. Puisque visiblement, on ne nous demande pas notre avis, nous allons les garder mais ils devront mériter leur place chez nous"

Petunia acquiesça vivement: quitte à accepter deux ignominies sous leur toit, autant en retirer un avantage. Ils ramenèrent les deux enfants à l'intérieur et les fourrent dans le premier endroit qu'ils trouvent: le placard sous l'escalier.

Les années suivantes, le placard en question devint la chambre des enfants Potter. Quand ils avaient besoin d'eux, les Dursley les sifflaient, comme s'ils appelaient un chien. Ce n'est qu'à l'école que les deux enfants apprirent leurs prénoms respectifs, Harry et Sarah. Leur oncle et leur tante les appelaient toujours « Vermines » où « Monstres » et Vernon n'hésitait pas à sortir sa ceinture pour tout et n'importe quoi.

Il y eut une période, quand Harry avait sept ans, où ils furent souvent punis, plus que d'habitude, en tout cas. En effet, Sarah eut même la main brûlée, par Pétunia, sur le poêle de la maison.Ce matin la, Dudley descendit en larmes et se jeta dans les bras les bras de sa mère, clamant à qui voulait l'entendre que Sarah avait cassé sa console de jeu, qu'il avait reçu pour son anniversaire, quelques jours plus tôt. Pétunia partit chercher Sarah dans le placard ou l'enfant dormait encore avec son frère, réveillant d'ailleurs celui ci au passage, et l'emmena dans la cuisine sans lui laisser une chance de s'expliquer (elle ne l'aurait, de toute façon, pas crue) et lui plaqua la main sur le poêle de la cuisine à plusieurs reprises, alternant le dos et la paume sans se soucier des hurlement de douleur de l'enfant. Au bout de quelques minutes, elle repoussa la fillette en larmes, qui serrait contre elle sa main blessée, et la renvoya dans le placard.

En la voyant arriver , la première réaction de Harry fut de sécher ses larmes. La seconde, de lui demander ce qui s'était passé. À la fin du récit, le petit garçon hésita entre la colère contre son cousin pour avoir fait punir Sarah pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait et l'envie de serrer sa soeur contre lui. La seconde fut plus forte et avant d'avoir eu le temps de réagir, Sarah était dans les bras de son frère. Il passa la matinée à tenter de la consoler.

Le soir même Harry quitta le placard et se mit en quête de l'armoire à pharmacie. Il finit par trouver la salle de bain au bout de quelques minutes. Une fois à destination, le garçon se mit sur la pointe des pieds et attrapa tant bien que mal la trousse à pharmacie, contenant les divers pansements et antiseptiques de la maisonnée, en équilibre sur le rebord d'un lavabo. Heureusement pour lui, celle ci était rangé à hauteur d'enfant, de manière à ce que Dudley puisse y accéder sans problème où cas où il se blesserait. Son objectif atteint, l'enfant retourna dans le placard où sa soeur l'attendait. Il entreprit de soigner sa main, sa tante ayant catégoriquement refusé de le faire, la laissant se débrouiller avec sa brûlure.

Ce simple fait entraîna les enfants dans un cercle vicieux: les corvées de Sarah étaient mal faites, l'enfant ne pouvant se servir que de sa main droite, elle était donc punie en conséquence. Harry quant à lui faisait de son mieux pour l'aider, bâclant ses propres corvées, et était puni à son tour. Et ainsi de suite pendant plus de six mois.

D'aussi loin qu'il pouvait se souvenir, Harry avait toujours fait tout ce qu'il pouvait pour protéger sa sœur, quitte à être puni à sa place. Vernon les avaient souvent menacés et rappelait régulièrement à Harry ce qui attendrait sa sœur si jamais il venait à se rebeller. Il ignorait encore que la rébellion ne viendrait pas de lui...