Hey !

Petit OS - encore - parce que j'avais envie d'écrire du fluff. Et que j'ai du mal à dormir alors...

Ce passe au début du 13×06 - Tombstone.


I'll watch over you.

Les draps sentent la lessive premier prix. Ils sont doux. Plus doux que ceux des motels miteux en bords de routes qui les accueillent habituellement. Les murs ne sentent pas l-humidité dissimulée à grands renforts de produits parfumés. La salle de bain est propre. Pas de champignons étranges qui poussent derrière le lavabos.

La décoration est parfaite. Pleine de breloques. De photos. De ce genres de détails qui font rires les fans de westerns comme lui.

Tout est parfais. Absolument parfait.

Sam s'est déjà endormis. Sa tête posée sur l'oreiller. Ses bras l'entourant largement alors qu'il semble enfin relaxé. Enfin calme. Il y a dans ses muscles décontractés, son corps trop grand qui s'étend sous les draps, quelque chose d'enfantin qui fait sourire Dean. Mais il y a aussi une maturité, comme si, enfin, Sam sait qu'il n'a plus à veiller sur lui.

C'est une discussion étouffée. Le cuir du canapé qui se tire, se tend, se détend. C'est des bruits doux, qui semblent venir d'un songe. Et que Dean écoute en fermant les yeux. C'est les sifflements d'un nuage de tendresse à ses oreilles. Le crépitement de son cœur. La douceur d'une plume sur son visage - et il aurait jurer la sentir, là, glissant sur sa peau et embrassant son cou.

C'est somnolence. C'est peur. Discrète. Encore là.

Que tout ne soit qu'une chimère.

Mais Jack s'endore. Enfin. Quelque part entre le moment où la nuit se lève et celui où le soleil décide de ne plus se montrer. Il s'endort.

Et alors, Dean les entends.

Discrets. Étouffés. Des pas qui remontent vers la chambre. Le grincement de la porte et le délicat mouvement de l'air. Il entend le trench, qui souffle dans l'infini. La grâce qui se mêle à son âme et le sentiment d'etre enfin complet.

C'est son matela qui s'affaisse un peu. L'impression de cette plume qui glisse sur lui - mais désormais c'est une centaine de ses sœurs qui l'entourent, le couvent, le bordent.

C'est cette main, un peu calleuse, aux longs doigts. Ceux qui manient les armes à merveilles mais qui sont aussi prompts à enlacer, à toucher. À aimer. Cette main qui se glisse un instant contre ses doigts. Picotements. Cette main qui hésite. Qui fouille. Qui recule. Revient. Ose.

Ces doigts qui enlacent les siens. Cette chaleur qui lui a manquer.

C'est là. Juste là.

C'est cet ange, qui un jour lointaint, lui a avoué ne pas dormir. Cet ange qui l'a regardé droit dans les yeux, sincère et honnête, presque innocent. Qu'il veillerait sur lui.

C'est cette présence que Dean sent depuis. Cette sensation d'être observé, qu'il détestait au début. Qui le faisait se réveiller en sursaut pour hurler sur lui. C'est le réconfort qu'il y a trouvé. C'est un peu de sécurité. Un peu de l'enfant qu'il est. Des mensonges de sa mère.

C'est l'ange qui se penche au dessus de son lit certains soirs au bunker. C'est l'ange qui posent ses doigts chauds sur son fronts et fait disparaître ses cauchemars. C'est l'ange. Encore.

Et c'est l'ange, que Dean pensait avoir perdu. C'est lui, qui là, coule ses plumes sur lui, mélange sa grâce à son âme.

Et dans le silence de la nuit, veille sur lui.

Comme il n'aurait du cesser de le faire.