Chapitre 1

Je me réveille encore une fois, l'amertume en plein dans la bouche. Tu sais, ce soir, j'ai encore fait un cauchemar et comme tout les matins au réveil, tu n'es plus là pour me consoler. En gros, j'ai passé une mauvaise nuit.

Et pas toi !

Machinalement je quitte mon lit en soupirant, après avoir longuement regarder le plafond. Ce plafond beige, ce n'est pas ma couleur favorite mais je la supporte car je la trouve triste et terne, un peu comme moi.

J'éteins mon réveille et mes pieds touchent le sol froid, j'ai encore oublié de prendre mes chaussons... Peu importe je le supporte. De toute façon, ça fait longtemps que tout est froid chez moi, alors ça ne me fait plus rien.

Il fait six heures et je suis debout.

Ce qui est normal, les nuits me paraissent plus courtes. En soupirant, je me dirige vers ma porte fenêtre et tire un peu le rideau. Dehors, tout est blanc, je suppose qu'il y a eu une tempête de neige. Je sais que je ne devrais pas le faire mais j'ouvre ma fenêtre en grand et la fraîcheur me saisit le visage je le sens se crispé. Je referme les battans dans un soupire. Encore. J'ai tendance à beaucoup soupirer ces temps ci.

Et pas toi !

Tu me manques, tu me manques beaucoup.

En me dirigeant vers la salle d'eau je tombe sur mon reflet dans le miroir de la chambre ce qui m'arrache un léger frissons. Je ne me reconnais plus ! Mon teint est pâle, très pâle, trop pâle, presque fantomatique. Mes yeux sont trop grand, mon nez trop petit, ma bouche trop rose. Et ce regard : terne, déstabilisant, effrayant, monotone, morbide, des adjectifs que personnes n'aiment même moi ! Des cernes entourent mes yeux aux iris étrange. Mes cheveux manque d'éclat ce qui est normal vu que je ne les entretient pas, leur magnifique couleur bleu nuit se fane, ils deviennent fade. Je me dégoûte.

Et pas toi !

Toi. Toi tu es captivant, élégant, électrisant, sûr de toi... Tu ne recules devant rien et ça m'a toujours plut. Je t'aime toujours et je pense que ça ne cessera jamais. J'en étais convaincu avant et rien n'a changé aujourd'hui. Je t'aime toujours autant.

Et pas toi !

Tu t'es lassé de moi, comme on se lasse d'un jeu devenu ennuyant. Tu m'as laissé, comme on abandonne un vieux chien malade. Tu m'as oublié, comme on oublie sa première chaussette. Et moi, je t'ai toujours trouvé captivant, je ne te lâchais pas une seconde.

Et même aujourd'hui, je ne t'ai pas oublié.

Moi, je t'ai aimé parce que tu es calme, je t'ai aimé parce que tu es silencieux, je t'ai aimé parce que tu m'as remarqué, je t'ai aimé parce que tu es intelligent, je t'ai aimé parce que c'est toi et parce que tu es toi. Je t'ai aimé sans rature ni demi-mesure. Je t'ai aimé envers et contre tout, je t'ai aimé inconditionnellement.

Et pas toi !

Tu ne m'a jamais montré le contraire de qui tu es, tu ne me parlais pas de tes sentiments. Jamais. Peut-être ne me faisais-tu pas confiance ? Je n'ai pas eu la réponse mais je pense qu'elle est positive. Tu t'es toujours montré froid, tu as toujours été distant, m'ignorant continuellement. J'ai supporté parce que tu étais vrai, j'ai souris lorsque tu me repoussais, j'ai pleuré lorsque tu me blessais. Je t'ai toujours montré ce que je ressentais, ce que j'avais et qui existe toujours, là, dans mon cœur.

Et pas toi !

Les sentiments sont pour les faibles disais-tu, alors pour toi je n'étais qu'une faible. C'était ce que tu pensais de moi, et c'est toujours le cas.

Les larmes coulent à présent sur mon visage, l'eau froide coule sur ma peau, mes cheveux dégouline d'eau et me colle sur le visage. Je pensais ne plus avoir de larmes, tellement elles ont coulées pour toi. Je ne pensais plus que j'allais encore me morfondre sur cet amour, pourtant, je suis toujours semblable à celle d'il y a deux ans qui pleurait pour toi, celle d'il y a deux qui ne voyait que toi et celle d'il y a deux ans qui ne voulait que toi.

Et pas toi !

Toi. Toi je suis sûr que tu as changé, bien que tu as toujours été quelqu'un de constant. Il a juste suffit que nous passions les deux dernières années d'université ensemble pour que tu t'incruste dans ma peau jusqu'à la moelle de mes os, que tu sois comme ce liquide rouge qui coule dans mes veines. Je me suis dopée à toi et je ne peux plus me passé de toi. Je ne veux pas me passer de toi quitte à faire une overdose.

Et pas toi !

J'éteins le pommeau de douche, tire une serviette puis je sors de la cabine. Mes pieds laissent des empreintes de pas sur le parquet, des empreintes qui ne mettent pas du temps à disparaître comme si elles n'avaient jamais existé. Notre relation est un peu comme ça n'est ce pas ? Combien de temps cela va t-il durée ? Ma pénitence ne prendra t-elle pas fin un jour ? Est-ce la le prix à payé pour t'avoir aimé ? Devrais-je souffrir seul ?

Et pas toi ?

Dis, penses-tu souvent à moi ? Moi je pense tout le temps à toi, pas une seconde ne passe sans que tu ne sois, là, dans mes pensées.

J'enfile rapidement mon jean après ma chemise puis me sèche vigoureusement la tête. J'enlève la serviette et remarque que mes cheveux se sont frisés, mes yeux sont à présents rougit sur les bord.

Drôle de beauté, je sais.

De toute façon je me fiche de tout puisqu'il n'est pas là, puisque tu n'es plus là. Je mets mes baskets et sort précipitamment de mon appartement en tirant mon manteau. Les rues sont bondées malgré la fraîcheur Je resserre un peu plus mon manteau autour de moi, je n'ai pas d'écharpe, pas de gant, encore moins de bonnet et mes cheveux sont encore bien trempés. Je risque de m'attraper une grippe.

Et pas toi !

Tu me dirais certainement que je suis suicidaire, et je t'aurai répondu que non. Ensuite, tu aurais bousculer la tête en roulant des yeux puis aurais enfoncer ton kit dans les oreilles pendant que moi j'attendrais que tu me parles. Ce qui n'arrivait que très rarement. Dis moi, n'aimais-tu pas le son de ma voix ? N'avais-je pas d'importance pour toi ? Mes pieds s'enfoncent dans la neige s'incrustant dans mes baskets, j'aurai dû prendre des bottes, mais je ne n'y ai pas pensé. Tu me disais que j'agissais sans réfléchir.

Et pas toi !

Toi, tu es réfléchi. Toi, tu sais prendre de bonne décision. Toi, tu sais te contrôler et tout contrôler. Je pense que tout était fait pour que ne soyons pas ensemble. Moi trop timide, toi, distant. Moi trop gentil, toi froid. Toi charismatique, moi fade et ennuyeuse. Tu te souviens, tu me disais que je n'avais pas de personnalité. Je pense que tu avais raison, tu avais toujours raison.

Je marche encore longtemps sous le regard inquiet et parfois ignorant des personnes autour de moi.

Quoi que je fasse, ou que je sois, rien ne t'efface. Je pense à toi.

Et pas toi !

Ça y est, j'y suis, là, devant l'hôtel ou tu loges. Il a suffit que j'apprenne ton arrivée pour que je sois aussi bouleversée. Que dois-je faire ? Entrée et te chercher ? Ils ne m'en donneront pas l'occasion, je suis bien trop amochée et ça se voit. Partir et oublier ? Je ne peux pas, je n'en ai pas la force. Tu m'avais promis que tu ne m'abandonnerais jamais le soir où je me suis donnée à toi, mais je crois que tu as oublié cette promesse alors que tu choisissais ta carrière plutôt que moi. Toi tu as sûrement déjà tout oublié.

Et pas moi !

J'ai gardé chaque petit bout de toi au fond de moi. J'ai gardé chacune de tes réactions en moi, m'imprégnant constamment de toi pour survivre. Mais comment pourrais-je maintenant me contenter de souvenirs, alors que tu es juste à quelques étages de moi ?

Arrivée au rez-de-chaussée, je lève la tête et ai le tournis devant cette immense immeuble. Tu dois être quelque part dedans.

Tu sais je ne t'en veux pas, tu es parti sans moi, alors que moi je ne demandais que ta présence, parce qu'elle me rassurait, moi je ne demandais que ta douce fraîcheur parce qu'elle me réconfortait. Et toi attendais-tu quelque chose de moi ? Je savais que tu n'aimais pas ce genre de questions alors je n'ai jamais osé te demander, peut-être aurais-je dû.

Je ne sais pas !

Avec toi je ne savais rien, c'est comme si j'étais une enfant sans éducation. J'apprenais de nouveau avec toi et chaque jour était une aventure, bien sûr, j'aimais ça. Tu sais, je ne l'ai jamais dit mais tu as été mon premier amour, mais je pense que tu l'a compris. Comment ? Je ne sais pas tu as toujours été si perspicace.

Et pas moi !

Peut-être l'as-tu compris dans ma façon de te dire ce que je ressentais : bredouillante et rougissante. Ou alors était-ce dans ma façon de t'embrasser : maladroite et tremblotante. Ou alors était-ce lors de notre première fois : apeurée et pleurnicheuse. Tu disais que tu aimais mes yeux et je t'ai cru parce que j'avais confiance en toi.

Et pas en moi !

Est-ce toujours le cas ? Pour toi ils étaient si innocent, si puéril et enfantin et tellement loquace. Je n'avais pas compris comment des yeux pouvaient parler pourtant, j'avais dix neuf ans. Mais maintenant je sais que tu y lisais facilement mes émotions.

Moi je n'ai pas réussi, je n'ai jamais réussi !

Tu disais que j'avais tord de les cachés derrière ses énormes trou qui me servaient de lunettes, alors, pour toi j'ai mit des lentilles. Ce jour là, tu m'a accompagné chez l'ophtalmologue puis chez l'opticien et tu m'a aidé à choisir une couleur.

En fait, tu l'a carrément fait pour moi, tu avais alors prit ceux clair disant que c'était naturel et qu'ils feraient ressortir l'opale de mes yeux. Moi j'avais souris en écoutant tes conseils. J'écoutais toujours tes conseils. Ça avait été difficile de les mettre au début mais je me suis bien habituée pour toi, pour voir ce sourire satisfait chaque matin. Ce sourire que tu forçais pour me faire plaisir.

Et moi je ne le voyais pas.

Dis moi, ai-je été égoïste ? N'ai-je pensé qu'à moi ? Toi tu savais tout sur moi, sans que je n'ai besoin de t'en parler. As-tu fais des recherches sur moi ?

Et pas moi ?

Je ne savais que ce que tu voulais me dire, je ne voyais que ce que tu voulais me montrer. Maintenant que j'y ai réfléchit je me rend compte de toute cette tristesse que tu avais dans ton regard. Ai-je été aveugle pour ne pas l'avoir remarqué ? Était-ce pour cette raison que je n'allais jamais chez toi ? Était-ce pour cette raison que tu venais toujours chez moi ? Ne voyais-je donc pas la solitude dans tout tes faits et geste ?

J'étais tellement contente que tu sois là pour moi que plus rien ne comptais, j'étais tellement contente d'être dans tes bras que je ne voyais pas que c'était toi qui avais besoin de réconfort. J'ai été égoïste, terriblement égoïste.

Et pas toi !

Toi tu as été aimable malgré ton naturel distant, remplis de chaleur malgré ton tempérament glacial, attentif derrière ton indifférence. Tu étais gentil, tu es devenu drôle. Étais-tu amoureux ? Dis moi, parce que même aujourd'hui je ne le sais pas. J'essaie de me convaincre que tu m'aimais, tes baisers et ta tendresse ne pouvaient pas être fictif n'est ce pas ? Ta façon de me regarder aussi pas vrai ?

Moi je te disais tout le temps que je t'aimais et toi tu me faisais une pichenette sur le front et me disais que tu le savais déjà. Était-ce une façon de me dire d'arrêter ? Je n'en savais rien, alors, j'ai continué de te le dire à chaque fois que j'en ai eu l'occasion et je te l'ai aussi dit ce jour là. Alors que je t'implorais de rester avec moi. Alors que je te promettais de ne jamais t'abandonner. C'est là que tu m'avais dit que les sentiments n'appartenaient qu'aux faibles. Moi j'étais faible, je le savais mais toi, étais-tu faible Itachi ?

Je ne sais pas !

Tu ne m'a pas répondu. Tu es juste partis. Me laissant seule, au milieu de ce parc complètement brisée, les larmes plein les yeux. Puis, j'ai essayé de te rattraper mais tu avais disparût, je ne te voyais nul part. Alors les jours qui suivirent, je t'ai appelé mais tu n'a jamais décroché, j'ai inondé ta boîte vocal de message, mais tu n'a jamais répondu. J'ai cherché ton adresse, je ne l'ai jamais trouvé.

Tu avais tout mis en œuvre pour disparaître de ma vie. Mais, tu n'a rien fait pour t'effacer de mon cœur. Et ton retour en ville n'a fait que ressasser tout ces souvenirs, toute cette douleur que j'avais enfui tout au fond de mon âme. Sais-tu combien de fois j'ai pleuré sur mon lit, dans la cuisine, sous la douche et dans le reste des pièces de mon appartement ?

Je baisse les yeux alors que le portier m'interpelle, je le regarde et je vois cette pitié dans son regard et ça m'énerve mais je me contente de le regarder. Il me demande si je veux voir quelqu'un. Alors je peux te voir pas vrai ? Ça fait deux ans que je rêve de ce moment. Il doit être surpris de ma réactions vu qu'il me sourit. Ce nom que je ne prononce que dans mes pensées franchit timidement la barrière de mes lèvres : Itachi Uchiwa. Il fronce légèrement les sourcils puis me regarde de bas en haut mais il ne me pose aucune question et me demande de le suivre.

J'obéis et le suis timidement.

Nous passons les portes de ce palace et je suis subjuguée par la beauté de l'intérieur. C'est peint couleur or, le plafond est très haut et les lustres sont magnifiques. J'ai l'impression d'y faire tâche en voyant toute ces personnes chic dans le hall.

Sous les ordres du portier je reste en retrait légèrement caché par une plante haute. Pourquoi m'as tu caché Itachi, que tu étais une personne aussi influente, une de ces personnes de la haute société ? Ou alors j'étais tellement dans ma bulle que je l'ai pas remarqué.

Tout chez toi l'indiquait, tu parlais tellement bien avec une voix douce et mesurée, ta gestuel était parfaite. Chaque geste reflétait de l'élégance et du raffinement. Même ta façon de manger me fascinait. Dis, toi qui étais si aisé, que faisais tu dans une université publique ? Pourquoi ne disais tu rien quand je critiquais la haute société ? Alors c'était pour ça que je n'ai jamais rencontré ta famille ? Combien de chose m'as tu donc caché ?

Je regarde le portier il me montre du doigt à la réceptionniste et celle ci me regarde étrangement. C'est bien normal, mes cheveux sont trempés, j'ai les yeux rougit, je porte un vieux manteau, et des baskets alors qu'il y a de la neige dehors. D'ailleurs, j'entends dire qu'une tempête se prépare. La fille de la réception se masse les tempes et secoue négativement la tête et le portier lui, lui fait un magnifique sourire remplis de charme. Elle cède.

Tu sais, j'aurai fait la même chose si ça avait été toi.

Mais toi tu ne souris pas aussi franchement.

Il revient vers moi en souriant puis il me saisit par les épaules. Il me conduit devant un ascenseur puis presse le bouton numéro 5, comme une enfant il me met à l'intérieur et me dit que tu es dans la chambre 39. Je hoche la tête puis il me salut ; je le regarde s'en aller jusqu'à ce que la cage se referme. A présent je me retrouve seul au milieu de cette couleur dorée, les murs de la cage me servent de miroir et je grimace en me voyant. Suis-je vraiment sortit dans cet état ?

Et toi, Itachi, m'aurais-tu laissé sortir ainsi ?

Je ne sais pas !

Je ne sais pas si tu l'avais remarqué, mais parfois quand tu passais la nuit chez moi et que boudeuse je voulais que tu dormes avec moi. Je passais tout mon temps à observer ta plastique presque parfaite. Tu es tellement beau quand tu dors. Ton air si paisible est envoûtant et à chaque fois sans m'en rendre je retraçais les contours de ton visage. Tes yeux même fermés, sont captivant. Ces longs traits semblables à des cernes que tu as de part et d'autre de ton visage le rende si mature. Et ton nez ! Ton nez est si magnifique et majestueux. Ta bouche n'est pas en reste tu sais, tes lèvres fine et en forme de cœur sont électrisantes.

Tu es tellement paisible que ça en est contagieux. Pourtant pour moi, le sommeil est un vrai supplice. Moi, je bouge et je hurle, je transpire et te bouscule. Je te frappe et te repousse. Je le faisais presque tout les soirs, je ne dormais qu'après que tu m'es réveillée et consoler. Je te privais de ton sommeil et tu ne disais jamais rien, tu me prenais juste dans tes bras et me berçais.

Maintenant, oh ! Comme ça me manque, deux années ont passées depuis que tu es partis et je ne dors pratiquement que deux à trois heures par nuit. Mon lit est bien froid sans toi !

Ressens-tu la même chose ?

Tu sais, j'ai essayé toutes sortes de somnifère, j'ai même vu un psy mais rien n'y fait, la situation est toujours la même : personne ne peut te remplacer. T'avais-je dit pourquoi je faisais autant de cauchemar, non tu ne me l'avais pas demandé. Attendais-tu que cette confession viennes sans que tu ne m'y forces ? Ou peut-être mon passé ne t'intéressait pas ?

Je ne sais pas !

Peut-être pourrais-je un jour te le dire, te dire sans gêne et sans méfiance, ce qui, tout les soirs hantent mes nuits. Après tout, tu es pratiquement la seule personne à avoir partager mon quotidien depuis longtemps. Je t'ai aimé dès que je t'ai vu, est-ce le hasard qui a favorisé notre rencontre ?

Tu étais en science éco et moi en droit. Etions nous sensé nous rencontrer dans cette grande université ? Pourtant, comme dans un film notre rencontre a été vraiment cliché. J'ai fait tombé mes bouquins alors que tête en l'air j'avançais à travers les couloirs et que j'ai fini par te bousculé. Je me souviens je me suis accroupie pour ramasser mes affaires puis toi tu t'es baissé et tu m'a aidé. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai craqué.

Et pas toi ?

La lumière indiquant que nous passons des étages est maintenant sur le numéro quatre puis elle passe au cinq et après quelques secondes les cages d'ascenseur s'ouvre pour laisser place à un couloir interminable, spacieux et doré. Timidement je sors de la cage tout en lorgnant un peu, il est aussi désert que les couloirs d'école le jour de noël.

Le cœur battant je mets donc pied à l'extérieur, le plafond est aussi haut que celui du hall, des lustres en argent aux lumières dorée y trônent. Je note quatre portes du côté droit et aussi du côté gauche ; sur la première porte du côté gauche est inscrit le numéro 33, alors je me dis que ta chambre doit-être l'avant dernière porte.

J'avance à travers le couloir avec appréhension. Mes mains trembles, mes pieds aussi, comme pour me protéger je resserre les pans de mon manteau et regarde frénétiquement autour de moi comme si j'allais être prise la main dans le sac. Les portes sont de couleur beige me rappelant ainsi la couleur de mon plafond, dessus trônait une plaque dorée où est inscrit le numéro de chaque porte.

Je me rapproche de la porte de ta chambre et mon cœur bat à tout rompre, ça me rappelle quand nous étions à l'université. Nous étions dans la même fac mais pas le même département, tu te souviens, tu m'avais dit que si j'ai un problème je viens te voir dans ton emphy, ce qui était difficile vu qu'en sciences éco il y avait certes moins d'effectifs qu'en droit mais vous étiez nombreux quand même.

Je me souviens que ce jour là je n'avais aucun soucis, je voulais juste te voir mais à peine étais-je devant l'emphy que mes pieds s'étaient mit à trembler, j'étais mal à l'aise et mes mains étaient très moites. Je m'étais contenter de lorgner à l'intérieur et heureusement pour moi tu m'avais aperçu et donc t'étais rapidement venu me voir.

Mais, à présent, tout est différent, tu es partis et je reviens te voir, pourquoi ? Je sais pas, peut-être pour plus d'explication, pour m'excuser d'avoir été si égoïste ou alors pour te taper dessus de toutes mes forces.

J'en sais fichtrement rien !

J'y suis, étrangement je me sens drôlement petite devant cette porte et je ne contrôle plus mes membres. Impossible pour moi de lever la main et de frapper. Je fixe cette porte si proche qu'elle paraît pourtant très loin. Je soupire et doucement je porte ma main sur le bois massif et frappe deux coups bien distinct puis je lutte pour ne pas m'enfuir en courant.

J'entends des pas se rapprocher de la porte, c'est lent et mesuré. D'ici je peux entendre le talon de tes chaussures claqué contre le parqué, ensuite le cliquetis des clés dans la serrure puis le poignet qui bouge et je me remets à trembler. La porte s'ouvre lentement et j'ai l'impression de voir toute ma vie défiler devant mes yeux. J'ai chaud, j'ai froid, je tremble et transpire, mes mains se rejoignent et je les malaxe puis je finis par tripoter mes doigts quand la porte s'ouvre complètement.

Ma tête est baissée et mes yeux restent fixer sur la paire de chaussure noir devant moi, le pied est grand et je devine aisément que ce sont les tiennes. Puis, je relève lentement la tête et observe longuement ton pantalon noir en tissus qui te va parfaitement et enfin, j'atteins ton torse vêtu d'une magnifique chemise blanche. Je n'ose pas lever plus la tête et revoir ton visage si proche de moi. Ton odeur boisée parvient à mes narines et m'enivre.

Que faire maintenant que t'es devant moi, je n'ai aucune idée, mais, je veux te voir. Alors, je lève mon visage et tombe sur le tiens. C'est bien toi, la première expression que je réussi à voir est la surprise puis ton visage se ferme, tu redeviens alors ce même Itachi mystérieux dont je suis éperdument amoureuse.

Ton visage s'est affiné, il est plus mature et encore plus beau. Tu as toujours ces cernes autour de tes yeux et elles ont prit de l'ampleur mais heureusement elles ne te rende que plus beau encore. Tes yeux sont plus profond, tes cheveux sont encore plus long et je t'aime encore plus.

Je crois qu'on reste longtemps à se fixer, me détailles-tu comme je l'ai fait ? Me trouves-tu… Belle ? Si cela viens de toi alors je le croirai. Parce que tu sais moi je me trouve moche et un peu trop grosse mais je veux rester avec toi. Tu sembles ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais une voix féminine t'interromps et je me prend une douche froide lorsqu'elle apparaît dans l'embrasure de la porte, juste à côté de toi.

-Itachi que fais-, hum qui est-ce ?

Sa voix est posée, presque comme la tienne. Elle doit être de ton rend social. Elle a une longue chevelure noir et un grain de beauté juste au coin de son œil gauche, ses yeux sont aussi noir que les tiens et ils sont très grand, un petit nez fin et une bouche rose.

Elle est très belle.

Son regard se pose sur moi, et je sens les larmes me monté aux yeux, je n'ai jamais envisagé la possibilité que tu puisses fréquenter quelqu'un mais maintenant, oh comme j'ai mal !

-Bonjour fit-elle

Quand je la regarde je sens les larmes sillonnés sur mes joues et mes yeux se posent de nouveau sur toi. Toi, tu ne dis rien, tu me regarde juste et je sens mon coeur se briser encore et encore et j'ai très mal, je me sens mal.

-Mon Dieu, Itachi, qu'a t-elle elle se tourne vers toi et me regarde à nouveau voulez-vous entrez, ou un verre d'eau, ou peut-être voulez-vous un renseignement ?

-Izumi, tu parles trop entendis-je enfin et je ne pu m'empêche de penser que ta voix est toujours aussi douce s'il te plaît va à l'intérieur et ne reviens pas

-Mais…

-Ne discutes pas !

Elle fronce légèrement les sourcils puis elle me regarde étrangement. Un regard qui me donne des frissons. Je la regarde s'éloigner et son dos disparaît de mon champ de vu, très vite remplacer par ton torse. Qui est donc cette fille ? Que représente t-elle pour toi ? Est-ce que tu… l'aimes ? Je sens mon regard s'embuer de nouveau alors que je lève les yeux et croise ton regard, sérieux, calme, silencieux, envoûtant, déstabilisant. Comment ne pas me noyer dans ton regard.

Je suis emportée dans une marre, noyer dans un océan d'ancre. Je suis contente de te voir mais en même j'ai peur de ta réaction, me repousseras-tu ? Ai-je fais une erreur en venant ici ?

-Itachi murmurais-je, l'impression d'être en plein rêve

Je me rapproche alors de toi et comme pour me rassurer je lève doucement ma main vers toi et l'approche de ta joue. Lorsqu'elle entre en contact avec ta peau je retrouve vie. Enfin.

Puis tu t'éloignes et je perds tout contact. Je cherche alors ton regard et je suis pétrifiée.

-Qu'est ce que tu fais ici ?

Ton ton est froid, distant j'ai peur et l'envie de m'enfuir me prend. T'as toujours eu cet effet sur moi n'est-ce pas ? Aussi vrai que tu pouvais me consoler et me faire sentir moi la réciproque était évidente tu pouvais m'effrayer rien qu'avec ton regard.

-Je croyais que les choses étaient claire. Toi et moi c'est terminé deux années sont passées. Passe à autre chose Hinata

Oui rien a changé de ton discours d'il y a deux ans tu te retournes et sembles vouloir t'en allé. Mais pas cette fois, je ne te laisserais pas partir.

-Mais Ita, je, je t'aime !

Tu t'arrêtes pendant un moment puis comme si de rien était tu enclenche la poignée mais je ne te laisserais pas partir, pas comme ce soir là. Dans un élan de détresse je me rapproche et entoure ta taille de mes bras mouillant ta belle chemise avec mes cheveux.

-Tu sais, ça fait exactement deux ans, six mois et quatre jours depuis que t'es partis. Depuis que tu m'as laissé toute seul dans ce parc au milieu de la nuit. Depuis que tu m'as dit que l'amour était pour les faibles. Depuis que t'as décidé de, de complètement m'effacer de ta vie. Mais, tu sais quoi, pas moi. Tu es mon ange Itachi, mon prince, mon ami, mon sauveur et indéniablement l'homme que j'aime dis moi, comment suis sensée vivre sans toi hein je, à ce moment je sent les larmes ruisseler sur mes joues et mouiller encore plus ta chemise.

-Hinata, rentres chez toi

-T'es, je le sais, celui qui est fait pour moi, quand t'es là, Ita quand t'es là je me sens moi, je me sens en vie ! S'il te plaît ne me laisses pas, je ne survivrai pas sanglotais-je et je me trouve tellement pathétique à pleurer ainsi.

Tu retires doucement mes mains et défait mon étreinte puis tu t'éloignes. Mes bras rejoignent mon corps et je garde ma tête baissé. Je n'ai pas eu de réponse et j'ai encore plus mal. Rassemblant un semblant de dignité je renifle bruyamment et essuies mes larmes. Je lève les yeux et soutiens ton regard. Je t'ai déjà tout dit, tout ce que je n'ai pas pu te dire ce soir la.

-Merci, pour tout Itachi dis-je avant de m'en aller sans me retourner, m'en aller pour de bon.


Coucou, oui c'est une nouvelle fic, non je n'ai pas abandonné l'autre elle est juste en réécriture en attendant je vous laisse avec ce chapitre. Un petit truc qui trottait dans ma petite tête de littéraire :D

Aller zouuuuu biz biz