Bonjour à tous ! Ouh là là, ça fait tellement de temps que je ne sais plus très bien utiliser le site x)
LISEZ S'IL VOUS PLAIT AVANT DE COMMENCER L'HISTOIRE
Alors avant de commencer je voudrais vous annoncer à tous, que je connais et que je ne connais pas encore, que JE VIENS OFFICIELLEMENT DE PUBLIER MON PREMIER ROMAN "BLIND" aux éditions du Lys Bleu, disponible à la commande en librairie et sur Internet. Alors, si vous aimez mes histoires, mon écriture, les sombres romance gay, le hurt/comfort ... s'il vous plait, soutenez-moi et jetez-vous sur ce Thriller/drame psychologique/romance gay qu'est Blind, parlez en, partagez-le autour de vous, aidez moi à me faire connaitre et à faire d'une romance gay un carton ! C'est mon plus grand, mon plus abouti projet, je suis une jeune photographe écrivaine qui se bat pour tout un tas de choses, notamment le droit des gays à être plus visibles, mieux représentés dans le monde de la culture, Blind parle de blessures, de harcèlement scolaire, de viol, d'abus en tout genre, c'est violent, et nécessaire. Ca ressemble beaucoup à 13 reasons why en fait bien que j'ai connu la série après avoir écrit mon livre. Aidez-moi à mener ce combat, que je ne peux pas mener sans vous ! A toutes les petites perverses dans mon genre, je vous assure que Blind a de quoi combler vos attentes les moins avouables ;-) En tout cas, vous n'en sortirez pas indemnes...
Alors maintenant passons à cette fanficiton Snarry ! Elle est TERMINEE. Je l'écris depuis maintenant deux ans et j'attendais qu'elle soit terminée avant de la poster. La suite arrivera très vite donc restez connectées !
Le Snarry est mon OTP exéco avec le WINCEST. Si vous n'aimez pas, ne lisez pas. Je tiens à rappeler que Snape a sa mort n'a que 38 ans, ce qui fait que leur différence d'âge n'est pas plus importante que celles de couples de bon nombre d'œuvres classiques, ni celle de beaucoup de blockbusters actuels. Seriez vous surpris, si je vous disais qu'Adam Driver ( qui est né le même jour que moi à exactement 10 ans d'écart ) est plus proche de l'âge du véritable Snape qu'Alan Rickman... ? Et oui ! Et quand j'écris, ce n'est pas du tout Alan Rickman que je visualise d'ailleurs. Je crois profondément que Harry et Snape sont de véritables Soulmates, et qu'ils sont fait l'un pour l'autre.
Je ne tire aucun argent de cette histoire et Harry Potter ne m'appartient pas.
Maintenant, bonne lecture et enjoy !
D'abord, il y avait eu une grande période de relâchement. Après tout ce qui c'était passé, malgré les nombreux morts, les nombreuses funérailles et et les larmes brisées de morts insurmontables, Harry avait été heureux. Voldemort n'était plus et il pouvait, enfin, tourner la page, se reposer, profiter du calme de l'absence d'un danger permanent planant sur lui et tous ceux qu'il aimait. Tout pouvait enfin reprendre son cours. Il pouvait être heureux avec Ginny sans crainte de la mettre en danger, il pouvait penser à autre chose qu'à Voldemort et à la responsabilité pesant sur ses épaules. Durant quelques mois, pour la première fois de son existence, Harry Potter avait pu être un jeune homme normal, à profiter de choses normales. Ca avait été rassurant, doux, honteusement égoïste. Tant de monde avait souffert, mais il avait porté la souffrance du monde tellement longtemps qu'après la disparition de Voldemort il ne pouvait juste plus... il avait atteint le point de rupture, le point de non retour où là, maintenant, il ne pouvait plus prendre la responsabilité de tous les morts sacrifiés pendant la guerre. Ils étaient morts pour la liberté, pas pour lui, Harry Potter, ils étaient morts parce qu'ils croyaient en l'espoir, en l'amour, en la paix, et pas pour sauver le-garçon-qui-a-survécu qui de toute façon était destiné depuis le début à mourir de la main du mage noir. Alors les choses et leur importances s'étaient éloignées et un sentiment de paix profonde l'avait envahi. Ils étaient morts, et ils les aimaient, mais il avait trop perdu pour sombrer avec eux. Lui aussi était passé de l'autre côté, et ça ne lui paraissait plus si effrayant. C'était un fait, un acte, quelque chose qui c'était passé comme ça, point. Tragique et immuable. Il ne voulait plus réfléchir, il voulait oublier. Et, pendant un temps, cela avait réellement fonctionné.
Mais Harry reste Harry...
C'était une journée de fin d'été chez les Weasley. Ici on ne riait pas mais on réapprenait. On profitait de ceux qui étaient resté, on se réunissait, famille, amis, Weasley ou pas, la famille c'est la famille, surtout après les drames.
Et puis en fouillant dans ses affaires, Harry était tombé dessus. Le manuel avancé de préparation des potions. Un froid particulier s'était répandu en lui et pour la première fois depuis qu'il avait découvert à qui appartenait réellement ce livre, il s'était agenouillé devant sa valise et le souffle soudain incertain, l'avait ouvert. Il avait regardé ses doigts se poser sans raison sur l'inscription à l'encre noir "This book is the property of the Half-blood prince ", comme pour les redessiner, à la recherche d'un mystère perdu dans les limbes du temps. Et dans un long moment de silence et d'incertitude total, il était resté là, immobile, livide et sans expression, à fixer le livre que d'autres mains avant les siennes avaient touchées, hébété par l'émotion indéfinie qui montait en lui pour la première fois. Il n'essaya pas de l'identifier : c'était là, présence lancinante au milieu de la poitrine. Il était toujours dans la même position lorsque Ginny rentra en trombe dans la chambre, se précipitant vers le lit pour attraper un vêtement à lui tout en lâchant à toute allure :
- Ah Harry tu es là tu devrais descendre je t'emprunte juste un pull on va...
Il sursauta et ferma précipitamment le livre alors qu'elle s'immobilisait tout à coup, le vêtement à moitié enfilé.
- Harry... ? Qu'est-ce que tu fais ?
Debout devant sa valise, il haussa les épaules, forçant un sourire sur ses lèvres.
- Rien. Rien, je rangeais juste quelques affaires. On descend ?
Et il lui prit la main pour descendre dîner avec les autres, laissant le prince de sang mêlé au fond de sa valise et essayant d'ignorer l'étrange émotion logée dans son sternum.
La nuit suivante, il ne parvint pas à s'endormir. Ils avaient veillé tard avec Ron, Hermione et Ginny et s'étaient tous endormis dans la même chambre. A côté de lui, Ginny s'était tournée de son côté. Il se redressa discrètement dans le silence de la chambre endormie. La fraîcheur de la nuit, par la fenêtre restée entrouverte, avait chassé la lourde chaleur du soir. Plus loin, Ron et Hermione semblaient former une seule et même silhouette : leur corps enlacés, parfaitement accordés l'un à l'autre, la tignasse châtain bouclé d'Hermione se mêlant aux cheveux roux de Ron qui ronflait tranquillement, un bras passé par dessus elle. Harry repoussa les couvertures pour se glisser le plus silencieusement possible hors du lit. Il attrapa ses lunettes, sa baguette, un pull, et ouvrit la valise, le coeur battant. Il s'empara du livre du prince de sang mêlé et sortit de la chambre sur la pointe des pieds.
En bas, seul dans la pénombre, il alluma quelques lanternes d'un coup de baguette et se fit chauffer du thé. Puis il s'installa dans un des fauteuils, ses jambes par dessous lui, et rouvrit le livre. Ce n'était rien d'important - quelques écritures brouillonnes sur la fabrication des potions, ça devrait même être très ennuyant pour un élève aussi médiocre que lui en cette matière. Mais il parcourut avidement chaque mot, avec une fascination nouvelle, un battement de coeur presque mystique au coeur de la nuit qui à cette heure de sommeil semblait presque lui appartenir. La haine sans borne éprouvée envers le lâche et le traitre que Severus Snape avait été à ses yeux venait de se transformer en autre chose. Peut-être était-ce le cas depuis la fin de la guerre et pourtant il ne le réalisait qu'à présent, au coeur de l'intimité de la nuit. Quelque chose sans nom, sans forme, un palpitement de coeur, un point douloureux dans son sternum à chaque respiration. Pour la première fois de toute son existence, en ces nombreuses années de haine réciproque, Harry voulut soudain, de tout son être, connaitre cet homme. Cet constatation soudaine et irréfléchie se heurta à un mur infranchissable et dans une inspiration douloureuse Harry releva les yeux pour regarder le ciel étoilé, par la fenêtre. Severus Snape était mort. Cette réalité brutale fit exploser la magie de l'instant précédent et la joie informe qu'il avait cru saisir en effleurant les mots du prince de sang-mêlé, seul au coeur de la nuit.
Sans raison, des larmes roulèrent sur ses joues, de grosses larmes pleine d'une douleur soudaine et totalement irraisonnée. Il ne comprenait pas et pourtant il restait là, immobile avec son livre ouvert sur les genoux, à fixer un point de la pièce à présent froide et vide. Il referma le livre et ramenant ses genoux contre lui, noya son visage entre ses mains. Alors, il sanglota. Presque en silence, abattu par la peine lourde et inexprimable qui l'avait saisi. Repoussant toute sorte de réflexion, il se laissa simplement aller. Il pleurait tous les morts, tous les morts qui ne pourraient jamais revenir. Remus, Tonks, Fred... Non, ces larmes n'étaient pas vraiment pour Severus Snape, n'est-ce pas ?
Il n'avait pas le droit de pleurer cet homme qui était mort d'une façon atroce, certe, mais qui quelque part était déjà mort depuis longtemps. Il avait choisi son chemin. Il y avait eu d'autres morts bien plus injustes que celle-là et lui, Harry Potter, n'avait pas le droit de pleurer comme ça pour un homme qui l'avait toujours détesté et qu'il lui rendait bien. S'il le voyait... Il lui sembla soudain entendre son rire, froid et cynique. " Espèce de petit morveux arrogant, qu'est-ce que vous pensez, que j'ai fait ça pour vous ? Que je me soucie de vous ? " de nouveau, il éclaterait de rire. " Mais je me fiche éperdument de votre ridicule petite personne, Potter. Je n'aurais jamais pensé que vous tomberiez aussi bas ... " Un rictus de dégoût déformerait ses traits, parce que Snape serait dégoûté de le voir pleurer comme ça, pour lui. Harry en était certain. Tout comme il n'avait pu supporter que Lily prenne sa défense. Le fait qu'il ne mérite aucune sorte d'amour était si ancré en lui que voir le gamin qu'il détestait de chaque fibre de son corps le pleurer le répugnerait plus qu'aucune insulte. L'amour le répugnait bien plus que la haine, et la haine était donc la seule forme d'amour qu'il supportait de recevoir... Il avait construit son propre drame, préférant la haine qu'il éprouvait envers James à l'amour pour Lily... le détestait-il vraiment parce qu'il était la personnification de l'amour abhorré entre ces deux êtres, ou parce que l'approcher de quelque manière que ce soit, lui qui portait en son coeur le même amour que Lily, était à tous les niveaux au delà du supportable... ?
Harry frissonna, s'éloignant soudain d'un seul coup des ombres de Snape. Non, non, il ne voulait vraiment pas s'aventurer là-dedans. Snape était mort, et remuer les ombres du passé ne donnerait rien de bon. Pas plus que d'essayer de comprendre un mort qu'il avait passé sa vie à mépriser - et à insulter. C'était malsain et totalement irrespectueux.
Mais Harry était fait pour les ombres et la douloureuse fascination réveillée dans son coeur ne tarderait pas à le tourmenter de nouveau. Une porte fermée ou une autre ne le resterait jamais éternellement...
Allongé sur la rive glacée du lac, Harry ouvrit les yeux. Il ne voyait que des tâches floues. L'eau s'écoulait entre ses lèvres, froide et gluante, sa tête bourdonnait affreusement et il avait froid, tellement froid... il pouvait sentir la douleur paralyser chacun de ses membres comme des millier de lames à l'intérieur de sa peau, si glacées qu'elles en devenaient brûlantes.
- Potter ! Potter !
Une voix qui l'appelait, tout près, brouillée par le voile qui l'entourait.
- Potter, nom d'un chien ! Répondez !
On le retourne sur le dos. Dans son hébétement, Harry regarde la silhouette floue au dessus de lui. Cette voix, ce corps ne peuvent appartenir qu'à une seule personne... un faible sourire étira ses lèvres, ou peut-être en eut-il seulement l'intention.
Il avait froid... si froid... la douleur semblait l'écraser tout entier.
La main pressante quitta son épaule. Il y eut un mouvement de baguette, et il distingua les flammes d'un feu flottant non loin. Puis des mains sur ses jambes, son torse, ses bras, qui le frictionnent presque violemment, mais ça fait du bien... de nouveau, peu à peu, la chaleur... il laissa échapper quelque chose comme un croassement.
- Tenez-bon, Potter. Tenez-bon.
- Harry ! Harry !
Une main, sur son bras. On le secouait. Harry se réveilla en sursaut, totalement perdu. Où était-il où... ce ne fut que lorsqu'il croisa le regard doux, fatigué et vieilli de Madame Weasley penchée sur lui qu'il se rappela. La fin de la guerre. Fred... Son coeur se serra. Snape...
- Qu'est-ce que tu fais ici, mon chéri ? S'enquit Madame Weasley en passant un doigt sur sa joue, entre la caresse et la pichenette.
Heureusement que son esprit était trop absent, depuis la fin de la guerre, pour qu'elle se rendre compte qu'affalé dans le fauteuil, il dormait avec un vieux manuel de préparation des potions sous le bras, comme un doudou que l'on ramène contre soi. L'esprit encore dans le rêve qu'il venait de quitter brutalement, il le glissa aussitôt discrètement hors de vu et se releva maladroitement.
- Je n'arrivais pas à dormir, se justifia-t-il, alors je suis descendu et...
Il haussa les épaules sans finir sa phrase et fit quelques pas dans la cuisine où elle s'affairait déjà. La femme ne devait pas dormir beaucoup. Inhabituellement silencieuse, elle semblait mettre un point d'honneur à continuer à vivre "comme avant". Harry l'avait vu plus d'une fois préparer les repas à la manière moldue, sans doute parce que la tâche demandait plus de temps et d'attention de cette façon-là, lui évitant de trop penser.
Harry l'aida silencieusement à mettre la table. Son esprit s'égara. Pourquoi avoir fait ce rêve ? Ce n'était même jamais arrivé. C'était Ron qui l'avait sauvé de ce lac gelé, Ron, et personne d'autre. Certainement pas Snape. Il devait se trouver à des kilomètres de là au moment où la biche argentée était apparue dans la forêt... pourtant, une part en lui, encore dans la réalité des images qu'il venait de vivre, imagina la silhouette sombre de l'homme dissimulée entre les arbres, attendant sadiquement de voir si le survivant était capable de plonger dans un lac gelé pour s'emparer de l'épée... Et il le regarderait se défaire de ses vêtements et plonger pour ne pas revenir... Harry imagina son agacement - car Snape serait sans contexte on ne peut plus énervé de constater que le survivant, une fois de plus, n'était pas foutu de survivre sans quelqu'un pour sauver ses fesses, hors cette tâche semblait avoir la malencontreuse habitude de tomber sur lui - se transformer peu à peu en angoisse alors qu'il plongerait à son tour pour le sauver...
La vieille table en bois des Weasley s'imposa de nouveau à ses yeux et il se secoua mentalement, honteux de ce jeu malsain et incompréhensible auquel il était en train de jouer, et plus honteux encore du sentiment de satisfaction qui l'avait envahit.
Les nuits suivantes, Harry ne fit pas le moindre rêve - aucun qui ne concerne Snape en tout cas - et ne chercha pas non plus à poursuivre sa lecture du livre du prince. C'est étrange, même après tout ce temps, comme il continuait à l'appeler Prince. Une part de lui ne pouvait juste pas concevoir que ce jeune homme imaginaire duquel il s'était senti si proche, oui, réellement, ça avait été le cas, tant et si bien qu'il avait eu l'impression, à l'époque, que le prince pouvait le comprendre mieux que Ron et Hermione, comment ce jeune homme avait-il pu un jour être Severus Snape ?
Mais alors que les beaux jours lui firent presque oublier cette aventure, ça recommença.
C'était la nuit, et Harry, la cape d'invisibilité jetée sur ses épaules, hésitait devant la porte des cachots. Il avançait, puis reculait, les mains moites, la respiration courte, condamné à faire les cent pas dans le couloir. Quelques heures auparavant, il venait de trahir la confiance déjà incertaine de Snape en profitant de son absence pour pénétrer dans sa pensine. Il prit une profonde inspiration, rangea la cape en moulons sous sa robe, et toqua à la porte. Trois coups, nets. La porte s'ouvrit si violemment qu'il sursauta. Dans l'encadrement, Snape paraissait vraiment impressionnant, plus grand, plus monstrueux que jamais. Son expression allait au delà de la fureur : quelque chose plus proche de la folie, ardente et glaciale à la fois, son regard d'onyx le transperçant avec une intensité telle qu'Harry ne put le soutenir. Là, tout de suite, Snape le haïssait plus que Voldemort ne pourrait jamais le haïr. Il le ferait mourir dans les plus atroces souffrances s'il le pouvait. Tout aurait dû pousser Harry à courir dans l'autre sens, mais si ses jambes tremblaient nerveusement, il resta exactement là où il était. La main se Snape serrait l'encadrement de la porte, comme s'il s'agissait de son cou, et Harry déglutit.
- Monsieur, je...
- Dégagez, Potter.
Si les mots pouvaient être des giffles, ceux ci l'auraient sans doute envoyer voler à l'autre bout du couloir.
- Non, s'il vous plait, je voulais juste vous dire que je suis déso...
- J'ai dit DEGAGEZ !
Il avait crié ce dernier mot, ses lèvres retroussées en une grimace bestiale dévoilant ses dents serrées.
- Monsieur s'il vous plait je-je suis...
La porte lui claqua au nez, le faisant perdre légèrement l'équilibre.
- Désolé, acheva-t-il dans un souffle inutile.
Il se passa la main dans les cheveux et traîna les pieds jusqu'aux escaliers qu'il commença à monter. Puis arrivé au premier palier, il poussa un juron furieux et fit demi-tour pour redescendre les marches dans l'autre sens. Il toqua derechef, plus violemment cette fois. La porte s'ouvrit une fois de plus sur un Snape écumant de rage, la poitrine palpitante, plus terrifiant que jamais.
- Potter, je vous conseil fortement de...
Ce n'était même plus vraiment des mots, sa voix se rapprochait plus d'un grondement rauque. Mais tremblant de la tête aux pieds, Harry ne se laissa pas faire.
- Non ! le coupa-t-il, le visage en feu, je suis venu m'excuser et vous allez m'écoutez !
Il parlait vite et fort, d'un ton impérieux qui eut l'effet de rendre Snape muet de fureur, lui permettant de poursuivre.
- Je suis désolé ! Hurla-t-il, le visage déformé par une expression de détermination grossière, je suis désolé d'avoir - d'avoir forcé votre pensine comme ça, c'était beaucoup plus qu'irrespectueux, c'était... c'était un viol et je ne peux même pas vous dire pourquoi je l'ai fait, j'étais juste curieux et je suis vraiment désolé pour ça mais je suis encore plus désolé que... que vous pensiez que...
Était-ce la peur, était-ce des sanglots ? Il haletait, bégayait, des larmes acides brûlaient ses yeux. Il ne regarda même pas Snape, il ne pouvait pas, ou il s'arrêterait, et il en était hors de question.
- Je suis désolé que vous pensiez que ça m'amuse, que voir mon père et Sirius vous... vous... Mais comment pouvez-vous croire que j'ai pris le moindre plaisir à ça ?! Qu'est-ce que vous croyez, que ça m'éclate de voir que mon père était... juste - comme - vous... ! Mais je-je... je sais ce que... vous - ressenti.
Il hoquetait, incohérent, et sous l'effet des émotions multiples et puissantes qui l'envahissaient, les objets autour d'eux s'agitaient de plus en plus violemment, produisant des cliquetis inquiétants que ses éclats de voix hystériques couvraient à moitié. Plus haut dans l'étage, une vitre éclata. Les larmes dévalaient ses joues, trempant ses lèvres et son menton.
- Après tout ce que vous avez vu sur moi, Snape, vous savez très bien que si j'avais été là, j'aurais été à votre place et pas à celle de mon père ! Je sais exactement ce que vous avez ressenti et je suis tellement désolé que vous pensiez que je serais capable de quelque chose d'aussi ignoble que... je croyais savoir qui était mon père et je me rends compte que non mais je peux vous dire que... Putain mais j'suis pas comme lui, comment vous pouvez penser ça, merde !
Dans un sanglot il fit volte face pour dévaler les escaliers sans chercher à savoir ce qu'en pensait Snape, même s'il aurait donné cher pour voir son expression. Mais aucun " Potter ! Revenez immédiatement !" ne retentit derrière lui et de toute façon, il n'aurait pas obéit.
Il voulait s'éloigner le plus possible de n'importe qui. Il courut jusqu'en haut de la tour d'astronomie et, à bout de souffle, la gorge brûlante, la tête en feu, secoué de sanglots, il tomba à genoux, appuyant son front contre la pierre, yeux clos, pour essayer de calmer le vertige qui l'avait saisi.
Il ne sut - et ne saurait jamais - comment Snape avait pu réaliser cet exploit de rapidité, mais sa voix retentit soudain, grave, basse, dénuée d'intonation.
- Potter.
Il sursauta et se tourna d'un trait vers la silhouette sombre qui se détacha, hésitante, de l'ombre pour avancer vers lui. Mais Harry voyait trouble et son corps refusait de lui obéir.
- Non... qu'est-ce...
Un instant, la terreur l'envahit face à la silhouette floue, de plus en plus proche. Il pouvait lui faire ce qu'il voulait. Il pouvait le tuer si l'envie lui en prenait. Snape s'agenouilla devant lui, repoussant d'un geste impatient ses faibles tentatives de défenses.
- Arrêtez ça, Potter, vous êtes ridicule, je ne vais pas vous jeter de la tour d'astronomie !
Harry baissa les bras, hébété - c'est exactement ce qu'il craignait.
- Buvez.
Une main le saisit derrière la nuque et le bord d'une fiole pressa ses lèvres.
- Buvez !
Il sursauta face à l'ordre brutal et ouvrit les lèvres pour boire la potion. Aussitôt, le malaise se dissipa, laissant place à une clarté bienfaitrice qui... qui eut l'effet de rendre parfaitement nette la silhouette devant lui. Il croisa un instant le regard intense et perçant de Snape avant de baisser aussitôt les yeux, avalant sa salive.
- Merci.
Il n'était pas sûr d'avoir vraiment prononcé ce mot à haute voix. Ou alors était-ce si bas que ça sortit en quelque chose d'étranglé.
- Vous devriez retourner à votre dortoir, Monsieur Potter, fit Snape en se relevant, mettant de la distance entre eux.
Son coeur fit un bond. Alors, c'était tout ? Snape ne dirait rien ?! De surprise et de colère mêlées, il se releva pour lui faire face, la main sur le rebord en pierre de la tour.
Alors, vous allez faire comme si rien ne s'était passé ?
Il ne le dit pas. Après tant de cris, sa gorge semblait bloquée. Il suivit simplement Snape dans le silence le plus complet puis, constatant qu'il prenait la direction des cachots, laissa simplement échapper :
- Vous ne me raccompagnez pas ?
Il avait dit cela sous l'impulsion de la surprise, car après tout rien de plus vrai, une fois Snape parti, il pouvait tout à sa guise errer dans le château. Mais une fois qu'il eut prononcé cette phrase, il réalisa que pour une raison qu'il ne s'expliqua pas, il voulait que Snape le raccompagne. Et lorsque ce dernier se tourna vers lui, à l'expression perplexe de son visage, il devina qu'il en était arrivé à la même inquiétante conclusion. Harry le dévisagea d'un air si stupidement étonné qu'un rictus moqueur étira les lèvres de Snape, à moitié tourné vers lui dans la pénombre et le jeune homme vit parfaitement qu'il eut la délicatesse de lui épargner la réplique qu'il avait en tête et qui devait ressembler à peu près à " voulez-vous que je vous borde, Potter ? "
Il rougit et bafouilla quelques monosyllabes incompréhensibles avant de baisser les yeux, encore. Quelque chose dans l'expression de Snape et la façon dont il le regardait l'amusa, pas comme un sujet de moquerie, plutôt comme une sorte d'intimité qui, un bref instant, s'installa entre eux.
- Lundi après les vacances, même heure, Potter, lança Snape en s'éloignant dans un de ses amples mouvements de robe. Et d'ici là, vous avez intérêt à vous entraîner, ou ces leçons se terminent aujourd'hui !
Un sourire échappa à Harry. Cette fois-ci, il était bien décidé à le faire. Il voulait montrer à Snape qu'il en était capable.
Premier chapitre terminée !
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Et n'oubliez pas d'aller chercher mon roman Blind en librairie ! Aidez-moi à prouver que les fanfictions ne sont pas que des oeuvres honteuses et cachées de la toile mais qu'on peut aller loin ensemble, qu'on écrit avec coeur, avec passion et que nous ne sommes pas des cinglées dans notre coin ! Belle soirée à tous et toutes, les ami(e)s.
