Bonsoir à tous !
Voici une série de OS sur Hélène Octavie, l'héroine de ma précédente histoire intitulée Ne jamais sous-estimer les faibles. Dans ce recueil de quelques chapitres, vous trouverez diverses aventures courtes sur ma dresseuse, de ses combats à la découverte de l'amour.
J'espère qu'ils vous plairont autant que ma première fiction et n'hésitez pas à donner votre avis.
Profitez en bien et bonne lecture.
Pokémon appartient à Game Freak et à Nintendo, ainsi qu'aux propriétaires respectifs.
Exploration
D'un geste fébrile, Hélène lâcha la prise qu'elle avait sur un des pitons enfoncés dans la paroi, afin d'essuyer la sueur qui ruisselait sur son front et qui lui tombait dans les yeux. La réverbération des rayons du soleil sur les cristaux de mica incrustés dans le granit était aveuglante et elle remerciait ses lunettes teintées, même si elles avaient tendance à glisser sur son nez humide.
Cela faisait plusieurs heures que la jeune adolescente s'était attelée à l'ascension de ce flanc escarpé de la montagne et elle n'était pas prête d'atteindre le sommet. La paroi grisâtre, pleine d'anfractuosités et de prises semblait lui résister, comme si la nature ne souhaitait pas qu'elle réussisse à atteindre son but.
Cependant, Hélène Octavie ne comptait pas abandonner. D'une part parce qu'elle n'aimait pas gaspiller ses efforts et d'autre part, parce qu'à quatre cents mètres du sol, la chute serait plutôt rude.
Son esprit était totalement concentré sur la situation périlleuse qui était la sienne, alors qu'elle avait une fois de plus décidé de défier la mort pour pouvoir ressentir la sensation grisante de l'adrénaline qui s'insinuait dans ses veines, à mesure que son cœur accélérait.
Malgré l'aspect lisse de la paroi, la roche grise sous ses doigts était robuste et pleine d'aspérités lui permettant de planter ses pitons et de poursuivre son escalade. Sans regarder au dessous d'elle, la dresseuse remarqua ce qui semblait être une plate forme, à seulement quelques mètres au dessus d'elle.
Elle tira sur ses bras, mobilisant ses forces malgré la tétanie qui guettait, essayant d'agripper le bord de cet abri, alors que les quelques centimètres qui la séparaient de son objectif semblaient la narguer.
Mobilisant une fois encore ses forces, Hélène se tendit sur ses jambes flageolantes, prêtes à lâcher d'un instant à l'autre et sauta vers cette aspérité. A ce moment, lorsqu'elle quitta sa prise et qu'elle n'était plus soumise qu'à la gravité, elle eut l'impression que son corps rata un battement, alors qu'elle s'agrippait de justesse.
D'une dernière traction, elle se hissa sur la large corniche de plusieurs mètres de profondeur et qui faisait un point de repos idéal.
Ereintée, elle se laissa rouler loin du vide et haleta quelques secondes, les bras en croix. Lentement, alors que l'adrénaline se dissipait et qu'elle reprenait son souffle, elle détacha son sac et en sortit une bouteille d'eau.
Elle vida sa réserve d'un trait, sans même prendre le temps de respirer, mais son corps soumis à l'intense effort physique ne se souciait même pas de la douleur dans ses bras. Elle resta plusieurs minutes dans cette position, alors que ses vêtements trempés lui collaient à la peau.
Lentement, elle se redressa en position assise et fit quelques mouvements pour masser ses mollets endoloris. La jeune adolescente observa le soleil encore haut dans le ciel et se releva pour poursuivre sa route. Suivant le plan qu'elle détenait, elle devait suivre la corniche sur une centaine de mètres et la grotte serait au bout.
La rousse remit son sac sur ses épaules et continua sa progression, suivant la corniche qui rétrécissait dangereusement. Au bout, alors qu'elle faisait tous les efforts possibles pour ne pas regarder en bas, l'entrée de la grotte était visible, coincée en retrait dans la falaise.
Une dizaine de mètres escaladés plus tard, la dresseuse pénétra de quelques pas dans la grotte qui lui faisait face, profitant d'un peu d'ombre et de fraîcheur. L'air était plus agréable à respirer, à l'inverse de celui de l'extérieur qui était sec et irritant à cause du soleil de plomb qui régnait dans cette région du sud de Kanto.
La dresseuse songea que malgré la chaleur, son T-shirt blanc était tout sauf sec et elle grimaça lorsqu'un courant d'air lui apporta l'odeur qui émanait de son short noir. Une fois cette exploration terminée, ses vêtements de sport auraient besoin d'un bon nettoyage. Comme elle, précisa t-elle lorsqu'elle étreignit sa queue de cheval basse.
Elle alluma alors la lampe torche de son vieux pokénav, un outil ancien et dépassé, mais toujours fonctionnel et bien pratique. Elle n'avait pas jugé utile d'acheter le dernier accessoire à la mode chez les dresseurs, car l'argent ne poussait pas sur les arbres et qu'elle ne voyait pas l'intérêt d'abandonner un système utile pour un autre qui rajoutait beaucoup de gadgets inutiles.
La lampe torche intégrée éclairait faiblement les environs, lui offrant une visibilité limitée à une quinzaine de mètres. Plus loin, la dresseuse ne voyait pas les murs de la grotte et elle tendait l'oreille pour discerner le moindre bruit différent de celui de ses pas. Elle avait peu de pokémon avec elle et son souci principal était de trouver ce qu'elle cherchait le plus rapidement pour ne pas rester plus longtemps que nécessaire dans cet endroit. Cependant, elle voulait aussi s'assurer qu'elle ne tomberait pas sur un spécimen sauvage endormi ou irritable, les deux pouvant se montrer très agressifs si on les titillaient trop.
La rousse avançait précautionneusement, s'enfonçant prudemment dans le dédale de galeries et de passages qui composait le réseau souterrain de grottes, en grande majorité inexploré en raison de la difficulté d'accès.
Sous terre, le temps semblait suspendu et seules les aiguilles de sa montre indiquaient que le monde extérieur n'était pas figé. A l'intérieur, elle avait l'impression d'être isolée de tout, prisonnière d'une monde différent qui lui promettait un destin funeste. L'oppressant silence qui émanait des ténèbres dans lesquelles elle s'était plongée renforçait l'impression d'avoir été abandonnée par tous.
Hélène frissonna, alors qu'elle se souvenait qu'une enfant avait jadis promis de devenir une puissante dresseuse, mais dans ce lieu, elle avait le sentiment que plus rien n'avait d'importance. Une terrifiante sensation lui dévorait l'âme, alors qu'elle ressentait au fond d'elle même ce qu'était la véritable solitude. A ce moment, des souvenirs lui revinrent en mémoire et elle se surprit à regretter l'époque où elle était moquée et humiliée par ses camarades et ses enseignants. Au moins, elle existait pour les autres et même si elle pleurait silencieusement dans son sommeil, il y avaient des personnes qui attendaient et espéraient sa présence. Ici, elle n'était rien. Elle se sentait nue dans les ténèbres, avec ses peurs et ses faibles espoirs, comme si son existence était surveillée par une entité vigilante et impossible à leurrer. Elle se sentait comme nue, toute seule avec elle même, ses doutes et ses craintes.
Au milieu des galeries, les rares sons qu'elle surprit furent ceux des bruissements d'ailes des Nosferapti. Les pokémon volants se déplaçaient dans les boyaux et elle faisait tout pour ne pas en laisser un lui foncer dessus. Précautionneusement, à mesure que les galeries gagnaient en diamètre et reliaient des salles toujours plus nombreuses, elle choisissait de s'infiltrer dans les petits passages, ne traînant pas au sein des larges galeries dans lesquelles des Gravalanch déboulaient à toute allure, comme des furieux.
Selon la carte vague qu'elle consultait régulièrement, elle n'était qu'à la moitié du chemin. Elle gronda contre les rares explorateurs qui avaient cartographié ces lieux, n'ayant pas terminé le travail en laissant la plupart des boyaux inexplorés. Elle se demandait même par moments si elle était vraiment à l'endroit escompté, alors que certaines pièces différaient de leur représentation.
Le jeune fille avançait calmement dans les grottes, mais sans trop traîner au même endroit, sentant un filet de sueur froide glisser sur son échine. Vulnérable et perdue, son instinct lui soufflait que quelque chose n'allait pas. Elle sentait que quelque chose allait se passer et lui tomber dessus, elle en était à peu près certaine.
Une main sur la paroi, comme pour ne pas se perdre dans ce dédale obscur, elle ne distinguait presque rien, malgré ses pupilles dilatées à l'extrême. Sa lampe n'avait que peu d'effets sur les murs noirs comme du charbon, qui absorbaient la majeure partie de la lumière produite.
Sous ses pieds, la roche émettait un son légèrement différent et avait changé de texture. La pierre noire était du basalte, une roche moins dure mais qui se formait dans les profondeurs. La dresseuse s'était profondément enfoncée sous terre, au point que les strates géologiques plissées par les forces telluriques avaient changées. Par contre, le rocher effondré au milieu du chemin était presque invisible.
Hélène ne l'aperçut pas et trébucha dessus, s'écrasant dans les gravillons.
- Etrange, souffla t-elle après avoir juré, normalement l'érosion ne produit pas ce type de résidus et nous sommes trop loin pour que ce soit venu naturellement.
Elle se releva, une main contre la paroi pour ne pas se perdre et elle poursuivit son exploration. A un moment, la roche en contact avec sa paume devint plus froide et plus dure, mais cela ne dura que sur un mètre.
- Du métal ? s'étonna t-elle en poursuivant sa descente. C'est impossible, il est généralement présent sous forme de filons, pas en masses compactes.
Un léger crissement résonna dans les tunnels, alors que la rousse devint livide. Il y avait quelque chose et elle accéléra le pas.
Soudainement, un grondement atteignit ses tympans et ses peurs furent confirmées lorsqu'elle entendit le son de quelque chose qui brisait la roche.
Un cri rauque et métallique lui parvint aux oreilles. Ce hurlement lui vrilla les tympans, mais la douleur fut vite remplacée par la terreur.
Un pokémon sauvage était à proximité et vu la tonalité de ce hurlement, il devait traquer l'intrus qui s'aventurait sur son territoire. Elle était dans un long couloir sans la moindre sortie que celle qu'elle avait empruntée et le bout inconnu. Elle était en plein dans le terrain de chasse idéal et elle ne pouvait même pas se défendre ! Son meilleur pokémon était trop gros et les deux autres ne représentaient pas une grande menace.
Un seul mot lui vint à l'esprit. Merde.
Elle jura sans cesse, courant aveuglément dans le labyrinthe pour échapper à la créature qui la poursuivait et qui poussait un cri strident, extrêmement désagréable lorsqu'il était combiné au bruit de forage qu'il faisait lorsque son corps métallique griffait la pierre.
Haletante, elle regarda derrière elle et vit deux yeux jaunes se détacher des ténèbres, avançant vers elle alors que le crissement métallique se faisait de plus en plus fort. La bête était invisible en raison de la faible luminosité, mais les rares reflets de sa lampe sur le longs corps serpentin couvert de métal lui confirmèrent que ce Steelix gagnait du terrain.
Hélène accélérait de toutes ses forces, alors qu'elle ne se souvenait pas avoir jamais été dans une situation aussi périlleuse.
Quoique, un vieux souvenir remonta dans son esprit.
A bien y réfléchir, la fois ou elle s'était enfuie avec un œuf volé était tout aussi mémorable.
Elle avait trouvé un nid très mal surveillé et l'appât du gain l'avait poussé à dérober un des œufs. Elle ne savait pas à quel pokémon il appartenait, mais la région était réputée pour sa faune hostile et puissante. L'absence de surveillance lui avait initialement paru suspecte, mais elle avait rapidement compris que les parents ne s'attendaient pas à ce vol. Aucun pokémon volant n'aurait pu accéder à ces nids creusés dans de profondes cavités rocheuses et un pokémon sauvage terrestre savait instinctivement que dérober un œuf contenant un jeune Embrylex était une des plus mauvaises idées dans la longue histoire des très mauvaises idées, car ce larcin exposerait le voleur à la violente vindicte des parents, qui iraient jusqu'à le poursuivre au bout du monde s'il le fallait.
Hélène s'en était tirée de justesse, fuyant sans attendre le retour des parents, profitant d'une rivière profonde pour rompre la piste que son odeur laissait. Elle avait filé à dos de Leviator pour mettre le plus de distance entre elle et la mère Tyranocif. Celle-ci qui poussait des hurlements de rage et de tristesse à lui glacer le sang, audibles à des kilomètres à la ronde.
Hélas, Leviator ne pourrait pas sortir dans ces cavernes. Il avait beau être surpuissant et apte a vaincre Steelix, il ne tiendrait pas sans eau pour l'hydrater, ni même pour soutenir son énorme masse musculaire qui risquait d'écraser les organes internes.
En d'autres termes, le serpent de mer était aussi inutile que son Magicarpe.
La rousse grimaça, se remémorant l'ironie. Elle cessa de penser à cela, comprenant rapidement que le prédateur derrière elle ne continuerait pas son jeu de chasse trop longtemps et qu'il passerait vite à la mise à mort.
Hélène entendait l'animal humer l'air avec avidité et elle eut une idée désespérée. Portant son sac à une main, elle retira son chemisier pour se retrouver vêtue de son seul soutien gorge sportif. Lorsqu'elle arriva à un angle qui dissimulait une bifurcation, elle chiffonna son chemisier empestant la sueur et le jeta dans la voie qu'elle n'emprunta pas. Grâce à sa ruse, elle réussit à se soustraire au regard du pokémon, tout en lançant un appât.
A son grand soulagement, son stratagème fonctionna, semant temporairement le Steelix qui continuait de rugir dans les grottes. Cependant, elle savait que sa ruse ne marcherait pas indéfiniment. Le grincement du serpent d'acier lui indiqua que son truc était éventé, tandis que d'autres cris se mêlaient à ceux de Steelix. Il avait du réveiller des choses qu'il eut mieux valu laisser en paix. Elle reconnut même le cri d'un Rhinoferos et se sentait soulagée de ne pas avoir pris l'autre voie et d'être tombée sur ce spécimen.
Cependant, la galerie qu'elle avait suivie ne conduisait pas vers la surface. Au contraire, elle s'ouvrait vers une salle aux dimensions impossibles à déterminer, même si à quelques mètres d'elle, Hélène apercevait un à-pic. Lorsqu'elle s'approcha, le ravin qui se dressait devant elle ne lui plaisait pas plus que le Steelix. Elle ne voyait pas le fond et l'amoncellement de débris entassé et qui dépassait faiblement ne lui plaisait pas. Si utiliser ce crassier était le seul moyen de descendre sans sauter, elle savait qu'elle ne pourrait pas remonter. La pente de ce terril était trop forte et l'instabilité des gravats ferait qu'elle n'aurait aucune prise pour s'accrocher.
A ce moment, elle regretta amèrement cette expédition en solitaire sans louer de guide. Si elle avait su ce qui l'attendait, elle aurait vidé son porte monnaie.
La fosse ne lui plaisait pas, mais l'idée de remonter les galeries au risque de croiser une mâchoire d'acier n'était pas non plus une perspective appréciable.
Le désespoir la gagna.
Elle était seule, perdue au plus profond de ces galeries inexplorées, avec peu de moyens de défense. Son cœur se serra, alors que l'idée de sa mort devenait une hypothèse de plus en plus crédible. D'ici quelques jours, elle n'aurait plus de réserves d'eau et de nourriture, mais d'ici quelques heures, elle pouvait bien finir broyée, son corps lentement déchiqueté entre les meules métalliques garnissant la gueule d'un prédateur.
Le grondement assourdissant de la roche forée à toute allure lui parvint de nouveau aux oreilles. Steelix revenait et il semblait déterminé à la trouver, sans jouer avec elle.
Horrifiée, elle avisa le tas de débris qui s'enfonçait dans le gouffre noir et se jeta dedans les pieds joints. Entre l'inconnu et la mort, elle avait choisi.
Hélène perdit l'équilibre sur le crassier et roula jusqu'en bas, gagnant de nombreuses contusions, tandis que les pierres acérées cisaillaient sa peau.
Lorsqu'elle arriva en bas, après ce qui lui sembla des heures, la rousse resta allongée pendant plusieurs minutes, laissant la douleur se dissiper lentement. Son corps la faisait souffrir et vu la taille du tas instable de matériaux, elle avait confirmation qu'il était inutile d'espérer remonter par cette voie. La dresseuse tenta quelques mouvement, retirant quelques éclats de silex de ses paumes entaillées et ôta quelques gravillons. Elle fit quelques gestes, mais dès qu'elle plia son dos, une douloureuse sensation de grésillement dans ses nerfs la gagna. Lorsqu'elle vit l'état déchiqueté de son pantalon et de son soutien gorge, elle songea qu'elle ne les remettrait plus et qu'elle avait eu de la chance qu'elle ne se soit pas brisé le cou.
Après une durée indéterminée, elle se sentit suffisamment remise de ses blessures pour reprendre sa marche. Elle titubait encore, mais elle ne s'effondrait pas comme une loque au bout de trois pas.
Elle se retrouvait dans une immense caverne souterraine, dont elle ne voyait pas les dimensions exactes. L'obscurité régnait en maître et elle avait l'impression d'être dans les entrailles du monde, sans pouvoir ressortir.
Lentement, elle observa ses environs avec attention et son regard capta quelques scintillements provenant du tas de débris qu'elle avait dévalé. Des fragments de roche orange brillante avaient étés arrachés et son regard devint soudainement brillant.
Enfin, ce qu'elle cherchait était à sa portée. Malgré les épreuves, elle était arrivée au bout de son voyage.
Elle n'avait plus qu'à chercher les veines de minerai qui se détachaient des murs et qui brillaient par endroits.
Lentement, Hélène avança dans la grotte, observant les pierres translucides qui luisaient d'un éclat orangé. A l'intérieur de ces veines, elle distinguait de petites formes insectoïdes.
- De l'ambre et de l'ADN fossilisé, chuchota t-elle avec respect. Voilà ce que je recherchais.
Avec avidité, elle se mit à extraire les blocs contenant des insectes pour essayer d'obtenir le plus de matériaux génétiques. Plus elle en aurait, plus grande était la probabilité de tomber sur la créature préhistorique qu'elle recherchait. Elle voulait absolument retrouver le reptile volant du passé, détenteur du pouvoir antique, qui régnait sur les cieux bien avant que des centaines d'espèces ne marchent sur cette planète.
Hélène remplit son sac à ras bord, haletante à cause du poids qu'elle ressentit lorsqu'elle le remit sur son dos encore blessé. Elle tint bon, refusant de perdre son précieux chargement, avant de se rendre compte qu'elle ne savait pas comment sortir d'ici. Escalader était hors de question avec ce poids sur le dos et même si elle y arrivait, elle devrait abandonner son précieux chargement. Elle devait trouver une autre sortie.
La caverne était totalement silencieuse, tandis qu'un souffle de vent la faisait frissonner. Cet air froid qui s'insinuait dans ses loques était le seul signe d'espoir qui lui restait, car ce vent venait bien d'une sortie quelconque.
La rousse suivit le courant d'air, se servant de la faible lueur de la torche de sa pokémontre pour se repérer sur la roche irrégulière. Après quelques centaines de mètres, elle repéra des éboulis qui laissaient filtrer des rais de lumière.
Ses yeux brillèrent de gratitude, alors que son visage affichait un large sourire de soulagement.
- Très bien, faisons tout sauter, chuchota t-elle pour elle même en sortant un de ses pokémon. Ymphect, défonces ce mur !
La larve à la carapace d'acier jaillit avec une vitesse insoupçonnée, comprimant les gaz internes de sa coquille, avant de se propulser en avant à la vitesse d'un bolide sur un champ de course.
Le pokémon traversa les éboulis sans dommages, explosant les rocs en débris de faible taille. Une fois le passage ouvert, il arrêta son œuvre de destruction et rampa vers sa dresseuse.
Hélène plissa les yeux, alors qu'elle revoyait enfin la lumière diurne tant désirée. Son visage incrédule resta bloqué quelques instants, avant qu'elle ne réalise qu'elle était enfin sortie de ces grottes.
Les larmes de joie coulèrent sur ses joues, alors que l'air frais et les doux rayons du soleil couchant caressaient son visage.
La jeune dresseuse retourna rapidement au centre pokémon le plus proche, afin de retrouver promptement ses forces. Elle ne se soucia même pas des regards qu'on lui adressait, alors qu'elle faisait sensation avec son sac très lourd, ses vêtements déchiquetés et ses larges blessures. Elle voulait dormir et surtout acheter un billet de train pour le port le plus proche et filer vers Cramois'île sur le dos de Leviator.
Cette ville touristique située au pied d'un volcan était renommée dans le monde entier pour ses plages paradisiaques et ses sources d'eau chaude. Les multiples attraits de cette destination faisaient de cette localité un cadre de vie agréable pour les employés les plus exigeants de diverses sociétés, comme les grands scientifiques spécialisés dans la science de la génétique.
Hélène, désormais vêtue d'un débardeur bleu et d'un pantalon long en jean, flânait sur la grande avenue de la ville. Cette voie était ornée de néons criards afin de délester rapidement les gogos de passage de leurs pokédollars. Tout y était vendu, des souvenirs aux potions, des repas traditionnels aux balls, afin de drainer un maximum de clients.
La rousse ne resta pas ici, à courir le risque d'être tentée par une babiole inutile. Elle fonça au laboratoire, afin de tirer quelque chose de ses précieux échantillons.
L'un des scientifiques qui ressemblait au stéréotype traditionnel du savant, à comprendre un crâne d'œuf dont les rares cheveux étaient négligés en une coupe pourrie, lança des analyses, qui intéressèrent fortement son collègue vêtu d'un ignoble pantalon de velours et d'un pull défraîchi. Bien payés par la rousse, ils reconstituèrent le code génétique de la créature désirée, avant de lancer les opérations de clonage.
Hélène attendit plus d'un mois, la temps que la nature fasse lentement son œuvre en permettant à la vie de renaître. Entre temps, la rousse s'était enrichie en défiant de nombreuses personnes en duel, majoritairement des touristes et des challengers se dirigeant vers l'arène, en leur extorquant leur argent en fin de combat.
Lorsque le petit Ptéra sortit enfin de son œuf, une première depuis cent millions d'années, la rousse fut vite confrontée à un défi de taille. La créature préhistorique était extrêmement vorace et grandissait rapidement, au point qu'une part de ses bénéfices fut engloutie par l'animal affamé. En deux semaines, la bête avait quadruplé de taille et pourrait bientôt porter sa dresseuse.
Un mois plus tard, Hélène ne regrettait pas son expédition hasardeuse. Non seulement, la vue magnifique et la sensation grisante de l'air sur son visage était agréable, mais elle n'aurait plus à dépenser une fortune pour le transport terrestre.
Maintenant, elle était prête pour sa prochaine destination.
