Hitomebore

Prélude

Il était une fois, dans un royaume lointain, vivait un homme très riche et sa femme. Avec elle, il eu un bel enfant, un garçon, et ils en étaient très heureux. Seulement, alors que le petit venait d'avoir seulement 3 ans, la mère mourut de maladie. L'homme, qui était puissant, fut convoité par beaucoup de jeunes filles à marier. Il finit par se remarier avec une belle jeune femme. Elle aussi était veuve et avait deux fils, il pensait donc qu'elle et lui pourraient bien s'entendre. En effet, la jeune femme fut très gentille avec l'homme et son fils, et ses deux fils à elle se comportaient comme des anges. Mais cette période ne dura pas. Quelques temps plus tard, le père mourut à son tour, et la véritable nature de la belle-mère fut percée au grand jour : elle était méchante, et lorsque son mari fut décédé, elle commença à maltraiter le pauvre fils qui était encore jeune en l'utilisant comme un pauvre esclave en lui faisant croire que c'était pour son bien...

Chapitre 1

« Ritsu, viens laver mon linge !

-Ritsu, tu n'as pas mis assez de chocolat dans mon lait !

-Ritsu! Viens ici !

-Ritsuuuuuuu ! »

Je soupire. C'est la routine. Comme tous les matins, mes deux demi-frère m'appellent pour faire leurs corvées à leur place. Mais Mère me dit de leur obéir, alors je le fais. Je monte lentement les marches de la grande demeure de Père décédé il y a maintenant une vingtaine d'année. Il me manque... Quand il était encore en vie, je n'avais pas à faire ces fichues corvées, en plus...

« Ritsu ! Tu te dépêches oui ?

-J'arrive, j'arrive... »

J'ouvre lentement la porte de la première chambre à ma droite et y découvre mon frère, Shouta, les bras croisés, l'air contrarié.

« Ça fait 10 000 fois que je t'appelle ! Qu'est-ce que tu fichais ?

-Je suis désolé, Shouta...

-Tiens, prends ça. » dit-il en lançant une pile de linge dans mes bras.

Je vacille mais parviens à rester en équilibre. Je sors de la chambre en regardant mon demi-frère du coin de l'œil, et comme d'habitude, je me dis qu'il ne fait pas son âge. Il a une trentaine d'année mais il en fait vingt ! Je descends les escaliers rapidement pour poser le linge dans le panier.

« RITSUUUUUUUUUU ! »

Je sursaute et monte les escaliers de quatre à quatre et ouvre la porte de la chambre à côté de celle de tout à l'heure. Mon deuxième frère, Chiaki, m'observe avec ses grands yeux bleus et ronds.

« Tu traînes ! Et en plus tu n'as pas assez mis de chocolat dans mon lait !

-Excuse-moi...

-Allez, va en rajouter. »

Je m'exécute et redescend avec son lait dans la main pour y rajouter du chocolat. Lui aussi, il paraît jeune, bien qu'il ai 3 ans de plus que moi, il a un caractère et des goûts d'enfant. Le lait par exemple, à son âge, normalement on boit du café ! Je soupire encore une fois et remonte les escaliers pour lui donner son lait (on dirait que je l'allaite...). En sortant de sa chambre, je tombe nez à nez avec Chizu, ma belle-mère.

« Alors, mon petit Ricchan, tu as fait ce que tes frères ont demandé ? dit-elle avec un sourire qui fait froid dans le dos (mais je me suis habitué).

-Oui, Mère.

-Tu sais que c'est pour ton bien, ce que tu fais !

-Oui, Mère. »

Elle tourne le dos et repart dans sa chambre. Attends... Elle est juste sortie pour me dire ça ? On voit qu'elle n'a pas beaucoup de choses à faire... Ah, non, elle revient.

« Ricchan, j'ai oublié de te demander, hier le plat que tu nous as préparé (parce que oui je fais aussi la cuisine) n'était pas assez assaisonné à mon goût. Pourquoi ?

-I-Il n'y avait plus de sel, ni de poivre, ni de piment, ni rien, Mère...

-Mais qu'est-ce que tu attends ? Vas en acheter !

-O-Oui Mère ! »

Dans ma tête, j'ai tellement envie de lui dire non... Mais c'est pour mon bien, alors je fais ce qu'elle dit. Comme j'étais encore en pyjama, je monte dans ma chambre qui est tout en haut et m'habille correctement (enfin, un pantalon et un haut normaux, quoi) puis je redescends. Je pousse la lourde porte de la maison et sors dehors.

Arrivé à la Grande Place, là où sont concentrés la plupart des marchés, je vois un attroupement de personnes autour d'une affiche officielle (c'est-à-dire de la part du palais royal). Je m'approche.

« Que se passe-t-il ? demandai-je à la femme à côté de moi, la boulangère je crois.

-Oh ! Ritsu-kun, ça ne doit pas vraiment te concerner... Mais le Roi cherche quelqu'un pour son fils, le Prince Masamune, donc il organise un bal sur invitation.

-Aah... »

Je finis ma phrase dans ma tête : … Oui ce mec qui a l'air super hautain et sarcastique ! Je ne l'ai jamais vu, mais je crois que je le déteste déjà. J'adresse un sourire en remerciant la boulangère et pars. Il ne faut pas trop que je m'attarde... Je me dirige vers l'épicerie pour acheter mes assaisonnements et fais la queue derrière un grand gars au cheveux noirs qui n'a pas l'air de vouloir se bouger. Il porte un grand manteau noir et je n'ai pas vu sa tête, mais il ne m'inspire pas grande confiance. A côté de lui, il y a un autre homme châtain, super grand (ou moi je suis petit...?) qui donne plus confiance... Heureusement qu'il n'y a que nous.

« Bon alors, tu te dépêche ? Ton père va se rendre compte que tu es parti !

-Mais qu'est-ce je m'en fouuus... » répondit l'homme au cheveux noirs en baillant.

Il a vraiment l'air d'un s'en-foutiste, lui (nan sans blague). Je sens que si je ne lui demande pas de se pousser, il ne va pas le faire. J'essaie de l'aborder en toute diplomatie.

« Monsieur, si vous n'achetez pas, pourriez-vous vous décaler... Si vous n'achetez pas...

-Qu'est-ce qu'il me veut, lui ? »

… IL NE SE RETOURNE MÊME PAS POUR ME REPONDRE ! MAIS POUR QUI IL SE PREND LUI ?

J'essaye de contenir ma colère.

« Désolé pour son insolence... dit l'homme aux cheveux châtains avec un sourire charmant. Il n'écoute personne, lui. »

Je souris d'un air gêné.

« C-Ce n'est pas grave... (BIEN SÛR QUE SI !)

-Si seulement i-...

-Bon, Hatori, coupa le brun impoli en se tournant vers son accompagnateur, Au lieu de faire la causette, aide-moi à choisir quel pime-... »

Il s'est tourné vers moi et il a interrompu en pleine phrase... C'est pas comme si j'étais un monstre ou je ne sais quoi ! Ben quoi ? Pourquoi il me regarde avec des yeux ronds ?

« … Comment vous appelez-vous ? me demanda-t-il.

-Hein ?... Euh... Ritsu, Ritsu Onodera..

-L'héritier de la famille Onodera ? dit-il d'un air surpris. Pourquoi l'héritier de la famille Onodera se trouve-t-il dans le village ?...

-... Ben, parce qu'on m'a demandé d'acheter des choses...

-Vous savez qui je suis ?

-N-Non... »

Mais c'est quoi toutes ces questions ?...

« Ce n'est pas bien grave. Mais cela veut dire que vous êtes invité au bal du Prince, non ?

-Je ne sais pas, étant donné que dans ma famille, il n'y a que des hommes...

-Mais il me semble que votre belle-mère est veuve ? Alors cela devrait aller... dit-il sur un ton satisfait. Bon, Hatori, on s'en va. »

Il partit sans rien acheter suivi du fameux « Hatori ». Quoi ? Donc il m'a fait attendre pour rien ?...

J'achète ce qu'il faut acheter et je retourne rapidement à la maison. Devant la porte se trouve quelqu'un. Je me dirige vers la personne.

« Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

-Je suis messager du roi et je suis chargé de vous remettre ceci. »

Il me donne une enveloppe et s'en va. J'entre dans la maison, pose les achats dans la cuisine et monte à l'étage.

« Mère ! On a reçu une lettre du Palais !

-Qu'est-ce qu'ils nous veulent ?... demandèrent mes deux frères en sortant de leurs chambres.

Chizu prit l'enveloppe et l'ouvrit.

« Demain soir a lieu un bal en l'honneur du Prince Masamune et toute la famille y est conviée, aucune exception !
-Pff... J'avais d'autres projets, moi ! râla Shouta.
-Mais tu es obligé d'y aller, Shouta ! Moi j'aimerai bien voir comment est l'intérieur d'un palais ! » s'exclama Chiaki avec son habituel air enfantin.

Voilà exactement les réactions que j'attendais. Mais ça veut dire que... moi aussi, je dois y aller ? Mes pensées sont interrompues par un cri de Chizu.

« Aaaah, l'encre n'est pas encore sèche ! Ils viennent juste de l'écrire ou quoi ? »

Chizu partit s'essuyer dans la salle de bain en me passant la lettre. Je la posai sur la table à côté de moi tandis que mes frères regagnaient leurs chambres. Je fis ensuite de même et sauta dans mon lit. Espérons que ça ne se passe pas trop mal...