Barbie et moi sortons du Café. L'air froid de l'extérieur me frappe et je grelotte aussitôt. Je me sens comme en pleine hiver. Barbie me prend la main.

- Ça va? Tu as froid? Me demande-t'il.

Je lui souris, j'aime quand il est si attentionné. Il retire sa veste et me la mets sur mes épaules. Sa veste me réchauffe peu à peu. Il me rapproche alors contre lui et nous marchons tranquillement vers le parking. Je ne veux plus jamais me séparer de lui.

- Je vais conduire! M'annonce-t'il.

Je plonge la main dans mon sac à la recherche de mes clés de voiture. La fatigue se fait sentir de plus en plus lourde, est-ce que la journée va se terminer un jour? Je lui tends le trousseau de clé de ma main tremblante. Pendant quelques secondes, j'ai cru que j'allais m'évanouir. J'ai la tête qui tourne, mes jambes me soutiennent plus. Barbie s'empresse de me retenir avant que je ne tombe au sol.

- Tout va bien, je te tiens!

J'ai du mal à garder les yeux ouverts. La douleur à l'épaule est intolérable. Sans même m'en rendre compte, je me suis retrouvé assise sur ses genoux. Je sens mon chemisier se relever un peu, Barbie s'assure que mes points ne se sont pas détacher encore.

- Ne touche pas, je t'en pris! Le supplie ai-je en retenant sa main.

- Je veux seulement m'assurer que ta blessure ne saigne pas. Je ne touche à rien, juré!

Il ne touche à rien, comme promis. Le pansement est toujours au sec, pas de traces de sang. Je suis soulagé. Barbie me transporte jusqu'à ma voiture et m'aide à m'installer. Je sens le siège qui bascule vers l'arrière. Barbie passe la ceinture de sécurité, son visage est tout près du mien et il me dépose un baiser sur le front.

- Tu dois être épuisée, aucune douleur à la tête?

- Non! J'ai seulement mal à l'épaule et j'ai vraiment besoin de dormir.

- Je te ramène à la maison! Me dit-il.

Il touche ma joue de sa main et pose ses lèvres sur les miennes. Je réponds à son baiser. Il se détache de moi et me souris tendrement. Barbie ferme ma portière et vient prendre la place du conducteur. Le trajet n'est pas bien long. J'ai du fermer les yeux quelques fois. Lorsque je les ouvrir, Barbie tourne la clé pour arrêter le moteur. Après avoir repris mes esprits, je me sens capable de me mettre debout. Je sors de la voiture tranquillement, Barbie prend ma main pour m'aider. Sans son aide, je ne suis pas sure que j'aurai été capable toute seule. Barbie déverrouille la porte d'entrer, j'entre tranquillement. Le tournis me reprend un peu. Je pose mon sac sur la petite table près de l'entrer et m'agrippe à celle-ci pour ne pas tomber. Barbie appuie sur l'interrupteur, les lumières s'allume. La marre de sang séchée sur mon tapis crème me frappe en plein visage. À ce moment précis, j'aurais préférée de la voir, mais ce fut inévitable. Je me suis fais tiré dessus. Quelqu'un que je ne connais pas à charger une arme contre moi alors que j'étais dans ma propre maison. Les larmes coulent sur mes joues. J'ai l'impression de ne plus être en sécurité nulle part. Depuis que le dôme est apparu, tout à changé. Je me suis fais tirée dessus, Barbie a passé à deux doigts de la mort. Toute la ville a tombé dans l'inconscient et Linda est décédée aujourd'hui. Avons-nous une chance de s'en sortir?

- Ne pleure pas, tout va bien aller! Me console Barbie.

- Comment peux-tu en être sûre?

- J'en sais rien! Mais personne ne te feras plus de mal! Je te le promet!

Il m'embrasse le front. Je suis bien dans ses bras, je suis protégée. Il m'entraine à l'étage et m'aide à m'assoir sur le bord du lit. Je le regarde ouvrir les tiroirs à la recherche de quelques choses. La douleur est de pire en pire. J'essaie de retirer la manche de ma chemise, mais c'est plus compliqué que je ne le pensais. Je grimace. Bon sang, est-ce que ça pouvait faire plus mal?

- Attends, je vais t'aider!

Barbie m'aide à me dévêtir. Je retiens mon souffle tant ma blessure est souffrante. Mon pauvre débardeur blanc est si taché qu'il est seulement bon pour la poubelle. Mon pansement est toujours propre. Merci mon dieu!

- Julia, je vais retirer le collant. Je veux voir l'état de la plaie. Me demande-t'il.

Je déglutis. Il ne faut jamais se réjouir trop vite. Tranquillement, mon sauveur retire le pansement qui cache ma blessure. Je retiens encore une fois ma respiration, comme si je me préparais à gérer la douleur. Le fameux pansement retiré, Barbie inspecte mes points de suture. Il ne touche à rien et ça me soulage amplement.

- Tout va bien, je vais te mettre un nouveau pansement, ne bouge pas. Me dit-il en s'éclipsant dans la salle de bains.

Je ne bouge pas comme il me la demandé. Quelques minutes plus tard, Barbie revient dans la chambre avec la trousse de premier soins, un verre d'eau et un flacon de médicament. Alors que j'avale à toute vitesse ma gorgée d'eau et mon calmant, Barbie s'empresse de recouvrir ma blessure. Il pose un collant qui tient une gaze en place et me fait un sourire triste.

- Les calmants vont te soulager un peu. Me dit-il. Je vais jeter un coup d'oeil à les deux autres.

Il regarde vite fait mon omoplate et mes côtes et me souris. J'imagine que tout va bien. Il baisse les yeux au sol mal à l'aise.

- Ce n'est pas de ta faute, Barbie!

- Si. Tout ça ne serait jamais arrivé si j'avais fais ce qu'elle me demandait. Tu n'as pas à souffrir par ma faute!

- Et je ne souffre pas par ta faute! Tu lui a dit non, un point c'est tout. Personne n'aurais pu deviner ce qu'elle comptait faire, Barbie. Je me fou bien d'elle maintenant. Je suis en vie et toi aussi, c'est tout ce qui compte.

Il continue de me regarder sans rien dire. Ses yeux sont remplis d'eau et il se retient très fort pour ne pas pleurer.

- Je t'aime Dale Barbara! Lui ai-je chuchoté à l'oreille.

Il me serre contre lui, pas trop fort pour me faire mal.

- J'ai vraiment cru que je t'avais perdue. Tu ne respirais plus, ton coeur s'était arrêté.

Je recommence à pleurer. Dans l'espace de vingt-quatre heures, nous avons cru tout les deux que nous perdons l'autre. Il pensait que j'allais mourir et je croyais qu'il était mort. C'est une étrange coïncidence.

- Je t'aime Julia Shumway.

Je sens une boule se former dans mon estomac. Il m'aime. Il m'embrasse avec fougue et doucement il m'aide à m'allonger sur le lit. Prenant la couverture au pied du lit, il nous couvre tout les deux. Allongé face à face, je tombe dans un profond sommeil.