Titre : Coeur d'enfant
Rating : T
Note : Salut tout le monde, je vous présente une nouvelle fanfiction que j'avais commencé à écrire suite à mon premier visionnage du Labyrinthe, et je me suis dit qu'il était temps de la poster. Ne vous en faîtes pas, ce n'est pas l'histoire d'une relation entre un enfant et un adolescent mais plus l'évolution d'une vie. Ne me prenez pas pour une perverse s'il vous plait x) Donc, si quelqu'un lit tout le bazar qu'il y a dans ma tête, laissez-moi votre avis, ça me fait réellement plaisir.
Bonne lecture !
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à James Dashner et à la franchise du Labyrinthe.
Chapitre 1 : Inconnu
Il s'était encore battu avec ses camarades de classe cette fois-là. Thomas n'était encore qu'en primaire. Au CM2 plus précisément. Il n'avait donc que neuf ans et était déjà un petit voyou qui s'attirait très souvent des ennuis à l'extérieur de son établissement. Il était plutôt vif d'esprit, pas très malin mais toujours à l'écoute de ce que les autres souhaitaient lui dire. Il se portait très souvent volontaire pour aider ou même pour apporter juste un peu de soutien à quelqu'un. En fait, c'était un garçon plutôt dévoué pour son âge et il devait s'agir de sa plus grande qualité : sa fidélité.
Cette dernière, il l'offrait toute entière à son meilleur ami Minho, qui était dans la même classe que lui. Aussi loin que remonte sa mémoire, le petit asiatique à la carrure bien plus massive que celle des autres enfants, avait toujours été là et ne se dérobait pas lorsque son compagnon se retrouvait au milieu d'un combat inégal où il savait sa victoire impossible. Ensemble, ils passaient des moments intenses durant lesquels ils se chamaillaient entre eux, courraient après les animaux des rues avant de rentrer chez eux, ou passaient par la salle d'arcades pour s'affronter dans un combat virtuel où se mêlaient tactique et brutalité. Cependant, ce n'était pas toujours le cas et il arrivait que le petit brun se retrouve seul dans ces ruelles inquiétantes avec seulement son sac à dos sur lui, sa petite expression stressée peinte sur son visage d'ange et ses yeux regardant dans chaque coin de ruelle, si quelqu'un ne le suivait pas. Pourquoi ses parents ne venaient-ils pas le chercher directement à l'école me direz-vous ? Tout simplement parce qu'ils n'en avaient pas la capacité et qu'ils vivaient à seulement quelques mètres de l'établissement scolaire de leur enfant. Aucune chance qu'il se fasse attraper par une quelconque personne mal intentionnée, pensaient-ils peut-être.
Toutefois, cette fois-ci avait été différence et l'absence de son partenaire avait fait chuter ses chances de vaincre. Réduite à seulement quelques pour cents, il s'était fait lamentablement écrasé par des élèves d'une autre classe, du même âge et un petit peu plus imposant, égratignant férocement son genou droit et éraflant sa joue gauche, la teintant d'un rouge vif comme si on lui avait donné une violente gifle. Il était assis contre le mur d'une ruelle déserte, pleurant à chaudes larmes, frottant vivement ses yeux pour essayer de les faire fuir et de paraître fort, maîtrisant tout son être pour qu'il cesse de trembler et de lui donner l'air d'une poule mouillée. Sa défaite l'avait anéantie, mais la douleur morale n'était en rien comparable à celle physique qu'il ressentait à cet-instant. Sa joue le brûlait, le piquait, l'irritait et il ne parvenait même pas à l'effleurer du bout des doigts. Il ne saignait pas certes, par contre, s'il prenait un nouveau coup à cet endroit précis, il se mettrait probablement à perdre ce liquide écarlate si précieux que contenait son corps. Son autre membre blessé quant à lui, laissait s'écouler de petites gouttelettes de sang, ce qui l'effraya bien plus que de s'être retrouvé face à une bande de petits bagarreurs en quête d'ennuis. Son jean possédait un trou au niveau de son éraflure et son t-shirt était couvert de boue provenant du parc où il s'était défendu avant de s'enfuir pour pouvoir échapper à ses poursuivants.
Ses gémissements étaient saccadés, entrecoupés par de petits sanglots et reniflements qu'il tentait avec mal de masquer avec ses mains, s'essuyant avec force grâce à la manche de son t-shirt. Il cacha sa tête entre ses genoux, honteux et trop effrayé de rentrer chez lui dans cet état. Que diraient ses parents en le voyant arriver dans cette tenue? Ils n'étaient pas au courant que Minho et lui se bagarraient souvent avec leurs camarades des classes voisines. Son corps continuait de trembler et soudain il s'arrêta. Se stoppa net. Se vida de toutes sensations de désespoir. De tristesse. De douleur. Seul un frisson lui parvint et parcourut son échine, le faisant remuer des épaules comme s'il voulait le chasser. Pourtant, ce sentiment ne lui parut pas désagréable et il leva les yeux vers la source de tout cela.
-Est-ce que ça va petit ?
Devant lui, à seulement quelques centimètres de son visage rougi d'avoir trop pleuré, couvert de griffures, de ses yeux boursouflés et de ses lèvres gercés par le froid, un adolescent, peut-être un collégien ou lycéen, se tenait accroupi à sa hauteur, l'observant avec un regard inquiet et empli d'une certaine anxiété. Il le décrivit un instant, s'essuyant le coin des yeux pour améliorer sa vision et fut encore plus étonné en s'apercevant à quel point, les traits de ce jeune homme étaient fins, délicats et sa peau semblait lisse, parfaite et sans imperfection. Ses cheveux, d'une couleur châtain claire, lui donnait un air bien plus jeune. Ses deux orbes sombres le dévisageaient sans ciller, ses bras appuyés sur ses genoux et son sac à bandoulière posé à ses côtés. Son uniforme, que le petit garçon devina être celui du collège quelques rues plus loin, était bien entretenu révélant l'attention dont il pouvait faire preuve.
Pourtant, tout ce que Thomas voyait en réalité, c'était un garçon plus âgé que lui avec une expression concernée.
-Hey ! Tout va bien ? Réitéra le nouvel arrivant, en claquant des doigts pour attirer l'attention du plus jeune.
-E-euh … ou-oui. Enfin … p-pas vraiment, bredouilla l'enfant en fuyant son regard.
Il sentit ses mains trembler à nouveau contre ses genoux et l'autre s'en aperçut. Il s'agenouilla pour être plus confortablement installé et posa ses propres mains sur les siennes, l'aidant à se calmer. Thomas sentit un profond sentiment de réconfort le parcourir alors que la peau douce des membres de l'inconnu, caressait gentiment ses doigts écorchés. L'enfant restait tout de même méfiant. Personne ne lui avait adressé pareille attention dans cette ville et sa mère lui disait toujours qu'il devait se méfier des inconnus. Il fuya donc le regard de son interlocuteur et chercha à l'éloigner en grognant.
-Tu as peur de moi ? Je ne te ferai aucun mal si c'est la question que tu te poses ...
-L-les tueurs d-disent t-toujours ça ...
-Tu as raison. Alors, regarde.
Le blond retroussa ses manches pour lui dévoiler ses poignets, il vida ses poches pour prouver qu'il ne cachait pas de couteaux et il éloigna son sac pour lui assurer qu'il ne se passera rien. Puis, il redirigea toute son attention sur l'écolier en face de lui.
-Ne t'inquiète pas. Tu n'as rien à craindre. Je m'appelle Newt et toi petit ? C'est quoi ton nom ?
-T-Thomas …
-C'est un très joli prénom ça. Je peux t'appeler Tommy ?
L'enfant acquiesça doucement, apaisé par la présence de cet inconnu et soulagé à l'idée de ne pas avoir affaire avec un serial killer ou un kidnappeur. Un large sourire s'étira sur son visage, l'illuminant d'une lumière nouvelle qui réchauffa le cœur blessé du brun.
-Tu peux me dire ce qui t'es arrivé ?
-J-je me suis battu avec d-des garçons de m-mon école …
-Et pourquoi n'es-tu pas rentré chez toi ? Tes parents doivent être inquiets, non ? Et puis, ce n'est pas bon pour un petit de ton âge de traîner à cette heure dans la rue.
D'un seul coup, Thomas hurla un «non» paniqué et le blond en face de lui sursauta à se retrouver le cul par terre. L'enfant se rendit compte de l'exagération de sa réaction, abaissant ses mains pour qu'elles reposent à nouveau sur ses jambes, fixant le sol à sa gauche pour ne pas voir l'expression pleine d'incompréhension de Newt.
-J-je veux pas qu'ils sachent.
-Comment ça ?
Le garçon se renfrogna encore plus, se cachant de plus en plus derrière ses genoux comme si les raisons étaient imprononçables. Pourtant, elles étaient simples. Il ne souhaitait pas que ses géniteurs apprennent qu'il faisait le voyou tous les soirs en rentrant de ses cours.
-Je veux pas qu'ils sachent … c'est tout.
-C'est comme tu veux. Où est-ce que tu habites ?
Tommy pointa du doigt une maison non loin d'eux au bout de la rue. Elle n'était pas plus grande que les autres, à peine plus large, et s'accordait parfaitement avec le reste du voisinnage, ses quatre murs d'une teinte grisâtre très pâle et sa toiture aux tuiles noires rendant son aspect légèrement lugubre. Il vit alors la silhouette du collégien se redresser et lui tendre une main tout à fait amicale. Le petit n'hésita qu'une seconde avant d'agripper le membre du jeune homme, qui passa un bras sous ses genoux pour le soulever et le porter jusqu'à son foyer. Au début, le brun protesta en stipulant qu'il n'avait pas besoin de son aide, même si la véritable raison était qu'il ne désirait pas être vu porté de la sorte par un étranger. Si ses voisins voyaient ça, il allait être considéré comme un faible et il n'avait guère envie de passer pour une fillette auprès de ses camarades. La douleur morale serait à cet-instant bien trop lourde à encaisser pour son âge. Cependant, le concerné n'y accorda pas plus d'intérêt et continua son chemin, son sac pendant sur son épaule et ses cheveux légèrement en bataille à cause de la résistance que lui avait imposé le blessé.
Ils arrivèrent devant la maisonnette et comme il s'y attendait, ses parents n'étaient pas présent et ne rentreraient qu'après une certaine heure. Habituel. Il ordonna à son porteur de le déposer pour qu'il puisse aller se rincer le visage, tandis que l'étranger se permit de visiter le salon qui se trouvait à gauche de l'entrée. Lorsqu'on la regardait de l'extérieur, elle paraissait plutôt petite mais elle était très spacieuse une fois à l'intérieur, le mobilier ne prenant que très peu de place au vu du temps que passaient les responsables du petit dans ce lieu pourtant si chaleureux. Après avoir refermé la porte derrière lui, il s'engouffra complètement dans l'appartement et s'imprégna de l'odeur qui y régnait. Un mélange de thé au caramel et d'enscent. Les parents de l'écolier devaient apprécier la bonne compagnie pour avoir une telle variété de saveur dans leur pièce à vivre. Il nota ce petit détail en voyant le panier où reposaient les sachets d'infusions. Ou alors, ils étaient seulement très british. Cela lui rappela quelques bons vieux souvenirs. Il continua son inspection avec un certain intérêt, passant devant la cheminée sculptée dans le marbre, faite par un grand artisan, notant les différentes petites statuettes qui étaient placées en ligne sur le rebord, avant de faire une halte derrière le canapé qui faisait face au large écran plasma, séparés tout deux par une belle table basse en verre. Le sol était entièrement en bois, rajoutant un côté naturel à cette modernité légèrement étouffante. L'enfant avait réellement de la chance de vivre ici. Pas tout le monde pouvait se vanter d'avoir des parents aussi fortunés.
Soudain, il entendit un juron provenir de l'étage du dessus et il s'y rendit sans demander son reste, scannant les environs avant d'apercevoir la petite figure de Thomas dans l'embrasure de la porte qui devait donner sur la salle de bain. Il avait essayé d'escalader l'escabaut pour atteindre la boîte de premier secours, et était tombé lamentablement sur le sol après avoir glissé. Il allait finir par récolter plus d'ecchymoses qu'il n'en possédait déjà.
-Laisse-moi faire ... annonça son aîné en récupérant les outils de médecine recouvrant le sol.
-Je n'ai pas besoin de ton aide ! Je peux me débrouiller tout seul.
-Et c'est pour ça que tu pleurais dans la rue ? Seul, à quelques mètres de chez toi ? Parce que tu n'avais pas besoin d'aide ? S'exclama Newt en prenant la bombe de désinfectant.
Les joues du blessé se mirent à chauffer et il bouda, tournant la tête afin de ne pas voir la mine sérieuse de son soigneur. Celui-ci remonta maladroitement son pantalon, arrachant au plus jeune un gémissement de détresse qu'il aurait pu qualifier d'adorable en d'autres circonstances, et nettoya la plaie avant de la bander. Il étala ensuite de la pommade contre sa joue balafrée, massant délicatement le bleu sur le coin de sa zygomatique.
Pendant que le blond rangeait le reste des objets, Thomas repensait à ce qu'il lui avait dit. Dans un sens, peut-être avait-il souhaité inconsciemment que quelqu'un le trouve dans cette rue ? Peut-être l'absence de ses parents lui avaient retiré la chaleur de cette relation nécessaire à la croissance des enfants ? Avait-il réellement besoin de tout cela pour vivre ? Pourquoi se sentait-il si vide ? Pourquoi refoulait-il cette envie d'être cajoler, enfoui dans les bras d'un être attentionné ? Dans un sens, il était heureux que Newt l'ait ramené chez lui. Ce devait bien être la première personne à lui avoir porté secours depuis le début de sa vie à l'école, et il était reconnaissant envers l'adolescent pour son caractère si concerné. Mais, une partie de son caractère têtu n'avait pas apprécié sa façon de lui faire remarquer sa faiblesse et son incapacité à s'émanciper de la douceur de sa famille. Il gardait donc une petite rancune envers le collégien, mordant sa lèvre inférieure pour réprimer un glapissement quand Newt l'aida à se remettre debout.
Ils redescendirent pour attendre les propriétaires de la maison, le brun assit sur un fauteuil éloigné de celui de son invité, regardant la télévision sans lui prêter attention. Ce ne fut pas un réel problème pour le blond, puisqu'il suivait les programmes télévisés que l'autre regardait avec désintérêt. Tout ce qui lui importait, c'était que l'enfant aille bien et qu'un adulte ne rentre pour s'assurer qu'aucun autre dommage ne sera causé à ce petit chenapan.
Au bout de quelques heures à zapper de chaîne en chaîne dans un silence de plomb très inconfortable, la porte s'ouvrit pour laisser apparaître la mère de Thomas, une grande femme à la longue chevelure noire et au sourire flamboyant. Elle avait de petits yeux bleus clair, dont son fils n'avait pas réellement hérité. Sa taille était fine, presque parfaite. Sa robe noire de secrétaire décrivait parfaitement chaque courbe de son buste, exagérant la présence d'une poitrine plus ou moins conséquente et d'un fessier un peu rebombé. Elle avait tout de la femme que les hommes recherchent sur leur lieu de travail. Sa surprise fut telle quand elle vit l'étranger assis dans son canapé, que ses lèvres pulpeuses créèrent un O parfait sur son visage. Mais elle perdit cette expression stupéfaite, pour qu'une bienveillante ne prenne sa place.
-Tu es un ami de mon fils ? Demanda-t-elle sans perdre un instant.
-Pas vraiment. Je l'ai simplement retrouvé dans le parc, tout seul.
-Comment ça ?
Newt se tourna vers Thomas comme pour l'interroger. Devait-il lui dire la vérité ? Ou mentir pour permettre au petit de rester un filou toute sa vie ? Ce n'était pas réellement son problème, alors il préféra tourner sept fois sa langue dans sa bouche et annonça :
-Il m'a expliqué être tombé en jouant sur l'aire de jeux, alors je l'ai ramené ici pour le soigner. J'ai attendu avec lui pour m'assurer qu'il irait bien jusqu'à votre retour.
-Oh ! Tu es adorable mon petit. Merci beaucoup. Je suis Arianna Murphy, la mère de Thomas comme tu l'as certainement deviné.
-Enchanté madame, je suis Newton Isaac, mais appelez-moi Newt.
Ils continuèrent de s'échanger des formalités et des informations personnelles, la génitrice du petit brun étant très bavarde et surtout très curieuse. Elle apprit plusieurs petites choses sur ce jeune collégien à l'aspect si angélique, et nota même son numéro de téléphone en cas de grande nécessité. Elle avait souvent besoin d'un petit coup de main à la maison alors, si elle pouvait récupérer une paire de mains débrouillardes, elle serait ravie de payer le prix pour se retirer des corvées. En un sens, le blond cerna très rapidement le type de femme qu'elle était. Plutôt superficielle, sans pour autant être stupide, légèrement manipulatrice pour le bien des autres mais surtout, pour son propre compte, et un tantinet tête en l'air lorsqu'il s'agissait de travail ménager. Il le remarqua quand elle se mit à nettoyer leurs mugs, après qu'ils aient partagé une petite quantité de thé. Puis, alors que Thomas se réjouissait de voir enfin ce trouble-fête quitter son foyer, sa mère embrassa le garçon sur les deux joues, le remerciant encore mille fois d'avoir pris soin de son petit garnement et lui proposa mainte fois de revenir les voir. Elle aimait beaucoup les enfants, seulement quand ce n'était pas les siens bien entendu. Enfin, elle adorait son fils. Toutefois, comme elle ne s'en occupait jamais, il avait parfois l'impression de ne pas être aimé en retour.
Malgré toute la haine et la jalousie qu'il avait pu éprouver auparavant, le brun ne put s'empêcher de regarder la silhouette du blond s'éloigner dans la pénombre qui se formait à l'horizon, ressentant toujours la chaleur de son toucher contre sa joue. Il passa une main contre celle-ci, caressant l'endroit où il avait posé ses doigts. Lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il était en train de faire, il secoua la tête et reprit ses esprits. Pour qui il se prend ce mec ? Pensa-t-il en grimpant dans sa chambre pour jouer avec ses voitures et ses playmobil. Si jamais il ose se pointer à nouveau à la maison, je jure que je me vengerai !
