Bonjour tout le monde !

Comme vous l'avez certainement compris, ceci est une traduction de la merveilleuse histoire écrite par BeyonTheHorizonIsHope sur Jaime Lannister et Myra Stark. Pour ceux qui ne sont pas très OC ("encore une fille qui ressemble à Lyanna..." Non pas tant que ça !) et bien je ne l'étais pas non plus et pourtant en quelques chapitres cette fic m'a complètement emportée ! Alors laissez-vous tenter ;)

Fanfiction : A Vow without Honor

Auteur : BeyondTheHorizonIsHope

Tout appartient à George R. R. Martin, et le personnage de Myra Stark à BeyondTheHorizonIsHope.

Le prologue est un flashforward. Tous les chapitres suivants commenceront à partir de la Saison 1. Et oui, si vous ne l'aviez pas encore compris, le OC est une nouvelle sœur des Stark ^^.

Bonne lecture !


The painful warrior famoused for fight,
After a thousand victories once foiled,
Is from the book of honour razed quite,
And all the rest forgot for which he toiled.

William Shakespeare

Sonnet 25


Prologue

Les Jumeaux

Jaime

Jaime n'avait jamais été un homme patient. Il n'était pas le genre de personne à se cacher derrière des formalités il préférait l'approche directe, même si cela impliquait le plus souvent son épée et beaucoup de sang. Étant donné les récents évènements aux Jumeaux, ses méthodes ne paraissaient peut-être pas si atypiques. Ordinaires même. Un régicide s'y retrouverait parfaitement avec une bande pareille.

Debout au milieu de la grande salle à manger avec Brienne, Jaime observait une poignée de Frey se chamailler entre eux. Edwyn Frey s'était lui-même présenté à son arrivée comme le Sire légitime du Pont, mais à peine une heure plus tard, un Walton, un Emmon, et de nombreux autres Walder étaient intervenus pour clamer leur propre importance. Leur dispute avait atteint des proportions grotesques et résonnait si fort à travers les chambres vides que la poussière commençait à tomber des poutres au-dessus de leur tête. Jaime avait cessé d'en suivre les rebondissements depuis longtemps déjà en apprenant que feu Walder Frey n'était plus en charge de la maison.

« Oui, Ser Jaime, c'est vrai. » Déclara Lothar Frey d'un ton solennel. L'intendant aux yeux de fouine des Jumeaux, il semblait être le seul Frey à avoir une bonne compréhension de ce qui se tramait réellement. « Il y a seulement quatre jours que notre Père nous quitta. Ce fut une fin macabre sans aucun doute. »

Jaime le pressa pour en savoir plus, mais n'obtint que malédictions et malheurs.

Il observait toujours les Frey se bagarrer dans le Hall. La pièce était sombre et humide, comme la majeure partie du Pont, et s'il plissait les yeux, Jaime pouvait encore apercevoir les taches de sang sur le sol. C'était donc ici que le Roi du Nord avait perdu la guerre. Non, bien plus tôt. Il l'avait perdue le moment où il avait choisi d'épouser cette étrangère et avait rompu son serment envers Walder Frey.

Vous les Stark ne jurez que par votre honneur, mais vous n'en avez jamais eu beaucoup quand il s'agissait de vos femmes.

La reine de Robb avait été assassinée à ses côtés, poignardée dans son ventre avec son enfant, et sa mère avait eu la gorge tranchée après avoir fait subir le même sort à la femme de Walder. Toute son armée fut massacrée et sa famille disséminée, à l'exception de deux : l'une gardée en lieu sûr dans le sud et l'autre ici, mais pas pour bien longtemps s'il avait son mot à dire.

« Ça ne nous mène nulle part, » marmonna Brienne. Elle se tenait grande et droite dans son armure, comme toujours, et passait bien plus pour un chevalier que lui en cet instant. Son armure n'était plus à sa taille. Ses cheveux, bien qu'ils fussent propres et coiffés, avaient gardé une couleur terne et son visage attendait toujours d'être rasé, au grand désarroi de Cersei. Étonnamment, cela ne l'avait aucunement contrarié.

Sans oublier l'absence de sa main.

Ses doigts fantômes le démangeaient. Ils réclamaient le toucher du métal froid et le poids d'une épée équilibrée. Si seulement il pouvait les satisfaire. Au lieu de ça, son fourreau pendait du mauvais côté. La main qui s'emparait de la poignée était maintenant faible et incertaine dans ses mouvements. Rien que de tenir l'épée dans sa main gauche pouvait le faire basculer sur place. Voilà qui devrait rendre les choses intéressantes.

« Que faîtes-vous ? » Souffla Brienne. Elle semblait presque inquiète. Peut-être commençait-elle à l'apprécier finalement. « Votre main… Ils sauront que vous n'avez aucun talent avec. »

« Parlez encore plus fort et cela se pourrait, » répliqua Jaime, tout en sachant qu'ils auraient pu crier que les Frey n'auraient rien remarqué. « Ces moins-que-rien ne feraient pas la différence entre un épéiste et une fillette, même si je suppose que dans votre cas cela importerait peu. »

N'importe quel autre jour, il se serait délecté du regard que lui jeta Brienne, mais son esprit était ailleurs. Quelqu'un l'attendait dans les donjons, un loup solitaire, un serment en sursis espérant être honoré. Ils n'avaient pas fait tout ce chemin pour être retenu par les querelles de vieillards.

« Vous vous plaisez à m'appeler Régicide, maintenant laissez le titre faire son effet. »

Il avança à grands pas vers l'estrade, calme et confiant comme à son habitude. Sa main gauche était attelée à son épée, mais ce bras gardé contre son corps le gênait. Le moignon traînait lui aussi près de la poignée. Il offrait sûrement un drôle de spectacle. Il éloigna cette pensée, déterminé à enfiler son costume de Régicide bien qu'il ait oublié comment le porter.

Était-ce sa main ou son esprit qu'on lui avait pris ?

Jaime s'arrêta juste derrière… était-ce Walder ? En toute sincérité, il n'en savait rien et s'en contrefichait. Ils avaient tous un air vilain et sournois.

« Malgré mon puissant intérêt pour vos affaires de famille, l'un d'entre vous aurait-il l'amabilité de fermer son clapet et de mon conduire aux donjons ? » Sa voix tranchante et glaciale mit immédiatement fin à la dispute, mais le silence dura plus longtemps que sa patience. « Je serai plus qu'heureux d'y aller par moi-même, même s'il me faut démolir ce bâtiment pierre par pierre. »

L'un d'entre eux déglutit. « Eh bien, vous voyez Ser Jaime… c'est que… votre …»

« Le Seigneur votre Père nous a promis les prisonniers, » termina Edwyn, jetant un regard dur à l'autre Frey.

« Je ne veux pas tous les prisonniers, seulement la Stark. »

« C'est une prisonnière comme les autres. Elle devait être l'épouse de notre père. »

Pour qu'il puisse se faire appeler Roi sans nul doute. Jaime sentit ses doigts fantômes se serrer.

« Désormais, c'est Bolton qui la veut pour son bâtard. »

Emmon s'ébroua. « Un accord bien trop correct pour cette garce de loup. »

En un éclair, le Frey trouva une épée sous son cou. Jaime ne réalisa que c'était la sienne que lorsqu'il sentit son poids sur son bras tendu. Il avait bougé avec la dextérité de son bras droit, efficace et mortel, bien que s'il lui fallait répéter le geste, Jaime savait qu'il échouerait misérablement. Parfois, une rage aveuglante pouvait provoquer des miracles.

« Parle d'elle ainsi encore une fois et Lady Joyeuse ne sera pas la seule Frey à la gorge tranchée. »

Edwyn pâlit. « Vous osez tirer l'épée contre nous dans notre propre demeure ? Avez-vous perdu la raison ? »

« Non, juste une main et ma patience. Maintenant mène moi à la fille. »

Un des Walder plissa les yeux. « Il se pourrait qu'on vous jette en cellule avec elle. »

« Je suis certain que mon père serait ravi d'entendre ça. Dîtes moi, combien de temps pensez-vous que les jumeaux tiendront contre toute la puissance de l'armée Lannister ? Une semaine ? Un mois ? Difficile à dire vraiment, mais vous périrez tous, ça, je peux vous le garantir. » Il n'aimait pas jouer cette carte, l'influence de son père, mais il devait atteindre son but. Peut-être que s'il était entier il aurait pu tenter autre chose, mais ce n'était pas le cas et ne le serait jamais plus, à moins qu'elle ne l'attende avec une nouvelle main. « Menez-moi à la fille, maintenant. »


Jaime ne pensait pas que les Jumeaux pouvaient être encore plus sombres et humides que ce qu'il en avait déjà vu, mais les donjons lui prouvèrent le contraire. Des torches se trouvaient le long des murs, mais l'eau dégoulinant du plafond le long des pierres les avait toutes étouffées, emplissant les tunnels de fumée ce qui rendait l'air difficilement respirable. Jaime devait plisser les yeux pour distinguer quoi que ce soit.

Les cellules étaient pleines d'hommes du Nord. Ils toussaient pour la plupart et l'on entendait leur respiration siffler. Ils avaient l'air en bien pire état que lui lors de sa captivité, malgré les longues heures qu'il avait passé dans la boue. Eux, c'était dans le sang et les corps qu'ils avaient été traînés. Leurs vêtements étaient imprégnés de ce liquide rouge, tandis que les blessures qu'ils avaient reçues, en l'absence de soins, commençaient à s'infecter.

Ce n'est pas un endroit pour elle. Les âmes douces ne tiennent pas longtemps dans ces lieux désolés.

Il se demandait ce qui pouvait bien rester de son âme.

Lothar Frey indiqua du doigt une cellule plus loin. Celle-là aussi était remplie de corps. Ils levèrent tous la tête à son approche, certains sifflèrent « Régicide », mais la plupart se contentait de le fixer d'un regard qui embrocherait un sanglier. Jaime les ignora et continua ses recherches.

Un corps se tenait sur sa route. Ce n'était nul autre qu'Edmure Tully, l'air aussi dévasté que les autres. Quelle nuit de noces il avait dû avoir.

« Vous ne la prendrez pas. »

Jaime en rit presque. Même sans sa main d'épéiste il pouvait vaincre le jeune Sire de Riverrun sans se fatiguer. Il faillit en dire autant quand une voix petite mais autoritaire interrompit ses pensées.

« Ça ira, mon Oncle. »

Une silhouette fine s'éleva du fond de la cellule. À l'unisson les Nordistes se levèrent. Le son des hommes en mouvement dans toutes les cellules raisonna dans le donjon. Même dans la défaite, emprisonnés et blessés, ils se lèveraient tous pour leur Reine. Même lui devait l'admettre, il y avait quelque chose d'admirable dans la loyauté indéfectible de ses hommes.

Elle traversa la pièce sans un bruit et vint prendre la place d'Edmure. Derrière elle se tenait le Grand-Jon, son nouveau gardien silencieux. Malgré sa grande taille, elle paraissait si petite en comparaison.

Ses mains frêles et pales découvrirent le capuchon de son visage.

« Ma dame, » souffla Brienne dans un murmure bouleversé. Cela suffit pour couvrir l'inspiration brutale de Jaime.

Il y avait encore des traces de sang sur son visage que l'on avait probablement tenté d'essuyer, ou de griffer au vu des marques apparentes. On apercevait qu'une petite coupure sur sa joue, mais ce n'était point les séquelles physiques qui l'inquiétaient. C'étaient ses yeux. Même un mort aurait le regard plus vivant que le sien. La lumière avait quitté son regard, ne laissant derrière qu'un noir profond. Son visage était tendu et donnait l'impression qu'il le resterait à jamais.

Myra Stark paraissait aussi glaciale que l'Hiver lui-même.

« Vous avez devant vous la Reine du Nord, traître, adressez-vous à elle comme il se doit, » gronda le Grand-Jon. Brienne, dieu merci, ne dit rien. Il supposa qu'elle était trop choquée pour cela. Ça serait bien la première fois.

Jaime ne jeta pas un regard au Grand-Jon ou à Brienne. Ses yeux ne quittaient pas ceux de Myra. Ils ne le pouvaient pas.

« Que faîtes-vous là ? » Lui demanda t-elle, sa voix aussi tranchante que l'épée qu'il portait. « Êtes-vous venu moquer la Reine du Nord vous aussi ? L'épouser, la baiser et vous faire appeler Roi ? »

« Vous plus que tout autre devrait savoir que ce n'est pas dans ma nature. » Il en appelait à son âme sensible, la partie d'elle qui l'avait écouté et l'avait compris malgré toutes les circonstances qui les entouraient. La partie d'elle qu'il craignait morte avec son frère.

Ses yeux étaient perçants, calmes et calculateurs, beaucoup trop similaires à ceux de Cersei. « Non, c'est vrai. Vos habitudes sont plutôt de tuer des rois. »

Il fut un temps où il n'aurait même pas tenu compte d'une telle insulte, après tout il les avait endurées pendant quinze ans, mais ses paroles le firent tressaillir. Elle ne lui avait plus parlé ainsi depuis bien longtemps.

« Mon frère était un roi. »

« Myra, je n'ai pas- »

« Jaime Lannister m'a chargé de vous transmettre ses salutations ! » Cracha Myra, sa voix aiguë et méconnaissable. « Voilà les paroles que Bolton prononça avant de transpercer mon frère de son épée, pendant qu'on tuait ma belle-sœur et ma mère ! Ne prétendez pas être innocent de tout cela, Régicide. »

La pièce fut plongée dans un silence de mort. Les blessés ne toussaient pas et les vivants en oublièrent de respirer.

Il plongea ses yeux dans les siens et les observa avec attention et profondeur, pas une flamme ne dansait dans les ténèbres de ses iris.

Jaime soupira. « Alors je n'en ferai rien. »

Myra inspira profondément avec difficulté, elle l'observa de la tête au pied, sans s'arrêter un instant sur son moignon qui n'était pas présent lors de leur dernière rencontre.

« Vous n'avez aucun honneur, pas plus que vous n'avez de cœur. »

Non, en effet.

Il avait perdu son honneur bien des années plus tôt en tranchant la gorge d'Aerys Targaryen.

Mais son cœur, c'était la femme qui se tenait devant lui qui le lui avait dérobé.


J'espère que ce début vous a plu, je vais essayer de poster de manière régulière mais je n'ai que quelques chapitres d'avance alors si vous souhaitez lire la suite de cette traduction il va falloir m'aider un peu ^^