J'ai l'honneur de vous présenter cette nouvelle fanfic... Pas taper, hein, c'est Esterwen qui a eu l'idée !

Donc comme vous avez du le comprendre, ce sera une fic à deux cerveaux, écrite par Esterwen et moi. Je suis chargée de la poster mais ça ne veut surtout pas dire que c'est ma fic à moi toute seule, je préfère vous rassurer pour ça xD

Dans cette histoire, Esterwen a eu l'idée de se pencher sur des créatures de Sauron... Mais pas n'importe lesquelles... Vous avez tous déjà entendu parler des Nazgûls ?

Voici donc l'histoire d'un des Neuf Anneaux, pour les Hommes condamnés au trépas.

PS : on ne prévoit pas de happy end. Et pas non plus de Roi-Sorcier d'Angmar...

ENJOY !


L'attrait de l'Ombre

Chapitre 1
Nimloth,

ou les inconvénients d'être prise au milieu d'une tempête infernale


Nimloth encouragea sa jument d'un claquement de langue.
La pluie tombait à verse et elle ne serait pas si étonnée que cela si des éclairs se joignaient à la furie du ciel.
Tous les nuages sanglotaient de concert, le vent hurlait de rage dans la pleine. La jeune femme regrettait à présent son escapade sur la plage : elle était trempée jusqu'aux os, ses habits n'ayant pas eu le temps de sécher après sa baignade.

En plus, comble du bonheur, le sel lui piquait la peau.
Les démangeaisons plus que désagréables que produisaient les grains de sable et de sel, auxquels se joignaient le frottement incessant tissu de sa robe rendue lourde par l'eau de pluie étaient incurables pour la simple raison qu'elle ne pouvait se gratter, ses mains étant accrochées aux rênes comme si sa vie en dépendait.

Isil, une petite jument alezane au caractère épouvantable qui ne se laissait monter que par l'impétueuse conseillère du Prince de Dol Amroth, avançait au triple galop, encouragée à aller encore plus vite grâce au vent et aux cris de Nimloth. La tourmente des éléments, déchaînés contre l'humaine et la jument, était un argument suffisamment valable pour qu'amazone et monture ne souhaitent plus qu'une seule chose : arriver au plus vite au Château de Dol Amroth pour profiter de la chaleur des feux de cheminées ou du confort des écuries du château.
Nimloth, elle, rêvait d'un bain brûlant dans l'immense baignoire des appartements qui lui étaient réservés.
Le sel sur sa peau l'énervait au plus haut point et la tempête n'améliorait pas son humeur exécrable. De plus, elle doutait de pouvoir regagner ses quartiers sans être vue par un noble de la cour. Ses écarts au protocole étaient déjà source de rumeurs qui couraient sur la simple fille de nourrice qu'elle était avant de monter prodigieusement en grade, mais la jeune surdouée n'y prêtait aucune attention. Jamais ces comérages ne l'avait atteinte et elle se contentait de sauvegarder au mieux sa place.

- Plus vite, Isil ! s'écria la jeune femme pour couvrir le concert assourdissant des gouttes de pluie et du souffle du vent. Elle criait à s'en casser la voix, doutant que la jument ne l'entende.

Le château n'était plus si loin, à présent.

Une demi-lieue tout au plus la séparait de son refuge, et elle n'avait qu'à confier Isil à l'un des garçons d'écurie qui la connaissaient parfaitement.

Petite, elle partageait son temps entre les leçons en compagnie de Deranir, son frère de lait et Héritier de la Maison du Cygne, et les guerres entre les deux principales bandes d'enfants du village. C'était toujours assez violent, mais comme aucun des gamins ne possédait d'armes, trop chères pour les fils de paysans qu'ils étaient, ils se contentaient de lancer de la boue bien gluante, ou de combattre avec des bâtons.

Nimloth sourit à ce souvenir qui rendit la pluie moins froide, le vent moins sifflant.
Elle arriva quelques minutes plus tard juste devant le château.

Choisissant que la meilleure stratégie qui s'offrait à elle était de rentrer par une des portes des domestiques, dont le couloir invisible aux nobles menait directement à ses appartements, elle se dirigea d'autant plus rapidement vers les écuries, et confia Isil au premier garçon d'écurie, qui la contempla avec des grands yeux choqués.

Cette attitude n'était pas celle d'une Dame de la cour, fusse-t-elle à l'origine fille de nourrice ou non.
Les Dames étaient tranquilles et ne quittaient pas le château par un temps pareil. En plus, aucune d'entre elles ne se serait permise de sortir seule, sans chaperon pour intervenir au cas où.
Même les hommes n'avaient pas mis un petit doigt dehors, c'était dire que l'attitude de Nimloth était plus qu'en dehors du protocole. C'était un véritable affront aux règles ancestrales qui régissaient la sévère cour de Dol Amroth.

Regrettant de n'avoir pris avec elle ni cape, ou encore moins de capeline, Nimloth se rua à l'intérieur de la cour d'honneur, déserte à cause de l'infernale tempête qui soufflait au dehors. Elle courut à perdre haleine jusqu'à la petite porte de service qu'empruntait la bonne qui s'occupait de ses appartements, et soupira d'aise quand elle se retrouva dans les escaliers menant à l'étage.

Elle gravit les marches quatre à quatre, relevant les pans de sa jupe trempée pour ne pas se prendre les pieds dedans et tomber comme une idiote au beau milieu des marches. Ce passage utile était la seule chose qui pouvait la sauver de ses escapades diurnes ou nocturnes, et sa bonne, qui était devenue la confidente de Nimloth au fil de ses années de service, était toujours là pour la couvrir.

La blonde jeune femme ne se permis de souffler que lorsqu'elle referma derrière elle la discrète porte dissimulée par les tapisseries représentant des Cygnes ou des navires, ou des grands événements de la Terre du Milieu, qui empêchait le froid de pénètrer dans la pièce. Elle s'arrêta les bras ballants au milieu de sa chambre, indécise, tout simplement heureuse de se trouver à l'abri. Derrière les vitres aux carreaux fins, le ciel ne s'était pas calmé.

Soupirant, Nimloth s'avança vers le mur sur lequel son lit à baldaquins s'appuyait.
Elle poussa une porte basse, qui s'ouvrait sur une pièce douillette avec une seconde cheminée dans lequel un bon feu ronflait. Dans le fond, le sol recouvert d'ajoncs pour y garder la chaleur s'abassait brusquement, créant un bassin rempli d'eau claire, alimenté par une source chaude, à la limite de l'eau bouillante. Cependant le fond du bassin était tout de même gelé, recouvert d'un matériau qui restait froid dans n'importe-quel environnement, ce qui refroidissait un peu l'eau de la source.

La bonne, Luinil, s'activait tout de même à vider des seaux d'eau fraîche dans le bassin afin que l'eau limpide de la source prenne une température supportable pour un corps humain. Elle se retourna avec un sourire vers Nimloth, sourire qui disparut bien vite quand elle s'aperçut de l'état dans lequel était la demoiselle. La jeune bonne contempla Nimloth de haut en bas avec un air effaré, et Nimloth éclata de rire, tournant sur elle-même en écartant les bras afin que son amie se rende bien compte du désastre.

- Ce n'est pas beau à voir, n'est-ce pas ? dit Nimloth d'une voix rieuse.

- Doux Eru, où êtes-vous allée par ce temps ? s'enquit Luinil.

A la tête choquée de la jeune femme, Nimloth éclata d'un rire cristallin.

- Je voulais aller sur la plage, mais je me suis fait surprendre par la tempête, se justifia la demoiselle. Pourtant, ce matin, il y avait un tel soleil que je ne pouvais pas faire autrement que de sortir du château pour qu'Isil s'active un peu.

- Personne ne vous a vue dans cet état, au moins ?

- Non. Je suis passée par la porte des domestiques, celle qui est cachée derrière la tapisserie, répondit Nimloth pendant que Luinil essayait de délacer son corsage.

- Vos vêtements sont trempés, et cette robe est fichue, dit Luinil d'un ton chagriné. On devra vous en procurer une nouvelle...

- Tant mieux. Elle était affreuse, de toutes façons.

Luinil sourit d'un air navré.

- Quand apprendrez vous les manières que doivent adopter les Dames de Dol Amroth ?

Nimoth poussa un soupir résigné.

- Je crois fort que jamais je ne parviendrais à m'y conformer...

Luinil secoua la tête.

- Tout le monde y arrive, trancha-t-elle. C'est juste qu'il faut un certain temps d'adaptation.

Nimloth ôta sa robe gonflée d'eau de pluie avec un plaisir presque enfantin et s'approcha de l'eau. S'asseyant sur le bord du bassin, elle testa du bout des doigts la température. L'eau était agréablement tiède.

- L'eau est assez chaude ? s'inquiéta Luinil.

- Je suis si gelée que me baigner dans une fournaise ne m'inquièterait pas plus que cela, rétorqua Nimloth.

- Voulez-vous rester seule ?

- Tu peux disposer, dit gentiment Nimloth en souriant à Luinil, qui quitta la salle à pas pressés.

Nimloth s'empara d'un pain de savon noir, qu'elle frotta vigoureusement sur toutes les parcelles de sa peau afin de raviver la circulation du sang.
Les grains de sel et de sable quittèrent doucement les pores de la peau de la jeune femme, qui appuya sa tête avec délice contre le bord du bassin. Il n'y avait rien de tel qu'un bain chaud pour se sentir de nouveau vivante et pleine de son énergie habituelle que les nobles ne supportaient pas.

Au bout de vingt minutes de délice pendant lesquelles Nimloth resta plongée dans l'eau sans pouvoir se résoudre à en sortir, elle se décida enfin à quitter son environnement aquatique.

Elle se dirigea vers la petite lucarne qui donnait directement vers le ciel. La vitre était trempée, un flot continu d'eau coulait sur le carreau mais la pluie avait cessé. Seul le vent soufflait encore en un sifflement sinistre et la nuit était tombée, donnant aux arbres secoué par les bourrasques incessantes un air fantômatique.

Avant l'arrivée fracassante de Nimloth dans ses quartiers, Luinil avait déposé sur la chaise qui meublait la salle d'eau une robe adaptée pour le souper, que Nimloth prenait avec la famille seigneuriale de Dol Amroth, comme tous les soirs depuis ses quinze ans.

Elle l'enfila, tirant sur les manches couleur saumon pour que le tissu soyeux couvre un peu plus ses poignets. La robe était composée d'une jupe pourpre sur laquelle on enfilait un long manteau de velours beige, aux longues manches qui tombaient souplement jusqu'à la taille de Nimloth.

Luinil aida la jeune femme à donner à ses cheveux une forme à peu près convenable et Nimloth se dirigea vers son antichambre, dans laquelle Deranir, son meilleur ami et frère de lait, le Prince de Dol Amroth, venait habituellement la chercher pour qu'ils se rendent ensemble dans la grande salle du château.


Voilà pour le moment... Reviews ?
Le prochain chapitre sera sur l'OC d'Esterwen :p