1. Tempête

Nord-Pas-De-Calais, France, 21/12/2012

Les jumeaux Arèbe était certainement en train de passé les meilleurs vacances de leur vie. Leurs parents étaient parti en vacance, profité de Noël à Barcelone, laissant leurs deux enfants chez eux, ce qui ne dérangeait pas ceux-ci qui avait pris l'habitude, puis la lassitude, de visité la ville aux approches du Nouvel An. Puis, ça ne leur faisait pas trop de mal de rester seul, après tout, à seize ans, il pouvait bien s'occuper d'eux même.

Chaque jour, ils se distribuaient les tâches, entre faire à manger, la vaisselle, ou le ménage, puis le soir, ils s'accordaient sur un film, ce qui ne prenait pas très longtemps, chacun ayant autant de ressemblance en ce qui concerne le physique que de leurs goûts et leurs caractères. Il faisait tous deux la même taille, avait les mêmes cheveux blonds et les mêmes yeux verts claires, a tel point qu'avant qu'il ne devienne adolescents et commencent à prendre une apparence différente à cause de la puberté, il était impossible de les différencier.

Ce soir là, la pluie faisait rage dehors, l'eau débordait des bouches d'égouts et formait de véritables torrents dans la caniveau, trop sale pour refléter la lumière des éclairs qui zébrait au loin, illuminant l'horizon de leurs lueurs blanches.

Tom admirait ça depuis son fauteuil, dans salon de la maison au premier étage, avant de décoller son regard de la fenêtre pour en revenir à l'écran de la télévision, où un présentateur s'occupait de décrire ce qui se passait dehors, en précisant que la Tempête pourrait s'empirer voir donner lieu à des Black-Out.

-Dommage, commenta-t-il, mais au pire on pourra toujours le regarder demain, ce film.

Au moment où Tom termina sa phrase, un grondement terrible se fit entendre. Les lampes qui baignaient la pièce dans une lumière artificielle s'éteignirent, et celle blanche d'un éclair inonda la pièce quelques instants, avant de la laisser aux ténèbres.

-Bon, ben il semblerait que ce soit vraiment pour demain, plaisanta Tom.

Héléne soupira.

-Je pense que je vais aller chercher quelques bougies et faire une soirée lecture, dit-elle.

-Tu m'en amèneras quelques unes, demanda son frère.

-Tu as oublié la galanterie, plaisante Héléne.

-Je m'identifie comme une femme et tu me discimines, répondit Tom, un sourire au lèvre.

Finalement, il se leva et dit :

-Tu as de la chance d'avoir comme frère quelqu'un d'aussi bon et généreux que moi, avant de se ruer vers le salon juste à côté où il subtilisa quelques bougies et des allumettes.

Ils montèrent rapidement l'escalier, en faisant de leur mieux pour ne pas louper une marche, avant de se retrouver chacun dans leurs chambres respectives, des bougies posés sur leurs bureaux et leurs tables de nuits.

Tom s'allongea confortablement, se demandant ce qu'il allait lire, et, tournant sa tête en direction de la fenêtre, éteignit toutes les flammes et regarda le spectacle qui de dessinait au loin. Il n'avait pas envie de lire cette fois-ci. Il n'avait qu'à profiter de la magnificence du déluge qui s'offrait à lui. Il jeta un rapide coup d'oeil à son téléphone et remarqua qu'il n'avait plus de réseau. Le jeune garçon fronça les sourcils et se dirigea vers son bureau, allumant rapidement son ordinateur. Pas Internet non plus. La tempête devait vraiment être forte, là dehors, pour empiété à ce point sur les communications. Des black-Out dus à des orages, il en avait connu au cours de sa vie, mais au point de couper le réseau, bien que cela devait déjà être arrivé, ça restait assez rare.

Tom sorti de sa chambre et toqua à la porte de sa soeur, puis, pénétrant dans la pièce, s'empressa de lui demandé :

-C'est juste mon ordinateur qui déconne ou il y a un problème avec Internet?

-Je vais vérifier, dit Héléna en sortant de son lit pour se diriger vers son bureau.

Elle alluma rapidement son portable, mais elle aussi n'avait aucune connexion.

-Apparemment, la Tempête brouille les communications, fit Tom.

-Tu t'étonnes vraiment pour un rien, se moqua Héléne.

-Pourquoi? demanda Tom à sa soeur, devinant qu'elle voulait en venir quelque part. Après tout, même si ils étaient de faux jumeaux, ils avaient toujours eu une complicité digne de ceux que l'on qualifiait de "vrais" jumeaux. Et il sentait que sa soeur avait quelque chose sur le coeur, quelque chose de grave. Depuis déjà plusieurs jours. Depuis le début des vacances, en fait.

Héléne soupira, puis se jeta dans son récit :

-Il y a quelques temps, je rentrais de l'école, juste avant les vacances, j'étais seul, je venais de quitter Jeanne à un carrefour. Je passais par une rue complètement vide, un peu pressé à cause d'un orage particulièrement violent qui s'était déclaré. Un SDF s'était installé sous le perron d'une maison pour s'y réfugier. Je ne pu m'empêcher de le remarquer, même si j'ai continué mon chemin en l'ignorant, comme nous le faisons tous à chaque fois. Mais j'ai entendu un espèce de crépitement dans mon dos, puis, un hurlement, et j'ai eu à peine le temps de me retourner pour voir un flash bleu qu'il avait disparu. Ses vêtements gisaient sur le sol. N'essaie pas de me faire croire qu'il est sorti de mon champ de vision en trois secondes. Il a disparu, à cause d'un flash bleu, comme s'il avait s'agit d'un éclair. Lors d'un temps pluvieux et venteux, même si il était bien moins pire qu'aujourd'hui.

La déclaration laissa suite à un long silence, et tous les deux se contemplèrent à la lueur des bougies, sans savoir que dire.

-Tu as peur que ça recommence. Mais tu te trompes. Si de telles choses arrivaient à chaque orages, on aurait fini par le remarquer. Il est vrai que cet évènement était étrange, mais bon, qui te dit que...

-N'essaye pas de me faire croire que toi tu n'es pas aussi inquiet, je sais que tu crois en mon récit, et que tu penses la même chose que moi, ce serait stupide d'affirmer le contraire.

Tom se tut. Il était vrai qu'il n'avait aucun doute là dessus, mais il n'avait pas envie de laisser sa soeur dans cette état, elle avait semblé si mal à l'aise en contant cette histoire, il la sentait au bord des larmes, et en tant que frère il avait pensé qu'il valait mieux ne pas partager ses propres craintes pour éviter de sombrer tout deux dans la terreur. Mais ça ne marchais pas, pas avec Héléne.

-Je pense que tu devrais rester ici, avoua-t-elle.

-Non, je pense que je vais rentrer dans ma chambre...

-Dit pas de bêtise, on est tous deux mal à l'aise à cause de cette foutue tempête. On devrait rester ensemble, en attendant qu'elle passe.

-Très bien. Tu peux tenir encore combien de temps avec ta batterie, demanda Tom.

-Trois heures et demi, je pense, répondit Héléne.

-Très bien. Regarder un film nous aidera à oublier cet orage, à nous calmer et à nous endormir. Je vais vite chercher le DVD de celui qu'on devait regarder en bas, et je reviens.

Tandis que les images défilaient, Tom s'endormait peu à peu. Il avait déplacé son matelas depuis son lit jusque la chambre de sa soeur et regardait les scènes de ce film depuis le portable d'Héléne, ses yeux se fermant doucement, se demandant ce qu'il n'avait pas senti dans cette tempête. Le lendemain il allait se réveiller, elle serait passée, l'électricité serait revenue et dans quelques jours, ses parents rentreraient à la maison, et son quotidien reprendrait. Il n'y avait aucune raison de s'en faire, on en parlerai le lendemain à la télévision comme "la Tempête de la décénnie" puis tout le monde l'aura oublier d'ici une semaine. A ce demander d'où venait ces inquiétudes digne d'un enfant voyant la foudre s'abattre pour la première fois.

Tom se réveilla brutalement, comme si un signal venait d'éclater quelque part. Il regarda sa montre, posé juste à côté de son lit de fortune. Il n'était que trois heure vingt-sept du matin, que faisait il réveiller à cette heure là?

Il se leva brutalement, oubliant qu'il était dans la chambre de sa soeur, et que cette dernière était là, pour se diriger vers la fenêtre qui donnait sur la ville au loin. Un son puissant résonna, semblable à un coup de feu. Il n'avait jamais entendu un grondement aussi fort, ni une lumière aussi intense malgré les ridaux occultant à travers lesquels elles passaient. Il les écarta et fut pris d'un sursaut quand il vit ce qu'il se passait au loin. Des éclairs bleus, en forme de mains squelettiques, rampaient le long des maisons d'en face et des buldings au loin, comme si elles les palpaient, avant de s'enfoncer dans le bâtiment en brisant les fenêtres, puis sortir comme elles étaient venu et recommencer avec d'autres vitres.

Une voix endormie le fit sursauter derrière lui :

-Qu'est ce qui se passe exactement ici...

Héléna vit les éclairs et se figea immédiatement.

-La même lueur que celle qui...

Elle n'eut pas à terminer sa phrase que son frère la tira en arrière par l'épaule, pour l'exiler le plus loin possible de la fenêtre. Trop tard.

Un éclair apparut, tombant du ciel, juste devant la fenêtre de la chambre. Il brisa le verre avec facilité, et se faufila dans la brèche. Avant que les deux adolescents aient pu faire le moindre geste, la main squelettique se divisa en deux autres qui les saisirent brutalement, laissant leurs corps gisant sur le sol.