Disclaimer: Hétalia ne m'appartient pas.

Personnages: Francis, Arthur essentiellement. D'autres personnages présents (Yao, Matthew, Alfred, ect...)

Parings: Fruk

Genre: Humour, Romance

Rating: T


Partie I


Arthur était un riche noble, respecté. Il vivait dans un grand manoir, seul avec son fils. Il dirigeait sa propriété d'une main parfaite. Il était très solitaire.

Il vivait dans un royaume belliqueux. Il était une personne importante dans le royaume et suivait avec attention tous les événements.

Un jour, son royaume déclara la guerre au pays voisin. Les combats furent longs et difficiles mais rapidement le sien prit l'avantage, gagnant peu à peu du terrain. Le roi du pays vaincu, Romulus, signa la paix, négociant certaines concessions. Et Arthur reçut sa part du butin. Un ami, Roderich, lui envoya un prisonnier et son fils pour lui servir de serviteurs.

Quand ils arrivèrent, l'homme fut surpris. C'était un homme et son jeune fils. L'enfant devait avoir l'âge de son fils et semblait mort de peur. L'homme était enchaîné et le fixait avec défi. Arthur aima ça dès qu'il vit ce regard. Il tourna autour de ses prisonniers comme un vautour, le regardant avec intérêt.

Oui cette personne était tout à fait à son goût.

Il posa une main dans le creux du dos de son captif, lui susurrant à l'oreille «Tu es bien mignon dis moi.» Il savoura le frisson que l'autre eut. «Alors c'est quoi ton nom mon mignon?»

Son prisonnier détourna la tête, refusant de répondre. Arthur haussa les épaules et revint devant eux, avant de s'accroupir devant l'enfant. «Bonjour mon petit. Comment t'appelles-tu?»

Le gamin le fixa avec crainte, de petites larmes aux coins des yeux et chuchota, mal à l'aise, tremblant légèrement «Ma...Matthieu

- C'est un joli nom.» fit le noble, dans un sourire engageant, avant de reprendre «Tu as quel âge?

- ...J'ai 4 ans monsieur.» fit le petit, se cachant derrière la jambe de son père, craintif. Celui-ci fronça les sourcils, mais ne dit rien, sur la défensive..

«Tu as le même âge que mon fils. Il s'appelle Alfred.» Il sourit d'un air doux et continua, amusé «Tu aimerais jouer avec lui?»

Matthieu le regarda, étonné, et hésita, regardant son père avant de répondre «Je ne sais pas.

- Tu vas vivre ici désormais. Tu pourras jouer autant que tu veux avec son fils. Plus personne ne te feras rien. Tu es en sécurité maintenant.»

L'enfant le regarda avec surprise et eut un petit sourire, regardant l'homme avec plus d'intérêt. Il semblait vraiment tenté par la situation: «C'est vrai?»

Arthur lui ébouriffa les cheveux puis se releva, faisant face à son captif rebelle «Alors on n'est toujours pas bavard?» Il caressa la joue de l'autre, le regardant avec avidité. «Dis moi ton nom.» Sa voix s'était faite cajoleuse, douce et ensorcelante.

Celui-ci frissonna, il détourna le regard et serra les lèvres, luttant visiblement contre lui-même pour ne pas parler ou pour ne rien dire de provoquant.

«Bon dois-je t'en donner un dans ce cas? Sois raisonnable.» Il était vraiment amusé de voir cette résistance.

L'autre serra les dents et fit «Je m'appelle Francis.»

Un large sourire ourla les lèvres de son geôlier, ravi de cette petit victoire. Il pinça la joue de l'homme et susurra «Je sais déjà quoi faire avec toi mon mignon.»

Francis plissa les yeux et lui cracha au visage. Arthur recula et s'essuya la figure. Il était étonné mais ravi de cette rébellion. Il n'aimait pas la soumission, et ce mouvement de révolte l'amusait. Matthieu recula, les yeux grands ouverts et cria «Papa.

- Reste derrière moi mon chéri.»

Arthur pencha la tête de côté et soupira «Je vais devoir te dresser.

- Vous n'y arriverez pas. Je ne suis pas du genre à faire ce qu'on me dis.

- J'aime ce genre d'attitude.» Arthur recula et sourit. Il ouvrit la porte et cria «Yao.» Il se retourna vers ses captifs et dit «Je vais te faire une proposition. J'offre une vie agréable et une éducation à ton fils. Je t'offre un travail. En échange, obéis moi.

- Je ne vous servirez pas de jouet.» cracha Francis, le foudroyant du regard, furieux.

«Tout de suite les grands mots. Je ne te vois pas comme un objet voyons.» L'homme eut un petit rire et se détourna vers un jeune homme aux longs cheveux noirs et aux yeux noirs. Il portait un uniforme essentiellement bleu.

«Vous m'avez fait demandé monsieur?

- Oui Voici Francis et Matthew (Il fit exprès de prononcer le nom du garçon à la façon de son pays, savourant le froncement de sourcils de son captif). Ils vont vivre avec nous à partir d'aujourd'hui. Francis fait partie du personnel et son fils sera avec Alfred. Explique leurs tout et guide les dans le manoir.

- A vos ordres.» Yao se tourna vers les nouveaux venus et fit, dans un sourire «Suivez moi.» Il avança à travers les couloirs, suivi par les deux nouveaux venus.

«Arthur n'est pas quelqu'un de mauvais. Il se montre fourbe, pervers, cruel mais ce n'est qu'une facette. Si on le connaît bien, il est quelqu'un de bien.» expliqua-t-il dès qu'ils furent seuls.

Francis serra son fils dans ses bras, méfiant.

«Il m'a l'air d'être un horrible prétentieux imbu de lui-même.»

L'autre éclata de rire et fit «Ça, je ne peux pas le nier. Il a les chevilles pas mal enflées.» Il resta silencieux quelques instants puis fit, pensif. «Mais il est généreux. Il m'a donné ce travail alors que j'ai beaucoup de cadets à charge. Je gagne assez d'argent pour m'occuper d'eux et les nourrir.

- Vous n'êtes pas un esclave.

- Effectivement non. Et toi, tu es plus un otage. Qui se seras probablement pas rendu.» Il se retourna vers Francis et le regarda avec sérieux «N'essaie pas de t'enfuir, tu essuierais un échec. Personne ne peux le défier et gagner.» Il eut un regard plus doux et ajouta, soucieux «Et où irais-tu, seul avec ton fils, en plein cœur d'un royaume ennemi du tien?»

Le nouveau venu plissa les lèvres, le cœur serré. Il savait que l'autre avait raison mais ne voulait pas l'admettre. Il détestait savoir qu'il ne maîtrisait rien de sa situation. L'idée de rester captif de cet homme qui le regardait comme un morceau de choix et dont les intentions étaient plus que claires ne lui plaisait guère. Il était certain que cet Arthur était un riche noble, bourré d'égocentrisme, pervers et cruel, qui avait toujours ce qu'il voulait. Il ne lui faisait pas confiance et était bien décidé à ne rien lui céder.

«Quel sera ma tâche ici?» finit-il par dire, de mauvaise grâce, se disant qu'il devait faire baisser leurs garde aux habitants de cette maison. Autant faire bonne figure.

Yao se tourna vers lui et sourit «Pas grand chose pour le moment, on ne sait pas où te mettre.

- Je n'ai aucune envie de servir de jouet à ce sale pervers.

- Il paraît que c'est un bon coup.» Il porta la main à sa bouche, se souvenant qu'il y avait un enfant. Il se détourna et fit signe à l'autre de le suivre, sans un mot de plus.

Francis serra les dents, bien décidé à ne pas céder à cet être qui le dégoûtait. Il ne passerait pas ses nuits dans le lit de ce personnage imbu de lui-même. Celui-ci ne l'aurait pas.


Après une toilette rapide, Francis eut un uniforme de la maison Kirkland et Matthieu eut des vêtements du fils du maître. Ils sortirent de la pièce d'eau, impeccables. Yao leurs fit signe de le suivre «Nous allons laisser ton fils avec Alfred.» Il s'arrêta et fit «Tu as peut-être faim?

- Oui monsieur» s'écria l'enfant, incapable de se retenir, affamé après tout ses jours de captivité, où il n'avait que peu manger.

Yao resta pensif et fit «Tu mangeras avec Alfred. Il a dit que tu partagerais les jeux de son enfant, donc le reste doit être pareil. On te ramènera dans la chambre que tu partage avec ton père après.»

Francis n'aimait pas qu'on lui retire Matthew comme ça. Mais il n'avait pas son mot à dire là-dessus. Et son fils serait mieux à jouer avec un enfant de son âge que à tourner en rond dans la chambre que Yao leurs avait montré.

Ils arrivèrent devant une porte, et le valet frappa avant de l'ouvrir, entrant dans une grande chambre pleine de jouets. Un petit garçon aux yeux bleus était assis au milieu, s'amusant avec de petits soldats de bois. Il leva le regard vers les arrivants et se leva, étonné. «C'est qui Yao?

- De nouveaux venus monsieur.

- M'appelle pas comme ça.» fit le gamin en tapant du pied par terre, énervé.

«Matthew, ici présent, va jouer avec vous.»

Francis posa son fils au sol, et le laissa s'approcher de l'autre garçon. Celui-ci eut un grand sourire et fit, d'une voix joyeuse «Salut, moi c'est Alfred.» Il attrapa la main de l'autre et continua «Viens on va jouer.» Il entraîna son nouveau compagnon de jeu près de ses petits soldats, babillant plein de choses, visiblement ravi de la situation.

«A tout à l'heure mon chéri.» Murmura Francis tandis que son fils le regardait, un peu mal à l'aise. Mais rapidement il se laissa entraîner par l'attitude d'Alfred, dont la joie semblait contagieuse.

Yao referma la porte et fit «Maintenant, viens, tu vas manger quelque chose.»

Il le guida à travers les couloirs jusqu'aux cuisines. Il y avait de l'animation et des discussions joyeuses et quand ils arrivèrent, tous les regards se tournèrent vers lui.

«Tiens un nouveau?

- Il est bien mignon.

- Je reconnais bien là le maître, tu es tout à fait son genre.»

Francis ne se sentait pas rassuré par ces mots et baissa les yeux, un peu intimidé. Une jeune fille aux yeux verts et aux cheveux blonds lui sourit et fit «Bonjour, je m'appelle Jolien. Je suis une servante. Alors comme ça tu es le nouveau serviteur?

- J'ai été amené de force ici. Je n'ai rien demandé.

- Ha un prisonnier? Je ne savais pas. Mais ne t'en fais pas, maître Arthur te traiteras bien, ce n'est pas une brute, il peut se montrer très généreux.»

Francis, pour le peu qu'il avait vu, en doutait mais préféra ne rien dire, ne voulant pas froissé d'éventuels nouveaux amis.

Jolien lui posa une main sur l'épaule «Ne t'en fais pas va, tout iras bien. Tu as faim?»

Il se rendit compte qu'il était effectivement affamé, et il s'assit à la petite table, écoutant les discussions qui reprenaient autour de lui. Personne ne semblait mal à l'aise, comme si la vie était agréable ici. Il restait sur la défensive mais aimait l'atmosphère dans cette cuisine. On lui servit une assiette qui mangea avec grâce, ne voulant pas engloutir. Il mourrait de faim mais se retint, voulant donner bonne impression.

«Bon je vais servir Alfred.

- Ils sont deux maintenant.» Intervint Yao, qui rajustait son col. «Le fils de Francis partagera les jeux et les repas du fils du maître.

- C'est vrai?» Fit Jolien, ravi «C'est une bonne chose, ce pauvre petit s'ennuyait tout seul.»

Francis eut soudain une crainte. Il ne voulait pas obéir à cet Arthur mais si celui-ci se débarrassait de lui et gardait Matthew? Cette simple idée le terrifiait. Il ne voulait pas s'offrir à cet homme mais si c'était l'unique solution pour ne pas être séparé de son enfant. Il serra les dents et releva la tête quand il sentit qu'on l'appelait.

«Francis?

- Quoi?

- Tu devras te rendre dans la chambre du maître, après son repas. Il veut te parler.»

Il prit une grande inspiration et fit, d'une voix tremblante «Très bien.»


Devant la porte, il prit une grande inspiration et leva la main, prêt à frapper. Mais il ne le fit pas, légèrement hésitant. Il craignait ce qui pouvait lui arriver. Il n'aimait pas cet homme et n'était prêt à lui céder que pour être certain de ne pas être séparé de son fils. Après tout, un être comme celui-ci semblait bien du genre à faire ce genre de menaces, qu'importe les paroles des domestiques. Lui n'était pas livre comme eux.

Il frappa et ouvrit la porte, entrant dans une grande pièce agréablement chauffée par une cheminée. Il y avait un grand lit à baldaquin, des bibliothèque, une armoire. Devant le feu, il y avait deux fauteuils dont l'un était occupé par le maître des lieux. Celui-ci leva les yeux vers lui et eut un sourire malicieux.

«Tiens regardez qui voilà.»

Francis referma la porte derrière lui, mais ne bougea pas, n'osant pas approcher pour le moment. Il se doutait de ce qui allait arriver mais espérait retarder le plus possible le moment. Il pensa à son fils, car c'était la seule chose qui le ferait tenir le coup dans cette épreuve.

«Approche.»

Il fit quelques pas mais resta à distance respectable de l'homme. Celui-ci haussa un sourcil, un sourire amusé aux lèvres. Mais il ne dit rien, le regardant d'un air pensif. Puis il se leva et le rejoignit, le fixant dans les yeux. Un long silence s'installa et Francis détourna le regard, malgré tout la révolte qui couvait en lui. Il ne fallait pas mettre en colère cet homme. Il ne fallait pas lui donner l'envie de se débarrasser de lui.

«Tu semble plus docile tout d'un coup.» remarqua Arthur, se frottant le menton, l'air déçu. Il avait apprécié l'attitude rebelle de son captif plus tôt et se demandait ce qui motivait cette soumission soudaine. Il doutait que ça soit les paroles des autres domestiques. Cela n'aurait pas suffit. Cependant le malaise qu'il lisait dans le regard de son prisonnier lui en disait beaucoup. Il se retenait pour ne pas exploser en public, devant lui.

«Allons allons tu n'as rien à me dire?

- Que voulez-vous que je vous dise?» fit humblement Francis, baissant les yeux vers le sol, n'osant plus regarder l'autre, serrant les poings. Il luttait contre lui-même pour ne pas frapper cet être imbu de lui-même.

«Tu étais si rebelle tout à l'heure, c'était bien distrayant.» soupira Arthur, faisant quelques pas vers une déserte où il se servit un verre de vin. Il en versa un second et le tendit à son nouveau serviteur. Celui-ci s'avança et le prit, d'un geste presque hésitant.

«Ne t'en fais pas, il n'y a pas d'aphrodisiaque là-dedans.» rit-il, buvant une gorgée tranquillement. Il était quand même étonné par le silence de l'autre. Ce n'était pas possible qu'il se soit soumis en si peu de temps. Pourquoi s'écrasait-il comme ça? Il ne semblait pas avoir peur de lui pourtant. Avait-il peur pour son fils? Arthur n'avait aucunement l'intention de les séparer ou quoique ce soit dans le genre. Il était même étonné que Francis le croit capable d'une telle cruauté. Mais après tout il ne le connaissait pas.

«Si tu as peur pour ton fils, sache que je ne ferais rien pour vous séparer.» Il préférait mettre les choses au clair tout de suite. Il ne voulait pas être obéi, dans un réflexe de peur, il voulait gagner la loyauté et la menace ne mènerait à rien.

Francis sembla respirer, mais ne dit rien, comme hésitant. Arthur se demanda quel était le problème maintenant et rajouta «Tu peux dire le fond de ta pensée. Je ne ferais rien.»

L'autre le foudroya du regard, à son grand plaisir et siffla «Je vous méprise.

- Tiens donc.

- Vous semblez être un être fourbe, imbu de lui-même, égocentrique qui ne se préoccupe que de son propre plaisir et qui n'a pas besoin de l'avis ou du consentement des autres.

- Quelle basse opinion de moi tu as.» rit Arthur, reposant son verre, ravi de cet éclat. Il s'amusait beaucoup et était ravi d'avoir rien que pour lui un être qui lui résistait. Bien entendu il pouvait obtenir ce qu'il voulait sans aucune brutalité. Il était même assez fort dans de domaine mais ce ne serait pas la même chose. Cependant l'autre avait quand même raison sur quelques points: il était fourbe et égocentrique. Il manipulait parfois les gens pour obtenir ce qu'il voulait.

«Je ne vois pas pourquoi j'aurais une autre vision de vous que ça. J'ai l'impression que mon fils et moi n'avons été qu'une marchandise offerte à quelqu'un.

- Voyons...tu es plus un otage. Mais tu as raison, tu es à mon service maintenant.»

Francis se mordit la lèvre, refusant de lui cracher ce qu'il pensait au visage. Il fallait rester prudent. Il ne fallait pas que ce noble revienne sur sa promesse de ne pas le séparer de son fils. Il ne put s'empêcher de dire, amèrement «Un otage hein.

- Tu es quelqu'un d'important dans ton pays. Enfin tu es un des bâtard du roi Romulus. Une des façon de garantir la paix est de vous retenir prisonnier, tes frères et toi. Si ton père accepte nos exigences, on lui rendra ses fils légitimes.

- Mais pas moi. C'est ça?» railla Francis, comprenant très bien où l'autre voulait en venir.

«Si tu veux partir, tu peux toujours essayer. Situés où nous sommes dans mon pays, ce n'est pas évident de rejoindre ton royaume. Et les frontières sont surveillées. Et vivre dehors avec un enfant si jeune à quelques temps de l'hiver n'est guère prudent si tu veux mon je serais...obligé de signaler ta fuite.»

Le prisonnier sentit une vague de colère l'envahir. Il était un esclave. Offert comme un trophée, une part de butin à cet homme arrogant qui le menaçait à peine. Mais il avait raison, il ne pouvait fuir. Il ne savait même pas où était situé ce manoir. Bien entendu il avait fait de la géographie mais de là à se souvenir de tout. Et avec son fils, ce ne serait pas évident. «Vous avez réponse à tout.» grommela-t-il, plissant les yeux.

Arthur eut un petit rire, amusé. Il s'approcha de son captif et lui caressa la joue. Il trouvait sa peau délicieusement douce. Et il avait des yeux magnifiques, comme deux saphirs. Sa peau était bronzée par le soleil et ses cheveux blonds étaient mi-longs et ondulés. Tout à fait à son goût. Mais il ne fit rien, le regardant simplement avec des yeux plein de convoitise.

Francis fut mal à l'aise devant ce regard brûlant et détourna le sien. La main sur sa joue était chaude et étrangement douce. Mais il n'aimait pas vraiment ce contact, possessif comme ces yeux d'un vert émeraude comme il n'en avait jamais vu. Il avait déjà vu des yeux verts mais pas de cette teinte là. Et il devait aussi admettre que les sourcils de ce fichu noble étaient impressionnant mais ne l'enlaidissait pas. Cela donnait même un certain charme. Il se gifla mentalement, ne voulant pas penser à ce genre de chose.

C'était l'homme qui allait le priver de sa liberté, l'homme qui pouvait le séparer de son fils, qui vu son regard pouvait abuser de lui s'il voulait. Mais il ne se laisserait pas faire. Quitte à le payer, il se défendrait...mais il hésitait également car l'image de Matthieu restait dans son esprit. Il ne pouvait pas risquer de perdre son enfant par une action stupide.

«Tu es vraiment à mon goût.» murmura Arthur, reculant pour regarder plus intensément son prisonnier, le trouvant vraiment désirable dans cet uniforme de serviteur.

Le regard méprisant qu'il reçut le fit rire et il retourna s'asseoir sur son fauteuil, en riant «Ne t'en fais pas, je ne suis pas du genre à abuser des gens.

- Grand bien vous en fasse.

- Tu viendras à moi de toi-même.

- Dans vos rêves. Jamais je ne serais à vous.» cracha Francis, serrant les poings, furieux.

Arthur éclata de rire. Il regarda son invité permanent avec un regard calculateur, un sourire narquois aux lèvres «Tu me cédera. Personne ne me résiste.»

L'autre lui jeta un regard méprisant «Parce que vous collectionnez les conquêtes? Vous avez combien de gosses à part celui qui est ici?»

Il vit le regard de son interlocuteur briller et sut qu'il n'arriverait pas à l'énerver ou quoique ce soit, ce qui le frustra sans qu'il sache pourquoi..

Le noble répondit, tranquillement:«Tu m'amuse. Et pour te répondre...je prends mes précautions.

- Ben voyons. Et votre femme, elle en pense quoi?

- Rien. Elle est partie, un jour. Sans rien laisser, pendant que j'étais à la cour. Alfred était encore en nourrice à l'époque. Elle n'a jamais donné de nouvelles. Notre mariage était arrangé, elle n'était pas heureuse. J'ai fait brisé le mariage. Désormais, je suis libre comme l'air.

- Et si elle revient pour voir son fils?

- Elle trouvera porte close. Mes serviteurs ont ordre de ne pas la recevoir.

- Vous êtes impitoyable!

- Pourquoi? Amélia ne mérite pas de voir l'enfant qu'elle a abandonné.» grogna Arthur, allant se servir un nouveau verre de vin. Il n'aimait pas parler de ça. Il n'avait rien éprouvé quand elle était partie, sauf peut-être du soulagement, sachant que leurs disputes parfois violentes étaient terminées. Alfred n'avait jamais posé de questions, peut-être était-il juste trop jeune pour ça. Mais il était plus heureux maintenant qu'il était seul et libre. Il avait un charme bien à lui et en abusait pour séduire ici et là. Cependant il n'avait jamais rencontré personne qui lui donne réellement envie de séduire, de jouer. Il arrivait généralement à ses fins assez facilement. Mais aujourd'hui, ce Francis l'intéressait énormément. «Mais revenons en à notre sujet principal.

- Je ne vous céderais pas.

- C'est ce qu'on verra mon joli.» ricana joyeusement Arthur, reposant son verre vide. Il regarda son interlocuteur et continua, d'un ton amusé «Bon il faut que je te trouve un poste. Que sais-tu faire?

- Cuisiner.

- Hum...j'ai déjà un cuisinier. Tu pourras l'aider à l'occasion. Jardinier? Non, celui que j'ai me conviens très bien et vu qu'on va arriver en hiver, ce n'est pas vraiment nécessaire. Hum...valet?

- Si vous croyez que je vais vous appeler maître, vous vous fourrez le doigt dans l'œil.

- Ça me plairait beaucoup pourtant.» ronronna Arthur, se détournant pour aller à sa fenêtre. «Oui je crois que valet ira bien pour le moment. Tu peux retourner à ta chambre.» Il entendit la bruit de la porte qui se refermait et il sourit. Oui les jours à venir allaient être très intéressant. Il allait bien s'amuser et la récompense qu'il aurait au final n'en serait que plus savoureuse. Francis était magnifique et désirable. Et il l'aurait. Peu importe les moyens qu'il emploierait.

Francis referma la porte de sa chambre, soulagé. Il était ravi d'être loin de cet arrogant personnage qui le hérissait. Mais malheureusement ce ne serait certainement pas la dernière fois qu'il le verrait. Le désir qu'il avait vu dans le regard émeraude ne le trompait pas. Il se massa les tempes et tenta de se calmer. Mais il ne voyait pas de moyens de s'en sortir. Cet Arthur ne le laisserait pas partir, et pouvait à tout moment lui faire payer tout écart. Il devrait lui céder un jour ou l'autre. S'il commençait à le menacer, que pourrait-il faire d'autre qu'obéir?

Chez lui il était connu pour être un séducteur. Matthieu était un enfant illégitime. Il l'avait eu avec une dénommée Alice. Seulement son père l'avait fiancé à son frère Héraclès, malgré ses protestations. Mais la jeune fille s'était enfuie, ne laissant aucune traces de son passage. Personne ne savait où elle avait disparue. Francis l'avait fait cherché, discrètement, avec l'argent qu'il possédait mais cela n'avait donné aucun résultat.

N'avait-il été qu'un jouet pour elle?

Elle l'avait parfois poussé à se mettre en avant, tout enfant illégitime qu'il était, dans l'espoir d'être désigné comme héritier. Mais cela ne l'intéressait pas. Il aimait sa vie tranquille. Et aurait aimé juste vivre une vie de famille. Il fallait croire qu'elle ne partageait pas ses désirs. Que c'était juste une intrigante. Ça faisait mal d'y penser. Mais il avait caché son amertume en séduisant ici et là, filles et garçons. Il était bien comme son père à ce niveau. Et puis la guerre avait commencé et Matthieu et lui avait été prit en otage. Et voilà qu'ils se retrouvaient prisonniers d'un homme arrogant qui le dévorait ses yeux. Très bien. Au moins son fils ne verrait pas le temps passer. Le fils du noble serait un compagnon de jeu sans doute parfait. Pas d'inquiétude à avoir de ce côté-là.

Serrant les dents, il regarda les lits dans la petit pièce qui lui servait de chambre. Matthew dormait sur l'un d'eux, serrant un ours de peluche contre lui. Ses traits étaient paisibles et il ne semblait pas mal comme les dernières nuits de leur captivité.

Cela avait été terrible.

Il avait été enchaîné et son fils pleurait, effrayé par les silhouettes menaçantes de leurs geôliers. Il le serrait contre lui pour le rassurer mais lui entendait les commentaires. Pendant que son fils dormait dans ses bras, il surprenait les regards intéressés de ceux qui l'avaient capturé. Comme ils avaient du être déçu de savoir qu'il allait être donné à ce Kirkland.

Quelque part, ça lui avait sauvé la mise.

Il n'osait pas imaginer ce qui aurait pu lui arriver sinon. Et peut-être qu'il aurait été séparé de son fils, que celui-ci aurait été prit par une famille de ce royaume. Quelque part, il avait eu de la chance.

Il soupira. Comment pouvait-il penser ça alors qu'il était sous le toit d'un individu qui ne voulait qu'une chose: le mettre dans son lit? Et il semblait si sûr de lui, si pétrit d'arrogance. Il le détestait déjà. Et en même temps, il éprouvait de la gratitude. Aucun chantage, aucune menace. Non l'autre semblait persuadé de don succès en séduction.

Il serait bien déçu.

Francis n'avait pas l'intention de se laisser faire. Jamais il ne se donnerait à cet homme. C'était un ennemi. Et lui avait été offert en cadeau...comme un objet. Peu importe ce que les domestiques de cette maison disait. Il ne faisait pas confiance à cet homme. Il se méfiait de lui et s'attendait à tout venant de lui.

La seule chose importante était de protéger Matthieu. Il devait être là pour lui, autant que possible.

Ce Kirkland n'allait pas les séparer.

C'était tout ce qui comptait.

Il s'assit sur son lit, déboutonnant sa veste. Il repensait à la discussion qu'il avait eu avec cet homme. Il n'avait pas le choix, il le servirait mais jamais...jamais il ne lui céderait. Il n'était pas un jouet. Il refusait d'être dominé par quelqu'un.

Fort de ses résolutions, il se coucha sur le lit, croisant les bras derrière sa tête, pensif. Il était agréable d'être enfin à nouveau couché sur un lit confortable, sous une chaude couverture. Il se demanda ce qui était arrivé au reste de sa famille. Puis écarta ces pensées, il ne pouvait rien faire. Il n'avait plus qu'à attendre.

Peut-être que la situation s'améliorerait un jour.


A Suivre