Queenie : Me revoila donc avec la première partie de cette fic monstrueusement longue : Le Projet Mab'TERRA.
Ceci est - si on veut - ce qui suit directement le Prélude - Mystic Eyes mais peut se lire sans avoir lu cet OS (enfin je vous le conseille, pour pas être trop déprimé)
Cette première partie est justement nommée Ouverture : Elle suit l'histoire d'Hashirama et de Madara, et de cet univers fou qui les entoure. Entre complot au sommet de l'Empire et secrets de famille, les deux hommes vont être mêlés malgré eux à cette histoire folle qui changera le cours du Monde dans lequel ils vivent.
Si vous n'avez pas tout compris lors de l'OS, cette partie de l'histoire est bien là pour assoir l'Univers et les relations entre les personnages. Le style sera donc un peu différent. Vous êtes prévenu.
Je le rappelle, cette fic est centré sur un - beau je l'espere - HashiMada. C'est donc un Yaoi.
Disclaimers : Naruto et ses personnages ne m'appartiennent pas.
L'histoire commence donc à la fin de Mystic Eyes : Hashirama se rappelle dans la douleur sa première rencontre avec Madara, dix ans plus tôt...
Projet Mab'TERRA : Première partie - Année 1848 à 1852
Ouverture
Chapitre 1 : L'annonce.
La mort est multiforme, elle change de masque
Et d'habit plus souvent qu'une actrice fantasque ;
Elle sait se farder,
Et ce n'est pas toujours cette maigre carcasse,
Qui vous montre les dents et vous fait la grimace
Horrible à regarder.
La mort – Théophile Gauthier.
- Mardi 17 Octobre 1848 -
.
Hashirama arriva en retard à son rendez-vous. Il était dix heures passé lorsqu'il pénétra dans la salle d'attendre vide du neurologue – mais que pouvait-il y faire? Ce n'était pas sa faute si la circulation était ce qu'elle était, l'axe principal d'Uzushio était toujours bouché aux heures de pointes – et il s'assit promptement, sur un des fauteuils en cuir vert pomme du cabinet. Il croisa difficilement les jambes et prit un vieux magazine, le feuilleta sans but, juste histoire de passer le temps. Il n'aimait pas vraiment aller chez le médecin. C'était son cinquième rendez-vous en trois mois et il commençait vraiment à en avoir plus qu'assez.
Surtout que son état ne faisait qu'empirer et que personne, pour le moment, n'avait su lui dire comment le soigner.
C'était son père qui avait insisté cette fois : Hashirama ne voulait vraiment plus retourner à l'hôpital, on l'avait déjà assez torturé comme ça. Mais plus aucun neurologue de ville ne voulait le prendre, son cas étant trop compliqué, requérant des examens trop poussés – il voulait lui prendre un bout de cerveau ! Les fous... - mais, c'était sans compter les relations qu'entretenaient ses parents avec les hautes sphères de l'Empire. Butsuma Senju avait le bras long, et pouvait aisément faire changer d'avis n'importe qui, même son entêté de fils aîné.
Une dizaine de minutes plus tard, Hashirama entendit une porte s'ouvrir. Une jeune femme sortit de la pièce au fond à droite du couloir en disant un très poli 'Merci Sensei', et passa devant Hashirama, un petit garçon lui tenant la main. C'était étonnant de voir à quel point ces deux là se ressemblaient, leur yeux noirs et cheveux ébènes-
"Senju Hashirama?" fit un voix de femme. "C'est à vous."
La secrétaire qui avait pris son dossier lui fit signe d'avancer vers la salle que venait de quitter la jeune femme et son fils. Il se demanda ce qu'une aussi jeune femme faisait avec un si jeune garçon ici – les autres cabinets où il était allé étaient remplis de vieux Alzheimers et autres Parkinsoniens, rien à voir avec le profil de la jeune mère de famille – mais après tout, à 29 ans, lui aussi n'avait pas le profil du patient type du neurologue.
Hashirama frappa à la porte et entrant sans attendre de réponse - à quoi bon, il était déjà en retard de tout façon. Un jeune homme aux longs cheveux noirs portant une blouse blanche se trouvait derrière son bureau, lisant son écran d'ordinateur, trop absorbé semblait-il pour lever les yeux vers son nouveau patient. Hashirama prit place en face de lui sur la chaise de l'autre côté de bureau, attendant en vain un quelconque signe de reconnaissance. Quand il vit qu'il n'en recevrait aucun, il se mit à faire ce qu'il aimait par dessus tout : il se mit à l'étudier.
Hashirama aimait bien regarder les gens. Il ne savait pas pourquoi, mais depuis sa plus tendre enfance, il avait une soif de l'inconnu, toujours en train de se faire des amis, de nouvelles connaissances. C'était une personne des plus joyeuse et amicale, parfois un peu trop, et il n'était pas rare qu'il fasse peur à certains passants en les approchant – de manière pourtant tout à fait innocente! Il vit clairement le médecin froncer les sourcils, derrière ses lunettes carrés – une très jolie monture noire par ailleurs – et se mordre nerveusement l'intérieur de la lèvre. Quelque chose devait sans doute le préoccuper.
"Vous êtes en train de lire mes courriers pour faire une tête pareille?" Voulut plaisanter Hashirama en souriant, tentant de briser la glace.
"Non, ce sont les résultats de vos EMG." Répondit-il vaguement, comme s'il était ailleurs.
Hashirama n'avait pas la moindre idée de ce dont le médecin parlait – sans doute parlait-il de la fois où on lui avait planté des aiguilles dans le bras? - et trouva cet homme très froid. Mais, au moins, il semblait être quelqu'un de direct, c'était une bonne chose : il en avait marre que l'on le prenne pour un imbécile en lui cachant la vérité.
Le médecin quitta enfin son ordinateur des yeux au bout de quelques minutes. "C'est donc vous le rejeton de Butsuma Senju?". Hashirama leva un sourcil devant le caractère inapproprié de sa question. Et alors? Ce n'était pas censé être important qui il était...et puis d'abord, il n'avait vraiment rien à voir avec cet homme. Rien.
"Je suis son fils ainé. Hashirama. Et vous...?"
"Docteur Uchiha Madara. Veuillez excuser ma remarque déplacée, mais disons que je n'aime pas trop ses manières. Je ne suis plus vraiment neurologue : je me suis réorienté dans la recherche fondamentale depuis quelques années et je trouvais ça un peu gonflé qu'il me sollicite pour que je regarde un peu votre cas."
Allons donc, il n'était même pas médecin...
"Pour être plus clair, j'ai un double doctorat. Vous n'avez donc aucune crainte à avoir quant à mes compétences. Vous ne pensiez quand même pas que votre père m'aurait engagé si je n'étais pas le meilleur dans le domaine, non?"
Le docteur Uchiha semblait savoir lire les gens bien plus facilement qu'il n'y paraissait au premier abord. Il regarda furtivement l'heure à son téléphone avant de le remettre dans la poche avant de sa blouse et se tourna vers Hashirama pour la première fois, le regardant droit en face.
"Alors, Monsieur Senju, qu'est ce qui vous amène ici?"
Se sentit-il...intimidé? Non ce n'était pas ça. Pas vraiment...il avait l'habitude de se mettre à nu devant de parfaits inconnus maintenant; depuis trois mois il ne faisait que ça - littéralement et métaphoriquement parlant. Il entreprit alors de raconter, pour la sixième fois, son histoire...
"Voyons voir...ça a commencé il y a environ un an. J'ai eu des crampes et j'ai commencé à trébucher assez fréquenment alors que j'étais sur le chantier-"
"Vous travaillez dans le bâtiment?" le coupa Madara alors qu'il prenait des notes.
"Je suis charpentier. C'est important?" Jamais personne ne lui avait demandé ce qu'il faisait pour gagner sa vie.
"Tout est important. Continuez."
"Mon médecin généraliste m'a dit que je devais manquer de calcium je crois ou un truc comme ça. Alors j'ai commencé à boire plus d'eau pour compenser, vous comprenez?"
"Oui oui, continuez..."
Et il continua comme ça à lui raconter, comment depuis ce moment là il avait de plus en plus de mal à travailler, à quel point marcher lui était devenu difficile, comment maintenant il ne pouvait même plus monter les escaliers du manoir de ses parents, et que lorsqu'il s'était rendu compte qu'il n'arrivait plus à avaler correctement, il était venu consulter un spécialiste.
Le docteur avait tout noté à une vitesse hallucinante sur son brouillon, d'une écriture très belle pour un médecin, sans jamais lever les yeux.
Alors qu'il releva ses lunettes pour relire ses écrits, Hashirama remarqua alors que l'intérieur de la monture était couleur rouge sang. Quelle étrangeté...Le docteur leva les yeux et prit Hashirama sur le fait. Il fronça les sourcils à nouveau. Mais cette fois ci, il paraissait amusé.
"Allongez vous sur le lit, je vais vous examiner."
Il lui fit faire les mêmes tests que les autres médecins – lui serrer la main, lever les jambes, lutter contre la force qu'il exerçait, contre la pesanteur, tenir en équilibre sur une jambe les yeux fermés... – et lui tapa même tous les réflexes.
"On m'a toujours dit que j'avais de bons réflexes!" fit Hashirama, voulant un peu détendre l'atmosphère alors qu'il venait de lui taper sur sa rotule. Ce Madara n'avait pas l'air de respirer la joie de vivre et n'était vraiment pas bavard, pas de quoi mettre le patient à l'aise. Peut être était-ce là la raison de sa reconversion ?
"Ils sont même un peu trop vifs." Il commenta encore d'une voix neutre et monocorde, mais, Hashirama savait que cela ne laissait rien présager de bon. "Et vous n'avez pas de troubles sensitifs? Pas de paresthésies?"
"De quoi?"
"De décharges électriques? De sensations de fourmis dans les membres?"
"Encore heureux que non, il manquerait plus que ça!"
Là encore, Madara semblait ne pas aimer la réponse qu'Hashirama venait de lui donner. Il rangea son marteau réflexe dans sa poche et prit la chaise qu'Hashirama occupait plus tôt, la retournant à 180 degrés pour faire face à Hashirama.
"Vous avez l'air d'être un homme plutôt costaud."
"Ha, merci. Vous savez, il faut bien ça pour faire mon métier." Répondit Hashirama, le sourire à peine gêné.
"Qu'est ce que vous ont dit mes collègues? Exactement je veux dire." Lui demanda Madara d'une voix plus douce et posée qu'auparavant. Hashirama essaya de se remémorer exactement les mots des médecins mais il avait vraiment du mal, il se perdait entre tous les noms barbares du jargon médical et n'y prêtait pas souvent attention.
"On m'a parlé de noyaux sclérosés je crois. Une sclérose en plaque j'imagine? Ils disaient qu'ils n'avaient rien à faire pour le moment, si j'ai bien tout compris." Il était sur d'avoir raté certaines explications mais dans l'ensemble, c'était bien ça qui ressortait des lettres. "Mais j'aimerai bien qu'on s'occupe de mon cas. C'est assez gênant vous savez? Outre le fait que je ne puisse plus travailler, j'ai vraiment failli m'étouffer avec un noyau d'olive l'autre jour. Heureusement mon frère m'a fait recracher mais j'aurai pu en mourir! Et puis mon travail me manque. Quand est ce que je pourrai remarcher comme avant, docteur?"
Madara lui prit la main et le regarda droit dans les yeux – et à partir de ce moment là Hashirama sentit sa vie basculer.
"Vous êtes costaud?" Il lui redemanda, mais pour une raison inconnue, cela n'avait pas du tout la même connotation à ses oreilles que la première fois. Hashirama hocha la tête en essayant d'avaler sa salive sans l'étouffer. La main de Madara était étonnement chaude pour un homme aux abords aussi froid.
"Vous avez ce qu'on appelle la maladie de Charcot, ou Sclérose Latérale Amyotrophique." Lui expliqua Madara. "C'est une maladie où les neurones qui transmettent le message nerveux aux muscles de votre corps meurent petit à petit. C'est pour cela que vous avez du mal à marcher et que vos muscles ont fondu. Quand les muscles qui servent à avaler sont touchés, la déglutition devient plus difficile également."
"Charcot vous dites? Ça ressemble bien à ce que j'ai...Et comment ça se soigne?"
"Malheureusement, ça ne se soigne pas."
Les yeux d'Hashirama s'écarquillèrent comme s'il venait de la voir la Sainte Impératrice. Comment ça il n'y avait pas de traitement? Mais alors...
"On ne connait pas la cause de cette maladie. C'est une atteinte très rare, qui touche d'habitude les gens un peu plus âgés que vous. Il y a seulement des traitements symptomatiques qui ne peuvent que ralentir l'évolution de la maladie-"
Hashirama repensait à ses différents entretiens. Tout lui paraissait plus clair à présent.
Ils ne lui avaient pas dit qu'il n'y avait rien à lui faire pour le moment.
"-Inéluctablement, tous vos muscles vont se mettre à moins bien fonctionner. Vous allez avoir de plus en plus de mal à marcher et à avaler. Vous devrez vous déplacer en fauteuil roulant, et vu l'évolution je pense que cela se fera assez rapidement. Si vous faite trop de fausses routes, il faudra vous nourrir par une sonde qui va directement dans l'estomac pour éviter les infections respiratoires-"
Ils lui avaient dit qu'il n'y avais plus rien à faire tout cours.
"- Et enfin, votre diaphragme sera paralysé à son tour, et il faudra vous mettre sous respirateur, sans espoir de pouvoir vous débrancher."
Madara lui tenait toujours la main.
"...Combien?" c'était le seul mot qui arriva à sortir de sa bouche. Il en avait tellement d'autres qui se bousculaient dans sa tête, alors qu'il réalisait petit à petit l'inéluctable vérité qu'il s'était cachée pendant tout ce temps – sans doute par un déni pur et simple de la réalité.
"C'est difficile à dire. Au moment du diagnostic la moyenne de survie se situe entre trois et cinq ans, mais certains patients peuvent vivre jusqu'à dix ans. Néanmoins dans votre cas, vous avez déjà une atteinte haute, alors...je dirai entre deux et trois ans. Et disons, six mois sans fauteuil."
Ils restèrent un moment sans bouger, Hashirama toujours en train de digérer la nouvelle. Madara lui fit comprendre qu'il pouvait prendre tout le temps dont il avait besoin, et que de toute façon il n'avait pas d'autres patients à voir. Il n'arrivait pas à y croire. Il ne pouvait pas.
Ce n'était que de simples crampes. Il manquait juste un peu de magnésium. Ou de calcium. C'était un petit truc de rien du tout.
"Vous pouvez le dire?"
Madara regarda son patient d'un air surprit et Hashirama crut voir ses grands yeux noirs ébènes s'adoucir derrière ses verres.
"Cela vous aiderait?"
Hashirama hocha la tête, tentant de se raccrocher à quelque chose : la main de Madara, la fermeté de son regard, n'importe quoi qui pourrait l'empêcher de tomber.
"Vous allez mourir, Hashirama."
Il n'y a rien qui puisse faire plus mal que ces simples mots. C'était comme s'il venait de le poignarder en plein cœur et qu'Hashirama se vidait de son sang, là, dans la salle d'examen, son corps inerte gisant aux pieds de ce médecin pas comme les autres. Il avait beau lui avoir dit qu'il lui restait trois ans, Hashirama avait la désagréable sensation que sa vie était déjà arrivée à son terme.
Il lui sera la main tellement fort que ces longs doigts qui avaient parcouru son corps à l'instant à la recherche d'une anomalie quelconque étaient devenus blancs. Il devait lui faire mal. Mais le docteur ne broncha pas. Il était resté là sans bouger et avait attendu qu'Hashirama se sente mieux.
A aucun moment il ne lui avait lâché la main.
"...Merci."
L'Uchiha eut un petit rictus nerveux. "Vous êtes bien le premier patient qui me remercie après ce genre de nouvelle."
"Vous êtes le premier médecin a m'avoir dit clairement la vérité en face. Les autres...se cachaient derrière des mots savants pour masquer leur gène." Se confia Hashirama. Ils ne leur en voulaient pas vraiment mais tout de même, rester dans le flou si longtemps pour une chose aussi grave...
"Ne leur en voulez pas, ils étaient surement intimidés par votre père. Il n'est pas bon de froisser Butsuma Senju quand on veut avoir un nom. Vous voulez que je le tienne au courant?"
Encore un peu sous le choc, Hashirama hocha la tête. Il ne se sentait vraiment pas de l'appeler et de lui dire tout ça. Il ne savait pas ce qu'il redoutait le plus : le fait de devoir verbaliser son état ou l'absence de réaction attendue par la figure paternelle. Il savait bien que c'était Tobirama qu'il préférait...et sa mère préférait sa cousine Toka qu'elle considérait comme sa propre fille...
"Je vais demander à mon assistante de vous fixer un rendez vous. Il y a un traitement, qui pourrait améliorer votre espérance de vie d'un an voir plus. Mais il faut vérifier votre fonction hépatique avant. Vous allez faire ce bilan en ville et vous reviendrez me voir d'ici une semaine avec les résultats." Madara repartit à son bureau et prit une feuille blanche. Il se mit à écrire frénétiquement puis, termina par une énorme rature – qui en fin de compte se révéla être sa signature – en bas de page et lui tendit l'ordonnance.
"Je vous ai aussi noté mon numéro. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas. Si vous avez envie de vous suicider par contre il y a une ligne spécialisée pour ça."
Hashirama ne put s'empêcher de rire devant l'humour culotté de son interlocuteur. Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il était tout à fait sérieux.
"Vous ne serez pas le premier."
Il repensa aux mots de Madara lorsqu'il rentra chez lui. Il pleuvait averse alors qu'il sortit du bus qui le ramenait dans son petit appartement miteux. Il ferma la porte et se laissa tomber par terre, épuisé. Il souffla un grand coup.
Il n'allait certainement pas se mettre à pleurer. Il n'avait jamais pleuré, même à la mort de ses jeunes frères ; jamais une larme ne s'étaient échappé de ses yeux noisettes, toujours près à sourire à son prochain. Mais dans ce monde de requin, Hashirama faisait office d'épouvantail. Il n'avait pas attendu d'être renié par son père pour partir, fuir Konoha le plus vite possible. C'était pour cela qu'il vivait dans cet endroit à la limite de l'insalubre, aux antipodes de ce que sa famille représentait.
Il sentit son téléphone vibrer. C'était son frère. Tobirama, le portrait craché du fils idéal tel que le voulait son père. Il décrocha vite le combiné.
"Alors, qu'est ce que ce charlatan t'a dis cette fois?" Vous voyez? Direct et sans fioriture, un Senju de grand cru. Son honnêteté décomplexée lui rappela sans mal son nouveau neurologue...
"Il m'a dit que j'allais mourir." Lui répondit Hashirama lui aussi sans mentir. Après tout, il avait un peu de sang Senju dans les veines, même si cela le répugnait plus qu'autre chose.
"Comme nous tous, Hashirama. Non sérieusement, qu'est ce que tu as?" Hashirama sourit tristement de l'autre côté du combiné. Il n'y avait vraiment que son frère pour s'inquiéter de son sort à ce point.
"Je vais mourir..."
"..."
"..."
"...J'arrive."
"Je ne vais pas mourir plus lentement une fois que tu seras là tu sais." Mais trop tard, il avait déjà raccroché sans attendre sa réponse. Hashirama sourait toujours, en essayant d'imaginer la tête que devant faire son frère à l'heure actuelle – il se demandait bien quelle tête avait dû voir son neurologue lorsqu'il lui avait annoncé de but en blanc son diagnostic désastreux...Trois ans...donc la plupart en fauteuil. Il n'y avait vraiment pas de quoi se réjouir.
Hashirama resta un moment assis par terre à contempler son appartement en bazar, essayant de ramasser les miettes de sa vie pour les assembler en quelque chose de plus cohérent. Il ne pensait vraiment pas faire ça avant d'avoir au moins 90 ans – les Senju avaient tous une vitalité hors du commun, certes pas autant que le clan Uzumaki mais bien plus que la moyenne – et les trentes premières années de sa vie lui semblaient bien moroses. Il avait déçu ses parents, ça il en était sûr, et il avait même fait exprès – quoi qu'il était sûr que sa mère n'attendait pas spécialement quelque chose de lui, ni de Tobirama d'ailleurs. Il avait passé sa vie à bâtir des maisons, construire des foyers, des lieux où les gens se sentiraient chez eux, lui qui n'en avait jamais vraiment eu. Même si cet appartement semblait pouvoir s'écrouler à la moindre bourrasque, il s'y sentait bien. S'il devait mourir quelque part, il aimerait que ça soit ici.
Mais impossible de faire rentrer un fauteuil roulant avec ces maudits escaliers. Il allait falloir déménager. Cet médecin était vraiment un corbeau de malheur. Un peu comme l'ange de la Mort. Cela lui allait bien, pensa Hashirama. Sa blouse blanche faisait office d'aile et son imposante chevelure corbeau rappelait la couleur emblématique de la fauchesse.
Et sa main dans la sienne qui brûlait comme le feu de l'enfer.
Hashirama regarda sa main justement. Il avait encore l'impression d'avoir cette empreinte sur lui. Avait-il serré sa main si fort que ça? Pour qu'il ait comme ça la sensation comme indélébile de la peau de Madara contre la sienne...
Ah, quelle idée bizarre il avait en ce moment ! Mais, il venait d'apprendre qu'il allait bientôt mourir, il pouvait bien divaguer au moins,une fois...
Son pouce commençait à bouger tout seul. Drôle de maladie qu'il avait...
Et drôle de médecin.
...
- Il fallait vraiment qu'il arrête de penser à ce médecin.
Quelques petites explications à la suite de ce premier chapitre...
ça va donc parler de choses médicales. ça tombe bien : je suis du milieu. Donc ici pas de choses aberrantes, sur des pathologies inventées, inexactes, mal traitées, par de méchants médecins pour bien faire la victime...Juste une vraie maladie neurologique incurable et terrible : la Maladie de Charcot. (wiki est ton ami)
J'ai fait des recherches avant de me lancer la dedans, j'ai aussi regarder le Drama Ichi Ritturo No Namida que je conseille à tous le monde si vous avez un stock de mouchoirs suffisant.
Je tenterai de faire un petit point à chaque fois s'il y a des choses un peu trop complèxes pour vous. Si vous avez du mal a appréhender la chose dites le moi, j'essaye de faire au mieux pour que ça reste accessible. Après tout vous regardez bien Dr House ...
Voilà, j'espère n'avoir perdu personne. La situation va lentement évoluer pour aboutir à ce qu'elle est 10 ans plus tard. Mais comment? haha...la suite au prochain chapitre.
Les reviews sont encore une fois appréciées, chéries, couvées...les fav et follow aussi !
Queenie
