Auteur : mangafana
Bonjour, c'est ma première fic sur Batman alors je précise que je connais un peu l'univers sans être vraiment une pro.
J'ai bien sur changé un peu l'histoire et les personnages pour correspondre à mon idée.
Oui, c'est vrai, dans cette fic, je torture un peu Tim Drake mais de tous les Robins, c'est celui que je trouve le plus mignon et que j'ai le plus envi de torturer. Le premier chapitre sera un peu dur mais ça s'arrange avec le temps, promis.
J'écris sans Bêta, merci de ne pas me conspuer pour ça !
Cette fic est un slash/yaoï DamianxTim et en arrière plan BrucexDick.
J'espère que vous allez vous amuser en lisant mon histoire.
Bonne lecture.
Chapitre 1
Batman sautait d'un toit à l'autre en direction du quartier le plus défavorisé de Gotham. Aujourd'hui, alors qu'ils avaient une grosse opération de prévue, Red Robin leur avait fait faux bond et ce n'était pas du tout dans les habitudes du garçon.
Au contraire, celui-ci était toujours fiable et ponctuel. Il avait bien été absent certains soirs mais il avait toujours appelé et s'était toujours excusé. La plupart du temps, il avait des problèmes de dos. Lui aussi en avait et avec la croissance des adolescents, il comprenait que certains soirs soient difficiles alors il n'avait jamais rien dit.
En arrivant sur l'immeuble en face de celui de son jeune acolyte, il vit une ambulance partir et une voiture de police stationnée devant l'immeuble.
Prit d'un mauvais pressentiment, Batman fit le tour de l'immeuble et se posa derrière un policier, dans l'ombre de l'immeuble. Emmitouflé dans sa cape lui servant à protéger son identité, il apostropha un policier :
-Ne vous retournez pas.
Le pauvre homme sursauta mais resta figé, les mains à mi-hauteur de son torse, comme s'il ne savait pas s'il devait les lever ou pas. Dans le doute, il demanda :
-Batman ?
-Hum !
Soulagé, le policier baissa les bras et tourna à peine la tête pour voir l'ombre de son interlocuteur :
-Que s'est-il passé, ici ?
-un père alcolo à tabassé son fils. Le gamin criait tellement que la vieille d'à côté à prit peur et a préféré nous appeler. C'est rare, dans ce quartier, qu'on soit appelé pour ce genre de chose. D'habitude, ça passe sous silence, mais le petit était tellement amoché qu'il a crié assez fort pour que ses voisins se posent des questions
Batman senti tout son sang quitter son corps. Il demanda d'une voie qu'il espérait égale :
-Son nom ?
-Le petit ? Drake … Oui, c'est ça, Timothy Drake. Il est parti au Wayne Hôpital.
Batman sauta sur l'échelle de secours sur le côté de l'immeuble et s'enfonça dans la nuit aussi vite qu'il le pouvait, laissant le policier, inconscient de son départ, déblatérer sur le rôle du père dans une famille.
-Batman à équipe 2.
-Équipe 2, j'écoute.
La voie calme, douce et virile de Nightwing lui répondit et inconsciemment, il se détendit :
-Red Robin à terre.
-QUOI ?
-Red Robin à terre. Je retourne au QG pour me changer et je vais au WH au plus vite.
-Red Hood est avec nous. On se retrouve tous au QG.
Soulagé d'avoir pu joindre tous ses enfants … et Dick, Batman ouvrit la Batmobile à la volée et se rua sur le volant.
Tout en essayant de garder une attitude noble et classe, et donc en faisant son possible pour ne pas courir, Bruce traversait les couloirs de son hôpital à toute allure, suivi par sa famille.
Il avait obtenue de l'hôtesse à l'accueil le numéro de la chambre de Tim. Chambre individuelle à l'étage pédiatrique.
Il s'arrêta devant la porte numéro 207 et malgré l'heure plus que tardive, 5h, il entra après avoir brièvement frappé.
Ce qu'il vit lui déchira le cœur.
Devant lui, blanc comme un linge malgré les ecchymoses parcourant sa peau se trouvait Tim Drake, son ancien Robin, Red Robin, celui qu'il considérait comme son fils au même titre que les autres (sauf Dick), semblant plus frêle que jamais dans sa chemise d'hôpital blanche, assis sur son lit, soutenu par des oreillers derrière son dos.
Tim n'avait jamais été bien épais, contrairement aux autres, et malgré sa grande condition physique, il avait toujours été le plus fin, au point d'en être menu. D'ailleurs, Jason ne se gênait pas pour le chambrer en l'appelant mademoiselle, quelque fois.
Quand il entendit le bruit de la porte s'ouvrir, Tim tourna le visage vers eux et Bruce eut encore un coup au cœur. Un énorme pansement blanc cachait l'œil gauche du jeune homme. Les contours de l'autre étaient violets. Sa pommette gauche ouverte était maintenue fermée par un strap et sa lèvre était fendue.
Tim avait passé ses bras sous sa couverture, pour se réchauffer dans cette chambre glaciale, aussi Bruce ne vit pas le reste de son corps, mais il se doutait qu'il devait être en aussi mauvais état que son visage.
N'y tenant plus, Bruce se précipita dans la chambre et serra son presque fils dans ses bras, pas trop fort pour ne pas le blesser mais suffisamment pour l'assurer de son soutien.
Il senti dans un premier temps Tim se raidir puis il senti ses bras maigres passer derrière son dos. Il senti que Tim cachait son visage dans son cou et ne bougea pas malgré l'humidité qu'il y senti. Le tenant toujours contre lui, il s'assit sur le bord du lit, décidé à rester dans cette position aussi longtemps que Tim en aurai besoin.
Finalement, Tim releva la tête mais Bruce resta penché sur lui pour que ses frères ne voient pas le jeune homme essuyer ses larmes à l'aide de sa main droite bandée. Il se recula enfin et allait lui demander ce qui s'était passé quand la porte s'ouvrit.
Un jeune médecin, grand et maigre avec un très long cou et portant une blouse et un pantalon bleu s'avança dans la pièce et regarda les intrus.
-Bonjour, je suis le docteur Dorian. Puis-je savoir qui vous êtes ?
-Nous sommes sa famille. Je suis son père. Dit Bruce.
-… Je … croyais que vous étiez Bruce Wayne et que son père était en prison.
-Exact. Disons que je me considère comme son père.
Le médecin hocha la tête puis s'approcha du lit, demandant à Bruce de se lever, il prit sa place en face de Tim.
-Tim, je dois te faire le bilan de tes examens, souhaites-tu que je leur demande de sortir ?
Tim ne répondit pas mais secoua la tête.
-Tim, regarde-moi, s'il te plait.
Tim releva la tête.
-Déjà, tu peux m'appeler JD, si tu veux, je suis très cool, comme médecin !
Ne voyant aucune réaction sur le visage de son patient, le docteur reprit :
-Tim, je dois juste m'assurer que tu comprennes ce que je te demande. Ton père est en prison et ta mère est décédé, si je ne dis pas de bêtises, tu n'as donc plus aucune autorité parentale. Souhaites-tu que je fasse venir une assistante sociale pour prendre les décisions à ta place ? Tu as 15 ans, tu es encore mineur mais tu as le droit de prendre certaines décisions par toi-même. Donc, est-ce que tu veux qu'ils restent et est-ce que tu veux que j'appelle une assistante sociale pour prendre soin de toi ?
-Je n'ai pas de secrets pour eux, vous pouvez tout dire devant eux. Et non, je ne veux personne pour me représenter.
-D'accord.
Bruce relâcha le souffle qu'il n'avait pas eu conscience d'avoir retenu. Tim leur faisait confiance. Il les considérait donc comme sa famille, au même titre qu'eux le considéraient comme tel.
-Je vais contacter mon avocat afin d'obtenir ta garde dès aujourd'hui, Tim, d'accord ? Demanda Bruce.
Tim lui fit un sourire timide puis hocha la tête.
-Bien, est-ce que je peux commencer ? Demanda JD en se levant du lit.
Voyant le regard triste mais déterminé de son patient, JD prit sa respiration et dit :
-Tu as donc un léger traumatisme crânien. Un beau cocard à l'œil droit mais rien de très grave. L'œil gauche, en revanche, est plus endommagé. Ton arcade est fracturée et la plaie laissera une petite cicatrice sur son sourcil. De plus, ta pupille est légèrement égratignée. Je vais faire venir un ophtalmo qui pourra nous dire si c'est grave ou pas. La plaie sur ta lèvre n'est pas très importante mais elle sera un peu douloureuse un certain temps. Une de tes dents a été légèrement fêlée mais rien d'irrémédiable non plus.
Tu as 3 côtes fêlées et de très gros hématomes dans le dos, consécutifs à ce qui semblerait être … des coups de pieds. Tu confirmes ?
Tim hocha la tête.
-Ok, tu n'as que quelques bleus, sur tes jambes, rien de très grave. En revanche, tu as l'épaule droite déboitée, il va falloir la remettre en place, ça va être très douloureux. Deux doigts cassés à cette main, aussi. Le poignet gauche cassé et … une brulure de cigarette au creux de la main gauche.
Je pense que tu ne garderas pas vraiment de séquelles de ces blessures, juste quelques petites cicatrices. En revanche, j'estime que ton corps ne sera pas totalement guéri avant au moins 6 mois.
-6 MOIS !? S'étonna Tim.
-Tes blessures sont très importantes, malgré tout. Il te faudra de la rééducation et beaucoup de patience. Maintenant, Tim, je voudrais aborder un sujet plus intime, avec toi. Est-ce que tu es sur que tu ne souhaites pas que nous en parlions seul à seul ?
Tim eut une pause, comme s'il réfléchissait. Il jeta un bref regard dans sa chambre mais il connaissait toutes ses personnes. Il leur avait confié sa vie de nombreuses fois et l'inverse était également vrai. Il avait envi qu'ils sachent. Qu'ils sachent enfin tout de lui. Alors il secoua à nouveau la tête.
-D'accord. Tim, es-tu homosexuel ?
La question eut le don de surprendre les spectateurs de cet interrogatoire. Bruce allait intervenir pour que son fils n'ait pas à subir ces questions personnelles mais Dick l'arrêta d'une main sur le coude.
-Oui.
-Lorsque nous t'avons examiné, nous avons remarqué des traces suspectes près de ton anus. Ces marques pourraient correspondre à celles causées par un viol. Est-ce que tu veux m'en parler ?
Tim hocha la tête et renifla. Il baissa la tête et ses yeux furent cachés par ses cheveux mais tous purent voir des larmes atterrir sur ses mains et sa couverture.
-C'était mon père.
-Ton père avait des gestes déplacés envers toi ?
Nouveau hochement de tête.
-C'était des attouchements ou plus ?
-C'était des viols.
-Avec des objets ou … ?
-Les deux.
-… Quand tu dis que tu es homosexuel, tu dis ça à cause de ça ?
-Non. Je sais faire la différence. Je n'ai jamais aimé ni ressenti du plaisir avec ce que mon père me faisait mais … j'ai bien remarqué que mon regard était plus attiré par les hommes que les femmes. Je les trouve plus beaux et plus attirants. J'ai déjà embrassé une femme et un homme et je préfère les hommes.
-Bien. Je constate que tu es lucide sur toi et sur tes relations. C'est une bonne chose mais ça n'empêche pas que je souhaiterai que tu consultes un psychologue.
-Pourquoi, puisque rien ne cloche, chez moi !
-Rien ne cloche chez toi, mais tu as vécu un traumatisme à cause de ton père et je veux que tu en parles à quelqu'un, d'accord ?
Encore un hochement de tête.
-Est-ce que ton père prenait des précautions, quand il était avec toi ?
-Comment ça ?
-Est-ce qu'il vous protégeait ? Il mettait des préservatifs ?
-Non …
-Je vais te faire des tests pour nous assurer que tu n'aies pas contracté de maladies mais nous allons commencer un traitement préventif.
-Vous allez me donner de la trithérapie ?
-Oui. C'est très lourd, mais c'est nécessaire, d'accord ?
-D'accord.
-Et je vais aussi appeler la police.
-Pourquoi ?
-Il faut que tu portes plainte contre ton père, Tim. Il ne doit plus jamais pouvoir faire ça à quiconque et encore moins à toi et le seul moyen, c'est de l'envoyer en prison.
Tim releva doucement la tête afin de voir sa famille et fut soulagé de ne voir aucun dégout sur le visage d'aucun d'eux.
Damian et Jason, au fond de la chambre, avait un masque neutre sur leur visage, mais leurs yeux brulaient d'un feu de colère. Heureusement, Tim comprit que cette colère n'était pas dirigée contre lui.
Il regarda alors Dick et réussi à sourire quand il sorti son téléphone pour dire :
-J'appelle tout de suite le commissaire Gordon. Je vais lui demander de se déplacer pour prendre ta déposition personnellement. Après tout, il me doit bien ça, j'ai quand même eu le courage de sortir avec sa fille pendant 2 ans !
Enfin, il tourna sa tête vers son père. Parce que oui, même si Jack Drake était son géniteur, ça faisait bien longtemps qu'il n'avait plus rien fait pour lui et qu'il considérait Bruce comme son père. Celui-ci s'approcha à nouveau de lui et le serra contre lui, lui murmurant des mots sans queue ni tête à l'oreille, dans le seul but de le rassurer et de le calmer. Tim se laissa à nouveau aller contre lui et pleura encore un peu sur son épaule.
-Je vois que vous avez les choses bien en main. Je vous laisse, je dois remplir de la paperasse et donner ton dossier à ton chirurgien. Je ne sais pas qui est de garde mais je vais appeler mon meilleur ami, le docteur Turk, c'est le chirurgien le plus doué que je connaisse et il va s'assurer que ton épaule et ton poignet guérissent rapidement.
Tous regardèrent le médecin sortir de la pièce … pour tomber à peine le pied posé dehors. Un homme de grande taille passa alors en sifflotant, un uniforme de concierge sur le dos, alors qu'il passait la serpillère sur le docteur Dorian, sous les rires des infirmières.
-Tim, je suis désolé de ne pas m'être rendu compte de ta situation bien plus tôt.
-Comment tu aurais pu le savoir, Bruce, je ne l'ai dit à personne.
-Mais j'aurai dû réaliser. Je n'arrive pas à croire que je te laisse dans cet enfer depuis 5 ans !
-Si ça peut te rassurer, ça dure depuis bien avant que je ne te rencontre et que je ne devienne Robin.
-Qu'est-ce qui a déclenché cette crise ?
-Comment ça ?
-Je pense que c'est la première fois qu'il s'acharne sur toi comme ça. Il devait bien y avoir une raison, non ?
-…
-Tim ?
-Je ne veux pas te le dire.
-Pourquoi ?
-…
-Quoi que ce soit, je te soutiendrais.
-… Non.
-Tim, tu as déjà dit que ton père te violait, qu'est-ce qu'il y a de pire que ça ?
-Si je te le dis, tu ne me feras plus jamais confiance.
Si la situation n'avait pas été aussi critique, Bruce aurai sans doute été attendri par la moue boudeuse de Tim mais il réprima son sourire, bien mal adapté dans cette situation, et insista :
-Tim, tu peux tout me dire. Tu ne perdras jamais ma confiance, je te le promets.
Tim renifla encore mais cette fois, alors qu'il avait été fort en racontant l'épreuve horrible qu'avait été la confession des viols qu'il avait subit, Tim se mit à pleurer à grosses larmes et sans pouvoir s'arrêter. Bruce regarda son amant un peu paniqué alors Dick vint à son secours en le faisant lever et en prenant sa place sur le lit.
-Tim, quoi qu'il se soit passé, tu ne perdras jamais notre confiance. Nous avons tous confiance en toi et nous savons que tu as fait ce qu'il faut pour survivre. Mais cette chose que tu ne veux pas dire à l'air de te peiner alors tu devrais en parler, ça te soulagera.
-Je n'en suis vraiment pas fier. J'en ai même très honte.
- Dis-nous tout.
-… En fait, depuis que je suis tout petit, je vole pour pouvoir ramener de l'argent à mon père. Il le dépense généralement dans de l'alcool ou de la drogue mais je réussi à garder un peu d'argent pour acheter à manger. Depuis que je suis tout petit, je vole les portefeuilles. Je suis très doué pour ça. Mais depuis que je suis Robin, je n'ai plus le temps de traîner dans les rues pour prendre des portefeuilles alors …
-Alors ?
-Je prenais des choses au manoir … pardon, Bruce, excuse moi. Je suis désolé mais je faisais ça pour pouvoir manger. Je sais que ce n'est pas une excuse mais …
-Attends, tu volais au manoir ? Mais quoi ? Je ne m'en suis jamais aperçu !
-Je n'ai jamais rien volé qui appartenait à tes parents … mais … un bibelot par ci par là. Un stylo de marque, un ramasse poussière dans une vitrine … une de tes cravates. Elles valent chères.
-Et moi qui pensais que je devenais fou ou qu'Alfred changeait les choses de place sans me le dire.
-Je suis vraiment désolé de t'avoir trompé comme ça, d'avoir menti et volé, mais c'était pour pouvoir manger et …
-Attends, Tim, je ne t'en veux pas. Ce n'était que des choses sans importance et je te remercie de ne rien avoir prit qui appartenait à mes parents. Mais pourquoi est-ce que cette fois-ci, il t'a frappé ?
-Nous sommes parti en mission pendant 4 jours donc je suis resté loin de la maison pendant 4 jours sans lui apporté d'argent. En partant hier soir, j'ai oublié de prendre quelque chose que j'aurai pu revendre et je n'avais plus d'argent de côté alors quand je suis rentré les mains vide, il s'est énervé. Il avait beaucoup bu.
-Il t'oblige donc à voler depuis tout petit.
-Oui … Tu ne m'en veux vraiment pas ? Demanda timidement le jeune homme.
Si Bruce ne s'était pas retenu, il l'aurait à nouveau prit dans ses bras. Tim était vraiment trop adorable pour son bien. D'ailleurs, quand il sera rentré à la maison, il surveillerait mieux ses fréquentations. Hors de questions que des détraqués profitent de son fils si adorable !
-Bien sur que non. Tu as fais ça parce que tu y étais obligé.
Après cette scène forte en émotion, Jason prit la parole.
-Bon, et bien étant donné que le commissaire Gordon va arriver et qu'il ne voudra sans doute pas que l'on reste pour la déposition de Tim, le démon et moi, on va déjeuner.
Il tendit alors la main vers Dick avec un grand sourire hypocrite sur les lèvres.
-Quoi, tu ne veux quand même pas que je te paye pour l'emmener manger ?
-Je n'y avais pas pensé, mais c'est une bonne idée. En fait, je voulais juste de l'argent pour lui payer à manger.
-Mais tu n'as pas un travail, toi ?
-Si, mais j'ai laissé mon portefeuille dans mon autre costume.
Maronnant, Dick sorti son portefeuille et tendit un billet à Jason. Celui-ci, au lieu d'empocher le billet, fit signe qu'il en voulait plus :
-Quoi, ne me dit pas qu'avec 20 dollars, tu ne peux pas déjeuner correctement !
-Je te rappelle qu'on est 2 et que le démon mange beaucoup, il est en pleine croissance.
Dick soupira et sorti un autre billet de 20 que Jason prit en partant avec Damian.
-Et je veux que tu lui donne un vrai petit déjeuner, et pas juste des barres du distributeur ! S'écria Dick en les voyant partir.
En chemin vers la cafétéria, ils croisèrent le commissaire Gordon qui se dirigeait vers la chambre de Tim.
- Dis-moi, tu penses à ce que je pense ?
-Je pense qu'on devrait aller tuer ce porc.
-En temps normal, je serai d'accord avec toi, mais je vais dire non pour deux raisons, la première, c'est que si jamais je t'emmène tuer quelqu'un tu te feras grondé et moi j'aurai droit à un sermon et c'est tout ce que je veux éviter. Ensuite, c'est que c'est le père de Tim et franchement, il est tellement gentil que si ce mec mourrait, je suis sur que ça lui ferai de la peine. Il a déjà assez souffert, on va lui éviter ça. Malgré tout, je te propose d'aller lui faire peur pour qu'il ne s'approche plus de son fils, t'en pense quoi ?
-Je te suis sur ce coup.
Après un sourire de connivence, ils filèrent vers la Rolls de Bruce pour récupérer leur costume et se changer à l'abri des regards.
Jack Drake était étendu sur son lit, somnolent. Il avait été emmené en prison dans la nuit et comme il avait beaucoup bu et s'était bien défoulé sur son fils, il avait mal un peu partout et était bien fatigué.
Il entendit sa porte s'ouvrir mais n'y prêta pas attention, pensant que c'était le petit déjeuner.
Il ne réalisa son erreur que quand il senti sa main être transpercé par un couteau et sa gorge prise dans un étau, incapable de crier.
Il ouvrit les yeux, totalement réveillé et vit devant lui Red Hood et Robin.
C'était Red Hood qui l'étouffait mais le couteau qui transperçait sa main de part en part appartenait au jeune acolyte de Batman.
Il entendit du bruit venant des cellules environnantes, signe que ses codétenus se réveillaient à cause du bruit, mais aucun n'essaya d'intervenir. Ils les regardaient juste, comme un spectacle de cirque.
-On est venu te dire de ne plus t'approcher de ton fils, pourriture. Ni pour lui dire bonjour, ni pour lui demander pardon, ni par téléphone, ni par mail, rien. A partir de maintenant, il n'a plus de père. Tu vas passer devant le juge. Tu vas plaider coupable de tout ce dont va t'accuser et tu iras en taule. Tu ne feras pas appel et j'espère que tu crèveras en prison.
Si on se rend compte que tu fais encore du mal à ton fils, de quelque manière que ce soit, je le laisse te torturer (Red Hood désigna Robin du menton et le regard glacé de l'enfant le fit frissonner) puis, une fois que tu auras bien souffert, je te tuerai. Hoche la tête si tu as compris.
Jack, rouge à cause du manque d'oxygène, fit vaciller sa tête vers l'avant pour montrer son accord. Il sentait que ses yeux allaient sortir de ses orbites sous la pression du sang.
Finalement, il senti le couteau être retiré de sa main et il fut jeté contre sa couchette.
La porte de sa cellule se referma et il vit ses agresseurs derrière les barreaux, soulagé.
Red Hood se tourna vers l'homme dans la cellule à côté de la sienne, un gros homme avec plein de tatouages de gang et à l'air vraiment pas commode. Il lui demanda :
-Est-ce que ce qu'on dit sur les pédophiles en prison est vrai ?
L'homme hocha la tête sombrement. Red Hood dit d'une voie forte, afin que tous les prisonniers l'entendent :
-Cet homme s'appelle Jack Drake et il a abusé de son fils depuis qu'il est tout petit. Maintenant, à 15 ans, il est à l'hôpital dans un sale état parce qu'en plus, il le tabasse. J'espère que certains d'entre vous iront dans la même prison que lui et pourront faire passer le mot.
-Ne t'inquiète pas, quelque soit la prison ou il ira, je m'assurerai qu'il souffre. Dit le gars d'à côté avec un sourire cruel.
Red Hood et Robin quittèrent la prison, rendant ses clés à un gardien conciliant ainsi que deux billets de 20 dollars.
Lorsqu'ils revinrent à l'hôpital, ils trouvèrent Dick devant la porte de Tim.
-C'est terminé ?
-Non, Gordon est toujours dedans. Vous en avez mit, du temps.
-On avait faim.
-Vous ne nous avez rien ramené ?
-Il fallait me donner plus !
-Hum, bref !
-Si ce n'est pas fini, pourquoi tu n'es pas avec eux, Dick ?
-Je ne voulais pas gêner Tim par ma présence … et puis Gordon n'arrêtait pas de me lancer des regards mauvais alors j'ai préféré partir. Je préfère qu'il se concentre sur Tim plutôt que sur moi. Est-ce que tu veux rentrer, Damian ? Tu dois être fatigué.
-Non, je veux être là pour Tim.
Cette déclaration surpris les deux anciens Robin mais ils ne dirent rien. Damian s'intéressait rarement à quelqu'un et Tim était l'un de ceux là.
La porte s'ouvrit à ce moment là, laissant sortir le commissaire Gordon. Celui-ci se retourna et dit à Tim :
-Ne t'inquiète pas, bonhomme, je vais faire en sorte qu'il ne sorte pas de prison avant longtemps.
En partant, il hocha la tête en direction des trois garçons, laissant la porte ouverte. Par celle-ci, ils purent voir Tim essuyer des larmes. L'entretien avait dû lui être douloureux. Ils rentrèrent dans la chambre.
-Comment ça s'est passé ? Demanda Dick, inquiet.
-C'est passé. Répondit sobrement et sombrement Bruce.
Dick et les garçons comprirent qu'il ne fallait pas insister sur le sujet.
-Vous devriez rentrer, vous êtes debout depuis près de 24 heures.
-Toi aussi, tu devrais rentrer, Bruce. Je ne vais pas m'envoler. Je peux rester seul.
Bruce allait protester mais, malgré lui, sa bouche s'ouvrit pour bailler largement.
-Tim à raison, vous devriez rentrer. Je vais rester avec lui, je suis de service toute la journée et en plus, il ne va pas tarder à partir se préparer pour l'opération avec le docteur Turk. Dit le docteur Dorian qui était de retour.
Il fit un sourire à l'assemblée puis fit un signe derrière lui.
-Carla ?
-Oui Bambi ?
La chambrée vit arriver une infirmière d'origine latine habillée d'un uniforme rose.
-Carla, je te présente Tim, il va être opéré par Turk dans 2h mais en attendant, il va rester tout seul pour que sa famille aille se reposer, tu peux t'occuper de lui ?
-Bien sur JD. Dit Carla avec un grand sourire avant d'aller saluer Tim.
JD s'approcha de Bruce et dit doucement :
-Vous n'avez plus à vous inquiéter, je l'ai mit entre les mains de l'infirmière la plus maternelle de tout l'hôpital. Rien ni personne ne pourra l'approcher sans qu'elle n'ait donné son accord.
-Oh bon sang ! S'écria Carla en sortant presque en courant de la pièce.
Inquiets, Bruce et JD s'approchèrent du lit mais pas assez rapidement parce que Carla était de retour, tirant une jeune femme blonde par la main :
-Eliott, regarde, est-ce que tu ne trouves pas que Tim a les plus beaux yeux que tu n'aies jamais vus ?
-Oh, il est trop mignon. Bonjour, je suis le docteur Reed. Et toi, tu es juste le plus beau garçon que j'ai vu depuis des siècles !
Pendant que les filles s'extasiaient sur un Tim un peu intimidé, JD dit à Bruce :
-Alors là, vous n'avez plus à vous en faire. Entre Eliott et Carla, Tim ne sera plus jamais seul … je pense même que vous allez avoir du mal à le ramener chez vous !
Bruce fit un sourire puis s'approcha de Tim pour lui dire qu'ils allaient rentrer dormir mais qu'ils revenaient au plus tôt pour le voir.
Il était midi et Dick avait un petit creux. En rentrant de l'hôpital, lui et Bruce étaient directement allé se coucher, Jason était reparti dans son appartement et Damian avait eu l'autorisation exceptionnelle de ne pas aller en classe et de se reposer. Avant d'aller dormir, il avait vu le garçon de 13 ans se diriger vers le salon, sans doute pour jouer encore à un de ses jeux vidéo.
En arrivant à la cuisine, Dick trouva Damian attablé devant une assiette de pâtes à la carbonara.
-Maître Dick, voulez vous une assiette ? Demanda Alfred, l'inénarrable et quelque peu vieillissant majordome de la famille Wayne.
-Oui, merci. Ça va, Damian ?
-Oui, et toi ?
-ça va.
-Père n'est pas descendu avec toi ?
-Il dort encore.
-Si maître Bruce dors encore, je vais en profiter pour faire le ménage dans la Batcave, il n'aime pas que je le fasse quand il y est. Déclara Alfred avant de prendre ses gants, son aspirateur et de sortir de la pièce.
Dick regarda Alfred sortir et souri en voyant Damian se resservir dans la casserole de pâte.
-Tu as faim, dit donc !
-Je meurs de faim. Mon dernier repas date quand même d'hier soir.
-C'est vrai que la nuit a été intense. Est-ce que ça va ? Ça ne t'a pas trop secoué ?
Damian haussa les épaules et dit :
-Un peu mais c'est Tim qui doit l'être le plus.
-Tu l'aimes bien, Tim. Déclara Dick.
-… Il est gentil … et il a de beaux yeux.
-… Tu as remarqué ça ?
-Ben ouais.
-J'avais remarqué que tu regardais souvent Tim, ces derniers temps.
-Ben, il est beau.
-Tu trouves ? Tu l'as remarqué quand ?
Damian haussa à nouveau les épaules.
-Je ne sais pas vraiment. Un jour, je ne sais plus vraiment quand, on revenait de mission, je me souviens que j'étais fatigué et que je voulais juste aller au lit. Tu discutais avec Tim à propos de quelque chose et il a ri … et j'ai réalisé que c'était la plus belle chose que j'avais entendu et que je ne voulais pas m'en passer. Alors j'ai commencé à être curieux de lui. Et je me suis rendu compte qu'il était beau. Il a les plus beaux yeux bleus que j'ai vu et quand il ri, on dirait un ciel étoilé. Contrairement à père et à moi qui avons les yeux froids et qui rendent mal à l'aise les gens si on les fixe trop longtemps, Tim a les yeux bleus aussi profond que la nuit et aussi lumineux que les étoiles. Il est petit, dans peu de temps, je le dépasserai en taille, et en carrure, parce qu'il est vraiment maigre, mais il reste très beau quand même. Il a les plus longues jambes que j'ai jamais vues.
Damian haussa encore les épaules, comme pour s'excuser de ce qu'il avait dit, gêné de ses révélations. Dick se fit alors la réflexion que Damian avait 13 ans et que les hormones devaient commencer à lui jouer des tours, mais vu la façon dont il parlait de Tim, c'était bien plus sérieux qu'une simple amourette.
Il empêcha le jeune homme de se resservir une troisième fois des pâtes et lui tendit une pomme à la place.
-Damian, je ne vais pas te dire de ne plus ressentir ces sentiments, mais … Tu comprends bien que la situation de Tim est compliqué, n'est-ce pas ?
-Oui, je sais. Mais il a dit qu'il était homosexuel.
-C'est vrai. Mais son père a abusé de sa confiance et a fait une chose terrible, tu sais. Bruce et moi, on fera toujours tout pour qu'il ne t'arrive jamais rien de semblable et jamais nous ne te ferons du mal.
-Je sais, ce n'est pas comparable. Tim a été violé par la personne en qui il aurait dû avoir le plus confiance. La personne qui aurait dû le protéger. Je sais que toi et père, mes deux pères, ferez tout pour que ça ne m'arrive jamais.
-Mais du coup, tu dois avoir conscience que Tim aura du mal à redonner sa confiance. Il te considère comme un frère, Damian. J'ai peur qu'en voulant plus de lui, tu ne le fragilise sur ses attentes qu'il a de la famille. Son père lui a déjà fait faux bon, je ne voudrais pas que son frère lui fasse du mal.
-Je ne lui ferai jamais de mal.
-Intentionnellement, jamais, je le sais. Mais je suis sur que tu as compris ce que je voulais dire.
-Oui, un père ne doit pas avoir de relation avec son fils et un frère non plus.
-C'est ça. C'est pour ça que je te demanderai de mettre ton amour pour lui en sourdine. Il ne faut pas qu'il soit plus blessé qu'il ne l'ait déjà. Tu comprends ?
-Je comprends. Répondit Damian, contrarié mais compréhensif.
Il jeta son trognon de pomme à la poubelle et quitta la table pour aller faire la sieste dans sa chambre.
-Eh, attends, si tu n'as rien mangé depuis hier soir, vous avez fait quoi, ce matin ? Damian ?
Bruce était à son bureau et attendait que Tim veuille bien lui parler.
Tim était sorti de l'hôpital deux mois plus tôt. Il avait eu des séances de rééducation pour ses blessures et il voyait un psychologue deux fois par semaines. Visiblement, les séances se passaient bien et le psy lui avait dit qu'ils pourraient bientôt réduire à une par semaine, ce qui était une grande et rapide avancée.
Dès le lendemain de l'arrestation de son père, il avait demandé à adopter officiellement Tim. Malheureusement, Tim ayant encore un parent, même si ce connard était en prison et malgré ce qu'il lui avait fait, le juge avait décidé de laisser les droits parentaux à son père. Il avait toutefois accepté de donner à Bruce la garde du garçon mais officiellement, Tim était toujours le fils de Jack. Bruce pensait officiellement parce qu'officieusement, il considérait Tim comme son fils, tout comme Jason et Damian … mais pas comme Dick, parce que les sentiments qu'il avait pu avoir plus jeunes pour Dick s'étaient vite transformés en sentiments plus intimes qu'un père ne le devrait envers son enfant. Mais avant de faire le moindre pas dans cette direction, il s'était d'abord assuré que Dick comprenait bien la situation et était d'accord. Finalement, n'ayant plus de patience face à son indécision, c'était Dick qui avait plaqué Bruce contre la Batmobile après une mission et lui avait roulé une pelle d'enfer. Depuis, ils étaient officiellement en couple.
Bruce se tira de ses douces pensées concernant son amant pour retourner vers son fils. Tim était debout devant lui, se dandinant, hésitant manifestement à lui parler et ça avait tendance à fatiguer Bruce. Parce que depuis qu'il avait sa garde, Tim agissait bizarrement et était timide et gêné de la situation.
Au début, Bruce ne s'était rendu compte de rien. Quand ils avaient transportés les affaires de Tim de chez lui à la chambre qu'il utilisait habituellement quand il dormait au manoir, cela n'avait pas causé de problème. Puis il avait dit à Tim qu'il allait changer d'école pour aller dans l'école privé dans laquelle se trouvait déjà Damian.
Au début, Tim avait protesté, dit qu'il avait des amis dans son ancienne école et qu'il ne voulait pas partir. Bruce avait commencé à tiquer à ce moment là. Tim n'avait pas d'amis autre qu'eux, la Batfamily, comme ils se surnommaient. Tim était d'une intelligence trop aiguë pour s'attacher réellement à quelqu'un qui n'était pas de son niveau. Non pas que Tim soit élitiste ou qu'il dénigrait ceux qu'il pourrait juger inférieur, jamais, mais Tim était trop méfiant de nature et trop enfermé dans ses calculs et projets personnels pour se laisser aller en présence de jeunes de son âge qu'il jugeait trop bruyants et dissipés.
Bruce avait alors balayé son argument en lui faisant valoir que son ancien établissement était à 1h en voiture, 1h30 en bus et que le chauffeur emmenait déjà Damian en cours tous les jours, ça serai donc une perte de temps et d'énergie pour tous s'il persistait dans son optique.
Tim, en garçon intelligent, avait totalement comprit l'argument et avait juste baissé la tête et avait continué son repas sans plus protesté.
Il avait ensuite refusé que Bruce lui achète des vêtements, notamment l'uniforme de sa nouvelle école qui, comme elle était privé n'acceptait pas les vêtements dits « normaux ». Bruce avait dû hausser le ton pour lui faire entendre raison et lui laisser lui acheter ses vêtements et ses fournitures.
Le reste du temps, Tim restait un enfant calme, mature et agréable mais Bruce c'était rendu compte que deux sujets rendaient Tim mal à l'aise. L'argent semblait être un sujet sensible. Il pouvait le comprendre, maintenant qu'il savait comment l'enfant avait été élevé, et il avait fini par comprendre que Tim estimait que tout ce que Bruce lui donnait n'était qu'un prêt qu'il devrait rembourser plus tard. Il avait fallu que Bruce et lui aient une conversation à huis clos après que Bruce soit tombé sur Tim en train de compter combien coutait l'école privée et son échéancier sur les 20 prochaines années pour le rembourser.
Bruce pensait que cette crise était passé pour l'instant, ce n'était donc pas l'aspect pécunier qui chiffonnait Tim.
L'autre chose qui gênait l'adolescent était la peur de déranger. Sans doute son père n'avait jamais prit soin de lui et Tim avouait de lui-même qu'il signait ses propres bulletins de note et les papiers de l'école, mais Bruce avait insisté pour s'en occuper à présent, arguant que ce n'était pas à un enfant de se préoccuper de ce genre de chose. Depuis qu'il était arrivé, Tim essayait de leur causer le moins de soucis possible, les rassurant sur son état et, étant donné qu'il ne pouvait plus faire de mission le soir à cause de ses blessures, il essayait de se rendre utile en aidant Alfred dans la maison ou dans le jardin.
Bruce avait essayer de lui dire qu'il n'était pas obligé de faire ça, l'adolescent n'en démordait pas et se rendait utile tant que faire ce peux.
Aujourd'hui, comme souvent après les cours, les garçons avaient rejoint Bruce dans son bureau. Ce lieu était un endroit studieux ou les garçons profitaient du calme et de la compagnie de leurs ainés pour faire leur devoir.
Dick les rejoignaient alors après son travail pour corriger des articles ou faire des recherches pour son travail de journaliste et pendant que Bruce travaillait sur des dossiers de la Wayne Industrie, Damian et Tim faisaient leurs devoirs.
Rarement, Jason les rejoignaient même pour discuter avec Bruce de tel ou tel chantier qu'il supervisait pour le moment.
Ce soir-là, donc, alors que Tim et Damian venaient de les rejoindre et alors que Dick était occupé à vérifier les devoirs de maths du plus jeune, Tim s'était levé et s'était avancé vers le bureau de Bruce, un papier dans la main, mais n'osant pas l'interrompre.
Voyant que s'il ne faisait rien, la situation allait rester telle quelle, Bruce demanda :
-Tim, tu as quelque chose à me dire ?
Malgré qu'il ait fait attention à garder une voie égale et douce envers Tim qui avait développé un côté craintif envers l'autorité, le jeune adolescent sursauta, comme prit en faute.
-Euh, je te dérange ?
-Non, pas du tout, qu'est-ce qu'il y a ?
-Mon … mon professeur principal souhaiterai te rencontrer.
La nouvelle en elle-même avait de quoi surprendre. Tim, avec son intelligence au dessus de la moyenne, était sans conteste le meilleur élève de sa classe et son caractère calme assurait qu'il ne puisse pas être convoqué à cause de trouble qu'il aurait pu causer.
-Tu sais pourquoi ?
-Hum … Il voudrait me faire sauter une classe, je crois.
-Il vaudrait te faire passer directement en terminale ? Je sais que nous ne sommes qu'en octobre donc tu n'aura pas manqué beaucoup de cours, mais tu as déjà un an d'avance sur ceux de ta classe. Est-ce que ça ne va pas t'isoler encore plus par rapport aux autres élèves ?
-Je ne connais personne, de toute façon. Donc que j'aille dans une classe ou dans une autre, ça ne va pas faire de différence.
-Mais tu dois passer une épreuve en fin de première, et tu ne connais pas du tout le programme.
-M. Martono, mon professeur, m'a fait passer des tests et je suis au même niveau, voir au dessus des terminales, je n'aurai pas de problème avec le programme. Je peux présenter mon épreuve de Français en candidat libre en fin d'année, juste avant le bac.
-Pourquoi es-tu si pressé de finir tes études, Tim ? Quel parcours universitaire veux-tu faire, après le bac ?
-Je ne pense pas faire d'études, après le bac. Je veux juste trouver du travail et ne plus être une charge.
Manifestement, ce n'était pas la chose à dire parce que Bruce se referma et dit d'une voie froide, en fixant Damian et Dick qui les regardaient :
-Sortez, je dois parler seul à seul avec Tim.
Ni une ni deux, les deux connaissant le caractère explosif de Bruce, Damian et Dick prirent leurs affaires et leurs jambes à leur cou pour sortir du bureau.
Une fois la porte fermée, Bruce reporta son regard vers Tim et se calma rapidement quand il vit son garçon trembler. Il prit sur lui pour respirer un bon coup et se calmer, ne voulant pas effrayer le plus jeune.
Il croisa les doigts sous son menton et dit :
-Assied-toi, Tim.
Une fois le jeune Drake installé, Bruce reprit la parole.
-Combien de fois dois-je te dire que tu n'es pas une charge ? Je sais que l'argent te pose problème mais tu sais que j'en ai plus qu'assez pour que nous puissions rester tous les 6 dans ce manoir sans travailler pendant plusieurs vies sans jamais manquer de rien.
-Mais c'est ton argent, pas le mien.
-J'ai payé les études de Dick, celles de Jason et je payerai celles de Damian, pourquoi ne payerai-je pas les tiennes ?
-Parce que c'était tes enfants et que je ne le suis pas.
-… ça me blesse, ce que tu me dis. Est-ce que tu trouves que je ne me comporte pas comme un père envers toi ?
-… Si, bien plus que mon père, mais le juge ne t'a pas permis de m'adopter. Je ne veux pas que tu te sentes obligé en quoi que ce soit envers moi.
-Tim, tu me connais, est-ce qu'on m'a déjà obligé à faire quelque chose contre mon gré ?
-Non, mais …
-Non, c'est tout. On ne m'oblige pas. Et qu'importe ce que peut dire le juge, tu es mon fils au même titre que Jason ou Damian. Tim, quand comprendras-tu que je t'aime comme mon fils et que ça me fait juste plaisir de te faire plaisir. J'aimerai que tu fasses des caprices pour avoir un jeu ou un jouet, comme Damian, ou que tu testes mes limites, comme Jason. Que nous agissions comme une famille. Maintenant, explique moi, pourquoi veux-tu finir tes études si tôt ?
-… je n'ai pas l'habitude qu'on s'occupe de moi et ça me fait culpabiliser que tu prennes soin de moi parce que j'ai l'impression que tu le fais au détriment de quelque chose d'autre. Mon psy dit que je manque juste d'attention.
-Je pense que ton psy à raison.
-Mais aussi ... je veux finir plus tôt comme ça je pourrai trouver un travail et commencer à te rembourser. Je sais que l'école coute chère en plus, tu m'as acheté un uniforme, de nouveaux vêtements, un nouvel ordinateur et tu as fais refaire ma chambre.
-Tim, sans même avoir à travailler, je pourrais vivre sur mes rentes en vous ayant tous à charge sans qu'aucun de vous ne travail pendant plus de 10 vies sans nous priver, avant de manquer d'argent. L'argent, ce n'est rien, ce n'est qu'une monnaie d'échange pour des choses matérielles sans importance. En revanche, l'affection que je vous porte et le sentiment paternel que j'ai à ton égard ne sont pas feints. J'aimerai que tu aies assez confiance en moi pour me parler.
-J'ai confiance en toi !
-Oui, le soir, quand on va au combat, tu as confiance en moi mais dans la vie de tous les jours, tu me parles à peine. Ni aux autres, d'ailleurs.
-Je suis mal à l'aise que tout le monde sache ce qu'il s'est passé pour moi. Sur le coup, ça m'a paru une bonne idée parce que j'en étais soulagé, mais maintenant, j'ai peur que vous me regardiez tous différemment.
-Nous te regardons tous différemment, c'est inévitable, Tim. Mais ce n'est pas une mauvaise chose. Ça veut juste dire qu'on te surveille, ton état de santé, ton confort, le fait que tu sois à l'aise, ton évolution. Parce qu'on ne veut que ton bien.
-Mais ... par exemple, Damian et Jason sont des combattants, ils doivent me prendre pour un faible.
-Non, au contraire, ils trouvent que tu es très fort. Ce qui t'es arrivé était en dehors des missions alors ils savent que tes compétences sur le terrain sont les mêmes qu'avant ... même si il va falloir que je réévalue ton niveau, quand tu auras fini ta rééducation, et que tu te remettes à jour physiquement avait de retourner dans les rues. Mais tu n'es pas faible à leurs yeux, ni aux miens et je sais que c'est pareil pour Dick. Tu n'as rien à craindre de nous, nous sommes ta famille et tu peux compter sur nous. Nous serons là pour te soutenir, t'écouter en cas de besoin, mais également, te booster si on se rend compte que tu dérapes. Jason continuera à te provoquer et Damian à critiquer tes capacités de combats.
-Il le fait moins, depuis un moment.
-J'ai remarqué. Peut-être qu'il s'est finalement adapté à notre présence. Il a eu une période difficile, lui aussi, quand il a quitté la ligue des assassins pour venir ici ... mais nous n'avons pas changé d'attitude et nous l'avons soutenu, exactement comme il le fait pour toi et que tu continue à le faire pour lui.
-Hum ...
-Alors, dis moi, tu veux vraiment sauter une classe, ENCORE, ou pas ?
-Je veux vraiment sauter une classe.
-Pourquoi ?
-Je m'ennuie en cours et comme je ne connais personne, je ne peux même pas discuter avec les autres.
-Si tu sautes une classe, ça sera pareille, voir même pire pace que tu seras le plus jeune.
-Je sais, mais là au moins, ça sera normal, et puis comme ça, je finirai tôt.
- Vers quelles études te destines-tu ?
-Tim, dis moi !
-J'aimerai bien faire médecine.
-Médecine ? Je pensais plutôt te voir dans la recherche scientifique, informatique. Non pas que tu ne sois pas capable de faire médecine, mais je ne pensais pas que ça te plairait.
-Si si, c'est cool.
-Tim. Dit d'un ton de reproche Bruce devant le peu de conviction qu'y mettait Tim.
-C'est vrai, ça ne m'intéresse pas. Mais c'est utile. Alfred nous rafistole toujours mais un jour, ça sera plus grave et il ne saura pas le faire. Si je fais médecine, je pourrai nous soigner !
-Tim, tu dois faire ce qui te plait. C'est très louable de ta part de vouloir prendre soin de nous, mais tu dois faire des études qui t'intéresse, pas ce qui est le mieux pour nous. J'ai dis la même chose à Dick et à Jason. Crois-tu que j'aurai voulu voir Jason sur un chantier, à porter des choses lourdes et toujours les pieds dans la boue, dehors quelque soit le temps ? Non, mais c'était ce qu'il lui plaisait. Je l'ai juste poussé pour qu'il fasse des études pour être chef de chantier parce que je savais qu'il en était capable mais c'est lui qui a décidé. Et tu dois faire pareil. Alors ?
-... J'ai bien remarqué que le MIT proposait des cours par correspondance. Je pourrais étudier par correspondance, comme ça, je resterai là, et pendant ce temps, j'irai en fac de médecine en candidat libre, juste au cas où ?
-ça parait déjà un projet plus adapté, pour toi, même si je trouve ça ambitieux. Alors tu es décidé, tu veux aller directement en terminal ?
-Oui, s'il te plait.
-D'accord, je rencontrerais ton professeur. Déclara Bruce en lui faisant un sourire.
De joie, Tim lui répondit et Bruce vit avec ravissement ses joues pâles se colorer de rose.
A suivre.
Certains auteurs font du chantage à la review, c'est pas mon cas, vous verrez d'ailleurs que ma fic est finie et que j'ai posté tous mes chapitres en même temps, je ne vous demande qu'une chose, vu que j'écris pour mon plaisir, si vous avez aimé, reviewvez avec plaisir, j'aime ça, mais si vous n'avez pas aimer, même si vous pensez que votre review peut-être constructive pour moi, sans blague, je m'en fiche, ne reviewvez pas.
Merci d'avoir lu.
Mangafana
