Prologue.
Damoiselles de leurs rangs, elles n'avaient jamais vécues de manière, sauvage et primitive. Leurs vies si princières étaient pleines de splendeurs et de compliments. Combien venaient donc s'agenouiller devant elles, espérant recevoir leurs faveurs ? Elles dont leurs beautés étaient devenues si mythiques et légendaires. Néanmoins, onques réponse positive n'avait été apposée. Tous se battaient et rêvaient d'elles. Enfermées dans leurs châteaux d'ors et d'ivoires, elles n'avaient aucunement eu idées de ce qu'il se tramait dehors, surprotégées envers tout.
Jamais encore, leurs peaux de nacres, n'avaient rougis. Jamais encore, elles n'avaient été impressionnées ou charmées. Leurs manières si élégantes et pleines de grâces irréelles, étaient hautaines. Leurs ports altiers dédaigneux, fières. Et bien que douceur, générosité ainsi que bonté, puissent leurs être accordées, elles ne montraient que rarement ces aspects d'elles-mêmes. Toutes si différentes et pourtant si semblables. Leurs cruautés et leurs moqueries envers les hommes si pleins d'envies de possessivités, n'avaient d'égal que leurs beautés. L'ampleur de leurs éclats, étaient chantés dans chaque contrées. Tant et tant que la lassitude pris part dans leurs cœurs de glaces.
Et jamais leurs yeux émerveillés, ne virent défiler les paysages. Ni les feuilles automnales, aux couleurs si chaudes et chatoyantes, qui s'envolent sous le léger vent. Ni l'or doré des nombreux champs de blés, brillant. Ni le bleu scintillant des ruisseaux et des fleuves, étincelant. Ni le vert reluisant des tendres prairies aux tapis de mousses moelleux, pétillant. Ni les fleurs sauvages au coloris des arcs-en-ciel, resplendissant de luminosités. Ni les montagnes aux pics encore enneigés, qui attirait les regards. L'horizon n'avait nullement eu l'occasion de réchauffer leurs cœurs.
Fille, nièces, ou pupille du Roi Aaron d'Agriend, elles avaient été choyées et couvertes de cadeaux. Robes de soies, rideaux de velours, draps de satins, bijoux, et pierres précieuses. Elles avaient même la liberté. Une liberté légèrement entravée, mais une liberté, combien de femmes-enfants pouvaient s'en vanter ? Leurs vies étaient remplies de féeries. Elles avaient le droit de refuser comme d'accepter, toutes les demandes qui leurs étaient faites.
Bien que toutes d'avis vaguement divergents, leurs opinions se rejoignaient sur le mariage. Elles préféraient rester, ici. Heureuses et tranquilles. Pourquoi auraient-elles voulues quitter un endroit si cher à leurs cœurs, et si douillet ?
Mais elles ne savaient pas encore, qu'elles effleureraient du bout de leurs longs doigts fins et laiteux, l'amour. Amours placides, destructeurs, ou passionnels.
