Chapitre 1 : La rentrée
Cher Journal,
Je m'appelle Ginny Weasley. Enfin, mes parents m'ont appelée Ginevra Molly Weasley, mais je préfère de loin Ginny. Le reste, c'est un peu moche.
Bonjour, je m'appelle Tom Jedusor.
Tu parles ? Tu peux me répondre et lire ce que je dis, le comprendre ? Tu as un esprit ?
Bien sûr. Comment m'as-tu trouvé ?
Je ne sais pas. Nous sommes à la rentrée, je rentre en première année à Poudlard, une école de magie. Tu connais la magie ? Je suis une sorcière, depuis que je suis toute petite d'ailleurs, je suis née dans une famille de sorciers. C'est vraiment incroyable ici. Je rêvais d'y rentrer, j'attends ce moment depuis tellement longtemps. Ça fait des années que tous mes frères me narguent parce qu'ils y sont et moi pas encore. Je suis la dernière de la famille, et la seule fille en plus. Le château est tellement grand, et le dortoir est magnifique, avec les baldaquins, le sol en vieilles pierres. J'ai l'impression d'être dans un conte de fées.
Je t'ai trouvé dans mon livre de métamorphoses. Normalement, il devrait être neuf, mais mes parents n'avaient pas assez d'argent alors ils en ont acheté d'occasion. Je suppose que quelqu'un t'a oublié là, entre deux pages. C'est idiot. Maintenant, c'est moi qui t'ai, et je suis bien contente de voir que tu peux me répondre. Ton nom est marqué sur la première page, ce journal t'appartenait ?
Oui. Quand j'avais quelques années de plus que toi. J'étais élève à Poudlard, moi aussi.
Comment es-tu devenu un journal ?
C'est une longue histoire, pas très intéressante. Raconte-moi plutôt ta répartition, où as-tu été envoyée ?
A Gryffondor, comme mes frères ! Je suis allée dans la maison que je voulais, je suis contente. Mes frères aussi avaient l'air content, même si je n'ai pas vu Ron. On dit qu'il a fait voler la voiture de papa pour venir au château. Avec son ami, Harry Potter. Je ne sais pas si je dois le croire. Papa et Maman vont sûrement les gronder, Papa tenait beaucoup à cette voiture, il l'a enchantée pendant des mois dans le garage pour qu'elle puisse voler. Au grand dam de Maman je crois.
Je crois qu'il me plaît… Harry, pas mon père. Si tu savais, il est intelligent aussi, et gentil. Et il a sauvé le monde de Tu-Sais-Qui. Enfin, je ne sais pas si tu sais, mais on ne prononce pas son nom. Un grand mage noir, maléfique et mauvais. Harry l'a vaincu deux fois. Il est un héros ici. Il est tellement courageux.
Il a passé le dernier mois des vacances chez nous. De ce que j'ai compris, les Moldus chez qui il vit sont vraiment des gens horribles. Ils l'enferment dans un placard et l'empêchent de faire de la magie. J'ai rougi pendant toute la fin des vacances, j'ai fait plein de bêtises. Je crois que ça s'est remarqué. Je n'arrivais pas à me contrôler. J'étais muette, alors que d'habitude je parle beaucoup. Il a dû me trouver bête…
Sans doute timide, voilà tout. Ne t'en fais pas pour ça. Il ne va sans doute pas s'arrêter à ces apparences. Parle-moi de ce mage noir, qui est-ce ?
Je ne sais pas, Papa et Maman refusent de m'en parler. Certains disent qu'il n'est plus humain. Du coup, je me demande bien ce qu'il peut être. On dit qu'il a disparu, qu'il est mort. Pourtant, j'ai l'impression que certains n'y croient pas. Mon frère Ron et Harry l'ont affronté à la fin de l'année dernière. C'est ce qu'ils m'ont dit en tout cas. Mais ils m'ont fait jurer de ne pas le raconter. Tu ne diras rien, je suppose.
Comment le veux-tu, je suis à toi, dans tes mains… Je serai muet. Tu peux me faire confiance, tu sais. Je suis ton journal intime.
C'est vrai. Papa dit qu'il ne faut pas se fier à une chose dont on ne voit pas le cerveau. Que c'est dangereux et peut-être maléfique. Mais tu n'as pas l'air méchant.
Qui aurait intérêt à rendre un simple carnet maléfique ? Mais ton père a raison, il faut souvent s'en méfier. Moi, tu peux me faire confiance, mais fais attention aux autres objets qu'on peut te proposer.
Je dois te laisser. Mes camarades de chambre arrivent. Je n'ai pas envie qu'elles te voient. Tu es mon secret. Elles ont l'air gentilles, mais je ne veux pas qu'elles essaient de te lire. Tu es mon journal intime après tout. Pas le leur. Je te laisse, elles arrivent. Tu ne m'en veux pas ? Il faut que je dorme de toute façon, je commence tôt demain et je n'ai pas envie d'être fatiguée pour mes premiers cours.
Tu as raison, c'est plus raisonnable. Passe une bonne nuit, Ginny. Tu permets que je t'appelle Ginny ?
Bien sûr. Je n'aime pas mon prénom en entier, je ne vais pas te dire de m'appeler comme ça. Bonne nuit Tom. Je suis contente de t'avoir trouvée. D'avoir quelqu'un à qui parler. Je sens que cette année va être magique.
Tu n'as pas idée à quel point, petite Ginny…
