Bella POV
J'étais assise dans l'hôpital, regardant autour de moi. Encore sous le choc à cause de ce qui venait d'arriver. J'étais appuyée à ma camionnette, je m'occupais de mes affaires quand un van sorti de nulle part a dérapé, hors de contrôle, et a failli me percuter. Il aurait dû. Si Edward ne l'avait pas arrêté !
Oui, arrêté la voiture. Il a couru depuis l'autre bout du parking ! Il m'a poussée à terre et a levé sa main pour arrêter le van, et ça a réussi ! Il aurait dû le tuer ! Je commençais à faire de l'hyperventilation en y repensant. Charlie a essayé de me calmer mais c'était dur. Je venais juste d'avoir vécu une expérience qui m'avait amenée proche de la mort et Charlie n'était pas exactement calme non plus. Je m'étais presque calmée lorsque je l'ai vu.
Cet homme était magnifique. Il était grand. 1m80 au bas mot. Il avait des cheveux blonds courts qui lui allaient si bien que j'avais envie d'y passer les doigts. Il portait une chemise bleue à col haut et une cravate d'une nuance plus claire, s'accordant parfaitement. Il portait aussi un pantalon et des chaussures noirs. Il avait une blouse blanche de médecin par dessus ses vêtements et un bon nombre de stylos dans sa poche. Je ne pouvais littéralement plus respirer. Mon rythme cardiaque s'est accéléré et j'ai su que si je le regardais dans les yeux, je mourrais par manque d'air. J'ai juste espéré qu'il ne serait pas mon médecin. Je savais que je commettrai un acte stupide.
Je l'ai regardé lorsqu'il saluait Charlie qui se tenait devant moi. J'avais la pire des malchances. Cela m'a donné un air confus. Ça a duré une seconde. Puis il a eu, sur son pâle, parfait visage le plus sincère des sourires. Je lui souris en retour en rougissant et son sourire s'est étiré. « Vous devez être Isabella Swan. Je suis le docteur Carlisle Cullen. » Il me serra la main. Il avait les mains froides mais c'était agréable. En fait, c'était comme une décharge électrique entre nous. Je les enlevais vite en espérant qu'il ne l'avait pas ressenti. Cet homme me mettait mal à l'aise.
« J'ai appris ce qui s'est passé Isabella » commença le docteur Cullen mais je l'interrompis et dit :
« Bella, s'il vous plaît. »
« Pardon ? » demanda-t-il.
« Je préfère que l'on m'appelle Bella » répondis-je avec un rire embarrassé. En vérité, c'était la façon dont il avait dit mon nom pour laquelle je l'avais corrigé. Cela me donnait envie de frissonner. Il avait un léger accent anglais qui donnait à mon nom une belle sonorité, sexy. J'avais toujours eu un faible pour l'accent anglais.
« Très bien, Bella » dit le docteur Cullen avec un léger sourire. Je souris en retour. Il baissa les yeux sur son bloc-notes. Il a gardé la tête baissée mais il avait les yeux levés. C'était un regard sexy. Mon cœur cognait dans ma poitrine et j'essayai de ne pas le regarder, mais je n'y arrivais pas. Je le regardais et me suis retrouvée en train de regarder les plus beaux yeux que j'avais jamais vus. Ils étaient dorés et chauds. Je baissais vite les yeux pendant que mon cœur s'était arrêté de battre. Il mit son bloc-notes sous son bras et me fit lever les yeux pour les examiner, sans cesser de dire : « Vous avez vraiment été chanceuse, Bella. »
« Je ne serai pas ici sans Edward. » répondis-je. Je e savais pas ce qui m'avait fait dire ça. Ce n'était pas comme si je pensais à lui. En fait, je ne pensais à aucun des Cullen à part celui qui se tenait devant moi.
« Mon fils ? » demanda le docteur Cullen en fronçant les sourcils. Une fois de plus, mon cœur s'arrêta de battre.
« Oui » répondis-je sans vraiment le regarder, « J'étais seule. J'ai vu Edward à l'autre bout du parking. Puis, j'ai vu la voiture, et tout d'un coup, Edward était là. » J'eus l'air hébétée et murmurai « Il a arrêté le van. »
Le docteur Cullen ne prononça pas un mot pendant un moment. Finalement, il dit « Je suis sûr qu'il n'était pas si loin que ça. Personne ne peut pas bouger aussi vite, Bella » Il inclina la tête « Êtes-vous sûre que vous vous sentez bien ? »
Je fronçai les sourcils et secouai la tête. Je détestai quand les gens doutaient de ma santé mentale. Le docteur Cullen me sourit et dit « Si vous ressentez quoi que soit d'anormal, je veux que vous reveniez ici. D'accord ? »
« Oui, doc' » répondis-je avec un sourire. Il me sourit en retour et rit. C'était la chose la plus belle que j'avais jamais vue. Secouant légèrement la tête, il dit « Appelez-moi Carlisle. »
J'acquiesçai et baissai la tête. Pour rougir, j'étais la pire. Il était vraiment très beau. Je sentis mon cœur s'accélérer.
Je le regardai lorsqu'il m'annonça que tout allait bien et nous dit au revoir. Je le suivais des yeux et le regardai tourner, me jeter un coup d'œil. Mes yeux s'agrandirent parce qu'il m'avait surprise le regardant. J'ai vu une expression surprise sur le visage et il s'éloigna. Je soupirai. Il avait sûrement dû penser que je le reluquais, ce qu'effectivement j'étais en train de faire. Mince !
Je me levai et suivais mon père pour régler les frais. Pendant qu'il parlait à l'infirmière et lui donnant mes informations, je m'éloignai. J'allais tourner à l'angle du couloir quand je vis Carlisle parlant à Rosalie et Edward.
Mes yeux s'agrandirent et je pris un peu de recul. Je les regardais, sans faire vraiment attention à leur conversation. Carlisle était bien plus intéressant à regarder. Jusqu'à ce que je capte la conversation et me sente un peu insultée.
J'avais dû faire un peu de bruit car Carlisle leva les yeux et nos regards se croisèrent. J'essayai de bouger et de retourner voir Charlie mais je me retrouvai rapidement face à ses yeux. Il laissa ses enfants parler un instant de plus avant d'arrêter Rosalie de dire du mal de moi.
Ils me regardèrent tous les deux et Carlisle baissa les yeux. J'étais libre de son emprise. Je regardais moi aussi vers le bas. Puis je relevai les yeux et dit, pour dissimuler mon regard fixe : « J'aimerais parler à Edward un moment. »
Il y eut un éclair dans les yeux de Carlisle, mais il disparut vite et il laissa Rosalie s'en aller. Edward se fraya un chemin jusqu'à moi et je demandai rapidement : « Comment es-tu venu à moi si vite ? »
Edward rit et dit : « Tu as dû te cogner la tête, Bella. J'étais juste à côté de toi. »
« Non, tu n'y étais pas ! » craquai-je. Je détestai qu'on me fasse passer pour une menteuse. « Tu étais de l'autre côté du parking. »
Le visage d'Edward s'est fermé et il me regarda avec cette haine ancienne. Je soutins son regard. Finalement, il regarda ailleurs : « Personne ne te croira, Bella. »
Je fis un pas en arrière et lui lançai regard meurtrier. Il fut un peu surpris et fit aussi un pas en arrière. Je continuai de le regarder et assénai : « Je n'allai le dire à personne. Je voulais juste savoir. »
C'est alors que je vis Carlisle au coin du couloir et soupirai. Il posa sa main sur l 'épaule de son fils et dit : «Tu devrais aller retrouver Rosalie et rentrer à la maison. »
Edward le regarda comme s'il allait objecter quelque chose avant que Carlisle n'insiste : « Edward. À la maison, maintenant. » Edward me regarda une dernière fois comme si le fait qu'il soit renvoyé chez lui comme un enfant puni était de ma faute, et s'en alla dans le couloir. Je m'étirai pour le voir s'en aller. Était-ce mon imagination ou marchait-il plus vite que la moyenne des gens ?
Carlisle se racla la gorge et demanda : « Tu ne vas pas laisser passer ce mensonge, n'est-ce pas ? »
« Non » répliquai-je en secouant la tête avec un sourire d'excuse.
Les yeux de Carlisle brillèrent et il me sourit en retour. Il se pencha vers moi. Il avait une odeur merveilleuse. C'était différent de tout ce que j'avais senti jusqu'ici. Elle était douce et musquée. Entièrement homme. Carlisle approcha ses lèvres de mon oreille et murmura : « Bonne chasse, Bella ». Son souffle était encore plus délicieux. C'était grisant. Il s'éloigna de moi et sourit. Je me sentis frissonner. C'est alors que je réalisai combien il était glacé. « Bonne journée, Bella. »
Je le regardai s'éloigner. Quand il tourna, je revins vers Charlie et marmonnai « Maudit docteur parfait. » Les choses commençaient juste à se compliquer.
Carlisle POV
Je retins un grognement lorsque j'entendis parler de l'accident au lycée. Je n'étais pas vraiment surpris qu'un des étudiants ait glissé sur la glace. La plupart des étudiants de Forks conduisaient comme des fous. Non, ce n'était pas cela. C'étaient les rumeurs selon lesquelles Edward avait quelque chose à voir là-dedans. Je secouai la tête et pris les documents du patient. Je regardai mon calepin. Isabella Swan. Joli nom.
Quand j'entrai dans la salle des urgences, une odeur me frappa si fort que je faillis trébucher. Ça ne m'était pas arrivé depuis plus de trois cents ans. C'était l'odeur des cheveux juste avant une averse. C'était grisant. Depuis des décennies, je peux supporter l'odeur du sang humain. Maintenant, je sentais les différentes odeurs de sang. C'était intéressant le fait que tout le monde ne sentait pas pareil. Je gardai mon sourire amical sur le visage et saluai le Chef de Police. Puis, je regardai sa fille, Isabella Swan.
Elle était belle. Elle avait des cheveux bruns qui descendaient un peu en dessous des épaules. Elle portait une chemise grise à manches longues et un jean. Je pensai qu'Alice désapprouverait cette tenue. Je pensai aussi que cela lui allait très bien. Chez Isabella, la chose la plus agréable était son odeur. Elle était la raison pour laquelle j'avais senti l'averse. C'est juste à ce moment que je remarquai à quel point son cœur battait vite. Je la regardai d'un air confus mais le masquai vite avec, ce que j'espérais être, un sourire sincère et lui serrai la main.
Elle était chaude. Délicieusement chaude. Je pouvais sentir une étincelle électrique entre nous. Elle laissa tomber sa main rapidement. Son rythme cardiaque s'accéléra.
« J'ai appris ce qui s'est passé, Isabella. » commençai-je, mais elle m'interrompit. « Bella, s'il vous plaît. »
« Pardon ? » demandai-je, un peu confus.
« Je préfère que l'on m'appelle Bella. » répondit-elle avec un petit rire embarrassé. Je ne pus m'empêcher de sourire. Son rire était mignon.
« Très bien, Bella. » continuai-je de sourire en la regardant pendant qu'elle me souriait en retour. Je regardai rapidement mon calepin, que personne ne me voit tomber pour une fille de lycée. Je ne pouvais m'empêcher de lever les yeux pour lui jeter un coup d'œil. Elle leva brusquement les yeux et nos regards se croisèrent. Elle avait les yeux marron chocolat les plus beaux que j'avais jamais vus. J'entendis son cœur accélérer un peu. L'odeur de pluie s'intensifia.
Pour masquer mon audace à la regarder, je mis mon calepin sous mon bras et vérifiai ses yeux. Ils étaient si beaux. « Vous avez vraiment été chanceuse, Bella. » Bella… j'aimai ce nom. « Je ne serai pas ici sans Edward. » répondit-elle avec conviction. Ah, j'allais maintenant apprendre la rumeur. Essayant d'ignorer les sentiments que Bella provoquait en moi, je demandai : « Mon fils ? » Je fronçai les sourcils. J'entendis son cœur rater un battement et l'odeur de la pluie commençait à m'envahir.
« Oui » répondit-elle sans vraiment me regarder. « J'étais seule. J'ai vu Edward à l'autre bout du parking. Puis, j'ai vu la voiture, et tout d'un coup, Edward était là. » Je la regardai pendant qu'elle prenait une expression hébétée et murmurait : « Il a arrêté le van. »
Je n'ai rien dit pendant un moment, trop étourdi et gêné par Edward. Pourtant, s'il n'avait pas agi, elle serait morte. Je ressenti une vive douleur au ventre à cette pensée. C'était une pensée désagréable. Je masquai mon malaise et dit « Je suis sûre que c'est une vision subjective de la chose. Personne ne peut bouger aussi vite, Bella. » J'inclinai la tête et demandai « Êtes-vous sûre que vous vous sentez bien ? »
Je la vis froncer les sourcils et secouer la tête. Ses traits parfaits prirent une expression agacée. Je sentis un serrement de cœur en pensant que j'étais la cause de son agacement. Je la regardai longuement de nouveau et demandai « Si vous ressentez quoi que ce soit d'anormal, je veux que vous reveniez ici. D'accord ? »
« Oui, Doc' » répondit-elle avec un sourire. Je lui souris en retour et rit. Doc. Cela faisait longtemps qu'on ne m'avait pas appelé comme ça. Amusant, la façon dont la sonorité était adorable venant d'elle. Je secouai légèrement la tête avant d'approfondir ma pensée et dit « Appelez-moi, Carlisle. »
Elle hocha la tête et baissa les yeux. Pour rougir, elle était la pire. Elle était vraiment belle. Je sentis un nouveau serrement de cœur. Trop belle.
Sentant le besoin de m'en aller, je la déclarai en bonne santé et souhaitai une bonne journée à elle et son père. Son parfum tournait autour de moi comme un halo et je me sentais étourdi. Comme un vampire nouveau-né, mais au lieu de convoiter du sang, je convoitai Bella. Je tournai au coin de couloir et la regardai. Elle me fixait. Mon sang déjà froid devint aussi gelé que l'Arctique. Je me sentis effrayé et partit rapidement.
Je me rendais à mon bureau lorsque je vis Rosalie et Edward debout au milieu du couloir. Je vins rapidement à eux et leur intimai d'être plus discrets. J'étais énervé de ne pas m'être rendu compte de leur présence mais je ne faisais alors attention à personne sauf à Bella. Si quelqu'un avait entendu leur conversation, il aurait pensé que mes enfants étaient des tueurs de sang-froid… enfin, ils auraient pensé ça de Rosalie. Edward était compatissant, comme toujours, mais s'il n'avait pas eu d'intérêt pour elle, il l'aurait probablement laissé mourir comme elle aurait dû l'être.
Soudain, je sentis une odeur de pluie. Je levai les yeux et là se tenait Bella Swan dans toute sa gloire. Elle avait l'air choqué. Nos yeux se sont rencontrés et je me sentis tomber dans ses prunelles. J'étais heureux qu'Edward ne prêtât pas attention à mes pensées pour le moment. Réalisant à quel point Rosalie devait avoir l'air horrible, je la coupai rapidement. Ils regardèrent tous les deux Bella.
Elle baissa les yeux, comme si elle était embarrassée et dit « J'aimerais parler à Edward un moment. » Je ressentis une douleur dans mon cœur mort depuis si longtemps. Elle désirait Edward. Pas moi. Je renvoyai rapidement Rosalie à la maison.
« Rosalie, attends que nous soyons à la maison pour reparler de cette façon » la réprimandai-je tandis que je me dirigeai vers mon bureau « Si quelqu'un t'avait entendu… »
« Papa » commença Rosalie mais je l'interrompis « Pas ici, Rosalie. Attends que nous soyons chez nous. » J'ouvris la porte de mon bureau et la fis entrer « Reste ici jusqu'à ce que j'envoie Edward te rejoindre. Ensuite, rentre à la maison. » Elle ouvrit la bouche pour protester, mais je lui lançai un regard sévère. Elle ferma la bouche et je partis rapidement. Je ne voulais pas laisser Bella seule avec un Edward en colère. Il s'était déjà plaint de l'odeur de son sang. Sa colère était apparente.
Je tournai au coin du couloir juste à temps pour voir Bella faire un pas en arrière et dire « Je n'allai le dire à personne. Je voulais juste savoir. » Et tout à coup, elle m'aperçut.
Je posai ma main sur l'épaule d'Edward et dit « Tu devrais aller retrouver Rosalie et rentrer à la maison. »
Edward parut sur le point d'objecter quelque chose quand je dis « Edward. À la maison, maintenant. »
Je contemplais le visage de Bella pendant qu'Edward lui lançait un dernier regard et s'en allait comme un adolescent. Il avait plus de quatre-vingt dix ans. Je me forçai à ne pas froncer les sourcils. Je regardai Bella qui le regardait s'en aller et ne pus m'empêcher de me sentir un peu contrarié. Je me raclai la gorge pour gagner son attention qui se portait sur mon fils et demandai « Tu ne vas pas laisser passer ce mensonge, n'est-ce pas ? » Je pouvais dire qu'elle était têtue. Et j'aimai ça.
« Non » répondit-elle avec un hochement de tête et un sourire d'excuse. Je souris en retour et fis quelque chose de réellement stupide. Je me penchais vers elle. C'était juste qu'elle sentait si bon, et que quand elle était en colère, j'aurai pu jurer avoir senti un crépitement de lumière. Alors que je me penchai, son odeur m'enveloppa. J'approchai mes lèvres de l'oreille de Bella et l'odeur se changea en autre chose. Cette chose menaçait de détruire mon self-control si durement gagné et de ne jamais me le rendre. Je sentis comme un éclair de lumière me frapper et je réalisai que je désirai Bella Swan. Maudite arôme!
Pour couvrir mon erreur, je murmurai « Bonne chasse, Bella. » Je reculai et souris. Je la vis frissonner et espérai que ce n'était pas dû à mon absence de chaleur corporelle. Et me sentant de nouveau conscient de la situation, je dis « Bonne journée, Bella. »
Je sentis son regard sur moi, alors que je m'en allai. Je m'entendis murmurer « Maudit parfait odorat ». Ça allait être une longue journée.
Bella POV
Charlie et moi sommes tranquillement rentrés à la maison. Il n'a pas arrêté de me lancer des regards étranges et je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'il avait à l'esprit. Enfin, nous arrivâmes à la maison et il arrêta la voiture, mais ne fit aucun mouvement pour en sortir. Charlie me regarda et dit « Je suis tellement heureux que tu ailles bien, Bella. »
Je fis un petit câlin mon père « Tout va bien », je tendis mon bras « Tu vois, aucun mal. »
Charlie rit et sortit de la voiture. Nous entrâmes dans la maison lorsque Charlie me demanda quelque chose qui me prit de court « Étais-tu en train de flirter avec le Docteur Cullen ? » Je m'arrêtai dans les escaliers et failli trébucher alors que je me tournai vers lui. Je bégayai « N…N…N…Non. »
Charlie me lança un regard et je me sentis comme un cerf pris au piège de phares. Oh mon Dieu, j'espère que le docteur Cullen ne l'avait pas remarqué.
« Ne mens pas, Bella. » m'intima Charlie en croisant les bras. « Tu sais que tu es mauvaise à ce jeu là. » Je regardai autour de moi, espérant trouver une issue, mais il n'y en avait pas. Charlie continua me faisant me sentir quinze centimètres de moins. « Il est marié, tu sais. »
« Papa » mais je craquai et rougis comme un tomate « Et alors, qu'est ce que ça peut faire si j'étais en train de flirter ! Ça n'a pas d'importance. Ce n'était pas comme s'il m'avait répondu. »
Charlie haussa les sourcils « Tu ne penses quand même pas qu'il n'arrêtait pas de sourire, comme toi, pour rien, non ? »
« Okay » répliquai-je en levant les mains « je vais dans ma chambre. »
Je me retournai et sprintai sur les quelques dernières marches. Mauvaise idée, mais je n'avais pas envie d'entendre mon père fou. J'entrai dans ma chambre et me laissai tomber sur mon lit. Je me lamentais. Le docteur Carlisle Cullen devait être le plus bel homme vivant. Il était encore plus beau qu'Edward. Secouant la tête, je fis mes devoirs et envoyai un mail à ma mère. Je criai un « bonne nuit » à mon père et me préparai à dormir. Couchée dans mon lit, mon esprit dériva jusqu'à penser à Carlisle avant de m'endormir.
Ce fut la première nuit où je rêvais de Carlisle Cullen.
Carlisle POV
J'avais pensé à Bella toute la journée. Je ne pouvais pas la faire sortir de mon esprit. Son odeur, son rire, son sourire et ses yeux me hantaient. Heureusement, je peux penser à autre chose en travaillant. Trois siècles de vie peuvent donner certaines capacités utiles.
La fin de mon service arriva enfin. J'ignorai une autre avance de l'infirmière en chef et courut presque jusqu'à la porte. Pendant que je conduisais, sa voix me hâtait. Elle était chaude et douce. Délicieuse. Je frissonnai et essayai de penser à autre chose. La route, les oiseaux, le Montana, l'Alaska, Esmé, n'importe quoi ! Rien n'a marché. J'allumai la radio et essayai de me perdre dans la terrible musique rock qui brayait de mes enceintes. Mince ! Ses yeux étaient braqués sur moi. Je glissai un CD et réessayai de m'oublier dans la musique. C'était un CD d'Alice. J'écoutai la musique et constatai que ça ne faisait qu'empirer les choses.
Je regardai alentour et vit que j'arrivais devant l'allée de chez nous. Je ne pouvais laisser Edward entendre mes pensées. Avec tout le pouvoir possible, je fermai la partie de mon esprit qui pensait à Bella et commençai à penser à la maison. Il y avait sûrement quelque réparation à faire. Il y avait toujours quelque chose à réparer.
Je sortis de la voiture, et entrai dans la maison. Esmé m'attendait à la porte et m'enlaça étroitement. Soudain, je fus frappé par une réflexion : je pensais à une autre femme alors que j'étais encore marié ! J'étais le pire des mufles. Elle se dégagea et me demanda « Carlisle, il y a quelque chose qui ne va pas, tu sembles tendu. »
« Rien dont tu n'aies déjà entendu parler, je suis sûr » répondis-je avec un sourire. Je baissai les yeux sur mon alliance et me demandai pourquoi nous étions encore mariés. Nous n'agissions même plus comme un couple marié. Nous savions tous les deux que c'était fini. Nous n'étions pas des âmes sœurs, juste des âmes trop seules qui ne pouvaient plus se mentir à elles-mêmes.
« Oui » répondit Esmé, tenant ma main, celle avec l'alliance. Cela me hantait. « Je sors courir un peu. » répondis-je. J'avais entendu Edward dans la pièce d'à côté et avait réalisé que mes pensées n'étaient pas assez fermées. J'étais parti avant qu'Esmé ait pu dire un mot.
Ce fut la première nuit où j'évitai ma famille à cause de Bella Swan.
