En amour rien n'est impossible, sois patient, parfois indifférent, et l'impossible devient possible
Chapitre 1
Collège de Poudlard 1998
Les cours venaient de se terminer, et les derniers élèves avaient enfin désertés sa classe.
'Maudits cornichons sur pattes !' L'homme au visage émacié passa la main dans ses cheveux mi long gras.
Le week-end allait enfin débuter.
' Béni soit les congés', pensa t-il soulagé. Il avait décidé de se rendre à Prés au Lard, le village côtoyant le collège. Il était très rare qu'il sorte du château, sauf lorsqu'il était appelé par le Seigneur des Ténèbres. Mais là c'était urgent ! C'était même exceptionnel ! Il était en manque, c'était un fait indéniable ! Il n'était qu'un être humain après tout, et lui aussi avait ses faiblesses. Bien sûr, ô grand jamais, il ne les aurait dévoilé à qui que ce soit ! C'était tout simplement impensable, inimaginable. Après avoir pris le tas de copies du dernier devoir trimestriel, il sortit à son tour de la classe pour se rendre directement à ses quartiers, et préparer son départ, car il ne reviendrait pas avant dimanche soir. Il trembla d'excitation à la pensée de ce qui l'attendait. C'était toujours comme cela lorsqu'il était en manque ! Il n'était qu'un simple être humain après tout.
Une fois qu'il fut arrivé dans ses appartements, il prit un petit sac noir posé sur la table d'entrée. C'est avec urgence qu'il prépara quelques affaires, pour reprendre ensuite la direction des couloirs, sans toutefois oublier les fameuses copies. Il les corrigerait là-bas, et si il était trop occupé, il le ferait en revenant. Après tout vu ce que ces idiots comprenaient en potions, cela serait vite réglé ! Il aurait certainement le choix entre mettre un A pour les meilleurs ou un T pour les plus nuls, c'est qu'il y en avait ! Ne serait-ce que cet idiot de Potter !
Il croisa sur son chemin quelques professeurs qu'il envoya promener, mais il se fit un réel cadeau lorsqu'il tomba sur quelques Gryffondors :
« Finnigan, 10 points en moins pour déranger la bonne circulation des couloirs. Pareils pour vous Miss Weasley. »
Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire plein de malveillance, il venait d'apercevoir une proie de choix. A l'autre bout, Neville Londubat se dépêchait pour ne pas le croiser. Poussé dans un élan de pur sadisme, Rogue allongea le pas, et fut bientôt à sa hauteur. Neville qui n'avait pas entendu son professeur arriver derrière lui, se retourna violemment et... percuta brutalement le maître des potions de Poudlard. Ginny et Seamus retinrent leur souffle, attendant la sanction qui n'allait pas tarder à tomber. Severus attendit, quelques fractions de secondes, délibérément, pour faire monter la tension du garçon et :
« Londubat, votre stupidité abyssale n'a d'égale que... celle de votre crapaud. »
Rogue ponctua sa phrase par un regard noir, qui fit trembler encore plus le pauvre adolescent. Ce n'était un secret pour personne que Neville nourrissait une peur bleue envers le professeur Rogue.
« Votre manque de tact vous coûtera 10 points de moins pour votre maison. »
Sans plus de mot, l'homme laissa ses élèves estomaqués par tant d'injustice. Lui se sentait planer ! C'en était presque jouissif. Mentalement il compta : 30 points en moins pour ces idiots de Gryffondors. Mais pourquoi tant de haine ?
Parce que... c'était son seul plaisir dans cette maudite école, que de retirer des points à la maison qu'il détestait le plus au monde !
Le chemin jusqu'à Prés au Lard fut assez rapide
Le maître des potions vérifia bien que personne ne l'avait vu partir, et surtout suivit, sait-on jamais. Une fois qu'il fut sûr d'être seul, il s'engagea dans une ruelle peu connue des sorciers, voire pas du tout des élèves de Poudlard. Même les jumeaux Weasley ne devaient très certainement pas la connaître ! Encore quelques pas et il serait enfin arrivé ! Son coeur s'emballa à l'idée de ce qu'il allait vivre durant ses deux jours de vacances.
Enfin l'établissement qu'il recherchait fut en vu.
Il était de taille moyenne, et semblait avoir traversé les âges. Au premier abord rien ne semblait désigner ce pour quoi il avait été conçu. Jusqu'à ce que l'homme habillé tout de noir n'y pénètre.
A l'intérieur, des tentures rouge sang couvraient les murs, et des candélabres trônaient un peu partout sur des guéridons, où bien encore accrochés aux murs. Des hommes et des femmes discutaient librement de tout et de rien. Tout aurait pu sembler normal si les femmes n'étaient pas vêtues de simple sous vêtements... enfin simple, ils étaient tout de même très équivoques, voir aguichants. De plus les messieurs ici présents ne se contentaient pas de tenir la conversation aux filles, ils pouvaient aussi les emmener à l'étage pour faire plus ample... beaucoup plus ample connaissance.
A n'en pas douter, il s'agissait bien d'une maison de passe.
Severus Rogue savait qu'il n'était pas beau, il se savait même franchement laid avec ses cheveux gras qui pendaient lamentablement sur ses maigres épaules, ou encore son nez crochu, sans parler de son teint cireux. Rien, n'aurait pu éveiller le désir des femmes, et encore moins celui des hommes. Il n'avait jamais connu de relation amoureuse depuis au moins son adolescence... ce qui remontait à loin !
Un jour, alors qu'il broyait du noir, son ami Lucius Malefoy l'avait emmené ici dans l'espoir qu'il y jette sa gourme !
Après beaucoup d'hésitations, il avait fini par obtempérer. Depuis il y allait régulièrement.
Ici, personne ne le jugeait pour son physique, les filles de petites vertus, pour quelques Gallions étaient prêtes à accepter ses moindres désirs, ses moindres caprices, ses moindres fantasmes. C'était tout ce dont il avait besoin. Il n'avait jamais recherché plus que ce qu'il n'obtenait, et c'était tout à fait suffisant. Qu'aurait-il fait d'une femme à aimer ? Et elle, qu'y aurait-elle gagné ? Rien, sinon le danger que sa condition d'agent double lui amenait. Sans parler d'inquiétude... très peu pour lui. Il était bien mieux seul.
Arriva à sa rencontre, la directrice de la maison : Madame Sophia. Elle était encore très belle malgré son âge : ses cheveux roux lui tombaient en cascade sur le dos, et elle était habillée avec goût et distinction. Severus devait reconnaître qu'elle n'avait rien d'une vulgaire maquerelle. Madame Sophia s'était toujours fait un devoir d'offrir à ses clients un service de qualité ! Il y avait bien assez de prostituées dans les rues. Ce n'est pas ce qu'elle recherchait en offrant ses services avec son club : ses filles avaient de la culture et étaient élégantes. Elles travaillaient chez elle par choix professionnel, et non par contrainte due à la pauvreté. Et de cela, Madame Sophia en était très fière. C'est donc avec un grand sourire chaleureux qu'elle l'accueilli.
« Bonjour mon cher Severus ! »
Il hocha la tête en signe de salutation. Il n'avait pas besoin de parler pour lui faire comprendre qu'il n'était pas venu ici par politesse.
« Allons, allons, lui dit-elle tout en lui prenant le bras et en l'entraînant dans les couloirs. Je vous ai trouvé la perle rare mon ami ! Elle est belle à damner un saint et encore vierge ! Un vrai bijou ! »
Il déglutit ! En 20 ans qu'il fréquentait son établissement, la tenancière ne lui avait jamais proposé ce genre de fille.
Elle devina sa gêne.
« Ne vous en faites donc pas mon chou. Elle fera tout ce que vous voulez ! Même si elle n'a jamais été déflorée, je vous assure qu'elle a déjà de l'expérience en la matière. Elle se prêtera au moindres de vos envies ! », termina-t-elle en lui lançant un léger clin d'œil.
A cela, il n'en doutait pas, elle n'aimait pas les mijaurées et n'en n'aurait jamais acceptée une dans sa maison ! Aucun souci.
« Bien, dit-elle, une fois qu'ils furent arrivés sur le pas de la porte. Je vous souhaite une très bonne soirée mon ami. » Sur ce, elle se détourna de lui dans un tourbillon de soi et de dentelles en ondulant du bassin jusqu'à l'escalier qui la ramènerait au hall d'entrée.
Severus haussa un sourcil pensif. Il avait déjà eu le privilège d'une nuit avec elle, voilà bien des années auparavant, mais il savait d'expérience qu'elle ne couchait pratiquement jamais avec l'un des clients de son établissement. Hors, il reconnaissait cette démarche, et ces sous vêtement aguicheurs : un personnage de marque l'attendait vraisemblablement.
Reportant son attention sur la porte, il exhala l'air qui se comprimait dans ses poumons. Pour une raison tout à fait inconnue de lui, une légère appréhension s'était glissée dans sa tête. Une vierge ! Etait-ce raisonnable ? Après tout quel mal cela pouvait-il faire ? Aucun ! Un léger rictus se dessina sur ses lèvres. Il se souvenait de la fois où il était revenu un an après être devenu maître des potions au collège de Poudlard. Il avait eu des sueurs froides à s'imaginer rentrer dans la pièce ou l'une de ses anciennes étudiantes l'attendraient. Quelles idioties ! Chassant ces idées saugrenues de son esprit, il ouvrit la porte en bois d'un geste sûr.
Il entra très lentement dans la chambre, savourant ce qu'il allait y découvrir. Son angoisse s'était envolée. Il trouva la pièce plongée dans la pénombre. Sur le lit l'attendait, étendue, une jeune femme en sous vêtements suggestifs. Malheureusement, l'obscurité ne lui laissait pas grand-chose à voir. Il sortit alors sa baguette pour y remédier.
« Lumos ! »
La chambre se teinta d'une douce lueur jaunâtre .Quelques bougies allumées ne serait pas plus mal pour la suite des évènements, et puis il avait toujours aimé voir ce qui se passait.
Appréciant la personne allongée, il s'accorda à penser que Madame Sophia avait raison de se vanter de sa dernière trouvaille : le corps de sa future partenaire était magnifique. Ses cheveux détachés étaient étalés sur les oreillers de satin, sa bouche peinte en rouge était pulpeuse, et son nez était petit et mignon. Comme il l'avait demandé plus tôt, elle avait les yeux bandés par un long tissu opaque, attaché derrière la tête. Elle ne pourrait le dévisager, et lui ne lirait pas le dégoût dans son regard. C'était mieux comme cela. Il n'aimait pas se montrer.
Il s'assit sur le lit et caressa doucement l'ovale de son visage, puis sa main descendit jusqu'au creux, entre le cou et les épaules. Elle eu un léger frisson, et ses lèvres s'entrouvrirent doucement. Il se pencha pour y déposer un tendre baiser. A son haleine, il comprit que la demoiselle avait bu de l'alcool. Il arqua un sourcil. Pourquoi avait-elle eu besoin de se saouler pour coucher avec lui ? Un léger doute s'insinua dans son esprit mais fut vite chassé. Elle ne pouvait savoir qui il était. Ce n'était donc pas à cause de lui. Sans doute avait-elle peur et avait-elle décidé de prendre une remontant pour se donner le courage d'aller jusqu'au bout. Une chose néanmoins était certaine, c'est qu'il n'aurait aucune pitié pour elle. Elle faisait ce travail de son plein gré, et lui était ici pour son plaisir.
Elle passa la langue sur ses lèvres en une invite plus qu'explicite. Sans doute par inadvertance, sans doute ne s'en était-elle pas rendu compte, mais cela l'excita. Sans plus attendre, il s'empara cette fois avidement de cette bouche offerte à tous ses désirs, et de sa langue il câlina celle de sa compagne. Le baiser lui sembla durer une éternité. Il en profita pour enfuir ses doigts dans la chevelure de la jeune femme, puis redescendit lentement vers sa poitrine. D'un geste sûr il lui enleva son soutien gorge dans la foulée. Il l'admira le souffle court.
Haletante la jeune femme se cramponna alors à ses épaules pour ne pas tomber. Elle eu un petit hoquet de surprise quand il entama ce pourquoi il était venu.
Elle avait peur, elle se sentait désemparée. N'allait-elle pas commettre une bêtise ? Que lui avait-il pris de venir en ce lieu de débauche ? Oui, elle avait peur mais... en même temps elle était très curieuse. Refoulant au loin sa bonne conscience qui lui disait qu'un autre moyen lui coûterait très certainement mois cher, elle anticipa ce que l'inconnu s'apprêtait à lui faire.
Lorsqu'elle était arrivée en fin de journée la femme qui tenait l'établissement lui avait annoncée qu'elle avait un très bon client pour elle.
« Tu verras il est très gentil et il ne te fera pas de mal mais... il a une simple lubie. »
« Laquelle ? » demanda-t-elle.
« Il veut que tes yeux soient bandés par un foulard opaque. Il déteste que les femmes le regardent. »
En apprenant cela un long frisson d'appréhension avait traversé sa colonne vertébrale.
« Ce sera mieux la prochaine fois, » lui dit t-il encore essoufflé par l'exercice.
« Oui, je l'espère... mais...avec vous j'ai toute confiance. », s'empressa t'elle de rajouter, se rappelant qu'elle n'avait pas à le contredire.
Malgré son bien être, une partie de l'esprit de Severus était soucieux. Pourquoi ? La voix de sa maîtresse lui semblait vraiment très familière. Il était sûr de l'avoir déjà entendu quelque part. Mais où ? Un horrible doute s'empara de lui et il se leva brusquement de la couche où ils reposaient tous les deux.
Il la regarda attentivement. Il plissa les yeux et essaya de voir ou il aurait pu la voir. Ses cheveux bruns indisciplinés lui rappelaient ceux d'une lionne, sa bouche qui avait perdu toute trace de rouge à lèvre était pulpeuse et ses lèvres dessinaient une moue légèrement arrogante.
Par Merlin ce n'était pas possible. Pas possible ! Mais il venait de comprendre où il avait déjà entendu cette voix où il avait déjà cru voir cette silhouette... Ces cheveux que rien ne pouvait dompter.
Sans plus attendre il lui arracha le masque qui lui couvrait encore le visage et les yeux.
Il tituba sous le choc de la révélation.
Elle même sembla surprise par ce qu'elle découvrit. Surprise et apeurée, d'une frayeur réelle. Qu'avait-elle fait !?
Qu'avait-il fait ?!
« Pro... Professeur !? «
La terrible vérité s'insinua dans son esprit encore engourdi.
Il venait de coucher avec une de ses élèves. Et quelle élève !
« Je... »
« Taisez-vous imprudente ! Idiote ! »
Il fulminait littéralement de rage ! Il allait la tuer c'était clair.
Mais avant il fallait qu'il sache.
« Pourrait-on savoir ce que vous fichez ici dans cette maison de passe Miss Granger ? »
Cruelle réalité il se retrouvait là nu en face d'une élève pas plus habillée que lui, qu'il exécrait plus que tout ! Et comble de l'ironie, il lui avait fait l'amour, et il avait aimé ça. Oui, et s'il était sincère avec lui même il devait s'avouer qu'avant elle, aucune femme ne lui avait fait ressentir ce qu'il avait vécu avec cette gamine.
Un muscle tiqua sur sa joue. Elle s'était moquée de lui ! Il allait se venger et sa vengeance serait terrible. On ne jouait pas avec Severus Rogue et elle allait l'apprendre à ses dépends.
Il la regarda froidement et un sourire carnassier se peignit sur son visage blême. Oh oui il allait lui faire payer tout cela il y veillerait.
Pauvre Hermione ! Elle s'était retrouvée ici contrainte et forcée. Si elle avait eu le choix elle serait partit le week-end étudier dans la bibliothèque du château. Au lieu de cela elle était ici dans cet immonde endroit de fornication ou elle devait travailler pendant ses deux jours de libre. Elle avait appréciée son inconnu tendre et prévenant. Lorsqu'il lui avait retiré son masque elle avait été impatiente de voir son visage persuadée qu'elle l'aimerait ! Et comment pouvait t'elle l'aimer puisqu 'il s'agissait de son redoutable professeur de potions. Un frisson d'angoisse lui parcourue l'échine. Qu'allait t-elle devenir ?
Elle était prise au piège car ni lui ni elle ne pouvait en référer au directeur de Poudlard car cela signifierait le renvoi pour eux deux. Alors qui était le plus à déplorer dans cette histoire ? Lui ou elle ?
Elle, en était certaine. Elle n'était plus vierge et même si elle allait se plaindre elle se ferait virer aussi.
Alors ?
Son destin était entre les mains de son bourreau, à présent : Severus Rogue.
« Qu'allons nous faire maintenant ?, » se risqua t'elle à demander.
« Vous verrez Granger, vous verrez. »
Il se drapa dans sa cape tout en la jaugeant, lui debout démesurément imposant, elle encore nue et étendue dans ce lit qui la rendait totalement vulnérable.
Cela ne présageait rien de bon, elle s'en doutait
