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Donc voilà. Mon premier OS. Relativement court. Mais intense. En tout cas,j'espère. En ce soir de début de vacances, avec cette chaleur étouffante, je me sens mélancolique. J'avais besoin d'écrire. Vraiment besoin. Et c'est la douleur qui a pris possession de mon cerveau, de mes mains, et de cette page blanche. Je suis plutôt fière de moi, ce qui est étonnant.

J'espère avoir fait passer des choses avec ces quelques centaines de mots. Quelque que chose de douloureux, mais aussi de beau en quelque sorte...

Disclaimer : Aucun des personnages d'Harry Potter ne m'appartient. Tout est la propriété de la talentueuse Mrs. Rowling. (sauf le fil directeur de cet OS)

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Bonne lecture.

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Sur cette rue pavée...

L'orage grondait au dessus de moi. Des éclairs illuminaient le ciel. Et la pluie tombait. Fort, très fort.

Mes vêtements me collaient à la peau. Mais je ne m'en souciais pas. Peu m'importait. Puisqu'en réalité, je ne sentais rien. Ni ce tissu contre ma peau, ni cette eau sur mon visage.

Rien.

Mais j'étais vivante. Un corps sans âme peut être. Non, c'est faux. Un corps vide de tout âme est un corps soumis au baiser d'un Détraqueur. Mutilée, voilà le mot qui conviendrait. Blessée, amputée, massacrée.

Aussi.

Je me souviens d'avoir eu envie de tout arrêter. D'en finir. Simplement. Plus aucune peine. Juste la libération. Mais, lorsque cette arme moldue s'est retrouvée contre ma tempe, j'ai réalisé. Je n'avais pas le droit. Pas le droit d'être faible.

Pas de cette manière.

Puis je me suis mise à rire. D'un rire fou et incontrôlable. Avant de tomber, genoux à terre. Misérable. Je t'avais promis. Mais je n'ai pas tenu. Les larmes longtemps retenues se sont échappées. Je suis tellement désolée, si tu savais. Je ne suis pas forte. Pas sans toi.

J'étais simplement emplie de désespoir. Mon point s'est fracassé sur le mur de pierre. Mes os avec. Désespoir je disais. La douleur des os brisés remontait le long de mon bras. Purificatrice. Mais malsaine.

J'étais bien loin de l'image que je me devais de donner. Forte, courageuse, mordante. La guerrière que tout le monde croyait que j'étais. Et qui avait fait partie de moi.

Avant.

Avant que tu m'avilisses. Que je devienne dépendante. Dépendante de ton corps. De toi. De l'interdit.

Mais je n'avais que des souvenirs. De ta peau pale sous mes doigts, de ton souffle se mêlant au mien, de la douceur de tes lèvres, de nos corps s'unissant. Ces images qui étaient mon bien le plus précieux. Bien plus que les mots que nous nous ne sommes jamais dit. Et cela me suffisait.

Sous cette pluie harassante, ces souvenirs me suffisaient. Mais j'étais idiote. Idiote avec cette arme à feu à la main. Idiote avec le point en sang.

Mais, maintenant, tout est différent. Parce que j'ai compris. Deux semaines après cet incident, j'ai compris. Compris ce qui me manquait. Ce que je devais faire avant de reprendre le combat qu'était ma vie. Je dois te le dire. Te dire que je te déteste toujours autant, que ta mort n'a fait qu'amplifier ma haine envers toi. Toi et tes idéaux. Ta suffisance, ta froideur.

Mais ce n'est pas tout. Je dois te dire ce que tu ne pourras jamais me dire. Et que tu ne m'aurais jamais dit. Par fierté.

« Je t'aime. »

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Nous sommes à la tombée de la nuit. Dans une ruelle sombre de l'Allée des Embrumes. Une jeune femme, emmitouflée dans une cape sombre, se tient là, immobile, les yeux rivés au sol. Hermione Granger avait pris le risque de revenir ici. Un endroit où elle pourrait si facilement se faire tuer par des Mangemorts. Mais elle est là. A te dire qu'elle t'aime. Toi, son éternel ennemi. Sang Pur, lâche et Mangemort.

Elle reste encore quelques secondes de plus. Puis elle part. Apaisée. Elle t'a dit au revoir. Toi qui a perdu la vie sur cette rue pavée.

Toi, Draco Malfoy.