Journal d'une Dragon céleste.

Et bien... comme je le disais dans le résumé, les dragons célestes (et on comprend parfaitement pourquoi) ne sont pas appréciés dans l'univers de One Piece... Alors j'ai décidé d'innover. Après tout, cela ne vous plaira peut-être pas (dîtes-le moi dans ce cas!), mais c'est une histoire qui me tiens à cœur.

Ce qui m'intéresse, c'est avant tout de raconter comment ils vivent, leurs codes de conduite, leurs visions du monde, et cela à travers les yeux de mon personnage, Katsumi.

Pour vous situer, je dirai que l'histoire se passe 19 ans après la mort de Gold Roger... (Sachant qu'au moment où Luffy prend la mer, il y a 22 ans qu'il n'est plus de ce monde...)

Evidemment, l'univers dans lequel évoluent les personnages et une partie d'entre eux ne sont pas à moi mais bien à Eichiro Oda (même si j'aimerai bien qu'il m'en prête certains de temps en temps...)

Bonne lecture!


Chapitre I: 1er Janvier de l'année XXXX. 5h30

Voilà une année de fini, et une qui commence !

Mon oncle m'a offert une nouvelle esclave pour le nouvel an. C'est une humaine de mon âge, avec de beaux cheveux blond vénitiens et des yeux bleus. Mon oncle m'a dit qu'en ce moment, il était dur de trouver des jeunes filles d'aussi bonne qualité. J'étais vraiment folle de joie et la fille de Sire Rosward, la princesse Sharlia, m'a regardée d'un œil mauvais. Elle, elle n'a eu qu'un collier (son père est furieux qu'elle ait utilisé un de ses esclaves pour se rendre en ville, sans autorisation. Je ne sais vraiment pas comment elle fait pour les user aussi vite, elle l'a tué en deux heures!).

De même, ma tante m'a offert ce cahier pour, je cite : « avoir un confident à qui raconter ce que je ne peux dire aux autres par soucis de bienséance ». Après tout, pourquoi pas? Ma tante, bien qu'elle soit issue de la petite noblesse, a beaucoup de bon sens, et je l'aime bien.

Enfin, jusqu'à la limite imposée par mon rang supérieur au sien, bien sûr.

Elle m'a aussi dit que les jeunes filles de la plèbe qui ont mon âge donnaient des noms à leurs cahiers et qu'elles écrivaient « tu ». Je trouve cela étrange, mais pourquoi ne pas essayer ?

Mais au lieu d'inventer un ami imaginaire comme le font les moins que rien, je vais plutôt t'écrire, Mère.

Au cas où tu ne te souviendrais pas de moi, je vais tout de même me présenter.

Je suis Lady Katsumi, 17 ans depuis deux mois, la nièce de Sire Blackmind, l'un des Dragons Célestes les plus respectés par le Gouvernement mondial. Ma tante Mikako est sa seconde épouse.

En effet, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais les Dragons célestes doivent toujours prendre en première épouse une des leurs pour garantir la préservation de notre sang, mais ensuite ils peuvent choisir à leur convenance des concubines. Mon oncle, lui, a répudié sa femme qui était stérile et a préféré épouser une de ses concubines qui attendait un enfant. Je ne me souviens pas de ma première tante, mis à part ses hurlements de protestation quand il l'avait jetée dehors.

En tout cas, il a maintenant trois beaux enfants, dont deux fils, qui sont sa grande fierté.

Tu dois te demander aussi pourquoi je me suis présentée en tant que « Lady » alors que je parlais précédemment d'une certaine « princesse» (Tu devrais le savoir, mais après tout, quand on meurt, se souvient-on de toute notre vie terrestre ?).

La raison est simple : elle est fiancée… et moi non. Pourtant, ma dot sera surement supérieure à la sienne, et je suis plus belle qu'elle!

Ici, tout fonctionne comme ça pour les femmes. Nous sommes soit des Ladys, soit des Princesses, qui sont les femmes mariées…. Ou sur le point de l'être. Je te laisse deviner dans quelle catégorie appartiennent les veuves et les divorcées ….

Mais je pense que la principale raison pour laquelle je ne suis toujours pas fiancée, c'est à cause de mon sang. Et oui, mon sang n'est pas aussi pur que celui de la princesse Sharlia !

Tu étais la sœur de mon oncle, et mon père était un sang-mêlé, le fils d'un dragon céleste et d'une femme de la bourgeoisie (elle ne faisait même pas partie de la petite noblesse). De plus, il vivait loin de Marijoa pour une raison obscure que l'on ne m'a jamais expliquée. Peut-être a-t-il été exilé pour avoir épousé cette femme issue de la plèbe?

En tout cas, vous êtes morts tous les deux. Mon père avant ma naissance et toi peu après.

Je ne vous ai jamais connus. Mais tu sais, Mère, je ne m'en plains pas. Vraiment, qui voudrait être la fille d'un exilé, d'un sang-mêlé? Je frémis rien qu'à la pensée de ce qu'aurait pu être ma vie si il n'était pas mort. Vivre loin de Marijoa et de ses fastes, sa vie facile ? Vivre parmi tous ces êtres inférieurs? Non merci, plutôt mourir! Je suis bien mieux chez mon oncle, qui manifeste tellement de bonté à mon égard.

Tu sais quelle est la seule chose qui me reste de vous ? C'est la photo officielle de votre mariage, où tu as l'air si abattue. En même temps, je te comprends, vivre en province doit être si monotone….

Enfin, la soirée du Nouvel An vient de se terminer et il est maintenant 5h30 du matin….. Je tombe de fatigue, vraiment!

Mais que de faste! Les fêtes organisées par la Princesse Katharina sont toujours des réussites. Toute la noblesse était là, dont mes amies Lady Yliona et la Princesse Iriss.

En tout cas, j'étais l'une des plus belles ce soir, mon oncle m'a ainsi complimentée à voix haute devant tout le monde! Pour la première fois!

Il faut dire que j'étais particulièrement en beauté ce soir: je portais une toute nouvelle robe crée spécialement pour moi, blanche en mousseline légèrement transparente brodée de fils d'argent, étonnamment simple (Mais tellement seyante sur moi! Par exemple, je suis certaine que la Princesse Sharlia n'aurait jamais pu entrer dedans, hahaha!), avec une lourde ceinture d'argent. Je portais de nombreux bijoux qui t'appartenais, ceux en perle et diamants, et mon oncle m'a offert pour l'occasion un diadème pour aller avec. Enfin, mes longs cheveux rouges avaient été savamment coiffés par l'un des meilleurs coiffeurs de Marijoa.

Tu t'en doutes, j'étais donc très sollicitée pendant le bal, ce qui explique que j'ai si mal aux pieds… On m'a beaucoup regardée et le fils ainé de Sire Charlos m'a même offert une rose!

Au fait, Mère, j'avais une question, qui restera sûrement sans réponse… Mes cheveux, pourquoi sont-ils rouges ? Personne dans la famille n'a les cheveux de cette couleur, alors comment est-ce possible. Ma….hum….. grand-mère (je suis dégoutée rien qu'à l'idée d'y penser.) ?

Mais cette question, comme tant d'autres, va rester sans réponses….

Et bien, où en étais-je ?

C'est vrai, que j'étais l'une des plus belles ce soir! Tu aurais vraiment été fière de moi, Mère.

La vieille Lady McKinley, la spécialiste en mariage, a même dit à ma tante que je ferai certainement un beau et ce, a-t-elle rajouté avec un petit sourire, très rapidement.

Je suis si heureuse! Et persuadée qu'elle parle de Sire Axel, le fils de Sire Artwood! Il est tellement beau et surtout, extrêmement riche! Au moins autant que mon oncle, ce qui fait de lui l'un des hommes les plus courtisés en ce moment.

Oh, mais j'ai tellement mal aux pieds! Et tellement sommeil! Je n'arrive même plus à tenir ma plume. Et mon esclave qui ne vient pas… J'en ai trois à mon service maintenant, alors l'une d'entre elle devrait être présente!

Enfin…. Tu ne dois plus avoir de soucis dans ce genre, Mère, là où tu es ?

Je te souhaite une bonne nuit, et à demain.

Ta fille, Katsumi.

La jeune femme ferma son cahier et le ferma avec la petite clé d'or qui pendait maintenant à son cou. Elle soupira une fois, montrant son énervement. L'une de ses esclaves avait intérêt à accourir, car si elle n'était pas là dans les cinq minutes suivantes, elle le lui ferait payer très cher!

Elle n'aimait pas attendre, oh non.

Elle se leva de la chaise confortable où elle était assise, puis chercha un endroit sur son bureau où ranger son journal intime. Après tout, ne dit-on pas que les esclaves, quand leurs maitres sont absents, en profitent pour fouiller la maison?

Remettant au lendemain ses recherches de cachettes, elle se planta devant sa glace, songeuse. Le miroir lui renvoyait une image d'elle-même extrêmement satisfaisante, alors pourquoi n'était-elle pas fiancée? Cette question l'obsédait, comme toutes les jeunes Dragons Célestes. Le rang de Princesse apportait de nombreux avantages, comme celui de dépenser leur argent comme bon leur semblait, et de se promener sans chaperons.

Elle observa de nouveau son image. Elle avait de long cheveux roux, presque rouges, ondulés qui lui arrivaient jusqu'à la taille. Des yeux bleus électriques, comme sa mère. Sa peau, curieusement, n'était pas blanche comme celle de toutes les jeunes filles riches de Marijoa. Elle conservait un certain hâle totalement incompréhensible, tout comme sa couleur de cheveux. Elle savait que les vieilles médisaient sur ses origines, mais elles ne le faisaient jamais devant elle, ce qui faisait qu'elle ne connaissait même pas les rumeurs.Mais qu'importe!, se disait-elle souvent.

Elle entendit un bruit de porte et l'une de ses esclave, la plus âgée, s'avancer vers elle.

- Pardonnez-moi, Maîtresse, pour mon inexcusable retard. J'étais en train de….

- Tais-toi, esclave! Cria la jeune femme, heureuse de pouvoir passer ses nerfs sur quelqu'un. Je n'en ai que faire de tes excuses, tu aurais dû être là! Mais je suis de bonne humeur ce soir, fit-elle en se calmant, au grand soulagement de la pauvre femme. Tu n'auras pas à manger demain, ce sera ta punition. Tu devrais me remercier de ma clémence….

- Oui, Maitresse, je vous remercie!

- Bien, maintenant aide-moi à me déshabiller, j'ai sommeil.

Elle était une bonne petite Dragon Céleste. Sûre d'elle et de ses charmes, arrogante, hautaine, frivole. Elle ne pensait qu'aux hommes, aux vêtements, à susciter la jalousie des autres, à la richesse.

Elle était comme les autres.

En se couchant, la jeune noble se dit qu'elle avait été un peu trop gentille avec son esclave…