Jour 1 : Exorde
La lune s'était élevée, éclairant cette nouvelle nuit qui débutait. Kanda revenait de son entraînement nocturne et s'était enfermé dans sa chambre afin de prendre une douche bien méritée. Il avait retiré de son corps, ses derniers draps1, il venait d'entrer dans la cabine de douche et une épaisse buée caressait la baie vitrée du cabinet, laissant deviner le corps, superbe dans sa nudité, de Kanda. 15 minutes plus tard, le jeune japonais sortait de cette forteresse aux vitres embuées pour s'arrêter devant le miroir triomphant au dessus de l'évier
Il se contempla sous toutes les coutures, remarquant au passage chacune des petites cicatrices pâles qui léchaient sa peau nacrée, tous les petits grains de beauté brun foncé, si rare, qui mordaient sa chair. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à le trouver beau? Loin de là l'idée qu'il se trouve déplaisant à regarder, mais pas de là à en fouetter un chat. Était-ce ses longs cheveux d'encre qui lui balayait le creux des reins? Peut-être était-ce ses yeux bleu nuit, si profond et sombre qui refroidissaient son visage épuré. Ou encore, son corps, travaillé à la sueur de nombreuses heures d'entraînement intensives. Son charme restait un sombre mystère, même pour le principal protagoniste.
Perdu dans ses pensées, Kanda ne remarqua pas la forme qui s'était dessinée dans le miroir, un reflet flou de quelque chose qui se trouvait derrière lui, tout près de lui. Il se retourna sur lui-même, enroulant une serviette de bain à ses hanches et ce qu'il vit lui glaça le sang dans les veines.
Devant lui se trouvait une réplique miniature de sa personne. Un autre lui, les cheveux plus courts, arrivant aux épaules, le visage mal dégrossit par son jeune âge. Il devait faire 9 ans pas plus et il avait au moins 4 têtes de manches bleues, il se tenait là et il le fixait. Kanda était pétrifié, il ne savait pas quoi dire ou faire, était-ce le fruit de son manque de sommeil flagrant?
Salut, Kanda… Fit la jeune copie du japonais d'un ton neutre.
Tu...Tu n'es pas réel… Tenta de se rassurer le Nippon, toujours sous le choc.
Bien sûr que si je suis réel, tu me vois, comme moi je te vois, Kanda Répliqua l'enfant.
Baliverne! Tu n'existes pas!
Pourquoi es tu entêté ? Qui essaies-tu de convaincre Kanda, moi, ou toi?
La ferme! Tu n'existes pas, un point c'est tout, maintenant, laisse moi dormir! Cria Kanda en envoyant un oreiller dans la direction de son sosie qui disparut avant de recevoir le projectile dans le visage. Frustré, le japonais se coucha sur son lit, habillant son corps des fins draps de cotons blancs, et de peine et de misère, il réussit à se calmer suite aux évènements. Ses paupières se firent lourdes et avant de les fermer pour la nuit, il revit l'apparition, puis il s'endormit profondément.
Son sommeil fut agité, la nuit durant, il fit des cauchemars où il ressassait son passé douloureux. Il revoyait Alma, debout, entourer d'une marre de cadavres démembrés et ensanglantés, Il se voyait, s'écrouler sous diverses tortures, l'innocence transpercer de part en part son jeune corps.
1 Se dévêtir.
