Voilà une fic d'Harry Potter qui me trotte dans la tête depuis quelques temps.
J'espère que vous l'aimerez et n'hésitez pas à laisser un commentaire pour dire ce que vous en pensez.
Bien entendu, cet univers incroyable ne m'appartient et reste la propriété de J.K. Rowling. Laissons lui tous les mérites d'une telle saga :-)
Bonne lecture ^^
Gare de King Cross, le premier septembre.
Les gens se bousculaient malgré l'heure matinale. Chacun tentait dans ce flot ininterrompu de trouver son train. Généralement ils y arrivaient, non sans mal.
Parmi ces adultes agités et pressés formant un amalgame compact, une petite forme serpentait, se frayait calmement un chemin semblant hors des soucis de tous les gens qui l'entouraient. Patiemment il avançait, cherchant sans se dépêcher le quai voulut. Une fois arrivé sous le panneau du numéro neuf, il s'assit sur la grosse valise qu'il traînait depuis le début.
Il resta assis dessus en tailleur pendant une longue heure, se contentant d'observer la foule qui passait et repassait devant lui. Ce n'est que lorsque l'imposante horloge de la gare sonna dix heures qu'il bougea. Une boule blanche qu'il avait gardé sur ses genoux jusque là remua de mécontentement, visiblement dérangée dans son sommeil. La petite forme s'excusa rapidement avant de prendre dans ses bras la-dite boule blanche qui reprit son somme.
De l'autre main il attrapa sa grosse valise, la traînant comme à son arrivé. Il n'alla cette fois pas très loin, juste à la barrière entre deux tourniquets, entre le quai neuf et dix. Jusqu'à maintenant personne ne l'avait remarqué et ce fut toujours le cas lorsqu'il disparut dans la pierre. La présence de cette petite forme était passée complètement inaperçue du côté moldu et ce fut également le cas du côté sorcier. De toute manière il n'y avait encore personne sur le quai 9 3/4 pour remarquer cet arrivant.
Le Poudlard Express venait à peine d'arriver en gare, prêt à accueillir les futurs élèves. Mais ceux-ci ne devaient arriver que plus tard. Profitant du calme, le tout premier arrivant se glissa discrètement dans le train aussi rouge que le manteau du père noël et s'installa dans un compartiment tout à l'arrière. Il tenta quelque fois de mettre sa valise dans le filet se trouvant au dessus de sa tête, mais il du vite renoncer, elle finit donc sous la banquette.
Cela fait, il s'installa plus confortablement sur la banquette, la boule blanche toujours serré contre lui. Il n'avait plus qu'à attendre le départ du train, prévu pour onze heure.
Déjà une demi-heure plus tard le quai commençait à se remplir de jeunes sorciers accompagnés de leurs familles. Les groupes se formaient rapidement chez les plus âgés qui ne perdaient pas une minute pour rentrer dans les wagons, réservant des compartiments pour ceux arrivant plus tard.
Parmi les habitués, ceux de premières années étaient plus perdu, cherchant quelqu'un de connu ou écoutant les dernières recommandations des parents. C'était le cas au bout du quai. Une famille ne cessait de donner maintes recommandations et conseil au plus jeune. Celui-ci croûlait sous les "n'oublie pas de te brosser les dents tous les jours" ou " ne va pas dans la forêt interdite" ou encore de nombreux " fais attention à toi", "ne te fais pas trop remarquer".
Au milieu de son grand-oncle et sa grande-tante se tenait Neville Londubat. Celui-ci écoutait tout bien sagement, ne voulant rien faire de travers pour sa première année à Poudlard, mais surtout il voulait rester avec eux le plus longtemps possible avant de devoir les quitter. Il ne connaissait personne vraiment, juste quelques personnes de vue puisqu'elles venaient également de vieilles familles sorcières en lien avec la sienne, mais c'était tout. Et puis il ne pouvait pas appeler ça des amis, c'était à peine si il les voyait une fois par an.
Alors c'était avec beaucoup d'appréhension qu'il regardait l'heure avancer beaucoup trop rapidement à son goût. Finalement, les paroles incessantes s'arrêtèrent pour souhaiter une dernière fois au revoir au petit dernier de la famille. L'oncle Algie s'avança, tenant dans ses mains une petite boite en bois percée de trous. Tout joyeux il la tendit à son neveu, l'incitant à l'ouvrir.
Celui-ci découvrit dans celle-ci un gros crapaud vert qui l'observait de ses yeux globuleux comme si il était la chose la plus inintéressante du monde.
- Merci oncle Algie, mais pourquoi ce crapaud?
- Pour te féliciter de ton entrée à Poudlard bien sûr! On a bien cru que tu n'y entrerais jamais, mais te voilà ici! On est tellement fier alors j'ai acheté Trevor comme cadeau de départ.
- Trevor?
- C'est comme ça qu'il s'appelle. Je ne sais pas trop à quoi il peut servir, mais je le trouvais sympa. Et puis de nous tous tu es celui qui se débrouille le mieux avec les animaux et les plantes alors tu lui trouvera sûrement une utilité.
- Encore merci.
- C'est avec plaisir! Allez file maintenant ou le train va partir sans toi.
Neville pâlit à cette idée, il savait qu'il en serait capable, trop prit par une conversation il pourrait ne même pas voir le train partir. Alors rapidement il embrassa son oncle et sa tante, les saluant une dernière fois. Mais alors qu'il allait monter à bord, un toussotement le retint. Il jura discrètement face à son empressement qui lui faisait oublier la personne la plus importante.
Rapidement il courut vers sa grand-mère, restée en retrait jusque là. Il la serra une dernière fois alors qu'elle lui ébouriffait les cheveux. Alors qu'ils se séparaient, elle l'embrassa sur le front avant de le pousser vers le train, lui faisant signe de se dépêcher.
Cette fois, sûr de ne rien avoir oublié (il avait vérifié sa valise une centaine de fois), il monta tout à l'arrière du train, la boite contenant Trevor dans sa main libre alors qu'avec l'autre il tentait de faire passer les marches à sa grosse valise. Les membres de sa famille soupirèrent en le voyant déjà avoir du mal alors que l'année n'avait même pas encore commencée.
Comme dernier cadeau, son oncle lança un sort sur la valise, la faisant flotter pour qu'elle rentre enfin dans le train. Et un deuxième sort la rendit beaucoup plus légère. Neville lui cria un dernier merci dans le chahut régnant sur le quai et pénétra enfin dans le Poudlard Express.
Mais à peine eut il posé un pied à l'intérieur que les problèmes commencèrent. Il trébucha sur une latte en bois qui dépassait, s'étalant de tout son long dans le couloir. Alors qu'il se relevait tant bien que mal, il se félicita d'être monté à la queue du train, aucun élève n'était dans cette partie et personne ne l'avait donc vu. Mais il eut à peine le temps de se réjouir de cette pensée qu'il remarqua que la boite de Trevor était tombée ouverte, laissant l'animal sauter vers la liberté.
En voulant courir après le batracien il faillit s'étaler une seconde fois, mais la peur de perdre son cadeau lui permit de tenir sur ses deux pieds. Il vit la bestiole rentrer dans le premier compartiment qu'il trouvait dont la porte était légèrement entrouverte. Neville s'y précipita, essayant de faire passer son épaisse valise allégée dans le petit couloir de train.
Quand il atteignit ce qui devait être le tout dernier compartiment, il ouvrit violemment la porte, croyant naïvement qu'ainsi il prendrait son crapaud par surprise, mais la seule personne qu'il prit par surprise ce fut l'occupant du compartiment. Celui-ci avait sursauté face à l'entrée plutôt fracassante de Neville. Se rendant compte de ce qu'il venait de faire, celui-ci rougit jusqu'aux oreilles et tenta d'expliquer la situation.
- Dé...Désolé... Mon crapaud c'est enfui et...il est entré ici... Désolé...
- Il n'y a pas de soucis, il est juste là.
Effectivement, Trevor venait de sauter sur la petite table et regardait de ses yeux torves la personne face à lui avec beaucoup d'intérêt. Celle-ci le prit dans ses mains, le manipulant calmement, pas dégoûté par le fait que ce qu'il tenait était un crapaud. Après quelques instants d'observations la personne sourit avant de le tendre à Neville.
- C'est plutôt moi qui dois m'excuser, j'attire les animaux, ce n'est pas la première fois que ça arrive.
Neville reprit son nouvel animal de compagnie et le plaça dans sa boite, déposant celle-ci sur un des sièges. L'autre occupant ami des animaux s'assit un peu plus correctement et désigna les autres.
- Tu as déjà une place quelque part?
- Non... Je n'ai pas vraiment eu le temps d'en chercher une... Et puis je ne connais personne ici.
- On est deux alors. Tu peux t'asseoir ici si tu veux, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes qui viennent jusqu'ici alors c'est tranquille.
- Merci beaucoup.
Neville tenta comme l'autre plus tôt de mettre sa valise dans le filet, mais celui-ci était trop haut alors elle se retrouva sous le siège, Trevor sur et l'étudiant du côté fenêtre. C'est quand tout fut installé que le train s'ébranla, direction Poudlard.
Maintenant qu'il était plus tranquille, Neville pu observer son futur collègue. Il n'y avait aucun doute que ce serait un élève de première année, il était assez petit, plus petit que lui et semblait avoir quelques années de moins. Ses cheveux étaient cachés dans un vieux béret gris complètement difforme et beaucoup trop grand tombant à l'arrière. Seul des mèches noires légèrement ondulées lui tombaient devant les yeux, les voilant presque entièrement.
Neville ne put déceler qu'un éclat vert furtif entre quelques mèches, mais rien de plus. Le visage de l'autre était fin et légèrement bronzé. Il portait un tee-shirt gris délavé beaucoup trop grand pour lui, les manches lui tombaient sur les mains, les cachant presque entièrement. Son pantalon n'était pas mieux, il semblait avoir été porté tellement de fois qu'il était tout effiloché au bas et devait sûrement traîner par terre lorsque l'enfant marchait. Ses chaussures étaient de vieilles tennis qui avaient du être noir un jour.
Le sorcier avait vite deviné que celui qu'il avait dérangé plus tôt venait sûrement d'une famille moldue et pas une ayant beaucoup de moyens visiblement. Mais ce n'était pas cela qui allait déranger le Londubat, il était peut-être un sang-pur, mais il avait été élevé dans un monde très ouvert qui prônait le respect peu importe la filiation et même le respect des créatures magiques. Ce qui était plutôt rare dans son milieu.
Après encore quelques instants d'observation il remarqua une boule blanche installée tout contre l'autre occupant du compartiment. Celle-ci commença à remuer et à se redresser. Neville fut impressionné par l'envergure de la chouette qui s'ébrouait en agitant ses imposantes ailes sur le siège d'à côté.
- Je te présente Hedwige, ma chouette.
- Moi tu connais déjà Trevor. Sinon, moi c'est Neville. Et tu es?
- Harry, heureux de te connaître. Tu es aussi en première année?
- Oui... J'espère que ça ira. Mais c'est la répartition qui m'inquiète... Tu connais?
Effectivement, avec une éducation moldue il y avait de quoi se poser la question, mais à sa plus grande surprise, Harry lui répondit qu'il était déjà au courant.
- Tu aimerais bien aller dans quelle maison Neville?
- Je ne sais pas, mais je ne veux pas aller à Serpentard, cette maison me fait trop peur. C'est de là que vienne tous les mages noirs, même Tu-Sais-Qui! En tout cas je ne suis pas assez intelligent que pour aller à Serdaigle, pas assez courageux pour Gryffondor. A mon avis je finirais à Poufsouffle. Ma grand-mère n'aimera pas mais bon... Je ne m'attends pas à mieux.
- C'est bien de savoir ses défauts Neville, mais il est bon de savoir qu'on a des qualités aussi. Ne te rabaisse pas autant.
- C'est gentil mais je ne me fais pas d'illusions. Et toi?
- Je ne sais pas. Pour moi toutes les maisons ont quelque chose d'intéressant et peuvent amener quelque chose. D'ailleurs c'est dommage qu'elles soient séparées. Enfin, on verra bien où on finira lors de la répartition. Ca ne sert à rien de s'inquiéter maintenant pour quelque chose qui n'arrivera que dans quelques heures. On n'est pas encore arrivé.
- Tu as raison.
Cette fois la glace brisée, ils discutèrent simplement, échangeant un peu sur tout et n'importe quoi, en apprenant vite plus l'un sur l'autre. Mais Neville remarqua vite que Harry s'ouvrait plus difficilement que lui, il parlait très peu de lui, évitant absolument le sujet. Malgré tout ils s'entendaient bien, se découvrant des points communs et pas mal de sujets de discussion.
Le trajet arrivait lentement à sa fin. Harry avait Hedwige, couchée sur le dos, sur ses genoux, les mains de son maître jouant avec ses serres, son bec le mordillant de temps en temps pour s'occuper. L'enfant la laissait faire, sachant que le temps était long pour elle. Neville les regardait faire, ses yeux dérivants de temps en temps vers son crapaud complètement amorphe.
- Tu as quand même de la chance d'avoir Hedwige, elle est plus... "vive" que Trevor.
- Je suis sûr que ton crapaud il n'est pas comme les autres... Si ton oncle l'a acheté dans une animalerie sorcière il y a des chances qu'il ait un petit plus. Ca arrive plus souvent qu'on ne le pense, mais les maitres sont incapables de trouver ce petit plus.
- Peut-être que Trevor est tout a fait normal aussi.
- Non, je sens qu'il est différent, maintenant tu devras trouver en quoi.
Un sifflement venant de la locomotive retentit. Tous les deux suspendirent leur conversation, sachant ce que cela voulait signifier. Ils ouvrirent leurs valises, sortant leurs robes de sorciers. Tous les deux en avaient de simples noires qu'ils enfilèrent rapidement. A peine eurent ils fait ça que le train s'arrêta, déversant son lot d'élèves.
Harry et Neville prirent leurs valises, Trevor trouva une place dans une poche, Hedwige s'installa sur l'épaule de son maître. Ils sortirent à leur tour, se retrouvant au milieu d'une foule impressionnante d'élèves. Tous les deux furent mal à l'aise face à autant de monde après avoir passé des heures juste à deux.
Neville essaya de trouver un endroit un peu dégagé pour pouvoir respirer. Lorsqu'il en trouva un, il se tourna vers celui qu'il pouvait au moins appeler ami pour lui montrer. Mais il remarqua à ce moment qu'Harry ne semblait vraiment pas à l'aise. Ses mains s'emmêlaient dans sa robe alors qu'elles tremblaient beaucoup trop.
Hedwige s'agitait, mordillant l'oreille de son petit maître, voulant l'aider à se calmer. Neville comprit vite ce qu'il avait à faire. Prudemment il prit une main du garçon au béret et l'entraîna vers un lieu plus dégagé.
Avant même qu'ils ne l'aient atteint ils entendirent une voix de baryton appelant les premières années. Neville traîna l'autre garçon derrière lui jusqu'à un gros bonhomme barbu dépassant tous les élèves d'au moins trois-quatre têtes. Celui-ci rassemblait les plus jeunes autour de lui. Le groupe était plus petit maintenant que toutes les autres années étaient parties en calèches.
Cela laissait plus d'espace et Neville remarqua vite que ça soulagea Harry. Il s'inquiéta quelques instants, se demandant comment le plus petit allait faire lorsque tout le monde serait regroupé dans Poudlard si déjà maintenant c'était difficile pour lui. Il n'eut pas le temps de s'inquiéter plus que le géant qui se présenta comme Rubeus Hagrid, gardien des clés et des lieux de Poudlard, leur montra des embarcations attendant au bord du lac.
Les premières années commencèrent à y monter, tentant de ne pas chavirer. Neville tomba dans le petit bateau en tentant de passer au dessus d'une des banquettes. Harry, lui, sauta souplement à l'intérieur, aidant son nouvel ami à se redresser. Une fois tout le monde installé, les bateaux se mirent en route d'eux-même, les conduisant vers l'imposant château qui se dessinait dans l'ombre de la nuit.
Pendant le trajet Harry observait les étoiles se refléter dans l'eau, le spectacle semblait l'émerveiller comme un petit garçon devant un cadeau. Neville ne put que sourire face à cette attitude qu'il trouvait plutôt enfantine. Pourtant quand ils discutaient ensemble, le plus petit pouvait avoir des conversations d'adultes et des avis très intéressants. Ce mélange intriguait le Londubat, mais lui plaisait beaucoup surtout. Ce qui lui plut moins, ce fut lorsqu'il vit Harry se pencher un peu trop et laisser sa main glisser sur les eaux sombres.
- Harry arrête! Hagrid a dit qu'il y avait des bêtes horribles là-dessous et qu'il ne fallait pas les déranger!
- Ne t'inquiète pas, je t'ai dis que j'attirais les animaux, ceux-ci m'apprécient assez vite et c'est le cas même pour les créatures magiques.
Juste à ce moment une imposante bosse sortit de l'eau juste à côté du bateau. Neville s'agrippa au bord à cause des secousses imités par les deux autres personnes présentes sur l'embarcation. Harry ne semblait pas plus dérangé que ça et sa main semblait caresser la chose qui restait sous l'eau. Chose qui ne semblait pas du tout menaçante pour l'instant. Seul quelques bulles éclataient de temps en temps à la surface. L'enfant avait rit.
- Je crois qu'il apprécie.
- Qu...Qu'est-ce que c'est Harry?
- Un calamar géant je crois. Je suis sûr qu'il y a plein d'autres choses intéressantes la-dessous. Mais bon, ce n'est pas le moment pour de l'exploration.
Sa main ressortit de l'eau alors que l'imposante bête disparaissait à nouveau dans les profondeurs. Dans une autre barque, Hagrid avait observé la scène plutôt surpris de ce qu'il venait de se passer. Finalement ils arrivèrent au château.
Les premières années furent conduis dans un grand hall pour patienter avant la cérémonie de répartition. Les chuchotements et rumeurs concernant celle-ci allaient bon train parmi les élèves. Certains pensaient qu'il faudrait abattre un troll. D'autre accomplir des sorts complexes. Une jeune fille aux cheveux broussailleux se vanta de connaitre tous les sorts de base. Mais ça ne trompa ni Neville, ni Harry, malgré son apparence sûr, elle aussi stressait et dire cela n'était qu'une manière de se rassurer.
Le brun au crapaud était inquiet aussi, ne sachant pas du tout à quoi s'attendre. Mais son ami le rassura bien vite.
- Ne t'inquiète pas autant Neville, c'est facile et tu ne dois rien faire.
- Tu connais l'épreuve?
- Oui, mais je ne te la dirais pas, je te laisse la surprise. Mais tu n'as pas besoin de t'inquiéter.
A ce moment des fantômes sortirent des murs, observant les nouveaux venus avant de passer la porte menant à la grande salle où tout le monde attendait. La tension montait parmi les élèves qui attendaient maintenant dans un silence pesant.
C'est une femme à l'apparence stricte qui brisa le calme, se présentant aux futurs sorciers.
- Bonjour, je suis le professeur McGonagall, je donne les cours de métamorphoses et aide le directeur Dumbeldore dans ses fonctions. Maintenant veuillez me suivre en silence, vous allez être répartis dans une des quatre maisons de Poudlard dans quelques instants.
Ainsi ils pénétrèrent enfin dans la grande salle. Le bruit ambiant s'arrêta lorsqu'ils furent à l'intérieur. Tous les élèves de Poudlard avaient leurs yeux rivés sur les petits nouveaux. Ceux-ci restaient d'ailleurs bien collés-serrés au fond, ne voulant pas se mettre plus en évidence que ça face à autant de monde. Mais rapidement ils durent bouger pour avancer dans l'allée principale vers la table des professeurs.
Tous s'émerveillaient face à l'apparence de la salle, aux bougies suspendues dans l'air, aux fantômes qui volaient de-ci, de-là, traversant de temps en temps un élève le faisant frissonner au passage. A un moment Harry tira la manche de Neville avant de lui désigner le plafond. Ils restèrent tous les deux immobiles quelques instants pour observer la voûte étoilée qui recouvrait les arches de pierre. Seulement ils furent tirés de leur contemplation par la professeur McGonagall qui redemandait le silence.
Quand elle l'eut obtenu, elle posa un chapeau qui semblait aussi vieux que l'école sur un tabouret bien en évidence. Celui-ci se mit brusquement en mouvement, une bouche tordue de tissus s'ouvrit, laissant échapper une chansonnette. Tout le monde l'écouta dans le silence le plus complet, attendant la fin avec impatience. Car cela signifiait le début de la répartition tant attendue.
Les premiers noms sortirent et furent répartis, Poufsouffle, Serpentard, Serdaigle, Gryffondor. Chaque maison comptait de nouveaux membres. Neville stressait de plus en plus à mesure que les noms se rapprochaient de la lettre L. Seulement il ne pouvait pas y échapper et Londubat fut appelé. Harry lui fit une petite tape sur l'épaule pour le rassurer ainsi qu'un grand sourire encourageant.
Le brun souffla un bon coup avant d'avancer, la tête haute vers le tabouret. Il s'assit dessus alors que McGonagall lui posait le choixpeau sur la tête. Celui-ci sembla réfléchir quelques instants avant de crier son choix.
- GRYFFONDOR!
La salle applaudit, Neville resta bloqué quelques instants. Il allait à Gryffondor? Pourquoi? Il finit par rejoindre sa table un peu comme un automate, se retrouvant avec ses futurs compagnons de dortoirs. Même maintenant qu'il était entouré des gryffondors il avait du mal à y croire et resta encore de longues minutes perdus, ne suivant pas la répartition. Mais il finit par se reprendre, se rendant compte qu'Harry n'était pas encore passé.
Il le vit en compagnie des quelques élèves restant. Ils n'étaient plus beaucoup et maintenant qu'il le voyait avec d'autres personnes, Neville se rendit compte que son ami était vraiment petit comparé aux autres. Il vit aussi qu'il n'avait pas retiré une seule fois son vieux béret de sa tête et que sa chouette était restée avec lui contrairement à toutes les autres qui devaient maintenant se trouver dans la volière du château.
Deux noms sortirent encore avant celui attendu.
- Harry Potter!
Un silence de plomb tomba sur la salle. Tous les élèves se regardèrent rapidement, cherchant à savoir si il s'agissait bien de la personne à qui ils pensaient. Les murmures devinrent rapidement vacarme et c'est le directeur en personne qui du demander le silence. Quand celui-ci fut revenu, McGonagall put recommencer l'appel.
- Que Harry Potter s'avance!
Maintenant tous les regards étaient rivés vers le groupe de premières années pas encore répartis. De ce groupe sortit le plus petit, l'imposante chouette blanche toujours sur son épaule toisait la foule d'un regard supérieur alors que son maître s'avançait vers le tabouret. Il fit un petit saut afin de s'y installer alors que la professeur de métamorphose l'observait longuement avant de se reprendre.
- Enlève ton chapeau s'il-te-plait.
- Ha oui, désolé j'oublie toujours que je le porte.
Rapidement le béret fut retiré, laissant tomber des cheveux d'un noir d'encre bouclés et complètement sauvages, arrivant aux épaules de l'enfant. Les mèches cachant son front et une partie de son visage ne bougèrent pas, voilant toujours son regard.
McGonagall finit par poser le choixpeau sur son futur élève. La bouche réapparut alors qu'il semblait réfléchir.
- Harry Potter, heureux d'enfin te rencontrer. On parle beaucoup de toi dans le monde sorcier, je me demandais quand tu passerais sous moi.
- J'ai cru comprendre que j'étais connu et je dois t'avouer que ça ne me plait pas plus que ça.
- La célébrité n'est pas toujours une bonne chose. Enfin, voyons voir dans quelle maison je vais te mettre.
Pendant des minutes qui ne faisaient que s'allonger le choixpeau réfléchit, fouillant la tête de l'élève pour y trouver satisfaction. Mais rien. La conversation reprit.
- Tu es difficile à répartir tu sais. Je vois beaucoup de qualités chez toi qu'appréciais Salazar Serpentard, tu apprendrais beaucoup dans sa maison, mais je sens que la mentalité actuel des serpents ne te plaira pas et risque de te bloquer. Tu es quelqu'un de studieux comme les serdaigles, tu aimes lire visiblement et apprendre.
- C'est vrai, j'aime beaucoup ça, mais je ne me vois pas comme un rat de bibliothèque et ne penser qu'à mes études, j'ai besoin d'air de temps en temps.
- J'ai vu. Pour Pouffsouffle la base c'est la loyauté, je vois que tu ne donne pas facilement ta confiance. Mais une fois qu'elle est donnée, c'est un cadeau précieux.
- Peut-être, je n'ai encore donné ma confiance qu'à une personne et j'ai peur de ne pouvoir faire confiance à tous les poufsouffles, je ne serais pas aussi loyal qu'on pourra me le demander dans cette maison.
- C'est vrai. Pour Gryffondor, je vois aussi des qualités prônés par Godric, et puis avec le passé de tes parents c'est ce à quoi tout le monde s'attend. Mmm Le choix est difficile, toutes les maisons pourraient te convenir d'une manière ou d'une autre à part Poufsouffle, mais surtout Serpentard et Gryffondor. En plus je vois que tu n'as aucun préjugé sur aucune maison, aucun choix, tu reste ouvert à tout. C'est difficile... Puis-je aller voir plus loin dans ton esprit?
- Si tu me promet de ne rien dire à personne.
- Je ne dis jamais rien de ce que je vois dans la tête des élèves.
- Très bien alors je te laisse faire, je sais que tu trouveras le meilleur choix pour moi.
Pendant encore de longues minutes le choixpeau fouilla. L'attente se faisait longue, tout le monde se demandait pourquoi cela prenait autant de temps et les professeurs commençaient à s'inquiéter. Finalement la conversion reprit entre les deux.
- J'ai vu qu'il y a quelqu'un que tu aimerais apprendre à connaitre chez Serpentard. Mais quelqu'un qui pourrait avoir ta confiance est à Gryffondor.
- On verra.
- J'ai fais mon choix, ce sera GRYFFONDOR!
Tout le monde sursauta en entendant le verdict et mit quelques instants avant d'applaudir. Personne ne croyait qu'il y aurait un choix après un chapeauflou aussi long, sûrement le plus long de l'histoire de Poudlard. Cela faisait bien une demi-heure que le choixpeau cherchait. Harry finit par descendre du tabouret, rendant celui-ci à la professeur qui réalisait doucement ce qu'il venait de se passer.
Rapidement l'enfant remit son béret, cachant à nouveau ses cheveux. Quelques murmures s'élevèrent à la table des professeurs.
- On n'a même pas aperçu sa cicatrice... Pourquoi cache-t-il ainsi son visage? Dumbeldore, sa cicatrice est-elle plus importante que ce que vous nous avez dis?
- Non Pompom, il s'agissait d'un petit éclair, ça ne le défigurait pas du tout. Il a juste décidé de laisser ses cheveux pousser je suppose.
L'infirmière ne dit rien de plus, suivant la fin de la répartition. Pendant ce temps Harry avait rejoint Neville au bout de la table. Personne ne semblait vraiment vouloir lui parler, tous ne savaient pas vraiment comment aborder le Survivant.
Neville par contre.
- Pourquoi tu ne m'a pas dis que tu étais Harry Potter? Le Survivant?
- Ne dis pas ce surnom, surtout pas. Je le déteste déjà alors que je ne l'entends que depuis un mois. Et puis tu ne m'as pas dis que tu étais un Londubat alors je n'ai pas dis que j'étais un Potter. Pour moi notre nom de famille n'est pas quelque chose d'important pour tisser des liens. Je voulais juste discuter avec Neville en tant que Harry. J'espérais juste que le fait que je sois Potter ne change rien au fait que je suis avant tout Harry, le Harry avec qui tu as parlé dans le train.
- Ne t'inquiète pas, ça ne changera rien. J'ai juste été surpris on nous a tellement parlé de toi avant.
- Et bien oublie tout ce qu'on t'a dis sur moi et laisse moi te montrer la réalité.
- Ce sera avec plaisir, comme je te montrerais ma réalité.
- J'ai déjà découvert beaucoup sur toi, comme que tu es très maladroit et que tu n'as pas beaucoup confiance en toi.
- Ce n'est pas très reluisant tout ça...
- Ne t'inquiète pas, j'ai aussi découvert beaucoup de chouettes côtés, plus même que de mauvais, sinon je ne serais pas resté en ta compagnie durant tout le trajet.
Ils discutèrent encore un peu, attendant les dernières personnes à être réparties. Finalement un certain Dean Thomas et Ron Weasley rejoignirent Gryffondor. Lorsque tout fut finit, ils eurent droit au discours du directeur qui, normal au début, finit sur des mots d'encouragements peu communs tel que "Nigaud", "Grasdouble" ou encore "Pinçon". Après ce court intermède particulier, les plats apparurent.
Harry et Neville observèrent stupéfaits la quantité faramineuse de nourriture présente. Rapidement Neville remplit son assiette alors que son ami mettait plus de temps avant de ne se servir qu'un tout petit peu.
Pendant qu'il mangeait, le regard de celui-ci passait vers la table des professeurs, scrutant plusieurs d'entre eux, mais surtout le professeur de potions emballé dans ses capes noirs. Mais un tiraillement sur son front le fit tourner vers un professeur juste à côté portant un grand turban mauve sur la tête. Harry resta bloqué sur lui quelques instants avant de se tourner vers le garçon au crapaud.
- Neville qui est le professeur à côté du professeur Rogue?
- C'est le professeur Quirell, il enseigne la défense contre les forces du mal, mais plus peureux que lui on a pas vu depuis longtemps.
Les deux premières années se tournèrent vers les têtes rousses identiques qui leur avait répondu. Harry les remercia, apprenant au passage qu'ils s'appelaient Fred et Georges Weasley. Finalement le garçon à la chouette retourna à son observation des professeurs, restant longuement sur Rogue, Quirell qui l'intriguait et enfin Hagrid, le géant qui les avait accueilli.
Celui-ci avait vu le plus jeune l'observer et ne put se retenir de lui sourire, lui faire un petit signe de main. Harry lui sourit également avant de retourner à son maigre repas. Lorsque celui-ci fut finit, le directeur fit un dernier discours, insistant bien sur l'interdiction d'aller dans le couloir du deuxième étage de l'aile droite, avant d'entamer l'hymne de l'école.
La rentrée était désormais terminée. Les préfets commencèrent à diriger les nouveaux vers leurs salles communes ainsi que leurs dortoirs. Les premières années de Gryffondor prirent vite leurs marques, s'installant tous les cinq là où étaient leurs valises. Alors qu'ils commençaient à défaire leurs affaires, ils firent connaissance.
- Moi c'est Seamus Finnigan.
- Neville Londubat.
- Ron Weasley.
- Dean Thomas.
Enfin, tous les quatre se tournèrent vers le dernier à ne pas s'être présenté. Harry était assis devant sa valise ouverte alors qu'Hedwige avait investit son lit. L'enfant soupira, ne voulant plus de ces regards scrutateurs plus longtemps.
- Harry Potter. Mais je suppose que vous le saviez déjà tous.
- Dis, c'est vrai que tu as une cicatrice en forme d'éclair à cause de l'attaque de Tu-Sais-Qui?
Le plus petit se crispa brusquement, ses poings se serrant.
- Je n'ai pas de cicatrice. Ne parle pas de cette attaque s'il-te-plait.
Ron ne rajouta rien, voyant qu'il avait fait une bourde. Par contre tout le monde s'interrogeait, pourquoi avait-il dit ne pas avoir de cicatrice? Pourtant tout ce qu'on disait sur le Survivant contenait la fameuse cicatrice. Du côté de Harry c'était la question inverse qu'il se posait. Pourquoi aurait il une cicatrice de cette attaque?
Finalement le sujet fut clos et tous allèrent se coucher, fatigués de cette longue journée.
Le lendemain, ce fut peu avant l'aube que le premier gryffondor se leva. Il s'habilla rapidement, se faisant le plus silencieux possible pour ne pas réveiller ses collègues à une heure aussi matinal. Tout aussi discrètement il sortit par la porte, appelant sa compagne.
- Hedwige viens.
Le chouette rejoignit son petit maître dans un vol silencieux avant de se poser sur son épaule. Tous les deux sortirent dans le couloir baigné par une légère lumière rosée, signe que le soleil commençait seulement à se lever. Harry tendit son bras à son amie qui s'y posa, battant gaiement des ailes.
- Tu es prête pour un peu d'exploration? Vous aussi Seth, Isis?
Quelque chose s'agita sous ses manches, semblant approuver. Ainsi l'enfant se mit en route, sa chouette volant silencieusement à ses côtés alors qu'il courrait à la découverte de sa nouvelle école. Il déambula longtemps, retenant tous les chemins qu'il avait prit, s'amusant simplement à visiter et chercher des passages secrets.
Il resta longtemps dans les couloirs et différentes cours de l'école, il visita tout ce qu'il pouvait avant de finir en haut de la tour d'astronomie. Il observa longuement le paysage, émerveillé face au décor éclairé par le soleil levant. Mais il fut tiré de sa rêverie par le son de la cloche de Poudlard. L'enfant s'approcha de la rambarde évitant que les imprudents chutent dans le vide.
- Je crois qu'il est temps d'aller manger Hedwige. On a assez visité pour aujourd'hui.
Un hululement approuva. La chouette s'envola à l'extérieur de la tour, son maitre sauta dans le vide.
Dans les dortoirs des gryffondors, les élèves commençaient à se réveiller et se préparer. Dans celui des premières années, c'était la débandade. Tous cherchaient leurs affaires pour la journée dans le bazar qu'ils étaient parvenus à installer en moins d'un jour. Neville était le seul qui échappait à cette agitation, prêt depuis quelques temps déjà. Il fixait le lit se trouvant à côté du sien. Vide.
- "Mais où est-il partit?"
A ce moment, les élèves commencèrent à sortir, rejoignant leur salle commune. En arrivant, ils cherchèrent tous les quatre, tentèrent de trouver leur colocataire, mais il n'était pas là non plus.
- Quelqu'un l'a entendu se lever?
- Non Ron, pas un seul bruit. Enfin, si il n'est pas là c'est qu'il est peut-être déjà dans la grande salle. En tout cas, nous on doit y aller.
Ainsi, Seamus dirigea leurs groupe, les amenant à bon port. Lorsqu'ils rentrèrent dans la grande salle ils repérèrent tout de suite le Survivant, assis tout au bout de la table des gryffondors, ne s'approchant pas des quelques autres élèves présents qui le regardaient comme une bête de foire. Neville courut le rejoindre, s'asseyant de suite à ses côtés.
- Harry, quand est-ce que tu es partis? J'ai eu peur, je croyais que tu avais disparu!
- Pourquoi j'aurais disparu, on est à Poudlard, c'est l'un des endroits les plus protégé du monde sorcier. Mais je suis désolé de t'inquiéter, j'ai l'habitude de me lever tôt et je ne voulais pas vous réveiller alors je suis sorti.
- Tu t'es réveillé à quelle heure?
- Je ne sais pas précisément, mentit-il. Je suis resté un peu dans la salle commune et après, quand les premiers sont sortis, je les ai suivi jusqu'ici.
- Tu aurais pu nous attendre.
Le plus petit tritura sa robe, baissant la tête, son béret lui tombant encore plus sur le front.
- Désolé...
- C'est pas grave tu sais, j'aurais juste voulu venir jusqu'ici avec toi. Tu n'as pas besoin de rester tout seul. Et puis il ne faudrait pas qu'on se perde, les jumeaux m'ont dis qu'ici tout bougeait tout le temps, les personnages de tableaux se rendent visite les uns les autres. Les escaliers bougent et même quelques couloirs, sans parler des armures. Apparemment c'est facile de se perdre ici.
- Ne t'inquiète pas j'ai bien fait attention de suivre quelqu'un qui connaissait le chemin. Mais vous je suis étonné que vous ayez trouvé le bon chemin.
- Seamus avait retenu le trajet, on a juste failli se tromper à un croisement parce qu'une armure qui était à gauche c'était retrouvée à droite. Mais on est là. Je vois qu'Hedwige t'a suivi.
- Oui, elle ne me quitte pas et je suis content qu'elle reste avec moi, elle me rassure. Apparemment elle ne veut pas aller dans la volière avec les autres chouettes.
Neville tendit timidement une main tremblante vers l'animal, son côté froussard ressortant. Voyant qu'il hésitait à la toucher, la chouette des neiges tranquillement posée sur la table avait sautillé jusqu'à l'ami de son maître, mettant sa tête sous la paume de celui-ci, le forçant à la caresser. D'abord tendu, le garçon finit par donner des caresses plus franches, heureux que l'animal l'accepte. Pendant ce temps le reste des élèves étaient arrivés et tout le monde commença à manger et bavarder sous l'oeil acéré des enseignants.
Le directeur observait d'un oeil amusé tous les élèves, mais chaque fois son regard retournait vers le fameux Survivant, celui qui avait survécu au terrible Seigneur des Ténèbres. Il ne pouvait s'empêcher d'essayer de le comparer à son paternel, mais Harry n'avait pas beaucoup de points en commun avec lui apparemment, il était assez petit alors que James avait une bonne taille. Le visage de l'enfant semblait plus fin, sûrement un héritage de sa mère. Seul les cheveux correspondaient, bouclés et complètement sauvages, seul la couleur différait, noirs, plus foncés que son père.
Pour les yeux, Dumbeldore ne savait pas, il ne les avait même pas aperçu, toujours cachés par ses mèches et son béret. C'était à se demander comment l'enfant faisait pour se déplacer sans tomber ou se cogner, même tout simplement voir.
Alors qu'il était à nouveau en train d'observer le Survivant, Hagrid arriva à ses côtés, regardant dans la même direction.
- Pro... Professeur, est-ce que je pourrais lui parler? Juste un petit peu hein, je...Je
- Pas maintenant Hagrid, laissez le commencer sa première journée de cours tranquillement. Par contre après celle-ci je crois que vous pourrez sans trop de problèmes aller discuter.
- Merci beaucoup professeur.
Le demi-géant retourna à sa place, impatient d'être à la fin de la journée. Il voulait vraiment parler à Harry. Cet enfant il l'avait tenu dans ses bras il y a dix ans, ce n'était qu'un tout petit bébé, un bébé qu'il avait trouvé au milieu de débris de meubles de la maison. Ce tout petit enfant était silencieux, le regard rivé sur sa mère, morte au pied de son lit.
Hagrid avait pleuré en entrant dans la maison, mais s'était repris en voyant l'enfant. Doucement il s'en était approché, s'accroupissant pour être à la bonne hauteur, déplaçant délicatement la sorcière morte. Quelqu'un viendrait bientôt s'occuper d'elle, mais ce n'était pas son boulot. Alors il retourna vers l'enfant. Celui-ci le regardait de ses immenses yeux verts, un vert presque irréel. Une fine cicatrice en forme d'éclair se dessinait sur son front, laissant échapper un filet de sang.
Le géant tenta d'être le plus délicat possible avec ses grandes mains pour essuyer la souillure. A ce moment, l'enfant bougea, tendant ses petits bras potelés. Hagrid n'attendit pas longtemps avant de le prendre dans ses bras, délicatement il l'emballa dans une couverture, ne voulant pas qu'il ait froid. Alors qu'il refermait le tissus sur le petit corps, Harry attrapa un des gros doigts du garde chasse, ne voulant pas le lâcher.
Celui-ci se sentit fondre face au plus jeune. Doucement il le serra un peu plus contre lui dans une étreinte réconfortante. Il finit par sortir de la demeure en partie détruite, passant une nouvelle fois devant le corps inerte de James Potter.
Les yeux de l'enfant se posèrent sur son père, restant fixés longuement dessus,jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le voir. Hagrid l'observait, trouvant ses réactions un peu étrange, mais dans une telle situation cela pouvait être normal.
Ne voulant pas s'attarder plus longtemps dans cette maison, il enfourcha la moto que Sirius lui avait prêté et s'envola vers Privet Drive. L'enfant n'avait pas voulu lâcher son doigt de tout le voyage et ne s'endormit qu'à la moitié de celui-ci sous le regard attendri du géant qui le gardait tout contre lui.
Celui-ci se sentit mal à l'aise lorsqu'on lui retira le petit des bras pour le poser devant la maison des Dursley. Il avait eu envie de l'arracher aux bras de Dumbeldore et de le reprendre avec lui, de sentir sa petite main serrer son gros doigt. Mais il n'avait pas pu. Il était resté là à observer le directeur faire, essayant de se raisonner en se disant que c'était la meilleure solution.
Le garde chasse fut sortit de ses pensées par la professeur de métamorphose qui c'était levée pour rejoindre ses cours. Ce n'est qu'à ce moment là qu'Hagrid se rendit compte que les élèves avaient commencés à partir pour rejoindre leurs classes. Il partit lui aussi hors de l'école, retournant chez lui, toujours aussi impatient d'être le soir.
La journée passa rapidement pour les élèves de premières années qui découvraient leurs tout premiers cours dans le monde sorcier. Ils avaient eu droit à Botanique, histoire de la magie enchantement et métamorphose. Ce jour là ne fut que théorie et explication sur le reste de l'année. Les plus jeunes découvrirent également les différents caractères des professeurs.
Tout se déroula bien pour la première journée, même si les élèves étaient impatients de pratiquer vraiment la magie. Le repas qui suivit fut bien plus bruyant qu'avant, maintenant que les élèves avaient pleins de choses à raconter sur leurs journées, ce qu'ils feraient durant le reste de l'année.
A la table des gryffondors, les gens commençaient doucement à essayer de parler à Harry, mais celui-ci restait tout au bout avec Neville. Pendant toute la journée tout le monde s'était retourné pour l'observer, certains repassaient même parfois devant lui plusieurs fois, il avait été regardé comme une bête de scène et il détestait ça. Alors il avait préféré se mettre loin de tout le monde pour être au moins tranquille durant le repas.
Seul Neville avait eu le privilège de rester à ses côtés. Ils discutaient de tout et de rien, parlant de tout ce qu'ils allaient voir durant l'année. Le garçon au crapaud paniquait déjà face à la quantité de travail qu'ils devraient fournir. Harry tentait de le rassurer, lui disant qu'il avait déjà quelques bases puisqu'il venait d'une famille sorcière et puis que si ça n'allait pas ils pouvaient s'entraider ou demander de l'aide à quelqu'un d'autres. Ils avaient déjà remarqués qu'Hermione Granger était particulièrement intelligente et connaissait énormément de choses. Elle serait une bonne source d'information et peut-être une amie. Ils ne savaient pas, n'ayant pas encore vraiment discuté avec elle.
Alors qu'ils mangeaient, ils furent rejoints par Hedwige qui n'avait malheureusement put suivre son maître dans ses cours. Elle se posa sur l'épaule de celui-ci, semblant fière de retrouver sa place. Elle mordilla doucement l'oreille de l'enfant, lui montrant sa patte. Sur celle-ci était accroché un petit mot vite griffonné.
Est-ce que tu voudrais bien discuter un peu avec moi après le repas Harry?
Rubeus Hagrid
Harry regarda quelques instants le garde chasse à la table des professeurs. Il lui fit un petit signe de tête, signifiant son accord. Alors il se leva de table, se préparant à partir.
- Neville, je te rejoins après dans le dortoir.
- D'accord, je t'attendrais.
Harry sortit de la grande salle, vite suivit par le géant qui s'excusa auprès des professeurs de son départ. Celui-ci retrouva l'élève de première année dans le couloir. Il l'entraina un peu plus loin dans un couloir peu fréquenté, complètement vide maintenant que les élèves étaient en train de manger.
- Vous vouliez me voir monsieur?
- Et bien je... Je... Tu...
Hagrid n'avait pas du tout réfléchi à quoi dire, il avait juste eu envie de revoir l'enfant, mais il n'avait pas pensé qu'ils devraient peut-être parler. Alors qu'il commençait à paniquer, ne sachant pas du tout quoi dire, il sentit une main se glisser dans la sienne. Ses yeux s'ouvrirent de surprise en voyant que le plus jeune serrait sa main. La sienne beaucoup plus petite arrivait à peine à tenir trois doigts du géant.
Celui-ci eut un frisson, se rappelant de la sensation lorsque le bébé avait fait le même geste. C'était la même, exactement la même, seul la main de l'enfant avait grandi. Une grosse larme roula sur la joue du garde chasse. Harry sourit avant de tendre ses bras en l'air. Hagrid eut un gros hoquet de surprise avant de prendre le première année dans ses bras, le soulevant aussi simplement que le premier jour où il l'avait prit.
Maintenant c'était des torrents qui coulaient des yeux du géant. Harry passa ses bras autour du cou d'Hagrid, se serrant contre lui et posant sa tête sur son épaule.
- C'était vous... C'est vous qui êtes venus me chercher après l'attaque...
- Oui snif...C'est...c'est moi...
- Merci de m'avoir sortit de là-bas.
- Pas...Pas de soucis... J'aurais voulu te garder avec moi... Tout petit... Petit doigt...et...
Hagrid n'arrivait même plus à parler tellement ses sanglots étaient devenus forts. Le Survivant resserra son étreinte, attendant qu'il se calme. Ils restèrent ainsi de longues minutes, apparemment le géant ne voulait plus lâcher le petit qu'il avait déjà du abandonner une fois chez des moldus. Mais ils durent se séparer et Harry put retrouver la terre ferme, souriant toujours. Hagrid se mouchait bruyamment dans un mouchoir aussi grand qu'un chiffon.
- Si tu veux... Tu peux venir chez moi de temps en temps... J'habite près de la forêt interdite.
- Je passerais sûrement. Neville pourra venir aussi? c'est un ami.
- Bien sûr, ça me changera de la compagnie de Crockdur. Allez, je te raccompagne jusqu'à ton dortoir.
Le géant passa devant, Harry suivant en trottinant pour être au même rythme. Ils finirent par se séparer devant le portrait de la grosse dame. Hagrid repartit dans le sens inverse après un dernier signe d'au revoir. Alors qu'il allait sortir de Poudlard pour rejoindre son chez lui, il croisa Dumbeldore qui semblait l'attendre.
- Tout c'est bien passé?
- Très bien, il se souvenait de moi, il se souvenait que je l'avais pris dans mes bras après l'attaque de Vous-Savez-Qui, même qu'il m'avait tenu le doigt pendant tout le voyage.
Hagrid était euphorique. Dumbeldore beaucoup plus surprit.
- Il s'en souvenait vraiment?
- Oui puisqu'il m'a même reconnu et prit la main comme quand il était petit. 'fin, bonne soirée professeur et merci de m'avoir laissé avec lui.
Le garde chasse partit bel et bien, laissant le vieil homme perdu dans ses pensées. Il était impossible qu'Harry se souvienne de cette période de sa vie, il n'avait que un an! Ce fut songeur qu'il rejoignit ses appartements.
Le reste de la semaine passa sans qu'il n'y ait de vrais problèmes, juste quelques farces de Fred et Georges pour bien commencer l'année. Mais c'était tout. Il n'y avait pas encore eu de retenue, mais personne se leurrait, elles ne tarderaient pas à arriver. Les premières années n'avaient pas encore commencés à utiliser leurs baguettes, se contentant de voir de la théorie pour l'instant.
Mais vendredi ça allait changer avec le cours de potion, premier cours où ils auraient de la pratique.
Lorsque Neville était rentré dans la classe, un long frisson lui avait parcouru tout le dos alors que son regard c'était posé sur les animaux enfermés dans des bocaux de formol. En plus la fraicheur du lieu n'aidait vraiment pas à faire une meilleure impression. Quelle idée de mettre une classe dans les cachots! Finalement, Harry le poussa un peu en lui faisant un sourire encourageant. Tous les deux allèrent s'installer au bout de la classe, commençant à sortir leurs livres.
Le professeur Rogue entra dans la salle, faisant claquer sa robe noir de sorcier. Rapidement il commença l'appel, s'arrêtant au nom de Potter.
- Et bien voici notre nouvelle célébrité. Néanmoins, malgré celle-ci je vous demanderais de bien vouloir enlever cet horrible chapeau de votre tête durant mon cours.
Alors qu'il retirait son béret qu'il ne quittait jamais, faisant attention aux mèches cachant son regard, il y eut quelques ricanements du côté serpentard, surtout venant de Drago Malefoy et de ses deux gardes du corps, Crabbe et Goyle. Néanmoins Harry n'y prêta pas attention, le blond était désagréable depuis qu'il avait refusé de lui serrer la main après qu'il ait rabaissé Neville et tenter de paraitre comme quelqu'un de plus fréquentable. Depuis, Drago ne cessait de l'embêter dés qu'il le pouvait.
Harry n'y faisait pas particulièrement attention, pensant qu'il y avait des choses qui méritaient plus d'attention que cela (tout en haut de sa liste il y avait: rendre un peu confiance à Neville). Néanmoins il ne détestait pas le blond, il lui laissait le bénéfice du doute quand à qui il était vraiment. Harry savait qu'il ne fallait pas juger avant de connaitre vraiment. Alors il attendrait de vraiment connaître le sang-pur avant de se faire une opinion. Peut-être qu'il ne le connaitrait jamais vraiment, mais c'était un autre soucis et actuellement il en avait un plus important.
Le professeur Rogue l'interrogeait après sa rapide entrée en matière les ayant traités de bande de cornichons.
- Monsieur Potter, qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise?
Harry réfléchit quelques instants alors qu'Hermione levait la main pour répondre, une main impatiente auquel le professeur ne porta pas du tout attention.
- Et bien, je vois que la célébrité ne fais pas tout dans la vie et...
- On obtient la Goutte du Mort vivant monsieur. C'est un puissant somnifère.
Rogue resta bloqué quelques instants face à la réponse juste. Mais une petite étincelle dans son regard faisait comprendre à Harry que ce n'était pas finit.
- Je vois que vous avez quand même daigné porter votre regard sur vos livres durant ses vacances. Voyons, où pourrais-je trouver du bézoard monsieur Potter?
- Dans le ventre d'une chèvre, c'est un très bon antidote contre certains poisons et est généralement rajouté dans beaucoup de contre-poisons.
Le silence c'était fait dans la classe et Malefoy n'avait plus du tout envie de rire alors que Rogue était encore une fois un peu bloqué sur la réponse juste.
- Quelle est la différence entre le napel et le tue-loup?
- Il n'y en a aucune, c'est la même plante aussi appelée aconit. Elle a beaucoup d'influence sur les loups-garous.
La tension était palpable dans la pièce, le professeur avait du mal à croire qu'un élève de première année ait répondu juste à ces questions. Visiblement Granger connaissait tout ça aussi, mais c'était Potter qu'il avait voulu coincer. Le père de celui-ci n'avait jamais été vraiment doué en potion alors il aurait espéré que le fils suive la tradition afin qu'il puisse avoir une raison de lui retirer des points. Malheureusement ça ne c'était pas passé comme prévu. Il aurait voulu lui poser encore des questions jusqu'à ce que le première année ne sache plus répondre mais il avait déjà perdu assez de temps.
Rapidement il mit ses élèves au travail leur demandant de réaliser une potion pour soigner les furoncles deux par deux. Les élèves commencèrent à s'activer, ne voulant pas s'attirer les foudres du professeur à la si mauvaise réputation.
Rogue commença ses allers-retours entre les banc, observant les diverses potions et préparations des ingrédients. Personne n'échappa à ses critiques sévères, sauf Malefoy qui ne faisait qu'en gonfler de satisfaction. A un moment un sifflement inquiétant provint d'un des chaudrons, et ce ne fut qu'une question de secondes avant qu'un accident n'arrive. Le chaudron de Dean et Seamus fondit, répandant son contenu, faisant apparaitre des furoncles sur les zones touchées. Rapidement les élèves près des deux autres étaient montés sur leurs tabourets.
Pendant que Rogue les sermonnait et faisait disparaitre la potion, les autres reprirent leur travail alors que certains n'avaient même pas bougé. Neville avait seulement levé les yeux avant de se reconcentrer. Il ne voulait pas rater dés le premier cours. Et après quelques instants il c'était dit qu'avec Harry ça ne pourrait pas rater. Le plus petit semblait s'y connaitre plutôt bien, mais il connaissait aussi Neville. Celui-ci lui avait dit aimer la botanique. Alors Harry avait répartit les tâches, Londubat s'occupait de couper, hacher et émacier toutes ce qui était plante alors que le Survivant s'occupait des autres ingrédients, comme écraser des crochets de serpents.
Le travail était bien fait, Neville semblait avoir l'habitude réduire ainsi des plantes différentes en charpie alors qu'Harry semblait avoir déjà fait ces gestes de nombreuses fois. Leur potion avançait bien et s'approchait de plus en plus du produit final.
Après l'incident avec Seamus et Dean, Rogue s'approcha du bureau du survivant, il l'avait gardé pour la fin. Il se pencha au dessus du chaudron, observant les faits et gestes de ses deux élèves ainsi que leur potion.
Pendant quelques instants il ne dit rien, les gestes des deux élèves étaient sûrs et juste, Harry menait le jeu et Neville suivait, leur potion avait une apparence plus que correcte et Rogue n'avait aucun doute qu'elle était tout à fait bonne. Mais il ne pouvait pas ne rien dire, c'était contraire à ses principes.
- Londubat, arrêtez de suivre les ordres d'un autre comme un parfait petit chien et puis monsieur Potter qu'est-ce que c'est ce livre?
Harry regarda ledit livre. Ce n'était pas celui de potions alors le professeur voulut savoir ce qu'il pouvait bien contenir. Mais il ne trouva presque que des pages blanches, à part les premières où étaient griffonnés quelques annotations.
- C'est un cahier dans lequel j'écris les remarques que vous avez fait tout le long du cours afin de m'en souvenir pour la prochaine fois que je réaliserais cette potion.
Rogue n'eut rien à dire, c'était bel et bien ce qui était écrit, la dernière ligne concernait les épines de porc-épic et le moment précis de les mettre dans le feu qu'il venait de faire remarquer à Seamus et Dean. Rogue n'en revenait pas, Potter s'intéressait aux potions? Il n'aurait jamais cru ça possible. Un peu troublé dans ses convictions il repartit vers son bureau, attendant la fin de son cours. Il fut tellement troublé qu'il n'enleva que dix points à Gryffondor à cause du duo qui avait raté sa potion.
Neville et Harry avaient finis leur potion et vinrent la rendre au professeur qui jugerait de sa qualité. Les autres élèves ne tardèrent pas à faire de même, le cours venant de finir. Lorsqu'ils furent dehors le plus petit posa une question qui le dérangeait depuis que le professeur était venu voir leur potion.
- Neville, ça ne te dérange pas ce qu'il t'a dit?
- Non, je ne suis pas très doué en potion, pas du tout même alors je préfère suivre ce que tu me dis.
- C'est vrai que tu avais du mal avec les proportions et quand il fallait mettre les ingrédients dans le chaudron.
- Mais toi tu savais.
- J'ai déjà fait cette potion avant. Mais avec un peu d'exercice toi aussi tu devrais bien t'en sortir, après tout potion et botanique sont très liés.
- On verra. Ce cours était moins pire que ce que j'avais pensé. Le professeur Rogue n'est pas agréable, mais il n'a pas été trop dure avec nous. Et puis il ne donne pas trop mal cours.
- On a fait une bonne potion aussi.
- C'est vrai. Qu'est-ce qu'on fait maintenant?
- Hagrid m'a dit qu'on pouvait aller le voir de temps en temps, comme on a plus rien après je crois que c'est le bon moment.
- Tu...Tu es sûr qu'il voudra que je vienne?
Harry voyait de nouveau surgir le Neville peu confiant et maladroit. Celui-ci ressortait régulièrement, mais le Survivant avait très bien vu qu'il était capable de faire des choses tout à fait correctement, il fallait juste qu'il se rende compte qu'il n'était pas aussi peu doué qu'on le disait.
Finalement, tous les deux sortirent de Poudlard pour rejoindre l'antre du garde chasse. C'est là-bas qu'ils apprirent pour le vol qui avait eu lieu à Gringotts, mais cela n'intéressa pas plus que ça les plus jeunes. Seul Harry avait remarqué une légère tension chez le demi-géant, mais rien de plus.
La semaine suivante alla comme la première, les choses étaient assez calmes. Neville et Harry apprenaient à se connaitre toujours plus ainsi que leurs compagnons de dortoirs. Le plus petit se levait toujours beaucoup plus tôt que ses camarades, mais maintenant il les attendait dans la salle commune après sa balade matinale.
Le jeudi arriva un cours que beaucoup attendaient avec impatience, celui de vol. Certains n'avaient jamais volés alors que d'autres ne cessaient de vanter leurs exploits exagérés sur un balai. Neville était terrorisé, il n'avait jamais touché à un balai de sa vie et vu comme il était maladroit au sol, il n'était pas prêt de tester dans l'air. Harry tenta de lui remonter le morale, mais ça ne marchait pas beaucoup.
Néanmoins son ami le remerciait pour ses efforts, il avait vite remarqué qu'Harry n'était pas bavard du tout alors quand celui-ci prenait beaucoup de temps pour lui parler, le rassurer et l'encourager il en était heureux. Même fière puisqu'il n'y avait qu'avec lui que l'enfant se comportait ainsi, il espérait qu'un jour celui-ci lui fasse vraiment confiance, parce qu'il sentait malgré tout un barrage entre eux, quelque chose qu'Harry n'arrivait pas à franchir.
C'était là que Neville aidait à son tour. Il ne forçait pas son ami à se dévoiler, il lui laissait calmement le temps, ne poussait jamais plus loin les questions qui gênaient le garçon à la chouette. En deux semaines il avait apprit à très vite repérer les signes de tensions d'Harry quand ils discutaient. Des signes vraiment infimes puisque les yeux étaient voilés et que celui-ci avait tendance à avoir une position très stoïque qui ne laissait rien passer.
Bref, leur relation évoluait lentement et dans le bon sens.
Après plusieurs tentatives de Harry de rassurer son ami sur le cours de vol, c'est un hibou qui vint lui apporter une distraction. Celui-ci déposa un colis devant Neville avant de reprendre son envol. Le jeune garçon n'attendit pas longtemps avant de l'ouvrir, le regard d'Hedwige et de son maître présents au dessus de son épaule. Finalement ce fut une boule de verre qui sortit de la boite.
- Qu'est-ce que c'est Neville?
- C'est un Rapeltout. La fumée change de couleur quand tu as oublié quelque chose. Comme je suis très tête en l'air ma grand-mère me l'a envoyé.
-C'est super comme cadeau! Par contre il faut arriver à se souvenir de ce qu'on a oublié...
- Mouais... C'est pas très pratique.
- Tu n'as pas l'air plus réjoui que ça.
- J'ai vraiment l'impression d'être un incapable bon à rien, à tel point que j'ai besoin de ce genre d'objet pour me rappeler de quelque chose.
- Neville tu ne vas pas recommencer. Je suis sûr que en te l'envoyant ce n'était pas à ça que pensait ta grand-mère. Pense autrement. C'est elle qui t'a élevé depuis que tu es tout petit, maintenant tu es à Poudlard et elle n'est plus là pour toi, à mon avis elle est juste très inquiète et elle veut que tout se passe bien. Alors elle t'envoie ce genre de choses pour t'aider du mieux qu'elle peut même si elle n'est pas là. Pour moi elle est juste inquiète pour toi, elle ne pense pas que tu es un incapable. Tu es tête en l'air, c'est vrai. Mais pas un incapable.
Nevill réfléchit quelques instants, observant son cadeau avant d'acquiescer aux propos de son ami.
- Tu as peut-être raison, je vais lui envoyer une lettre pour la remercier.
- Tu peux utiliser Hedwige si tu veux. Je suis sûr qu'elle sera heureuse de le faire pour toi.
Un hululement résonna pour signifier que c'était réglé, ils pouvaient aller en cours, leur petit-déjeuner étant finis. Les élèves se levèrent, rejoignant leurs classes. Seul les premières années de Serpentard et Gryffondor sortirent, partant dans les champs alentours du château, à l'opposé de la Forêt de la Mort. Il serait dommage qu'un élève peu adroit sur son balais finisse en plein milieu de la forêt.
Madame Bibine les attendait avec une vingtaine de balais puisqu'ils n'étaient autorisés à avoir le leur. Les élèves prirent place chacun à côté d'un balai alors que la professeur leur dictait ce qu'il fallait faire.
- Tendez votre main vers l'avant et dites "debout".
A peine avait elle finit sa phrase qu'un balai alla se loger dans la main d'un des élèves. Pourtant elle ne l'avait pas entendu prononcer le mot.
- Bien joué Harry, tu as réussis très vite pourtant je ne t'ai pas entendu dire "debout".
- Je n'ai pas besoin de le crier pour que le balai m'obéisse.
- C'est vrai. Allez tout le monde dépêchez vous, je ne vais pas donner cours que à monsieur Potter.
Rapidement les élèves se remirent au travail. Au fur et à mesure, de plus en plus d'élèves attrapaient leur balai. Neville avait eu du mal mais y était parvenu quand Harry lui avait expliqué qu'il devait se calmer et essayer de ne pas avoir trop peur.
Voyant que tout le monde avait enfin quelque chose en main,la professeur leur demanda d'enfourcher leurs balais, donnant des conseils en même temps sur la posture avant de leur demander d'essayer de s'envoler à son signal.
Malheureusement il y eut un imprévu, Neville s'envola, non seulement au mauvais moment, mais en plus très mal. Son balai semblait se ruer comme un cheval alors qu'il ne cessait de monter toujours plus haut sous le regard effrayé de l'enseignante qui n'arrivait pas à le faire redescendre avec de simples mots. Mais alors que les Serpentards se moquaient du Gryffondor, Harry enfourcha son balai et s'éleva à son tour dans les airs comme si c'était chose la plus normal du monde.
Madame Bibine tentait de lui dire de redescendre, mais le Potter était tenace. Il monta jusqu'à arriver au niveau de son ami. Maintenant le tout était de l'approcher sans se faire blesser par le balai qui ressemblait à un cheval fou.
- Neville calme toi, si il réagit comme ça c'est parce que tu as peur, tu ne contrôle rien.
- J'avais remarqué! Et ça me fait encore plus peur!
- Calme toi juste quelques secondes le temps que je m'approche.
Neville prit une grande respiration, essayant de se calmer en écoutant la voie de son ami au béret. Pendant quelques très courts instants son balai avait cesser de faire des embardées. Cela suffit à Harry qui s'approcha rapidement de l'autre élève, attrapant le manche en bois. Immédiatement le balais sembla obéir au Survivant qui le dirigea vers la terre ferme.
Le Londubat eut à peine le temps de poser le pied à terre et Harry le lâcher que son balai partit comme une étoile filante tout droit, échappant à tout contrôle. Et Une fille de Serpentard, Pansy Parkinson se fit percuter de plein fouet par le balai fou. Celle-ci s'écrasa par terre, une de ses jambes se tordant bizarrement dans sa chute. Madame Bibine fut immédiatement à ses côtés, se dépêchant de la redresser pour l'amener à l'infirmerie.
Avant de partir elle interdit à tous les élèves de remonter dans les airs tant qu'elle ne serait pas présente. Ceux-ci la regardèrent partir en soutenant une jeune fille larmoyante. Neville s'en voulait de ce qu'il venait de se passer et voulut la suivre pour s'excuser même si il s'agissait d'une serpentarde. Il suivit donc sa professeur.
A ce moment, Drago se pencha par terre, ramassant quelque chose.
- Tiens? Un Rapeltout, je me demande bien qui peut être assez nigaud que pour avoir besoin de se servir de ça. Mais pourquoi je pose la question, tout le monde sait que ça ne peut être que Neville Londubat. On a pas vu plus empoté depuis longtemps à Poudlard!
- Malefoy, donne moi ça.
- Comme c'est touchant, Potter le héros qui sauve la veuve et l'orphelin, plutôt le crétin dans ce cas-ci.
Les Serpentards rirent, les Gryffondors voyaient rouge, mais tout particulièrement le plus petit d'entre eux. Celui-ci s'avança vers le blond, la main tendue, attendant qu'on lui rende ce qu'il demandait, pas dérangé par les propos du serpent.
- Malefoy je ne le répèterais pas, rends moi ça.
- Sinon quoi? Tu vas me faire disparaitre comme le Seigneur des Ténèbres?
- Moi au moins j'ai réussi à le faire disparaitre. Peux-tu te vanter de quelque chose de semblable Malefoy?
Les Gryffondors rirent sous cape face à la répartie du Survivant, lui qui parlait si peu d'habitude. Drago par contre voyait d'un mauvais oeil le fait que l'on se fiche de lui, néanmoins il comprit vite qu'il ne servait à rien de parler de Voldemort. Alors changement de tactique.
- Tu le veux ce Rapeltout? Alors viens le chercher.
Malefoy s'envola dans les airs malgré l'interdiction de la professeur. Harry n'hésita pas une seule seconde pour le suivre. Apparemment le blond fut surpris de le voir le suivre aussi vite, cette bille avait l'air de lui tenir à coeur. Finalement ils s'immobilisèrent tous les deux à plus d'une dizaine de mètres du sol. C'est lorsqu'ils furent face à face que Drago comprit qu'il avait fait une erreur en provoquant le Survivant.
Celui-ci, au lieu de garder une position assise sur son balai comme d'habitude se redressa, posant ses deux pieds l'un devant l'autre sur le manche fin en bois. Maintenant il se dressait fièrement debout, ne semblant avoir aucun mal pour garder son équilibre dans cette position plutôt risquée. Mais ce qui effraya le plus le serpentard, ce fut l'oeil qu'il parvint à distinguer entre quelques mèches qui c'étaient écartées avec le vent.
Un oeil d'un vert émeraude presque irréel, brillant comme les yeux d'un félin. Mais surtout, autour de la pupille l'iris était rouge, traçant un arc de feu dans son regard, un feu qui semblait danser à ce moment et s'étendre sur le vert. Malefoy paniqua sans trop savoir pourquoi et lança le Rapeltout dans les airs avec violence. Celui-ci allait s'écraser contre un mur de pierre de l'établissement.
Harry réagit rapidement, se courbant sur son balai avant de donner une petite impulsion avec ses pieds. Il partit comme une flèche derrière la bille de verre et la rattrapa sans mal avant qu'elle ne s'écrase, mais ainsi à pleine vitesse il allait se fracasser contre le mur. Mais ça n'arriva pas. Il parvint à piquer habilement vers le sol, frôlant la pierre et ralentit pour l'atterrissage.
Il se posa élégamment, récupérant dans sa main son balai, dans l'autre le Rapeltout. Les Gryffondors applaudirent vivement après la surprise d'une telle manière de voler passée. Les Serpentards par contre avaient plus de mal à admettre cette cuisante défaite. Néanmoins Harry ne se soucia pas plus longtemps de tout ça, il lança un dernier regard flamboyant au blond et surtout un dernier avertissement.
- Malefoy, je n'ai rien contre toi ou Serpentard, mais je te promets que si tu oses t'en prendre à Neville ou n'importe qui d'autre me tenant à coeur je ne me retiendrais pas comme maintenant.
Une de ses mèches s'écarta à nouveau, laissant apparaître un oeil émeraude à l'anneau de sang. Drago crut qu'il allait être maudit rien qu'en croisant ce regard. Maintenant il savait qu'il ne ferait plus rien contre le Potter, il sentait jusqu'au fond de son être que ce serait risqué, trop risqué.
Voyant que le message était passé, Harry partit à la rencontre de Neville qui revenait avec madame Bibine. Celui-ci semblait mal à l'aise, mais son ami du attendre que la professeur annonce la fin du cours afin de pouvoir lui parler.
- Elle m'a lancé tellement d'insultes au visage que je ne m'en rappelle même plus de toutes...
- C'est pas grave Neville, tu t'es excusé, elle n'a pas voulu t'écouter, c'est son problème. Tu as fais ce que tu devais. Allons manger et après il faut que tu écrives une lettre à ta grand-mère pour la remercier.
- Mon Rapeltout! Il n'est plus dans ma poche!
- Tiens.
Le garçon au béret sortit la bille de verre de sa poche, la rendant à son propriétaire. Celui-ci eut un immense sourire en reprenant son bien.
- Merci Harry, j'ai cru que je l'avais vraiment perdu!
- C'est rien, il était tombé quand tu jouais à l'acrobate sur ton balais.
- Merci de l'avoir ramassé, je ne veux même pas savoir ce qui lui serait arrivé si Malefoy l'avait prit.
Seul un léger sourire sur le visage du plus petit apparut alors qu'ils rejoignaient la grande salle pour le repas de midi. Le reste de l'après-midi se déroula sans soucis, ils avaient commencés à apprendre la théorie sur différents sorts qu'ils utiliseraient dans peu de temps. Ils avaient également eu droit à leur première tentative de transformation.
Le but était de changer une allumette en aiguille. La seule à y être parvenue fut Hermione. Les autres ne parvinrent jamais à une transformation complète. Neville avait réussi à rendre les bouts pointus, mais avait gardé la couleur. Harry par contre n'était arrivé à rien. Pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé. Mais pas une seule fois sa transformation marcha. Cela l'avait laissé pensif toute la soirée. Il avait observé longuement sa baguette comme si quelque chose n'allait pas avec celle-ci. Finalement Neville avait du le forcer à aller se coucher pour qu'il arrête de se triturer les méninges inutilement.
Le lendemain, Harry se rappela ce problème lorsqu'il vit sa baguette en se levant avant l'aurore, comme d'habitude. Mais il se décida à laisser ça de côté. Comme chaque matin il sortit de son dortoir accompagné de sa fidèle chouette qui volait toujours silencieusement à ses côtés. C'était son rituel, il se levait toujours avant les autres, explorait, ne craignant pas de croiser un professeur à une heure aussi matinale.
En peu de temps il avait mémorisé énormément de chemins, de passages secrets et autres salles étranges qu'abritait Poudlard. Les tableaux aussi matinaux que lui le connaissaient bien maintenant et discutaient souvent avec le Survivant, le guidant dans des directions qu'il n'avait pas encore exploré. Harry aimait bien cette ambiance.
Le château se réveillait lentement, sa magie vibrant dans l'air. Le soleil faisait de même, illuminant progressivement les couloirs sombres quelques instants plus tôt rendant presque vivantes et chaleureuses ces vieilles pierres. Les quelques murmures des tableaux encore ensommeillés et les crissements des armures se déplaçant donnaient une voix au château. La présence discrète d'Hedwige, le frottement de sa robe sur le sol. Toutes ces petites choses lui faisait aimer l'endroit de plus en plus. Ces petites choses qu'il ne pouvait trouver que le matin avant que la folie des élèves ne rendent l'endroit trop bruyant et trop agité.
Ce matin là l'ambiance était la même, Poudlard saluait le premier élève debout, celui-ci déambulait. Mais pour une fois il ne se laissait pas dériver un peu n'importe où. Il avait une destination précise. Il s'engagea dans plusieurs couloirs, connaissant déjà le trajet pour y être déjà passé quelques fois. Après de longues minutes de marche l'enfant arriva devant le tableau d'une nature morte.
L'enfant eut un léger sourire en voyant la poire tressauter alors qu'il la chatouillait. Après quelques instants le tableau se décala, laissant place à une ouverture donnant sur une volée de marches. L'enfant les descendit, arrivant enfin dans la pièce cachée.
A peine fut il entré que une centaine de paires d'yeux globuleux se tournèrent vers lui avant qu'il ne se fasse assaillir par des dizaines d'elfes de maisons qui parlaient tous en même temps. Harry tenta de ramener le calme, mais ce fut bien inutile. C'est un très vieil elfe qui parvint à se faire obéir. Tout le monde se tut.
Le vieil elfe qui semblait être le chef était tellement ridé que ses yeux disparaissaient presque sous les plis de sa peau. Ses oreilles tombaient jusque par terre alors qu'une barbe hirsute aussi longue prenait les poussières. Il était assis sur un gros coussin au dessus d'une étagère. Semblant c'être installé là pour diriger tout le monde.
- Quel bon vent vous amène donc ici monsieur Potter? Il est rare que des élèves viennent ici pour autre chose que chaparder et surtout à une heure aussi matinal.
- Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas là pour voler. Je voulais simplement voir l'endroit où vous travaillez de mes propres yeux.
- Normalement nous éjectons vite fait bien fait ceux qui s'introduisent ici, mais pour vous nous pouvons faire une exception après tout vous n'êtes pas n'importe qui et puis votre mère était une personne charmante.
- Merci pour elle. Alors si je peux rester je veux donner un coup de main et au moins commencer à apprendre vos noms.
Des hoquets de surprise très synchronisés retentirent dans toute la cuisine face à ces paroles. Un Elfe plus jeune s'avança tout tremblotant.
- Vous ne pouvez nous aider monsieur Potter, vous n'avez pas à faire une tâche aussi ingrate que le repas.
- Je ne trouve pas que cela soit ingrat. Et puis je suis là, autant que je serve à quelque chose. Tu n'auras qu'à me dire ce que je dois faire. Comment t'appelles-tu?
- Euh... Zaniah monsieur.
- Et bien Zaniah heureux de te rencontrer, mettons nous au travail.
L'elfe qui se trouvait être une fille se tourna vers son supérieur qui n'avait plus rien dit jusqu'à maintenant. Un sourire étira ses joues ridées et souleva sa barbe alors qu'il faisait un petit mouvement de tête.
- Laissez monsieur Potter faire comme bon lui semble. Accueillez le comme vous l'avez fait pour Miss Lily. Si vous avez la moindre question monsieur, n'hésitez pas à venir me la poser, je suis Acamar, chef des elfes de Poudlard.
- Enchanté Acamar.
Le sorcier s'inclina légèrement alors que les bouches des elfes s'ouvraient de surprise face à tant de déférence envers un elfe de maison. Même le plus vieux parut surpris. Finalement, Zaniah emmena leur invité vers les fourneaux.
Le temps passant, de plus en plus d'élèves furent debout, prêts pour une nouvelle journée de cours. Rapidement la grande salle fut pleine alors que le petit-déjeuner allait commencer. Harry avait finit par rejoindre ses camarades de chambre dans la salle commune comme d'habitude. Plus personne ne se demandait pourquoi il était toujours debout plus tôt. C'était devenu une habitude. Seul Neville tentait de comprendre, mais Harry n'avait rien lâché jusque maintenant et ne semblait pas prêt à le faire. Alors il attendait patiemment que celui-ci vienne lui parler, même si l'attente serait longue.
Donc, quand tout le monde fut présent, le repas commença et la distribution du courrier par les chouettes aussi. Hedwige, pour s'amuser c'était mêlée aux autres, voletant également entre les nuages factices se dessinant sur le plafond.
A la table des professeurs on entamait également le repas. Alors que les mets apparaissaient, Severus Rogue eut la surprise de voir un petit plus à côté de son assiette. Un petit fondant au chocolat. Il l'observa longuement, se demandant d'où il pouvait sortir alors qu'il ne l'avait pas demandé. Mais un petit détail lui fit montrer quelques signes de surprise.
Le plus calmement possible pour ne pas se trahir il prit la soucoupe qui contenait le fondant, observant un des côtés de plus près. Ce côté avait un petit renfoncement vers l'intérieur comme si il avait prit un coup.
Pour n'importe qui cela aurait été anodin. Mais pour le professeur de potion, cela ramenait à de très vieux souvenirs. Ses yeux se perdirent au loin pendant quelques instants avant de manger ce qu'il avait observé si longtemps. Le goût était le même, malgré les années. Une toute petite étincelle passa dans son regard avant d'être cachée. Personne n'avait rien remarqué, personne à part un élève qui sourit légèrement.
La journée et le reste de la semaine passa sans aucun soucis et finalement, le vendredi soir, Severus Rogue du aller faire ses emplettes dans la forêt interdite. Lorsque la nuit fut tombée il retrouva le garde chasse de Poudlard près de sa demeure. Celui-ci semblait vouloir l'accompagner cette fois. D'ailleurs il préparait même son immense arbalète.
- Que fais-tu?
- J'vous accompagne, les créatures sont agitées ces derniers temps. Ch'ais pas ce qu'elles ont, mais y'a beaucoup de remue-ménage. Vous pouvez pas y aller seul même si vous êtes doué en combat, il y a trop de bêtes dans cette forêt.
- Mm.
Ce fut le seul son qui sortit pour accepter la présence du demi-géant. Tous les deux entrèrent donc dans la forêt interdite, pas si interdite que ça puisque bon nombre d'élèves trouvaient intelligent de tester leur courage dedans. Ils firent le trajet en silence. Le professeur de potion s'arrêtait régulièrement, ramassant les plantes dont il avait besoin alors qu'Hagrid ne cessait d'observer les alentours.
Plusieurs heures plus tard ils durent s'enfoncer plus profondément. Le géant ne semblait pas heureux de l'idée.
- Z'êtes sûr de devoir aller dans la Clairière? c'est vraiment pas le bon moment, les créatures sont bizarres, ont sait pas comment elles vont réagir.
- Des plantes dont j'ai besoin ne se trouvent que là-bas. Et puis les créatures ont l'habitude de vous voir et moi aussi. Au pire elles partiront.
- Chuis pas si sûr, mais bon, vous décidez.
Ainsi ils se remirent en route vers cette fameuse Clairière. L'une des plus grande de la forêt interdite, elle se trouvait au croisement de tous les différents territoires occupés par des espèces toutes aussi variées. Cette Clairière était connue pour être l'endroit de regroupement entre les différentes espèces qui devaient se côtoyer dans les bois.
Au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient, Hagrid était de plus en plus tendu. Un bruit de fond commençait à se faire entendre. Mais jamais rien de distinct, comme si les créatures qui se trouvaient là-bas parlaient en murmurant, ne voulant pas déranger le calme religieux qui c'était installé dans l'endroit. Après encore quelques minutes de marche, les deux membres de Poudlard arrivèrent à la Clairière.
Ils s'arrêtèrent brusquement, surpris par la foule qui se présentait devant eux. L'imposante trouée dans les arbres laissait passer sans aucun obstacle la lumière froide et pâle de la lune, éclairant une scène étonnante.
Presque toutes les espèces vivantes de la forêt étaient représentés là. Des hippogriffes se lissaient mutuellement les plumes contre un amas de rochers. Des sombrals atterrissaient et s'envolaient dans un ballet perpétuel. Un petit groupe de centaures observaient, couchés entre les imposantes racines des arbres alentours, leur progéniture qui galopait agilement entre les différents groupes, poursuivant des chauves-souris aux ailes presque transparentes ou de petites harpies aussi tordue que des brindilles. Des lutins de cornouailles voletaient de-ci de-là, tirant de temps en temps sur la queue d'un centaure, tirant les plumes des hippogriffes. Mais jamais rien de bien méchant, ils semblaient plus calmes que d'habitude.
Les deux sorciers eurent même la surprise de voir une vouivre émerger d'un trou pour commencer à mi-ramper, mi-voler entre les arbres, tournant autour du groupe insolite. Hagrid avait les yeux ouverts de surprise.
- Je...Je ne savais pas qu'il y avait des vouivres sous la forêt interdite!
- Moi qui croyais que vous connaissiez toutes les espèces bizarres de ces bois...
- Les vouivres vivent généralement sous-terre, on peut très rarement les voir au grand air.
Alors qu'ils parlaient, des gnomes leur coururent dans les jambes, passant pour rejoindre le groupe plus qu'hétéroclite. En les suivant du regard, le garde chasse et le professeur de potion tombèrent sur trois êtres de lumières en train de brouter calmement dans la plaine, entouré par des êtres de nuit. Un couple de licornes et leur petit se tenaient là tout à fait calme, surveillant du coin de l'oeil leur progéniture.
Même Severus avait du mal à rester stoïque face à un tel spectacle.
- Les licornes ne restent-elles pas cachées lorsqu'elles ont un petit. C'est très risqué pour elles de sortirent ainsi et de se mêler à un tel groupe.
- C'est vrai, elles doivent se sentir en confiance.
Tous les deux regardèrent encore longuement la Clairière qu'ils n'avaient jamais vu aussi remplies et vivantes en plein milieu de la nuit. Après quelques minutes, le garde-chasse finit par parler dans un murmure.
- Je sais pourquoi ils sont tous là. Ici ils sont protégés.
- Pourquoi ici particulièrement?
- Parce que "lui" est ici.
Le demi-géant montra une direction avec sa tête. Severus suivit l'indication, ses yeux se posèrent sur un imposant rocher qui surplombait la Clairière, tout le long de celui-ci, sur chaque petite aspérité se tenait un un feu-follet bleu. Et en haut de celui-ci se tenait sûrement la créature la plus majestueuse de l'endroit.
Un griffon. Un imposant griffon se tenait couché là, une allure princière, observant toutes les autres créatures magiques autour de lui. La vouivre vue plus tôt venait de glisser le long du rocher, passant à côté de l'animal, baissant la tête dans un signe de révérence avant de continuer son chemin.
Le griffon avait répondu au salut avant que son regard ne se pose sur les humains qui avaient actuellement plus l'air d'intrus. A peine eut-il posé son regard sur eux que tous les gestes se suspendirent. Toutes les créatures tournèrent leurs regards vers ceux qui étaient arrivés depuis quelques temps maintenant.
Différents bruits semblables à des murmures s'élevèrent alors que tous se tournaient vers le rocher. L'animal qui y trônait venait de se lever, sautant agilement de son promontoire, les feux-follets le suivant comme un cortège.
Lorsqu'il s'avança dans la plaine, les autres animaux s'écartèrent, s'inclinant, lui laissant le passage libre. Alors qu'il se rapprochait, les deux sorciers de Poudlard sentirent leur souffle se bloquer dans leur poitrine face à la majesté de l'animal.
Son pelage aussi noir que la nuit prenait des reflets bleutés à cause de la lune et de son cortège de feux-follets. Ses ailes étaient repliées contre son corps, seul le bout des plumes effleuraient le sol. Sa queue semblable à celle d'un dragon, mais recouverte d'une fourrure nuit se balançait élégamment derrière lui. Ses pattes se déplaçaient avec toute la grâce digne des félins, elles semblaient à peine toucher le sol, le caresser.
L'animal tenait son visage haut, tel un roi, les plumes sombres recouvrant son cou semblait aussi douce que de la soie alors que certaines d'entre elles partaient, plus sauvages, à l'arrière de son crâne. Le griffon avançait vers eux, toujours plus imposant à mesure qu'il approchait.
Severus et Hagrid agirent plus par automatisme que vraiment par raisonnement. Sans qu'ils ne s'en rendent compte ils s'étaient courbés vers le sol, faisant la même révérence que la vouivre plus tôt. C'est à ce moment que la créature arriva devant eux. Elle les jugea quelques instants alors que tous leurs muscles étaient tendus par le stress.
Un frisson partit du cou du professeur de potions jusqu'au bas de son dos. Frisson qui était partit juste là où le griffon venait de poser son bec ébène. Une douce chaleur se propagea ensuite alors que le sorcier sentait quelque chose s'infiltrer dans son esprit, quelque chose de doux, tellement doux qu'il en oublia presque de renforcer ses barrières. Mais il revint à la réalité en sentant ses souvenirs être observés un à un. Brutalement il tenta de reconstruire ses murs d'occlumencie, mais ce fut vain.
Cette douce présence s'infiltrait en lui avec aisance, repoussant calmement toutes ses protections, il était mis à nu sans aucun moyen de lutte. Après des secondes qui parurent durer des heures, l'animal se déplaça pour répéter les mêmes gestes avec le demi-géant. Malgré que l'inspection soit finie Severus n'osa pas relever le visage, attendant que quelque chose lui dise de le faire.
Il sentit une petite impulsion de magie le faire réagir, sachant ce qu'il avait à faire, il se redressa, Hagrid également. Le griffon se tenait devant eux, ses yeux plus verts que des émeraudes brillaient de magie et d'intelligence, de connaissances aussi.
Ses ailes se déployèrent, laissant les sorciers admirer leur envergure impressionnante, tellement grandes qu'il était normal qu'elles touchent le sol lorsqu'il marchait. Mais après l'admiration vint la crainte. Aucun des deux ne savaient comment réagir ou ce que cela voulait signifier. Mais finalement l'animal majestueux se pencha, une de ses pattes se repliant sous son corps alors que son bec venait toucher le sol.
Les deux sorciers se remirent à respirer, sachant que lorsqu'un hippogriffe s'inclinait ainsi c'était bon signe. Ils espéraient juste que cela s'appliquait aux griffons aussi. En tout cas celui-ci n'avait pas l'air de les considérer comme des menaces.
Lorsque la créature avait exécuté ce geste, toutes les autres présentes dans la clairière c'étaient remises à bouger et reprendre leurs activités comme si rien ne c'était passé.
Lorsque le griffon c'était redressé, il c'était approché de Severus Rogue. Celui-ci se rendit compte que la créature était un peu plus grande que lui, mais pas autant qu'un hippogriffe. Elle s'approcha jusqu'à toucher la main du sorcier de son bec, semblant l'inciter à quelque chose.
Le regard charbon se tourna vers le garde-chasse qui en connaissait sûrement plus que lui sur les coutumes des griffons. Celui-ci lui fit un petit signe de tête encourageant. Finalement, la main du professeur se retrouva sur le bec ébène.
Tout content, l'animal commença à sautiller comme un enfant alors qu'il se frottait de plus belle au sorcier qui ne savait plus quoi faire.
Hagrid riait sous cape en voyant le si stoïque et froid professeur de potion complètement désemparé et perdu. Mais le griffon n'en avait pas finit, il incitait le sorcier à le caresser. Celui-ci mit du temps à réagir et à poser sa main dans le plumage soyeux de la bête.
Alors qu'il passait ses doigts sur les plumes, Severus ne put s'empêcher de se demander quel genre de potion il pourrait créer avec des plumes de griffon. L'animal arrêta ses demandes de caresses pour regarder dans les yeux le professeur. A ce moment celui-ci crut voir un sourire fendre ce bec alors qu'une sorte de grondement tressautait au fond de la gorge de l'animal, comme s'il riait à ses pensées.
Brusquement un bec empoigna sa manche de sorcier alors que le griffon l'entrainait dans une direction bien précise. La terreur des cachots essaya de trouver de l'aide du côté du demi-géant, mais celui-ci était déjà en conversation avec un centaure qu'il semblait connaître. A ce moment, il ne put que maudire Hagrid pour son inutilité. Il se retrouvait avec un griffon particulièrement enjoué qui l'entrainait il ne savait où en plein milieu de créature magiques.
Finalement, la balade s'arrêta à la lisière de la Clairière, près des licornes. Les feux-follets entouraient le magicien et le griffon alors que celui-ci lâchait sa manche pour pointer son bec vers le sol. Severus regarda et remarqua qu'il était devant plusieurs petites plantes qu'il était venu chercher. Il lança un regard empli de question à la créature, mais celle-ci ne fit que lui pointer les plantes.
Sans attendre plus longtemps il ramassa celles dont il avait besoin. Quand il eut finit, sa manche fut de nouveau prise dans un bec et il se fit entrainer à un autre endroit. Le même schéma se répéta plusieurs fois et il put récolter ainsi toutes les plantes qu'il était venu chercher.
Même si il avait tout, le griffon ne semblait pas vouloir le laisser partir et ne cessait de demander des caresses, de se frotter à lui comme un chat. Apparemment il lui plaisait. Au début c'était réticent qu'il répondait aux demandes. Mais maintenant cela semblait naturel. Mais malgré l'étrange ambiance qu'aucun des deux sorciers ne voulait quitter, ils devaient retourner à Poudlard et Severurs tenta de le faire comprendre à l'animal qui jouait maintenant à écraser les feux-follets qui l'entouraient et à poursuivre les pitiponks.
- Excusez-nous, mais il se fait tard et nous devons rentrer à Poudlard.
Le griffon semblait l'avoir comprit et s'apprêtait à faire quelque chose, mais tout ses gestes se suspendirent d'un coup alors que ses yeux se portaient à un endroit bien précis de la forêt. Tous les animaux firent de même, la tension monta d'un coup. Les licornes s'enfuirent vite suivies par les gnomes et autres lutins. Les sombrals commençaient à cabrer alors que les centaures sortaient leurs arcs. Les hippogriffes raclaient le sol de leurs griffes en poussant des cris de rapaces.
Le professeur de potion avait rejoint le demi-géant et tous les deux observaient la scène sans vraiment comprendre. Brusquement le griffon c'était dressé sur ses pattes arrières en poussant un cri mélange entre celui d'un lion et celui d'un rapace. Un cri puissant qui résonna dans toute la forêt interdite. Lorsqu'il rabattit ses pattes au sol, toute la clairière trembla, les feux-follets disparurent comme aspirés alors que les sorciers pouvaient sentir très clairement la magie s'agiter sous leurs pieds.
Ce fut comme un signal et toutes les créatures magiques s'envolèrent, rampèrent vers leurs trous ou s'enfuirent dans leur territoire. Severus et Hagrid n'eurent pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il se passait que deux hippogriffes avaient attrapés leurs vêtements pour les lancer sur leurs dos. Les deux bêtes s'enfuirent à toute vitesse, mêlant le vol et la course pour aller plus vite et éviter les obstacles.
En quelques minutes le garde-chasse et le professeur se retrouvèrent à la chaumière qu'ils avaient quittés des heures plus tôt. Les créatures les laissèrent là, retournant vite dans la forêt rejoindre les leurs.
Encore un peu sonné, ils mirent quelques instants à comprendre où ils étaient et ce qu'il venait de se passer.
- J'crois qu'on devrait aller voir le directeur.
Severus ne dit rien, mais ouvrit le passage. Tous les deux rentrèrent presque au pas de course dans l'établissement scolaire et rejoignirent rapidement le bureau de leur supérieur.
Hagrid donna le mot de passe et il ne leur fallut pas longtemps avant de se retrouver dans le bureau du très célèbre Albus Dumbeldore. Celui-ci n'était pas encore couché, comme si il les avait attendu.
- Et bien Severus, que c'est-il passé. Je me suis inquiété quand vous n'êtes pas revenus à l'heure habituelle.
- Nous avons fait des rencontres plutôt étonnantes.
- Asseyez-vous et racontez-moi tout.
Hagrid raconta tout, le professeur de potions refusant de parler. Les yeux du vieille homme c'étaient écarquillés dés le début du récit et ne c'étaient jamais refermés avant la fin. Un sourire avait étiré sa barbe en apprenant tout ce qu'avait vécu les deux sorciers. Mais beaucoup de questions tournaient dans sa tête.
- Mais qu'est-ce qu'un griffon vient faire ici?
- Les griffons ont une relation particulière avec la magie, on les trouve dans des endroits où elle est très concentrée. D'ailleurs j'ai toujours été étonné de ne pas en voir un à Poudlard. Alors pour moi c'est presque normal et dans la logique des choses.
- Peut-être Hagrid, mais cela fait des années qu'on n'en avait plus vu ici. Depuis l'époque des quatre fondateurs. Alors pourquoi un maintenant?
- Je ne sais pas, mais la magie à ses raisons je suppose.
- Donc si j'ai bien compris, c'est lui qui protège maintenant la forêt?
- En tout cas il est en lien avec elle, toutes les créatures l'écoutaient et restaient à ses côtés sans disputes. Cela prouve qu'il a autorité sur elles. Malgré qu'il soit jeune.
- Jeune?
- Oui professeur, ce n'est encore qu'un enfant, il n'a pas encore atteint sa taille adulte. Dans quelques années il fera peut-être le double de sa taille actuelle ou plus.
- Par Merlin, c'est incroyable. Un griffon. C'est tellement rare.
- En fait, c'est plus rare qu'un griffon.
- Pardon?
- La créature qu'on a vu est un Opinicus, pas un griffon, mais c'est la même famille.
- Comment peux-tu le savoir? Parla Rogue pour la première fois.
- c'est simple, ses pattes avant. Ce sont des pattes de lions, pas d'aigles comme les griffons. C'est la seule différence. 'fin, les Opinicus sont beaucoup plus rare, on dit que c'est la magie elle-même qui les créé, ainsi elles ont un lien très particulier avec elle.
Les trois sorciers méditèrent sur ce qui venait d'être dit, si c'était vrai, la créature devait être puissante ou le deviendrait. Mais une ombre vint entacher le tableau.
- Par contre je n'ai pas compris ce qui a agité toutes les créatures à la fin. En tout cas cela doit être suffisamment effrayant et puissant pour qu'ils s'enfuient tous aussi vite.
- Bien, Hagrid vous gardez un oeil sur ce qu'il se passe dans la forêt interdite, si il y a du changement prévenez moi.
- Pas d'soucis professeur.
Après encore quelques recommandations, la rencontre prit fin et le vieux sorcier ne perdit pas de temps pour rejoindre son lit. Les deux autres partirent également, mais le professeur avait une dernière question a poser au garde-chasse.
- Qu'a fait ce griffon ou opinicus lorsqu'il nous a touché?
Le demi-géant s'arrêta, comprenant de quoi voulait parler son collègue.
- Il a fouillé dans nos esprits. L'a tout vu. C'est comme ça qu'il juge les gens et apparemment vous lui avez plu. Il était tout d'suite en confiance alors que moi j'ai pas put l'approcher. Vous êtes chanceux, avoir une créature pareille à ses côtés n'a pas de prix.
Sur ces derniers mots ils se séparèrent, rejoignant leurs chambres respectives. Lorsque Severus se coucha, il resta encore longtemps à méditer sur ce qu'il venait d'apprendre. Cette créature avait tout vu, tout ce qu'il cachait depuis des années et dans les moindres détails en plus. Il se sentit étrangement en danger. Il n'était pas à l'aise, personne n'avait jamais rien su sur lui, n'avait jamais rien put lui soutirer, pas même le seigneur des ténèbres. Mais ce griffon avait percé toutes ses défenses avec facilité et l'avait mit à nu. En repensant à ce moment il se sentit sans défense, il n'avait rien put faire et savoir que quelqu'un était capable de découvrir ses secrets aussi facilement l'inquiétait.
Finalement, il s'endormit à l'aube, espérant avoir le sommeil tranquille pour le peu d'heures qui lui restait.
Apparemment ces derniers temps les choses tournaient de manière à le mettre à mal. Non seulement une foutue créature magique découvrait tout sur lui, mais en plus le fils Potter faisait tout pour remettre en question ce qu'il croyait être la réalité depuis des années.
Voilà, j'ai fais quelques corrections pour l'orthographe, désolé pour les quelques fautes qui auraient encore réussis à passer entre les mailles du filet.
