Encore ? Oui. Encore. Une nouvelle fanfiction. Pas corrigée, grosse flemmardise de ma part (yep, tout expliquer à la fin du chapitre !)

Un truc pas joyeux, encore.

Enfin, je vous laisse découvrir, car il y a un gros bla-bla à la fin de ce chapitre !

Bonne lecture !


Enchainée

Chapitre Un


- Il vivra Bilbo. Il vivra. Tu peux en être sûre. Thranduil a fait un merveilleux travail. Alors Thorïn vivra.

Le hobbit sourit, ravalant de mieux ses larmes. Pour autant, le petit être finit par cacher son visage dans ses mains, versant ses pleurs les empêcher lui était impossible. Pas après tant d'angoisse, d'une peur sans nom qui lui a vrillé autant son corps que ses sens, durant tant de nuits et tant de jour, que Bilbo aurait préféré massacrer de l'orc.

Le vieux Balïn l'étreignit avec la plus grande amitié. Il l'étreignit avec force et douceur du désespoir. Il caressa ses boucles de couleur miel, rassuré que son cambrioleur ait pris du temps pour lui. Le temps de retirer de son petit corps, toutes les traces visibles de la Bataille des Cinq Armées. Ce cambrioleur improvisé, avait tout de même eut de la chance avec sa bague magique. Qu'il soit invisible, ne voulait pas dire intouchable. Bon nombres de lames avaient frôlé sa peau délicate. Pour des égratignures uniquement. Mahal soit louée. Lorsqu'il l'avait retrouvé, en pleur près des corps de ses rois, Balïn s'était mis à paniqué en voyant tant de sang dans ses vêtements. Avant de se rendre compte, qu'il n'y avait que le liquide vital des orcs et des gobelins maculant ses habits. Rien de plus. Pas même une infection. Peut-être, au final, que cette bague lui portait chance.

- Il me faut partir Balïn. Je ne veux pas attiser sa fureur une nouvelle fois.

- Thorïn n'était plus lui-même laddie.

- Balïn … supplia la petite-voix

- Et puis, il vaudrait mieux que tu restes, jusqu'à la fin. Nous ignorons quand Thorïn se réveillera. Demain comme dans un an. Fíli et Kíli seraient tellement très fier de t'accompagner tout le long de ta grossesse, de passer du temps avec leur cousin ou cousine. Notre culture ne cautionne peut-être pas les enfants nés hors-mariage, mais ils sont un signe d'Yavanna tu n'auras aucun reproche ici. Personne n'osera te désigner comme une fille-mère, comme tu me l'as dit pour la Comptée.

- Ce n'est pas l'envie qui me manque Balïn. Mais c'est finit, il a perdu son esprit. Même au seuil de la mort, il a été incapable de me pardonner. Crois-tu qu'il le fera à son réveil ? Peux-tu m'assurer qu'il n'essayera pas de m'assassiner lorsqu'il saura que je suis encore sous sa Montagne ? Peux-tu assurer la sécurité de mon enfant ? Héritier ou non, il n'est pas légitime. Ce fut qu'une aventure idyllique Balïn. Mon amour et mon cœur ne lui ont pas suffit. Je ne suis qu'une pauvre hobbit de la Compté qu'ai-je pour concurrencer l'Arkenstone et l'or ?

Le nain hocha la tête, essuyant de son pouce les petites larmes qui coulaient sur les jours de Bilbo. Il avait voulu s'opposer à cette union sans Court, jusqu'à ce qu'il voit Thorïn épanouît comme jamais. Le cambrioleur lui retirait tout poids de la couronne, elle lui faisait découvrir les merveilles de la vie. Elle avait su le rendre heureux comme il ne l'avait jamais été.

Mais Bilbo l'avait dit. Une fois l'Arkenstone entre ses mains, Thorïn n'était plus le même.

- Il t'aime laddie. Je peux t'en assurer.

- Thorïn a eut des meilleures façons pour me le montrer.

Balïn ne dit plus un mot, replaçant des petites boucles de cheveux derrières les oreilles pointu de Bilbo.

Si un nain est entêté, un hobbit peut, lui aussi, se montrer très têtu. Bilbo n'échappait pas à la règle ! Dès qu'une idée se frayait un chemin dans son esprit, elle ne perdait jamais une occasion de l'accomplir ! Et rien ne lui faisait changer d'avis.

Elle perdait peut-être sa chance d'avoir une vie heureuse, ici en Erebor. Avec son futur enfant, Thorïn et la Compagnie. Ils étaient devenus une famille après tout ! Mais, le vieux nain comprenait. Lui-même ne reconnaissait pas son roi. Alors, comme tous les autres, il était tout aussi incapable de prévoir la réaction du monarque à son réveil. Serait-il aussi bon que durant leur voyage, ou toujours pervertie par la pierre arcanne ? Le plus à craindre si Bilbo se décidait de rester, serait la réaction du roi en apprenant la nouvelle finirait-il par lui demander officiellement sa main ou ordonnerait-il son exécution ?

Et puis, même si elle restait, elle était toujours bannie. Daín le savait. Ses soldats aussi. Bilbo n'était pas plus en sécurité ici, que dans les terres sauvages.

- J'ai préparé mes affaires pour partir ce soir. C'est un jour de célébration puisque les deux princes se sont officiellement réveillés. Il y aura moins de gardes au point de péage.

- Oui. Bard nous avait prévenus de ces éventuels changements. Je vais t'aider laddie. Un bien maigre remercîment pour tout ce que tu as fait pour nous.

- Vous allez garder un bien lourd secret. Toutes mes actions n'en auront aucune équivalence. Vous allez cacher l'existence de l'héritier du Roi sous la Montagne !

La jeune femme fouilla dans sa poche, sortant l'anneau doré qui l'avait protégé tout au long de sa quête. Balïn ferma les yeux. Il se sentait démunit au possible. Il aurait donné sa vie pour trouver de meilleurs arguments afin que leur hobbit reste. Il n'est jamais bon de voyager lorsque l'on porte un enfant dans son ventre.

- Je voudrais dire au-revoir à tout le monde. Sont-ils toujours dans la même chambre, avec les Fíli et Kíli ?

- Oui laddie. Daín voulait les escorter dans une chambre royale. Mon frère s'est chargé de lui faire comprendre que non, nos princes resteraient sous notre surveillance. Dwalïn pense qu'il s'agissait d'un stratagème pour te capturer.

- Le cousin de Thorïn n'est guère très apprécié parmi vous.

- Il cherche à te tuer laddie. Pour montrer sa soit-disante loyauté envers Thorïn…

- Je n'ai porté que de maigres secours à Thorïn et ses deux chenapans de neveux. Sans Daín, ils n'auraient pas survécu. Alors oui, il est loyal envers eux. Enfin … j'imagine que c'est le cas.

- Il n'y a pas uniquement le fait qu'il cherche à te tuer. Il veut le trône.

- N'est-il pas déjà roi ?

- C'est le trône d'Erebor qu'il veut. Avant l'arrivé de Smaug, des complots contre la famille royal ont été organisé. À mainte reprise. Bien que nous n'ayons aucune preuve, toutes les pistes nous menaient à lui. Les mercenaires engagés, mouraient tous. Empoissonnés ou égorgés durant la nuit.

Bilbo sembla comprendre alors certaine chose.

Éloigner les deux princes pouvait être un moyen de l'amener à se dévoiler aux soldats des Monts de Fer. Tout comme ce pouvait être un moyen de les éliminer, proprement, faisant croire à un empoisonnement ou une infection qui ne s'est vu que trop tard. Sans l'entêtement de Dwalïn, peut-être que ce serait déjà arrivé. Thorïn aussi, aurait pu être mort. Si le Roi de la Forêt Noir n'avait pas lui-même insister pour le soigner, et rester ici jusqu'à son éveil.

Toute une mascarade de la part du Seigneur des Monts de Fer pour une unique chose avoir un fichue trône en pierre. Quel fourbe d'esprit ! Même sur le plus beau trône du monde, l'homme, le nain ou l'elfe n'est assis que sur son cul ! Les nains manquaient cruellement de culture. Pourtant, le plus grand philosophe du premier âge –Montaigne qu'il s'appelait !- fournissait dans ses œuvres, de nombreuses leçons de vie. Car lui au moins, il avait vécu comme il se devait.

Un bruit de pas lourds lui fit glisser son anneau à son doigt. Caché aux yeux de tous, elle pressa l'épaule de Balïn. Tout en retenant sa respiration, elle recula contre le mur. Ses pas silencieux finirent par s'arrêter, jusqu'à ce que Daín ait finit son chemin. Une fois qu'il l'eut dépassée, elle n'attendit plus. Elle prit la fuite vers l'aile médicale.

- Maître Balïn !

- Seigneur Daín. murmura le nain sur le même ton emplie de froideur, Je ne m'attendais pas du tout à vous voir ici.

- Je vous cherchais. Je voulais vous apporter la nouvelle pour mon cousin. Mais, vu votre regard, j'imagine que la Compagnie le sait déjà. Et que vous êtes tous soulagés.

- Et vous, Monseigneur, ne l'êtes-vous pas ?

- La disparition de la traîtresse ne me plaît guère.

- Puis-je vous rappeler qu'elle fut bannie sous peine de mort ? C'est une femme maligne. Elle a éconduit des orcs et des gobelins avec une facilité déconcertante, elle a su calmer les hommes du lac pour qu'ils nous laisser marcher sur Erebor, elle a conduit en erreur Smaug et l'a délogé. Bilbo sait ce qu'elle peut encourir si elle revient en ces lieux. Si elle est partie, c'est pour toujours. Ayez l'esprit tranquille.

- De vous dires, elle aurait donc déserté, avant le début de la Bataille ?

- Si je puis m'excuser, mais vous ne pouvez pas dire qu'elle a déserté. Elle a été bannie.

Le seigneur nain eut un sourire cruel sur son visage. Le rictus sur ses lèvres fit bouger la cicatrice qui lui barrait l'entièreté du visage. Vestige d'une ancienne guerre.

- Je doute, qu'elle soit partie.

- Vous doutez ?

- Lorsque nous avons trouvé Thorïn et ses neveux, ils étaient grièvement blessés. Or, ils avaient tous reçus des premiers soins nécessaires. Quel nain, quel elfe ou quel homme laisserait ainsi le souverain du plus puissant des royaumes nains ? Alors oui, Maître Balïn. Je doute du départ de votre cambrioleur.

L'érudit ne dit mot. Il soutint avec une facilité déconcertante, le regard froid et prometteur de mille souffrances, celui de Daín. Balïn ne trahirait pas sa famille. Il en avait fait la promesse le jour où son frère était né. Bilbo était de sa famille désormais.

Alors oui. Il ne la trahirait pour rien au monde. Même si ses mensonges et sa traîtrise le conduirait à la potence.

- Belladona Isabella Baggins, commença-t-il avec force, est peut-être bannie, sous le commandement de Thorïn Oakenshield, fils de Thràin, fils de Thrór, Roi sous la Montagne. Mais sachez avant tout, qu'elle reste mon amie. L'amie de l'entièreté de notre Compagnie. Elle détient dans ses mains toute la redevance que nous lui devons. Car elle a plus de courage que vous ou moi-même ne pouvons inégaler. Sans elle, nous ne serions pas là, entre ses murs. Sans elle, Smaug ne serait pas mort. Sans elle, nous aurions perdue la guerre. J'ignore où elle est. Même si je le savais, je n'en dirais rien. Moi et mes frères préférons la mort que de dénoncer celle qui nous a rendu notre maison.

- Avouez que cela vous arrange ! souffla le roi des Monts de Fer

- Vous parlez sans savoir.

- Expliquez-moi. Tout comme vous devrez expliquer à mon cousin, que la traîtresse est en fuite.

Balïn eut un étrange sourire.

- Mais lui, il le sait. Bilbo a quelque chose Daín. Elle a quelque chose qui la cache aux yeux du monde. Sans le lever du sort, si elle est belle et bien dans Erebor, jamais vous ne la trouverez.

Daín tourna les talons. Il s'en alla, la démarche raide, les poings serrés de haine. Le vieux nain ne serait dire si c'était un bon ou mauvais signe.

Pouvait-il se fier à cette image colérique de la contrariété du nain ? Balïn ne saurait le dire…


La nuit de tomber depuis quelques heures. D'épais nuages noirs couvraient le ciel étoilé, et la lune diffusait une bien faible lueur.

Sur les flots de la rivière menant au Grand Lac de Laketown, des clapotis doux se faisaient entendre de part les remous répétitifs des rames d'une petite chaloupe. Balïn et Nori y étaient tous deux assis, chuchotant sur le ton d'une simple conversation. Entre eux deux, un petit coffre de bois de chêne, renforcé par quelques petites barres métalliques. Sur les lattes, en plus des petites traces de griffes, il se trouvait être roussi par ci et là. Sans aucun doute, un des nombreux vestiges d'Erebor ayant survécu au dragon Smaug.

Au mouvement près de la rive, les deux nains s'y accostèrent directement. N'étant aucunement armés, il n'était pas dans leur attention de se confronté aux gardes du point à péage. Soldats engagés par Daín. Considérés par tous comme des mercenaires.

- Que faites-vous ici alors que le couvre-feu a déjà sonné ?

- Nous avons reçu une missive de l'Archer Bard, le nouveau bourgmestre de Laketown. Il nous demande de le rejoindre expressément.

- Pour un coffre remplit d'or ? ricana méchamment l'un d'eux désignant d'un signe de tête le coffre

Arkenstone ou non, les nains restent cupides !

- Non. Nous avons une dette envers lui. expliqua Balïn avec grande douceur malgré sa forte inquiétude, Il a permis la survie de nos deux princes, Sir Fíli et Sir Kíli, lors de notre périple. Il nous demande que nous lui rendions la pareille pour ses enfants. Voici sa lettre, avec l'autorisation du Seigneur Daín.

C'est un autre soldat qui réceptionna les deux messages. Il reconnu sans mal l'écriture souple du tueur de Smaug et celle brute de son seigneur. De plus, les signatures et les cachets de cire ne pouvaient mentir sur l'attention des deux nains.

Et pourtant ! Son camarade, étant resté jusque là en retrait, vint vers eux, une main sur la garde de son arme. Lui, semblait avoir découvert une supercherie.

- Que nous cachez-vous, Maître Balïn ?

- Plaît-il ?

- Bard et Thranduil sont toujours au campement du champ de Bataille ! Aucun d'eux n'est passé par ici depuis notre victoire.

- Laissez courir Balïn. grogna Nori dans un claquement de langue, Ils ne savent pas faire la différence entre de pauvres herbes médicinales et des pièces d'or.

De cette petite provocation énoncée sur le ton hautain, s'en suivit le début d'un conflit qui ne cessa de grandir entre les deux groupes. Les reproches fusèrent pour les deux camps sans queue ni tête. Mais les nains des la Compagnie de Thorïn, le faisait que dans un unique but : gagner du temps.

En effet, dans la confusion générale, Bilbo s'éjecta vite de la barque, ne réalisant qu'un petit balancement sur l'eau. Le coffre tangua un petit peu cependant, son maigre poids ne pu faire chavirer la chaloupe comme elle l'aurait voulue. Camouflée de son anneau, elle s'en alla vers la forêt, comme il en était convenu.

Glissant sur les roches lisses, trébuchant entre les racines brutes, elle courue rapidement. Elle ignora les douleurs de son corps fatiguée, l'oppressement de sa poitrine. Le cambrioleur jugula l'envie de s'arrêter pour regarder une dernière fois la Montagne Solitaire. La maison de ses treize amis. La maison de sa seconde famille.

Des larmes coulaient le long de ses joues sans qu'elle n'y fasse attention. Le manque de respiration lui donnait peut-être un point de côté, mais rien ne l'empêchant de continuer sa route, plus loin dans les broussailles, plus loin dans l'obscurité d'un territoire qu'elle ne connaissait pas. Bien sûr, Bilbo suivait l'itinéraire convenue avec Bard et Balïn. Un chemin sûr. Personne ne s'y aventurait. Personne ne suivrait ses traces jusqu'ici.

Enfin, elle se stoppa, un sourire à demi-soulagé sur son visage. Le souffle court, elle rejoint le poney à robe noir mis à sa disposition. Elle se laissa voir dès qu'elle retira de son doigt l'anneau qu'elle remit dans une poche antérieure de sa veste en soie rouge.

C'est en la voyant, que le petit quadrupède henni avec une douce tendresse. Il souffla dans les mèches de miel de sa future cavalière. C'est qu'il était rassuré, dans un sens, de ne plus être seul dans ses bois en pleine nuit.

Bilbo flopa l'encolure de l'animal. Rien ne stoppait ses larmes cristallines. Pas même le souffle chaud du poney contre sa peau laiteuse.

Voilà presque trois jours qu'elle avait littéralement fuit Erebor. Trois jours qu'elle avait dû sa cachait des gardes, des hommes, des elfes. Trois jours qu'elle ne savait quoi penser d'autre, à part qu'elle regrettait amèrement son choix. Le hobbit aimait trop la vie, pour la perdre inutilement, pour avoir donné un simple bout de caillou lumineux aux elfes (son esprit se corrigea. Pour elle, ce n'était qu'un simple caillou lumineux. Pour Thorïn c'était son héritage ancestral !). Mais, elle ne fuyait pas uniquement pour sa vie.

Une main se posa négligemment sur son ventre plat. Oui. Elle protégeait une petite vie en elle. Il y avait elle et son enfant. Un enfant qu'elle priverait de son père, tout comme elle priverait le père de son enfant. Pire même ! Elle priverait le Roi de son Héritier. Si cela devait se savoir, peu importe où Bilbo se trouverait, elle serait exécuter pour haute trahison.

Personne, roi humain ou seigneur elfe ne voudrait engendrait une guerre contre un roi nain emplit de ressource. Bilbo en était sûre, elle avait elle-même vue les ravages dès que l'armée des Daín est arrivée.

Excepté pour Balïn, quand ses amis nains viendraient la voir, comme ils lui avaient promis, elle trouverait un mensonge. Elle avait tout le temps pour le planifier, ce futur mensonge.

- Eh bien ! souffla-t-elle pour sa monture, Il est temps pour nous d'y aller !

La vie continuait. Pour Thorïn et ses neveux, comme pour elle et celle de son futur enfant à venir.

C'est tout ce qui comptait après tout !

- Ne précipitez pas les choses, mademoiselle Baggins. Nous avons, après tout, beaucoup de chose à nous raconter.

- Seigneur Daín.

Son cœur au bord de l'arrêt, Bilbo se tourna vers le Roi des Monts de Fer.

Elle se sentie défaillir.

- Votre astuce était parfaite ! Sans surprendre votre conversation avec messire Balïn, je vous aurais, sans aucun doute, loupé votre départ.

- Et que voulez-vous faire de moi ? Les lois d'Erebor ne s'appliquent plus ! J'ai passé les frontières, je suis sur les terres des hommes !

Le grand nain ricana un peu. Quelques branches bougèrent auteur d'eux bientôt, nombreux furent les soldats qui les encerclèrent, tel un mur de chair et de sang, tous armés jusqu'aux dents.

- N'ayez aucune crainte, Belladona Isabella Baggins. Je ne vous veux aucune mal.

- Gardez vos plaisanteries pour vous ! Vous m'avez cherché depuis la fin de la bataille dans l'unique but de me tuer !

- Il est vrai. Mais, si j'en ai décidé autrement, c'est à cause du bâtard que vous portez.

La peur l'empêchant le moindre mouvement, Bilbo ne put que blêmir. Dans sa peur palpable, c'est à peine si elle sentie le coup portait à l'arrière de sa tête, par l'un des guerrier. Celui-ci eut la bonté de retenir son corps mou. Enfin, un acte plutôt ordonné que commander.

Le poney henni et rua. Il envoya quelques nains loin de lui, mais cela ne suffit pas. Il se fit tuer avec un arsenal d'orc sans aucun doute récupéré sur les corps sanglant du champ de Bataille, au pied de la Montagne Solitaire. L'animal hurla dans sa peine nulle ne vient le secourir.

Près du corps du quadrupède, Daín laissa tomber l'arme gobeline ayant servit pour assommer le hobbit. Un de ses guerriers le rejoint, trainant la carcasse moisie d'un orc, avant de tendre un coutelas forgé par l'ennemi à son maître.

- Êtes-vous sûr de ce que vous faites, monseigneur ?

- Aurais-tu peur, soldat ?

- Non, mais cette pratique … est interdite par chez nous, seuls nos ennemis l'utilisent pour l'humiliation.

- C'est parfaitement ce que je veux. Je veux que Thorïn et sa stupide Compagnie la croit morte, le plus longtemps possible.

Assurant ses mots à sa parole, le roi, attrapa les quelques tresses dans les cheveux de la jeune femme. Il les coupa grossièrement, arrachant de la peau là où lui était possible de le faire. Il n'en oublia aucune celle des premiers exploits de la jeune hobbit, celle qui symbolisait toute la reconnaissance des nains envers elle, celle qui la caractérisait comme étant l'amie des nain, celle qui la montrait comme étant reconnue par Durin, et bien sûr, celle qui la définissait comme compagnon du Roi sous la Montagne.

Daín les jeta au sol, un sourire mauvais grandissant toujours plus sur ses lèvres.

Pour touche finale, il réunit dans sa poigne une touffe suffisante de cheveux, qu'il coupa d'un cou sec. Car, sans cette chevelure, de dos, la femme ressemblait à un homme. Dans le cas où ses chariots, le ramenant au bercail, se feraient fouiller à la frontière et de dos, n'importe qui le prendrait pour un soldat inconscient, au milieu de beaucoup d'autre.

Alors que des empreintes de vils créatures se créaient jusqu'à disparaître dans les buissons aux bords des rives, celles des nains elles, finirent par disparaître, d'un simple coup de branchage sur le sol. Et l'odeur du sang du poney, lui, finit par emplir l'air.

De Bilbo, de Daín et de ses mercenaires, il ne resta plus aucune trace.


Bilbo se réveilla dans un sursaut indiscret, la peau ruisselant de sueur, la respiration haletante, et a vision entièrement floutée. Elle mit un certain temps à revenir à elle et surtout, à oublier les images de son cauchemar. Pourtant, même en étant au chaud sous ses couvertures, elle su, que quelque chose n'allait pas.

À commencer par l'air ambiant ! Plus précisément, l'odeur. Le cambrioleur su que sa quête ne fut pas qu'un simple rêve mal terminé dans le cas contraire, Bag-end sentirait les cannelées de la vieille. Il n'y avait pas non plus la senteur du foin et du miel, aromates caractéristiques de chez Beorn. Non, elle ne logeait ni chez le seigneur Elrond, ni même chez le Roi Thranduil : l'air n'était pas remplie de cette douce odeur de pins et de chêne. Il n'y avait pas la puanteur du souffre alors non, elle ne s'était pas évanouit dans les salles d'Erebor. Pour être dans un endroit si chaud que cela, dans des draps de satin et de soie, lourd sur sa personne, mais fluides entres les membres de son corps … Non. Aucune idée de l'endroit où elle pouvait être, ne lui vient à l'esprit. La maison du maire de Laketown s'était glissée dans ses pensées car le bourgmestre et son serviteur s'étaient conduits de façon bien trop aguicheuse durant l'escale à cette ville sur le lac. Car, il y régnerait sans aucun doute, une odeur d'huile de poisson. N'est-ce pas ?

À en juger par le matelas mou et les oreillers moelleux qui cerclaient aussi bien sa tête que le haut de son corps, elle était chez une personne ayant les moyens de se permettre une telle literie.

Et pourtant, Bilbo ne se souvenait pas avoir atteint Laketown.

Le nouveau sursaut qui agita son corps la redressa entièrement, avant de retomber sur le matelas. Sa tête martelait. Une sensation horrible qui n'arrangeait pas l'angoisse qui commençait à poigner ses entrailles.

Déposant un bras sur ses yeux pour empêcher la luminosité de la pièce d'agresser ses pupilles, un autre sentiment d'horreur la pris. Depuis quand portait-elle cette robe satinée rouge ? Depuis quand ses poignets se voyaient encerclaient de bracelets d'or et d'argent, incrustés ici et là de pierres précieuses ?

Un gémissement franchis ses lèvres. Quelque chose n'allait pas, car ce sentiment d'insécurité régner, et ceux, malgré la chaleur qui irradié cette pièce.

La jeune femme refit une tentative pour se redresser, une main allant instinctivement se poser sur son estomac. Bien sûr, elle savait qu'elle n'avait pas perdu son enfant. Une mère sait toute ces choses là. Pour Bilbo, c'était juste un geste banal pour se rassurer. Pour se dire que rien ne pouvait être pire que de perdre son enfant.

Mais son moment de bonheur se dissipa aussi vite qu'il était venu.

- Maîtresse Baggins. murmura une voix forte emplie d'une froideur sans égal, Heureux de voir que vous prenez enfin la peine de vous réveiller.

Encore une fois, Daín se tenait devant elle. Comme dans la forêt, souffla une voix dans sa tête. Ce genre de coïncidence, ne lui plaisait pas. Rien que de savoir le nain face à elle, assis sur un siège de cuir, recouvert d'une fourrure de warg brun, ne lui plaisait pas. Qui souhaiterait être en face de ce roi intolérant, sanguinaire, avec ce sourire narquois qui promet les pires souffrances ?

- Seigneur Daín … réussit-elle à murmurer par simple mesure de politesse

- Allons, vous n'avez rien à craindre de ma personne. Erebor est une semaine de marche d'ici, si ce n'est plus. Je vous ai, en quelque sorte, offert l'asile en mes terres.

Il se leva.

Elle recula. Ou, du moins, tenta de reculer. L'une de ses chevilles était au fer. La chaîne métallique, reliée au montant du lit, se trouvait être tendue au maximum.

- Ah oui. Ce petit détail déplaisant. N'en n'ayez cure ! C'est juste provisoire. Je tenais à vous parlez avant que nous passions à l'étape ultime. Malheureusement, avec votre capacité à disparaître, je ne pouvais pas vous laissez en liberté. Pas après tout le mal que je me suis donné pour vous attraper, et vous faire passer pour morte auprès de mon cousin.

Bilbo ouvrit les yeux sous la stupeur.

- Thorïn s'est réveillé. En effet. Toute sa folie a disparue. Des dires de ses neveux, la première chose qu'il a demandé, c'est de vous voir, avant de renier sa décision sur votre bannissement. Il a été dure de ne pas rire, lorsqu'un soldat à rapporter une partie de vos guenilles déchirés, vos tresses et vos cheveux coupés, maculé de sang.

- Non …

Le cœur au bord des lèvres, Bilbo posa une main dans ses cheveux, les tâtonnant, espérant que rien de ce qu'elle entendait ne soit vrai. Mais rien. Pas une seule douceur de ses tresses. Rien. Absolument rien. Et ses cheveux … raccourcis. Son cœur se serra. Non.

Sans cette quête, elle n'aurait jamais comprit l'importance des cheveux, de la barbe et des tresses dans la culture nanienne. Sans être tombée amoureuse de Thorïn, jamais elle n'aurait accepté de laisser pousser ses cheveux et de se les faire tresser. Bilbo eut envie de vomir. Juste avant de ressentir le besoin de faire mal à ce nain juste en face d'elle. Mais elle n'avait rien d'autre que des coussins. Et elle n'oserait pas affronter la colère de ce seigneur nain. Après tout, il avait l'avantage sur elle car il savait qu'elle attendait un enfant, qu'une femme protégerait coute que coute sa progéniture. De plus, Daín connaissait personnellement le père de ce bâtard. (Appeler son futur bébé ainsi lui donna la nausée. Cependant, ce n'était qu'une pure vérité. C'est ce que son enfant était, un bâtard.)

Durant toutes ses cogitations, elle ne fit pas attention que Daín venait de s'asseoir juste à ses côtés, une fiole contenant un liquide transparent.

- J'imagine déjà la tête de mon cher et tendre cousin, lorsqu'il découvrira ce que je vous réserve.

- Je crains ne pas vous comprendre … haleta-t-elle

- Le décès de ma femme a été brutal. Pour moi et mon fils. J'ai essayé de nombreuses avances à ma cousine, lui promettant que ses deux rejetons ne manqueraient de rien ! Bien sûre, je n'avais aucun sentiment pour elle. Mais comme Fíli est plus jeune que mon fils, ça aurait été Thorïn Troisième du nom, qui serait en ligne directe de la succession. Je n'avais plus qu'à assassiner mon cousin et comme mon fils serait trop jeune pour la succession … j'aurais tout simplement, prit sa place.

- Vous êtes déjà roi !

- Pauvre petite créature ! Être le Roi d'Erebor est bien plus qu'être un simple roi d'un tout autre royaume nain ! Tu ne fais pas que gouverner le peuple d'Erebor ! Tu contrôles les sept grands royaumes des nains. Et c'est ce que je vais faire ! Avec ton aide. Bien entendue.

- L'âge ne vous fait pas que pousser des cheveux blancs. Vous perdez la tête. Je ne vous aiderai pas.

Le grand nain se mit à rire gras. Son hilarité raisonna dans toute chambre. Bilbo soupçonna même que cette gaieté fausse traverse le reste du couloir.

- Au départ, j'ai voulu vous menacer. Vous m'aidiez ou je vous forçais à avorter (les pupilles du hobbit s'ouvrir avec horreur, et ses bras s'enroulèrent autour de son abdomen pour une bien maigre protection). Mais cet enfant à naître va m'aider. Je vais attendre qu'il sache tenir une hache correctement, avant de commanditer un meurtre sur mon cousin. Et votre petit bâtard ira prétendre au trône. Il est l'héritier légitime après tout !

- Il restera Fíli et Kíli !

- J'aviserai. Soit je duperai le conseil, soit je les tuerai. Et le temps que votre bâtard ait sa majorité, c'est moi qui serais sur le trône, vous à mes côtés, avec le statu de reine et donc, d'épouse.

- Vous n'avez plus votre esprit ! Jamais je ne me plierai à votre volonté ! Jamais je ne deviendrai votre épouse ! Jamais vous n'utiliserez mon enfant ! Jamais !

- C'est vrai que j'ai oublié de précisez ce détail.

Daín retira le bouchon de la fiole, qu'il cracha par terre.

- Quel détail ?

- Je vous ai épousé, pendant vous étiez inconsciente, de quoi légaliser la naissance de votre enfance.

Il pu porta le goulot à ses lèvres. Il prit une courte respiration avant de vider dans sa cavité buccale, le liquide du flacon.

- Non …

Et, profitant de la confusion du petit être, il plaqua sa bouche contre la sienne.

Bilbo se débattit de ses points, surtout lorsque la liqueur hideuse coula d'une douceur mortelle dans sa gorge. Gênée par la main de Daín qui lui massait son cou, et rapidement en manque d'air, elle finit par avaler le tout docilement.

- Un cadeau d'une connaissance, qui m'encourage à poursuivre mon idéal. Ne t'inquiète pas Billa. Tu ne souffriras pas. Tu vas oublier toute ta vie antérieure. Tes seuls souvenirs sera ton nom, ton enfant et que je suis ton mari.

Un voile glissa sur les yeux de Bilbo. Elle hoqueta un long moment, dans le refus de perdre l'image d'un nain aux longs cheveux noirs, avec deux tresses latérales, qui, malgré sa froideur apparente, lui adressait un regard doux et chaleureux sur sa personne.

Mais ses yeux papillonnèrent. Et le portrait se dissipa peu à peu, pour totalement disparaître.

Avant que sa mémoire se tourne vers une vie toute inventée, son esprit eut le temps de crier un prénom. Un prénom qui lui était cher, et que, malgré tout, ne resta pas (bien qui lui semblera si familier plus tard).

Thorïn !


- To Be Continued -


C'est bon, vous pouvez changer les pierres ! Parce que oui, je fais encore une histoire où tout le monde souffre, où il y a une histoire d'amour à l'eau de rose à une semi-version de Roméo et Juliette (j'vous ai d'jà dis que j'avais jamais lu Roméo et Juliette ? La seule histoire que je connais d'eux, c'est Gnoméo et Juliette. Parce que le dessin animé, c'est une happy end !), et où je vais mettre trois plombes à poster un nouveau chapitre.

… Enfin, pas sûre que cette fois, je fasse une happy end. Je me lance surtout sur un drame-romantique, vu comment c'est parti (merci Lorenzaccio, c'est moi qui vous le dit !)

Alors oui. Je n'ai pas corrigé ce chapitre. J'ai eu une bouffée d'inspiration lorsque j'ai su que j'avais eu 15/20 au BAC Blanc de Littérature. (Une semaine que je stressais ! UNE SEMAINE A NE RIEN POUVOIR 2CRIRE !), et que bah … je n'ai pas corrigé.

Et puis, si elle ne plaît vraiment pas, je supprime quoi. Mais la correction est prévue. Ne vous en faites pas.

Ne vous attendez pas à une suite trop tôt non plus. Il y a le BAC Blanc d'Histoire/Géographie. Et celui-là, je le sais, je l'ai foiré. Si j'ai la moyenne, c'est un miracle. Mais bon, je n'y crois plus, moi, au miracle.

Oui, Bilbo est une femme. Vous avez bien lut. (J'AI FAIT UN GENDERBENT ! YAHOUUUU ! Et oui, j'ose des folies ! Z'avez vu ça ?) Mais je préfère quand même utiliser le cambrioleur. Vous verrez pourquoi, promis !

Oui, Daín, il est méchant. Très méchant. Sortez les crocs !

Pour ceux qui ne le savent pas (car moi, je ne le savais pas, alors je note), être une fille-mère a une connotation négative. À l'époque, être désignée comme étant une fille-mère était être considérée comme la pute du village, car la fille était enceinte hors-mariage, et le père de l'enfant s'est barré. Car oui, c'était le coup d'un soir.

Et bâtard oui, c'est le terme pour désigner les enfants nés hors-mariage, non reconnu par leur père. En prenant la définition de l'époque hein !

Pas du joyeux-joyeux, tout ça.

À la prochaine ! *s'en va en catimini*