Incomplete
Disclaimer : Ai-je vraiment besoin de préciser que tout appartient à la grandiose JK Rowling ?
Note life : Fanfictionneuse en léger manque d'inspiration (et de temps surtout), j'ai jeté mon dévolu sur cet univers, dans lequel je baigne pourtant depuis bien longtemps! Première fanfiction sur Harry Potter donc, j'espère qu'elle vous plaira... Bonne lecture !
Sa vue se brouillait, son regard se perdait dans l'obscurité… Il oublia l'humidité sous ses fesses aux os saillants, l'odeur âcre de la pourriture, ce ricanement aigu, qui résonnait dans le cachot, lui vrillant la boîte crânienne… Son torse nu, écorché, s'affaissa contre la pierre froide, alors qu'il se sentait chaviré, échoué sur une plage de douleur. L'onde de souffrance, qui l'avait percuté de plein fouet, se disséminait dans tout son organisme. Craquement. Hurlement. Larmes salées sur ses joues. Habitude.
Ses paupières tombèrent, et il oublia la noirceur. Des étincelles dansèrent sous ses paupières closes, synchronisées avec le bourdonnement de ses oreilles. Isolement sensoriel. Il ne sentait plus rien. Ni sa main posée sur sa cuisse broyée, ni son autre main abandonnée à terre, paume tournée vers le plafond, son ciel depuis une succession de semaines. Puis, quelque chose se glissa entre ses doigts ouverts.
Sa peau, avide d'un autre contact que la pierre dure et glaciale, sentit la rugosité du bois taillé, les rainures dans le bois usé… Une baguette. Sa baguette, qu'il avait crue disparue, brisée, réduite en cendres.
Un souffle chaud contre sa joue, des doigts qui s'entremêlent aux siens, et qui lève son bras, sa baguette. La douleur est reléguée au second plan ; il se sent en sécurité, désormais. Il est là, tout près, le revigorant de sa chaleur, de ses paroles, de son contact.
« Harry… »
Il doit se concentrer, il doit finir. Son bras est maintenu en l'air, il sent à peine la baguette entre ses doigts, et use de ses dernières réserves de haine pour lancer l'Avada Kedavra. La lueur magique, vive, lui brûle les rétines. Lorsqu'il entrouvre les yeux, il jette à peine un œil au cadavre, sacrifice de toute une adolescence. Il enfouit la tête contre le torse, et il sent l'homme le serrer contre lui, dans une étreinte berçante…
Et Harry ouvrit les yeux, baigné de sueur. Une vague de douleur le submergea, et il serra les dents. A tâtons, il chercha à atteindre sa cuisse raide, qui l'élançait. Il s'efforça de rester immobile, attendant que la tétanie s'estompe. Inspirer, expirer, longuement. Calmer les palpitations de son cœur. Laisser s'évanouir la douleur. Il avait envie de pleurer. De chialer, de crier, d'appeler. Son autre main se crispa sur les draps humides, dans un assaut désespéré.
Il attendit une, deux, trois minutes. La douleur finit par cesser, ne laissant qu'une vague courbature. Harry remua la jambe engourdie, puis se leva avec précaution. Sur le bord du lit, il se passa une main sur le visage, et se surprit à y essuyer quelques larmes disperses. Il se tourna vers Ginny, s'assurant qu'elle dormait toujours. Quelques rais de lumière filtraient à travers les persiennes, éclairant ses cheveux roux étalés sur l'oreiller. Rassuré par sa respiration lente et régulière, il se leva doucement et sortit de la chambre, en boitant légèrement. Il prit la direction de la cuisine, et se prépara machinalement un thé.
Elle était là, ce matin. La dépression.
Il enfila un pull, comme si cela pouvait le préserver du froid qui l'habitait.
Assis à la table de la cuisine, il but une gorgée de son breuvage brûlant, le regard vague. Il repensa à l'entraînement de Quidditch d'avant-hier, où un de ses jeunes lui avaient demandé ce qu'il avait ressenti en tuant Voldemort, il y avait de cela quelques années. Maudit élève, maudite question, maudit souvenir, maudit rêve. Cela faisait une semaine qu'il se sentait bien, et voilà que ce matin, tout revenait.
Car le jour de sa « victoire », comme tous les jours où il avait subi la guerre, vécu l'enfer, il était seul. Et même si son subconscient essayait de rendre ses souvenirs moins pénibles dans son sommeil, sous la forme de cet inconnu sans visage, à chaque réveil, c'était cette solitude à laquelle Harry était confronté.
La journée commençait souvent ainsi. Avec ce vide, ce creux dans sa poitrine, dans ses pensées, dans sa vie. Cela avait commencé insidieusement, l'année dernière, puis cette sensation s'était renouvelée, multipliée, avait foisonné dans son quotidien, jusqu'à occuper plus de la moitié de sa semaine. On le disait maussade, distrait, désintéressé. Dans ces moments-là, il avait l'impression de sombrer, de couler à pic, dans un étau glacé. Et pourtant, il était au milieu du salon, au milieu du terrain de Quidditch, au milieu du lit conjugal, là où tout homme normal s'épanouissait. Mais il n'était pas normal. Il n'avait jamais été normal, et il ne le serait jamais.
Il avait consulté de nombreux psychiatres, qui lui avaient diagnostiqué tour à tour un syndrome du survivant, une maniaco-dépression, une dépression, et quelques autres troubles dont il avait oublié le nom. Avec son histoire, propice aux fractures psychologiques, chacun y trouvait son compte. Hermione l'avait finalement orienté vers une psychologue de son cru, et l'avait sauvé de la flopée d'antidépresseurs. Il ne savait pas bien s'il devait lui en être reconnaissant, mais en sa qualité de médicomage, elle devait savoir ce qu'elle faisait.
Un léger crissement dans l'escalier. Harry reconnut la démarche aérienne de sa femme, accompagnée du froissement caractéristique de la robe de chambre qu'on referme contre les assauts de l'hiver. Elle avança jusqu'à lui, pieds nus sur le carrelage froid, et l'entoura de ses deux bras, postée derrière le canapé. Sa chevelure soyeuse dégringola le long de son torse, alors qu'elle effleurait sa joue râpeuse de ses lèvres roses. Il ferma les yeux, s'imprégnant de son odeur fleurie, qui le confortait tant. Mais pas aujourd'hui ; pas dans ces jours-là. Il était déçu, frustré, sans qu'il ne sache expliquer pourquoi.
Ginny fit le tour du canapé, et s'assit contre son mari. Sa tête trouva sa place dans le creux de son épaule, plus prononcé qu'avant : les huit kilos qu'Harry avaient perdus depuis l'an dernier étaient palpables. Elle glissa sa main dans la sienne, gelée :
- Ca va ?
- Ca va.
Mais elle savait que ça n'allait pas. Harry s'était levé trop tôt pour un week-end, il s'était agité toute la nuit, son pyjama respirait la sueur, à peine sec, et il y avait cette lueur, ce regard perdu dans le vague, cette absence de sourire. Ginny reconnaissait les symptômes, pour les avoir vus déliter progressivement leur couple, dégrader la vie, la santé de son Harry. Mais les huit derniers jours, où Harry avait été dans une bonne phase, lui avaient permise de se reconstruire des réserves de patience, de force, et d'espoir. Ils pouvaient surmonter cela : ils s'aimaient.
- Ca a été le match, hier ? Tu es rentré tard.
Elle lui caressa le bras, adoucissant le reproche sous-jacent. Harry se sentit quelque peu coupable, pourtant sa voix ne flancha pas lorsqu'il mentit :
- Les jeunes voulaient « fêter ça ». On a gagné 200 à 75.
- Félicitations, chéri ! Tu devais être heureux que tes entraînements portent ses fruits.
- Très satisfait : ils ont beaucoup de potentiel. Je pense qu'on peut espérer la finale en fin d'année.
« Fêter ça » ? Bien sûr, son équipe avait fêté la victoire au Pré-au-lard, dans un pub à l'ambiance festive et universitaire, à trinquer aux bières-au-beurre et à chanter des airs paillards à tue-tête. Mais il n'était resté qu'une demi-heure, avant de les laisser entre étudiants, heureux comme des coqs. Réchauffé par quelques verres, il avait erré dans les rues animées de Pré-au-lard, se laissant porter par ses pas. Il n'était rentré que quelques heures plus tard, lorsqu'il fût certain que Ginny serait endormie. C'était plus facile que de refuser ses avances physiques, comme dans la matinée.
Non pas qu'il n'aimait pas faire l'amour. Il aimait caresser sa peau douce, l'effeuiller lentement, plonger dans les abîmes de sa féminité, entendre sa respiration s'emballer, planter son regard dans ses pupilles dilatées par le plaisir, regarder son visage s'abandonner, sentir son corps onduler sous lui, dans une danse sensuelle… Mais il y avait eu cette excellente soirée un peu plus tôt dans la semaine, dans ce restaurant romantique, avec ces quelques bouteilles de vin, et les yeux pétillants de Ginny, auxquels il ne pouvait rien refuser… Et le mot « enfant » s'était glissé, il ne savait plus comment, dans la conversation.
L'idée les avait enthousiasmés, séduits, excités. Ils avaient fait l'amour dans l'entrée, avec une passion décuplée, sans avoir pu atteindre la chambre, et s'étaient assoupis cinq minutes plus tard, transportés par la perspective de ce changement.
Un enfant. Leur bébé.
Quelle folie.
Dès le lendemain matin, Harry avait regretté cette discussion, cette décision hâtive, cette étreinte non protégée. Mais lorsque Ginny s'était réveillée, les yeux étincelants, le teint éclatant, le sourire rayonnant, et qu'elle s'était blottie contre celui qu'elle considérait déjà comme le père de ses enfants, il n'eut pas le courage de revenir en arrière. Peut-être était-elle déjà enceinte…
Il n'était pas prêt pour ça. C'était ce qu'il avait dit à sa psychologue, mais il fallait toujours qu'elle aille plus loin dans les réflexions :
- Alors, pourquoi ne pas commencer par lui dire ça ?
- Elle ne comprendra pas.
- Comprenez-vous vous-même ?
- Je crois que…
Son regard se perdit dans la contemplation d'un tableau suspendu dans le cabinet, qui représentait un paysage montagnard aux pentes douces. Les herbes peintes étaient ballottées de gauche à droite par une légère brise, et il devinait au loin deux enfants pique-niquant sous un pommier.
Deux enfants insouciants.
- Je crois que je ne veux pas élever un enfant dans mon monde.
- Vous avez rendu ce monde meilleur, pourtant. Vous l'avez sauvé de son pire détracteur, il y a quelques années maintenant.
- Mais Voldemort fait partie de mon monde.
Il vit la jeune femme tressaillir à l'évocation de son nom. La communauté s'était relevée, mais elle n'oublierait jamais. Il était difficile d'effacer la crainte de la vie des gens.
- Je ne vis pas dans le passé, Mlle Roswelld. J'ai tourné la page de cette époque. Mais cette guerre, elle fait partie de moi. Je l'ai vécue, je l'ai menée, je l'ai achevée. Elle m'a façonnée. Et je pense peut-être que quelqu'un qui a été façonné ainsi n'a rien à apporter à un enfant.
- Dans ce cas, expliquez-lui, et écoutez ce qu'elle a à vous dire. Ginny a vécu la guerre à vos côtés.
- Personne ne l'a vécu comme moi.
Personne ne l'avait vécu comme lui. Il avait été seul, seul face à sa peur, face à sa mort. Pour les préserver, il avait dû écarter une à une les personnes qu'il aimait de sa croisade, pas à pas. Aurait-il pu décemment amener quelqu'un à l'épreuve ultime, dans ce cachot de l'enfer, le regarder se tordre de douleur et hurler pendant des heures, à ses côtés ? Il ne regrettait rien. Il avait payé le prix, pour que Ron, Hermione, Ginny, et les autres, puissent conserver une part d'innocence. Pour avoir épargné ses amis, il payait encore le prix, des années plus tard, comme un effet boomerang. Heureusement, ceux-ci étaient là pour lui.
Sentant son absence, Ginny se pressa contre lui, rappelant sa présence. Il déposa un baiser sur ses cheveux, resserrant son bras autour de son corps frêle. Ils contemplèrent, en silence, le soleil éclairer cette nouvelle journée. Ginny poussa un soupir d'aise :
- Bientôt deux ans, Harry. Tu te souviens ?
- Comme si c'était hier.
Il se souvenait Ginny, somptueuse et si femme, dans sa robe blanche, avançant vers l'autel. Il se souvenait les vœux échangés, le bonheur qui gonflait son cœur, palpitant dans sa poitrine, les sourires de ses amis, sa famille resserrée par ce nouveau lien, par cette alliance dorée autour de l'annulaire de la plus jeune Weasley. Il n'y avait pas eu une seule ombre au tableau. Il était heureux, à cette époque. Un an et demi après la mort de Voldemort, il se sentait vivre, après tant de mois passés dans le flou, à se réadapter à la vie quotidienne, à trouver sa place.
Il avait eu droit à une année de mariage heureuse, avant que progressivement, le mal-être ne s'installe.
Mais Ginny était toujours là, bienveillante, l'accrochant au quotidien, à la vie. Profitant de ses bons jours, et le soutenant dans ses mauvais.
- Tu as quelque chose à faire, aujourd'hui ?
- Je voulais aller passer un peu de temps avec Ron, en fin de matinée.
Il n'en avait plus très envie, mais il ne fallait pas qu'il reste enfermé toute la journée. Ginny sembla déçue, mais n'émit aucune objection.
Il aurait pu utiliser la poudre de cheminette pour se rendre chez Ron, mais il se força à marcher pour prendre l'air. Le ciel était voilé, retirant quelques degrés à une température déjà basse ; la météo annonçait de la neige en début de semaine prochaine. Comme à chaque hiver, il se remémora la façon dont Hedwige se fondait dans le parc enneigé de Poudlard, et son cœur se serra au souvenir de sa chouette tomber en piquée, les plumes ébouriffées, frappée par un sort en plein vol. Il se démena pour chasser ses mauvaises pensées, et défila devant les maisons, les boutiques, pendant une trentaine de minutes, avant de s'arrêter devant une petite maison aux volets bordeaux.
Ron lui ouvrit immédiatement, l'ayant guetté par la fenêtre. Il le débarrassa de son manteau :
- Alors, qu'est-ce qu'il y a de si important ? demanda-t-il de but en blanc, intrigué.
- C'est bientôt notre anniversaire de mariage, avec Ginny.
- Et tu cherches une idée ? C'est pas à moi qu'il faut demander ça ! Avec moi, tu vas boire des bières, regarder des matchs de Quidditch… Pour ces histoires, faut s'adresser à Hermione !
Harry sourit devant la panique de son ami. Il lui agrippa l'épaule, ce qui eut pour effet de le faire taire:
- Je ne comptais pas sur toi, Ron.
- Ah, fit-il, pantois.
- J'ai déjà une idée et j'aurais besoin de ton aide. J'aimerais réaliser un album-souvenir, et je sais que vous avez beaucoup de photos qui pourraient m'être utile. Je peux m'en servir ?
- Bien sûr, sourit Ron avec une tape amicale. Toutes les photos sont en haut, dans le grenier. Viens avec moi.
Ron conduisit Harry dans le couloir qui menait à la cuisine, et fit apparaître un escalier suspendu d'un coup de baguette. Il monta les marches à sa suite et baissa la tête pour éviter une poutre, avant de contempler la pièce de dimension moyenne qui leur servait à entreposer. Une fenêtre ovale laissait entrer assez de lumière pour éclairer les vingtaines de cartons déposés. Ron s'apprêtait à déballer une malle, lorsque le téléphone sonna en bas :
- Ca doit être Hermione, je reviens.
- Pas de problème.
Harry parcourut la salle du regard, évaluant les cartons qui pourrait l'intéresser. La sonnerie cessa, et il entendit la voix lointaine de son ami répondre ; les quelques mots prononcés lui permirent de déduire qu'il ne s'agissait pas d'Hermione à l'autre bout du fil. Il se désintéressa de la conversation téléphonique, et s'avança vers la malle que Ron lui avait indiquée. Il écarta quelques lettres écrites à la plume, des invitations évènementielles, et dégota plusieurs ensembles de photographies.
Il mit de côté la première série de clichés, souvenirs du mariage de Bill et Fleur, dans laquelle il avait trouvé de beaux tirages de Ginny entourée de sa famille. La seconde série concernait leur mariage, et il sourit devant cette version de lui plus jeune, plus épanouie, qui narguait l'objectif, un bras passé autour de la taille fine de Ginny. Cela faisait bien longtemps qu'il n'éprouvait plus cette insouciance, cette confiance en l'avenir qu'il arborait alors. Il éprouva un pincement au cœur devant ce bonheur évanoui, et préféra passer au troisième paquet de photos. C'est en le parcourant qu'une photo retint son attention.
Elle n'avait rien de sensationnel. Elle était coincée entre un cliché de lui avec Hermione dans sa robe de mariée, et un autre de Ron entouré de ses parents et de ses frères. Et pourtant, il cessa de feuilleter le paquet, et la scruta, s'attendant à tout moment à ce qu'elle lui révèle quelque chose. Il observa la photo, balaya ses souvenirs, passa sa mémoire en revue, mais impossible de se rappeler.
Il était excentré de la scène, debout, une coupe de champagne à la main. De temps à autre, il posait une main sur l'avant-bras de son interlocuteur, dans un geste curieusement intimiste. C'était ce dernier qui intriguait Harry : il ne connaissait pas cette personne. L'homme le dépassait de cinq bons centimètres, et avait au moins le double de son âge. Aucune émotion ne transparaissait sur son visage ; au milieu de cette foule réjouie, il contrastait par son sérieux. Il ressemblait à un Auror, ou bien à un garde du corps, tout de noir vêtu.
Pourtant, Harry se voyait discuter avec lui, lui sourire, provoquer le contact. A bien regarder, il distingua ses propres traits tirés, fatigués, même s'il semblait sincèrement heureux d'être là. Et il se souvenait en avoir été heureux. Il se souvenait les promesses d'éternité, le bouquet lancé, la piste de danse occupée jusque tard dans la nuit; mais rien sur cet homme. Il secoua la tête, et se frotta les yeux. Même si sa coupe de champagne était à peine entamée sur la photographie, il pouvait très bien avoir bu un peu plus que de raison, et avoir oublier cette discussion par la suite. Mais cette proximité ? Cet homme n'était pas un étranger.
Il allait passer à autre chose quand les pas de Ron résonnèrent dans son dos. Il s'agenouilla à ses côtés, d'un air las :
- Encore ma mère ! Il faut faire ceci, faire cela… Je ne vis plus sous son toit depuis presque trois ans !
Laissant là ses protestations, il se saisit d'un paquet de photographies qu'Harry avait mis de côté, et le parcourut, un vague souvenir aux lèvres face aux souvenirs soulevés. Harry en profita pour lui tendre l'objet de sa curiosité :
- Tu peux me dire qui c'est ? Impossible de mettre un nom sur ce visage.
Lorsqu'il eut la photo entre les mains, Harry remarqua tout de suite la crispation soudaine de ses doigts en travers de l'image. Intrigué, il leva les yeux vers son visage, et surprit les yeux écarquillés, les lèvres pincées, le teint pâle de son ami. Ron avait eu la même expression livide et paniquée lorsqu'il s'était rendu compte qu'il avait oublié l'anniversaire d'Hermione l'an dernier. Mais pourquoi cette réaction maintenant ?
Ron buta sur ses mots :
- C'est… Je crois que… Très certainement un ami d'Hermione, je ne le connais que de vue.
Mais Ron n'avait jamais été doué pour mentir. Ses joues se colorèrent d'un rose vif, et il évita le regard d'Harry. Il recouvrit la photo, comme s'il ne voulait pas qu'Harry ne la fixe encore ne serait-ce que quelques secondes.
- Et il était à ton mariage ? Curieux.
- J'avais autre chose à penser ce jour-là, répondit-il abruptement. Par contre, j'aime bien cette photo, enchaîna-t-il d'une voix nerveuse.
Harry fit comme s'il avait été distrait, et ils firent une première sélection pour l'album. Mais avant de partir, dès que Ron eut le dos tourné, il s'appropria la photographie mystérieuse et la glissa dans sa poche de revers, cédant à l'impulsion. Déjà, sa curiosité le sortait de son apathie.
Fin du premier chapitre! Je suis d'accord, pas de vrai suspens pour nous quant à la mystérieuse identité... J'espère que ça vous a donné envie de lire la suite.. ? Dans une semaine !
xx
