Bonjour à tous!
Alors voilà... Ceci est l'œuvre d'un coup de tête soudain. C'est le prologue d'une histoire que j'ai vaguement en tête et dont j'arrive à trouver quelques anecdotes sympa, mais pas assez complet pour que ça tienne la route. En gros, ça veut dire que je ne sais pas s'il y aura une suite à ça ou pas. Je sais, c'est étrange d'avoir un prologue sans histoire qui suit, mais c'est mieux que rien, non?
Je précise que les personnages présents dans ce texte m'appartiennent tous (oui, c'est bizarre pour une fanfic, mais ce n'est que le prologue!).
En espérant que cela vous plaise quand même, je vous souhaite une bonne lecture ^^
Prologue
Des bottes de marche blanches vinrent s'écraser mollement sur les feuilles mortes imprégnées d'eau éparpillées partout sur le sol du sous-bois.
Malgré son pas rapide, la jeune fille était étonnamment silencieuse, ses longues boucles dorées flottant au dessus de ses épaules. C'est simple, on aurait pu croire qu'elle survolait le sol, le seul bruit émanant de la jeune demoiselle étant le léger claquement de sa cape de voyage beige derrière elle et le suintement de la terre humide sous ses pas.
Le long chemisier d'un blanc immaculé qu'elle portait, retenu à sa taille fine par une ceinture de cuir noir où était accroché une petite sacoche, lui arrivait au dessus des genoux et laissait à découvert ses bras. Un petit morceau de tissu rouge avec des symboles noirs complexes était noué à son avant bras gauche, et ne semblait d'aucune utilité particulière. Son pantalon foncé avait quelques petites traces de boue, signe du long voyage qu'elle venait d'entreprendre.
Elle s'emmitoufla un peu plus dans sa cape, seule barrière qu'elle possédait pour lutter contre le froid ambiant, et leva la tête.
Elle peinait à voir le ciel, celui-ci caché par l'épais branchage des arbres gigantesques qui l'entouraient dont les feuilles, arrivés au terme de leur vie, se détachaient lentement de leur ancrage pour entamer alors une lente danse tournoyante au gré des courants d'air et ensuite se poser délicatement au sol parmi les milliers d'autre avant elles.
Toute la forêt, teintée des belles couleurs chaudes bien propres à la saison qu'était l'automne, semblait lentement agoniser sous le regard innocent des cotonneux nuages qui flottaient paresseusement dans le ciel.
Malgré cela, quelques rares et faibles rayons de soleil arrivaient à passer outre l'épaisse barrière végétale, et peinaient à réchauffer la damoiselle qui, de son regard azur mystérieux, savourait la pluie de rouge, d'orange, de marron et de jaune qui s'offrait à elle.
Elle aimait énormément l'automne. Voir la nature se faner d'une façon aussi majestueuse, dévoilant alors toute sa force par l'éclat doré qu'elle dégageait la fascinait. Elle s'arrêta dans sa marche et ferma les yeux, se concentrant sur les sons harmonieux qui lui parvenaient par la fraîche petite brise dont les maigres rafales soufflaient dans sa cape et ses cheveux.
Elle tendit l'oreille et écouta le chant mélodieux des derniers oiseaux n'ayant pas encore migré vers le Sud. En se concentrant un petit peu, elle pouvait percevoir le bruit de leurs pattes clapotant sur les branches des arbres, le bruissement des quelques feuilles encore pendues à leurs ramures quand ils sautaient pour prendre leur envol, et le glissement presque inaudible de leurs plumes rasant l'air dans leur majestueuse valse aérienne.
Un petit craquement sur sa gauche attira soudainement l'attention de la jeune fille. Les paupières toujours fermées, elle reconnut alors le léger clapotis des pas feutrés d'un daim apparemment prudent. Elle discerna également la course précipitée d'un petit écureuil affolé qui s'était rué dans le creux d'un arbre, lâchant au passage une noisette qui vint rebondir sur le sol à quelques mètres d'elle.
Elle accordait son importance à chaque petit bruit, même le plus anodin, qui sonnait comme une mélodie à ses oreilles. La chanson de la nature était la musique qu'elle préférait.
Mais elle perçut brusquement des bruits de pas sonores non loin d'elle. Des éclats de voix éraillées parvinrent à ses oreilles, la sortant définitivement de sa période de transe. Agacée que des personnes aient osé la déranger pendant un instant aussi sacré, elle ouvrit les yeux en entendant les voix se rapprocher.
Après quelques secondes, trois hommes à l'apparence banale survinrent de derrière un bosquet, et se stoppèrent net dans leur rire en voyant la jeune fille. Celui en tête, qui devait être le "chef" de la bande, donna un coup de coude aux deux autres tout en regardant la demoiselle et s'exclama:
- Hé, regardez ça!
Ils s'approchèrent de la jeune fille, celle-ci les toisant d'un air irrité.
- Alors beauté, c'est quoi ton p'tit nom?
Elle ne répondit pas et continua à les évaluer de ses yeux, les bras croisés sur sa poitrine, ce qui eut le don d'agacer l'homme en tête. Celui-ci s'approcha encore, surplomba alors la jeune fille de toute sa hauteur et la regarda dans les yeux en articulant distinctement:
- Réponds moi!
Un sourire s'étira alors sur les lèvres de la demoiselle, ce qui déconcerta les trois perturbateurs. Elle dégageait maintenant une étrange puissance presque intimidante.
- Vous ferriez mieux de dégager, et vite fait.
Malgré leur étonnement, les trois individus éclatèrent de rire.
- Non mais regardez-moi ça!
- Une petite gonzesse qui nous dit un truc pareil!
- Et c'est qu'elle a l'air sérieuse en plus! C'est vraiment trop drôle!
Et ils repartirent de plus belle dans leur fou rire. La jeune fille soupira, de plus en plus agacée, et commença à défaire le noeud qui retenait sa cape.
- Vous l'aurez voulu... murmura t-elle en laissant tomber sa cape à terre.
- Ouais c'est ça! Désape-toi, ça nous fera pl...
L'homme laissa sa phrase en suspens, les yeux écarquillés.
Ses épaules maintenant dénudées, on pouvait voir maintenant sur la clavicule droite de la belle voyageuse un symbole bien connu tatoué en bleu pâle.
- Non... Ne me dites pas que...
- C'est une...
Les hommes, pétrifiés, continuaient à contempler la jeune fille d'un air apeuré. Un large sourire était à nouveau apparut sur le visage de celle-ci, presque sadique, et elle était alors entourée d'une aura magique lumineuse dont la puissance faisait voletter ses cheveux.
- Vous n'auriez jamais dû...
Elle leva légèrement sa main, et une sphère dorée apparut au creux de sa paume. L'orbe étincelante ne cessait de s'accroître, devenant de plus en plus grande au fil des secondes et dégageait des rayons lumineux éblouissants.
- ... vous frotter à une mage de Fairy Tail!
La perle incandescente maintenant immense explosa, libérant une vague de lumière prodigieuse dont la déflagration étouffa les hurlements des trois pauvres victimes.
L'onde de puissance éblouissante envahit pratiquement toute la forêt, faisant s'envoler les quelques oiseaux ayant eut le malheur de ne pas partir avant.
La jeune fille ramassa sa cape, l'épousseta et la noua autour de ses épaules. Elle jeta un coup d'œil aux trois hommes inconscients, adossés à un arbre. Ils n'avaient aucune blessures apparentes, si bien que l'on aurait pu croire qu'ils faisaient juste une petite sieste en compagnie de leur amie la nature.
La voyageuse soupira. Avec son sort, elle avait fait fuir tout les oiseaux à l'origine de la musique qu'elle aimait tant pour au moins la fin de l'hiver. La forêt était maintenant atrocement calme, les autres animaux, effrayés, s'étant réfugiés dans leurs terriers sans doute pour un petit moment. Il n'y avait plus que le doux bruissement des feuilles multicolores qui comblait le soudain silence des bois.
- Tu n'y est pas allé un peu fort?
Une voix étrange et énigmatique, qui ne semblait appartenir ni à un homme ni à une femme, avait résonné dans sa tête. Elle se retourna, ne remarquant seulement maintenant la présence derrière elle.
Elle se retrouva nez à nez avec un immense loup au pelage argenté, assit à quelque mètres d'elle. La taille disproportionnelle de l'animal aurait pu effrayer n'importe qui, mais quelques détails venaient à l'encontre des hostilités. Les traits de son énorme museau semblaient incohérents, comme si les commissures de sa gueule étaient légèrement retroussées, si bien que l'on aurait pu croire que le loup souriait... Il y avait également ses yeux, d'un gris aux paillettes cendrées, qui n'avaient rien d'animal: la lueur de sagesse qui habitait son regard était déconcertante, presque humaine.
En voyant la bête au pelage de neige, la fille eut un grand sourire.
- Snow? Mais qu'est ce que tu fais ici?
Elle tâta sa petite sacoche de cuir avec la main et en sortit l'unique objet qu'elle contenait: une clé. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la clé n'était ni argentée ni dorée: elle arborait une couleur bleu pâle, presque blanche, dont la tige était ornée de symboles complexes. Sur l'anneau se trouvait un emblème représentant le dessin stylisé d'un loup entouré de deux ailes d'ange. La jeune fille passa son doigt sur l'emblème, et fronça les sourcils.
- Je ne t'ai pourtant pas appelé...
- Je te rappelle que je fais partie des esprits capables de franchir le monde des humains sans l'autorisation de mon maître.
Alors que l'étrange voix avait à nouveau résonné dans la tête de la voyageuse, le loup avait lentement penché sa tête sur le côté. La jeune fille s'approcha de l'imposant animal, se pencha légèrement pour être à sa hauteur et passa sa main dans sa fourrure immaculée. Elle plongea son regard dans celui extraordinairement lucide du loup, et sourit.
- Je sais. Je suis heureuse de te voir.
- Moi aussi.
- Pourquoi me parles-tu par télépathie?
- Pour ne pas que ces trois là m'entendent, résonna dans la tête de la jeune fille la voix de l'esprit qui désigna les trois hommes assoupis d'un geste de la tête.
- Ne t'inquiète pas, ils sont juste inconscients.
- Que leur as-tu fait?
- Absolument rien! Ils m'ont... énervée, avoua t-elle avec une moue désinvolte. J'ai juste voulu leur faire peur en leur envoyant un éclat de lumière inoffensif. Mais apparemment, ils ne sont pas très courageux, parce qu'ils sont tombés dans les pommes sur le coup de la frayeur. Quelles chochottes, je te dis pas!
Le loup eut un rictus qui sembla être un sourire. Il regarda à nouveau les trois malheureux.
- Apparemment, tu as fait plus que simplement leur faire peur.
- Hé! C'est pas de ma faute si les hommes d'aujourd'hui ne sont plus qu'une bande de trouillards!
Elle éclata de rire sous le regard amusé de Snow le loup. Elle se redressa et commença à marcher, l'animal se promenant tranquillement à ses côtés en laissant les trois assoupis retrouver lentement leur esprits.
En flânant tranquillement sur les sentiers sinueux du sous-bois, la jeune fille déclara soudainement:
- Je suis sûre que tu n'es pas venu juste comme ça. Il y a un truc, n'est ce pas?
L'animal se renfrogna.
- Il est vrai qu'il fallait que je te parle de quelque chose.
Sur ces mots, ils arrivèrent alors à la lisière de la forêt. A l'air libre, ils purent admirer le paysage à couper le souffle qui se dressait devant eux, sous le ciel qui commençait à se teinter de rouge et d'orange annonçant le début de soirée.
La forêt où ils se trouvaient étant surélevée par une colline, ils dominaient les bois verdoyants, les rivières scintillantes et les villes minuscules de l'horizon, les couleurs propres à l'automne rendant le spectacle encore plus prodigieux.
La jeune magicienne à la cape, émerveillée par cette scène fantastique, s'assit en tailleur sur le sommet d'un grand rocher des falaises à proximité, et leva le nez vers le ciel. L'animal la rejoignit et fit de même.
- De quoi voulais-tu me parler?
Le loup attendit quelques secondes avant de répondre.
- Pourquoi n'es-tu pas encore rentrée à la guilde?
La jeune fille soupira et ne répondit pas.
- Tu es partie après être revenue de Tenrô et depuis, tu n'as pas donné signe de vie. Les membres de la guilde se posent énormément de questions, tu sais. Tu n'as même pas participé aux Grands Jeux Intermagiques!
- Rectification: je suis partie qu'un mois après être revenue de Tenrô.
- C'est du pareil au même. Ça ne m'explique pas pourquoi tu cherches toujours à rester en retrait depuis que vous êtes revenus de l'île. Est-ce ces sept ans d'écart qui te posent problème?
La jeune fille eut une mine attristée.
- C'est dur de vivre en sachant que j'ai sept ans de retard à rattraper. Je sais que le fossé qui nous sépare, moi et le reste du monde, ne sera jamais totalement comblé. Mais je m'y suis fait, ce n'est pas ça le problème.
- Alors tu as bel et bien un souci. Regarde-moi, et ose me dire le contraire.
La jeune fille tourna la tête et plongea son regard dans les prunelles grises de son acolyte animal.
- J'aime la solitude. C'est tout.
- Je suis sûr que ce n'est pas une question d'aimer la solitude ou non. Tu disparaissais déjà sans rien dire à personne avant l'examen de rang S, mais tu partais pendant deux ou trois mois, tout au plus. Là, ça va faire maintenant six mois que tu n'as pas donné signe de vie à tes amis. Pourquoi?
Par la lueur indéchiffrable qui habitait les yeux de son amie, Snow sut alors qu'elle ne lui donnerait pas la réponse à ses questions.
- En tout cas...
La jeune fille tourna la tête et fixa l'horizon, un léger sourire aux lèvres. Ses cheveux voletaient doucement par les faibles rafales de vent frais, et irradiaient d'un éclat doré sous les rayon lumineux du soleil couchant. L'air évasif, elle termina sa phrase:
- J'ai le sentiment que je reverrai mes amis les Fées plus tôt que je ne le pense.
Le soleil termina sa lente descente et disparut à l'horizon, laissant alors les scintillantes étoiles dominer le ciel le temps d'une nuit.
Bien bien bien. J'espère que cela vous a plu!
Comme je l'ai dit plus haut, ce texte n'est qu'une ébauche. Suite? Pas de suite? Je n'en sais rien. Je verrai bien au fil du temps (et surtout de mes périodes d'inspiration subites ^^)
A bientôt?
