Bon je me relance dans une tentative de fic The Mentalist, mais faudrait vraiment que je me calme, j'ai pas le temps pour ça ! Surtout que partie comme je suis, celle-ci va être relativement longue et elle devrait contenir quelques scènes assez hot, scènes que je déteste écrire et qui me prennent toujours un temps fou. Mais bref, j'espère que ça va vous plaire et que vous resterez avec moi jusqu'au bout ! :)
L'histoire se passe après la saison 1, mais je n'ai pas décidé de moment précis encore, je verrai ce qui m'arrange en avançant
Disclaimer : non, the mentalist ne m'appartient toujours pas. snif
Il y avait cinq jours dans l'année qu'il détestait. Le 25 décembre, bien sûr. Trop de souvenirs. Le 3 février, l'anniversaire de sa femme. Le 30 juin, celui de leur mariage. Le 8 octobre, celui des meurtres. Mais le pire de tous était aujourd'hui. Celui pendant lequel il était incapable de fonctionner normalement. Celui pour lequel il demandait une journée de congé tous les ans, parce qu'il savait qu'il ne serait d'aucune utilité au CBI. Celui au cours duquel même Lisbon ne cherchait pas à le voir ou à lui parler. C'est pourquoi quand son téléphone portable sonna et qu'il découvrit que l'appel venait du quartier général, tous les voyants passèrent aussitôt au rouge dans sa tête. Quelque chose n'allait pas, c'était obligé. Une lutte s'engagea entre sa curiosité et son besoin de tranquillité. La curiosité l'emporta après quelques secondes.
_Patrick Jane.
_Jane, on a besoin de vous. Dans combien de temps pouvez-vous être là ?
Il esquissa un sourire malgré l'appréhension. Du pur Lisbon. Il entendait à sa voix à peine hésitante qu'elle détestait d'avoir à l'appeler aujourd'hui et qu'elle aurait voulu s'excuser… Pourtant, pas de « désolée de vous déranger » ou de « j'espère que ça va ». Droit au but, c'était son style. Des paroles réconfortantes l'auraient agacé plus qu'autre chose et elle le savait.
_Qu'est-ce qui se passe ?
_On a été mis sur une nouvelle affaire ce matin et on a une suspecte en salle d'interrogation. Il faut que vous veniez la faire parler.
Il fronça les sourcils, l'inquiétude se muant en confusion. Le CBI pouvait se passer de lui pour une journée, et Cho était plus que capable de mener un interrogatoire de manière efficace. Cela ne justifiait pas un appel pendant le seul jour de l'année où il n'aspirait qu'à la solitude. Alors il garda le silence, sachant qu'elle comprendrait la question. Une intuition confirmée quand elle poussa un soupir et ajouta :
_Elle dit qu'elle ne veut parler qu'à vous.
Hm. Voilà qui était étrange.
_Comment s'appelle-t-elle ?
_Elisabeth Hansen.
Il se décomposa. Il y avait des années qu'il n'avait pas entendu ce nom. Des flashs passèrent devant ses yeux, souvenirs de jours plus heureux, avant d'être remplacés par des images de disputes et de reproches.
_Jane ? Vous êtes toujours là ?
Il secoua la tête, la voix de Lisbon le ramenant au présent.
_J'arrive dès que possible.
Il raccrocha sans un mot de plus et se leva du matelas posé à même le sol. Avant de quitter la pièce, il jeta un dernier regard au mur orné du visage rouge si familier, puis il enfila sa veste et dévala les escaliers. L'affaire promettait d'être intéressante.
La petite brune l'attendait devant l'ascenseur quand il arriva. Elle ne prit pas la peine de le saluer, attaquant directement dès que les portes furent entrouvertes :
_Vous savez qui elle est ?
Ce n'était pas vraiment une question. Il était venu sans protester malgré ce que ce jour représentait pour lui, cela signifiait forcément qu'il connaissait leur suspecte. Elle n'avait pas eu le temps de trouver s'il existait un lien entre eux, Van Pelt était en train d'effectuer les recherches, mais à la tension qu'il dégageait, elle soupçonnait Jane de pouvoir leur dire tout ce qu'ils avaient envie de savoir sur la jeune femme qui l'attendait en salle d'interrogation. Quand elle réalisa qu'il n'avait pas l'intention de lui expliquer quoi que ce soit et qu'elle le vit se diriger en silence dans les couloirs, elle lui emboita le pas, refusant de le voir encore une fois prendre des longueurs d'avance sans partager avec elle ses informations.
_Vous allez m'expliquer ?
Il s'arrêta et se tourna vers elle. Surprise qu'il ne cherche pas à masquer la détresse lisible dans son regard, elle insista d'un ton hésitant :
_Jane ?
_Plus tard, Lisbon. S'il vous plaît.
Sa supplique semblait sincère. Il était un maître dans l'art de la manipulation, mais elle avait peu à peu appris à lui faire confiance, et elle commençait à réussir à détecter ses rares moments de faiblesse et de franchise. Aussi lâcha-t-elle prise pour le moment. D'un geste, elle l'invita à continuer à avancer. Quand ils arrivèrent devant la salle, il lui fit signe de s'installer derrière le miroir sans teint.
_Si elle est coupable, il me faudra moins de cinq minutes pour obtenir une confession.
Elle hocha la tête. Elle ne savait pas s'il disait cela parce qu'il connaissait la jeune femme qu'ils avaient arrêtée ou si c'était grâce à sa confiance infaillible en ses propres capacités, mais elle ne doutait pas de sa parole sur ce coup. Alors ils ouvrirent chacun une porte, elle pour assister, invisible, à l'interrogatoire, lui pour se retrouver avec la suspecte. Refermant derrière lui, il prit une profonde inspiration avant de lui faire face. Il eut un triste sourire en reconnaissant le visage délicat, les fins cheveux blonds, les yeux d'un bleu presque transparent.
_Bonjour, Beth.
_Salut, Patrick. Ca fait un bail.
Derrière le miroir sans teint, Lisbon haussa les sourcils. Elle n'avait pas besoin d'être dans la pièce pour ressentir la tension entre son consultant et cette jeune femme. Un ressentiment mal contenu accompagné d'une pointe de… Nostalgie, peut-être ? Une ex petite-amie ? Non, cela n'avait aucun sens, décida-t-elle. Depuis bientôt sept ans, Patrick Jane ne dédiait sa vie qu'à un seul but, la poursuite de John Le Rouge. Elle ignorait s'il avait eu des aventures depuis la mort de sa femme, elle supposait que c'était le cas, mais probablement rien d'assez sérieux pour justifier une telle tension. Elle était par ailleurs persuadée qu'il n'avait jamais trompé son épouse. Et leur suspecte était trop jeune pour être sortie avec lui avant son mariage.
Autre chose, donc. Mais quoi ? Elle fut tirée de ses pensées par la voix apaisante de Jane, qui demandait calmement :
_Tu sais pourquoi tu es ici ?
_Ils pensent que j'ai tué Greg. Mon amant, ajouta-t-elle au regard interrogateur du consultant.
_Tu l'as fait ?
_Oui.
Jane jeta un coup d'œil vers le miroir, comme pour signifier à Lisbon que l'affaire était classée et qu'il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire de plus. Puis il se tourna vers la jeune blonde.
_Pourquoi ?
_Tu sais pourquoi.
_Il te frappait, supposa-t-il.
Un unique hochement de tête.
_Tu pourras sans doute plaider la légitime défense.
_C'est peu probable, il ne m'avait pas touchée récemment. Ca n'a pas d'importance. Je vais faire quelques années de prison, que cette excuse soit acceptée ou pas.
Lisbon perçut la confusion du consultant. Si son sort ne l'intéressait pas plus que ça et si elle ne voulait pas de son aide pour alléger la peine, son refus de parler à qui que ce soit d'autre que lui n'avait pas de sens.
_Pourquoi as-tu exigé de me voir ?
_Parce que je te dois des excuses, Patrick.
Malgré ses efforts pour afficher une attitude aussi nonchalante que d'habitude, Lisbon vit les épaules du consultant se redresser légèrement, presque comme s'il se préparait à une attaque. De nouveau, il jeta un coup d'œil dans sa direction. Il savait que cet interrogatoire prenait une tournure trop personnelle et qu'elle n'allait pas tarder à apprendre quel était le lien entre lui et la meurtrière. Elle dut lutter pour entendre sa réponse.
_Tu ne me dois rien.
_Tu sais que c'est faux. Je t'en ai voulu pendant si longtemps… Il y avait du vrai dans tout ce que je t'ai dit. Mais t'accuser de l'avoir tuée, c'était injuste.
La mâchoire de Lisbon se décrocha alors que les pièces du puzzle se mettaient en place d'un seul coup. La lourde atmosphère, la réaction de Jane quand elle lui avait donné le nom de la suspecte, les sentiments contradictoires qui semblaient les envelopper, l'étrange impression d'avoir déjà vu ce visage quelque part sans vraiment reconnaître la jeune femme… Avant qu'elle ait le temps de se remettre de sa révélation, la porte s'ouvrit sur Van Pelt, qui tenait son ordinateur portable devant elle. Ne remarquant pas l'état dans lequel se trouvait sa supérieure, l'agent annonça d'un ton excité, fière d'avoir terminé ses recherches :
_Patron, ça y est, j'ai trouvé le lien entre Jane et Hansen. Accrochez-vous bien, Elisabeth Hansen est…
_La sœur de sa femme, murmura Lisbon, sous le choc.
A suivre…
