Fin du 312... Que c'est-il passé après?
Sam, derrière son bar, essuie un verre, les yeux dans le vide. Il ne peut chasser cette scène de son esprit, elle repasse et repasse encore dans sa tête... Sans s'en appercevoir , il replonge à nouveau dans la fraicheur de la nuit passée:
Le coup est partit. Sam cligne des yeux, réalisant difficilement ce qu'il vient de se produire. Le temps se fige…
Serait-ce possible qu'il l'ai fait vraiment ? Encore ? Oui, d'évidence son instinct à, une fois de plus prit le dessus et, en mode canin, Sam a défendu son « os » avec férocité.
On pouvait faire beaucoup de chose a Sam : le martyriser, l'exploiter, abuser de sa gentillesse, de sa générosité… tant que c'était en échange d'un peu d'amour, Sam était prêt a tout accepter. Une seule chose n'était pourtant pas permise : voler son os, voler ce qu'il était à lui et qu'il avait honnêtement gagné, voler son bien, lui qui n'avait jamais rien posséder avant d'arriver ici.
Car sinon, tout cela n'aurait servi à rien ? Ce double meurtre, cette mauvaise conscience qui le rongeait depuis… tout ceci ne pouvait être tolérable, supportable que s'il avait le Merlotte's en échange. Hors si Tommy volait l'ensemble de sa trésorerie, il ne pourrait pas faire fonctionner son bar et devra le fermer.
Non, évidement il n'avait pas pu laisser Tommy partir avec cet argent. Ce bar était la seule chose qui permettait a Sam de survivre, d'étouffer ses remords, d'adoucir sa conscience. Une fois de plus son instinct avait prit le dessus et Sam avait sortit les crocs pour défendre sa propriété menacée.
Sam regarde son frère s'écrouler dans un grognement de surprise, vivant la scène au ralentit. Non, ce devait être un cauchemar sans doute. Encore un de ces terribles rêves desquels ont se réveille épouvanté mais bien content qu'ils ne soient pas réels.
Sam cligne une seconde fois des yeux et là, la réalité lui saute à la gorge, nouant son estomac avec violence. Non ! Il ne rêve pas ! Tommy a prit la balle et gise sur le sol humide de la forêt en gémissant. Une décharge d'adrénaline le fait frémir de la tête au pied et déclenche le mode panique. Il se précipite vers son frère et évalue les dégâts. Ouf ! Il l'a bien touché à la jambe, comme prévu. Récapitulons : Il a tiré sur l'homme qui vient de lui voler son bien, bon. Pas de quoi finir ses jours en prison pour ça. Alors maintenant, il faut assumer.
Il attrape son téléphone et ouvre son répertoire, faisant défiler les N° pré-enregistrés. Il fronce les sourcils en passant celui de Bill. Il pourrait être une solution, c'est vrai. Ne doutant pas que le vampire accepterait de l'aider dans une telle situation, elle serait réglée en deux temps, trois mouvements et, une fois Tommy guérit pas cette miraculeuse transfusion, pas de risque de complication avec la police…
Sam lève les yeux un instant sur une chouette hululant au dessus d'eux, pour évaluer cette option. Un frisson lui parcourt le dos. Non, mauvaise idée d'être en dette avec un vampire… et puis, pauvre Tommy, déjà qu'il n'est pas toujours très clair dans sa tête alors, n'allons pas le troubler d'avantage ! Il ne manquerait plus que ça, qu'il tombe amoureux du déterré du coin ! Sam fait une moue amusée, sentant un léger fard poindre sur ses pommettes en repensant à tous ces rêves qu'il avait pu faire de Bill après la transfusion.
Agenouillé près de son frère, il valide le N° voulu et coince le téléphone contre son épaule pour libérer sa main. Défaisant la ceinture du jeune homme et l'ôtant d'un geste ferme, il la positionne aussitôt sur sa cuisse pour réguler l'hémorragie.
- J'y crois pas, salaud ! Tu m'as shooté ! Tu m'as tiré dessus et je vais crever là ! Beugle le blessé entre deux gémissements.
- Mais non, c'est rien ! Grogne Sam. J'appelle les secours.
- Bureau du shérif, j'écoute ?
- Roxie ? C'est Sam Merlotte. A environ 3 km de mon bar direction Shreveport, vous trouverez mon Pick-up au bord de la route. A quelques mètres de là, en forêt, il y a mon frère qui vient de se prendre une balle dans la jambe, elle est cassée je crois… ça saigne beaucoup. Envoyez vite une ambulance et le shérif, s'il vous plait.
- Oh mon dieu, Sam… et vous ? ça va ? vous n'êtes pas blessé ?
- Mais non, Roxie, ne vous inquiétez pas. C'est moi qui ai tiré, il n'y a plus de danger.
- Oh… (silence) très bien… Je préviens le shérif et les secours.
- Merci Roxie. Souffle Sam en raccrochant.
S'asseyant près de la tête de son frère, il l'installe sur ses genoux et attend les secours, écoutant que d'une oreille le flot d'injures que celui-ci à encore la force de cracher. Bon, tant qu'il râle, c'est qu'il va bien.
Mais pourquoi avait-il donc cherché a retrouver sa famille… ? Hochant la tête avec tristesse, une voix nerveuse le tire de ses réflexions :
- Salut Sam ! Tu n'aurais pas vu Sookie par hasard ?
- Salut Jason… heu, non, je ne l'ai pas vu depuis un moment.
- Bon sang ! Je n'arrive pas à la joindre au téléphone ! Grogne le jeune homme en s'installant au comptoir. Elle me fera tourner en bourrique celle-là. Une bière s'il te plait.
