Amis du jour, bonjour !

Me voilà avec ma toute première fic fraichement conçue. N'étant une experte en la matière, j'espère tout de même qu'elle vous plaira autant qu'il me plait de l'écrire.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !

Disclaimer : Rien ne m'appartient (tout est à JK Rowling) sauf une petite personne dont vous trouverez l'identité facilement


Sirius se dirigea lentement vers la salle de bain. Il se déshabilla rapidement, jeta ses vêtements d'ex-prisonnier en boule dans un coin et entra dans la cabine.

L'eau coulait abondamment sur sa peau, lui arrachant quelques soupirs d'aise, de par la chaleur qui en émanait. Sirius se savonna longuement, tiraillé qu'il était par des émotions contradictoires.

Les mouvements sur son corps se faisaient lents, comme si le fait d'ôter la crasse de ses membres amaigris permettrait de retirer toutes les cicatrices, les marques du temps et de ses précédents actes.

Les minutes s'écoulèrent sans que Sirius s'en rende compte. Il frissonnait. Non pas à cause de la fraîcheur qui avait envahi la pièce suite à un vague courant d'air, mais à cause des souvenirs de cette rencontre inattendue avec Remus et Céleste dans la Cabane Hurlante, il y avait à peine une heure.

Il sortit de la douche, se frictionna avec sa serviette et revêtit les habits que Remus lui avait donné.

Au moment de sortir de la pièce, il croisa son reflet dans le miroir qui lui renvoya une image semblant sortie d'un cauchemar :

Il ne restait presque rien du fringuant Sirius Black d'autrefois. Vraisemblablement amaigri par toutes ces années passées à Azkaban, la chevelure mal entretenue, la peau blême, de lourdes cernes bleu nuit sous un regard fiévreux, rien dans son aspect actuel ne rappelait que Sirius avait été un redoutable charmeur d'une beauté sans pareille pendant sa jeunesse. La longue période de proximité avec la mort avait profondément altérer le pouvoir redoutable de son regard. Ses prunelles argentées semblaient avoir perdues cette petite étincelle caractéristique de sa personne, cette étincelle aussi attirante qu'insaisissable. Aucun sentiment autre que la tristesse ne se lisait à présent dans ses yeux.

Une seule chose en lui n'avait pas changé : son sourire avait toujours vingt ans.

Une fois sorti de la salle de bain qui s'avérait être dans l'appartement que Remus louait à Poudlard, Sirius retrouva son ami dans la cuisine, attablé, portant une tasse fumante à ses lèvres. Silencieusement, il alla s'asseoir à ses côtés.

Un ange passa.

Sentant le regard intense de Remus posé sur lui, il se retourna, un infime sourire étirant ses lèvres.

-Tu m'as manqué tu sais… lâcha-t-il.

Pour toute réponse, Remus rapprocha sa chaise de Sirius et l'attira à lui. Agréablement surpris par cet élan presque fraternel, Sirius se laissa aller et posa sa tête sur l'épaule du lycanthrope.

De longues minutes s'écoulèrent, aucun des deux amis ne semblaient vouloir rompre le contact. Soudain, Remus se tortilla pour échapper à l'étreinte de l'Animagus. C'est qu'il a encore de la force l'animal, pensa-t-il en souriant. Finalement il arriva à se dégager, laissant là un Sirius quelque peu désappointé.

-Quel mauvais hôte je fais tu ne trouves pas ? Un peu d'émotion et j'en oublierais presque de t'offrir une tasse de thé.

Sirius accepta sa proposition avec joie et, sirotant tranquillement leur boisson en discutant du bon vieux temps, on aurait cru voir deux amis qui ne se seraient jamais quittés.

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La vie reprit tranquillement son cours à Poudlard. Deux jours après avoir été retrouvé dans la Cabane Hurlante, Sirius et Peter Pettigrow furent conduis au Ministère, le procès devant être révisé. Les deux hommes avaient été mis sous Veritaserum. Sirius Black fut alors jugé non coupable des meurtres des Potter, de Pettigrow et d'une dizaine de moldus. Toutes les charges détenues contre lui furent abandonnées. Pettigrow, quant à lui, avoua les faits et fut envoyé à Azkaban pour le restant de ses jours.

Vivant avec Remus, son ami de toujours, on aurait pu croire que Sirius vivait à présent une vie des plus agréables. Pourtant, il n'en était pas tout à fait ainsi. Céleste l'inquiétait plus que tout autre chose.

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Par un bel après midi d'hivers, Sirius décida de passer à l'attaque…

-Que lui est-il arrivé ?

Remus, enroulé dans une couverture au bord de la cheminée du salon, sembla se désintéresser de son livre et lança un regard soupçonneux à l'Animagus.

-Pardon ? murmura-t-il.

-A Céleste… Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'elle devienne comme…

Il chercha ses mots, confus.

-…Comme elle est maintenant…

Le loup-garou marqua une pause, observant le visage de Sirius. Il pouvait y lire un profond bouleversement. Il se doutait bien que ce moment allait finir par arriver. Mais pas si tôt pensa-t-il.

Il se redressa dans son fauteuil, de manière à avoir le visage de Sirius à sa hauteur. Il ne savait pas par où commencer.

Pour Sirius s'en était trop. Il avait besoin de savoir la cause du mal-être de son ancienne amie. Son émotion était tellement forte qu'il se jeta aux pieds de Remus.

-Remus j'ai besoin de savoir. Dis le moi je t'en supplie !

Son ton se faisait presque suppliant à présent.

Sans réfléchir, Remus vint s'asseoir à côté de lui et le prit dans ses bras. Instinctivement, Sirius enfouit sa tête dans le cou du lycanthrope, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage. Remus avait apprit lorsqu'il était jeune que ce geste avait un effet calmant sur l'Animagus. Il ne bougea pas, le laissant rompre l'étreinte lui-même lorsqu'il le souhaiterait.

Finalement, Sirius se ressaisit. Il se redressa, s'excusant de son comportement. Il vrilla son regard argenté dans les prunelles ambrées de Remus. Les joues de celui-ci vinrent s'orner d'une jolie teinte rose pâle. Remus n'avait jamais supporté certaines intensités du regard de l'Animagus.

-Je suis prêt à tout entendre, déclara gravement Sirius.

Remus sembla chercher ses mots.

-Je crois que Céleste est une personne qui a vécu beaucoup de moments sombres. Dans son enfance notamment… Et…il y a maintenant plus d'une décennie, lorsque…lorsque James et Lily ont été assassiné et lorsque tout le monde t'a cru coupable de les avoir livrés à Voldemort et d'avoir tué Peter,…Céleste a cessé de parler.

Remus avait dit tout cela d'une traite, sans lâcher Sirius du regard. Celui-ci paraissait comme bouleversé.

-Elle a perdu l'usage de la parole ? demanda-t-il d'une voix à peine audible.

-Non… Enfin je ne pense pas. Je crois qu'elle a arrêté de parler. Délibérément… Lorsque tout cela est arrivé, je l'ai retrouvé recroquevillée devant ma porte à Pré-au-Lard. Severus et moi l'avons donc recueillie. Nous nous sommes occupés d'elle durant tout ce temps, jusqu'à ce que je sois nommé professeur. Après ça, elle est venue habiter à Poudlard avec nous. Elle est devenue comme notre fille en quelque sorte.

Sirius resta bouche-bée. Qui l'aurait cru ? Remus et Snape vivaient ensembles et apparemment étaient bien plus que des colocataires.

-Alors comme ça Snape et toi, vous avez « adopté » Céleste si je comprends bien ? demanda-t-il goguenard.

-Imagine ce que tu veux Padfoot, répondit Remus en souriant. Mais sache que je suis heureux comme ça. On a grandit depuis…

-Je n'arrive pas à croire que Snape est l'homme de ta vie, mon Moony, s'amusa Sirius. Tant mieux si tu es heureux avec lui. Tu le mérites…

Cette dernière phrase avait été dite sur un ton mélancolique. L'ancien prisonnier sembla plonger dans ses pensées.

Remus observa longuement Sirius. Il sut tout de suite ce qui le tracassait.

-Et toi ? demanda-t-il doucement. Tu ne mériterais pas quelqu'un ?

Sirius releva la tête en souriant pour scruter le regard du lycanthrope. Apparemment il ne plaisantait pas.

-Qui voudrait de moi Moony ? fit-il, redevenant sérieux. Qui voudrait vivre avec un ancien d'Azkaban comme moi ? Tu peux me le dire ?

-Quelqu'un qui saurait la vérité sur toi…

Sirius frémit à cette réponse.

-Je ne…

-Tu vois très bien de qui je parle, assena Remus. Je parle d'une personne qui a vu en toi, qui a su y déceler la part de vérité afin de la montrer au monde entier. Je parle d'une personne qui aurait fait n'importe quoi pour attirer ton attention, qui ne savait pas qu'elle hantait tes pensées depuis que tu l'avais rencontré cette fameuse nuit. Je parle d'une personne dont la vie s'est arrêtée il y a maintenant plus de dix ans et dont l'âme s'effrite encore aujourd'hui depuis qu'elle t'a revu !

Le ton de Remus était dur et ferme. Pour la première fois de sa vie, Sirius ne trouva rien à répliquer. Par son discours, Remus avait pointé l'essentiel. Il avait frappé fort, là où ça faisait mal. Ses yeux pâles s'emplirent soudainement de larmes.

-Tu crois vraiment que Cél…

Sa voix se fit chevrotante. Il ne put finir sa phrase.

La réaction de l'Animagus surpris Remus, bien qu'il ne regrettait pas ses paroles.

-Ce que je crois, lui dit-il doucement, c'est que Céleste est restée en vie dans l'espoir de te revoir vivant et en homme libre. Tu as été sa raison de vivre ces dix dernières années.

-Comment tu sais ça ? demanda Sirius à la manière d'un enfant.

Remus lui sourit, énigmatique.

-Je le sais, c'est tout… Et toi, de ton côté, pensais-tu souvent à elle à Azkaban ?

A cette question, Sirius ne put s'empêcher de baisser la tête. Remus passa alors un bras réconfortant autour de ses épaules.

-Répond moi s'il-te-plait ? Je suis là pour t'aider, murmura-t-il.

Sirius acquiesça.

Un large sourire s'étendit alors sur les lèvres de Remus. Il se leva brusquement et tendit une main à son ami. Celui-ci la saisit et se remit sur ses pieds.

-Va la voir Sirius… Il le faut… Tu le mérites, ajouta-t-il en souriant.

-Mais Moony… murmura-t-il, gêné. Tu sais très bien que je ne sais pas exprimer mes sentiments.

Cette remarque fit rire le lycanthrope.

-Mais enfin Padfoot, je veux bien croire que tes années à Azkaban ne t'ont pas aidé mais je tiens à te signaler que tu avais les trois quarts de la population féminine à tes pieds à Poudlard.

-Je ne m'intéressais qu'à Céleste à l'époque. Je n'arrivais pas être sérieux avec elle, tu te rappelles ?

-Ce dont je me rappelle c'est que tu aurais du aller lui dire ce que tu ressentais quand tu étais plus jeune, fit-il en riant. Maintenant tu vas filer lui parler ou je te fais dormir dans l'appartement de Severus si tu ne reviens pas avec elle.

-En gros c'est une mise à l'épreuve.

Remus lui donna une tape amicale derrière la tête avant de le pousser vers la porte. Les deux amis riaient comme deux enfants.

Avant de partir, Sirius se tourna une dernière fois vers son ami :

- Souhaite-moi bonne chance, dit-il.

-Tu n'en n'auras pas besoin, répondit Remus en souriant.

-Tu comptes vraiment me faire dormir chez Snape si j'échoue ?

Le lycanthrope scruta les yeux un peu inquiets de son Animagus préféré.

-Il ne me servirait plus à rien en plusieurs morceaux, déclara-t-il goguenard.

-Mais quel perv…

Sirius n'eut pas le temps de finir sa phrase, la porte manquant de se refermer sur son nez.


Et voilà pour ce premier chapitre. En espérant qu'il y en aura d'autres... ^^