Fanfiction d'Hetalia – Auteurs : fandegeritaetino et CuchyLaina

Commencée le 7 mai 2013 à 22:05

Finie le 9 mai 2013 à 19:12

Updatée du 31 mai 2013 au 28 juin 2013

Disclaimer: Les personnages d'Hetalia ne nous appartiennent pas malheureusement.

Rating: M (chapitre 2)

Personnages principaux : Allemagne, Italie

Pairing : GerIta – Warning yaoi

Titre : Un anniversaire raté ?

Résumé : Une certaine nation italienne suivant les conseils d'une certaine nation espagnole concernants une certaine nation allemande ? Qu'est-ce qui pourrait mal tourner dans ce plan sublime ?

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Chapitre 1 :

« VEE ! »

Allemagne écarta le combiné de son oreille droite en grimaçant. Pourquoi l'Italien avait-il besoin de s'offusquer à ce point pour une si petite chose ? Enfin, ce n'était pas la première fois qu'il refusait une invitation à dîner, et il n'avait jamais poussé ce cri plus que désagréable et avoisinant les ultrasons qui habituellement lui donnait une migraine qui…

« Comment tu peux refuser ça, Ludwig ! Idiota ! Tu ne te laisses donc jamais un peu de répit, même en de pareilles occasions ?! » s'énerva Feliciano.

L'Allemand s'assit sur son lit et soupira. Il se massa le front de sa main droite, posant le téléphone dont la tonalité résonnait dans le vide sur son oreiller. Feliciano avait raccroché brutalement, sans bien sûr ne pas ajouter d'autres magnifiques insultes italiennes qui faisaient ressembler sa voix étrangement à celle de son frère.

« Quel gamin » pensa-t-il. Il venait de refuser les énièmes avances de l'Italien. Cependant, cette fois-ci le blond l'avait trouvé beaucoup plus insistant que les fois précédentes. C'est pour cela d'ailleurs qu'il avait haussé la voix… Qu'il était pénible ! Le brun ne voyait-il pas qu'il devait rédiger un rapport très important pour sa Boss ?! Le travail que devait accomplir les nations pour leur pays était à placer au-dessus de toute autre activité ! Et quelles étaient les « pareilles occasions » qu'il avait mentionnées ?

Ludwig resta dans ses pensées mouvementées jusqu'à ce que son portable ne sonne :

« Hallo. Hier ist Ludwig Beilschmidt. »

« Cumpleaños feliz Alemania ! »

« Euh… Antonio ? », demanda Allemagne, interdit devant l'espagnol projeté avec tant de bonne humeur dans ses oreilles déjà fortement éprouvées.

« Je te souhaitais un joyeux anniversaire », l'éclaira joyeusement l'Espagnol d'une voix chantante.

Ludwig fit de son mieux pour ignorer l'étrange son grommelant derrière Espagne et qui se répandait de façon nauséabonde dans la conversation. Il essaya vraiment de bloquer les mots « potato bastardo » et « macho germano »…vraiment…

« Mais… » tenta-t-il vainement de répondre avec confusion.

« Comment vas-tu ? » enchaina vivement son interlocuteur.

Et, sans lui donner le temps de répondre :

« Je ne te dérange pas avec Italie ? »

Etait-ce seulement Allemagne où il lui semblait percevoir une note perverse dans la voix d'Espagne ?

« Non… Pourquoi ? D'ailleurs il vient de...»

« Vous avez déjà tout englouti ? » le coupa Antonio sans la moindre délicatesse.

« Englouti quoi ? » commença à bouillonner Ludwig.

Espagne sentit que l'Allemand commençait à perdre patience, et, contrairement à Italie, en vint tout de suite au fait.

« Ben …. Le repas qu'il voulait te préparer spécialement pour ton anniversaire. Je pensais qu'il t'inviterait ce soir à le partager, mais si vous avez déjà fait ça à midi, vous aurez toute l'après-midi pour vous… »

Une sorte de craquement désagréable coupa net la phrase de l'Espagnol, accompagné d'un « Termine seulement cette phrase, bastardo… ». Un silence entrecoupé de petits geignements se fit entendre et Allemagne se prit à grimacer. Quoi qu'Antonio fasse pour calmer son Italien, il priait avec fièvre pour ne jamais avoir à le voir de ses propres yeux.

« Antonio ! » appela-t-il avec appréhension.

Un dernier gémissement, et…

« Fussosso…Ludwig, euh… écoute, je te rappellerai sans doute dans quelques… »

« Nein ! » l'interrompit l'Allemand, de plus en plus énervé.

D'abord Feliciano qui lui raccrochait au nez sans rien lui expliquer, puis Antonio qui après avoir lâché que Feli lui avait…préparé un dîner ? Pour son…anniversaire ? « C'est pour cela qu'il insistait tant pour que je vienne manger chez lui ce soir… Mais… ».

« Holà ? Tu es toujours là ? J'ai l'impression qu'il y a eu un malentendu entre vous deux… » reprit l'Espagnol mal-à-l'aise.

Une boule grossissait dans la gorge de Ludwig, et il sentit son estomac se nouer. Il se dépêcha néanmoins de répondre à Antonio d'une voix plate.

« Écoute, Antonio… Nous ne sommes que le 3 septembre…Or mon anniversaire est le 3 octobre… »

« QUÉ ? Oh, no ! J'avais dit à pequeño Italia que c'était ton anniversaire aujourd'hui ! Il se préparait depuis 3 jours et… »

Ludwig n'écoutait plus le Méditerranéen radoter. Il ne songeait qu'à la façon brutale avec laquelle il avait rabroué le petit Italien. Il devait faire quelque chose, mais quoi ? « S'excuser serait la moindre des choses… », décida-t-il promptement.

« Bon, je te laisse, Antonio. Bonne soirée. »

« Attend ! Qu'est-ce que… »

L'Allemand raccrocha sans hésitation. Il avait mieux à faire à présent. Peu importe son Boss…ou son rapport.

« Et maintenant que faire ? Lui envoyer un SMS ? »

Il tritura son portable dans sa main droite, jouant avec le bouton de son sur le côté… Même écrits, les mots lui posaient problème…

« L'appeler ? Non, encore pire…et pas assez convainquant de toute façon. »

Le blond hésita, encore et encore, puis décida finalement d'aller directement à Venise. Les gestes…étaient légèrement plus faciles que les mots. Mais cela voulait dire…traverser la frontière suisse…

Il souffla d'exaspération. Il n'avait pas envie, mais alors vraiment pas, de gérer un Suisse enragé alors que ses nerfs étaient déjà à vif. Mais bien sûr, dès qu'il mit un pied sur le territoire protégé par la barrière de neutralité bien connue des nations européennes, il entendit des cris hystériques et des coups de fusils. « Et c'est reparti… » pensa-t-il avec fatigue.

« Halt ! Tu essayes d'envahir mon pays alors qu'il est presque 15h ! L'heure où Lily prend son goûter dans la montagne ! HALT ! Tu ne l'attaqueras ! Tu devras me passer sur le corps avant de la toucher ! HALT ! »

L'Allemand soupira, pas qu'il avait peur de Suisse mais il le trouvait vraiment agaçant. Surtout quand il était aussi protecteur de sa sœur, alors que Ludwig n'en avait rien à… Il reprit son chemin sans faire attention au blond aux yeux verts qui le poursuivait en criant à moitié en allemand et à moitié en romanche, sa langue préférée lorsqu'il était en colère. Il ne fit qu'accélérer le pas…Pas besoin d'arriver chez Italie avec une épaule en sang et une déclaration de guerre exceptionnelle pour cause de protection sororale…

Il chemina donc jusqu'à Venise, mais arrivé à destination, il fut pris d'un grand doute. Aller jusqu'en Italie était certes admirable mais…que ferait-il ensuite ? Que pourrait-il dire –car, oui, il devrait fatalement parler, il s'en rendait à présent douloureusement compte– au petit homme qu'il avait si cruellement blessé ? « Désolé pour tout à l'heure Feliciano, mais en fait, ce n'est pas mon anniversaire aujourd'hui, donc ton repas ne sert à rien ! Youpi ! ». Archi nul. « Il va falloir trouver de meilleurs excuses… » en conclut Ludwig alors qu'il se rapprochait de la grande maison les pieds dans l'eau.

Ses murs bleutés et ses lambris mille et mille fois repeints pour résister au sel marin projetaient une atmosphère chaleureuse et enjouée tout autour d'elle, attirant le regard des passants qui n'osaient cependant s'en approcher. Devinaient-ils confusément qu'une nation habitait ici, ou avaient-ils seulement peur des gardes postés devant nonchalamment et des regards meurtriers des habitants même s'ils s'approchaient trop ? Ludwig, lui, ne fut nullement inquiété, ni par les habitants, ni par les gardes. Combien de fois l'avaient-ils vu venir frapper à cette porte verte d'eau, un sourire mal déguisé illuminant son visage ?

Ils furent donc un peu surpris quand il se contenta de respirer un grand coup et de sonner…et que personne ne vint lui répondre. Ludwig tenta de rester positif : après tout, l'Italien était peut-être couché, il était l'heure de sa siesta quotidienne après tout.

En attendant qu'on lui ouvre, il regarda la petite maison de type vénitienne, et repensa aux heures qu'il avait passé à la repeindre et à la réparer. Une sensation plaisante l'envahit, jusqu'à ce qu'il se rappelle que pour une fois, il n'était pas à Venise sous l'invitation de son ami. Il sonna de nouveau, de façon plus insistante.

Cette fois, il entendit des pas lents s'approcher. La porte s'ouvrit et Allemagne crût pendant quelques secondes qu'il s'était trompé de maison malgré ses souvenirs tenaces. Son occupant, en tout cas, était méconnaissable. Le visage de l'Italien, d'habitude si souriant et idiot, était on ne peut plus triste. Des restes de larmes séchées étaient restés collés sur ses petites joues un peu creusées.

Dès que Ludwig le vit dans cet état, et comprit que c'était sa faute, il eut vraiment mal au cœur et sa poitrine se resserra péniblement. Maintenant il ne savait réellement plus quoi dire – s'il avait jamais su. Un « désolé pour tout à l'heure » semblait plus déplacé que jamais, et surtout bien insuffisant.

Feliciano, quant à lui, ne leva pas tout de suite la tête. Il comptait simplement dire à l'un de ses adorables habitants qu'il ne pouvait aller voir cette embarcation coincée dans le canal sud ou autre, mais quand il n'entendit qu'un souffle se bloquer dans une gorge apparemment située bien au-dessus de ses cheveux et qu'aucune parole italienne ne se déversait à ses oreilles, il fut bien obligé d'ouvrir les yeux et de les lever sur la personne qui l'avait interrompu dans sa séance d'auto-apitoiement. Il ne comprit pas tout de suite. Non, ça ne pouvait pas être lui… « Pourquoi serait-il là, après tout ? » songea Feliciano tristement. « Quelques heures plus tôt je n'étais pour lui qu'une, je cite, « petite nation incroyablement agaçante et collante qui devrait le laisser travailler en paix, surtout ce soir » … Alors pourquoi aurait-il traversé la frontière suisse juste pour moi ? ».

Néanmoins, il s'en rendit bien vite compte, c'était Ludwig devant lui, et dispute ou pas dispute, il était l'homme dont il était amoureux. Alors il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, n'importe quoi…mais s'arrêta de suite : s'il ne parlait ne serait-ce qu'un tout petit peu, s'il ne tentait même que d'articuler un mot, sa voix tremblerait de nouveau et il n'arriverait plus à stopper ses amers sanglots. Or, et il en était sûr à présent, c'était une de ses attitudes que Ludwig trouvait « agaçantes »… Il se tut donc, ne sachant comment faire évoluer la situation. Peut-être devrait-il simplement refermer la porte…

Allemagne lui aussi ne savait que faire. Il pouvait constater que visiblement qu'un de ses rares amis avait passé un long moment à pleurer, et vu que celui-ci évitait de le regarder dans les yeux, il devinait très bien qui en était la cause directe. Très mauvais signe…le brun lui en voulait sans doute énormément…

Ludwig commença à paniquer intérieurement. Et s'il avait perdu son seul et unique ami ? La seule nation qu'il acceptait chez lui à toute heure du jour et de la nuit ? La seule nation, que, malgré ses innombrables trahisons, il ne pouvait cesser d'aimer ? Sa respiration s'accéléra et les mots maladroits se bousculèrent soudain dans sa bouche.

« Oï, oï, Italiaichichtududu… »

Il s'arrêta et respira profondément malgré son léger tremblement. « Retour à une langue qu'Italie peut comprendre… », décida-t-il.

« Italia…tu sais…pour tout à l'heure je… »

L'Italien écoutait sans le regarder. La seule chose qu'il voulait à ce point était de ne pas pleurer davantage afin de ne pas énerver l'Allemand qui risquait de donner rapidement des signes d'impatience.

« Et bien, je…j'ai… » continua Ludwig, grimaçant face au manque de réaction de Feliciano.

« …trouvé ça extrêmement déplacé et déplaisant et que je ne veux plus jamais que cela se reproduise. » compléta en pensée le malheureux Italien.

« Je sais… » réussit à articuler ce dernier –sans pleurer ! « Je ne t'embêterais plus jamais, promis… »

Il voulait ajouter plus. Il voulait le supplier de lui pardonner, le supplier de le laisser continuer à être son ami, malgré son amas de travail… Il voulait lui dire qu'il respecterait son besoin de propreté perpétuelle, son besoin de solitude aussi, parfois, et qu'il renoncerait jusqu'à aller dormir dans son lit pour rester son ami…s'il ne pouvait définitivement pas être son amant. Mais sa voix se coinça dans sa gorge alors que les premières larmes guettaient la descente vertigineuse de ses joues…

Mince ! Ludwig aurait-il encore utilisé cette voix sévère sans le faire exprès ? Cela n'allait pas du tout…et il voyait en plus les yeux de son Italien briller suspicieusement… Il reprit donc plus doucement, mais toujours avec angoisse :

« Nein, Feliciano, je…je voulais te dire que… Enfin je suis vraiment désolé pour tout à l'heure. »

« Désolé ? » se répéta Feliciano, sans comprendre.

Mais Ludwig, maintenant qu'il était en train de relâcher ce qu'il avait sur le cœur, ne comptait pas s'arrêter, ne remarquant même pas le regard hagard de l'Italien, préférant regarder le sol alors qu'il tentait de s'amender…

« Je sais que ce n'est pas une excuse, mais je devais écrire un rapport pour ma Boss pour demain et… ».

Il s'interrompit et dévisagea l'Italien, le suppliant de comprendre ce qu'il ne pouvait exprimer, malgré toute sa bonne volonté…

Le Vénitien ne savait pas quoi dire. Il ne s'attendait pas à ce que Ludwig vienne jusque chez lui à peine quelques heures après qu'il lui ait refusé une invitation à dîner. Que faire ? Même s'il était à présent plus choqué qu'accablé, il craignait toujours que des larmes traitresses ne pointent le bout de leur nez et ne débectent son All… l'Allemand. Il décida donc de garder le silence et de fuir son regard jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'il pourrait jouer la comédie devant lui…

En voyant le comportement de Feliciano, Allemagne s'en voulut d'autant plus. L'Italien devait vraiment être furieux, il ne le regardait même pas quand il parlait et ne disait rien. Il ne pouvait tout de même pas rester éternellement comme ça. Peut-être valait-il mieux partir et le laisser décider s'il voulait jamais le revoir. Il voulut se retourner…et son estomac laissa échapper un gargouillement que même Russie aurait pu entendre.

En entendant le bruit inattendu, l'Italien rit d'une voix cassée et rendue rauque par les pleurs. Maintenant, le blond ne pouvait pas être plus gêné, il en était sûr. Si cela allégea l'atmosphère pour Feliciano, Ludwig était trop perdu dans son chagrin d'avoir potentiellement perdu son meilleur ami pour ne ressentir d'autres sentiments qu'une honte lui rougissant les oreilles.

« Je vais rentrer, encore désolé Italien… » annonça l'Allemand avec morosité.

« Ludwig, as-tu faim ? » lâcha soudain Feliciano sans réfléchir.

« Question idiote ! » se morigéna l'Italien. « Qu'est-ce qu'il va te répondre ? « Oui, j'ai très faim. Allez, adieu ! » »… Il poursuivit néanmoins sur son élan… Maintenant qu'il avait commencé à se rendre ridicule une fois de plus, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

« Vee ! » continua Feliciano avec entrain, « tu veux manger ici ? »

Et, sans attendre la réponse, il retrouva soudain son attitude pétillante. Après tout, Ludwig n'était-il pas venu s'excuser ? Et, s'il ne faisait rien, il allait repartir !

« Il y a plein de nourriture dans le frigo ! Vee viens, s'il te plait ! Bitte, Ludwiiig ! »

L'Italien se stoppa. C'était exactement cette attitude que Ludwig voulait qu'il arrête...

« Enfin… si tu veux, bien sûr… » se reprit-il avec une petite moue et en essayant de réduire le volume de sa voix au maximum.

L'Allemand, ayant déjà perdu toute volonté au son de sa langue maternelle roulant sur celle de Feliciano, accepta en essayant de mettre un peu plus d'enthousiasme dans sa voie naturellement dure.

Feliciano aurait voulu lui sauter au cou… mais il se retint pour ne pas énerver son hôte. « Bon, au final nous aurons tout de même mangé le repas d'anniversaire vee ! » pensa le petit brun avec optimisme. Il le fit enfin entrer dans sa maison et fila vers la cuisine en lui criant :

« Installe-toi dans la salle à manger ! Je vais réchauffer les plats ! ».

En entrant dans la salle, la grande nation découvrit qu'elle était décorée de partout. Des banderoles de soie rouge, noir et jaune parées d'immenses « TANTI AUGURI », des rubans, des fleurs, ... L'Allemand resta bouche bée devant cette ornementation. Combien d'heures avait-il fallu à Feliciano, au maladroit Feliciano, au paresseux Feliciano pour tout mettre en place ? Et combien d'heures faudrait-il pour tout ranger ?

La table aussi était bien préparée, embellie d'une nappe aux couleurs allemandes, d'un chemin de table à celles italiennes, d'une des vaisselles les plus fines de Feliciano qu'il ne sortait, selon ses dires, qu' « aux plus extrêmes occasions »… Dire qu'il avait repoussé l'Italien avant même que celui-ci ne puisse terminer ses explications !

« Voilà ! Désolé je les ai réchauffés, les plats seront peut-être un peu moins bons… » s'excusa l'Italien qui virevolta dans la pièce en tenant sur ces bras les mets qu'il avait préparés.

Feliciano ne pouvait pas s'empêcher de sourire malgré cette offense qu'il avait infligé lui-même à sa cuisine. Ludwig allait enfin goûter ce qu'il avait fait pour lui ! Le blond en question vit défiler une dizaine de plats plus chargés les uns que les autres…et fronça les sourcils quand d'autres arrivèrent.

« Je vais t'aider » déclara-t-il poussé par l'habitude. « Combien de plateaux y a-t-il ? »

« Oh… il doit en avoir un peu plus de seize, si je compte les desserts » répondit négligemment Feliciano, posant les pâtisseries en question sur les bras tendus et musclés qui les attendaient avec douceur.

« WAS ? C'est énorme ! » s'exclama Ludwig, totalement ébahi.

L'Italien perdit un peu sourire et expliqua, hésitant :

« C'était pour…fêter ton anniversaire dignement… Et puis je me suis dit que comme ça… tu aurais pu rester toute une semaine chez moi… » ajouta-t-il en rougissant.

« Ne surtout pas lui faire croire que je n'aurai pas voulu… » pensa Ludwig.

« Quand je disais « c'est énorme », ce n'était pas un reproche. » le rassura-t-il vivement. « Et…ça me touche beaucoup que tu aies pensé à… »

Il repensa que ce n'était pas son anniversaire.

« …moi. » termina-t-il piteusement. « En plus cela a l'air délicieux ! Vraiment ! »

Il essaya de son mieux de rendre sa gratitude et son émotion dans sa voix peu habituée à ce genre de confessions, et il dût plutôt bien réussir car…

« LUDWIG ! » cria le brun en lui sautant au cou et en riant.

Tant pis pour ses efforts de tout à l'heure. Il avait désespérément besoin de la chaleur de l'Allemand, qu'il le veuille ou non. Ludwig soupira d'aise, et l'Italien se crispa en le dévisageant prudemment. Oups…Feliciano l'avait sans doute interprété comme un signe d'agacement… L'Allemand tenta de sourire pour se rattraper, ce qui ramena la joie sur le minois italien.

« Abbracciare, abbraciare, abbraciare… Luddi… » roucoula-t-il en se blottissant encore plus sur le torse puissant et tiède, souriant de façon angélique.

Même Allemagne ne pouvait pas résister à cette moue et à ces petites joues rosées. Il déposa alors un doux baiser sur chacune de ces rougeurs qui lui réchauffèrent agréablement les lèvres et firent naitre de petits frémissements, comme de délicates ailes de papillon, dans son estomac. Feliciano se renfrogna un peu malgré son plaisir à l'idée de recevoir les lèvres de son amoureux sur sa peau. « Il n'a toujours pas compris le concept d'un câlin. » pensa-t-il avec tendresse. Il resta encore quelques secondes contre son ami, avant de se dégager de son étreinte et de le mener par la main jusqu'à la table.

« Aller, assis-toi…je vais déjà servir l'entrée ! ».

Ludwig prit place à sa place réservée où était accroché sur le verre un petit drapeau allemand collé sur une pince en bois. Il regarda le verre du couvert situé en face du sien et sourit au petit drapeau italien qui en pendait. Mais son visage redevint bien vite soucieux. Que devait-il faire à présent ? Détromper Italie et lui dire que ce n'est pas son anniversaire ?

Non… Italie s'était donné énormément de mal pour ce repas, il en était conscient. Il ne voulait pas le blesser… Mais en même temps, il détestait mentir aux personnes qu'il appréciait. Surtout à Feliciano… Il se tortura mentalement pendant quelques minutes, avant que Feliciano, qui avait enfin pris place en face de lui, ne l'interrompe calmement.

« Quelque chose ne va pas ? » s'inquiéta le petit Italien. « Ce n'est pas bon ? Dis le moi sinon, j'ai aussi fait des wurst. Si tu n'aimes pas, laisse, ce n'est pas grave... »

Malgré son assertion, Ludwig décela l'air un peu déçu de son hôte et se dépêcha de le détromper.

« Nein, nein, c'est délicieux Feliciano… »

Et il ne mentait pas. Les croquettes de pommes de terre et les canapés frits à la mozzarella étaient juste exquis. Et ce n'était que le début du repas…

« J'étais juste perdu dans mes pensées… »

« Oh… Ça arrive ! » rigola Feliciano en se penchant pour lui tapoter le nez affectueusement. « Portons donc un toast pour ton anniversaire Ludwig ! Vee ! »

Il leva son verre et attendit que l'Allemand fasse de même. Ludwig saisit la anse de sa chope de bière et la projeta en l'air.

« Prosit ! » acquiesça-t-il.

Allemagne prit la décision de lui dire la vérité un autre jour lorsqu'il vit avec quelle joie Feliciano répéta ce mot étranger pour lui en le déformant totalement avec son accent italien.

Le repas continua avec le plat principal (non, ce n'était pas des pastas pour une fois, mais un délicieux pain de viande à la Napolitaine accompagné d'un porcelet rôti, de foie à la vénitienne et d'autres spécialités) et enfin le dessert (baisers d'Alassio, cannolis divers, tiramisu long de d'au moins vingt centimètres…) disposé en plusieurs petits plats ronds adorables et brillants.

« Je me régale, Italie. Bravo…et…merci. »

Ah ! Voilà qui était mieux ! Il avait enfin réussi à sortir un compliment –sincère, qui plus est –sans rougir ni balbutier ni…

« Mais de rien Allemagne ! C'est normal tout de même ! Je n'aurais jamais loupé ton anniversaire ! » répondit de bon cœur l'Italien.

L'Allemand réussit à sourire mais se sentit mal à l'aise. Et malheureusement, le froncement de sourcils d'Italie lui indiqua que son ami l'avait perçut…

« Tu es sûr que tu vas bien ? Si tu n'aimes pas les tiramisus dis-le moi, je ne me vexerais pas. J'ai des patates crues dans le placard sinon... »

« Non non non ! » répondit prestement Ludwig en serrant presque son assiette contre lui de peur que le fabuleux dessert qu'il dégustait avec joie ne lui fusse arraché. « Je pense à…mon rapport. » finit-il piteusement.

« Vee~ … » laissa échapper Feliciano d'un air réprobateur. « Tu viens de passer une bonne heure à apprécier tout un repas italien dans les règles de l'art et tu t'inquiètes encore de ton travail ? Luddi… »

Il poussa une exclamation désapprobatrice.

« Tu n'arrêtes vraiment jamais de penser à ton travail… Ma parole… » marmonna-t-il d'un air soucieux.

L'Allemand réagit :

« Je… j'ai d'autres sources d'intérêt aussi ! » tenta-t-il de se défendre.

« Toi » ajouta-t-il dans sa tête.

« Ah oui ? Et quoi ? »

« Pense à quelque chose, pense à quelque chose. » s'adjoint Ludwig frénétiquement.

« Je vais commencer la vaisselle. » finit-il par lâcher, avant de faire mine de se lever.

« Reste ici. » commanda Feliciano en lui saisissant le poignet de sa main frêle.

Le cœur de Ludwig se mit à battre furieusement alors qu'une chaleur étrange fourmillait dans son bras, remontant jusqu'à son épaule.

« Je veux qu'on reste ensemble, Ludwig… On la fera demain… », plaida-t-il d'une voix douce et enjôleuse.

Dès que Feliciano fit la moue, Ludwig soupira (en pensée cette fois-ci). Décidément… il ne pouvait pas refuser les supplications du petit Italien.

« Je…bon, d'accord… » se résigna-t-il.

Même si cette résignation avait un arrière-goût plutôt agréable…

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Traduction :

- Hallo. Hier ist Ludwig Beilschmidt : Bonjour. Ludwig Beilschmidt à l'appareil (allemand)

- Cumpleaños feliz Alemania! : Joyeux anniversaire Allemagne ! (espagnol)

- Holà ! : Allo ? (allemand)

- Qué ? : Quoi ? (espagnol)

- pequeño : petit (espagnol)

- Italien : Italie (allemand)

- Tanti auguri : joyeux anniversaire (italien)

- abbracciare : câline-moi (italien)

- Prosit ! : Tchin ! (allemand)