Disclaimer: bien sur, rien n'est à moi...et tout à JKR Je crois que c'est aussi une réponse à un défi, donc si quelqu'un s'en apperçoit, je le supplie de me le faire savoir...
Chapitre I
Noir. Trait.
Noir. Noir. Trait. Trait.
Noir. Noir. Noir. Trait. Trait. Trait.
Noir. Noir. Noir. Noir. Trait. Trait. Trait. Trait.
Noir.
Trait. Trait. Trait. Trait. Trait. Trait. Trait. Trait. Trait. Trait.
1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7 ; 8 ; 9 ; 10.
Dix petits traits blancs, Dix petits jours noirs.
Y'a qu'un ch' veu sur la tête a Matthieu. Y'a qu'une dent dans la mâchoire a Jean.
Une, deux, trois, quatre petites gouttes de sang. Quatre petits bruits doux, comme un rire d'enfant.
Y'a Cinq Sébastien ; y'a Quatre'ine de Russie ; y'a Trois en Champagne, y'a Deux Testaments. L'ancien et le nouveau……
« TAIS-TOI »
…
« TU VAS TE TAIRE OUI ? »
…
Y'a Six c'était vrai, y'a Sept épatant.
« SILENCE »
Y'a disputons nous.
Y'a dix petites gouttes de sang en plus, une pour chaque jour noir. Une tache rouge sur chacune des nuits de cauchemar.
Harry regarda fixement les gouttes couler sur ses doigts. Elles s'amassaient en une petite flaque sur le sol du placard. Des petites traînées grises de poussière se déplacèrent à la surface, voie lactée sur le rouge sombre. Harry voulait devenir peintre surréaliste.
Son regard dériva sur la porte, ou il avait tracé dix petits traits blancs, un par jour qu'il était là. Il ne se souvenait plus comment ce morceau de craie avait atterrit dans sa poche, mais au moins, maintenant, il savait qu'il lui restait cinquante-deux jours de vacances. Cinquante-deux traits de craie à tracer. Il espérait n'avoir à verser que cinquante-deux gouttes de sang en plus.
Onze. Douze. Treize.
Raté.
Il plongea le doigt dans la surface sombre, qui formait comme un petit disque de couleur épaisse sur le sol. Doucement, il étira la forme en une grande étoile à dix branches. Il eut un petit sourire en se remémorant les moments de bonheur qu'il avait eu avec Sirius. Cela faisait longtemps qu'il avait surpassé sa mort. Depuis qu'il avait sentit sa présence rassurante en touchant la poignée de la porte de la maison de Square Grimmauld. Même s'il n'aimait pas cette maison, La Plus Ancienne et Honorable Maison des Blacks, l'animagus s'était décidé à hanter cette maison là, car il savait que son filleul finirait un jour ou l'autre par y revenir couler le reste de ses jours. Pas de fantôme, non. Parfois un courant d'air chaud qui vous prenait le cœur lorsqu'il flanchait. Parfois le scintillement d'un miroir dans le salon. Parfois un creux ferme dans un des fauteuils. Parfois l'écho d'un rire dans l'escalier.
Cette présence rendait beaucoup de gens fous. La première fois, Maugrey, l'auror parano, avait failli se faire écrouler la salle de bain en voyant une serviette lui demander comment il allait. Mais Harry et Rémus aimaient. Bizarrement, Snape aussi.
Curieusement, le professeur de potion irascible passait de plus en plus de temps dans l'obscure maison, qui semblait tout de même vivre d'un feu intérieur impressionnant. Il venait toujours après une réunion de l'Ordre, et restait dans le salon, assis sur le fauteuil caché dans l'ombre de la cheminée. Harry ne savait pas ce que Sirius lui faisait. Il ne voulait pas le savoir. Il pensait que Sirius lui parlait, qu'il lui racontait des histoires. Qu'il lui faisait voir la vie un peu différemment, à lui aussi. Mais Harry sentait à chaque fois que le poids de la tristesse qui pesait sur les épaules de son professeur semblait se faire à chaque fois un peu plus léger. Une fois, il l'avait même salué avant de partir.
Mais cet été, Dumbledore avait été catégorique.
Il devait rester chez sa famille de sang.
Justement, en parlant de sang.
Les gouttes qui avaient coulé pendant son introspection formaient maintenant une véritable voûte étoilée autour de la grande étoile à dix branches.
Harry se redressa, et s'appuya sur le mur du fond. Il alluma la lumière. Le reflet de ses rayons sur sa peau blanche lui paru insoutenable. A peine dix jours dans un placard, et voilà qu'il avait le teint d'un fantôme. La-men-ta-ble. Sirius le tuerai, si il le voyait aussi négligé. Et puis peut-être qu'il tuerait les Dursleys, aussi. Enfin, son oncle au moins, après tout c'est lui qui lui avait fait ce pourquoi il perdait son sang. Harry leva sa petite main aristocratique à la hauteur de son visage, et observa ses ongles. Il y avait du sang dessous. Enfin, il lui faudrait attendre que son poignet se remette. Il éteignit la lumière. Celle qui filtrait sous la porte lui suffisait amplement. Il replongea dans ses pensées.
Snape n'était plus espion. Harry avait fini par voir dans un rêve le cafardage d'un des membres de l'Ordre concernant le statut délicat du maître des potions. Il s'était réveillé juste à temps pour empêcher son professeur de partir. Depuis, ils ne s'adressaient plus la parole. Ils ne s'ignoraient pas, ils ne se méprisaient pas, c'était juste une sorte d'entente cordiale, une trêve implicite, décidée sans concertation.
Mais l'Ordre continuait à être fourni en information dont Harry ne connaissait pas la provenance. C'était toujours tout les plans les plus minutieux, les projets soupçonnés par Harry à travers ses rêves étaient toujours corroborés par un rapport de cet espion, et toujours il fallait une mise en scène pour l'intervention de l'Ordre et des Aurors, de manière à ce que Voldemort ne se doute pas qu'un de ses intimes était une taupe. Toujours est-il que cet espion n'entrait en contact qu'avec Dumbledore, et que personne dans l'ordre ne connaissait son identité.
Harry ne savait pas grand-chose, il devait bien l'admettre. Il ne connaissait que quelques personnes de l'Ordre, celles qu'il connaissait déjà auparavant. Mais ceux qui agissaient dans l'ombre, qui donnaient la possibilité aux forces du phénix d'agir, les stratèges, qui secondaient Dumbledore dans la gestion de l'école et de l'ordre. Ceux qui avaient le pouvoir. Ceux-là il n'en entendait jamais parler.
Une araignée grimpa sur la jambe désormais insensible du garçon. Sa jambe était brisée depuis quelques heures, et Dudley avait tellement frappé dessus, qu'elle était bleue noirâtre. Ses yeux se fermèrent doucement tandis qu'une page de publicité retentissait dans le salon, et que son gros cousin réclamait du coca-cola à grand renfort de cris perçants. Il les rouvrit brutalement. Son corps brisé sombrait dans une torpeur brumeuse, où les sensations n'avaient plus leur place. Il ne devait pas dormir. Et ce depuis plusieurs jours. Pas avant d'être complètement sûr de se réveiller. La sonnerie du téléphone retentit, et l'oncle beugla, car le feuilleton du soir venait de débuter.
Il se leva Harry sentit les vibrations de son pas pesant dans toute le longueur de sa colonne vertébrale. Sa grosse voix lui vrilla les oreilles tandis que le mastodonte répondait brusquement : « OUAIS ? ». Puis, tout de suite, sa voix se fit doucereuse, comme lorsqu'il parlait à des clients importants. « Oui, parfaitement, monsieur, je comprend. Oui, votre fils est dans la même école que le mien…Les formidables facultés de Dudley, oui, je vois ce que vous voulez dire…Bien sûr monsieur…L'évaluer, pour envisager l'entrée dans une institution plus adaptée à ses capacités, vous nous recommanderiez ? Merci, Monsieur, je vous en serais éternellement reconnaissant. » Et l'homme raccrocha. Frétillant aussi frétillant qu'un mastodonte puisse l'être Vernon revint vers sa famille et leur annonça que le directeur d'une école immensément réputée venait sur le conseil de son fils pour rencontrer Dudley et envisager une inscription. Déclaration acclamée par les hurlements stridents de joie de tante Pétunia, et le grognement désintéressé de Dudley.
Harry songea avec un petit rictus que le fils d'un directeur de prison ou d'asile avait fréquenté Dudley.
Doucement, la petite voix qu'il avait essayé de chasser au début de la soirée revint, insistante. C'était sa voix, avant qu'elle ne se brise sur ses cris de douleur. Une voix sur laquelle on lui faisait des compliments quand il chantait en compagnie de ses amis, pendant les sorties de l'école, ou entre les cours.
Huit tre de Marène ; Y'a Neuf à la coque…
Ding dong.
Disputons-nous.
