Apprendre à vivre : histoire à deux voix.

Cela faisait maintenant 3 ans que tout était fini… Trois ans qu'il avait tué le Mage Noir… Trois ans qu'il avait détruit la seule chose constante de sa vie… Comment vivre quand tout le monde ne voit en vous que ce qu'ils veulent voir ?... Comment vivre quand vos amis sont morts ou qu'ils vous ont trahit… Un sourire sardonique étire les lèvres exsangues d'un jeune homme aux cheveux bruns… Il porte bien son nom… Le Survivant… Cela fait maintenant trois qu'Harry Potter se contente de survivre. Trois ans qu'il se laisse balloter de droite à gauche par des politiciens qui l'indifférent. Trois ans que la vie l'avais quittée, le laissant triste terne et amorphe. Trois ans que Ron l'avait trahit, trois qu'Hermione était morte. Depuis trois ans, plus rien ne transparaissait dans les yeux verts autrefois si vivant. Depuis trois ans, Harry Potter ne savait plus où était sa place. Depuis trois ans, Lord Voldemort n'était plus. Trois ans que la cicatrice qui ornait autrefois son front avait disparu.

Chapitre un : la meute

H.P :

Une fois de plus je sens mon esprit divaguer. Je ne reconnais plus ce monde dans lequel je vis. Je n'y ai plus ma place. J'ai était éduquer pour tuer un homme, jour et nuit je pensais à lui, à ce que je devais faire pour le détruire. Années après années des hommes et des femmes m'ont entrainé pour que je puisse accomplir cette tâche. Rien ne m'a détourné de mon but, ni la trahison de Ron, ni la mort d'Hermione, ni celle de Sirius, de Remus, d'Albus et de tant d'autre encore. Mais ni eux, ni moi n'avions pensé à ca : que fait-on quand le but ultime est atteint ? Que devient-on quand l'obsession d'une vie disparait ? Comment se reconstruit-on lorsqu'on a été élevé pour la guerre et que celle-ci est finie ? Quand je regarde ce que j'étais, je ne voie qu'un gamin arrogant, trop sûr de lui et de son importance, je voie un gamin qui ne vit que dans le regard des autres. Je n'aurais pas dut survivre à cette guerre, je n'ai pas été élevé pour ça… de plus, je dérange la société, qu'ont-ils à faire d'un héros quand il n'y a plus personne à détruire ? C'est pour cela que je suis ici, assit à la terrasse d'un café anodin. J'attends les seul personnes qui peuvent me comprendre, les seuls qui sont dans la même situation que moi. Ensemble nous reconstruirons nos vies. Ensemble nous continuerons à vivre malgré le dégout et la rancœur que nous inspirons a la société. Un sourire étire à nouveau mes lèvres… Ce ne sera pas facile, après tout nous n'avons jamais pût nous supporter auparavant… Mais quand deux chiens égarés se rencontrent, il décide de s'associer, d'oublier leur différence, d'assembler leur force. Ainsi, ils cesseront d'errer sans but et ils redeviendront des Loups parcourant librement la Terre. Cette comparaison me fait rire, et pourtant, elle est totalement véridique… Nous étions tous les trois des Loups forts et finalement nous ne sommes à présent que des chiens errant. Mais nous ne nous traineront pas aux pieds du ministère implorant la pitié des hauts placés. Plutôt mourir. Au bout de la rue deux silhouette s'avancent, l'une petite, fine, élégante et l'autre grande, forte et puissante. Je me lève et m'avance tranquillement à leur côté. Les deux hommes continuent leur route comme si je ne les avais pas rejoints. Je ne trouve pas cela vexant, au contraire, si ils c'étaient arrêté pour m'attendre cela aurait clairement signifié qu'ils me considéré comme inférieur. Parvenus au bout de la rue, nous tournoyons tous les trois dans un même mouvement élégant et nous transplanons vers ce qui nous servira désormais de tanière, de refuge, de maison. Aucuns mots n'est échanger, la meute est encore fragile et les paroles blessantes sont trop souvent monnaie courante entre nous pour que nous prenions le risque d'ouvrir la bouche et d'amorcer même involontairement une joute verbale des plus féroce. Nous atterrissons devant les grilles closes d'un domaine impressionnant. Je me tourne vers Severus, après tout, c'est lui qui nous a emmenés ici :

« - Qu'attendez-vous pour ouvrir les portes ? »

S.S :

Tôt ce matin je suis allé chercher Drago, ensemble nous avons parcouru une dernière fois ce qui fût le domaine de ses parents. Quand nous l'avons quitté, les yeux si clairs de mon filleul ne laissaient rien refléter. Pas plus que moi il ne regrettera sa vie passée. Ensemble nous allons nous rendre auprès de la seule personne qui à ma connaissance ne nous rejettera pas. Au passage nous récupérons un chien galleux que nous avons adoptés il y a peu. Il nous attend tranquillement à la terrasse d'un café. Ni moi ni Drago ne nous arrêtons, s'il veut venir avec nous, alors il devra suivre notre rythme. Si il n'y parvient pas et que nous devons ralentir alors ce sera la preuve de sa faiblesse. A ma grande surprise, il nous suit en silence, sans même protester de notre indifférence à son égard. Arrivé au bout de la rue nous transplanons et nous arrivons devant un domaine que j'aurais aimé ne plus revoir. Ou du moins que j'aurais aimé revoir dans d'autres circonstances. Comme je l'avais prévu, les grilles sont closes. Une voix s'élève alors sur ma droite :

« -Qu'attendez-vous pour ouvrir les portes ? »

Je respire un grand coup et sent ma bouche s'étirer en un rictus méprisant devant une question aussi stupide :

« - A votre avis Potter si je ne l'ai pas déjà fait ça ne peut être dut au fait que je ne possède pas les clefs n'est-ce-pas ? Si je n'ai pas déjà ouvert ses grille c'est uniquement pour avoir le plaisir de vous entendre poser des questions stupides c'est évident ! »

Potter me regarde un instant avec des yeux furibond avant d'ouvrir la bouche pour me répondre, mais sa répartie est coupée par la douce voix de Drago :

« - Il y a quelqu'un qui arrive. »

En effet, par-delà la grille, nous pouvons distinguer une silhouette haut bout de la longue allée qui mène à la demeure de ce Domaine. La silhouette en question ne semble pas être pressée et parait au contraire prendre un malin plaisir à nous faire attendre. Une fois plus proche de nous, je peux constater que cette silhouette est celle d'un homme à l'allure pour le moins abimée. Je manque d'avoir un mouvement de recul face au visage de cet inconnu. En effet, tout son faciès semble couvert d'une peinture blanche, ses lèvres sont d'un noir aussi profond que celui de mes yeux et son regard et empreint d'un sadisme que je juge malsain. L'homme ouvre les grilles qui malgré leur apparente vieillesse ne grince pas. Un sourire tordus orne sa bouche tandis qu'il nous fait signe d'entrer. Sans un mot, l'inconnu se détourne de nous et se dirige à nouveau vers l'imposant manoir qui trône au bout de l'allée. Du coin de l'œil je vois Drago et Potter hésiter quand à la démarche à suivre. Je m'engage à la suite de l'homme et nous le suivons jusqu'à la porte principale de la demeure. C'est une porte haute et massif, faîte dans un bois de la couleur de l'ébène et dont la surface est orné de nombreux symboles qui me sont pour la majeure partie inconnu. Celle-ci s'ouvre apparemment toute seule, mais j'ai eût le temps de sentir l'afflue magique responsable de ce mouvement. Nous pénétrons dans un hall sombre et inquiétant. Lorsque la porte se referme, il n'y a plus la moindre lueur pour nous éclairer. Une voix froide, éraillée, et stridente s'élève là où se trouvé l'homme au visage si blanc :

« -Vous m'avez suivi jusqu'ici sans reculer, me laisserez-vous à présent vous guider dans les ténèbres ? Si tel est le cas alors prenez-vous les mains de façon à former une chaine ouverte. »

Un mouvement se fait à mes côtés, et je sens deux mains enserrer les mienne tandis que la voix de Potter glisse à mon oreille

« - Snape je vous jure que si nous nous retrouvons dans la mouise par votre faute je ne vous le pardonnerais pas ! »

Je ne réplique pas à cette remarque. Je ne peux pas dire que je m'attendais à un tel accueil, mais sachant qui je trouverais ici, je ne suis pas plus surpris que cela et pas inquiet le moins du monde. Sans plus prononcer un mot, nous nous laissons guider par l'homme qui c'est saisit de la seconde main de Drago. Nous marchons longtemps sans jamais rencontrer le moindre obstacle, mais à l'écho de nos pas, je devine que nous passons par des pièces plus ou moins grandes. Nous finissons par nous arrêter, et dans la totale obscurité qui nous enveloppe, la voix de l'homme semble encore plus froide qu'auparavant :

« - Et bien messieurs vous êtes arrivé… Bienvenue au Domaine de Jynaya ! »

Et sur ses mots, une porte s'ouvre laissant échapper un flot de lumière aveuglante...