Voilà trop longtemps que je n'avais pas écrit sur Castle ! Par manque de temps, essentiellement, et parfois d'inspiration. Sans expliquer la genèse de ce nouveau projet, j'ai simplement voulu croquer des tranches de vie, des éclats de Caskett, de la saison 1 à la saison 8, pour retracer l'évolution de notre couple favori :)
Adeptes des fictions longues, ou des chapitres qui font 8 pages Word, passez votre chemin. Appelez ça des mini-fics ou des drabbles : je voulais juste écrire sur ces moments si spéciaux qui construisent le Caskett, et qui trouvent une résonance chez l'un ou l'autre des personnages.
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Il n'entendait plus le jaillissement de l'eau, ni ses éclaboussures dissonantes sur les carreaux de la douche. Il ne la sentait plus ruisseler sur ses épaules, dans son dos. La vapeur recouvrait la vitre. Le monde extérieur n'était plus qu'un nuage de pastels adoucis, brumeux, lointains. Un éclat bleu passa dans la rue, en-dessous, et illumina le verre embué. La sirène ne parvint pas jusqu'à lui : l'univers demeurait silencieux. Il laissa ses pensées errer sur ce paysage mélancolique. Cette brume muette et délicate, il l'avait déjà aperçue aujourd'hui. Mais un voile de douleur l'avait rendue plus mystérieuse.
Il fixa le souvenir de ces yeux profonds, à la couleur indéfinissable. Marron glacé. Verts. Mordorés. Il ne saurait dire. Il avait pourtant passé de longues minutes, depuis leur rencontre, à les observer. Il pensait déjà pouvoir les déchiffrer : il était suffisamment talentueux pour percer les gens à jour. Mais cette fois, le secret s'épaississait à mesure qu'il plongeait dans les volutes de son regard.
Une goutte d'eau, plus lourde que les autres, ou plus téméraire, traça soudainement son chemin à travers la buée. Il la suivit des yeux, comme il aurait suivi des yeux une larme coulant sur la joue de Kate Beckett. Son pouce essuya la goutte arrivée en bout de course, au bord du carreau.
Il s'en voulut. D'avoir forcé ses barrières. De s'être immiscé trop loin, déjà. D'avoir réveillé en elle une douleur assoupie depuis longtemps. Il ne pouvait ôter de sa mémoire la tristesse et la souffrance qu'il avait lues dans ses yeux sombres cet après-midi, lorsqu'il avait imaginé son histoire. Il lui avait certifié que les femmes intelligentes comme elle ne devenaient pas flics, mais avocates. Elle lui répondit silencieusement par un regard de défi et d'amusement d'abord, qui firent place à l'étonnement, puis à l'amertume, et au dégoût. Et à mesure qu'il avait brossé son passé, il avait vu Kate Beckett se noyer. A la dérive. En perdition. Déjà. Et derrière l'écœurement las qui avait empli ses yeux, il avait cru y voir un appel au secours.
Il pensait accrocher une jolie flic pour les besoins de son imagination stérile : sans le vouloir, il avait dévoilé un pan du mystère ineffable qui deviendrait son aiguillon quotidien. Et il était bien décidé à l'élucider, qu'elle l'y aide ou non. Katherine Beckett deviendrait son prochain terrain d'enquête psychologique.
Inutile de demander un plus ample développement ou une suite (je vous décevrai immédiatement!), mais vous êtes toujours les bienvenus pour laisser une petite critique, même sévère, mais constructive, siouplé :)