Bongour les gens ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas écrit, et voilà le résultat ! Bon, c'est un peu triste, mais je voulais surtout que ça choque… L'idée m'est venue comme ça, et j'espère qu'elle vous plaira !

Bonne lecture !

Trop tard.

Un retard. Léger, très léger retard. Une demi-heure, franchement, ce n'était pas grand-chose. Bon, d'accord, il devait l'admettre, ça n'avait pas du être facile pour elle d'attendre sous la pluie. Glaciale, elle avait lentement infiltré ses vêtements, la faisant frissonner. Mais elle s'était obstiné, comme toujours, et avait continué à attendre. Puis il était arrivé. Il ne s'était pas excusé, et lui avait murmuré un vague salut. Elle n'avait rien dit, même pas une plainte. Elle l'avait simplement regardé de ses beaux yeux vert émeraude. Il devait avouer qu'il s'attendait tout de même à un reproche, connaissant son tempérament incontrôlable. Mais rien n'était venu, et seul le bruit de la pluie les entourait.

Il ne songea même pas à lui proposer d'aller dans un endroit chaud, où elle puisse se réchauffer, après une si longue attente. Il lui laissait l'initiative, comme elle l'avait toujours prise. Ils allèrent finalement dans un café, mais il ne vit nulle trace de son énergie habituelle, ni même son éternel sourire. Mais il n'y prêta pas attention, pensant que ça allait lui passer.

Puis, finalement, elle du rentrer chez elle. Il ne l'accompagna pas, considérant qu'elle était assez grande pour retourner chez elle seule.

Le lendemain, il reçut un message d'elle, lui demandant un rendez-vous. Elle lui donna une heure, un endroit, chez elle. Il ne remarqua pas sa voix faible, ni même les quelques vides qui ponctuaient son message.

Encore une fois, il était en retard. Ce n'est pas grave, elle l'attendrait. Elle lui pardonnerait, comme elle l'avait toujours fait. Il ne prit pas la peine de frapper à la porte, et entra. Il fut environné par le silence, et il sentit une légère odeur, désagréable. Mais, il n'était pas homme à prêter attention aux détails.

Il la chercha. Enfin, il arriva devant la porte de sa chambre. Etrangement, l'odeur se fit légèrement plus forte à cet endroit. Il saisit la poignée, et entra. La pièce était plongée dans l'obscurité, et un liquide humidifia sa chaussure. Mais il ne le remarqua pas, bien trop occupé à chercher l'interrupteur. Quand celui-ci fut enfin trouvé, la lumière se fit dans la chambre, comme dans son esprit si peu préoccupé.

Sur son lit, elle gisait. Ses yeux étaient vides, privés de leur étincelle de vie. Sur ses joues si blanches, des traces de larmes pouvaient encore être aperçues. Ses cheveux blonds, détachés, l'entouraient, formant un halo doré.

Les couvertures blanches étaient maintenant souillées par le sang. Son sang. Quelques tâches du liquide rouge étaient visibles sur le sol. Un cutter se trouvait au pied du lit, comme brusquement lâché par la jeune fille après son acte.

Soudain, tous les détails de la scène lui sautèrent aux yeux. Pour la première fois, il voyait tout, et pas seulement ce qu'il voulait voir. Il ne voyait plus seulement l'extérieur, mais il avait aussi un aperçu de ce qu'elle ressentait. Ou plutôt, avait ressenti.

Mais maintenant, c'était trop tard. Un retard, léger retard. Mais un retard qui lui avait permis de mettre un terme à sa vie, et aux souffrances qu'il lui avait fait subir par son manque d'attention.