Résumé : Hermione va se marier avec Ron, mais elle rencontre Jasper quelques jours avant le jour J.
Disclamer : Tout à JK Rowling et S. Meyer.
Beta : EmInu
PDV HERMIONE
- Oui, Ron, je sais... dis-je, blasée, avant de fermer la porte de... notre chambre.
Je m'appuie contre celle-ci, ferme les yeux et soupire de soulagement. Quelques minutes de calme, loin de tout ce bordel.
Je me demande de plus en plus pourquoi j'ai dit oui. Moi qui suis censée être la plus brillante des sorcières de ma génération, j'ai sûrement fait la plus belle boulette de ma vie et celle-là pour en sortir, je ne sais pas comment je vais faire. Tout le monde attend de moi que je dise oui une fois de plus, mais pourtant je voudrais dire « merde », ou plutôt « non », pour être plus polie. J'ai vraiment un ras-le-bol. Je vais exploser.
- Hermione, chérie ! Tu es là ?
Qu'est-ce que je disais, même pas tranquille deux minutes.
- J'arrive Molly, soufflais-je.
- J'ai choisi les fleurs, des marguerites.
Je hais ces foutues fleurs. Je voulais des roses blanches, je voulais de la simplicité, une belle robe qui me plaît, pas cette chose au rabais qui a déjà été portée par plein de femmes. Quelques amis proches, une belle arche avec des roses blanches, des pétales de fleurs sur le chemin de l'hôtel. Et surtout je VOULAIS ma marche nuptiale moldue, pas cette musique sorcière affreuse. Parce qu'on ne peut pas dire que leur musique soit agréable à écouter...
- Hermione, chérie, tu viens ?
- Oui ! m'énervais-je.
- Allez, viens voir mon organisation. Tout est tellement joli !
Non, je ne veux pas voir ton horrible préparation. Et dire que je dois supporter cela encore deux jours. Mon dieu, pourquoi j'ai oui ? A tout en plus.
Pourquoi j'ai rendu le retourneur de temps ? J'aurais pu retourner quelques heures, voire quelques jours en arrière... Comment ça, ce n'est pas possible ?
Après un dernier coup sur mon front, je prends mon courage à 4 mains et rejoins tout le monde.
- Ah Mione, tu es là !
Ginny, mon témoin et demoiselle d'honneur ; auto-imposée, il faut le préciser. Je suis trop gentille et ça m'énerve.
- Maman te cherche. Tu vas voir, la salle est trop belle ! Puis les invités arrivent : il y a des amis nous ayant aidés pendant la guerre ! Certains sont trop canons. Dommage pour toi, tu es déjà prise !
Je grimace intérieurement. Ouais, surtout que plus les heures avancent, plus je doute de mes sentiments pour Ron. Tout le monde nous a toujours vus ensemble, le couple parfait, on se complète et puis on se connaît tellement bien et bla bla bla... Foutaises, il ne reste plus de mystères, plus de passion.
Parlons-en de passion avec lui. Il n'y en a pas. Il est platonique et je m'ennuie. Je voudrais des étincelles, de la fougue.
Dans quel domaine ? Le sexe bien sûr. Non seulement nous n'avons pas couché ensemble, nous sommes restés aux putain de préliminaires et c'est pas brillant. J'arrive à avoir un orgasme quand il ne m'a pas touché depuis un certain temps. Parce qu'en plus, il n'aime pas trop se retrouver nu, ça le gêne qu'il dit. Foutaises... J'aime le sexe. Victor m'a fait découvrir les plaisirs de la chair et les aimer. J'avais 16 ans et je ne risque pas d'oublier les étoiles qu'il m'a fait découvrir.
D'ailleurs, j'espère qu'il va pouvoir venir. Au moins quelqu'un que je connaîtrais et apprécie, en dehors de mes parents et d'Harry, qui est d'ailleurs le témoin du futur marié. Je ne crois pas qu'il ait vu ce que je ressentais en ce moment, trop heureux pour son ami. Pourtant, nous nous comprenions bien tous les deux...
- Victor est arrivé ? demandais-je, la coupant dans son monologue.
- Non, mais les Cullen sont là.
- Qui ?
Et voilà, encore des personnes que j'ai à peine croisées pendant la guerre.
- Génial, dis-je blasée.
Ginny part les rejoindre et moi, sans un regard vers eux, je m'éloigne voir l'horreur que va être mon mariage.
- Ah Mione chérie, regarde ! Tu ne trouves pas que c'est beau ?
Elle n'attend pas de réponse et continue :
- Tout est vraiment parfait et magnifique.
Je peux vomir ? C'est affreux et tellement niais. Je voulais quelque chose de plus classique et pas 200 personnes sur la liste d'invités. J'ai envie de pleurer.
- Oh ma chérie, tu pleures de joie, toi aussi !
Elle me prend dans ses bras. Mes nerfs lâchent et mes canaux lacrymaux aussi. J'en peux plus. C'est trop dur.
Rapidement, je me retire de ses bras trop présents et pars en courant loin de toute cette merde qu'est mon futur mariage.
PDV JASPER
Nous voilà de retour en Angleterre pour son mariage. Ça fait un an que cette guerre est finie, que nous avons aidé à la gagner et que je l'ai vue. Je sais qu'elle ne m'a qu'à peine remarqué, trop occupée à sauver plein de monde. Une héroïne, ma Gryffondor.
Et puis elle sort avec un rouquin qui ne la mérite pas. Déjà à l'époque, il faisait à peine attention à elle, ne prenant pas soin de sa personne. Il ne lui a jamais fait de cadeaux, pas même une rose, sa fleur préférée. J'ai remarqué à quel point elle adorait les roses parce qu'à chaque fois qu'elle en voit, elle les touche ou les regarde, et parfois elle les sent.
Edward avait raison, j'aurais dû aller la voir, lui dire. Mais elle semblait heureuse alors je l'ai laissée dans son monde. Nous avions chacun le nôtre et notre place. Je reste persuadé qu'une sorcière n'a pas à fréquenter un vampire.
- Tu devrais lui laisser le choix, commente Edward.
- Elle l'a déjà pris, elle va se marier.
- Écoute-moi bien, mon coco, grimace Alice.
Elle se plante devant moi et me menace de son ongle manucuré.
- Toi et moi on ne s'est pas séparés pour que tu te lamentes à la Edward jusqu'à ce qu'il trouve sa moitié qui en fait s'est barrée avec son frère !
- Alice ! boude Bella. J'ai l'impression d'être une garce quand tu dis ça comme ça !
- Et puis, elle ne s'est pas barré, on est toujours là ! rajoute Emmett en prenant sa bien-aimée dans ses bras.
Nos deux tourtereaux s'embrassent doucement. Je les envie, même si je suis triste pour Edward qui avait trouvé un souffle de vie avec Bella.
- Tu sais bien que je ne veux que son bonheur, me dit Edward. Un peu comme toi.
Je suis son regard pour tomber sur Hermione, qui sort de la maison avec la dernière des rousses.
- Vous êtes décevants, les garçons, mais tellement adorables, dit Alice, nous prenant rapidement dans les bras.
Ginny arrive, souriante et très heureuse, pendant que ma Gryffondor part sous l'espèce de tente branlante qui ne tient que par magie et pas très jolie, soyons honnête. Je ne pensais pas qu'elle pouvait aimer ce genre de choses.
J'essaye discrètement de capter ses émotions, mais il y a trop de monde et celles de Ginny explosent autour de moi. Toute cette niaiserie me donnerait envie de vomir. Puis plus rien.
- Merci, Bella, dis-je doucement.
- De rien, Jazz.
- Ginny, la dame d'honneur de la mariée, nous dit celle-ci en guise de bonjour, la main tendue.
Pas très poli tout ça.
- Vous avez fait bon voyage ? Bien sûr, vous êtes des vampires ! Bon, je vous laisse, on doit encore préparer plein de choses pour le sublime mariage. Et je dois aller cueillir encore plein de marguerites.
- Marguerites ? demandais-je, étonné.
Me serais-je trompé sur ses fleurs préférées ?
- Ben oui, ce sont les préférées d'Hermione ! dit-elle, l'air de penser que je suis un imbécile.
- Si tu le dis.
Je me retourne légèrement pour voir le reste du paysage, ainsi que cette chose horrible en lévitation. J'aperçois Hermione partir en courant, loin de toute civilisation. J'hésite à la suivre. Elle veut sûrement être seule, alors je ne bouge pas. Par contre, Edward fronce les sourcils en la regardant.
- Je viens de lire les pensées de la future mariée.
- Pardon ?
Nous sommes tous étonnés. Hermione, en tant que sorcière, peut nous bloquer ses pensées.
- Tu devrais aller la voir, me dit Edward.
La colère commence à envahir tout mon corps. J'avais accepté de venir à ce mariage, certes pour la revoir, mais je m'étais juré de ne pas la regarder et encore moins de lui parler.
- Non, grognais-je, buté.
Edward soupire et semble réfléchir à ce qu'il va dire pour me convaincre. Même si nous n'avons pas de lien de parenté, nous nous ressemblons sur beaucoup de choses.
- Elle a... Elle doute. Je crois qu'elle ne veut pas de ce mariage et de ces horribles stupides fleurs, pour la citer.
Un sourire stupide éclaire mon visage.
- Mais oui, tu as raison, idiot, souffle Alice, blasée.
Finalement, je vais peut-être aller la voir, la prendre dans mes bras, poser mes lèvres sur les siennes et lui faire l'amour tendrement...
STOP ! Je divague. Pour me sortir de mes pensées, ô combien agréables, je secoue la tête.
- Ton bouclier est toujours en place ? demandais-je à ma sœur.
Toute ma famille se met à rire, moi y compris, mais je m'arrête en voyant le futur marié commencer à chercher ma Mia. Si quelques mois plus tôt, je n'avais rien contre cet estomac sur pattes, maintenant il est la cible à abattre.
- Mais tu vas te bouger les fesses !
Alors c'est ça la douleur que je ressens dans mon fessier, Alice qui me met des coups de pied aux fesses.
- Microbe ! me moquais-je.
Je redeviens vite sérieux et pars rapidement à sa recherche.
PDV HERMIONE
Je cours sans m'arrêter, voulant tout fuir. Après tout, je ne serais pas la première à fuir quelques jours avant son mariage. Non pas par peur de l'engagement, non, me marier ne m'a jamais dérangé ; c'est le futur mari qui me gêne.
Je ne l'imaginais pas comme ça. Ce n'est pas ma faute si je voulais un vrai prince charmant. Certes, je ne suis pas idiote, je sais que ça n'existe pas, mais j'ai le droit de vouloir quelqu'un qui s'en rapproche, non ? Au moins pas un homme qui mange la bouche ouverte. C'est peu demandé.
Je me laisse tomber en plein champ, au milieu de nulle part. Seul le silence m'entoure et cela me fait un bien fou.
Ma tête repose sur le sol, mes yeux se ferment. Malgré moi, un léger sourire apparaît sur mon visage. Je me sens légère. Toujours les yeux clos, mes doigts passent dans l'herbe, je vais même jusqu'à enlever mes chaussures et savourer les sensations que l'herbe me procure. J'aime les choses simples. J'imagine mon mariage comme ça, au milieu d'un champ, mes amis proches ainsi que mes parents et le prêtre. Une jolie robe blanche unique, mon futur mari (qui mange la bouche close) et de la passion, de l'amour, avec l'envie de courir dans ses bras pour ne plus les quitter.
Je soupire tristement, sachant pertinemment que je n'aurai pas cela.
Après ce qui me semble des heures, j'ouvre les yeux pour retourner dans le monde réel. Je m'attends à voir le soleil, mais non, devant moi il y a une rose. Et au bout de cette rose, il y a le bras d'une personne qui me sourit gentiment. Son visage me dit vaguement quelque chose. Je l'ai croisé pendant la guerre, mais j'avoue ne pas trop avoir fait attention aux autres. Même si je ne le connais pas, cela ne m'empêche pas de me perdre dans ses yeux ambrés.
Gênée par l'intensité de son regard, je reporte mon attention sur la rose.
- Tiens, pour toi, me dit-il d'une voix rauque qui me donne des frissons dans tout le corps.
- Merci, dis-je timidement en prenant la fleur.
J'en profite pour m'asseoir et porter la fleur à mon nez en souriant vraiment cette fois. Je dois sûrement avoir l'air niais, mais ça me fait du bien de me sentir si légère.
- Je suis ravie qu'elle te plaise.
- Tu n'imagines pas à quel point, dis-je sans vraiment le vouloir.
Il me sourit doucement, sourire que je lui rends.
- Et que fait la future mariée ici ? me demande-t-il.
J'ai envie de me braquer et de partir en courant pour m'enfermer dans un endroit isolé, mais je ne sais pas pourquoi, je reste près du vampire.
- Le stress du mariage ? propose-t-il.
Je baisse les yeux vers la fleur.
- On peut dire ça... soupirais-je.
Je sais que je ne stresse pas. Plus les heures passent, moins j'ai envie de m'avancer sous cette horrible tente, vers ce qui est censé être mon futur mari.
- Après ce que tu as vécu, c'est censé être le plus beau jour de ta vie...
- Censé...
Les larmes coulent sur mes joues. J'essaye de les cacher, mais c'est sans compter sur le vampire qui ne loupe rien de mes gestes et me prend dans ses bras. Je cale ma tête sur son torse et m'accroche à sa chemise pour évacuer tous mes tourments. Il ne dit rien et se contente de me caresser le dos doucement.
Ce qui est pathétique dans tout cela, c'est que son léger toucher me retourne les hormones, alors qu'avec Ron... Ses doigts qui s'acharnent pendant 10 minutes ne me procurent pas la moitié du plaisir que le vampire en ce moment.
- Tu vas mieux ? murmure ce dernier après un moment.
- Oui, dis-je d'une petite voix, pourtant je ne bouge pas.
Je le sens rigoler légèrement.
- Oh pardon ! dis-je en me reculant rapidement.
Il me sourit gentiment.
- Mes bras te sont toujours ouverts si tu en as envie...
Je rougis à ses paroles.
- Euh... Merci... dis-je, gênée.
- Je t'en prie.
Mon dieu, pourquoi me sourit-il de cette façon ? Je n'ai qu'une envie, c'est de poser ma bouche sur la sienne. Se pourrait-il qu'il soit mon prince charmant ? Non non, ne dis pas de bêtises, Hermione. Il doit avoir une copine ou même une femme. Mais il est si parfait et pour ce que j'en sais, il est gentil et attentionné.
- Je préfère te voir sourire. Une femme ne devrait pas avoir une autre expression que celle que tu as en ce moment.
Un sourire malheureux revient sur mon visage, me rappelant la triste vie qui m'attend. Je sais que je pourrais tout annuler et penser à moi, mais...
- Tu veux en parler ?
Je me laisse tomber au sol, me cognant la tête.
- Aïe...
La seconde suivante, la main de mon vampire est sur la mienne pour regarder où je me suis cognée.
- Ça va ? me demande-t-il, inquiet.
Je le regarde, étonnée. Personne ne s'occupe jamais de moi quand je me fais mal, alors que dans le cas contraire, tous réclament mon aide...
- Je... Euh... Je...
PDV JASPER
- Tu veux voir un médecin ? demandais-je avec inquiétude.
- Non, ça va aller, je te remercie.
Elle veut se reculer, mais je décide de prendre des risques et de la garder en sécurité dans mes bras. La vérité, c'est que j'aime l'avoir contre moi.
- Moins risqué pour toi, me justifiais-je. Je ne voudrais pas que tu te blesses.
- Pourquoi ? Pour la farce qu'est mon futur mariage ?
- Non, pour toi, dis-je honnêtement.
- Tu es trop gentil.
Malgré moi, je ricane. Gentil, hein ? On m'a rarement donné ce genre de qualificatif.
- Et toi, tu penses trop aux autres.
- Je n'irai pas te contrarier, souffle-t-elle, sinon je ne serais pas là, avec un vampire dont je ne sais même pas le nom.
Je me recule légèrement pour capturer son regard.
- Major Jasper Withlock, m'dame, uniquement là pour vous rendre heureuse.
Elle se met à rire.
-Enchantée M. Vous êtes mon rayon de soleil.
Je lui fais mon célèbre sourire en coin qui la fait rougir de plaisir. Je sens une pointe de luxure la traverser.
Nous restons en silence quelques minutes avant qu'elle prenne la parole :
- Ils préparent tous un mariage sorcier avec leurs goûts et leurs envies sans tenir compte des miens, m'explique-t-elle calmement. Même la demoiselle d'honneur, je ne l'ai pas choisie... Je veux un mariage avec un côté sorcier, mais aussi moldu. Là, j'ai que du sorcier et surtout des fleurs que je déteste, grogne-t-elle. Je veux des roses blanches et rouges. J'aime ces fleurs-là.
- Je sais, dis-je sans réfléchir.
- Ah bon ?
- Oui, dis-je à mon tour gêné, je t'avais observé pendant la guerre.
Je me retiens de me tortiller sur place comme une gonzesse.
- Et qu'as-tu découvert d'autre, Major Jasper ?
Est-ce que, si je lui dis tout, elle va apprécier ou me prendre pour un fou ?
- Alors ? On se dégonfle, Major ? se moque-t-elle, pas loin de mon oreille.
Je serre les poings, me retenant de l'embrasser et de lui faire l'amour, là, tout de suite.
- Eh bien, contrairement à ce que les gens pensent, tu aimes le vert et non le rouge, sauf pour les roses.
Ses joues colorées me poussent à continuer.
- Quand tu réfléchis, tu émets de légers grognements et ton nez se fronce.
Je caresse doucement sa gorge.
- Quand tu ne trouves pas de réponse ou que l'on te contrarie, tu remets ta mèche derrière ton oreille.
Mes doigts glissent sur ladite mèche.
- Et surtout, tu as ce regard triste quand ton futur m... Ronald ne fait pas attention à toi comme il le devrait.
Je ne sais pas ce que j'ai dit pour la faire pleurer, à part ma dernière phrase. Je me contente de la garder contre moi.
- Ce qui est triste dans tout ça, c'est que je connais Ron depuis que j'ai 11 ans et toi depuis une heure. C'est lui qui devrait savoir tout ça...
J'ai envie de lui dire qu'il n'est pas fait pour elle, mais ce n'est pas à moi de faire son choix. Quel qu'il soit, je le respecterai, même si c'est le crétin qu'elle veut.
- Je te remercie, Jasper.
- Tout le plaisir est pour moi.
Elle se recule légèrement et caresse ma joue du bout des doigts avant de s'approcher pour poser sa bouche sur la mienne. Nos langues se rencontrent rapidement et se caressent tendrement.
A bout de souffle, elle se recule et pose son front contre le mien, les yeux clos, ses doigts toujours sur ma peau.
Je sens que je ne vais pas aimer la suite.
- Je dois y aller, murmure-t-elle.
PDV HERMIONE
Je ne lui laisse rien répondre et prend la fuite pour rejoindre cette mascarade, le baiser que nous avons échangé toujours dans ma tête.
- Ah, Hermione chérie, tu es là.
- Non, je suis chez le voisin...
- Hein ?
Même si je suis partie comme une voleuse, j'ai aimé chaque minute passée et je serais moins réfléchie, nous aurions disparu du monde sorcier. Mais je ne suis pas comme ça.
- Que veux-tu, Ron ?
- Rien de particulier. Tu aimes notre futur mariage ?
Je vois Jasper revenir vers sa famille et me sourire doucement. Je suis très gênée, mais je réponds quand même.
- Tu le connais ?
- Vaguement.
- Ah, tant mieux. Je n'aime pas que l'on te tourne autour.
Il m'embrasse sur la joue et fait demi-tour.
- Ron, l'appelais-je.
- Oui ?
- Quelle est ma couleur préférée ?
- C'est quoi cette question ? s'étonne-t-il.
- S'il te plaît, répond.
- On est plus à Poudlard, je te signale.
Non, sérieux ? Mais le regard noir que je lui envoie le fait déglutir avec difficulté.
- Rouge, bien sûr.
Crétin. Je fais demi-tour et pars m'occuper ailleurs.
PDV JASPER
Je veux la rejoindre, mais je m'abstiens. Harry Potter rejoint Ronald.
- Que lui as-tu dit ? demande le survivant.
- Rien, c'est elle qui est susceptible !
Crétin.
- Tu as deux jours pour la rendre heureuse, me dit Alice.
- Et la sortir des griffes de ce crétin, rajoute Bella.
Les filles grimacent en le regardant.
- Aucune classe, commente Alice.
- Si jamais Jasper ne se bouge pas les fesses, je plains les pieds d'Hermione quand ils vont devoir danser.
- Edward a bien survécu à vos danses, me moquais-je.
- Il fait au moins le double de mon poids. Et puis Edward pouvait me briser la nuque en deux secondes, s'offusque Bella.
Alice a une vision. Rien de bien inquiétant en soi, mais les sourires sadiques de la voyante et d'Edward me font peur.
- Viens Bella, on va rigoler un peu !
Alice prend la main de sa belle-sœur, mais avant qu'elle ne la suive, Bella me gifle l'arrière du crâne.
- Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Ne me compare plus jamais à cette chose ! boude-t-elle en pointant le rouquin du doigt.
- Ouaip, M'dame !
- Idiot.
Alice et Bella partent voir Ginny. De là où nous sommes, nous entendons toute la conversation.
- Tu as choisi ta robe de demoiselle d'honneur ? demande gentiment Alice.
- J'hésite encore.
- Oh ! On peut t'aider à choisir ?
Alice, ou comment incarner l'innocence.
- Oui bien sûr, dit Ginny, suffisante.
Comme si elle n'avait pas besoin des conseils de la pro de la mode.
- Je vais aller chercher Hermione, dit Bella.
- Pourquoi ? s'étonne la rouquine.
Alice et Bella se regardent, effarées.
- C'est pas son mariage ? demande prudemment Bella
- Si bien évidemment, mais c'est moi qui porte la robe. Et puis entre nous, Hermione n'a pas de très bons goûts vestimentaires.
Je me retiens d'aller la vider de son sang.
- Avec maman, nous avons été obligées de choisir sa robe. Elle n'a vraiment aucun goût !
Cette fois, ce sont mes frères qui me stoppent discrètement.
- Hermione finira par lui remettre les idées en place, me rassure Emmett.
- Je vais quand même la chercher, dit Bella.
- Comme tu veux, soupire Ginny en haussant les épaules.
Ginny essaye de parler mode avec Alice, qui ne se prive pas de se moquer d'elle. Je crains que cela soit trop subtil pour la sorcière.
- Allez, viens Hermione.
- Je ne crois pas que je la supporterai bien longtemps.
- Je te promets qu'on va bien rigoler, supplie Bella.
- Je ne sais pas, j'ai besoin d'être seule et...
- Seule, ou avec mon frère ?
Hermione rougit fortement. Avec tout ce monde, je n'arrive toujours pas à percevoir ses émotions, ce qui me frustre vraiment.
- Je... Euh...
- Ne t'en fais pas, je ne dirai rien.
Bella prend le bras de ma sorcière et l'emmène vers Alice et l'autre.
- N'empêche, vous feriez un beau couple, dit ma belle-sœur, rêveuse.
Cette fois, l'embarras d'Hermione m'atteint de plein fouet, mais il y a aussi de l'espoir.
- On peut y aller ?
Elle ne pourrait pas être plus aimable. Je ne peux plus suivre leur conversation vu que des sorciers nous rejoignent.
PDV HERMIONE
- Tu ne pourrais pas être moins désagréable, claquais-je à Ginny.
Les deux vampires pouffent de rire.
- Je suis stressée.
- Ce n'est pourtant pas toi qui te maries.
- Je suis impliquée, s'offusque-t-elle.
Serait-elle en train d'insinuer que je ne le suis pas ? Bon, elle n'a pas tort, mais dès que je veux faire ou dire quelque chose, on me coupe.
- Serais-tu en train de dire qu'Hermione ne l'est pas ? demande Alice, trop innocemment.
Les deux femmes ont une idée derrière la tête, mais je leur fais confiance.
- Je n'ai pas dit ça !
- Pourtant, on dirait, rajoute Bella.
Ginny, vexée et énervée, marche plus vite. Mes deux alliées sourient, fières d'elles.
- Merci, murmurais-je le plus bas possible, sachant qu'elles m'entendraient.
- De rien, sourit Bella.
- Que le jeu commence, rajoute Alice.
Nous pénétrons dans la chambre. Ginny a déjà sorti ses guenilles et oublié la querelle.
- Je serai vraiment infernale le jour où j'épouserai Harry !
Alice grimace un quart de seconde. Y aurait-il une nouvelle romance dans l'air ?
- Mais bon, vu qu'on prépara le plus beau mariage de tous les temps, personne ne m'en voudra ! N'est-ce pas, Hermione ?
Ginny essaye de refaire la même mimique qu'Alice, mais c'est pathétique.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Ce n'est pas comme si j'avais prévu d'être là pour ton mariage !
Oups... Je ne voulais pas forcément que ça sorte, mais en tout cas, je suis soulagée.
- Tu louperais le mariage de ton frère de cœur ?
- C'est présomptueux de ta part de croire qu'il t'épousera.
Le ton d'Alice n'est pas très rassurant.
- C'est dans la logique des choses. Hermione et Ron, moi et Harry ! Bon, laquelle je choisis ?
- Le rideau de la salle de bain, c'est toujours mieux que tes choses affreuses, murmurais-je pour moi-même.
Alice et Bella rigolent ouvertement.
- J'ai loupé quelque chose ? demande Ginny.
- Nous avons entendu un truc drôle en bas, justifie Bella en me souriant.
Je lui rends son sourire avant d'aller m'installer sur le lit. Alice et Bella lui font essayer toutes les tenues une par une en l'observant sous toutes les coutures sans rien dire. J'attends la partie amusante dont Bella m'avait parlé. J'avoue que c'est drôle de voir les deux vampires « jouer » avec l'humeur de la rousse.
- Alors, laquelle ? demande Ginny
- Remets la première, s'il te plaît !
Alice sautille sur place.
- Tu n'aurais pas beaucoup mangé ces derniers jours ? Parce que tes fesses… grimace Bella.
La tête de Ginny vaut tout l'or du monde.
- Non non, ça doit être la robe ! la rassure Alice. N'est-ce pas Bella ?
- Mouais, si tu le dis ! Essayes-en une autre ! sourit hypocritement la brune.
Effectivement, je m'amuse beaucoup. Après Jasper, qui avait remonté mon moral avant que Ron ne le refasse baisser, je me sens maintenant au beau fixe.
Plus les essayages avancent, plus je me dis que je vais peut-être trouver le courage d'annuler cette mascarade. Bella et Alice m'ont donné un souffle de courage. Elles et le beau major m'ont montré que tout n'était pas joué, qu'il y avait encore de l'espoir, pas pour Ron, mais pour moi. J'ai le droit d'être heureuse. Il faut seulement que je réfléchisse à cela. Je ne suis pas comme Harry à me lancer corps perdu dans une aventure, j'ai besoin d'analyser pour ne pas me tromper.
Ce qui n'a pas vraiment marché avec Ron. Il a été mon premier amour, c'est peut-être pour ça que je suis irrationnelle. Mais avec Jasper, mon cerveau se déconnecte, il y a des étincelles, de la passion, l'envie de découvrir l'autre. J'ai envie de foncer tête baissée, mais je doute y arriver toute seule.
Alice se fige avant de se tourner vers moi.
- On va t'aider Hermione.
- On sera là pour toi, toute la famille.
Je rougis de gêne, de joie, de bonheur. L'inquiétude est toujours là, mais je suis rassurée. Plus les minutes avancent et moins le mariage a de chance d'aboutir.
Me dire que rien n'est encore fait soulage mon cœur. Je vais pouvoir vivre ma vie comme je l'entends avec Jasper... Euh stop ! Pas Jasper. Je le veux, enfin je crois, mais est-ce qu'il en est de même pour lui ? Après tout, c'est un vampire immortel et moi une simple sorcière.
- Oh non, pas celle-là !
La voix d'Alice me sort de mes pensées.
- Tu n'as pas assez de poitrine pour mettre un tel décolleté.
- Il faut une belle poitrine...
Bella me regarde et me pointe du doigt.
- Comme celle d'Hermione !
- Puis, ta robe fait un peu prostituée au rabais...
Ginny grimace avant d'enlever sa robe et d'en passer une autre.
- D'ailleurs, il faut que l'on voie ta robe, me sourit gentiment Bella.
- Et celle-là ? Je la trouve parfaite, dit Ginny, suffisante.
- Quand on est du siècle dernier, oui, effectivement.
Alice, ou l'art de te casser... Pourtant, c'est la moins pire. Ginny commence à s'énerver. Elle est sur le point de leur jeter un sort, ce qui serait vain, vu la vitesse à laquelle les vampires se déplacent.
Finalement, Ginny enfile sa dernière robe, qui n'est pas très belle.
- Celle-là est mieux. Heureusement que c'est toi qui la portes parce que ça ne m'irait pas.
- Merci ! sourit Ginny.
C'était vraiment un compliment ? Je ne crois pas.
- Bon, à la robe d'Hermione.
- Vous allez voir, sa robe est magnifique ! Maman et moi l'avons choisie personnellement.
Ginny part devant. Nous la suivons, moi en traînant les pieds.
- Tu n'as pas eu ton mot à dire, s'inquiète Bella
- Non.
- Même moi, je ne suis pas aussi imposante que ça, fit Alice.
- Ouais, il faut juste te recaler un peu, se moque Bella.
- Ose dire que tu as porté quelque chose que tu ne voulais pas.
Le silence de Bella répond à Alice.
- Tada !
Ginny nous fait sursauter en exhibant la robe. Elle n'est pas moche, non, mais elle n'est pas belle non plus. Je ne l'aime pas. Ce n'est comme ça que j'imaginais ma robe. Celle-là est vieille, recouverte de dentelle qui fait vieillot, aux manches trois-quarts avec des épaules bouffantes. Un décolleté rond, le dos plein de tissus avec la fameuse dentelle. On ne voit pas la peau bien sûr... La taille serrée au niveau des hanches avant de devenir plus bouffant, et le truc qui tue, une grosse fleur sur le côté gauche. Le reste est droit. Bref, je déteste et moi dedans c'est pire, je me sens complètement ridicule.
J'imaginais ma robe avec un bustier et quelques perles pour les finitions. Le bas droit mais évasé aux pieds, toujours avec des perles. Quelque chose de simple mais élégant. Je vois mon futur époux en costumes trois -pièces, pas dans une robe de sorcier. Ron n'a pas voulu me faire plaisir. Il est sorcier a-t-il dit, pourquoi irait-il se ridiculiser avec des vêtements moldus... Merci Ronald.
Bella et Alice restent sans voix devant la robe.
- Magnifique, n'est-ce pas ? dis-je, sarcastique.
- Hermione l'adore, pas vous ?
Je me demande encore comment Ginny a pu passer ses ASPICS et a survécu à la guerre.
- Ginny chérie, hurle sa mère en bas.
La rousse pose la robe sur le lit comme si elle était précieuse et rejoint sa mère. Je pars m'allonger sur le lit en poussant rageusement la robe au sol. Alice soupire, soulagée. Mes deux nouvelles amies s'installent autour de moi.
- Tu vas vraiment te marier avec ce truc ? grimace Alice.
Je ne réponds rien. Mon cerveau est embrouillé. Je ne veux pas porter cette robe, je ne veux pas de marguerites, je ne sais même plus si je veux de Ron. Je sais que je tiens à lui, mais de là à passer toute notre vie ensemble ?
Avant l'arrivée de Jasper, j'aurais sûrement dit oui. Comme l'a dit Ginny, Ron et moi, c'est normal. Mais mon beau vampire a tout remis en question. Aurais-je embrassé un inconnu si j'aimais vraiment Ron ? Non, je ne suis pas comme ça. Cela veut bien dire quelque chose.
- Tu parles de Ron ou de la robe ?
Oups... Cela ne devait pas sortir. Dieu merci, il n'y a qu'Alice et Bella qui m'ont entendu. Elles sourient, amusées de la remarque.
- J'avoue que Jasper a plus de classe, commente Bella.
- C'est une évidence, dis-je sans y penser.
- Tu es sortie avec Edward et Emmett, tu veux le dernier frère Cullen ? s'offusque gentiment Alice.
Si Bella pouvait rougir, elle ressemblerait à un coquelicot.
- Je sais, Jasper, il n'y a qu'elle, dit Alice, amusée.
- Tu parles à Jasper ? demandais-je, gênée.
- Oui, il nous entend.
Elle ? Une autre femme ? Pourquoi je suis jalouse ?
- Jasper dit que tu n'as pas à être jalouse.
Je deviens rouge écarlate et comprends qu'il parle de moi. Une onde de joie me traverse le corps. Je ne m'étais pas sentie si bien depuis très longtemps. Jasper a été très gentil avec moi alors qu'il ne me connaît pas. Disons que nous n'avons jamais discuté parce que j'ai l'impression qu'il sait plus de choses sur moi qu'il ne veut bien me le dire. Après tout, il m'a offert une rose et sait que le vert est ma couleur favorite. Ce sont des petites choses, mais ça fait plaisir de savoir que vous plaisez suffisamment à quelqu'un pour qu'il ait envie d'en apprendre plus sur vous en dehors des « amis » que j'avais à Poudlard qui me parlait juste pour que je les aide avec leurs devoirs. Comme si je n'avais pas compris leur petit jeu... Au moins, ça me permettait de réviser en même temps. Et puis, comme je l'ai dit plus tôt, je ne sais pas dire non, sinon je ne serais pas dans ce genre de situation.
Mais si j'avais refusé la demande de Ron dès le départ, rien ne me dit que j'aurais rencontré Jasper et cela me rend triste.
Nous descendons rejoindre les futurs invités du plus grand mariage de l'année. Le reste des Cullen sont dans un coin à l'écart des autres. Je ne sais pas si je peux me joindre à eux ou s'ils veulent rester tranquilles.
- Ne sois pas sotte ! me sourit Alice.
- C'est assez perturbant, commentais-je.
- On s'y fait, me rassure Jasper.
- Au bout d'une dizaine d'années, rigole Emmett.
Je ne sais pas si je pourrais m'y faire... En même temps, ce n'est pas comme si j'allais la revoir. Si ?
Je m'installe à côté de Jasper et les observe interagir. Gentiment, ils me font participer à la conversation, qui prit plus l'allure d'un interrogatoire. Je réponds avec plaisir aux questions, comme ça je peux cacher ma gêne face au regard de Jasper.
Comme à tout bon moment, il a une fin. Ron nous rejoint. Plus je le vois, moins l'envie de l'épouser est présente. Comment ai-je fait pour ne pas m'en rendre compte plus tôt ?
Mon fiancé se laisse tomber lourdement à côté de moi avant de poser son bras - tout aussi délicatement - sur mes épaules.
- Ça va, ma chérie ? Vous avez fait bon voyage ? demande-t-il aux Cullen.
Ron et sa politesse. Mes nouveaux amis lui répondent poliment, sauf Jasper qui ne desserre pas les mâchoires. Je vois aussi ses poings serrés.
- Tu veux quelque chose ?
- Je voulais te voir, ma chérie. Tu me manques. Et puis, maman et Ginny te cherchent.
Ce n'est pas en me disant ça que je vais avoir envie de bouger.
- Pourquoi ?
- Pour le mariage, elles veulent ton avis sur un truc de femmes.
Ça sonne très macho venant de lui. Jasper retient un grognement.
- Et toi, demande Edward, tu n'es pas impliqué dans toute l'organisation ?
- Bof, moi tant qu'il y a un buffet à volonté et ma chérie, c'est cool.
Je grince des dents. Un buffet à volonté... Non mais quelle horreur, on se croirait à la cafétéria avec tous les plats qu'ils ont prévus et ce n'est pas des plus distingués, comme des frites. Certes, c'est bon, mais pas le jour de mon mariage... En plus, Molly a décidé de tout cuisiner elle-même. Ce n'est définitivement pas ce que j'avais prévu. Je voulais un traiteur, des plats servis à table.
- Tu vas les voir ? demande Ron, vu que je ne bouge pas.
- Pourquoi ? De toute façon, je n'ai pas mon mot à dire.
- Voyons ma chérie, ne dis pas de bêtises. Maman prend ton avis en compte.
Je le regarde de travers.
- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? Ne fais pas cet air là, on dirait la miss je sais tout de Poudlard.
Je sens le corps de Jasper se tendre à mes côtés. Le reste des vampires est effaré. Ma main va finir sur sa joue, sauf que sans le vouloir il intercepte mon geste et ma main finit dans la sienne.
- Je t'invite au restaurant ce soir, pour qu'on soit un peu seul, dit-il d'un air suggestif.
Pourquoi faire ? Des préliminaires où je vais simuler du début à la fin ? Ron m'oblige à me mettre debout.
- Va te changer et on y va.
Je baisse les yeux sur ma tenue. Je porte une robe simple rose pâle avec de fines bretelles, elle ne colle pas trop au corps et arrive au-dessus des genoux.
- Qu'est-ce qu'elle a ma tenue ? demandais-je, vexée.
- Bah, elle est mol...
- Fais très attention à ce que tu vas dire, Ronald Weasley.
- Je te trouve très belle comme tu es Hermione, me complimente Jasper avec un beau sourire en coin qui me fait frissonner.
- Merci Jasper.
Ron fusille du regard le vampire.
- Un problème ? le provoque Jasper en le regardant droit dans les yeux.
Ron détourne le regard. Nous savons tous qui est le Major Jasper Withlock. C'est un vampire célèbre pour sa puissance et pour avoir participé à de nombreuses guerres. Nous l'avons même étudié en cours et il a fait fantasmé la moitié des filles...
Un sorcier serait stupide de le provoquer. Son don a fait couler beaucoup d'encre. Personne ne savait vraiment à quoi il ressemblait, mais ses cicatrices parlent pour lui.
- On y va ? boude mon fiancé.
Ron nous fait transplaner devant un petit restaurant modeste. Toujours le même, mais la nourriture est bonne. Nous restons dans le silence jusqu'à l'entrée, qui arrive rapidement.
- Mmmm, c'est délicieux.
- Tu aimes toute la nourriture. Je te demanderais de faire la différence entre du foie gras et du pâté, tu dirais qu'ils sont bons tous les deux.
- Parce que c'est la même chose.
Je préfère me taire.
- Tu es excitée ? me demande-t-il.
J'entame le plat principal.
- Et toi ?
- Je vais t'épouser, alors oui.
- Qu'est-ce qui te plaît chez moi ?
Ron mâche sa cuisse de poulet, la bouche ouverte.
- Alors ? insistais-je.
Il ne devrait pas mettre autant de temps à répondre. Même un « tout » m'aurait convenu et m'aurait donné de l'espoir pour notre couple.
- Tu as des questions bizarres, aujourd'hui.
- Je t'ai posé une question simple et tu n'es pas capable d'y répondre, dis-je, pincée.
- Si ta question est simple, réponds-y !
- Ce qui m'a plu chez toi, Ronald, c'est ton côté timide et empoté auprès des filles, le courage que tu avais, la façon dont tu prenais soin de tes amis au risque d'y laisser ta peau. Ta gentillesse, la façon dont tu avais de me défendre face aux insultes.
Ron va pour ouvrir la bouche, mais je le coupe.
- C'est tout ça qui m'a plu, mais tu vois, je me demande si toutes ces raisons sont suffisantes pour que je passe ma vie avec toi.
La bombe est lâchée. Ça le fera peut-être réfléchir à notre situation. Sa fourchette tombe sur la table comme un bout de sa nourriture déjà mastiquée. Dégoûtant.
- Tu doutes. Pourquoi ?
- A ton avis, Ron ? Je ne me sens pas comblée, dis-je prudemment.
Bien sûr, il ne le prend pas bien, ce que je comprends.
- Ça fait toujours plaisir à entendre...
- Quel est le dernier cadeau que tu m'as offert ? Je ne te parle pas de fête ou de mon anniversaire.
- Parce que tu veux des cadeaux en plus ? Tu es bien compliquée !
- Il n'y a pas que ça, Ron. Je suis une femme, j'ai besoin de compliments, que tu me dises que je sois jolie même si tu ne le penses pas. Que tu m'embrasses quand tu me croises, que tu me dises des mots gentils. Je veux me sentir importante pour toi.
- Tu l'es !
- Eh bien, montre-le-moi ! Parce que là, j'ai l'impression d'être juste une bonne copine. Alors si tu veux que je sois là après-demain, montre-moi que tu veux passer le reste de ta vie à mes côtés.
La serveuse vient enlever nos assiettes. En attendant le dessert, nous ne parlons pas. Ron est perdu dans ses pensées. Mes paroles auraient-elles eu un impact sur lui ? Au fond de moi, je l'espère, parce que je l'ai aimé, nous avons partagé énormément de choses pendant notre adolescence et ça serait dommage que tout s'arrête sur ces paroles.
Nos desserts arrivent. Ron, comme à son habitude, se jette dessus. A-t-il vraiment réfléchi à notre situation ?
- Je sais ! dit-il entre deux bouchées. Tu as le stress de l'engagement. Maman m'a dit que beaucoup de femmes étaient comme ça, à se remettre en question.
Je le regarde de travers. Ce dont je suis persuadée, c'est que je ne suis pas tombée amoureuse de son côté intelligent.
Ron me prend la main.
- Mais ne t'en fais pas ma chérie, tout ira bien.
- J'en doute, Ronald.
J'enlève ma main et commence à me lever.
- Je ne veux pas tout plaquer sur un coup de tête alors tu as une unique journée pour me prouver que nous ne faisons pas une erreur en nous mariant.
Ron semble comprendre l'ampleur.
- Que dois-je faire ?
- Si tu me connais aussi bien que tu le prétends, tu trouveras.
Je sors rapidement du restaurant. Un journaliste me prend en photo. Demain, ça va faire les gros titres. Je quitte le côté sorcier pour aller marcher dans Londres.
- On ne t'a jamais dit que te promener seule est dangereux ?
- Je ne suis plus seule, j'ai un beau vampire pour me protéger.
Jasper me rejoint et me propose son bras pour marcher. Ce simple geste fait battre mon cœur plus vite et ce qui est bien, c'est que le vampire ne se force pas. C'est sûrement dû au fait qu'il n'est pas né à cette époque.
- J'en conclus que ton dîner ne s'est pas très bien passé.
- J'ai essayé de lui parler, mais je doute que ça ait le moindre impact.
- Tu es triste ?
- Non, mais je devrais l'être. Nous sommes ensemble depuis trois ans, je devrais me sentir mal, pourtant je suis plus soulagée qu'autre chose.
Pendant ces moments de silence, j'ai moi aussi réfléchi et je ne suis pas sûre de vouloir me marier avec Ron. Qu'importe ce qu'il fera, il a eu sa chance. Et puis, comment ça va se passer par la suite, vais-je être obligé de lui rappeler régulièrement que je veux des fleurs ? Je sais que je ne devrais pas être comme ça, mais je n'arrive pas à être autrement. J'essaye de faire des efforts, mais là ça commence à devenir trop.
Jasper m'embrasse sur la tempe.
- Que dois-je faire ?
PDV JASPER
- Je te kidnappe ? proposais-je, amusé.
Ma petite sorcière rigole, mais ses émotions ne suivent pas. De plus, c'est compliqué de répondre à sa question, je suis trop impliqué pour être honnête avec elle et avec moi.
- Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, c'est à toi et uniquement toi.
Hermione pose sa tête sur mon bras. Nous continuons de marcher, profitant du calme.
- Comment m'as-tu trouvée ?
Rien ne lui échappe. Hermione se détache de moi et pose les mains sur ses hanches. Son nez se fronce adorablement. J'ai envie de toucher son joli visage. A la place, mes mains finissent dans les poches de mon jean.
- Mmmm, mon instinct ?
Hermione hausse un sourcil, comprenant que je ne suis pas complètement honnête.
- Trouve autre chose.
- Alice a eu une vision ?
Elle fait non de la tête. Je ne veux pas lui dire qu'il y a un an, je l'ai écoutée pendant qu'elle discutait avec Harry.
- Je t'ai sentie.
- Sentie ? Malgré tout le monde ? demanda Hermione, étonnée.
- Tu as une odeur particulière pour moi, et il n'y a pas beaucoup de monde.
Ma sorcière est sceptique.
- Je sais aussi que tu aimes venir dans ce parc parce que c'est calme et pas loin du Chemin de Traverse.
Une poignée de secondes plus tard, la bouche d'Hermione se retrouve sur la mienne. J'ai à peine le temps de savourer notre échange qu'elle se recule.
- Pardon, dit-elle, je ne sais pas ce qui m'a pris.
Je prends délicatement sa main et la rapproche un peu de moi.
- Tu n'as pas à t'en vouloir. En tout cas, je ne t'en veux pas, dis-je sur le ton de la plaisanterie.
Au moins, elle sourit et ça me sauve d'une situation embarrassante. J'ai peut-être 150 ans, mais mes relations avec les femmes ont été limitées. Maria a été la première et notre relation n'était basée que sur la violence et l'attirance physique. Et Alice, avec ses visions, prévoyait tout.
- Pourquoi est-ce que je me comporte comme ça avec toi ? Ce n'est pas mon genre de faire des choses irréfléchies.
- Et c'est mal ?
- Je suppose que non, seulement je ne sais pas comment réagir face à mes pulsions. J'ai l'habitude de tout contrôler et en temps normal, c'est moi qui répare les bêtises des autres.
- Tu trouves que m'embrasser, c'est une bêtise ? demandais-je, vexé malgré moi.
Elle réfléchit quelques secondes avant de se remettre à marcher en évitant mon regard.
- Et toi ? Tu trouves que s'en est une ?
Je raffermis ma prise sur sa main.
- Je suis un homme qui est sous le charme depuis plusieurs mois d'une belle jeune femme ne se rendant pas compte à quel point elle est attirante. De plus, je n'arrive pas à me la sortir de la tête depuis que je l'ai vue la première fois... Ceci répond à ta question ?
Elle soupire avant de me répondre :
- Si je suis complètement honnête avec moi-même, la seule bêtise que je fais, c'est épouser Ron. Quand je suis avec toi, j'ai l'impression que la vie est parfaite. Je ne me suis jamais sentie aussi libre et heureuse. C'est comme si j'étais entière.
Toute la joie que j'éprouve explose et ma sorcière ressent la même chose. Elle frissonne de plaisir.
- C'était tes émotions ?
- Oui.
- Impressionnant.
- Mais tu doutes toujours.
- Mes sentiments pour toi se renforcent de minutes en minutes, ce qui est assez perturbant. Comme je te l'ai dit, j'aime ça, mais comprend aussi que je ne peux pas oublier Ron en un battement de cils.
- Je le sais, et je ne te demande pas une telle chose.
Je l'arrête et pose mes deux mains sur son visage, l'obligeant à me regarder.
- Je veux ton bonheur Hermione, que tu sois avec l'autre ou moi. N'oublie jamais cela. Et s'il faut que tu prennes du temps pour réfléchir, eh bien, fais-le. Tout doit être clair dans ta tête quand tu prendras la décision.
Elle gémit en tortillant son corps. Mes mots lui ont fait plaisir au-delà de mes espérances, mais ses émotions sont aussi dans tous les sens. Je comprends que ce n'est pas facile pour elle.
J'en profite pour poser ma bouche sur la sienne. J'ai du mal à contrôler mes pulsions lorsqu'elle est proche de moi. Ses petites mains s'accrochent à ma chemise pour me tirer plus près.
Un raclement de gorge nous sort de notre bulle. Je tourne la tête très rapidement en grognant vers l'intrus, qui n'est nullement impressionné. D'ailleurs, il n'a pas bougé de son arbre, où il est négligemment appuyé.
- Harry ? Que fais-tu là ? demande Hermione d'une voix blanche, sans pour autant quitter mes bras.
Harry nous fixe tour à tour avant de secouer la tête. Son petit sourire ne le quitte pas.
- Je vais vous laisser discuter, dis-je en embrassant la tempe de mon Hermione.
La sorcière me regarde, paniquée. J'en profite pour lui envoyer une dose de réconfort et une pointe d'amour.
- Je suis sûr que tout va bien se passer.
Sous mes mots, il y a une menace que le survivant a compris, vu le léger signe de tête qu'il a fait. De plus, ses émotions ne sont pas mauvaises.
PDV HERMIONE
Je vois Jasper s'éloigner, confiant. Harry vient se mettre à côté de moi. J'attends la sentence qui ne vient pas.
- Je ne t'avais pas vue si rayonnante de bonheur depuis longtemps, commente-t-il distraitement.
Je me retourne brusquement vers mon frère de cœur, les yeux grands ouverts. Il ricane devant ma tête, avant de poser son bras sur mes épaules.
- A voir ta tête, on pourrait croire que je ne remarque jamais rien.
- Tu ne...
- Ok, pas tout le temps.
Je souris et profite de l'étreinte de mon meilleur ami.
- Est-ce que tu l'aimes ?
- Je crois que je suis en train de tomber amoureuse, dis-je prudemment.
- Tu l'aimes plus que Ron ?
- Ce n'est pas pareil.
- Dans le bon sens ?
- Non, justement. C'est avec Ron que je devrais ressentir toute cette passion et avec Jasper, nous devrions juste être amis. Pourtant, c'est le contraire. Je me sens horrible.
- Tu n'as pas à l'être.
- Pourquoi ? demandais-je, perdue.
Harry semble sûr de lui.
- Mais que faisais-tu pendant les cours de DCFM ? soupire-t-il avec un air tragique.
- Je ruminais ma deuxième place.
- Ouais, c'est vrai que j'étais le premier, dit-il en bombant le torse.
Nous pouffons de rire, comme à Poudlard.
- Sérieusement, ne te souviens-tu pas du cours sur les vampires ? En dehors du parfait Major Withtlock, tu sais celui que tu embrassais comme si ta vie en dépendait, se moque gentiment Harry.
Je lui mets un petit coup de coude dans le torse, mais mon ami ne sent rien. Fini le temps du gringalet Harry Potter, place au jeune fort et bien bâti.
- Il faut que je note ça. Moi Harry Potter, je vais rappeler un cours à Hermione Granger. Si quelqu'un m'avait dit ça, je l'aurais fait interner à Sainte Mangouste !
- Harry, me plaignais-je, nullement vexée.
- La partie sur les compagnons des vampires. Tu sais, lorsqu'ils trouvent leur moitié, le vampire est tout de suite attiré par elle. Mais rien ne prouvait que s'il trouvait leur compagnon humain, celui-ci ressentait l'attirance... Je crois que nous avons notre réponse.
Je me mords la lèvre et fronce le nez.
- Tu crois que c'est ça ? demandais-je d'une petite voix.
Tout mon corps et mon cœur me crient d'y croire, parce que soyons honnête, je veux que cela soit vrai.
- Vu tes rougeurs et ton sourire idiot, je dirais que tu n'as pas besoin de ma réponse.
- Donc selon toi, je dois plaquer Ron quarante-huit heures avant notre mariage pour partir avec Jasper ?
- Parce que ce n'est pas ce que tu avais prévu de faire ?
J'ai la décence de rougir et de baisser les yeux.
- J'avais des doutes, dis-je pour ma défense.
- Je ne suis pas là pour te juger. Je veux que tu prennes la bonne décision.
- Merci.
Nous nous dirigeons en silence vers un lieu tranquille pour transplaner.
- Tu dors avec moi ce soir ?
- Si ma meilleure amie en a besoin, alors je ferais tout pour combler son cœur, dit-il de façon théâtrale.
- Et tu veux fuir Ginny.
Harry grimace. Tout le monde sait qu'elle essayait de rentrer dans le lit du survivant pour à chaque fois se faire éconduire. Tout le monde pense que Harry a peur de la réaction des Weasley et veut respecter Ginny, mais Hermione sait que son ami n'est pas attiré par la rousse.
- Aussi.
- Allez viens, on rentre, souris-je.
On marche vers un endroit discret pour transplaner.
- Comment m'as-tu trouvée ? Tu en as parlé à Jasper ?
Harry bafouille des mots que je ne comprends pas, les joues anormalement rouges. Je me mets à sautiller sur place. Mon meilleur ami me cache une fille.
- Allez, raconte, gloussais-je
Ça ne me ressemble pas, mais après tout, tout ce que je fais en ce moment n'est pas vraiment moi. Autant continuer dans la lancée. Et puis, j'aime bien mon côté inconscient, on commence à se comprendre tous les deux... C'est bizarre...
- C'est Alice qui m'a dit où vous vous trouviez.
- Alice ? La vampire et l'ex de mon Jasper ?
- Ton ?
C'est à mon tour de rougir. Dieu merci, Harry me sort de l'embarras.
- Alice est venue me voir quand tu es partie dîner. On a parlé de la guerre, de nous, du mariage et elle m'a dit que nous avions besoin de parler. Elle sait vraiment beaucoup de choses, dit-il, admiratif.
On transplane au Terrier.
- Pourquoi tu n'as jamais eu cet air admiratif devant mes connaissances ? m'offusquais-je gentiment.
Harry rougit une nouvelle fois. Je secoue gentiment le bras que je lui tiens.
- Je plaisante. Et puis, je ne suis pas elle.
- Non, ça c'est sûr, se moque-t-il.
- Mais ! m'exclamais-je en le frappant.
On rigole doucement sans faire de bruit, vu que nous venons d'entrer dans la maison. On marche le plus silencieusement possible en rigolant de notre bêtise.
Notre complicité m'avait manqué. Il passait souvent du temps avec Ron et moi avec Molly et Ginny ces derniers temps. Et puis, avec nos travails respectifs, c'était plus compliqué. Je me rends compte que ça m'attristait, Harry est plus que mon meilleur ami, il est mon frère.
Prise d'une nouvelle impulsion, j'embrasse la joue du survivant. Harry me regarde, légèrement choqué, avant de me sourire tendrement.
- J'aime vraiment te voir comme ça.
- Honnêtement, moi aussi.
Je sens que je vais aimer la nouvelle moi. J'avais ça au fond de moi, il fallait juste que je laisse exprimer mon côté joueur. Je décide de commencer maintenant en sautant sur le dos de mon meilleur ami, qui trébuche sous mon poids.
- Je n'ai pas la force d'un vampire, va jouer avec lui.
- Je ne savais pas que tu avais ce genre de pensées...
- Hermione ! s'offusque-t-il. Tu as l'esprit mal placé.
- Ouaip ! Allez, en route, dis-je en lui prenant les deux oreilles en guise de rênes.
On rigole un peu trop bruyamment ; des portes s'ouvrent, mais nous n'y faisons pas attention. Harry nous conduit difficilement, c'est-à-dire en trébuchant à chaque pas, dans sa chambre. Je m'accroche à son cou tout en gloussant comme une idiote. Harry ferme la porte et je jette un sort de silence dans la pièce. On se laisse tomber sur le lit, toujours en souriant.
Un mot est posé sur l'oreiller.
« Hermione, tu es sur la bonne voie, et emmène-le avec toi. Alice. »
- Tu comprends ?
- Je ne connais pas trop Alice, mais à mon avis, ça a un sens que je ne saisis pas, dis-je.
Une fois en tenue de nuit, on part se coucher.
OoO
- Je peux savoir pourquoi tu as passé la nuit avec mon Harry ? m'agresse la voix de Ginny.
- Bonjour à toi aussi, dis-je d'un ton bourru.
- C'est tout ce que tu trouves à dire ?! Tu trompes mon frère sous son toit et en plus avec mon petit ami ?
- Première nouvelle, grommelais-je, mais elle ne l'entend pas.
- Parle !
Dès le matin, ma bonne humeur est mise à rude épreuve. Heureusement, Jasper entre dans la cuisine et s'assit à côté de moi en m'embrassant la joue, ce qui choque énormément Ginny.
- Non, mais... Tu... Non...
Jasper la fixe avec son sourire de travers, ce qui me donne des idées assez déplacées. Mon dieu, Harry a raison... Mon attention est retournée vers Ginny qui s'écroule, inconsciente.
Mon vampire se relève doucement pour aller l'inspecter.
- J'y suis peut-être allé un peu fort, dit-il en se rasseyant tranquillement.
Je rigole, mais ma joie est vite stoppée par Ron, qui entre en courant et se précipite sur sa sœur.
- Qu'est-ce que tu lui as fait ? hurle-t-il en braquant sa baguette sur Jasper.
Jasper hausse un sourcil et regarde la baguette, amusé. Est-ce que Ron voulait vraiment se battre contre lui ? J'aurais pu comprendre qu'il s'énerve contre le vampire parce que nous nous sommes embrassés et qu'il veuille se battre pour moi. C'est très chevaleresque et j'aime l'idée.
Ron s'apprêta à jeter un sort, mais avant que je lui dise d'arrêter, Jasper rejoignit mon fiancé et lui tient le poignet, prêt à le casser. Leurs visages sont très proches, les os de la mâchoire de Jasper sont contractés, les muscles de son bras tendus, comme tout son corps.
- Tu as un peu de bave, me dit Alice en s'asseyant à ma gauche
- Jasper en mode major… Sexy, rajoute Bella en prenant place à ma droite.
- Elle veut tous se les faire, dramatise la vampire aux cheveux noirs.
- Idiote, la frappe Bella en passant derrière moi.
- Chut ! Admire le spectacle.
Effectivement, Harry arrive et se place derrière nous, mais le mieux est l'arrivée de Molly, qui hurle comme si face de serpent en personne était de retour. Sa pauvre Ginny et son pauvre Ronny...
- Mais Hermione, fait quelque chose.
Et en plus elle m'engueule.
Je peux scander « Vas-y Jasper ! » Ou est-ce une mauvaise idée ?
En tout cas, si Ron avait prévu quelque chose pour notre couple, c'est plutôt mal barré. Et oui, je suis optimiste, on ne se refait pas.
- Vous ! Lâchez mon fils !
Jasper grogne méchamment sur la matriarche, qui se recule avant de reporter son attention sur Ron. Toute cette petite scène n'a duré qu'une minute.
- Ne repointe plus jamais ta baguette sur moi. Clair ?
Ron, pas rassuré, fait des signes frénétiques de la tête. Jasper le relâche sans le quitter des yeux.
- Bien.
- Sexy major, rigole Bella. J'ai chaud et je ne suis pas la seule.
Jasper m'envoie un clin d'œil et je ne peux pas retenir mon sourire. Personne ne loupe notre échange, mais c'est le dernier de mes soucis.
- Voilà ! On le laisse cinq minutes et il affole les cœurs. Jazz, tu es infernal.
Emmett et lui se tapent le poing. Ron me fusille du regard et sort dans le jardin. Je soupire et pars le rejoindre. Lorsque je passe à côté de Jasper, ma main frôle la sienne.
Mon cœur bat tellement vite qu'il me fait mal. J'attends que Ron parle, parce que je ne sais pas quoi dire.
- Est-ce qu'il te plaît ce vampire ?
- Quand bien même ça serait le cas, qu'est-ce que ça peut te faire ?
Ok, je ne suis pas réglo avec lui, mais je n'en peux plus, je vais craquer et quand les vannes vont s'ouvrir, il n'y aura pas de retour en arrière.
- On va se marier, tu n'as pas à regarder d'autres hommes que moi !
Je le regarde, effarée.
- Je te demande pardon ? Je ne suis pas ta propriété, je fais ce que je veux !
- Fricoter avec un autre n'est pas correct.
- C'est vrai, je n'aurais jamais dû l'embrasser et je n'aurais pas dû aimer ses baisers plus que les tiens, mais je l'ai fait et tu sais quoi, Ronald ? J'ai envie de recommencer, alors que le peu de contact que nous avons commence à me rebuter. Tu es content, c'est ça que tu voulais entendre ? Je t'ai donné plusieurs chances de ne pas me perdre, mais chacune d'elles tu les as gâchées. Je n'ai plus 17 ans, il me faut autre chose, j'ai besoin de plus que ce que tu m'apportes.
- Ben dis-moi ce que tu veux.
- Non Ron, je n'ai pas à te souffler les réponses. Tu dois les connaître. Tu dois savoir ce dont j'ai besoin sans que je te le dise.
- Tu ne te serais jamais posé ces questions s'il n'était pas venu.
- C'est vrai, tu as raison sur ce point. Au début, tout se serait bien passé et j'aurai fini par être malheureuse. C'est que tu veux pour moi, Ron ?
Je lui laisse quelques secondes de répit avant de reprendre.
- Nous ne sommes que des amis. Je t'ai aimé, mais toi et moi, c'est fini.
- Et notre mariage, toute cette superbe réception ?
Je pensais avoir tout déversé, mais il m'en reste encore. Je sens le regard de tout le monde sur moi, mais je suis partie dans ma lancée, alors autant continuer.
- Superbe ? Superbe ? grimaçais-je. Non, mais c'est une horreur ! Je déteste ! Je n'ai jamais eu mon mot à dire sur quoi que ce soit. Ni sur les fleurs, ni sur la nourriture, ni sur les invités, ni sur ma robe… Je n'ai même pas choisi ma demoiselle d'honneur ! La seule chose que j'aime c'est l'endroit.
- Mais Hermione chérie, il fallait nous le dire.
Je fusille Molly du regard.
- Vous le dire ? Non, mais vous rigolez ? J'ai essayé plein de fois et au final vous faisiez comme bon vous semble !
- Mais on peut tout refaire, dit mon ex-fiancé.
- Non c'est trop tard, je ne veux plus tout ça. En plus Ron, tu n'as même pas voulu faire l'effort de mettre un costume moldu, alors n'en rajoute pas.
- Harry, aide-moi, supplie Ron.
- Non, pas sur ce coup. Je t'ai prévenu plusieurs fois qu'Hermione n'était pas bien, que tu devais faire attention. Tout ce qui arrive est de ta faute. Si tu l'avais comblée comme il le faut, elle n'aurait jamais regardé ailleurs. Certes, je ne cautionne pas ses actions, mais elle a le droit d'être heureuse comme nous tous.
Ginny sautille sur place comme si Harry lui avait fait une déclaration.
- Quelle grognasse.
La voix d'Alice me fait sursauter. Je me rends compte que les Cullen sont à mes côtés. Malgré la tristesse que je ressens, il y a une part de moi qui est soulagée d'avoir dit tout ce que j'avais sur le cœur. Jasper embrasse ma tempe.
- Tu vas mieux ?
- Beaucoup, merci.
On reporte notre attention sur Alice qui fusille Ginny du regard. Celle-ci s'avance vers Harry en espérant qu'il lui avoue des sentiments inexistants.
- Non Ginny, quoi que tu aies prévu de dire, c'est non. Je ne partage pas tes sentiments, alors ne commence pas.
- Bien fait, dit Alice.
- Mais Harry, toi et moi sommes faits pour être ensemble, gémit la rousse.
- Non Ginny, tu veux, mais pas moi. J'aime énormément ta famille, mais pas comme tu le voudrais.
- Dans tes dents.
Je ne peux pas retenir mon rire. C'est pour le moins déplacé, mais disons que c'est une petite vengeance pour ce que j'ai enduré.
- Bien, puisque ce que c'est comme ça, pars de la maison ! dit-elle en tapant du pied. Pars avec la vampire. Je comprends pourquoi toi et Hermione vous entendez si bien, vous avez les mêmes goûts.
La rousse tourne les talons et pars bouder quelque part. Le reste des gens nous laissent, certains repartent chez eux, d'autres rejoignent les Weasley.
Par contre, je regarde mon ami, qui apparemment ne m'a pas tout dit.
- Harry James Potter, je veux des explications.
Mon comportement fait rire tous les vampires.
- Marre-toi, Alice, mais tu n'y couperas pas.
- Tu crois que tu me fais peur, sorcière.
Une seconde plus tard, elle est en larmes sur le sol. Elle n'a pas vu mon sort venir ; un petit maléfice de chatouillement tout inoffensif. Je lève le sort et les interroge.
- Alors ? demandais-je innocemment.
- Tu es diabolique, dit Jasper avant de m'embrasser rapidement.
- Hier soir, on s'est embrassés, confesse Alice.
- Au moins, on ne sera pas venus pour rien. On repart avec deux nouveaux membres de la famille, sourit Bella.
- Ouais, on va pouvoir les traumatiser, rajoute Emmett.
Pendant qu'ils se chamaillent, Jasper m'entraîne à l'écart du groupe et de la maison.
- Comment te sens-tu ?
Je ferme les yeux et profite des rayons du soleil.
- C'est bizarre, je ne me suis pas sentie aussi bien depuis très longtemps et tout ça grâce à toi. Je ne sais pas comment te remercier pour tout le bonheur que tu m'apportes, même si ça ne fait que quelques jours.
- J'ai une bonne idée, dit-il avant de s'approcher de moi.
Nos visages sont très proches. Je me perds dans ses beaux yeux.
- Toi aussi, ma jolie sorcière, tu m'apaises et tu me combles.
Je me rapproche pour l'embrasser et savourer notre étreinte qui ne sera pas la dernière. Nous oublions tout ce qui se passe et surtout les Cullen qui arrivent.
- Allez, on rentre, on a un beau, vrai mariage à préparer !
FIN
