Bonjour à toutes et à tous !
En ligne aujourd'hui le premier chapitre de ce qui me sert d'exutoire pendant mes pages blanches sur Sang noir^^
Un nouveau conte, comme vous pourrez le constater très vite.
Celui-ci est adapté de mon conte préféré, sans surprise, La Belle et la Bête. Niveau filmographie, le seul qui aura réussi à en faire un chef d'œuvre à part Disney ( la première version merci ), c'est Cocteau. Et je pense que son influence va particulièrement se sentir.
J'espère tout de même que mon travail saura vous ravir, sur ce je vous souhaite une bonne lecture.
Disclaimers: Les Personnages, l'univers D'Harry Potter, le conte est millénaire, même si l'honneur le plus récent revient à Madame LePrince de Beaumont et Mme de Villeneuve. Je ne suis qu'une fan girl qui s'assume. Exception faite de Dahlia, Iris, Capucine et William, qui sorte de ma petite tête^^.
Couple: Harry/ Draco (bien évidemment)
Rating: M, pour un peu de citron en fin de fiction.
Parution: 1 fois par semaine. I chapitres d'écris, le 6ème est en cours, peut-être y en aura-t-il un de plus, mais ce n'est pas encore sûr.
Résumé : James Potter est un gentilhomme humble et travailleur, qui a vu son labeur récompensé par nombre de richesse et une nombreuse famille. Mais voilà que par un froid matin d'hiver, un druide frappe à sa porte avec dans ses bras son fils illégitime. La famille parfaite ne l'est peut-être pas tant que cela…
L'Ange et la Bête
Chapitre 1 : Ange
James Potter était un gentilhomme qui avait trouvé fortune en faisant le commerce d'objets antiques et magiques ramenés de ses nombreux voyages. Sa notoriété grandissante avait fait de l'humble ville portuaire dont il était issu, un carrefour commercial incontournable.
Il était devenu un homme influant et respecté, chacun s'accordant sur le fait qu'il était loyal et droit, ainsi qu'un bon père de famille.
Jusqu'à ce que part un froid matin d'hiver, un vieil homme vêtu d'un grand manteau à capuchon de laine grise, ne frappe à sa porte, avec blotti tout contre lui, un jeune garçon. De par leur mise, il était facile de deviner qu'ils étaient des descendants des enfants de Gaïa : Le petit peuple. A ceci près que ce n'était pas la seule ascendance du plus jeune. Ses indomptables cheveux noirs portaient la marque de fabrique des Potter.
Il devint clair pour chacun, que l'heureux père de famille, ne l'était pas tant que cela. Prisonnier d'un mariage arrangé, il avait trouvé l'amour au court d'un de ses nombreux voyages.
Elle s'appelait Liliana, une petite faiseuse aux cheveux de feu et aux yeux d'émeraude, qu'elle avait léguée à l'enfant qui était né de leur idylle. Son père était venu les visiter aussi souvent qu'il le pouvait, faisant son possible pour pourvoir à leurs besoins en son absence.
Mais voilà que la petite faiseuse s'était éteinte, laissant le garçonnet sans autre famille que son père, et au vieux Druide de son village, Albus, le soin de les réunir.
Quelle ne fut pas la surprise de Dahlia, épouse attitrée du Sieur Potter, lorsqu'ils débarquèrent sur son perron.
Elle entra dans une colère noire, et refusa d'accepter le bâtard de son mari sous son toit.
« Il n'y a point de bâtard lorsque l'on nait de l'amour de ses parents, rétorqua vertement Albus.
-Peut être que dans votre monde, ceci est chose acceptable ! Il n'en va pas de même chez nous ! James ! Je refuse de subir une pareil humiliation entendez-vous ! »
Sous ses cris d'orfraie, le petit garçon qui s'était réfugié derrière son père, agrippant ses jambes, en tremblant de peur.
L'adulte se pencha alors vers lui, le prit tendrement dans ses bras, l'embrassa sur la tempe et lui murmura des paroles réconfortantes. L'enfançon se fondit dans son étreinte, pourvu que la cruauté du monde extérieur ne l'atteigne plus.
James se tourna vers la harpie qui lui servait d'épouse, sa voix se fit sourde et sans appel.
« Harry est mon fils. C'est un Potter, et il a autant le droit que nos enfants de vivre sous ce toit. A fortiori depuis la mort de sa mère. J'ai toujours fais en sorte de vous contenter, de satisfaire vos moindre désirs, vos moindres caprices, même les plus extravagants ! Nous ne nous sommes jamais aimés et j'ai accepté vos écarts de conduites, me faisant à l'idée que j'étais en droit de faire de même pour le peu que je n'étalais pas ma liaison, ni n'entachais notre simulacre de lit conjugale. Mais vous conviendrez que sur ce point vous m'avez devancé. Souffrez donc que je vous fasse l'affront de vous faire un enfant dans le dos. »
Vaincu, Dahlia Potter sortie du bureau de son mari, aussi dignement que possible.
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Si Dahlia refusa en bloc d'être ne serait-ce qu'aimable avec le jeune orphelin, incitant ses filles, les jumelles, Iris et Capucine d'en faire de même, tel ne fut pas le cas de son ainé, William, qui fut ravi d'avoir un petit frère.
Sans compter que ce dernier était un descendant de Gaïa, et avait quelques tours de magie à lui montrer.
Son enthousiasme et sa gentillesse touchèrent le petit brun à tel point, que ce fut à lui qu'il parla en premier depuis la mort de sa mère. Même son père n'avait pas eu ce privilège.
Harry était doux, patient, bienveillant, calme et avait la beauté éthérée des créatures surnaturelle, ainsi qu'une paire d'yeux émeraude qui lui mangeait le visage.
Ses nombreuses qualités le rendirent sympathiques à qui le rencontrait. De fait, tout le monde à part sa marâtre et ses demi-sœurs oublia bien vite d'où il venait.
Son caractère apaisant et sa présence permirent à son père de faire le deuil de sa mère dans les meilleures conditions possibles.
Ils passaient beaucoup de temps ensemble, au point de rendre les jumelles vertes de jalousie. Petites dernières de la famille et seules filles, elles avaient étaient chouchoutées au point qu'elles en avaient oublié qu'elles n'étaient pas seules.
William, d'un caractère frondeur et solitaire, ne réclamait pas autant d'attention de ses parents, et il se moquait bien qu'Harry passe presque tout son temps avec leur père. Il lui rendait le sourire c'est tout ce qui importait. De toutes façons, si il n'était pas l'ombre de son père il était la sienne, ou presque.
Harry était comme un petit miracle. Il n'était jamais de mauvaise humeur, et était toujours prêt à jouer avec lui. Il était capable de faire pousser les plantes, de communiquer avec les animaux, prévoir la météo, et soigner les petites blessures en y apposant ses mains.
Bien vite, le surnom d'Ange lui colla à la peau. Car s'il n'avait pas été un fils de Gaïa, il serait celui du ciel, divin paradis.
Tout aurait été pour le mieux si Dahlia et les jumelles ne poursuivaient leur lutte mesquine à coup d'insultes et autres railleries, le tout dans le dos du Patriarche.
Extérieurement, Ange n'en laissait rien paraître et ne répliquait jamais. Il se contentait d'avoir cette belle humeur, toujours égale.
Pourtant un jour, sa magie répliqua, au point de provoquer chez lui une forte fièvre. Maligne, elle ne semblait pas vouloir le quitter et n'en finissait pas d'affaiblir son esprit, en plus de son cœur. Impuissant devant son état, son père fit chercher Albus.
Le vieux Druide mit ton son savoir à la guérison de son ancien pupille et vainquit après plusieurs jours de lutte cette fièvre surnaturelle.
Avant de les quitter, il eut une longue conversation avec Ange, puis avec son père.
Il en sortit que la santé d'Harry était fragile, que sa magie avait besoin d'être au plus près de la nature et que la vie de la ville ne pouvait pas lui convenir sur le long terme. Si cette logique était vraie, elle l'était plus encore lorsqu'un descendant de Gaïa était dans un environnement hostile, et de cela James n'était pas dupe.
Ne pouvant rien changer au caractère de vipère de son auguste épouse et de la rancœur qu'elle nourrissait chez ses filles, James prit le partit de conduire régulièrement son cadet sur les Terres fertiles des Landes. Là-bas, il pourrait y soigner son cœur blessé. Il fit donc l'acquisition d'une maison de campagne où toute la famille passerait les vacances.
Il fit également en sorte que ses fils, si proches l'un de l'autre et les femmes de la maison, se croisent le moins possible, en dehors de sa présence.
Il n'aurait pu supporter la perte de l'enfant de son unique amour, et qui à lui seul illuminait sa vie. Bien qu'il aimait tendrement ses premiers nés.
Il s'assura de leur éducation et leur donna les meilleurs maîtres qui soient.
William était doué dans les sciences, les mathématiques, l'histoire et la géographie. Il était habile escrimeur, mais pas aussi bon cavalier que Ange, qui avait un don avec les bêtes.
Ange aimait aussi l'histoire et la géographie, mais était plus versé dans la botanique, la littérature et la philosophie. Ces deux derniers ne passionnaient guère son aîné, à l'inverse des jumelles qui y excellaient de même, ainsi que dans les arts et les langues étrangères.
Elles qui avaient tant jalousé leur demi-frère, lui reconnaissait un esprit vif et pointu qui rivalisait avec le leur. Nombre de leurs débats étaient légendaires et rivalisaient des plus beaux traits d'esprits.
Iris et Capucine étaient incisives et calculatrices, voir vénales, mais on ne pouvait leur renier leur beauté, leur culture et leur sens de la répartit.
Les années passant, elles étaient devenues la coqueluche des salons les plus renommés. Elles avaient nombre de prétendants et se grisaient de jouer les coquettes.
William parcourait aussi les salons, bien que ceux-ci soient plus ou moins fréquentables.
Rêvant d'aventures et de reconnaissance pour autre chose que le prestige de son nom, il s'était acoquiné avec des jeunes gens à la réputation sulfureuse qui affectionnaient les jeux d'argent et les soirées arrosées dans certains lieux panards. Là où il pouvait refaire le monde à loisir.
Son meilleur ami, Draco Malfoy, fils adoptif d'une vieille famille aristocratique sur le déclin, le suivait partout comme son ombre. Au point où l'hôtel particulier des Potter était devenu sa deuxième demeure.
Blond séduisant, à l'allure altière et aux mœurs légères, il n'avait de cesse de vouloir séduire Ange.
Ce dernier avait gagné en beauté avec les années. Androgyne et éthérée comme ses ancêtres, il intriguait autant qu'il passionnait.
Loin de toutes ses soirées où les dettes étaient plus monnaies courantes que le profit, on le voyait plus surement aux côtés de son père, à la Comédie ou à l'Opéra, lorsque ce n'était pas dans les clubs d'explorateur et autres maîtres à penser. Si ce n'était pas le cas, il était probable de le découvrir retranché dans les jardins ou exilé à la campagne, où il s'évertuait depuis des années à faire pousser des roses, sans jamais y parvenir, à croire que c'était la seule plante qui soit pour lui un mystère.
Dahlia quant à elle menait grand train à travers les plus grandes villes du Pays et d'Ailleurs, s'évitant ainsi la peine de croiser le bâtard de son mari, de même que ses propres enfants, qu'elle n'aimait pas plus que cela.
La rumeur disait que le nombre de ses amants étaient infinis et leur âge indécent.
Les bienfaits de la vie semblaient ne jamais vouloir leur faire défaut.
Jusqu'au jour où, James Potter perdit toute sa fortune.
Ses navires disparurent en Mer pour cause de tempêtes ou de rencontre avec des pirates.
Ses correspondants lui firent banque route et ses commis dans les succursales étrangères furent infidèles.
Bientôt, la famille dut se résoudre à vendre le plus gros de leur meuble, de leurs bijoux, de leurs œuvres d'art et leur hôtel particulier. Ne leur resta que leur maison de campagne.
Abandonnés de tous, mis au banc de la société, ils se retrouvèrent sans secours.
Il en fut pour dire qu'ils payaient leur vie de faste et de frasques, et qu'ils méritaient leur déchéance.
Le seul qui choisit de rester auprès d'eux, contre l'avis de sa famille, fut Draco, qui se retrouva bien vite aussi démuni qu'eux, déshonoré par les siens.
Dahlia, obligé de rentrer auprès de cette famille qu'elle avait tant négligée, accusa Harry de les avoir maudits.
Humiliée, elle s'enferma dans sa chambre avec ses filles, où elles décidèrent de pleurer sur leur sort.
Sans le sous, James prit le partit de s'installer dans leur maison de campagne pour y travailler la terre, et gagner ainsi de quoi nourrir sa nombreuse famille.
Harry et William furent son meilleur soutient.
Les premiers jours, Ange décida d'agrandir son petit potager afin de subvenir au mieux au besoin des siens, tandis que son père, son frère et Draco se procuraient les semences nécessaire, autant pour leur jardin que pour leur terres arables.
Alors que ses ainés apprenaient à défricher et labourer un champ, lui s'attelait à tenir la maison. Il posa des collets dans les bois environnants et cueillit des baies sauvages, lorsque son frère ne pouvait se rendre à la chasse.
L'acclimatation fut longue, mais chacun y trouva son partit.
Iris et Capucine avaient laissé leur mère pleurer sur sa vie perdue et avaient fait de leur mieux pour seconder Ange dans ses tâches.
Leur coquetterie outrageante c'était muée en une beauté simple et sans fard. Elles prenaient soin de leur apparence et de leur mise, autant que faire ce peu, et mettaient un point d'honneur à natter consciencieusement leur chevelure brune, allant jusqu'à les décorer de quelques fleurs à la belle saison. Ainsi, elles ressemblaient aux bergères telle qu'un esprit romanesque peut l'imaginer.
Leur caractère s'adoucit. Elles étaient de plus en plus proches de leur père et de leurs frères, au point de taquiner Harry sur les œillades enfiévrées que lui lançaient Draco, dès qu'il avait le dos tourné.
Si leurs prétendants les avaient délaissés, rien n'empêchait leur frère de convoler auprès d'un jeune homme si loyal, au contraire !
Pour Harry, il en allait tout autrement.
Draco avait beau les avoir suivi dans leur nouvelle existence, il n'en restait pas moins un aventurier, un petit escroc à ses heures, qui aimait se battre autant que trousser tout ce qui passait à portée de sa main… Sans oublier d'entraîner William avec lui.
Outre se fait, il y avait quelque chose chez le blond qui l'avait toujours mis mal à l'aise, en dehors du désir qu'il éprouvait pour sa personne, et de sa façon si particulière de lui faire la cours.
Comme si il y avait quelque chose de tordu en lui. Mais, il n'avait jamais été capable de dire quoi.
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Deux ans de cette vie c'étaient écoulés.
Par un pâle matin de printemps, alors que le soleil se levait à peine, toute la maisonnée s'activait.
Iris était à la bergerie, Capucine au jardin.
Quant à William et Draco, ils étaient partit vérifier leur collet.
James lui, était partit de très bonne heure. Apparemment, il y avait une lettre importante à venir chercher au bureau de poste. Et ce dernier était loin de leur petit village.
Harry avait servi son petit déjeuner à sa marâtre. Cette dernière vivait telle une recluse dans sa chambre et n'en sortait que rarement.
Son humeur et ses caprices étaient de plus en plus difficiles à gérer pour sa famille, au point que ses enfants tiraient au sort qui irait lui porter ses repas ou faire le ménage chez elle.
Elle n'avait de cesse de vivre dans un monde désuet et imaginaire, comme si tout n'était qu'un mauvais rêve auquel elle allait pouvoir échapper.
Ange était le seul qui parvenait encore à supporter ses jérémiades. Il l'avait tant admiré, cette figure maternelle si charismatique et inaccessible, qu'il était triste de la voir perdue dans ses illusions, après ce qu'elle appelait « le drame de sa vie ». Elle le tenait toujours pour responsable de ses malheurs, et cela aussi le peinait car en vérité, il avait très peu de souvenir de sa mère.
Il était si jeune au moment de son trépas, que son image avait fini par s'effacer. Il savait qu'il avait ses yeux, sa magie. Le reste, c'était son père qui l'avait abreuvé d'anecdotes. Sans cela, il l'aurait certainement oublié.
Il lui en était reconnaissant. Après la mort d'Albus, il était la dernière personne à pouvoir lui parler d'elle. Ne plus le faire aurait été comme nier ses racines et son passé, de même que son appartenance au descendant de Gaïa.
Bien souvent, il avait pensé à partir. Rejoindre les siens, ceux qui étaient en tout point comme lui. Mais ce serait comme renier son autre famille et cela était trop douloureux d'y songer.
Il en était là de ses réflexions, lorsque la porte de la cuisine s'ouvrit sur Draco. Il était tellement plongé en lui-même, qu'il ne remarqua pas sa présence. Il continuait de frotter le sol avec conviction, jusqu'à ce que le blond se baise pour lui prendre délicatement la brosse des mains.
« Ange, mon bel Ange, l'enjôla-t-il. Pourquoi tant d'obstination face à cette vie de labeur ?
-Je ne puis rester sans rien faire et laisser mon ouvrage a d'autre.
-Il y en a qui n'ont pas ce genre de scrupule ! Tu mérites mieux. »
Draco se rapprocha encore et lui prit les mains.
Harry ne put s'empêcher de rougir.
Ce n'était pas la première fois que le blond tenait ce genre de discours, mais c'était la première fois qu'il se permettait un geste aussi tendre.
« Je peux t'offrir tellement plus. Si, seulement… Si seulement tu voulais me suivre…t'abandonner à moi.
-Draco, je…
-Je t'aime à en mourir Ange. Epouse-moi. »
Il se retrouva sans voix face à une si franche déclaration. Il y avait tant de détresse dans cette voix, tant d'attente, qu'il en fut bouleversé.
Toutefois, il se garda bien de répondre « oui », et secoua vigoureusement la tête en signe de négation, les yeux obstinément baisés.
« Je te déplais au point de ne pas supporter de croiser mon regard ?
-Non ! S'écria-t-il. »
Du reste ce serait bien le diable s'il le dégoutait.
« Alors pourquoi ce rejet, Amour ?
-Mon père, Will, et… Les jumelles… Je ne peux me résoudre à tous les quitter.
-Je pourrais te les faire oublier… »
Sans attendre un quelconque assentiment, il l'embrassa.
Son premier baisé.
S'il avait été consentit, il aurait avoué sans honte que l'expérience était plaisante, car leur attirance était réciproque. Mais la situation gâchait l'engouement qu'il aurait pu ressentir.
Il n'eut pas le temps d'esquisser le moindre mouvement pour le repousser que déjà William agrippait le blond en vociférant.
« Je t'interdis d'attenter à la vertu de mon frère sans son entière approbation ! Si jamais il te prend l'envie de recommencer, tu le regretteras ! Que tu sois mon plus fidèle et vieil ami ne change rien à l'affaire !
-Tu n'as pas à t'en faire. Aujourd'hui, il se refuse, mais ce ne sera pas toujours le cas.
-Espèce de… ! »
Sans plus de discours, les deux compères se jetèrent l'un sur l'autre, toute amitié oubliée.
Un instant interdit devant ce triste spectacle, Harry finit par saisir son seau et leur jeta le contenu au visage.
Lorsqu'Iris et Capucine revinrent de leur tâche, quelle ne fut pas leur surprise de découvrir la cuisine inondée, Draco et William trempés comme des soupes, en train d'éponger, contrits, sous le regard sévère de leur frère.
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La journée touchait à sa fin, lorsqu'enfin James reparu. Il avait fait caracoler sa monture sans ménagement pour les rejoindre une fois la lettre décachetée.
Il sauta de selle comme s'il avait de nouveau vingt ans, laissant le pauvre animal écumant et soufflant.
Il était surexcité et ne voulait pas tenir en place une minute, au point que son discours était inintelligible.
Ses filles l'intimèrent au calme et l'aidèrent à retirer bottes et manteau, tandis qu'Ange pansait son cheval, et Will lui servait une assiette de ragoût qu'ils lui avaient gardé au chaud.
Il trépignait d'impatience, et n'en pouvait plus d'attendre le retour d'Ange pour leur annoncer la bonne nouvelle. A peine ce dernier eut posé un pied dans le logis, que son père ni tint plus.
« Mes enfants j'ai de grandes nouvelles ! Après des mois de perdition un de mes vaisseaux s'en est revenu ! »
A cette annonce, promesse d'une nouvelle aire d'abondance, les réactions furent en premier lieu circonspectes, puis extatiques.
Dahlia sortit pour la première fois de sa chambre, impatiente de retourner à sa vie mondaine.
Le reste de l'assemblée avait des vues plus modestes, mais tout aussi réjouissantes.
William et Draco voyaient leurs dettes de jeu s'envoler, et les jumelles imaginaient prendre quelques moutons afin d'agrandir leur exploitation et leur permettre une meilleure vie. Peut-être même une jolie dote, si l'envie les prenaient de prendre époux.
Quant à James, il voyait là l'opportunité de sortir sa famille de la misère, qu'importe le moyen.
Si Harry se joignit aux rires et aux embrassades, il se garda bien de faire le moindre projet. L'argent, il l'avait vite compris était versatile, de même que le cœur des hommes. Quelles garanties étaient les leurs ? Surtout si l'on prenait en compte ce qui c'était passé la dernière fois…
Chacun fini tout de même par prendre un peu de repos, conscient que la journée de demain serait encore plus riche en émotion.
Les jolis rêves pleins d'espoir et de faste habitèrent le sommeil de tous, à l'exception d'Ange.
Incapable de dormir, il mit son temps à profit pour préparer le baluchon de son père. Il vérifia l'imperméabilité et les doublures de ses vêtements de voyages, avant de placer le tout près du feu. L'hiver s'en allait doucement, mais il faisait encore froid. Il présentait de la neige pour les prochains jours, il voulait éviter à tout prix que son père ne tombe malade ou perde un membre par négligence.
Il pansa longuement Lancelot, le Cob Gypsy pie sabino sur base baie de son père, banda ses jambes pour les préserver du froid, et lui versa une grande ration d'avoine en prévision de la longue route qui l'attendait. Il lui murmura de douces mélopées héritées de Gaïa, afin qu'il ramène son père sain et sauf.
Il prépara une flasque de vin épicé, un morceau de fromage, et une miche de pain qu'il sortit du four aux premières lueurs de l'aube.
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Lorsque William ouvrit les yeux, la première chose qu'il remarqua était le lit de son frère, encore fait de la veille. Il soupira et le rejoignit dans la cuisine en trainant un peu des pieds. La nuit avait été courte.
Il embrassa son frère, occupé à malaxer la pâte à pain et se servit une tasse de thé bien chaude avant de chiper une tartine et de l'enfourner sans plus de cérémonie.
« A quelle heure t'es-tu levé, Harry ? As-tu seulement dormi ? »
Le susnommé se contenta d'hocher la tête.
William posa tasse et tartine et l'enlaça.
Très vite, Harry agrippa les bras de son frère comme si sa vie en dépendait et resserra leur étreinte.
« Will, j'ai peur, murmura-t-il la voix pleine de sanglot mal contenu. Peur que tout change à nouveau. Cette lettre, je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Et si…
-Chuuut, petit Ange. Tout ira bien, tu verras. Tant que nous serons tous ensemble tout ira bien. »
Harry fit de son mieux pour s'en convaincre et finit par retrouver un peu de calme, non sans avoir promis à son frère d'aller se reposer après le départ de leur père.
Ils rompirent leur étreinte lorsque le reste de la maisonnée s'éveilla.
Tout le monde était sur un petit nuage.
Pendant le petit déjeuner, qu'ils s'étaient promis de prendre ensemble, James demanda à ses enfants quel cadeau il pourrait leur rapporter.
D'abord indécis, ils s'exécutèrent.
Iris demanda un joli peigne, le sien ayant fini de se briser. Capucine la dernière nouvelle philosophique de son auteur préféré. William et Draco une bonne bouteille de champagne pour trinquer à leur heureuse fortune. Dahlia une magnifique robe de brocard qu'elle s'imaginait porter pour son grand retour dans le monde. Quant à Harry, il demanda une rose. Il espérait pouvoir la mettre en terre dans une portion du jardin qu'il avait gardé aménagé pour le jour où il parviendrait à en faire pousser. Depuis des années, il rêvait d'une rose blanche irisée d'argent et ne souhaitait que la créer, sans jamais y parvenir.
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Et voilà pour ce premier chapitre, j'espère que ça vous a plu ?
N'hésitez pas à me laisser vos impressions en commentaire.
Je vous dis à la semaine prochaine
Angel
