Hello guys ! Voici donc une fic de Ber1719 qui m'a très gentiment donné l'autorisation de la traduire en français. Parce que, avouons-le, les fanfics Band of brothers, ça ne court pas les rues dans notre langue de Molière…

En espérant que celle-ci vous plaise…Moi en tout cas je l'apprécie beaucoup ! :)

So enjoy it !


CHAPITRE 1 :



POV Adelina :

Je n'avais jamais douté de ma décision de m'engager comme espionne pour l'Armée britannique. Pas une seule fois, jusqu'à maintenant. Je gisais, dans une marre de sang, sur l'herbe gorgée de rosée. Ils m'avaient trouvé. L'unité allemande dans laquelle je me trouvais avait découvert que j'étais une britannique déguisée en infirmière de terrain allemande. J'avais été emmenée par l'un des soldats jusqu'à la tente des officiers, où j'avais eu plus d'un os brisé. Après quoi, je me rappelais avoir été traînée hors de la tente et jetée au sol. Le groupe de soldats, des hommes dont je pensais qu'ils étaient mes amis, refusèrent d'arrêter leurs coups de pieds et de poings, jusqu'à ce que je sois persuadée de mourir d'un instant à l'autre.

Je ne me souvenais que trop bien de la date. 6 juin 1944. Lorsque l'unité avait reçu l'ordre de prendre ses positions défensives tout au long de la Normandie, ils n'avaient eu d'autre choix que de m'emmener avec eux, pour finalement me jeter dans un fossé sur le bord de la route afin que j'y meure, seule.

J'y étais encore dans ce fossé. Autour de moi, je distinguais les bruits lointains des combats. Les cris, les hurlements, les bombes, les balles crissant dans l'air. Il faisait sombre et je me déplaçai légèrement pour tenter de m'asseoir. Mille aiguilles parurent me transpercer et je criais immédiatement. Je m'aperçus que quelqu'un m'avait entendu lorsque j'entendis un appel.

« Eclair ! »

Mes pensées se dispersaient en tout sens mais je parvins à me souvenir de la réponse à ce mot-code.

« Tonnerre ! », dis-je, ma voix n'étant qu'un chuchotis. Je pouvais entendre quelqu'un approcher au bruissement des arbres derrière moi. Une main d'homme s'enroula sur ma nuque tandis qu'une autre se déplaçait sous mon dos. Soigneusement, elles me retournèrent afin d'évaluer les dégâts. Je me mordis la lèvre. Je ne pouvais pas prendre le risque de crier de nouveau, de peur de voir tué cet homme qui tentait de m'aider.

« Mon Dieu… », marmonna-t-il. Une de ses mains me quitta, comme il gesticulait vers quelqu'un derrière lui, resté à couvert sous les arbres. Plusieurs hommes arrivèrent et s'accroupirent autour de moi.

« Putain de merde, mon lieutenant. C'est une femme. »

« Bien vu, cowboy. » ironisa un autre soldat.

« S'il vous plaît, aidez-moi. », chuchotais-je, les yeux rivés à leurs visages.

Je devais me sortir de là, et je ne voulais pas que l'un d'eux soit tué, parce qu'ils étaient là à chercher quoi faire de moi. « Je me fiche de ce que vous ferez de moi. Tirez-moi, traînez-moi jusque sous les arbres. Mais, s'il vous plaît, ne me laissez pas mourir dans ce fossé. » Les larmes jaillirent de mes yeux et allèrent se mêler au sang coagulé sur mon visage. Le lieutenant secoua la tête et me serra la main.

« Nous n'allons pas vous abandonner. Nous allons vous tirer de là. », m'assura-t-il et je serrai doucement sa main. Il leva les yeux vers ses hommes.

« Très bien. Lip, tu penses que tu pourrais la porter sur ton dos ? » Je vis l'un des hommes acquiescer en silence. Le lieutenant lui sourit et reporta son attention sur le reste de la troupe.

« Le sergent Lipton va la porter pour les trente premières minutes. Ensuite, il échangera avec Guarnere. Nous la porterons chacun notre tour afin que personne ne soit trop fatigué. Assurez-vous que celui qui la porte soit toujours au milieu. », ordonna-t-il. Chacun acquiesça et se prépara à repartir. Le lieutenant m'aida à grimper sur le dos du sergent.

« Dieu merci, vous êtes légère. », dit-il avec un petit rire avant de raffermir sa prise sur mes cuisses. J'essayai de rire aussi mais ma gorge me lança, me forçant à renoncer. Nous nous mîmes en route, les autres réglant leurs pas sur Lipton. Je me rendis soudain compte de mon état d'épuisement et je m'endormis bientôt, bercée par le rythme de leurs pas.

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POV Winters

Je dirigeai les hommes dans les bois, vers le point de ralliement. La forêt autour de nous s'éclaircissait de manière significative, bien que le soleil ne soit nulle part en vue. La fumée et les nuages couvraient le ciel d'un horizon à l'autre. Je soupirai et jetai un œil à Lipton. Il ne l'aurait jamais avoué mais il avait l'air épuisé. Je fis signe à Guarnere de permuter.

« Guarnere », appelai-je alors que je stoppai les hommes et m'approchai de Lipton. La femme (nous ne connaissions pas encore son nom), était profondément endormie contre son épaule. Je culpabilisais de la réveiller mais je n'avais pas le choix. Je secouai son épaule et ses yeux s'ouvrirent instantanément. J'esquissai un sourire d'excuse et elle me le rendit faiblement. Je saisis ses bras et l'aider à glisser de sur Lipton. Je la soutins avec Lip et tous deux, nous l'aidâmes à monter sur Guarnere.

« Jésus-Christ, vous êtes légère », lui chuchota-t-il, elle se mit à rire, ce son résonnant plus fort qu'auparavant.

« Eh bien, quand vous êtes dans une compagnie allemande, la nourriture peut-être difficile à trouver. », répondit-elle. Nous nous raidîmes tous. Compagnie allemande ? Elle collaborait avec l'ennemi ? Je secouai la tête, essayant de raisonner rationnellement. Elle ne pouvait pas être allemande. Son accent l'identifiait comme anglaise. Elle sembla comprendre qu'elle avait dit quelque chose en trop. Son sourire s'effaça et elle nous regarda tous fixement avec de grands yeux.

« Avant que vous décidiez de me tuer, je suis anglaise. J'étais un espion dans une unité allemande l'année dernière en me faisant passer pour une infirmière de terrain. », expliqua-t-elle. Tout le monde se détendit visiblement et, sans rien dire de plus, je repris la tête de notre troupe.

Il nous fallut deux heures de plus pour rejoindre notre point de ralliement. Quand nous l'atteignîmes, j'ordonnai à Malarkey, qui la portait, de rester sur place, le temps que je trouve quelqu'un sachant quoi faire d'elle. Enfin, je trouvai le major Strayer dans une tente au beau milieu du campement.

« Ah, Lieutenant Winters », me salua-t-il alors que je faisais de même.

« Major, dis-je avec un signe de tête, j'ai quelque chose d'important dont je dois vous entretenir. »

« Très bien, lieutenant, de quoi s'agit-il ? »

« Eh bien, voyez-vous, Monsieur, sur mon chemin jusqu'ici, j'ai trouvé quelqu'un qui pourrait nous être d'une grande aide. Avec plusieurs hommes du régiment, nous avons découvert une femme. Elle nous a dit qu'elle était une espionne travaillant pour le gouvernement britannique et qu'elle avait été découverte par les hommes de l'unité à laquelle elle était assignée. Ils l'ont battue, Monsieur, vraiment fort. Elle a besoin de soins médicaux avant toute autre chose. »

Le major hocha pensivement la tête, méditant ce que je venais de lui raconter.

« Très bien lieutenant. Soins médicaux d'abord. Nous attendrons pour les interrogatoires. »

J'hochai la tête avant de saluer le Major et d'aller retrouver Malarkey.

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POV Adelina :

« Nous devons l'emmener se faire soigner avant toute autre chose, alors suivez-moi, Malarkey. »

« Oh, je ne sais pas, Monsieur. Je ne pense pas que je puisse supporter tout ce poids encore longtemps. », répliqua Malarkey, sarcastique. J'avais repris une partie de mes forces et je giflais son épaule en plaisantant.

« Vous devriez savoir que vous êtes vexant quand vous dîtes des choses pareilles. », lâchais-je en faisant mine de bouder. Malarkey et Winters ricanèrent. Malarkey stoppa soudainement lorsqu'il aperçut un homme marcher vers nous sur la route depuis la tente médicale. Il devait bien faire six pieds de hauteur et dégageait une sorte d'aura qui m'intrigua instantanément.

« Lieutenant Winters », dit-il en le saluant. Winters lui retourna le salut.

« Lieutenant Speirs », Malarkey se tendit lorsqu'il porta son attention sur nous. Ses yeux étaient deux orbes noires, froides et indifférentes jusqu'à ce qu'ils rencontrent les miens. Il sembla curieux, peut-être même surpris devant mon apparence ensanglantée et hagarde. Lorsque je croisai son regard, il s'empressa de dissimuler ses émotions. Winters suivit son regard et me sourit, rassurant.

« Lieutenant, nous avons trouvé une femme prisonnière des allemands sur notre chemin. », annonça Winters avec un clin d'œil dans ma direction. Je tentai un sourire, même si je n'étais pas sûre que l'on puisse le voir à travers le sang séché sur mon visage. J'espérai que Speirs comprendrait la plaisanterie mais ses yeux noirs continuèrent à sonder les miens, brûlant d'une curiosité qu'il fut cette fois incapable de dissimuler, tandis que le reste de son visage restait indifférent. Mon sourire disparut. Bien que je veuille détourner le regard, je n'y parvenais pas. Ses yeux étaient fascinants, emplis d'un chagrin seulement reconnaissable par ceux qui en avaient déjà ressenti un semblable. Quelque chose passa rapidement dans ses yeux mais il les détourna avant que je puisse voir de quoi il s'agissait. Je repris mon souffle, ne m'étant même pas rendu compte que je l'avais retenu.

« Bien, nous devons l'amener à la tente médicale, lieutenant Speirs. », poursuivit Winters, en remarquant mon souffle haché. Il salua Speirs et poussa Malarkey en avant sur la route. Malarkey dépassa rapidement Speirs. Il le salua à la hâte et l'effleura en passant anxieusement. Je sentis ma main frôler son uniforme en passant. Mon cœur bondit à ce contact inattendu mais je n'osais pas me retourner pour le voir une dernière fois.

« Je ne le reverrais probablement jamais », songeai-je tristement comme nous nous éloignions de lui pas à pas.

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POV Speirs :

Je sentis le dos de sa main effleurer mon uniforme et ressentis une sensation de fourmillement peu habituelle de mes orteils à mes cheveux. Quel que soit ce sentiment, je le supprimai aussi vite que possible. Je haussai les épaules et tentai de faire volte-face. C'était comme si mes pieds étaient cloués au sol. Mes yeux étaient rivés sur l'arrière de sa tête. Ses boucles sombres aux reflets auburn cachaient en partie l'uniforme souillé de sang qu'elle portait. Ma curiosité avait été piquée. Je n'aimais pas çà. Je savais que la curiosité et les femmes n'étaient pas un bon mélange pour moi. Surtout pas en ce moment. J'étais un homme marié à présent. Je tentai de repousser les pensées qui m'envahissaient sur mon soi-disant mariage de raison. L'avais-je jamais aimé ? Je ne pouvais honnêtement pas répondre oui à cette question. Et j'étais sûr qu'elle ne le pouvait pas non plus. C'était une relation basée sur rien, à part du sexe. Même pas du bon sexe. Ca ne voulait strictement rien dire, c'était juste un moyen pour nous de nous soulager à chaque fois que nous nous voyions. Je veux dire, j'appréciais sa compagnie. Elle parlait assez pour nous deux et je me contentais de l'écouter.

Je secouai la tête, sachant que je pouvais être sensible aux distractions que représentait immanquablement cette jeune femme pour moi. Je la regardais disparaître entièrement dans la tente avant de faire brusquement volte-face pour partir dans la direction opposée.

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Voili, voilou…La suite bientôt, je pense…