ABSOLUTE JUSTICE
disclaimer — One Piece appartient à Oda. Rakka et quelques autres sans trop d'importance sont de mon invention.
rating — T par précaution pour la suite à venir.
résumé — « bon sang mais c'est pas vrai ! Cette foutue gamine nous cause plus de problèmes que les quatre empereurs réunis ! »
A cause d'une promesse faîte à elle-même, Rakka a décidée d'entrer dans la marine, malgré les préjugés qui règnent sur sa North Blue natale comme quoi une femme ne devrait pas se battre et encore moins rejoindre le gouvernement mondial. Mais cette entêtée à du cran il faut bien l'avouer. La tête pleine d'illusions et de rêves de gloire et de combats, elle se rendra vite compte que le monde n'est ni noir ni blanc, et que cette Justice Absolue que tous prônent n'est en réalité qu'une piraterie déguisée qui se cache sous un uniforme.
huhu. ma fiction One Piece longue que je me décide enfin à poster. ça fait un moment que le prologue est écrit et tout et tout. Donc ceci suit les (més)aventures de mon OC, Rakka, au sein de la marine. Parce qu'on parle que de pirates et qu'on a légèrement tendance à oublier l'autre camp. Écrire sur les marines me tenais à cœur depuis un bout de temps, même si je reste une pirate dans l'âme ! Ceci est donc juste le prologue, c'est pour ça qu'il est plutôt court, les chapitres à venir sont plus longs. Je prévois environ une dizaine de chapitres, qui raconteront plutôt des bouts de l'ascension de la gamine depuis le début jusqu'à ... sa mort prématurée ? /pan/ non je plaisante. L'histoire commence environ trois ans avant que Luffy ne prenne la mer. En vous remerciant d'avance de lire.
PS : bon sang je déteste faire un résumé pour la page d'accueil des fictions, c'est horrible.
Bonne lecture !
Prologue
— Welcome little soldier !
- « Crimson Rakka, dix-sept ans. »
Simple, court et rapide. Présentation parfaite qui ne fait pas perdre de temps et va à l'essentiel. L'officier leva un regard paresseux sur l'adolescente à l'air frêle qui lui fait face, haussant un sourcil. Cheveux noirs qui ne se démarqueront pas parmi les autres tignasses sombres de la marine, des yeux d'un gris acier relativement peu commun ici à North Blue et suffisamment pétillant pour que l'absence de couleur ne fasse pas trop « triste ». Silhouette maigrichonne et taille correcte, en somme rien de bien particulier. Mignonne mais sans plus, pas du genre à faire tourner les têtes, ce qui est probablement préférable.
Une veste chaude la protège du vent glacial de la mer du nord et une casquette blanche se trouve posée en travers de sa courte chevelure manifestement coupée à la sauvage - faudra tâcher de discipliner tout ça d'ailleurs. Des gamins qui viennent s'engager avec des illusions pleins la tête, il en voit défiler des dizaines par jour, mais rarement des filles. Mais à l'exception de son appartenance à la gente féminine, elle ne sort pas vraiment du lot. Une gringalet pas impressionnante pour trois sous en somme. Ça risquait d'être marrant de voir la suite, surtout qu'ici les femmes, elles en bavent généralement.
- « Ok, signe au bas de la page. Porte à droite au fond du couloir pour recevoir ton uniforme et pour la suite on verra après. » lance l'homme d'un ton suffisamment démotivé pour donner envie de fuir à n'importe qui.
Elle se contente d'un sourire et souffle un bref « merci m'sieur » avant de se détourner pour faire ce qu'on lui demande, l'air détendue et même confiante. C'est déjà plus rare comme réaction que ceux qui tremblent d'intimidation et suent comme des bœufs d'anxiété. Une optimiste qui ne sait visiblement pas du tout où elle mets les pieds et qui aura tôt fait de déchanter. Le type ricane en imaginant déjà cette gamine à peine arracher au sein de sa mère s'écrouler sitôt l'entraînement débuté. Elle ne tiendra pas longtemps celle-là, à tout les coups.
G-21 était la base marine de North Blue la plus proche de l'entrée de la très célèbre et convoitée route de tous les périls et donc par extension, probablement la plus connue de la région. En relativisant bien sûr, par ce que la mer du nord, c'est pas franchement très fréquenté. Ici c'est l'hiver sept mois sur douze. Les tavernes font fortunes parce que tout le monde en âge de boire et même ceux qui le sont pas tout à fait se bourrent la gueule pour oublier leurs gelures aux mains et les pieds si frigorifiés qu'on a toujours peur de se casser un orteil sans s'en rendre compte. Ici on parle pas des pays du sud, ou il fait quarante degrés à l'ombre, à moins de chercher à déclencher une bagarre.
Et les gars de North Blue, c'est pour la plupart des ours mal léchés, rudes comme l'hiver et froid comme la glace, qui picolent pour oublier et pour se rappeler qu'il faut aussi rire dans la vie. Trappeurs, bûcherons et taverniers sont les bons partis à prendre si on veut être sûr de ne jamais manquer d'argent. Quant aux femmes, c'est une ère relativement misogyne et à part faire la popote, on les voit pas vraiment autre part. Encore moins dans la marine, un fusil sur l'épaule.
Rakka est née ici, sur les terres gelées du nord. Elle connaît pas de température plus élevées que dix degrés, alors pour elle c'est facile de vivre ici. C'est sa patrie, le froid elle connaît ça. Elle a sût apprivoisé les tempêtes de neige et le vent qui gifle le visage jusqu'au sang pour pouvoir les supporter. Même si comme beaucoup d'autres filles, elle aimerai bien savoir ce que ça fait que de porter des jupes sans collants à double épaisseurs. Tout en passant une main sur sa casquette pour s'assurer qu'elle tient en place, la demoiselle pénètre dans l'antre, aussi appelée les vestiaires. Aussitôt une puissante odeur masculine, de sueur et d'aisselles sales lui agressent les narines ; et même si elle supporte pas mal de choses en général, elle ne peut s'empêcher de froncer le nez dans un mouvement de recul.
- « Allez courage ... » s'encourage l'adolescente à voix-basse.
Deux heures et quelques formalités plus tard, c'est une Rakka vêtue de blanc et de bleu traditionnels qui se dirige vers sa cabine personnelle pour installer ses affaires, étant désormais une aspirante matelot. On lui a attribué un casier et dès demain aux aurores, elle devra commencer son entraînement en compagnie des autres recrues de l'année. Pour le moment elle avait fait simplement connaissance avec Tomas, celui qui s'était chargé de l'inscrire et de lui faire un rapide topo de l'organisation de ses futures journées ; et un autre gars qui l'avait abordé à sa sortie des vestiaires, un certain Willy ou Billy, elle ne savait plus trop. Par contre lui devait se souvenir du coup dans les burnes qu'elle lui avait balancé en réponse à sa réflexion parfaitement machiste qu'elle n'avait pas du tout appréciée. Rakka ou comment bien commencer son entrée dans les rangs de la Justice.
La jeune femme entre dans ce qui est censée être sa chambre. Etant la seule femme de la base, ils avaient eut la décence de lui accorder une pièce seule pour lui permettre de conserver un minimum d'intimité et aussi éviter que certains mâles ne cèdent à leurs pulsions – quant tu passe six mois entourés seulement de gars et de neige, t'es plus qu'excité d'apprendre qu'il y a une femme à proximité. En réalité la nouvelle recrue comprit bien vite que sa chambre n'était qu'un placard à balais aménagé. C'était minuscule et on avait l'impression d'étouffer, si bien qu'elle se rua sur l'unique hublot pour aérer et retrouver son souffle. Une exclamation ravie lui échappa en remarquant que la vue donnait sur la mer, le seul point positif. Le lit se serrait contre le mur et elle avait juste deux placards pour ranger ses quelques affaires qu'elle possédait.
Elle ne possédait à vrai-dire pas grand chose. Des tenues de civils pour ses permissions, mais la majorité de ses vêtements étaient restés à la maison, sur son île natale Micqueot. C'était une petite île banale et sans histoire, la seule chose remarquable là-bas était son vin de première qualité et son grog qui avait don de vous réchauffer jusqu'à votre âme gelée. Elle sortit de sa besace deux ou trois livres, notamment un qui ressemblait fort à un carnet de bord, ainsi qu'un cadre photo qu'elle glissa sous son oreiller avec un léger sourire à la tournure nostalgique. On pouvait y voir une jeune fille d'une dizaine d'années qui était probablement Rakka plus jeune, laquelle avait attrapée par une main une femme pas très âgée visiblement en train d'éclater de rire et la retenait pour éviter qu'elle ne bascule en arrière. Derrière elles, la silhouette d'un vieille femme courbée de petite taille dont l'expression du visage était masqué par une casquette blanche, mais on distinguait toutefois le léger sourire paisible sur ses lèvres.
« Tu vois grand-mère ... Cette fois c'est pour de vrai. » chuchota la fille tout en caressant du bout des doigts le cadre de verre.
L'image d'une casquette qui se pose sur sa tête, d'un dos aux larges épaules qui s'éloignent en secouant la main, une promesse faîte à soi-même ... les souvenirs envahissent sa tête.
Elle secoua la tête pour chasser ces vieux souvenirs, et rangea la photo. L'heure du déjeuner approchait et on lui avait demandé de se présenter au réfectoire pile dans les temps si elle voulait avoir sa part. Claquant la porte de sa « chambre » - placard à balais, c'était vraiment un placard – Rakka se mit en route à travers le couloir, se sentant pousser des ailes alors qu'elle réalisait peu à peu qu'elle était bel et bien devenue une marine.
