Il se contenta de s'asseoir et d'écouter le silence qui c'était instauré. La jeune femme en face de lui ne sembla pas non plus déterminer à briser cet instant et se contenta de le fixer.
Elle devait à peine être sortie des bancs de l'université et il devait être le premier. Le brouara de la rue se fit plus présent dans la pièce mais cela ne sembla pas gêner la jeune femme qui ne broncha pas. Elle se contenta de reprendre en main le stylo qu'elle tenait dans la main droite.
Il perdait son temps. Ce n'était pas cette "enfant" qui allait l'aider ou lui apprendre quoi que ce soit ! Pourtant on lui avait donné l'ordre de venir et de faire en sorte que cela fonctionne, cette fois-ci. Mais il avait mieux à faire qu'à rester là et écouter ce foutu silence.
Bobby : Je suis là alors faites ce que vous avez à faire !!
Femme : C'est à dire ?
Il avait du mal à voir ce qu'elle ressentait ou pensait. Lui qui d'habitude avait une facilité pour ce genre de chose, avec elle c'était différent. Et il devait avouer que cela le déstabilisait quelque peu.
Bobby : Arrêtez ! Vous savez très bien ce que ça veut dire.
Femme : Je sais très bien ce que cela signifie. Ce que je ne comprends pas c'est ce que vous voulez que je fasse ?
Il sourit, il aurait pu même éclater de rire face à cette situation. Pourquoi avait-il fallu qu'il tombe sur une débutante. Il se pencha en avant, posant ses coudes sur ses genoux et la fixa.
Bobby : On m'a demandé de venir vous voir pour que vous puissiez m'aider. Alors je suis là !
Femme : La seule personne qui peut faire quelque chose ici, c'est vous.
Il sourit de plus belle, un peu agacé par la tournure de la discussion.
Bobby : C'est vous la psy !
Femme : Mais ce sont vos problèmes !
Bobby : Je n'ai rien demandé moi !!
Femme : Alors que faites-vous ici ?
Bobby la fixa un long moment.
Bobby : On m'a "ordonné" de venir vous voir.
Femme : Feriez-vous quelque chose contre votre gré ?
Il ne répondit pas. Elle avait sa réponse. Il se leva prêt à partir. Elle ne fit aucun mouvement pour le retenir. Elle se contenta de l'observer, comme savait si bien le faire les psy.
Bobby : Vous avez raison !
Il se dirigea vers la porte et juste avant de sortir, il entendit.
Femme : A la semaine prochaine.
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Bobby : Vous faites toujours ça ?
La psy : Faire quoi ?
Bobby : Ne rien dire !
La psy : Si je ne parle pas, c'est que je n'ai rien à dire. Et vous ?
Il la fixa. Il connaissait cette méthode et il devait avouer qu'elle était plutôt douée.
Bobby : Je n'ai pas envie de parler.
Il s'adossa dans le fond de son fauteuil et évita le regard de la jeune médecin. Et comme il s'y attendait, un silence s'installa.
Bobby : Que voulez-vous que je vous dise ?
La psy : Qu'avez-vous envie de me dire ?
Bobby : Rien.
La jeune femme sourit.
La psy : Alors dites-moi ce que vous ressentez à cet instant.
Bobby : J'ai l'impression de perdre mon temps. J'ai d'autres choses plus intéressantes à faire.
La psy : C'est à dire ?
Bobby : Vous n'êtes pas sans savoir que je suis inspecteur à la section spéciale.
La psychologue regarde l'horloge de son bureau et se tourna de nouveau vers lui.
La psy : Vous n'êtes même pas en service.
Bobby : Les criminels n'ont pas d'heures !
La psy : Vous pensez tous pouvoir les arrêté ?
Bobby : Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis ! Je trouve simplement que je serais plus utile ailleurs qu'ici, à parler de ce qui ne va pas.
La psy : Vous faites passer votre travail en premier n'est-ce pas ?
D'habitude c'était lui qui arrivait à rentrer dans la tête des gens. Et là, la facilité avec laquelle elle arrivait à lire en lui et à mettre le doigt sur le problème, le déconcertait.
Bobby : C'est tout ce que j'ai.
Ils se fixèrent un long moment. Elle aurait aimé qu'il continue mais il n'avait pas envie d'en dire plus. Il en avait déjà trop dit. Il se leva pour sortir du cabinet. Il ouvrit la porte et hésita à se retourner pour la saluer.
La psy : Bonne journée inspecteur !
Il marqua une pause puis sortit en fermant la porte derrière lui. La psychologue semblait satisfaite. Elle avait réussi à gagner quelques minutes supplémentaires. Ils étaient sur la bonne voie.
