La période de la Guerre de Cent ans m'inspire pas mal, mais n'ayant pas écrit d'histoires longues depuis un moment, j'ai écrit ce très court OS, en espérant qu'il vous plaira !

Léger FrUk

Les personnages d'Hetalia ne m'appartiennent pas (heureusement pour eux !)

« Et j'irai sur ta tombe… »

La tombe construite par la nation française après la Guerre de Cent ans était toujours aussi propre, semblant comme neuve malgré les siècles, et recouverte de lys blancs, ses fleurs préférées, évidemment.

Francis ne pleurait pas. Cela faisait longtemps qu'il ne pleurait plus. Le temps avait refermé sa blessure et dissipé sa rancune. Mais il ne pouvait s'empêcher de rechercher la présence de la sainte en ces lieux, elle qui l'avait tant aimé et protégé…

Il l'avait aimée. Comment en aurait-il pu être autrement ? Même si aimer deux personnes à la fois avait déchiré son cœur, Francis avait ressenti les sentiments les plus purs qui soient à l'égard de la jeune femme.

Le muguet fleurissait aux alentours de la tombe, le blanc lui allait si bien…

Le français regretterait pour toujours de ne pas avoir pu la sauver. Dire que ses propres « enfants », les français, l'avaient vendue et trahie, comme si elle n'était qu'un animal, alors qu'elle les avait aidés de toutes ses forces et qu'elle avait été décisive dans la fin de cette guerre qui n'avait duré que trop longtemps !

Une main se referma sur la sienne et un autre bouquet vint rejoindre le sien. Des roses blanches. Sans avoir à tourner la tête, Francis comprit parfaitement qui se trouvait là.

Celui qui regrettait encore, des siècles plus tard, la mort de la femme reposant spirituellement en ces lieux calmes et reculés. Qui culpabilisait alors qu'on lui avait déjà pardonné. Qui s'en voulait alors que lui aussi avait tenté d'arrêter la folie des siens.

-Tu n'étais pas obligé de venir, soupira Francis d'un ton triste.

-Non. Mais ça ne m'empêche pas d'être là non plus.

Francis serra ses doigts entre les siens. Silencieusement, il lui était reconnaissant de sa présence. Et ce malgré la jalousie qui avait tenaillé son cadet. Cette même jalousie qui ne l'avait pas empêché d'essayer de sauver la jeune femme, jusqu'au dernier moment, alors que lui-même le tenait pour responsable de ce meurtre.

-Arthur… Merci.

Pour une fois, l'anglais se laissa enlacer par son voisin d'outre-manche, sentant qu'il en avait vraiment besoin.

Il passa ses bras dans le dos de Francis pour le lui frotter gentiment, sous le regard éthéré bienveillant et attendri de celle qui fut autrefois nommée Jeanne d'Arc.