A game of crown

Auteur : The crowned man

Rating : M (violence et lemon scènes de meurtre détaillées)

Genre : aventure/Romance (/policier)

Disclaimer : Sherlock holmes appartient a Sir Arthur Conan Doyle, la série Sherlock diffusée sur la BBC appartient a ses créateurs Mark Gratiss et Steven Moffat. Vous retrouverez également des similitudes avec d'autres œuvres des romans policier, ce sont des inspirations et parfois même des hommages à certains auteur que j'apprécie. Je ne tire aucun profit de mon travail et ne possède que l'histoire que je vais vous conter.

note de l'auteur : Ma toute première fanfiction. Je remercie nathdawn pour le super travail de beta qu´elle a fourni. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, vos impressions je suis ouvert à la critique bonne ou mauvaise, su ce bonne lecture.


John avait su avant même que sa voix n'émette le moindre son, qu'il commettait là une erreur impardonnable, il l'avait su avant même d'ouvrir la bouche, de la même façon que Pandore avait dû se douter de l'erreur monumentale qu'il commettait en ouvrant la boite que Zeus lui avait si injustement offert. Pourtant, malgré l'indéfectible résolution de son cerveau à se taire, ses lèvres se mirent en mouvement et le flot de diarrhée verbale qu'il ne pouvait contenir s'écoula hors de lui.

« Vous n'êtes qu'un sombre idiot monsieur Sherlock Holmes ! Si une personne ici souffre de troubles mentaux ce n'est pas moi, c'est toi ! »

Le doigt accusateur pointé vers son colocataire, appuyé par le vouvoiement qu'il avait apposé à l'autre homme, achevèrent la patience de celui-ci. John put voir très distinctement la surprise passer sur son visage avant qu'elle ne se mue en une colère sourde. Mais avant que le détective ne put gratifier le blogueur de son génie acerbe par quelques remarques bien placées et à n'en pas douter extrêmement blessantes, ce dernier reprit la parole.

« Ne dis rien, Sherlock ! Ne dis plus jamais rien ! Je pars ! »

Et il claqua la porte dans un grondement sourd, faisant trembler jusqu'aux fondations du 221b Baker Street. John s'engouffra dans le froid hivernal de Londres, il n'avait pas pris son manteau et le regretta aussitôt. Il hésita une seconde sur la direction à prendre puis sauta dans un taxi sans un regard en arrière. Il se fit violence afin de ne pas lever les yeux jusqu'à la fenêtre de son appartement où, à n'en pas douter, Sherlock devait l'observer avec minutie. Il demanda au chauffeur si ce dernier connaissait une adresse abordable pour passer la nuit, celui ci l'amena devant un hôtel à la devanture pittoresque. John soupira alors qu'il payait le taxi et s'engouffra dans l'immeuble, il régla une chambre pour la nuit, imposant à l'agaçante petite voix dans sa tête qui lui hurlait de rentrer a la maison, de se taire. Non il ne rentrerait pas, pas cette fois, il grimpa d'un pas lourd les escaliers, ouvrit la porte de sa chambre et s'affala sur le lit. Alors, et alors seulement, il s'autorisa à repenser aux événement qui l'avaient conduit ici.

Mardi 09 janvier

Tout avait commencé un mardi matin, il y avait de ça deux semaines, Lestrade avait déboulé comme une furie dans l'appartement, un sourire indubitablement figé sur ses lèvres.

« Un meurtre et quel meurtre, Sherlock ! Celui-ci devrait vraiment vous plaire »

Les deux colocataires l'avaient regardé dubitatifs, en effet le DI n'avait pas pour habitude de se réjouir de la mort et de ses frasques. Cependant, les semaines précédentes ayant été exemptes de toute affaire intéressante, Sherlock s'était montré particulièrement infect face aux forces de l'ordre qu'il avait littéralement harcelées.

John compris alors que le policier ne se réjouissait pas du meurtre mais bien de l'amélioration indéniable qu'aurait une bonne enquête sur l'humeur du détective consultant. Le blond laissa un petit sourire transparaître sur ses lèvres, sourire qu'il dut contenir presque immédiatement face à la mine renfrognée de son ami et colocataire qui n'avait visiblement pas saisi la subtilité des sentiments des forces de l'ordre.

Que le DI ait une réaction d'ordre émotionnelle qu'il ne trouvait absolument pas justifiée passe encore (c'est vrai, après tout Scotland yard ETAIT constitué d'incompétents) mais que son blogueur s'y mette également, ça, c'était un comble.

Lestrade lui expliqua les grandes lignes de l'affaire. Le détective conserva un visage impassible durant tout l'exposé, ce n'est que lorsque le DI quitta l'appartement que Sherlock exulta de bonheur et de joie à l'idée d'une enquête intéressante.

L'ancien militaire se prit à sourire tendrement face à l'innocence de son ami, il savait que l'homme ne se réjouissait pas de la mort mais bien de la perspective d'une affaire tordue et compliquée qui lui demanderait toute son attention et chasserait l'ennui durant quelques temps. Il fut également parcouru d'un étrange sentiment de fierté, Sherlock Holmes ne se montrait pas face aux gens, il n'avait laissé libre cours à sa joie que lorsque toute trace de vie humaine inférieurement intelligente avait quitté les lieux, mais John était toujours là et l'idée qu'il puisse être différent et important aux yeux du détective lui procura une satisfaction improbable. Depuis quand j jubilait-il ainsi à la perspective d'un peu d'attention ? Il eut un début de rire à cette pensée qu'il cacha par un toussotement nerveux, souhaitant a tout prix eviter la loupe de son ami qui ne manquerait pas de l'interroger sans vergogne.

Les deux hommes s'habillèrent à la hâte et s'engouffrèrent dans le premier taxi venu. Ils furent déposés face à une vielle bâtisse qui avait dû, dans sa gloire passée, appartenir à une grande famille et dont ne subsistait à présent que la porte en bois d'acajou aux reliures finement travaillées, le reste de la façade était désespérément misérable. John ne pouvait que se sentir attristé face à la pauvreté de la maison qui avait dû imposer sa magnificence dans un passé lointain mais qui n'était à présent que l'ombre de ce qu'elle avait pu être.

S'il fut sensible face à ce constat (et John douta que ce fût le cas), Sherlock n'en laissa rien paraître et s'engouffra dans la délabrée mais tout de même imposante bâtisse.

La maison était infestée de policiers en combinaison. Donovan fût la première à les remarquer, elle salua le « freak » d'une remarque acerbe qui sembla glisser sur l'imperturbable limier. Elle adressa ensuite un bonjour plus courtois à John alors que son colocataire se ruait déjà dans les escalier à la recherche de la scène du crime.

L'horreur avait eu lieu dans l'une des chambres de l'étage, la police s'était vue contrainte de forcer la porte, qui était fermée de l'intérieur. Un macabre décor s'imposa alors à eux, : deux corps inertes gisaient au sol. Le premier, celui d'une fille dans la force de l'âge dont la gorge avait été sauvagement étranglée, les traces de doigts encore visibles dans la bidoche claire de sa peau. Le second corps, celui d'une femme plus âgée était bien plus horrible, elle avait été démembrée, l'un de ses bras pendait mollement sur le côté du lit, retenu par les chaires de sa peau et John frissonna, l'os avait été disloqué mais le travail n'avait même pas été correctement fini. L'une de ses jambes en revanche était complètement arrachée, laissant un moignon immonde au niveau du bassin. Le buste du corps de la plus âgée des femmes reposait sur le lit, un masque d'horreur toujours imprimé sur son visage, la plus jeune reposait à même le sol.

John détacha ses yeux horrifiés des corps, tentant de contenir sa nausée, laissant son regard errer alentours. La pièce n'était qu'un effroyable capharnaüm, tout ou presque avait été mis à sac. La jambe manquante se trouvait non loin d'une imposante cheminée crachant sa suie dans la chambre. Sherlock fixait d'ailleurs cette dernière avec attention, un léger sourire moqueur ornant ses fines lèvres. John, le seul assez proche pour remarquer ce détail, sourit à son tour, pas qu'il eut particulièrement envie de rire, loin de là mais l'amusement de son colocataire avait toujours été une chose qu'il partageait et acceptait même dans des situations improbables.

S'il avait pris le temps de s'interroger, il aurait probablement trouvé cela perturbant, mais John ne prit pas le temps de se questionner, après tout il n'y avait pas de question à se poser, son ami souriait, il souriait. Il préférait se conforter dans l'idée qu'il agissait par mimétisme plus que par réelle conviction, cependant, une petite voix en lui prenait un malin plaisir à lui susurrer qu'il souriait parce que c'était un moment rare. Sherlock s'ennuyait très souvent, plongeait dans un état morose et dépressif et John ignorait bien souvent comment l´en sortir. Alors, juste de le voir heureux, John l'était aussi, malgré les circonstances. C'était ainsi entre eux, seulement eux deux et c'était très bien comme ça.

Lestrade le sortit de sa transe lorsqu'il prit la parole.

« Deux victimes, la plus jeune Aileen Wuormos (1), étudiante en vacances pour les fêtes à la maison familiale et la plus âgée, Irène Wuormos, sa mère, femme au foyer, nous ignorons où son mari, monsieur Thomas Wuormos, se trouve. »

Au fil des explications du policier, le sourire du détective s'affirma, ses yeux s'égayèrent et John sut immédiatement que se dernier allait jouer un coup de théâtre ahurissant, il allait même peut-être résoudre ce crime sur le champ (mais John en douta car il aurait alors arboré un visage contrarié). Comme un écho à ses pensée, l'homme aux cheveux bruns s'avança triomphant dans la pièce, imposant sa magnificence à tous et s'exclama d'une voix que seul John, qui le connaissait par cœur, put reconnaître comme théâtrale.

« Voyons Lestrade, nous savons où se trouve monsieur Thomas, quand cesserez-vous d'être aveugle à ce point ? » Un sourire plus fier s'imprima sur son visage au fur et à mesure que la mine du DI se décomposait « En fait, il se trouve ici avec nous ! »

Il écarta les bras dans un geste signifiant que c'était l'évidence même alors que les têtes se tournaient de droite à gauche, tentant de deviner où pouvait bien se trouver le père et mari de la famille. John toussota légèrement pour attirer l'attention du détective sur lui et s'approcha afin de lui reprocher à voie basse.

« Sherlock, tu recommences, cesse donc de te faire prier et dis-nous où se trouve monsieur Wuormos. »

Le détective roula les yeux dans ses orbites et se déplaça avec aisance jusqu'à la cheminée, il regarda dans le conduit et s'exclama joyeusement.

« Trouvé ! »

Les policiers et John s'agglutinèrent dans l'âtre. et posèrent leur regard dans le conduit, Avec dégoût, ils constatèrent qu'un corps inerte entravait le conduit de la cheminée. Les membres enchevêtrés de feu monsieur Wuormos obstruaient complètement l'espace, son corps semblait avoir été poussé dans cet endroit insolite de force, et sa tête, dont les yeux étaient encore grand ouverts semblaient les regarder. Le cou complètement disloqué ne pouvait simplement pas être vu et il semblait dans cette position absurde qu'il n'en eut aucun.

Du brouhaha qui s'éleva parmi les hommes présents, John n'entendit que le dégoût manifeste de quelques fonctionnaires, il lui sembla même entendre une jeune recrue (à n'en pas douter) se précipiter hors de la pièce en courant, sommant qu'il lui fallait rendre son dernier repas. Il entendit cependant distinctement Lestrade s'étonner.

« Comment avez vous su ? »

Contre toutes attentes, et avant que Sherlock Holmes ne puisse prendre la parole, John le devança.

« La suie... »

Il avait dit cela pour lui-même et fût ainsi doublement surpris lorsque les yeux étonnés du DI et ceux de son colocataire se posèrent sur lui. Sherlock lui adressa alors un sourire franc et il sembla à John qu'il fut également admiratif, jamais son ami n'avait posé un tel regard sur lui. Il réservait ceux là aux quelques génies qui rencontraient son approbation et son admiration. L'ex-soldat se gorgea de fierté, il plongea ses prunelles dans celles du détective et le temps sembla s'arrêter. Ainsi, c'était cela que d'être « vu » par Sherlock Holmes ? Il connaissait son regard dans bien des situations mais celui-ci n'avait jamais été pour lui, cette œillade-ci n'était pas une chose que n'importe qui pouvait obtenir. Oui, il avait surpris le limier et, à en juger par l'expression de fierté qu'arborait ce dernier, il l'avait très agréablement surpris. Il se perdait un peu plus dans ses iris argenté avant que la voie baryton de son ami ne le ramène sur terre.

« Exactement John, tu devrais penser à faire carrière comme enquêteur, tu serais certainement plus efficace que tous les policiers se trouvant ici réunis. »

Lestrade grogna quelque chose que John n'entendit pas, il se surprit lui-même à rougir, son ami n'était jamais démonstratif dans ses compliments ainsi, une telle réplique de sa part, c'était comme trouver l'objet de ses rêves sous le sapin de noël étant gamin. Et cette pensée, bien qu'elle eut pu paraître innocente, le troubla énormément. , John n'était pas un enfant et trouver un Sherlock Holmes sous le sapin n'était définitivement pas ce à quoi quelqu'un devait aspirer. Pourtant, il devait reconnaître qu'un détective consultant sous le sapin ne lui déplairait absolument pas. Il se secoua et chassa cette idée de sa tête, de toutes façons ce n'était ni le lieu ni le moment de penser à des trivialités comme celles-ci. C'était même tout à fait inopportun ! Sans doute l'horreur de la scène de crime l'obligeait à des pensées absurdes, oui, ce ne pouvait être que ça. Se concentrer, il fallait se concentrer.

Sherlock commença alors son étrange ballet, celui-là même que John l'avait vu répéter sur tant de scènes de crimes, il passa la chambre au peigne fin, observa minutieusement les corps, s'attarda un instant sur les marques de strangulation de la jeune fille, ses sourcils se froncèrent un peu et il fit signe à John de venir à ses côtés. Le médecin s'exécuta et, à son tour se pencha sur le corps d'Aileen, les marques de strangulation étaient hideuses sur son cou d'ébène, mais une chose pourtant attira son œil exercé de médecin.

« C'est étrange, on dirait des marques post-mortem mais si c'est le cas, alors l'agresseur a vraiment voulu cacher cela. »

Il montra du doigt les marques et expliqua à Lestrade qui s'était fait plus que curieux à cette remarque, que l'absence importante de coagulation interne autour des traces de doigt expliquait sa pensée. Il ne put s'empêcher d'ajouter que l'on avait du l'étrangler avec une force peu commune et très rapidement après la mort afin de dissimuler ce fait.

Sherlock hocha la tête et repartit inspecter les autres cadavres. Il se pencha sur le moignon de la matriarche ( au plus grand dégoût de Donovan qui préféra tourner les talons et retourner s'occuper d'un jeune policier dont l'estomac n'avait de toute évidence pas supporté la vue du cadavre du mari ). Il posa ensuite son regard sur quelques traces de suie avant de maugréer contre Scotland Yard qui avait « encore ruiné une magnifique scène de crime », puis il se releva et se dirigea vers la fenêtre, inspecta scrupuleusement son rebord avant de se diriger vers la porte, il l'observa un instant et prit la parole.

« La porte était fermée avant que vous ne trouviez les corps ? »

« Oui, nous avons dû la défoncer, des voisins ont entendu des cris vers 06h00 ce matin, mes collègues sont arrivés une heure après. » Il ne releva pas la petite moue dédaigneuse sur le visage du détective face à la lenteur de la réaction de la police. « La porte et les fenêtres étaient fermées de l'intérieur. C'est un véritable meurtre à huit clos. » Il laissa mourir sa phrase, avant de tenter un petit « Quelques pistes ? »

Le limier le regarda, tourna les talons et partit sur un tonitruant :

« Oui, il me faut vérifier quelque chose d'abord. »


Je me suis basé sur un meurtre de la littérature pour une partie de l'intrigue, je vous révélerais lequel au troisième chapitre, si vous avez des idées n'hésitez pas à tenter votre chance !

(1) Aileen Carol Wuornos a été condamnée en 1992 en Floride pour le meurtre de 7 hommes. Quitte à inventer un personnage qui devait mourir autant que se soit quelqu'un qui le mérite :p cependant dans l'histoire c'est juste le nom dont je me suis servi. Ou pas vous verrez (je vais pas vous spoiler tout de même ! )

En espérant que cela vous ai plu, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions, a bientôt pour la suite.