Pour la septante huitième nuit du FoF, sur le thème Cage donné par Ahelya.
Pour Kino-Yaoiste.
Ceci est grosso-merdo la suite de Autorité, mais à la limite, on s'en fout un peu.
Bonne lecture !
Sourire diamantin
Certains creusent leur propre tombe. En réalité, c'est même assez commun l'homme court droit à sa perte.
Ce qui est sûrement un peu moins commun, c'est d'être sa propre cage.
Eh bien Seifer, Seifer il était sa propre cage.
Il l'avait construite avec précaution et précision, il avait bien vu les barreaux devenir lourds et durs comme du rhénium, mais il avait continué. Il avait dressé des limites. Peint une façade. Tout le monde y croyait, bien entendu. Tout le monde le voyait comme il s'était créé, et non comme il était. C'était lourd, parfois, de devoir se supporter lui-même. Être une enflure n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît.
Alors, parfois, sans sortir de sa cage, il cherchait quelque chose qui pourrait l'altérer. Quelqu'un qui pourrait passer la main à travers les barreaux. Il ne lui disait pas, bien sûr, qu'il voulait le voir. Mais Hayner l'avait sûrement deviné. Il avait tout d'un petit con, ce garçon, mais il était plus lucide qu'on ne le pensait. Et parfois plus con qu'on ne pouvait l'imaginer.
En fait, Hayner était un gars surprenant.
C'est pour ça, certainement – sans nul doute parce que pourquoi d'autre ? – que Seifer se trouvait encore face à lui, dans l'instant. Qu'il lui parlait, avec sa dégaine rageuse et son aura d'autorité toujours présente. On dit qu'on est bien avec une personne quand on peut abandonner son masque avec elle. C'est pas forcément vrai. Seifer – dans son subconscient pour le salut de son foutu orgueil – le sait. Il sait qu'être bien avec quelqu'un ça peut être garder son masque tout en sachant que l'autre voit au travers. Mais de là à ce qu'il se l'admette à lui-même …
Voilà pourquoi il se battait avec la seule personne vraiment clairvoyante de la ville. Tous les jours. Un problème de neurones, me direz-vous, ils sont en manque de personnel et n'ont pas encore réussi à transmettre à Seifer l'information que oui, le châtain lui plaisait. Le blond, dans toute sa connerie adolescente, pensait que ce gosse l'amusait, au plus. Mais il n'aurait pas été tout à fait normal, en ce cas, qu'il vienne le voir tous les jours, faisant semblant de zoner sans but.
Hayner, lui, qui était justement une personne relativement clairvoyante – et relativement stupide, aussi. Vive la relativité – sentait bien qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas … qui ne tournait pas carré dans cette relation.
Parce que Seifer n'appartenait à aucune catégorie. Il n'était pas clairement son ami, pas plus que son rival ou encore son ennemi juré, ni une connaissance. Plutôt un mélange de tout ça. Plus x.
Mais le gros problème de ce fameux x, c'était qu'il était enfermé dans la cage de Seifer, et que pour le découvrir, il faudrait sûrement plus que passer la main entre les barreaux. Non, il faudrait au moins en briser un, le fissurer, le rayer.
Hayner avait pour ce fait nombre de recherches métaphoriques, à moins que ce soit son subconscient qui s'en soit chargé pour lui, ce qui ne serait, au reste, pas bien surprenant. Il savait qu'il existait un matériau qui pouvait tout rayer, absolument tout.
Voilà pour quelle raison, à la fin de leur combat acharné, en lieu et place du crachat à la figure qu'il destinait généralement à Seifer, cette fois-ci, Hayner lui offrit un sourire de diamant.
La barreaux se craquelèrent. x apparut alors clairement.
Merde alors.
C'est qu'ils étaient amoureux, ces cons.
.
Le Seiner, c'est le bien. Prenez l'exemple de Kino. Écrivez du Seiner.
Mata nee ^^ !
