Auteur : Vive les Unas

Email : archeostargatehotmail. : http/stargatehyperfan. : http/stargateshipslash. : SLASH McShep et McBeck (mention de BeckShep…pour effectuer le triangle infernal), petits lemons (NC17 pour les non adeptes), torture psychologique et quelque part physique, soupe à la grimace.

Saison : Deuxième, attention spoilers. En tout cas après Trinity.

Résumé : Quand on est seul au monde mais qu'on est entourés de gens qui pensent vous aimer, quand est déjà vide à l'intérieur et qu'on a plus rien à perdre, quand on a même plus la force de lutter… Ca va Rodney ?

Disclaimer : Pas à moi. Rien. Que dalle. Même pas mon cerveau.

Notes de l'auteur :

Ce n'est pas une fic drôle, ce n'est pas du 200 chamallow. C'est juste que je dois faire une petite dépression romantique en ce moment

Ca tire un peu par les cheveux trois personnages du premier plan dans une série qui sont gay, ou tout du moins bi. Honnêtement, je m'en fous un peu, parce que ma philosophie de vie à la fois originale et bancale ne me l'interdit pas. De toute façon, la vraisemblance et moi, ça fait dix.

Je fais un découpage assez spécial, en fait les chapitres représentent des périodes de la vie (sentimentale…oh, ben quoi ?) de McKay sur un an (c'est pratique, ça marche par trimestre).

Période juin/septembre…John

McKay n'aimait plus aller sur d'autres planètes. Il aurait juste voulu qu'on le laisse tranquille. Qu'on le laisse vivre en paix, en autarcie, avec ses chiffres. Eux au moins ne l'avaient jamais trahi. Eux au moins n'étaient pas hypocrites. Ils l'emmerdaient ouvertement, et lui résistaient sans concession. Eux au moins étaient fixes. Eux au moins étaient froids, sans vie.

Il le savait. Un an et demi durant, il avait doucement essayé d'ouvrir la membrane opaque qui l'entourait. S'ouvrir au monde, aux autres. Ca avait marché. Petit Rodney découvre les relations humaines. S'en émerveille, sort de sa carapace, s'ouvre, se confie, et confie aveuglément son âme à qui semble s'y intéresser. Avait il trop donné ? Ou alors trop demandé ? Trop espéré ?

On lui avait rendu la monnaie de sa pièce. On l'avait engueulé, un peu. Il s'était sentit trahi. Après la catastrophe du générateur ancien, on l'avait piétiné.

Elisabeth. Il n'aurait jamais pensé que ça puisse faire aussi mal de se faire engueuler par une amie. Peut être parce qu'il n'en avait véritablement jamais eu. Une fois la dispute finie, il s'était senti honteux, dépouillé de toute fierté. Laminé.

Radek. Il l'avait prévenu, et lui n'avait écouté que son ego. « Jalousie professionnelle », comme si ! Zelenka était réellement son ami. Il avait vraiment voulu l'aider, et c'était peut être celui qui, avec Beckett, le comprenais le mieux dans cette expédition. Rodney s'en voulait de l'avoir vexé, et même si le tchèque lui avait immédiatement accordé son pardon, il ne suffisait pas d'une bonne tape dans le dos et d'une vanne de « nerd » (genre pas drôle car incompréhensible dans l'immédiat…ou alors compréhensible dans l'immédiat, mais pas drôle quand même) pour enterrer les preuves d'un manque de confiance évident. Confiance…

John. La douleur était presque physique. Il lui avait fait confiance. Preuve d'amitié quasi irréfutable. Et lui avait fait des erreurs. Il avait prit le risque peut être pour l'impressionner. Parce que ce qu'il ressentait pour Sheppard avait besoin d'être prouvé. Il avait eu besoin de s'assumer. Il avait joué quitte ou double, et il avait perdu. Perdre la confiance de John Sheppard était insupportable. Il avait tout essayé pourtant. Se confondant d'excuses. Allant même jusqu'à provoquer ce que John lui avait souvent proposé avec insistance. Sans résultat. Son humiliation avait alors été sans limite.

« Le colonel a refusé de m'accorder son pardon ce soir là. Il m'a dit d'y mettre du mien, alors un peu plus tard dans la soirée, je suis allé frapper à la porte de sa chambre. Auparavant, c'était toujours moi qui refusais. Il m'avait deux ou trois fois fait comprendre que cela ne le gênerait absolument pas de partager son sac de couchage avec moi, bien au contraire. Pas systématiquement, discrètement, tout doux, assez subtilement mais sans aucune erreur d'interprétation possible. Il me mettait à l'aise, ne m'incommodait pas, n'allait pas trop loin. J'avais le contrôle, je l'ai gardé, je n'ai pas succombé au charme du militaire.

Ce soir là, j'étais prêt à tout pour qu'il me pardonne. Tout. Mais lui a refusé. Il m'a refusé. Il était dans sa chambre, et à travers la porte de métal, il m'a dit de dégager parce qu'il était crevé. J'étais tellement tombé bas qu'il ne voulait même plus de moi. Il m'avait réclamé tant de fois, et aujourd'hui que je m'offrais a lui, il refusait. Je ne contrôlais plus qu'une épave dénuée d'intérêt. Sheppard m'a brisé le cœur ce soir là. Je crois que le plâtre qu'il a mis dessus le fait pourrir de l'intérieur à présent. »

C'était un autre soir comme celui là, en mission. Ils avaient pris des tentes parce que ladite mission devait durer plusieurs jours, et que le camping était de rigueur. Il faisait froid.

Depuis qu'il s'était fait humilier en bonne et due forme à cause de son arrogance, Rodney n'était pas très joyeux, et cela se voyait. John l'avait vu. Et apparemment ça l'avait perturbé. Parce que quelques heures après que tout le monde soit couché, il était venu gratter à la porte de la toile de tente de McKay. Celui-ci dormait, et s'était réveillé en sursaut. C'était les yeux ensommeillés que le canadien était venu ouvrir au militaire. Un peu surpris. Un peu.

Sheppard lui avait sourit. Il lui avait gentiment demandé si il pouvait entrer.

Rodney n'avait pas été dupe. C'était à peine trois semaines après l'incident. Le scientifique avait ouvert grand sa tente pas assez spacieuse, et John était rentré. Il avait refermé le zip de la tente. Il avait chuchoté un « Ca va ? » à McKay, qui lui avait répondu par l'affirmative. Belle entrée en matière ! Il était encore dans son sac de couchage. Le colonel avait lentement tendu une main vers son cou, l'avait passée à l'arrière de son crâne, avait rapproché le visage de l'astrophysicien du sien et avait à nouveau sourit. Sa main froide, lui donnait des frissons dans le dos et ce souffle chaud sur son visage faisait grandir une petite boule informe au niveau de son bassin. Lentement, John avait approché ses lèvres de celles de Rodney, pour enfin les effleurer avant d'effectuer un léger mouvement de recul. Les cheveux du canadien s'étaient hérissés sur sa tête.

Puis, le militaire avait entrouvert la bouche avant de la plaquer contre celle de McKay. Un baisé, un vrai baisé, passionné et sensuel. Sa langue s'était introduite dans la bouche de Rodney, presque de force. Elle s'était mise à titiller son palais, à caresser son homologue, à goûter à l'astrophysicien. Elle s'était faite affamé, sans plus aucune satiété. Les dents de Sheppard avaient pris le relais, mordant ces lèvres brûlantes, carnassières, avides de sensations. Le scientifique ne faisait presque rien, passif, contemplatif, il subissait presque l'appétit charnel de son coéquipier. Qui, à un moment donné, eut bien évidemment besoin d'air. Il cessa progressivement tout mouvement lingual et arracha ses lèvres à celles de Rodney. Les contours de sa bouche étaient un peu rougis, témoignant de la passion de cet interminable et langoureux baisé.

Le cœur du canadien battait à tout rompre, et son corps fiévreux était agité de tremblements.

John posa la main sur son épaule et lui sourit une fois de plus. Il aurait pu rester des heures à admirer ces yeux bleus où se mêlaient le doute, la peur, l'appréhension et le désir.

« Pourquoi maintenant ? »

Sa voix était rauque, mal assurée. Cette petite pointe de frayeur qui pointait en fin de phrase… Sheppard avait toujours adoré la voix de son chef scientifique. Un peu traînante, grinçante… On aurait dit une armada de porcs-épics qui vous traversait le conduit auditif. Mais avec des tout petits pics. Minuscules. On aurait presque dit un massage de l'ouie.

John avait envie de faire gémir Rodney. Il était curieux d'entendre cette voix si spécifique se déformer sous les faibles signes de protestations, les râles de plaisir, ces petits sons à faible décibels qui lui prouverait la sensibilité physique de McKay. Il voulait ses gémissements.

La respiration du canadien était rapide. Il adorait ça. Ses inspirations avides d'oxygène étaient presque de petits cris plaintifs, des petits couinements pulmonaires. McKay le rendait dingue.

Il passa résolument la main dans les cheveux châtains de l'astrophysicien et senti une certaine électricité sous ses doigts. Il avait peur. Le colonel n'avait aucune idée de la raison pour laquelle cette donnée l'excitait, mais Rodney avait peur. De lui.

« Parce que maintenant que je sais que vous êtes d'accord… »

De son autre main, il saisis la main gauche du canadien et enchevêtra ses doigts dans les siens. Puis, il sonda une fois de plus les yeux bleus en face de lui, histoire de faire encore augmenter de quelques degrés son thermomètre interne.

« …je n'arrive plus à résister à l'envie de vous… »

Il lui sourit. Ce sourire entendu fut accueillit avec un mouvement de recul, mais le militaire rapprocha la main de McKay pour la poser contre sa cuisse, et accessoirement pour rapprocher son propriétaire de lui même.

« …avoir. »

« De…de m'avoir ? »

Oh ! Un petit cri plaintif ! C'était charmant. Enivrant. Il voulait plus. Et il savait exactement comment obtenir plus.

Sheppard saisis la fermeture éclair qui maintenait le sac de couchage de McKay fermé. Un peu comme si il déballait un paquet cadeau, doucement, avec délectation. Il découvrit lentement Rodney, qui portait un caleçon bleu orné de petites étoiles jaunes objectivement ridicule, ainsi qu'un t-shirt « My lover's name is Linux ». Il portait aussi des chaussettes pour dormir. Quand il les vit, John ne pus s'empêcher de sourire. Il trouvait cela trop mignon. D'ailleurs, il trouvait mignonne chaque facette de la personnalité de l'astrophysicien. Même la plus agaçante. Irrésistible Rodney McKay, tu vas voir de quel bois je me chauffe…

« Il s'est doucement penché sur moi, et il m'a à nouveau embrassé, en me maintenant allongé. Je gémissait pour lui faire comprendre qu'il allait un peu trop vite, mais plus je manifestait mon mécontentement, plus son baisé semblait passionné. J'ai sentis ses jambes se replier, et j'ai entendu un bruit de scratch, puis un frôlement de tissus. Il avait enlevé ses chaussures.

Je priais pour que ce soit la seule et unique chose qu'il enlève. Je m'étais cru prêt à le faire, je ne l'étais pas. J'aurais voulu que tout s'arrête.

Bien sur je le désirais. Son corps fin, musclé, son odeur rassurante, ses cheveux sauvages, ses yeux caméléons, la couleur de sa peau, la forme de ses lèvres… Physiquement, j'adorais John Sheppard. Mais je ne devais pas l'aimer. L'aimer avec un grand A. Je l'aimais en ami, mais je n'étais pas prêt à l'aimer en amant. J'avais peur.

Je n'ai jamais été un grand romantique. Ca n'était pas de ma faute si personne n'avait jamais daigné m'aimer. Sheppard me désirais, c'était déjà ça. Je craignais ce qu'il allait me faire. Je n'y connaissais rien à ces choses là. Tellement maladroit. J'avais 36 ans à l'époque. 36 ans de potassage, de repas et de pauses café et sommeil. Je n'avais eu le temps pour rien d'autre, c'est court une vie quand on est occupé. Et quand on ne connaît rien à ses semblables. J'avais essayé, un temps, mais c'était décidément trop dur. Je préférais être contre mes semblables que tout contre. J'étais vierge. Dans tous les sens du terme.

J'aurais peut être du lui dire. Mais ses baisés m'oppressaient tellement, les rares fois où il arrêtait d'appuyer sur ma bouche, je les usais à refaire le plein d'oxygène. Ou je me mordait la lèvre inférieure. De honte. Pour me retenir d'avoir si peur de me faire dépuceler. »

Et John avait continué. Il avait d'abord enlevé ses propres vêtements, puis fiévreusement ceux de Rodney. Quelque chose clochait avec lui, mais il n'avait pas envie de s'arrêter.

Quand McKay avait enfin été nu sous lui, il avait passé une jambe de chaque coté de son corps et avait commencé a tester son nouveau jouet. Il l'avait décoiffé. Ses cheveux étaient doux, fins… Il avait posé une main sur sa poitrine, au niveau de son plexus solaire. Son torse était recouvert de poils bruns, une fine et courte toison noire qui contrastait avec sa peau d'une blancheur presque malade. Maintes fois, il avait vu quelques poils dépasser se son col de t-shirt, et il s'était imaginé caressant sa poitrine, jouant avec ses quelques signes de virilité.

Il remonta lentement jusqu'au sein gauche du scientifique, et ferma les yeux. Sa paume de main sentait son cœur battre, et il voulait aussi l'entendre. Ca y était. Un rythme cardiaque effréné. Le militaire interpréta ça comme de l'excitation. Il avait ensuite posé son autre main sur l'autre sein de McKay et s'était mis à le masser.

Il savait bien que a) Rodney n'était pas une femme, b) Un massage de torse ça n'a jamais été très agréable, c) Il n'était pas un expert des massages de toute façon, mais il en avait besoin.

Le canadien le fixait, les yeux remplis de questionnement et d'appréhension. Des Abymes sans fond. Des piéges. John se devait de ne pas y tomber.

Brusquement, il s'allongea sur le scientifique et enfouis sa tête dans le creux de son épaule. Il sentait bon. Il ne se parfumait pas, mais son odeur naturelle était un véritable concert d'informations olfactives. Il avait lu quelque part que les phéromones que dégageaient les humains étaient comparables à celles des animaux, et que nous les humains avions beau être des mammifères civilisés, l'instinct avait toujours sa part dans l'appréciation desdites phéromones. Et Rodney était diablement attirant.

Sa bouche s'empara d'un peu de peau. Il le mordit. Pas très fort au début, puis franchement. L'astrophysicien gémit. Le colonel recommença. Il descendit jusqu'à un téton. La poitrine du canadien était agitée de tremblements. Sa main s'empara d'un des bras blancs plus constitués de power barres que de muscles et le pressa. Cela se voulait rassurant et préventif. « Calmes toi, tu va l'avoir ta récompense, mais cesse un peu d'avoir si peur… ».

Ses dents capturèrent le téton, mais sans mordre. Il aspira. Bof. Ca fait un drôle de bruit, et niveau sensations on repasseras. Rodney n'était pas une vache à traire ! Il joua avec à l'aide de sa langue. Le scientifique eut la chair de poule, et Sheppard le sentit. Beaucoup mieux.

Après quelques minutes de ce petit jeu, les stimulations cessèrent, à la grande joie de Rodney.

Le militaire décala sa tête de quelques millimètres pour poser sa joue contre la toison qui recouvrait la poitrine de l'astrophysicien.

La journée de marche avait été longue pour tout le monde. Et même le courageux colonel Sheppard n'était pas infaillible, il était à la merci de Morphée.

Malgré toute l'excitation qui avait traversé son corps durant les quelques minutes précédentes, il avait tout simplement réussis à s'endormir. Sur le buste de McKay. Comme un nourrisson qui s'endormirait au sein de sa mère. Evidement, c'était assez différent. La poitrine du canadien était un peu moins développée et un peu plus poilue. Et les relations qui unissaient les deux hommes n'étaient surtout pas filiales ! Mais le sommeil était maître de tous.

Même si Rodney avait eu peur de cet homme, il commençait à le trouver attendrissant. Dans son sommeil, il n'était plus le maître à bord. Soulagé, il enfonça sa main dans l'épaisse tignasse ébène du colonel. Avant de s'endormir à son tour…

« C'est bizarre de s'endormir avec quelqu'un tout contre soi. J'avais fait ça une seule fois, un jour maudit où je devais garder les enfants de ma sœur. Je leur avais raconté une histoire, puis je m'étais endormis avec eux, sans m'en rendre compte. Le matin, ils m'avaient réveillés en sautant sur le lit, et accessoirement en me faisant des bleus partout. Saloperie de gosses !

John ne ronflait pas. Moi si, un peu. Mais cette nuit là, je m'efforçais de ne pas le réveiller. Je préférais la bête endormie que réveillée.

Ses bras musclés m'enlaçaient, serrés autours de ma poitrine. En quelque sorte, je découvrais ce que c'était que la tendresse. Avec mes parents violents, ma sœur trop timide, et mon inexpérience sentimentale, la seule tendresse que je n'ai jamais reçue venait de mon chat, Einstein. Quand je suis retourné sur terre, j'ai appris que ma voisine s'était résignée à le donner à sa petite cousine, parce qu'il ne s'entendait pas avec ses autres chat. J'ai ainsi appris que, tout comme moi, mon chat était un félin asocial. Je n'avais aucune idée de l'endroit où il était. Il me manquait, mais quelqu'un d'autre daignait me donner un peu de tendresse. John. Le lieutenant colonel John Sheppard. Une sorte de héros à mes yeux. C'était un peu comme si je passais la nuit avec Batman. Il sauvait des dizaines de vies et dormait avec moi.

Je sais que j'avais tord de me dévaloriser autant. Je clamais haut et fort que j'étais le plus grand génie que l'humanité ait connu depuis Schrödinger, mais j'étais incapable de réellement m'en convaincre. J'étais lâche, claustrophobe, agoraphobe, j'avais le vertige, j'étais hypocondriaque, allergique aux piqûres d'insectes et aux agrumes, j'étais méprisant, méprisable, condescendant, égocentrique, égoïste, peureux et asocial. J'étais, et je le suis toujours. Mais après l'incident du générateur ancien, je commençais vraiment à me considérer comme une sous-merde prétentieuse. Avec du recul, en fait, moi aussi j'avais sauvé plusieurs vies. Moi aussi je méritais qu'on m'aime !

John s'est réveillé tôt le lendemain matin, histoire que Teyla et surtout Ronon ne remarquent pas son escapade nocturne. Il faisait encore noir quand il est retourné dans sa tente, en me donnant un dernier et sensuel baisé auquel je ne répondais pas. Je devais en être incapable. »

Et en effet, ni Teyla ni Ronon ne remarquèrent quoi que ce soit la journée suivante. Rodney sortit de sa tente en essayant de paraître le plus acariâtre possible, ni satisfait, ni heureux, comme d'habitude. Le campement était destiné à rester là, ils avaient trouvés une épave de vaisseau d'une race inconnue non loin de là. Il avait demandé à Elisabeth de rester quatre jours pour pouvoir étudier cette nouvelle technologie, elle avait accepté. Lui et le reste de son équipe. Il ne connaissait pas très bien Ronon, pas du tout en fait. Pas très bavard, humour assez spécial, impulsif. Le genre de personne qui ne deviendrais jamais son meilleur ami. En même temps, il était franc du collier et du genre à le montrer si quelque chose n'allait pas, ou si quelqu'un l'emmerdait, et il ne s'était pas encore plaint de McKay, qui était pourtant réputé être du dernier chiant. Ronon Dex ne le dérangeait pas et sa présence ne le rendait pas euphorique pour autant. Il ne le rendait pas indifférent, mais presque.

Le canadien aimait bien Teyla. Elle était intelligente, avenante et surtout, elle savait le prendre dans le bon sens. Elle ne l'ennuyait pas et ne se plaignait pas trop lorsqu'il l'ennuyait. Bien sur, parler avec elle se révélait souvent stérile puisqu'elle ne connaissait rien ni à l'informatique ni à la science (ni au hockey), et lui ne s'intéressait guère aux arts martiaux ou à la philosophie. Mais elle demeurait une collègue sympathique, voire même une amie qui, il le savait, ne le laisserait pas tomber. Ouais, une amie. Qui avait rapidement compris que derrière la façade cynique et condescendante du petit génie terrien se trouvait une véritable sensibilité, un amour-propre assez développé et un passé non pas chargé mais pas super excitant. Elle avait aussi compris qu'il ne vivait que pour son travail et ses barres chocolatées, peu pour ses collègues sinon amis humains (ou Asgard, les compétitions pseudo intellectuelles entre Rodney et Hermiod ne se comptaient plus). De plus, même si l'Athosienne pouvait aisément être qualifiée de super sexy, McKay ne s'intéressait pas à elle de se coté là, il préférait les blondes ou tout simplement les femmes qui s'intéressaient à lui (plus généralement, il préférait les hommes).

La journée se passa donc sans heurt. Le scientifique passa son temps à essayer de créer une interface entre la mémoire interne du vaisseau (qui ne jouissait en fait pas d'une technologie super avancée, donc sûrement pas Ancienne) et son sacro-saint ordinateur portable.

Il aurait aimé ne pas se retrouver seul avec Sheppard, mais se dernier semblait tout faire pour.

A un moment, tandis que l'astrophysicien était en train d'essayer de traduire la base de donnée contenue dans le cockpit du vaisseau, il sentit une main lui ébouriffer les cheveux. La chair de poule recouvrit ses avants bras et il tourna la tête pour apercevoir John, un grand sourire peint sur la figure. Il s'assit à coté de lui, s'adossant à la paroi non démontée du tableau de bord.

Rodney sentit le malaise grandir en lui et retourna à sa mécanique comme si de rien n'était.

« C'est moi ou vous faites comme si il ne s'était rien passé hier soir ? »

La voix n'était pas triste ou vexée, elle était un peu riante, un peu confidente, un peu sensuelle. Conscient du fait qu'il allait devoir répondre, le canadien réfléchit à une manière d'avoir le dernier mot et de peut être vexer le militaire afin qu'il le laisse tranquille. Il essayât d'avoir l'air enjoué et sarcastique, c'est comme ça qu'il aimait sa voix.

« Vous n'aviez pas l'air de vouloir que ça devienne publique, sinon vous ne seriez pas partit si tôt ce matin. »

« Non, bien sur. Mais là…il ni a personne. »

Il caressa doucement la joue du scientifique avant de laisser ses doigts se mêler à ses cheveux.

McKay ferma les yeux et soupira. Il tourna lentement la tête vers le militaire et ouvrit les paupières, tout en refusant de le regarder dans les yeux.

« Vous me troublez major. »

« Colonel. »

« Vous me troublez. »

Il s'éclaircit la voix pour ne rien dire. Son cœur battant résonnait dans ses oreilles et il avait la nette impression d'être rouge jusqu'aux oreilles.

« Vous êtes mignon quand vous rougissez… »

Cette confirmation le gênât de plus belle. Il ravala sa salive et se décida à regarder le colonel dans les yeux.

« Oh…je…enfin… »

Il s'éclaircit à nouveau la voix.

« Vous savez que vous me mettez mal à l'aise ? »

Il avait essayé de paraître le plus neutre possible. Ses yeux papillonnèrent un instant mais il était décidé à tenir tête à l'homme en face de lui.

Pour toute réponse, il posa la main sur sa cuisse et la caressa avec défi. Rodney toussota de moins en moins à l'aise.

« Je vous empêche de travailler ? »

« Oui. »

« Bien. »

Sheppard sourit et se releva tandis que Rodney revenait à ses boulons extraterrestres. Il était accroupi et son pantalon descendait un peu trop bas pour son t-shirt, ce qui faisait qu'une partie de son dos était à l'air libre. John se baissa et effleura la peau blanche et fraîche de l'astrophysicien. Celui-ci frissonna et laissa tomber sa pince crocodile.

« On remet ça se soir ? »

« Co…colonel… »

« Vous en avez envie oui ou non ? »

« Est-ce que j'en avais envie ? Je ne le savais pas moi-même. La nuit précédente avait été effrayante et tendre, intimidante et excitante, mais si j'acceptais, Sheppard risquait de ne pas s'arrêter en plein milieu de mon torse pour s'y endormir. J'avais eu peur le soir précédent, c'est vrai, mais cette peur avait été grisante. Et puis même si je n'osais pas me l'avouer, j'avais envie que John me prenne dans ses bras, m'embrasse, me caresse le visage. Qu'est ce qui me prenait ? J'avais besoin de ça ? Moi, j'avais besoin d'affection ? C'était surnaturel. J'avais besoin de choses matérielles pour vivre, et surtout pas de sentiments. Les machines sont plus efficaces que les poètes. Mon cerveau me suffisait, et si quelque amour me manquait, la masturbation était une bonne alternative. Je n'avais besoin de personne, et je m'en vantais. Mais là…

J'aurais voulu que John m'embrasse et me fasse peur. J'aimais assez sentir mon cœur s'emballer. J'aurais du m'en ficher. J'aurais du trouver ça superficiel, un bon truc de bonne femme. Mais non. Je m'en voulais de faire obstacle aux desseins de Sheppard parce que je les trouvais bizarres. Les sentiments que j'éprouvais étaient bizarres. Je fermais les yeux, et je voyais John me sourire. Je me voyais l'embrasser. Sans peur. Tellement bizarre…

J'étais déjà tombé amoureux bien sur. Ca, c'était différent, moins individualiste. Je n'aimais pas l'image que John me donnait de moi (mignon ! Comme si…) mais j'aimais…

J'aimais John tout court. Et ça me rendait distrait. Inefficace et guilleret. Je n'avais pas envie d'être inefficace et guilleret. J'aurais voulu que tout redevienne comme avant, et en même temps, j'aurais voulu passer l'éternité dans ses bras.

Pourquoi je bloquais et n'était même pas capable de le laisser me caresser, je n'en savais rien, mais j'entendais bien y remédier. »

Devant l'interminable temps de réflexion de Rodney, le militaire s'accroupis à coté de lui, pris son visage dans ses mains et plongea son regard dans le sien.

« Oui ou non ? »

Les yeux bleus de McKay sondèrent les iris kaléidoscopes du colonel et inspira goulûment pour se donner de la force.

« Oui. »

Cela n'avait été qu'un murmure timide, mais qui retourna complètement Sheppard. Il approcha doucement le visage empourpré du sien et posa ses lèvres sur celles du scientifique. Se souvenant de la promesse qu'il s'était faite à lui même, il entrouvrit la bouche et embrassa à son tour le militaire.

Des bruits de pas plus ou moins proches se firent entendre et ils se séparèrent. John sourit à Rodney qui lui rendit son sourire.

Durant le reste de la journée, McKay ne cessa de penser à ce qui se passerait le soir venu. Il avait une idée générale de ce qu'il allait ressentir, mais rien de bien précis. Il n'était pas dupe, il savait bien qu'il n'aurait pas le dessus, et qu'il allait devoir se « sacrifier ». Ce n'était pas qu'il le voulait plus que ça, ou qu'il se sente plus à l'aise sous le colonel, mais il imaginait mal Sheppard gémissant sous lui. Militaire, viril, tellement masculin. Lui n'était pas grand-chose. Nul en combat, nul en amour, nul partout sauf dans son domaine. Même si dans astrophysique il y avait physique, il n'était pas un modèle de virilité à ce niveau. Et puis John était bien comme il était, en super héros. Il ne voulait pas le descendre de son piédestal en se montrant plus fort que lui. Il n'avait pas envie de le dominer. Il voulait juste qu'il lui montre comment on aime. Il avait un peu honte de ne pas savoir mais il allait apprendre sur le tas.

Après le dîner (rudimentaire, des raviolis au fromage cuisinées sur un réchaud, le genre de MRE dont raffolait le canadien) il regagna sa tente, la peur au ventre. Il décida de se déshabiller avant l'arrivé du militaire et de se glisser dans son sac de couchage.

Devait il se préparer psychologiquement ? Concrètement, ce qu'il allait faire de signifiait pas grand-chose, et aucune Terre n'allait s'arrêter de tourner parce que l'un des cerveau les plus productifs que l'humanité ai jamais connu avait fait l'amour pour la première fois. A 36 ans en plus, ça n'avait rien de reluisant.

McKay souleva un peu son sac de couchage et s'inspecta. Il était habitué à ce corps, et franchement il le mettait à rude épreuve. Chocolat, café, aucun sport. Il avait un petit ventre qu'il trouvait disgracieux, une peau diaphane qui ne connaissait pas le soleil, une espèce de couverture de poils sur le torse, des grains de beauté un peu partout, un dos en mauvais état à causes de longues heures passées voûté sur une chaise d'ordinateur, il n'était pas circoncit et n'aimait pas vraiment son sexe, qu'il trouvait trop fin. Bon évidemment, les éléments de comparaison ne faisaient pas légion, n'étant pas sportif le spectacle habituel des douches ne lui était pas vraiment familier.

Mais John l'avait déshabillé hier, et n'avait pas l'air de l'avoir trouvé trop désagréable à regarder. Ca le rassurait un peu.

Il soupira et rabattu le sac de couchage sur lui. Il se mordit la lèvre inférieure et leva les yeux. Le toit de la tente était d'un vert camouflage peu seyant, et sa demeure provisoire étant plantée près de ce qui devait être un ficus (il avait quand même appris quelques notions de botanique grâce à ses rencarts avec la charmante Katie Brown, même, si elle l'avait vite laissé tomber pour un autre scientifique bête comme ses pieds qui remplaçait le regretté Collins), il pouvais entendre le frottement des branchages contre la paroi de ladite tente. L'astrophysicien avait un peu peur d'avoir mal, mais il avait confiance en son futur amant. Il ferait attention. Il avait accroché une petite lampe au sommet du dôme de toile qui lui permettait de lire le soir venu. Il se demandait si John allait vouloir laisser la lumière ou l'éteindre. Rodney ne savais pas quelle option il préférait. Il aimait ce qu'il avait vu du corps du colonel, mais se regarder faire l'amour était peut être un peu gênant. Il n'en savait rien. Il espérait que Sheppard passerais toute la nuit avec lui, comme dans certains films à l'eau de rose. Il voulait encore le regarder dormir. Il voulait se réveiller et voir son visage.

« J'étais perdu dans mes pensées quand je l'ai entendu gratter à l'entrée de ma tente. Je lui ai dit que c'était ouvert et j'ai vu le zip se défaire lentement.

La première chose que j'ai regardée, c'était ses cheveux. Noirs, délicieusement ébouriffés. Ils témoignaient bien de sa personnalité : cool, désinvolte. Je lui sourit, et lui me jeta un regard étonné. Il ne devait pas s'attendre à me trouver nu dans mon sac de couchage. Je ne dois pas paraître être le genre de personne à faire ce genre de choses. Et même temps, et ce que le genre de personne que je suis est sensé éprouver des sentiments pour quelqu'un ?

J'ai cherché à dire quelque chose d'à la fois intelligent, drôle et un peu coquin. Je lui ai dit qu'il avait eu l'air d'aimer jouer à la pochette surprise (avec moi en surprise) la nuit précédente. Mais je l'ai dit en bafouillant, ça a un peu cassé l'effet. Et puis je ne suis pas sur qu'il ai compris l'allusion. Il a haussé les épaules et il est rentré en refermant la tente. Mon trouillomètre battait sûrement des records quand il a enlevé ses chaussures, puis ses chaussettes, puis son t-shirt. Il s'est mis à quatre pattes sur moi et m'a sourit. J'ai miraculeusement sourit à mon tour, malgré la peur qui m'enserrait la gorge. Il m'a embrassé et passant sa main dans mes cheveux, et la je me suis vraiment sentit bien… »

John aimait caresser les cheveux châtains de Rodney sans savoir pourquoi. Cela lui donnait toujours des petits frissons d'excitation.

Il rabaissa la tête et déboutonna son pantalon avant de le faire glisser sur ses hanches, puis de l'enlever.

« Vous venez me rejoindre ? »

La voix de McKay était faible, incertaine, tremblante. Le militaire lui sourit doucement et fit glisser la fermeture éclair du sac de couchage avant de se glisser à l'intérieur.

Sentir la peau du scientifique tout contre la sienne lui faisait un effet dingue. Il l'embrassa dans le cou tout en savourant cette chaleur humaine si sensuellement partagée. La peau de Rodney était douce, il l'avait toujours su. Il lui prit la main gauche et la guida jusqu'à son caleçon. Il plaça sa bouche contre l'oreille du canadien et dans un chuchotement lui intima de le lui enlever. Les mains blanches contre le tissu tremblaient sous les caresses et les sollicitations, néanmoins McKay inspira et s'exécuta lentement.

La main droite de Sheppard sortit du sac de couchage et éteint la lumière.

A présent, Rodney ne pouvait plus distinguer le colonel, il pouvait juste le sentir. Il le prit par la nuque et lui vola un baisé. L'astrophysicien essaya d'y répondre mais ne parvint pas à trouver le visage adverse et embrassa l'épaule de John.

« On devient exubérant McKay ? »

« Oh…non, je…enfin… »

« J'aime ça… »

Il posa la main sur son épaule et descendit lentement le long de son bras, jusqu'au bout de ses doigts avant de lui prendre la main. Il la lâcha et reposa sa main sur le genou du canadien. Doucement, il remonta jusqu'à la hanche avant de descendre un peu pour caresser la cuisse et les fesses de Rodney, qui se sentit rougir dans l'obscurité. La main baladeuse du militaire se plaça sur les reins du scientifique, puis rapprocha son corps du sien d'un mouvement sec.

McKay se décida à agir et nicha son visage dans le cou de John, avant de l'embrasser. Il évolua jusqu'à sa gorge, puis il se mit à déposer de légers baisés sur sa poitrine. Il sentit les mains de Sheppard se poser à l'arrière de son crâne et le forcer à remonter. Rodney obéit et l'embrassa, cette fois ci au bon endroit.

Les mains de John descendirent et effleurèrent son entrejambe. McKay frémit et il recommença. Puis, déterminé, le colonel allongea l'astrophysicien sur le dos. Rodney sentit l'angoisse monter en lui et son cœur s'accélérer, sachant qu'il était trop tard pour tout stopper et ordonner à son ami d'arrêter. Il essaya de résister un peu quand le militaire lui écarta les jambes et se glissa entre elles, mais n'avais plus la force ni la détermination.

John se colla à McKay et l'embrassa d'une façon presque obscène, puis lui fit plier les genoux pour pouvoir accéder plus facilement à son rectum. Il effectua un coup de rein et le scientifique sentit soudainement le pénis de son partenaire rentrer en lui, provoquant une vive et intense douleur. Pris d'une sueur froide, il tenta de s'agripper au sac de couchage et de souffler doucement pour faire disparaître l'immense gêne, sans véritable succès. Son corps se crispa ce qui lui fit encore plus mal et quelques larmes acides coulèrent sur ses joues. Sheppard se retira et la douleur commença à se dissiper.

Sans s'en rendre compte, le canadien avait crié et le militaire ne pouvais pas se permettre de réveiller qui que ce soit. Néanmoins, le plaisir lié au fait d'entendre Rodney McKay crier était incommensurable chez son partenaire, qui voulu vite renouveler l'expérience.

Un autre coup de rein, et le sexe de John s'enfonça encore plus profondément dans Rodney.

Les muscles du scientifique se contractèrent et il serra les poings. Le liquide bouillant qui commençait à couler en lui le soulageait un peu, mais l'expérience demeurait plus douloureuse que jouissive.

Au contraire, Sheppard en profitait pleinement. Le canadien pouvait l'entendre chuchoter des mots salaces, ce qui objectivement lui donnait envie de rire, si seulement il n'avait pas eu aussi mal. L'envie de le frapper grandissait en lui, il ne se rendait pas compte qu'il souffrait, il ne pensait qu'à son plaisir personnel. Il se retira encore, puis recommença à le pénétrer, ainsi plusieurs fois de suite, de plus en plus profondément. Rodney avait de moins en moins mal et commençait même à se détendre. De fil en aiguille, cette détente se transforma en plaisir, de plus en plus intense. Il en voulait toujours à John, mais parallèlement il l'adorait, puisqu'il lui faisait tant de bien. Il gémissait de plus en plus fort, et les sons rauques provenant des cordes vocales du colonel l'intriguaient et l'excitait. Les odeurs males se mélangeaient dans l'espace clos de la tente et participaient à rendre l'atmosphère charnelle et sensuelle. Jamais McKay n'avait autant aimé son corps, qui lui faisait ressentir des choses si intenses (autrement plus intenses que le plaisir lié à la dégustation d'un arabica ou d'une barre énergétique).

Enfin, à bout de forces, John se retira une fois pour toute et s'étendit de tout son long sur le scientifique.

« Ca va McKay ? »

La voix tremblante et fatiguée du militaire paru lointaine à l'astrophysicien, qui du faire un effort surhumain pour répondre par l'affirmative.

C'est vrai que ça allait, et que ça allait même très bien. Le sport n'avait jamais été son truc, mais il sentait qu'il allait adorer pratiquer celui-ci. John déplia le bras gauche et ralluma la petite lampe. Les cheveux de Rodney étaient trempés de sueur et il dégagea une mèche collée sur son front. Sa poitrine se levait et s'abaissait à un rythme de plus en plus régulier et un sourire s'esquissa sur son visage.

« Ca ne vous dérange pas que je reste cette nuit ? Je suis trop crevé pour retourner dans ma propre tente… »

McKay l'attrapa par le cou et l'embrassa passionnellement.

« Ca veut dire oui ? »

« J'aurais été extrêmement déçu du contraire. »

Sheppard se coucha à coté de l'astrophysicien en gardant une main moite posée sur sa joue et ses yeux plongés dans les siens.

« Je ne me suis pas tout de suite endormis, malgré la fatigue. Je l'ai écouté dormir une bonne partie de la nuit, captivé par sa respiration régulière, essayant de deviner de quoi il rêvait. De moi ? D'un autre ? D'une autre ? Des Wraith ? Si John m'avait bien donné quelque chose, c'était le sommeil. Je faisais des séances de psy pour arrêter de cauchemarder à propos de ces satanés suceurs de vie, je n'osais plus dormir et travaillais des nuits entières. Mais depuis que j'étais amoureux de John, je m'endormais avec délices, sachant que je rêverais de lui. Il m'avait rendu le sommeil, sauf pour cette nuit, où je gravais dans ma mémoire chacune de ses inspirations et expirations, pour me souvenir de cette nuit magique où il m'avait fait l'amour.

Je me retenais à grand peine de caresser son bras nu qui sortait des couvertures et de refaire du bout des doigts le rond de son épaule marquée de petites cicatrices, probablement des souvenirs de guerre. Je le laissais dormir, apaisé. Avant, au petit matin, de m'endormir à mon tour, tout contre John Sheppard. »

Quand le militaire se réveilla, il ne fut pas surpris de sentir le sommet de la tête de l'astrophysicien en dessous de son menton. Ses cheveux châtains lui caressaient la mâchoire et ses petits ronflements lui donnèrent le sourire. Il passa son bras autours de ses épaules et le serra contre lui, ce qui réveilla le scientifique. Il gémit faiblement et se blottit contre la poitrine de Sheppard, qui lui caressa une fois de plus les cheveux. L'astrophysicien émergea doucement, posant à plat sa main sur le torse du colonel, puis leva la tête vers son visage et lui sourit. John l'embrassa doucement en effleurant la joue pas encore rasée de McKay.

« Je dois y aller… »

Il se releva, faisant glisser le rabat du sac de couchage et révélant son corps dénudé aux yeux de Rodney, qui quand le militaire voulu s'extirper définitivement dudit sac de couchage le retint par le bras. Il fit glisser ses bras autours de son buste et se colla à lui, l'empêchant de bouger et donc de partir. John l'embrassa dans le cou et sourit.

« Vous ne voulez pas que je parte ? »

« Non. »

« Teyla et Ronon ? »

« Ils penserons ce qu'ils veulent… »

Il posa ses lèvres sur les siennes, essayant d'égaler les baisés qu'il avait reçu la veille au soir, apparemment avec succès. Il passa sa main dans le dos du militaire, se faisant le plus tendre possible. Il voulait qu'il reste dans sa tente encore une éternité, au moins.

« Vous vous en fichez ? »

« Je veux juste que vous restiez John. »

« Ca servirais à quoi ? Non, si ils s'en rendent compte, on sera vraiment dans la merde, je dois faire en sorte que ça reste secret. »

McKay le lâcha, continuant à le caresser ça et là tandis qu'il rassemblait ses habits.

« Pourquoi ? »

« Vous devez bien vous doutez que si ça se sait, ça risque de tourner vinaigre pour vous comme pour moi ! »

« Je vous aime. »

Sheppard cessa de chercher ses chaussettes et, surpris, se tourna vers le canadien. Il le sonda du regard, recherchant en vain un éventuel signe de plaisanterie, qui lui montrerait que ce qu'il venait d'entendre n'avait rien de véridique.

« Qu'est ce que vous dites ? »

Sa voix était un peu plus aigue qu'à la normale, trahissant son intérêt et sa surprise. A quatre pattes, il se rapprocha du scientifique toujours allongé et empêtré dans son sac de couchage.

Rodney soupira et leva les yeux au ciel, comme gêné d'avoir à avouer un truc pareil.

« Je vous aime. »

Il fronça les sourcils, évitant le regard ébahit de John qui le mettait mal à l'aise.

« C'est vrai ? »

« Oui c'est vrai ! »

La situation commençait à l'exaspérer. Déjà, ce n'était pas facile de faire part de ses sentiments à une personne que vous considériez comme votre ami il y a quelques jours encore (bon, un ami un peu entreprenant, mais un ami quand même)…

« Depuis quand ? »

« Oh, mais j'en sais rien, arrêter d'en parler comme d'une maladie ce n'est pas si grave que ça ! Je sais très bien que ça n'est pas réciproque. »

« McKay, je n'en parle pas comme d'une maladie. C'est vrai que ce n'est pas réciproque, mais de vous entendre dire ça, de votre bouche c'est…touchant. »

Il lui sourit et le scientifique répondit à ce sourire. Il le prit par la nuque, l'attira à lui en le forçant à s'asseoir et l'embrassa fougueusement.

« On est amis…Enfin, vous êtes mon ami. »

« Je sais. »

« Mais ça ne m'empêche pas de vous trouver très attirant… »

« J'ai remarqué. »

« J'espère bien. »

Il l'embrassa à nouveau.

« Mais je dois y aller. »

Le scientifique parut vexé et s'écarta de son amant, la mine boudeuse. Il s'allongea sur le coté et rabattu le sac de couchage sur lui. Sheppard enfila son dernier vêtement (sa chaussure gauche pour être plus précis) et enlaça une dernière fois McKay.

« Vous faites la gueule ? »

« Ca se pourrait bien. »

Il captura ses lèvres et un sourire malicieux se dessina sur son visage. Il savait bien que Rodney ne faisait pas vraiment la gueule, et qu'il pouvait se permettre d'être taquin après la nuit plutôt torride qu'ils avaient passés ensemble. Et puis, cet air coquin lui donnait un charme fou, qui n'était absolument pas pour lui déplaire. Ses mains caressèrent son cou avant de passer une fois de plus dans la courte chevelure aux couleurs changeantes du scientifique.

« Je reviendrais ce soir… »

« Encore ! »

« Ne me dites pas que vous avez trouvé ça désagréable, je ne vous croirais pas. »

Rodney sourit malgré lui et jeta un regard rieur au militaire.

« Vous êtes infatigable. »

« Faites votre possible pour me lessiver et je serais vraiment, vraiment très content. »

Le canadien embrassa son partenaire et ses bras traînèrent un peu trop longtemps autour de son cou, tandis que le colonel quittait la tente de très bonne humeur, faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ses coéquipiers.