Croisade

note :Le personnage de Lex s'inspire fortement de celui de Robin de Locksley incarné par Kevn Costner dans "Robin des Bois, prince des voleurs" (d'ailleur tant qu'on y est le roi Richard vous l'imaginez avec les traits de Sean Connery comme dans le film)

Sinon pour l'ambiance je l'ai voulu assez réaliste, mais bon n'étant pas non plus une spécialiste du moyen-âge y a peut être quelques erreurs. Pour l'époque l'histoire se passe donc sous le régime du Roi Richard Cœur de Lion, donc à la fin du douzième siècle et la croisade dont il est question, c'est la troisième celle dite des trois rois.

Chapitre 1

Cela faisait trois jours qu'il avait posé le pied sur sa terre natale, l'Angleterre. Trois jours qu'il avançait toujours tout droit à travers la campagne anglaise, dans l'espoir de retrouver le château qui l'avait vu naître. Il avait parcouru des kilomètres et des kilomètres, espérant découvrir ce qu'il cherchait au détour de chaque chemin. Seulement les chemins se ressemblait tous, les arbres avaient tous la même formes, les maisons étaient toutes les mêmes et finalement à bout de force, il s'effondra là au milieu de nul part.

De l'eau, de l'eau ruisselait sur son visage.

-Héo, vous m'entendez ?

Une voix lui parvenait. Il entrouvrit doucement les yeux. De grands yeux verts le fixait, l'air inquiet. Une jeune femme blonde avec de longs cheveux tressés, plutôt jolie et visiblement de bonne famille le regardait avec considération. Il aurait pu croire à un ange, seulement cela faisait longtemps qu'il n'y croyait plus.

Elle lui fit boire un peu d'eau et l'aida à se remettre debout. Une fois qu'il eut retrouvé ses esprits, elle l'invita à la suivre, le fit monter à cheval avec elle et les mena jusqu'à un château. L'homme se laissa faire un peu désorienté.

À peine furent-ils entrés dans la cour du chateau qu'elle le confia au bon soin de ses domestiques et le fit immédiatement conduire au cuisine, tandis que pendant ce temps elle se rendait aux écuries.

Trois jours qu'il n'avait rien mangé, et maintenant il mangeait avec appétit, sous l'œil perplexe d'une servante, qui se demandait bien pourquoi sa maîtresse s'obstinait à vouloir sauver tous les miséreux du coin, mais qui malgré tout l'admirait pour ça.

-Où sommes-nous ?

Il avait besoin de savoir s'il était encore loin de chez lui, si son calvère allait bientôt prendre fin, s'il allait enfin pouvoir rentrer chez lui et retrouver la seule personne qui lui était encore chère, sa mère. Ce fut Lana, la servante qu'on avait chargée de s'occuper de lui, qui lui répondit.

-Vous êtes au château de Rivenstone. C'est Dame Chloé, la fille du Seigneur Sullivan, qui vous a ramener ici.

Rivenstone, le comté voisin du sien, mais aussi ennemi. Cela faisait des années, peut être même des siècles, qu'une terrible rivalité opposait ses deux comtés, provoquant avec une trop grande régularité des combats d'une violence sans nom. Le pire dans tout ça c'était que personne ne se souvenait de comment tout cela avait commencé, ce n'était plus qu'une haine sans raison, transmise de génération en génération.

-Le Seigneur Sullivan n'est pas là, il partit à la cour pour voir le Roi Richard. Vous avez eu de la chance de tomber sur Dame Chloé, c'est quelqu'un de très généreux, Dame Chloé.

-La générosité, c'est surtout un bon moyen de se donner bonne conscience.

Lana lui jeta un regard noir, elle ne comprennait pas toujours les actes de sa maîtresse, mais elle l'admirait profondément pour la gentillesse dont elle faisait preuve avec tout le monde, même ceux qui ne le méritait pas.

-Je vois que vous avez repris des forces.

La femme qui l'avait secouru, Dame Chloé, venait d'entrer dans les cuisines et elle avait vraisemblablement entendu les derniers propos de l'homme. Il la toisa un instant du regard, elle était belle et avec un port magestueux. Quant à elle, elle voyait un homme chauve relativement jeune mais qui semblait en même temps tellement âgé. Leurs regards se croisèrent et elle ne put lire dans ses yeux que du mépris.

-Vous n'êtes pas d'ici, je ne vous ai jamais vu sur nos terres.

-Parce que vous connaissez tous les vagabons qui errent sur vos terres ? Vous devez effectivement être quelqu'un de très généreux pour connaître tous les traîne-misères qui grèvent de faim sous vos fenêtres.

-Vous n'avez nul besoin de vous montrer aggressif. Je fais ce que je peux pour aider ceux qui souffre, seulement je ne suis pas toute puissante.

-Oui mais vous, vous vivez dans le confort et la sécurité. Ce n'est pas vous qui risquez de mourir de la morsure du froid sous vos épaisses fourrure ou de faim devant vos placards remplis de victuailles par la sueur des autres.

-Je vous suis venue en aide alors que rien ne m'y obligeait, vous pourriez montrer un peu de reconnaissance ou tout du moins un peu de respect.

-Vous aimez ça, n'est ce pas, la "reconnaissance".

Éxédée,mais sans réellement comprendre pourquoi les paroles de l'homme la touchaient autant, elle le gifla violemment. Il la regarda droit dans les yeux, s'attendant à y voir de la haine et du mépris, mais même s'il put lire dans son regard de la colère il y vit aussi quelque chose auquel il ne s'attendait pas, de la peine et de la compassion.

-Lana.

-Oui, Dame Chloé.

-Quand il aura finit de manger, faîtes lui préparer un bain et des vêtements propres, il passera la nuit au château.

Puis elle sortit sans un regard ou une parole pour lui.

Elle ne parvenait pas à dormir, avoir été confrontée à cet homme l'avait profondément retournée. La façon dont il la regardait avec tout ce mépris, elle n'avait pas méritée ça, elle lui avait sauvé le vie quand même. Biensûr elle ne faisait pas ça pour qu'on lui doive quelque chose, mais il aurait pu ne serait-ce que se montrer un peu sympatique avec elle. Et pourtant malgré son éxécrable comportement, il y avait quelque chose qui l'attirait chez cet homme, irrésistiblement, malgré le fait qu'elle ne le connaissait pas et que leur recontre avait été plus que brève et plus que déplaisante. Mais c'est aussi en raison de cette étrange attirance que son mépris lui faisait autant de mal.

La nuit ne se déroula pas beaucoup mieux pour lui. Cette femme le troublait, chose imprévue, depuis son retour, il pensait avoir perdu le goût des choses et donc celui des femmes. L'hypocrisie l'horripilait plus que tout, déjà autrefois, mais il n'était pas sur que la générosité de cette femme était fainte, elle semblait différente de toutes celles qu'il avait connu et d'une certaine façon elle lui plaisait. De toute façon, il ne voyait pas ce que ça pouvait lui faire, la seule chose qui lui importait c'était de rentrer chez lui.

Le lendemain, Dame Chloé fit remettre à l'homme un paquet contenant suffissament de nourriture pour survivre plusieurs jours ainsi que des vêtements neufs. Au moment de quitter, il passa devant elle sans un regard et il l'entendit lui dire :

-J'espère ne plus jamais vous revoir.

Il se retourna un dernière fois.

-C'est réciproque très chère.

Malgré ce qu'elle avait laissé paraître Chloé avait été profondément blessée par les paroles de l'inconnu, était-elle telle qu'il l'avait décrite, une personne égoïste, qui n'avait d'actes généreux que pour soulager sa conscience ? Son trouble ne la quitta pas des deux jours qui séparèrent le départ de l'homme et le retour de son père et de Clark. Clark était l'un des chevaliers au service de son père, un jeune simple, plein de courage et de bonté, du moins au yeux de Chloé. Elle en avait fait son champion, celui qui portait ses couleurs lors des joutes. Desormais largement en âge de se marier, Chloé espèrait bien que son père donnerait sa main à son chevalier préfèré, Clark. Depuis son plus jeune âge, elle s'imaginait finir sa vie avec Clark, il avait grandit au château et elle le connaissait depuis longtemps, en plus son père avait beaucoup d'affection pour lui. Oui Chloé était persuadée depuis longtemps qu'elle coulerait des jours heureux avec l'homme de ses rêves sous la bénédiction de son père.

Lorsqu'elle les vit pénétrer dans la cour du château, tout son mal être s'envola et les paroles de l'homme s'effacèrent. Elle se précipita dehors pour les accueillir. Elle se jeta d'abord dans les bras de son père, qu'elle serra fort contre son cœur. Puis elle salua chaleureusement Clark. Ce dernier était, comme à l'accoutumée, simplement content de rentrer chez lui, il répondit au salut de Chloé avant de reporter son regard vers une jeune servante qui attendait un peu plus loin, Lana. Par contre Chloé sentit que son père était préoccupé et qu'il se montrait distant.

-Chloé nous devons parler.

-Mais père, vous venez tout juste de rentrer, prenez au moins le temps de vous lavez, de vous changer et de manger un peu.

-Non, c'est important.

Son ton froid, presque agressif et son empressement ne laissait présager rien de bon. Gabriel emmena sa fille jusqu'à sa chambre et la fit s'asseoir.

-Comme tu le sais, j'étais chez le Roi, afin d'essayer de régler la rivalité qu'il existe entre Rivenstone et Blackcastel. Nous sommes parvenu à une sorte d'accord et pour arrêter les conflits nous allons lier nos deux familles.

-Coment ça lier nos deux familles ?

-Par un mariage.

C'était encore pire que ce qu'elle avait pu présager.

-Par un mariage ? Mais celui de qui ?

Elle se doutait parfaitement qu'elle jouait un rôle important dans cette histoire de mariage, mais elle refusait d'y croire.

-Tu épouseras le fils aîné des Luthors, Alexandre quand il sera rentré des croisades. Aux dernières nouvelles il était sur le chemin du retour.

-Et s'il ne revient pas ?

Il restait encore un mince espoir pour qu'elle échappe à ce cauchemar.

-Tu épouseras le fils cadet Lucas.

Elle ne put cacher sa surprise.

-Je croyais qu'il n'y avait qu'un fils à Blackcastel.

-De reconnu, oui. Mais si jamais Alexandre ne rentrait pas, Lionel serait contrain de reconnaître Lucas, né d'un autre lit, afin d'assurer sa descendance.

-Un bâtard ?

-Oui.

-Tu veux me marier au fils de ton pire ennemi voire même à l'un de ses bâtards, mais tu as perdu l'esprit ?

-C'est un ordre du Roi, je n'ai pas le choix et toi non plus.

-Tu m'as laissé croire que tu me donnerais en mariage à Clark et maintenant tu vas me vendre au fils de ton pire ennemi ?

-Clark épousera ta cousine Loïs. Même s'il n'a d'yeux que pour Lana, ce n'est qu'une servante, Clark est un chevalier il mérite une épouse de haut rang. Mais comme ta main est désormais prise, il aura celle de Loïs. Fin de la discution. J'ai fait un long voyage et je suis fatigué.

Tout le monde de Chloé venait de s'éffondrer, son père qu'elle croyait juste et bon, allait la marier à un homme qu'elle ne connaissait pas, qui par definition était son pire ennemi, la condamnant vraisemblablement à une vie de tristesse et de malheur. Petit à petit elle était entrain de prendre conscience que la vie qu'elle avait toujours rêver d'avoir, au côté de Clark, ne se réaliserait jamais. Elle tenta une dernière fois de se débattre pour sortir de ce cauchemar.

-Tu... tu n'peux pas...

-Chloé ça suffit la discution est close. Et maintenant laisse-moi, je voudrais me reposer un peu. Je te verrai tout à l'heure au repas.

Chloé n'avait jamais vu son père aussi agressif et ça plus que tout le reste la choquait violemment. Mais elle ignorait les causes réelles de cette agressivité, elle ignorait que c'était après lui-même que Gabriel était en colère et non contre elle, en colère d'être obliger de vendre son enfant, sa fille unique, son bébé, pour une paix qui ne durerait peut être pas. Mais on ne désobéit pas au roi.