Cette fic est écrite dans le cadre de la première nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "musique". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !

Le but du défi était d'écrire une fiction en une heure de temps, idée, écriture et postage compris.

Hagrid était toujours trop grand pour son âge, il avait toujours l'impression de ne pas être à sa place, comme si son corps occupait un si grand espace alors qu'il aurait aimé être comme ses camarades de classes. Ses camarades de Gryffondors étaient plutôt gentils avec lui, même s'il avait parfois l'impression qu'ils le prenaient pour un simplet à cause de son élocution. Ce n'était pas sa faute s'il parlait un anglais argotique comme celui de la maison. Son pauvre papa était très gentil mais un peu pauvre et peu instruit mais Hagrid l'adorait.

Comme chaque dimanche des vacances estivales, son papa l'emmenait dans les forêts avoisinantes pour lui montrer toute la faune qui vivait en ces lieux. Il lui apprenait à reconnaître les oiseaux aux différentes nuances de leur chant, comme le Vivet doré dont le cri perçant indiquait qu'il allait s'envoler et le doux ramage qu'il avait trouvé enfin sa dulcinée. Il lui montrait aussi comment les brindilles crissaient sous leurs pieds, le léger souffle du vent entre les feuilles et la mélodie du clapotement de la rosée qui suintait sur les herbes. Son père lui avait fait découvrir la symphonie de la nature, la seule musique qu'Hagrid comprendrait et apprécierait devenu adulte.

Bien sûr, Hagrid appréciait la chorale de Poudlard et les différentes musiques populaires qui passaient sur Radio Indépendante à Transmission Magique, notamment ces jolies musiques de chambre mais aucune ne pouvait l'émouvoir comme pouvait le faire le chœur de la forêt interdite. Chaque fois qu'il rentrait dedans, il savait qu'il allait assister à un concerto dont lui seul connaissait les différentes harmonies et tempos. Au coucher du soleil, les Acromantulas rentraient dans leur tanière en faisant crisser leurs pattes les unes contre les autres comme un archet sur un violon. Lorsque la lune était bien haut dans le ciel, les premières licornes s'aventuraient et de leurs sabots martelaient le sol en un délicat bruit de percussion. Si le temps était à l'orage, les sombrals s'abritaient sous le feuillu des arbres en secouant leurs ailes dans un mouvement lent qui rappelait le doux souffle d'un instrument à vent.

Hagrid aimait cette harmonie de la nature, la seule musique qu'il connaissait bien car c'était celle du cœur, de son affection aux animaux mais aussi parce que chaque note lui faisait penser à son pauvre père décédé.