Inhuman Nature de LyricalKris

CETTE HISTOIRE EST TRES SOMBRE

AMES SENSIBLES S'ABSTENIR

Rien nous appartient sauf la traduction.

Merci à LyricalKris de nous permettre de traduire cette histoire

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Rencontre

Jasper

Il était poursuivi.

Bien sûr qu'on le recherchait. Il l'avait compris en entrant sur ce territoire. Il sentait les autres. Un clan avait-il conjecturé. Au moins leurs odeurs étaient toutes enchevêtrées. Et il y en avait au moins cinq. Plus que suffisant pour garder un œil sur un grand territoire. Donc cela ne devait pas être une surprise que l'un d'eux ait capté son odeur.

Il était monté sur un rocher et se divertissait en écoutant un trio de campeurs. Ils se tapaient dans le dos, contents de leur aventure, leur partie de camping était très luxueuse, il y avait même des conserves. Hommes de la nature, mon cul!

"C'est si tranquille ici," dit l'un d'eux.

"Ouais mec. Il n'y a personne à part nous."

Rien que toi et le croque-mitaine, pensa Jasper et c'est à ce moment-là qu'il ressentit une émotion envahissante à l'horizon. Détermination. Concentration. La sensation familière de vampires à la chasse.

Le venin remplit sa bouche. Il n'avait pas vraiment chassé ces campeurs. Il n'avait pas faim et pourtant c'était son instinct de se défendre. Il sauta du rocher et courut. Peut-être y avait-il les cinq mais ça ne leur donnait aucun avantage. Il n'était rien de plus qu'un tacticien.

D'abord il lui fallait plus d'informations. Que voulaient ces vampires? Ils ne pouvaient pas le considérer comme une menace. Il ne s'était pas nourri et en plus ils étaient cinq.

Il sauta dans la rivière pour masquer son odeur et se débarrasser de ses poursuivants. Quand la rivière devint plus profonde, il nagea et quand l'eau était moins profonde il en sortit et sauta sur un petit arbre. Il grimpa. Les vampires étaient d'excellents grimpeurs mais préféraient le sol où ils pouvaient être rapides.

Il s'installa sur une branche, regardant la vaste forêt et écoutant.

"Bonjour!"

La voix était à quelque distance, de l'autre côté des arbres mais il l'entendait clairement. Ce qui le surprit n'était pas tant la proximité mais plutôt la direction d'où elle venait. D'en haut. Il leva la tête. A peu près à trente mètres de distance, assis calmement sur une branche robuste au-dessus de sa ligne de vision, il y avait un jeune homme. Un vampire aux cheveux couleur de bonze. Jasper se tendit, prêt à sauter, analysant les points faibles de sa position.

L'homme tendit la main en signe d'apaisement. "Ne t'inquiète pas," dit-il d'une voix amicale bien que ses lèvres laissent entrevoir un sourire. Il savait très bien qu'il l'avait pris par surprise. Et Jasper pouvait ressentir l'arrogance de sa réussite. "Nous ne voulons pas de problèmes."

Jasper inclina la tête. L'autre vampire soutenait son regard, le fixant droit dans les yeux.

Qui étaient dorés.

De nouveau se sourire se forma au coin de sa bouche. Il n'attendit pas que Jasper réponde. Sans un autre mot, il quitta sa branche et descendit.

Eh bien, Jasper ne pouvait pas dire qu'il n'était pas impressionné. Les émotions qui venaient des autres n'étaient pas menaçantes. Ils étaient calmes. Prudents mais calmes. Au moins l'un d'entre eux était amusé. Ils étaient tous là, à bonne distance de lui mais il pouvait parfaitement tous les voir. Jasper savait lire le langage du corps et ils étaient faciles à déchiffrer.

Celui qui l'avait affronté n'était pas le chef. Non. Le chef - leur créateur peut-être se demanda Jasper - était un peu plus grand que celui aux cheveux cuivrés au moins physiquement et peut-être était-il un peu plus âgé. Vraiment adulte alors que le jeune vampire aurait pu passer pour un lycéen.

Le jeune vampire cependant était très clairement le second chef du clan. Jasper pouvait le dire à la manière dont il se tenait à la droite du chef et seulement un peu en arrière.

Ensuite il y avait la compagne du chef – Jasper le savait car leurs corps s'attiraient, comme s'ils étaient en harmonie et un autre couple. L'un était massif. C'était celui-là qui était amusé. Il regardait Jasper comme s'il l'évaluait mais pas de façon menaçante. Jasper avait ce sentiment qu'il se demandait lequel d'entre eux gagnerait dans un combat amical.

Ils étaient tous tendus pendant qu'il restait là. Jasper était habitué à cette réaction et ne la prit pas mal. Après tout sa peau, était criblée de cicatrices. Il en avait combattu beaucoup d'autres et il avait gagné tous ces combats. Ils le savaient.

Le chef s'avança. "Merci d'être descendu. Je suis Carlisle," dit-il d'une voix douce. "Et voilà ma famille."

Jasper sourit au mot mais ne dit rien. Il fit un signe de compréhension mais regarda vers le jeune avant qu'il ne parle. "Tu savais que j'étais dans l'arbre, comment?" C'était lui qui était fasciné par les tactiques après tout.

"Tu as un don..." dit le jeune. Ce n'était pas une question. "... mais moi aussi."

Quand il fut clair que c'est la seule réponse qu'il obtiendrait, il hocha la tête à nouveau. "Et le reste de votre famille?" demanda-t-il à Carlisle.

"Pas aussi doué qu'Edward si c'est ce que tu demandes." Il y avait une légère irritation dans sa voix.

Bien. Peu lui importait d'irriter le blond. Quelque chose de bizarre se passait ici et Jasper voulait savoir quoi. Il prit une profonde inspiration, respirant leur odeur face à lui et tout autour. "C'est votre territoire, " dit-il et ce n'était pas une question.

"Nous vivons ici," dit Carlisle.

De nouveau les sourcils de Jasper se haussèrent. L'amusement du géant augmenta encore. Il sentit la curiosité de la compagne de Carlisle. "De façon permanente?"

"Aussi permanente que notre condition nous le permet." Carlisle faisait un effort visible pour laisser tomber sa posture défensive.

"Et comment faites-vous pour gérer ça?"

"En ne nous nourrissant pas sur nos voisins," dit-il en tapotant le dessous de son œil avec son doigt. Ses yeux étaient dorés comme ceux d'Edward. Ils avaient tous des yeux dorés. Pas rouge sang comme les siens et pas noirs comme s'ils mouraient de faim.

Ah. "Des animaux alors?" supposa-t-il. "Ça…"

"Craint," dit le géant en riant. La sculpturale blonde à côté de lui lutta contre une grimace.

Jasper s'étouffa de rire. "J'imagine."

"Comme tu peux le comprendre la présence d'un vampire qui ne partage pas notre mode de vie nous préoccupe," déclara Carlisle. Son ton était calme. Il expliquait. Il s'excusait peut- être même un peu.

Ça fit rire Jasper. "Cet endroit devient de plus en plus intéressant," murmura-t-il plutôt pour lui-même.

Il repensa à ce qui l'avait amené ici au départ. Un nouveau diplômé de New York qui s'appelait Tyler Crowley. Lui et le jeune Monsieur Crowley avaient passé un peu de temps à se connaitre et Tyler lui avait parlé de cet endroit. Combien il le détestait. Forks était un nom improbable pour une ville et c'était aussi une bonne raison pour y venir. Après tout c'était sans cesse triste et pluvieux, le repaire parfait pour un vampire.

Un peu plus surpeuplé que ce que Tyler avait décrit, nota Jasper.

Le garçon avait eu si bon goût. Une gourmandise que Jasper avait savourée aussi longtemps qu'il avait pu. Une part de lui se demandait si les autres habitants de Forks avaient le même goût.

"Nous avons une maison tout près," dit Carlisle. "Si tu veux…"

"Non." Edward s'avança, ses yeux lancèrent des éclairs, sa posture devint rigide.

Le changement d'émotions qui irradiaient du jeune vampire était palpable. Horreur. Dégoût. Fureur. Il plissa les yeux vers Jasper. "Je pense que le mieux c'est que tu poursuives ta route. Ici c'est notre territoire et nous le défendrons s'il le faut."

Les autres réagirent au changement d'atmosphère, chacun d'eux réévaluant Jasper et la menace qu'il représentait. Le grand n'était plus amusé.

Jasper fronça les sourcils, indigné. Il n'avait rien fait pour provoquer cela. Il en était certain. Mais il était aussi bon dans l'art de la défense.

Ils étaient cinq et la charge dans l'air suggérait que les choses pourraient devenir moches rapidement. Tout ça à cause du caprice du plus jeune?

Il était un peu ennuyé mais il n'était pas suicidaire.

Jasper fit son sourire le plus charmant. "Ne t'inquiète pas. Je pars d'où viens. Je file."

Carlisle avait l'air troublé mais il observa Jasper puis Edward et recommença. Il leva sa main en signe de remerciement.

Avant qu'il ait pu en dire plus, Jasper tourna les talons et fila. Ils ne le poursuivirent pas. Il n'avait pas l'intention de revenir sur sa parole mais il ne l'oublierait pas non plus.

C'était, pensait-il, la plus grande partie du problème de sa vie. Il n'oubliait jamais rien.

~ Edward ~

Il fallait qu'il coure.

Ce qu'il voulait, c'était détruire l'autre vampire. Il était dangereux et méritait d'être détruit.

Jasper.

Il avait entendu ce nom dans ses souvenirs. Il avait vu un garçon. Attaché. Terrifié. Suppliant. "Jasper. Hé, mec, s'il te plaît. Tu ne peux pas faire cela. Tu ne peux pas me faire cela. Pas à moi." Un sanglot. "S'il te plaît, mec. Pas encore. Non… non!"

Il voulait bondir, blesser, déchirer le monstre en lambeaux. Il voulait grogner. Détruire.

Alors, il devait courir.

"Edward".

La voix de Carlisle dans sa tête le sortit de ses pensées. Il ralentit assez pour laisser sa famille le rattraper.

"Est-ce une menace, alors?" demanda Carlisle.

Edward grogna entre les dents. "Pour nous?" Il grogna. "Non," dit-il à contrecœur.

"Alors, qu'est-ce qui ne te plait pas?" demanda Emmett. "Il me paraissait assez civilisé."

"Il n'est pas civilisé. Il est l'antithèse de civilisé." Les mots sortirent ressemblant presque à un grondement. Dans sa tête, il avait entendu le garçon -Tyler Crowley - hurler de douleur et d'horreur.

Ils étaient arrivés à la maison et quand ils s'arrêtèrent, Esmée mit une main sur son bras. "Qu'est-ce que c'est, Edward?"

Il la regarda et se demanda s'il pouvait dire les mots en voyant la tendresse dans ses yeux. Il ravala le venin qui coulait à flot automatiquement puisque cela le démangeait de se battre. "C'est un monstre."

"Nous sommes tous des monstres," déclara Rosalie, crue comme toujours.

La mâchoire d'Edward se crispa. Il ne pouvait pas argumenter mais elle ne voyait pas les images dans sa tête. Elle ne pouvait pas entendre Tyler - un homme adulte et fort - se dissoudre en larmes hystériques. Elle ne l'avait pas vu recoquillé sur le sol, brisé. "Pas comme lui." Il regarda Carlisle. "Le fils de Beth et Mark Crowley n'a pas disparu..."

Les yeux de Carlisle s'écarquillèrent.

"Il s'appelle Jasper et il a torturé ce garçon avant de le tuer." Le mot semblait inadéquat vu ce que le monstre lui avait fait. Il avait démantelé le garçon. Pas littéralement. Quand il était enfin mort, son corps était intact. Il l'avait systématiquement abîmé. Le détruisant avant de le laisser mourir.

"Tu as dit cela à propos de ces nomades il y a quelques années…" dit Rosalie. "James, Victoria et Laurent."

Edward secoua la tête et se mit à arpenter. "J'ai dit qu'ils jouaient avec leurs victimes. Ils jouaient avec leur nourriture. Ça c'est un tout autre niveau d'inhumanité." Il regarda Carlisle. "Il a gardé le garçon vivant pendant des semaines. Il s'est nourri sur lui à plusieurs reprises pendant qu'il le détruisait psychologiquement."

Esmée haleta, ses mains se posant sur sa bouche. Edward aurait tué avec plaisir la bête pour avoir mis cette expression sur son visage.

Carlisle, Edward pouvait le dire, était perturbé mais son regard était calme. "Et qu'aimerais-tu que nous fassions?"

"Laisser un tel monstre près des humains….."

"Devons-nous décider qui vit et qui meurt maintenant?"

Edward se figea. Ce n'était pas la première fois qu'ils avaient cette discussion et il savait bien comment elle se terminerait. Il baissa sa tête. "Je ne peux pas supporter de savoir ce qu'il fait."

Carlisle s'avança et posa une main réconfortante sur son dos. Il ne dit rien. Il ne pouvait pas en dire plus que ce qui avait déjà était dit au moins mille fois.

Edward était télépathe. Cela signifiait qu'il connaissait les secrets de tous, qu'il le veuille ou non. Et il y avait beaucoup de gens qui faisaient beaucoup de choses horribles. Il s'était réconcilié avec le fait qu'il pouvait faire très peu de ce qu'il savait.

Mais maintenant, si seulement il pouvait échapper au sentiment que son silence le rendait complice...

Et voilà une nouvelle histoire… sombre…

alors lisez-la à vos risques et périls… et dites-nous nous ce qu'elle vous inspire.