Message d'un hologramme se trouvant parmi les fichiers du vaisseau Original intercepté par l'Arcadia

"- Ici, le capitaine Great Harlock. Je suppose que mon vaisseau est maintenant une épave ( rire) Après avoir vaincu les Nosfts, nous nous sommes retrouvés dans un trou noir. Nous avons perdu tout espoir de vie. Mon équipage succomba et un par un je les vis mourir...Je suis normalement mort depuis longtemps, je suppose...Toi...Mon fils, je sais que tu es celui qui a pu t'approcher de mon vaisseau qui a sans doute pu trouver son chemin seul... Surtout ne crois pas en ce que tu vois. Ce ne sont que des illusions. Des souvenirs. Mon fils, je sais que ce vaisseau représente pour toi des souvenirs amers, de la perte, de la mort, de la souffrance. J'en suis navré pour tous ce que j'ai du te faire subir...Ainsi je laisse mes derniers paroles pour t'expliquer pourquoi je suis parti aussi loin de toi et à l'heure où je suis en train de parler, j'ai pris ma décision.

...

Il faut que tu saches qu'au milieu de notre Univers, se trouve le coeur de chaque galaxie, une planète située à des distances réels des autres planètes de l'Univers. Je n'y suis allé qu'une fois. Là-bas, tout n'est que paix et tranquillité. Elle ressemble à la Terre bien qu'elle ne dispose pas des mêmes avantages qu'elle. Cette planète se nomme Libertys, on pense que c'est la planète idéale. Mon ami, le docteur Oyama, avait étudié en long en large les écrits anciens à propos de Libertys. Ils énonçaient une légende qui raconte que sur cette planète se trouve une boîte que l'on appelait la Boîte de la Liberté où à l'intérieur, on trouvera l'unique personne qui puisse amener de l'espoir à l'humanité, qui représente la liberté dans tout l'univers, qui puisse apporter de l'espoir et un renouveau à notre espèce qui ne cesse de sombrer dans la dépression, qui se dégrade d'année en année...On raconte qu'il a souffert de milles tortures avant d'être enfermé ...C'est une légende me diras-tu,...Mais j'ai vu cette boîte sans serrure, sans porte, de ses huits faces polies si lisses d'une matière qui n'existe nulle part ailleurs.

Harlock, mon fils, trouve cette planète et juge par toi-même si elle peut ou non apporter la liberté, la paix et la justice. Si cette personne existe vraiment si tu crois pouvoir trouver ce que l'Humanité a perdu depuis des siècles alors dirige toi vers là. Cette planète pourrait apporter des réponses à tes questions. Les Hommes ont besoins de quelqu'un qu'il puisse prendre exemple, d'un symbole qui pourrait les faire changer, d'une personne dont ils puissent compter, dont ils puissent s'appuyer.


"- Alors qu'en penses-tu ? Demanda Miimé après avoir visualisé l'unique message de L'Original.

Seul avec elle, Harlock avait eu un peu de mal à garder les yeux fixés sur l'image de son père qui lui ressemblait tant. Même trait. Même balafre. Même bandeau noir. Il s'enfonça dans son siège de son bureau ne pouvant se détacher du regard la puce d'hologramme qu'il avait pu s'emparer en montant à bord de l'Original. Cela lui avait certes compter quelques jours de liberté mais au moins il savait comment l'ancien équipage de ce navire avait succombé à la mort.

"- Harlock ?"

Il leva les yeux vers la Nibelungen.

"- Je suppose que cette soi-disant planète existe bien, dit-il enfin.

- Je ne parlais pas de ça, reprit Miimé, je parlais de sa...mort.

- Il est mort en restant fidèle à ses idées, il n'a pas pensé à se rebeller contre son sort, il a accepté. De plus, il m'a fait confiance. Il savait que je serai le seul qui puisse détruire le vaisseau...

- ...et Tôshiro a du le faire en sachant qu'il était en train de tuer son propre père dont l'esprit reposait dans l'ordinateur centrale, poursuivit Miimé d'un air triste.

- Je sais, mais c'était ce que nous avons prévu de faire. Lui, au moins, il a réussit à le faire du premier coup..."

Il eut un rire sec. Il se saisit de sa coupe en verre remplie d'un liquide rouge tendant vers le violet et les porta à ses lèvres. Puis il ferma les yeux.

"- Je n'avais jamais entendu parler de cette...histoire, murmura-t-il, Miimé, dis moi si tu la connais.

- Autrefois, lorsqu'on était encore enfant, on nous racontait cette histoire. Au début, on disait que c'était la boîte de Pandore, là où on renfermait tous les maux de l'Univers, mais les humains l'ont ouvertes, si bien que le mal s'est éparpillé à travers les galaxies. Puis, on raconte que des êtres venus d'ailleurs, mi-humains et mi végétales et les esprits revenant d'entre les morts, ont décidé de reprendre la boîte et de la rendre plus performante afin qu'elle puisse accueillir la seule personne qui puisse représenter la valeur que l'Humanité ait oublié : la liberté.

- Ce n'est qu'une légende...La perfection n'existe pas, cette histoire n'est simplement qu'utopique et complètement absurde.

- Pourtant, ton père semblait être certain de son existence.

- Parfois, il faut bien des légendes pour permettre l'équilibre des mondes, répliqua Harlock avec un sourire mi amusé.

Il se leva, posa son verre et s'approcha de Miimé.

"- Et toi, y crois-tu ?

- Oui, j'y crois car cette personne qui se trouve à l'intérieur de cette boîte est en compagnie de l'espoir, la dernière des maux à être resté dans la boîte de Pandore. Et moi, je crois en cette espoir.

- Dans ce cas, on ferait bien de se diriger là-bas."


Yama n'avait connu leur destination, qui était une planète inconnue de tous, que quelques jours après la destruction de l'Original.

Il avait été profondément affecté car il avait l'impression que jamais il ne saurait vraiment ce que représente en fait ce vaisseau qui avait tant fait souffert le capitaine autant physiquement que psychologiquement. Personne ne savait ce que le capitaine avait enduré dans cette engin spatiale qui datait de plus de 1000 ans. Yama ne savait seulement que les anciens gêoliers étaient des Nosfts et qu'ils avaient cruellement battu le capitaine, mais il ne savait rien des illusions qu'il avait vécu. Le jeune homme était encore perdu spirituellement. Il lui arrivait souvent de faire d'étranges rêves...mais en présence du capitaine. En effet, il passait ses nuits avec soit le rêve du capitaine qui n'était autre qu'une simple discussion sur tout et n'importe quoi ( le lendemain, il oubliait toute de la conversation ) soit son rêve avec la visite du capitaine. Lors de ses moments, Harlock admirait l'esprit endormi de son jeune second qui avait toujours du mal avec ça. C'était son coin privée...Remarque, il faisait pareil avec Harlock...

"- Eh, Yama, eh oh ! L'appela Yattaran pour la troisième fois.

Il sursauta, se rendant compte qu'il ne faisait rien sur son tableau de bord depuis un bon bout de temps. Il se tourna vers la voix. Le lieutenant était si proche de lui qu'il en tomba à la renverse.

"- Oups, désolé, little capitaine, sourit Yattaran légèrement amusé par la maladresse de Yama.

- Quoi, encore ? Lança ce dernier en se relevant.

Il regarda autour de lui. Il n'y avait personne. Il fronça les sourcils en se demandant s'il n'était pas trop dans ses pensées pour ne pas avoir apperçu le départ de ses camarades. Ah oui, c'est vrai. Il était en poste de gardes, même s'il savait qu'en réalité cela ne servait à rien à part observer les phénomènes spatiales. Visiblement il était beaucoup plus fatigué qu'il ne le pensait. Il s'était surement endormi sans le savoir. Un sommeil sans rêve. Un sommeil avec un œil ouvert.

"- Réunion générale sur le point de ralliement, annonça Yattaran, le capitaine te veut auprès de lui."

Yama fit un signe la tête puis suivit le lieutenant.

C'était la première fois que le capitaine avait désiré qu'il soit à ses cotés. Il y a quelques jours, il était seul face à tous ses hommes pour leur parler de ce qu'il continuerait à se battre et à faire voguer l'Arcadia malgré l'absence de leur commandant. Désormais, il était de retour et pourtant, Yama était de nouveau sur un étage supérieur par rapport à l'équipage. Dans un temps normal, il aurait été mal à l'aise, mais là, il affichait une assurance que même Harlock en était, pouvait-il l'avoué, fier.

Le cormoran vola jusqu'à eux, tourna autour de deux hommes comme s'il hésitait à se poser entre Harlock et Yama. Enfin, il se décida à s'installer sur l'épaule du capitaine.

"- Nous partons pour une planète nommée Libertys, clama Harlock de sa voix habituelle autoritaire qui firent frissonner certains de ses hommes reconnaissant enfin le véritable capitaine.

"- C'est un...voyage que j'estime dangereux, c'est un lieu inconnu et nous pourrons nous retrouver dans une situation désastreuse, poursuivit-il, que ceux qui souhaitent quitter le navire lève la main, je ne leur en voudrais pas."

Il eut un silence. Yama parcourut de son oeil les membres de l'Arcadia dont chaque visage exprimait une volonté de continuer leur voyage. Il se tourna vers son mentor.

"- Je vois, j'espère que vous ne le regrettez pas. Que l'on active la matière, déplacement inter-dimensionnelle !" A ses mots, le capitaine jeta un dernier regard à Yama et s'en alla. Le second le suivit. Un halo fumant violet entoura alors la figure sombre d'Harlock. Habitué à ce phénomène conséquence de la matière noire, il n'en fit pas attention.

"- Tu m'as l'air ailleurs, ces derniers temps, lâcha enfin le capitaine.

- Vous êtes un peu partout en ce moment, avoua le jeune homme, il est normal que je n'arrive plus à me retrouver.

- Et tu crois que ça me fait quel effet ?"

Yama se mordit les lèvres. Il avait oublié que c'était réciproque.

"- Pardon, je n'ai pas réfléchi, s'excusa-t-il.

- Nous sommes liés. J'ignore comment, ni pourquoi, mes réponses ne sont qu'hypothétiques...

- Suis je vraiment destiné à vous...succéder ? Vous êtes immortels et moi, je ne suis qu'un simple mortel.

- Tu as réussi à utiliser la matière noire, le rappela Harlock, si je suis là, c'est grâce à toi. Sans ton intervention, j'aurai sombré.

- Certes, mais...

- Tu as encore beaucoup de choses à apprendre, soupira le capitaine en s'arrêtant, mais je sais que tu es capable de prendre ma place, tu l'as prouvé à tout l'équipage.

- Mais ce vaisseau...c'est votre vie, l'ordinateur, votre ami, toute l'équipage, c'est vous qui a permit cela ! Je ne peux pas prendre la place de quelqu'un qui a fait tant de choses !

- En fait, ce que tu souhaites me dire c'est "je ne suis pas vous". N'est ce pas ? Comprit-il.

Yama baissa la tête. Il n'avait toujours pas réussi à se défaire de cette phrase.

"- Et si un jour, il m'arrivera de mourir, par je ne sais quel manière, si je te léguais tout ce qui m'appartient : ce vaisseau, cette équipage, mon passé, mon présent et mon futur ; serais-tu prêt à accepter le fait que tu dois prendre ma place, que tu dois me ressembler afin que la légende du capitaine Harlock reste à jamais éternel ? Afin que la liberté puisse prospérer dans notre Univers ? Le serais-tu prêt, Yama ?"

Il avait dit cela d'une façon si dure, si froide, si glacial que le jeune homme savait que la réponse à cette question était évidente. Il ouvrit la bouche pour répondre mais Harlock coupa son élan.

"- Les rêves, le physique, le passé et... l'amitié que nous partageons sont des liens qui prouvent que tu es fait pour devenir le prochain capitaine de l'Arcadia. L'immortalité n'est qu'une prison sans porte, ni aucune autre ouverture. Mais toi, qui représente le renouveau, la renaissance, telles les fleurs qui poussent en ce moment sur Terre, tu sauras représenter l'éternité, qui n'est qu'un succession d'événement qui se répète qui se nomme aussi la liberté !"

Le capitaine avait raison. Le second relâcha ses épaules comme si un poids énorme venait de se libérer de lui. Son mentor avait un don pour le soulager. Pourtant, quelque chose lui disait que le jour où il prendra définitivement le commandement de ce vaisseau est proche.

"- En attendant, continua Harlock en reprenant sa marche, je te conseille de te reposer, vous avez quartier libre jusqu'à nouvel ordre.

- Nous ne risquons pas une attaque de Gaïa ?

- Pas pour le moment, le chemin qu'emprunte l'Arcadia n'a jamais été prit par les navires humains que ce soit commerciaux ou de guerre. Donc il n'y aura pas de combats.

- Libertys est-elle vraiment une planète parfaite ? Questionna soudainement Yama. Avec Yattaran et Kei, ils avaient fouillé dans les fichiers téléchargés sur l'Original et avaient des répliques informatiques 3D de plusieurs plaquettes anciens et des vieux livres. La planète Libertys revenait souvent avec son mythe.

Le grand pirate prit du temps à répondre.

"- Je l'ignore mais elle m'intrigue, je n'avais jamais entendu parlé de cette planète jusqu'à aujourd'hui. Je crois que sa...réputation n'a pas atteint les Hommes, surement pour la raison de son histoire complètement féerique.

- Ce n'est qu'une légende...Marmonna Yama, la perfection n'existe pas, cette histoire n'est simplement qu'utopique et complètement absurde."

A ces mots, Harlock sourit. N'avait-il pas dit la même chose à Miimé ?