Cette fic est un cadeau pour DBZ pour quand je vais finir par la traduire

Je m'imaginais une idée de fiction avec John quand j'ai pensé à ce qu'aurait été la petite famille si ce qui s'est passé à la fin de la saison deux ne s'était pas passé.

Je ne suis pas très gentille avec les personnages, mais voici ce qui m'est venu par la tête à minuit...

Bonne lecture.


Je ferais n'importe quoi pour toi Ashley

John Druitt regardait le ciel, réfléchissant, analysant. Sa vie avait été longue, mais ne manquait guère d'évènements marquants, parfois beaucoup plus désagréables qu'ils n'y paraissaient. Ses souvenirs n'étaient rien d'autres qu'un ramassis de cauchemars et de remords. À chaque fois qu'il regardait en arrière, il n'arrivait pas à trouver un vraiment bon souvenir. Évidemment, si on le prenait seul, celui de sa demande en mariage en était un. Lorsqu'il avait vu le sourire d'Helen, et lorsqu'il l'avait embrassé, rien n'aurait pu effacer la joie qu'il y avait alors dans tout son être. Rien...jusqu'à sa mésaventure. Rien...jusqu'à Jack l'Éventreur. Son monde s'était alors écroulé, sa vie s'était arrêté. Il était mort lorsqu'il s'était injecté le Sang Originel.

Pourtant, il avait combattu ce fléau de toutes ses forces, de toute son âme. Rien ne pouvait le désespérer ou le faire reculer. Il voulait se contrôler.

Il se voyait encore, faisant un pas, puis un autre, le regard rivé sur sa proie. À l'intérieur, il luttait contre l'envie et la soif de sang qu'il ressentait inexorablement. À chaque chasse, à chaque meurtre. Ce désir, ce plaisir à tuer le dévorait et le faisait souffrir. C'était agréable, plaisant, grisant, mais tellement abominable. Il se le disait, martelait sa tête de ces pensés, de ces idées noires. Il n'avait aucun contrôle et c'était ce qui l'enrageait le plus.

Pendant les séances qu'il passait avec Watson, il essayait de mener son ami vers la bonne voie, tout en essayant de ne pas trop en dire. C'était difficile d'être gentil et méchant à la fois. L'ennemi et l'ami. L'amant et le meurtrier. Il en avait fait baver à Helen aussi. Sa fiancé, avec qui il aurait pu vivre des jours heureux, avait du souffrir d'aimer un tel monstre. Chaque fois qu'Helen revenait dans ses pensées, il ne pouvait s'empêcher alors de se sentir coupable, sale, souillé. Comme si cette chose qui était en lui le poussait à faire du mal autour de lui. Alors que comme le disait Helen, lors de leur dernière rencontre, pour tuer, il fallait naître avec cette soif de sang, latente dans les gènes.

Était-il donc pour autant responsable de tous les actes qu'il avait commis? En partie, sûrement. Pourtant, il voulait croire qu'il n'y avait pas en lui que cette âme de tueur. Qu'il y avait quelque part une conscience, un coeur. Un endroit où les remords et la tristesse existaient.

Le ciel lui paraissait gris alors qu'il le savait bleu. La journée était belle en cette fin de printemps. Le soleil brillait de mille feux et même s'il en ressentait la chaleur, il le trouvait fade et froid.

Comme le matin avant sa dernière victime. Atroce. Partout le soleil brillait, mais il ne ressentait que la froideur de son coeur et l'indifférence de sa conscience. Un frisson le parcourut à cette pensée. Un souvenir qui n'était pas des plus réjouissants. Qui le hanterait sans doute jusqu'à la fin de sa vie. Qui ne serait plus bien longue selon lui.

Il toussa, ramenant ses pensées à la dure réalité des choses. Sa vue se brouillait sous un ciel magnifique. Il sentait une chose invisible comprimer sa poitrine.

-Papa!

Il cilla, tournant difficilement la tête vers la source du bruit. Ashley...il voyait son visage baigné de larmes, ses mains qui tremblaient, serrées contre son bras. Quand il y pensait, jamais avant ce jour elle ne l'aurait appelé ainsi. Certes leur relation s'était améliorée avec le temps, mais trop de choses les séparaient pour qu'elle puisse vraiment laisser ce mot sortir. Pourtant, aujourd'hui elle l'utilisait, à la fin de toute chose.

-Ashley...

Sa voix rauque fut interrompu par une toux qui lui occasionna une douleur effroyable. Pire que celle ressentit lors de ses téléportations. Rien ne pouvait se comparer à ce qu'il pouvait sentir dans les tréfonds de ses entrailles.

Il ne voyait pas Helen, mais il parvenait à reconnaître l'effluve de son parfum. L'effluve de son âme. Elle était là, tout près d'eux. La zone avait donc été sécurisée. Ils veillaient sur lui. Si Helen ne le déplaçait pas, c'était parce qu'il n'y avait plus aucun espoir. Il ne savait pas l'ampleur de sa blessure, mais il parvenait à comprendre de lui-même que ce n'était pas bénin.

Il avait eu de nombreuses blessures, avait faillit succomber à nombre d'entre elles, mais il revenait toujours, bien portant, en forme. Il savait que cette fois serait différente. Il n'en reviendrait pas. Il s'agissait de sa dernière aventure. Il l'avait bien fait, avait fait ce qui devait être fait. Ne s'était pas laissé détourner de cette voie. L'une des rares choses qu'il n'avait pas ratée.

-Pars pas...

Sa voix..encore. Sa douce voix qui lui faisait tellement penser à Helen. Pourtant, leurs intonations étaient différentes. La mère était plus grave, plus sage. Ashley avait encore une petite voix qui fouettait pourtant mieux qu'une arme lorsqu'elle était en colère. Elle tenait malheureusement de lui, mais il s'agissait de la chose qu'il préfèrait et dont il était le plus fier. Il n'avait pas fait que des erreurs ou bien des atrocités. Il avait aussi fait de merveilleuses choses. Sa fille en était un des meilleurs exemples.

-Nous mourons tous un jour, siffla-t-il entre ses dents, même si parler lui occasionnait beaucoup de douleur. Ashley posa sa main sur la sienne.

-Chuuut, parle pas, reste tranquille. On peut te soigner.

Il la vit tourner la tête vers sa mère, mais ne vit pas le regard que devait certainement lui lancer Helen, lui disant qu'il n'y survivra pas. Il ferma les yeux un instant.

Toutes ces années à chercher sa famille, à espérer pour un retour à la normal qui désormais ne pourrait plus venir. Il ne sentait plus ses jambes. Son cerveau s'embrouillait, ses pensées devenaient floues. Il avait de la difficulté à respirer.

-Ashley...

Elle se tourna rapidement vers lui, inquiète. Il rouvrit les yeux et croisa le regard torturé de sa fille. Elle semblait dans tous ses états. Ce n'était qu'une pensée bien innocente, mais il était presque heureux de la voir aussi chagrinée. Ça lui prouvait alors qu'il avait eu, avant la fin, au moins une toute petite place dans son coeur. Il souleva difficilement son bras et posa sa main contre la joue de sa fille, chassant ses larmes. Il pouvait se montrer tendre maintenant. Aucun besoin de porter encore ce masque. Il aimait sa fille. Pourquoi s'en cacher? Même s'il pensait ne rien ressentir pour elle aux premiers abords, il avait découvert qu'un lien l'attachait à elle. Il le voyait à l'oeuvre actuellement.

-Pourquoi t'as fait ça! Cria-t-elle soudainement, révélant ce côté qu'il connaissait. Elle était en colère. Contre lui.

-Je te l'ai dit Ashley: « Je ferais n'importe quoi pour toi. », murmura-t-il faiblement. Il eu un sourire ou un rictus.

-Il y a n'importe quoi et n'importe quoi, grogna-t-elle entre ses dents. Il eu un véritable sourire cette fois.

Il la regardait tendrement. Pourquoi mourir. Il le regrettait presque, mais savait pourtant que son heure était venue. Il n'en était pas effrayé. Seulement, il y avait tant de choses qu'il aurait voulu rattraper. Les regrets reviennent toujours à la fin d'une vie. Il le savait pourtant très bien. Il devait faire avec désormais. Au moins il aurait sauvé la vie de sa fille avant de partir. Une dernière dette.

-T'as pas le droit de nous laisser...

Il ne répondit pas. Que pouvait-il bien dire à ça? Il toussa à nouveau, manqua légèrement d'air et eu un spasme qui lui fit serrer les dents d'une douleur peu commune. Atroce. Invivable. Il ne sentait plus son torse ni ses bras. Celui qu'il tenait en l'air retomba lourdement à ses côtés.

-Non...

Il n'arrivait plus à lui dire quoi que ce soit. Il ne pouvait que la regarder. Il voulait graver son visage encadré par ces cheveux dorés, brillant de mille feux sous le soleil et auréolée de lumière. Il lui fit un dernier sourire, puis ferma les yeux, sentant au final, la vie le quitter pour de bon. Il ne versa qu'une larme, signe funeste de toutes les choses qu'il n'avait pas accomplies et de toutes celles qu'il aurait voulu ne jamais accomplir.

Il ne vit jamais Helen Magnus verser de véritables larmes de tristesse alors que son corps s'éteignait lentement. Il ne vit jamais les deux femmes de sa vie se prendre dans leurs bras afin de se consoler mutuellement, silencieusement. Mais surtout, il ne vit jamais tout l'amour qu'elles avaient finalement pour lui, mais dont par remords, culpabilité, peur ou insécurité, aucune des deux ne lui avaient jamais fait part.

John Druitt s'éteignit entouré par sa famille.

Ci-Gît Montague John Druitt, fidèle à l'Histoire et aux siens