Marinette arrivait à l'école en compagnie d'Alya et lui parlait de sa trouvaille de la veille. Elle avait découvert une nouvelle boutique fabuleuse pour ses fournitures de couture et avait déjà plusieurs projets en tête.
Alya souriait. Il était rare de voir Marinette parler avec autant d'enthousiasme. D'ordinaire, elle était celle qui déblatérait à propos du ladyblog avec cette lumière dans l'œil.
«Et il y a aussi ces supers boutons transparents qui seront parfaits pour… OH!» Marinette n'avait pas pu finir ses explications. Le talon de sa chaussure c'était cassé et elle était tombée à la renverse sur le dos.
Mais elle avait eu de la chance dans son malheur. Sa tête était directement tombée sur la cuisse d'Adrien Agreste et avait ainsi évité de frapper le plancher.
«Marinette?!» fit le garçon (ou plutôt l'homme maintenant si on le jugeait au physique) avec la plus grande surprise.
«Je, je suis tombée.» expliqua inutilement la jolie lycéenne aux cheveux noirs. Mais Adrien ne sembla que peu convaincu de l'explication. «Je suis désolée.» reprit-elle «J'ai vraiment la poisse.»
«Marinette Dupain-Cheng! On peut savoir ce que tu fais sur Adrien? Il est à moi! Comment oses-tu le séduire avec des manières aussi indécentes?»
En effet, maintenant que Marinette reprenait ses esprits et qu'elle se débarrassait de l'étourdissement de la chute, elle se rendit compte de la situation ambiguë dans laquelle elle se trouvait. Étendue sur le dos, de tout son long. La jupe remontée sur la cuisse et la tête sur les genoux d'Adrien. En plus, dans cette position, elle lui offrait une vue plongeante sur son décolleté!
«Laisse-la Chloé, ne n'est pas sa faute. C'était un accident. Ne démarre pas une querelle pour si peu.» la calma Adrien.
Alya tendit le bras à Marinette pour l'aider à se relever et Adrien en profita pour se remettre debout aussi. Mais sitôt sur pied, il fut agrippé par la poigne de fer de Chloé autour de son torse. Il était content d'être si grand et de pouvoir ainsi éviter ses lèvres sur les siennes.
«Mais Adrichou, je ne peux pas m'en empêcher! J'ai tellement peur de te perdre un jour. Si une autre fille te séduisait, je ne sais pas ce que je deviendrais.»
«Je suis certain que tu t'en sortirais très bien. Tu es une fille pleine de ressources. Excuse-moi, je dois aller chercher mes livres avant le cours.» Il les laissa sans qu'aucune d'elles ne remarquent son petit regard de biais.
Chloé retourna prêt de sa bande d'admirateurs. Sabrina en faisait toujours partie même après toutes ces années, mais il y avait maintenant aussi deux garçons et une autre fille… qui était surtout là pour les deux garçons.
«Si c'est pas romantique! Il est toujours là pour te rattraper quand tu tombes.» s'exclama Alya. «C'est le destin qui vous unit!»
«Je ne pense pas Alya. Le destin continuerait de nous faire foncer l'un dans l'autre à pleine vitesse, si lui n'est pas intéressé, on peut seulement se faire mal.»
À la sortie des cours, ce jour-là, Adrien descendait les marches de l'école vers sa voiture lorsque deux filles d'une autre école qui étaient cachées derrière la rampe d'escalier en sortirent pour s'agripper chacune à un de ses bras.
«Bonjour Adrien, je suis Cathleen, tu veux sortir avec moi?» fit la plus petite en battant des cils.
«Ne l'écoute pas! Ce n'est qu'une chipie chapardeuse!» contra l'autre.
Les deux jeunes filles, légèrement vêtues, étaient très semblables, Adrien ne doutait pas qu'elles soient sœurs… et apparemment rivales.
«Excusez-moi, mesdemoiselles» fit-il en se dégageant subtilement «Mais je ne recherche pas de petite amie pour l'instant. Je suis désolé.» Et il se glissa rapidement par la portière de sa voiture, les laissant à leur querelle.
Les autres élèves rentraient chez eux sans faire de cas de la dispute des jeunes filles alors qu'une des sœurs, la plus jeune, avoua à la plus grande qu'elle avait séduit son ancien petit copain et que c'était la raison pour laquelle il avait rompu.
La plus grande, si fâchée et déjà incertaine vis-à-vis de son succès auprès des garçons ne vit pas l'akuma se placé dans son collier porte-bonheur.
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En marchant entre la voiture de son chauffeur et la porte de sa maison, Adrien fut enlevé et transporté rapidement au loin. L'akuma décida de l'attacher sur le mât du drapeau du toit de sa propre école et y déclara que dorénavant, elle serait la plus jeune!
Armée d'un arc et de flèches, elle visait tous les élèves encore présents et ceux-ci prenaient aussitôt une vingtaine d'année. Ce qui était plus dangereux, était d'être touché plusieurs fois.
Pendant que la demoiselle habillée ou plutôt déshabillée de rose bonbon ne s'occupait pas vraiment de lui, Adrien encourageait Plagg à le défaire de ses liens. Il était malheureusement trop exposé pour se transformé en ChatNoir mais il avait bien envie de découvrir s'il avait un talent naturel pour le lancer du lasso.
Tout à coup, alors qu'il avait presque terminé, Plagg revint se cacher dans sa chemise. Adrien comprit rapidement pourquoi lorsqu'il aperçut Ladybug dissimulée derrière lui et s'attaquant elle aussi aux nœuds.
«Je ne l'ai pas trouvé.» chuchota-t-il «Elle m'a enlevé trop vite.»
«Quoi donc?» fit la demoiselle sans comprendre.
«L'akuma» l'éclaira Adrien
«Ha!» fit Ladybug pour signifier qu'elle avait comprit. Mais la vilaine qui regardait souvent Adrien vit l'héroïne qui dû s'écarter pour se défendre.
Les nœuds défaits, Adrien contempla ses options. Tout autour de lui, des gens regardaient le combat depuis les fenêtres des bâtiments à proximité. Le toit, avec une légère pente pouvait le faire glisser dans une chute mortelle s'il perdait pied en s'y déplaçant.
Lorsque la fille passa près de lui, il ne réfléchit plus et lui balança la corde au visage. Réflexe naturel, elle arrêta sa course, surprise et Ladybug la renversa.
L'akumatisé au sol, ils scrutèrent son apparence et Adrien remarqua rapidement son collier. C'était le même qu'elle soit Foreveryoung ou la sœur de Cathleen.
«Bien vu! Tu m'impressionnes.» commenta Labybug.
«Euh! Je dois passer trop de temps avec Alya!» se défendit Adrien pour cacher la véritable source de son savoir-faire.
Seulement, le collier ne se balançait pas autour de son cou. Il était cousu sur son costume comme s'il en faisait partie. Ladybug soupira : «Ah, si seulement ChatNoir était là!»
«Euh» commença Adrien avec embarra «Ce n'est peut-être pas nécessaire de tout cataclysmer. Je suis sur que ton Lucky charme sera à la hauteur de la situation!»
«HaHa! Bien vu, Adrien.» félicita-t-elle.
À ce moment, la juvénile vilaine se dégagea en criant : «Vous allez arrêter de flirter sur mon dos, oui?» Et elle partie à la course en sautant sur les toits à la recherche de sa sœur.
Ladybug remercia Adrien et le fit descendre au sol avant de s'élancer derrière elle.
Lorsque que ChatNoir les retrouva, Ladybug invoquait son pouvoir en acceptant le fait que la vilaine s'apprêtait à la viser d'une flèche qui lui enlèverait vingt ans de jeunesse physique. ChatNoir dévia le tir d'un coup de bâton sur le bras de la possédée et les deux filles tournèrent la tête vers lui.
«Alors, les filles, on commence la fête sans moi?» brava-t-il
«Mais non, rassure-toi! Ce n'est pas la fête si tu n'y es pas! Même si apparemment, tu as décidé d'être 'fashionably late' aujourd'hui.» le salua l'héroïne.
«Désolé, ma Lady. J'ai été retenue par une admiratrice qui ne voulait plus me laisser partir.» Il sauta près d'elle et bloqua les flèches d'une rotation de son arme. «Qu'as-tu reçu en cadeau surprise?»
«Un téléphone!» répondit Ladybug naturellement.
«Vraiment? Et on appel qui à la rescousse cette fois?» blagua ChatNoir
Mais à ce moment, le téléphone se mit à sonner et le pouvoir de Ladybug s'activa. Elle vit l'écran du téléphone s'illuminer, suivit des griffes de ChatNoir et du collier.
«Il y a un appel entrant d'un certain Philippe sur ce téléphone.» fit l'héroïne en le brandissant.
«Philippe!» s'enthousiasma la super-vilaine «Passez-le moi!» s'empressa la jeune fille en s'avançant vers les héros sans son arme en main. Ladybug mima pour ChatNoir ce qu'elle voulait qu'il fasse.
D'un mouvement du poignet, les griffes du héros déchirèrent les coutures retenant le collier sur l'uniforme rose bonbon lorsqu'elle passa près de lui. Ladybug fit un bon arrière, collier en main et se retrouva perchée sur un panneau publicitaire où elle libéra et purifia l'akuma.
La ville remise en ordre, Ladybug alla saluer ChatNoir avant son départ. «Moins de deux minutes de présence au combat! Heureusement qu'on n'est pas payés à l'heure, Chaton. Tu te serais déplacé pour presque rien!»
«Ah non! Te voir vaut toujours le déplacement! Une journée sans toi est une journée sans joie!» déclama ChatNoir en essayant de lui faire le baisemain.
Mais elle la lui retira bien vite en s'éloignant. «À la prochaine, chaton.» fit-elle avec un sourire.
Marinette était dans sa chambre et répondait aux messages de ses fans reçus par Ladybug via le ladyblog. Alya avait eu cette idée durant les vacances d'automne.
Et même si l'héroïne n'était pas certaine que ce soit une bonne idée, ChatNoir pensait que oui et l'y avait encouragé alors elle avait accepté. Elle soupçonnait le matou d'être surtout intéressé par la chance de pouvoir lui-même communiquer avec elle.
Cet échange de courrier c'était rapidement transformé en chronique courrier du cœur. Comment savoir s'il m'aime vraiment? Comment le repoussé sans passer par la méchante?
Elle avait aussi dû trouver plusieurs sites de références d'informations et de ressources disponibles afin de répondre aux nombreuses questions qu'on lui posait. L'un des avantages était que son travail de représentante de classe s'en était du même coup améliorer.
Elle se gardait tout de même le droit de répondre poliment et en quelques lignes qu'elle ne répondait pas aux questions trop indiscrètes.
La majorité de ses correspondants étaient des filles et des femmes. Mais il y avait quelques garçons qui osaient se confier à elle comme les filles le faisaient. Elle voyait alors en eux la solitude et l'isolement et les encourageait à relever la tête et lier des amitiés.
Il y avait aussi l'impressionnante quantité de gens qui lui avaient écrit durant les premières semaines pour la remercier de ses efforts pour les protéger. Même ses propres parents lui avaient envoyés ce genre de lettre. Le message était magnifique et chaleureux tout comme eux.
Et finalement, il y avait quelques courriers haineux de gens qui se demandaient pourquoi ils s'entêtaient à garder leurs bijoux et ainsi risquer la vie des gens. Elle les lisait tous. Elle les trouvait aussi important que les autres. Elle ne leur répondait tout de même que le texte standard qu'elle avait composé. Calme, professionnel, sans provocation, ce texte lui permettait de ne pas avoir à trop penser à tous ça durant l'écriture d'une réponse personnalisé.
Ce jour-là, elle trouva un magnifique poème. Il parlait de soleil, de journées chaudes, de couleur rouge et de coccinelles. Ce poème l'avait vraiment touché. En regardant le profil de l'expéditeur, elle remarqua qu'il avait déjà envoyés deux courriers auparavant.
Un premier lors de l'ouverture de son compte où il la félicitait pour son travail et un autre où il lui posait des questions indiscrètes. Elle avait composé une réponse pour le premier message et répondu les banalités habituelles pour le second.
Alors qu'elle y était, elle reçut un quatrième envoi de sa part. C'était pratiquement une déclaration d'amour et il lui demandait s'ils pouvaient être ensemble. Il lui assurait qu'il était prêt à faire tous les sacrifices nécessaires pour que ça fonctionne entre eux. Sans pouvoir placer exactement un doigt sur la raison exact, elle fut déstabilisée par cette dernière partie. Touchée mais effrayée à la fois.
Elle l'éconduit doucement mais quelques jours plus tard, il lui envoya un nouveau message, cette fois le ton était beaucoup plus amicale et Ladybug avait entamé un échange courtois avec cet homme charismatique et intelligent.
La foule à l'intérieur de la salle rendait l'atmosphère étouffante et la chaleur ambiante difficile à supporter pour une personne portant comme lui un costume trois pièces avec une cravate nouée serrée sur le collet remonté que son père avait décrété à la dernière mode.
Se rendait-il seulement compte que tout roi de la haute-couture qu'il soit, ce n'était plus lui qui faisait les in et les out de la mode? Aujourd'hui, les gens ne voulaient plus qu'un tirant comme lui leur dise quoi porter. Et il les comprenait très bien.
Adrien réussit à atteindre la porte de façade grande ouverte par où s'engouffrait une bouffé d'air respirable et sortie dans l'air frais de la nuit printanière. Il fit quelques pas à l'extérieur, appréciant la solitude douce de la nuit parisienne bien installée.
Il détestait les mondanités auxquelles son père l'obligeait à assister depuis qu'il avait atteint dix-huit ans.
Le petit dieu de la destruction qui ne le quittait jamais remua dans la poche intérieure du veston et mit les yeux à l'extérieur. «Quelle chaleur! Quelle cohue! Quand rentrons-nous? J'ai faim! Au moins glisse-moi un morceau de fromage du buffet!» Avec les années qui avaient passés, il avait semblé à Adrien que Plagg avait rapetissé alors, qu'en fait c'était, bien sur, lui qui avait grandit.
«Désolé Plagg. Avec l'uniforme de parade que j'ai sur le dos, impossible de m'approcher de la nourriture. Je mangerais bien moi aussi, tu sais. Maintenant, cache-toi mieux. On pourrait te voir.»
«Mais non, voyons! On est seul sur ce trottoir.» Comme pour le contredire, Adrien fut frappé de l'arrière par une personne qui courrait sur le trottoir et qui le percuta de plein fouet.
Se retournant, il vit une femme élancée reculer en tentant de garder son équilibre en décrivant des moulinets avec ses bras ouverts. Il attrapa les mains battant l'air l'une après l'autre et reconnu le visage : Marinette, la plus mignonne jeune fille qu'Adrien ait croisé dans sa vie.
Il faut dire qu'il croisait surtout des mannequins hautains alors, en comparaison, Marinette était délicieusement craquante de fraîcheur et de naturel.
Il plaça ses mains sur le haut de ses bras pour la stabiliser et la sentit trembler sous ses doigts. Il demanda : «Marinette! Ça va?»
«Je, je» bafouilla-t-elle. Elle tourna la tête pour regarder dans la direction d'où elle venait puis reporta un regard effrayé sur lui.
«Est-ce qu'il se passe quelque chose, Marinette?» questionna-t-il devant son regard d'animal traqué.
«Je ne sais pas. J'ai peut-être tout imaginé.» Elle avait l'air plus rassurée mais scrutait toujours les coins sombres.
«Je peux peut-être te raccompagner. Qu'est-ce que tu fais dans les rues à cette heure?» interrogea Adrien.
«J'étais allée garder chez une amie de ma mère. Mais, tu sais, je ne suis pas en danger même si je suis seule. Je sais me défendre. C'est juste que… je n'aime pas l'idée d'avoir à le faire.»
«Évidement, on devrait pouvoir se promener dans Paris en toute sécurité… et sans garde du corps.» tourna-t-il la blague pour lui-même dans le but de détendre l'atmosphère. «S'il-te-plait, laisse-moi te raccompagner.» réclama-t-il.
«Adrien, je, pas, peut-être…» Elle rougit furieusement et un sourire rêveur s'élargie sur ses joues. Ensuite, elle détourna le regard. «À demain Adrien, merci.» Et elle partie en courant, occultant le fait qu'il n'y avait pas d'école le lendemain.
Adrien entra par la porte de l'établissement et ressortit du coin tranquille où il était devenu ChatNoir pour s'élancer derrière elle. Pourquoi était-elle si bornée?
Du haut des toits, il repéra Marinette mais il regardait partout autour pour savoir si quelqu'un la suivait. Lorsqu'elle ouvrit la lumière de sa chambre, il n'avait toujours vu personne et retourna à la réception.
Le lendemain, samedi matin, Marinette s'installa à son bureau de travail pour continuer le design de son projet.
Un grand concours de mode junior approchait et Marinette voulait vraiment y participer.
Il y avait plusieurs catégories mises en évaluation et plus le nombre de celles-ci auxquelles Marinette y présenterait de créations, plus elle aurait la chance de remporter la place d'inscription à l'école d'été. Les grands noms de la mode travaillant à Paris avaient décidé de créer un stage intensif pour les élèves de onze à dix-huit ans durant le congé scolaire.
La participation à ce stage coûtait très cher mais, il y aurait quelques places gratuites pour les participants du concours d'entrée ayant remporté le plus de vote du jury. Elle se disait aussi que ce pouvait être une bonne façon de se faire connaître dans le milieu.
Elle avait terminé plusieurs dessins pour des vêtements féminins et comptait poursuivre avec la planification de certains accessoires. Mais lorsqu'elle ouvrit son écran, elle vit qu'elle avait reçu un message d'un expéditeur anonyme.
Elle savait de qui il s'agissait, elle avait déjà reçu plusieurs messages menaçants de la part de cet individu dans les dernières semaines. En ouvrant les pièces jointes de ce nouveau message, elle trouva des photos d'elle-même. Certaines avaient été prises dans son dos depuis la cours de l'école alors qu'elle se tenait sur les marches. Sur une autre, elle était sur son balcon appuyée à la balustrade. Il y en avait aussi de ses parents dans la boulangerie et une où elle marchait avec Alya prise de très près.
Donc, quelqu'un la suivait dans la journée. La même personne que la nuit précédente? Elle pensait son identité d'héroïne encore secrète, mais pour combien de temps?
Elle avait déjà essayé plusieurs choses pour savoir de qui il s'agissait mais sans résultat.
Tikki vint regarder les photos près d'elle. Pauvre Tikki! Elle devait toujours se cacher deux fois plus maintenant. Marinette était harcelée dans tous les aspects de sa vie. À l'école, à la maison… Durant les périodes où elle s'occupait de tenir le comptoir de la boulangerie pour ses parents, le téléphone sonnait sans arrêt et la ligne coupait dès qu'elle décrochait.
«Marinette tu devrais demander de l'aide, en parler à quelqu'un.» proposa Tikki.
«Mes parents n'ont pas besoin de ça en ce moment, ils ont trop de malchance ces temps-ci.»
«Tu peux demander à ChatNoir…» pressa encore la kwami.
«Il semble très occupé depuis quelques temps. Je vais demander un coup de main à Alya, d'abord.» obtempéra Marinette.
Ladybug fit la grimace en regardant ChatNoir s'étaler contre un mur de brique. Elle entendit même quelques craquements et espéra que c'était le mur et non son ami. Pauvre Chat! Il passait une bien mauvaise journée.
Lui aussi s'était levé avec la grippe qui frappait une bonne partie de Paris. Elle savait aussi qu'il n'avait pas beaucoup dormit puisqu'ils s'étaient séparés vers 1h du matin après avoir aidé la police à capturer des voleurs de banque qui avaient tentés de s'enfuir dans une course poursuite à travers les grandes artères de Paris.
Elle-même n'y était restée que quelques minutes, le temps de capturer les criminels avant de retourner se coucher mais ChatNoir avait mentionné être sur le cas depuis le moment où il s'apprêtait à aller au lit et où il avait apprit pour le vol de banque.
Et pour ne rien arranger, cette akumatisée avait décidé de convaincre une horde de femme qu'elles étaient amoureuses du super-héros. Le hic c'est qu'après avoir essayer de lui arracher son uniforme ou des mèches de cheveux, elles avaient toutes décidé que puisque qu'aucune d'elle ne pouvait l'avoir, personne ne l'aurait.
De son côté, elle avait bien essayé de le sortir des griffes de ses admiratrices, mais elles étaient si nombreuses qu'elle était bien peu efficace et lorsqu'elles s'étaient subitement retournées contre eux, elle avait été leur première cible et il avait finalement dû la défendre.
Elle le récupéra finalement du trottoir où il était étendu pour le tirer sur la sécurité d'un toit. Malheureusement, ils n'avaient qu'un moment pour lui permettre de se remettre avant qu'ils ne doivent repartir à la recherche de l'akuma.
Elle le retenait par les épaules pour l'empêcher de retomber lorsqu'elle entendit une voix venue de derrière elle qui l'appelait. Ils se trouvaient sur la grande terrasse d'un appartement et le propriétaire qui venait d'emménager à en juger par les boîtes à côtés de lui, s'appuyait au cadre de la porte vitrée ouverte.
«C'est moi, Lucian.» se présenta-t-il.
Il fallu une seconde à Ladybug pour faire le lien. «Lucian? Mais tu m'avais dit que tu habitais Londres?»
«Et bien, oui mais, comme tu le vois…» fit-il en indiquant la pile de boîtes. «Désolé, je voulais te faire la surprise. Tada!» fit-il timidement «Tu n'es pas trop fâchée que je ne t'ai pas prévenue avant?»
ChatNoir intervint dans la conversation avec un grand éternuement.
«Euh, désolé, ChatNoir, je n'ai pas de médicaments à t'offrir sous la main.» s'excusa Lucian embarrassé en regardant ses boîtes un peu perdu.
«Ce n'est pas grave. On doit poursuivre cet akuma.» le coupa Ladybug «à plus.» salua-t-elle.
«'Est ki ce typ'?» émit ChatNoir en courant et en respirant difficilement.
«Un fan avec qui je corresponds à l'occasion.» fit l'héroïne. «Je suis surprise de le voir ici.»
Une semaine après son arrivé, Lucian l'invita à venir le voir un soir pour qu'il lui offre un chocolat chaud.
Touchée par la douceur et la chaleur de cet homme qui la faisait rire et savait trouver les mots pour qu'elle se sente plus forte au milieu de toute l'intimidation et les menaces qu'elle vivait, Ladybug accepta.
Elle ne resta qu'une heure prétextant qu'elle avait des devoirs à faire pour s'éclipser. Elle se sentait mal à l'aise en personne, seule avec lui sans pouvoir dire pourquoi. Mais il était si joli garçon avec ses cheveux bruns, ses yeux bleus et… tout le reste de son anatomie qu'elle attribuait ce malaise aux émotions qu'il faisait naître en elle et qui la dérangeaient.
Il avait dans les quatre ans de plus qu'elle et il l'impressionnait aussi. Sa force intérieure et peut-être extérieure était probablement ce qui ressortait le plus chez cet homme. Une douce force tranquille qui envoûtait Ladybug loin d'Adrien qui ne lui retournait ses sentiments que dans ses rêves irréalistes.
Le lendemain, Marinette se figea sur le pas de la porte de la classe et Alya ne pu s'arrêter à temps. Elles finirent toutes deux étalées au sol. Lorsqu'elle releva la tête, Adrien et Nino étaient déjà en train de les aider à se relever mais Marinette ne pouvait s'arrêter de fixer Lucian.
Oubliée la fatigue qui lui arrachait un bâillement un instant plus tôt. Elle éprouvait de la peur. Que faisait-il dans la classe? Pouvait-il avoir deviné son secret? L'avait-il suivit? Le fait d'avoir mentionné qu'elle avait des devoirs n'avait quant même pas pu le conduire directement jusqu'à elle?
«Marinette, tu vas bien?» lui souffla Adrien concerné à son oreille. «N'ai pas peur. Tu es en sécurité.» Elle se rendit alors compte qu'elle tordait le col de la chemise d'Adrien dans sa main sans ménagement comme si elle craignait pour sa vie.
Mal à l'aise, elle le lâcha comme si elle s'était brûlée. Et bascula vers l'arrière. Et encore une fois, Adrien dû la rattraper à la taille et la remettre debout avant de se diriger vers son bureau tout en l'observant avec inquiétude.
Retournant à sa place, Marinette réalisa que Lucian, qui était toujours si prévenant et gentleman en présence de Ladybug, n'avait pas bougé pour elle. Mais, le reste de la classe n'ont plus. Alors, elle ne devait pas lui en vouloir.
Lucian était appuyé au pupitre de Chloé et bavardait amicalement avec elle, très décontracté. Mais Chloé n'avait pu s'empêcher de se moquer de sa chute. «Tu es vraiment un cas désespéré, Marinette! Il faudrait te jeter aux ordures et recommencer le projet du début.»
Lorsqu'elle et Sabrina partirent d'un grand éclat de rire, Lucian garda son sourire lumineux. Et lorsque le reste de la classe protesta contre la moquerie, Adrien en tête, il ne fit que rigoler doucement et demanda à tout le monde de faire preuve de tolérance.
Adrien n'aimais pas beaucoup l'attitude de Marinette envers lui-même. Elle était une de ses grandes fans mais elle cherchait aussi constamment à le séduire.
Adrien était habitué à ce genre de comportement envers lui. Chloé en était un exemple très parlant. La jeune femme blonde se jetait à son cou et essayait de l'embrasser dès qu'elle le voyait. Elle prétendait aussi qu'ils formaient un couple dès qu'elle le pouvait. Elle le traitait comme une chose.
Marinette utilisait une autre méthode pour le séduire. Elle jouait les rôles de la fille en détresse et d'amoureuse éperdue de lui à la perfection. Jusque dans son habillement.
Si au collège, elle portait le jean corsaire, un t-shirt et une veste sage, depuis leur deuxième année de lycée, elle ne portait pratiquement que des jupes droites dévoilant ses superbes jambes et elle s'habillait toujours avec goût, élégance et toutes ses tenues lui allaient magnifiquement.
Mais ces comportements n'étaient pas la raison pour laquelle Adrien n'appréciait pas Marinette. S'il lui en voulait surtout, c'était parce qu'elle réussissait trop bien à détourner ses pensées de la femme qu'il aimait : Ladybug. Chloé et les autres femmes pouvaient essayer de le séduire matin, midi et soir, cela n'avait aucun effet sur lui. C'était différent avec Marinette.
Il s'en voulait encore d'avoir eu un réflexe de colère le vendredi soir où ils s'étaient rencontrés sur le trottoir. Il avait failli lui faire mal en la serrant aux épaules sous le coup de la colère en la reconnaissant.
Il avait d'abord cru qu'elle l'avait bousculé volontairement avant de se résonner au calme. Il n'était toujours pas certain du fait qu'elle ait été sincèrement effrayée ou non. Peut-être avait-elle jouer la comédie, après tout, il n'avait vu personne derrière elle. Et comment un personne pouvait-elle être si maladroite sans chercher à l'être?
Cependant, il n'avait pas le droit de lui en vouloir ou de lui interdire de poursuivre son manège. Pas plus qu'à Chloé. Ni l'une ni l'autre ne savaient qu'il était amoureux. Elles tentaient simplement de séduire le garçon qu'elles voulaient.
C'était lui qui était le pire. Il savait Ladybug amoureuse de quelqu'un d'autre et n'avais pas changé ses sentiments pour elle ni cesser de lui assurer son amour ou de flirter avec elle.
Mais créature rusée ou non, Marinette avait eu réellement peur de cet homme lorsqu'elle l'avait vu dans leur classe.
Mrs. Bustier revint sur ses entre-faits, juste avant le début de la classe, avec un cahier qu'elle offrit à Lucian qui était, comme elle le présenta ensuite, son remplaçant qui assurerait la classe pendant qu'elle accompagnait un groupe humanitaire partant au Pérou durant quatre mois.
Elle le laissa ensuite s'adresser à la classe et le charisme que Marinette lui avait soupçonné se vérifiait encore une fois par son attitude. Il était généreux en conseil et prônait la tolérance. Il disait être entré dans le métier pour pouvoir aider les autres à développer leurs propres talents.
Il passa le reste de la journée à parler avec eux, il voulait les connaitre. Il avait finit par gagner un peu de la confiance de Marinette qui attribua à une coïncidence qu'il connaisse Ladybug et Marinette.
D'ailleurs, il poursuivit ses avances envers l'héroïne, ce soir-là, par un courriel, comme si rien n'avait changé. Il lui avait même demandé si elle connaissait un moyen pour qu'il l'invite et lui offre un verre dans un bar.
Il n'avait manifestement pas deviné son âge. Bien sur, elle avait refusé la sortie prétextant qu'elle devait rester sobre en permanence à cause de ses responsabilités. Mais elle avait tout de même été flattée qu'un bel homme comme lui qui paraissait si bien en costume l'invite. Après autant d'années à soupirer pour Adrien, de voir Lucian s'intéressé à elle rassurait son ego.
Vraiment, la seule chose qu'elle pouvait lui reprocher était d'être tout miel avec Chloé et de faire beaucoup moins attention à elle, lorsqu'elle ne portait pas de costume rouge.
