Me revoila avec un OS... J'ai cru ne jamais le terminer.
Celui qui me dit que c'est court... Je le bute! Ou je fais une suite ou Allen doit tuer Yu en lui tranchant la tête comme la version originale, compris? *Fais les gros yeux*
Perso pas à moi... Blabla bla vous connaissez le dicton !
Merci à Mashy et Momo pour les fautes ( Hey moi aussi j'en ai trouvé! =O)
A tous ceux qui me commentent aussi en n'oubliant pas les visiteurs à qui je ne peux pas répondre !
Bonne lecture à tous !
Note: Ceci est un lemon, homophobe et personne pudique vous êtes prévenus!
Oui vous avez bien lu... Lemon. XD J'ai vaincu le problème (ou pas?)
Titre: Un amour de gorgone
Je m'appelle Allen Walker, j'ai 15 ans mais surtout… Je suis mal barré.
Vous savez tous que les mythes sont incorrects, ou du moins qu'ils ont été écrits, réécrits et ce à tel point qu'on ne sait plus démêler le vrai du faux. Pourtant nous sommes d'accord sur cette même hypothèse : Là où il y a une légende, il y a forcément un point relativement vrai. On ne peut inventer une histoire à partir de rien, par contre on l'enjolive pour qu'elle soit plus attrayante à écouter.
Oui parce que l'histoire qui me concerne, entre celle qui est devenue universelle et le vrai récit dans lequel je joue, il y a quelques… Différences ?
Je vous sens perdu, vous vous demandez sûrement de quelle histoire je parle n'est-ce pas ? Alors laissez-moi vous raconter ma version, en espérant qu'elle vous divertisse autant que les autres si originales soient elles.
Le récit commence un peu avant ma naissance, ma mère se nommait Danaé et elle était de sang royal. Elle tenait cet héritage de son père Acrisios, souverain d'Argos qui est une ville jadis fondé par l'un des fils de Zeus. Mon grand-père souhaitait ardemment un fils mais il n'avait que ma mère pour unique enfant, mais alors qu'il questionnait l'oracle du royaume pour savoir s'il aurait enfin un héritier au trône, le devin lui appris une nouvelle qui le terrifia : Il n'enfantera plus jamais et Danaé, ma mère mettra au monde un enfant qui causera sa perte.
Acrisios, rongé par la peur de mourir opta pour une solution simple et efficace, tuer ma mère avant qu'elle ne mette ne serait-ce qu'un enfant au monde. Il l'enferma dans un coffre et la jeta à la mer, j'avais seulement trois jours. Le caisson glissa sur l'eau plusieurs heures qui parurent à ma mère une éternité, heureusement, elle fut sauvée par un pécheur qui nous prit sous son aile.
J'ai eu une enfance plutôt heureuse malgré mon physique peu commun, laisser une femme enceinte dans un coffre n'est sûrement pas la meilleure manière de prendre soin d'un bébé mais j'étais tout de même en bonne santé. Tout ceci dura quinze belles années jusqu'au jour où le village ne me choisisse pour entreprendre une quête périlleuse où tout simplement un périple qui ne pouvait me mener qu'à la mort.
Ma mission ? Tuer la gorgone qui pétrifiait les gens de l'ile. Trois fois rien en somme.
A quoi ressemble une gorgone ? Sur les peintures de nos jours on peut voir différentes versions :
Un centaure femelle, Une femme au visage rond avec d'énormes yeux et de la barbe… Certains parlaient d'une très belle nymphe avec une chevelure de serpent. On racontait que son sang prit d'un coté ou de l'autre pouvait donner la vie à un mort ou la lui reprendre, d'autres racontaient que son regard rendait statue tous ceux qui le croisait.
Imaginez donc un pauvre maigrichon de 15 ans avec pour seule arme une dague de dix centimètres et un bouclier de la taille d'une assiette… Et bien c'est moi. Très héroïque n'est-ce pas ? Pourquoi je ne m'étais pas défilé ? Je suis sur une ile de vingt kilomètres et à des milliers de lieux d'autres rivages avec pour seul moyen de transport : une barque. Soit je me fais tuer par ce monstre sorti tout droit des enfers, soit par les villageois… Finalement j'aurai peut-être dû privilégier les habitants, qui sait vu mon âge j'aurai peut-être juste eu le droit au pilori pendant deux jours ?
Alors que je me lamentais mentalement sur ma chance qui venait de s'envoler, j'étais déjà à l'entrée de la grotte. Prenant mon courage à deux mains, je pénétrais cet antre sombre qui était le soi-disant repère de la bête. Je pouvais entendre en guise de bienvenue, le clapotement de l'eau qui glissait le long des stalactites. Le froid ne tarda pas à amplifier les frissons qui me parcouraient déjà l'échine, la lumière elle, s'affaissait et je dus attendre une bonne minute avant que mes yeux s'y adaptent correctement. Le tunnel était long, j'avais l'impression de descendre au fond de l'enfer, un abîme humide qui ne tarda pas à envelopper entièrement mon corps par son obscurité.
J'avais déjà perdu un sens et la température qui faisait dans cet abysse glaçait à présent mes mains et toutes autres extrémités. C'était à se demander si je n'allais pas geler à cause de froid plutôt que de la gorgone, une fin bien ridicule pour un héros vous ne trouvez pas ? Puis après de nombreuses frayeurs que mon esprit me créait par simple désir de m'angoisser bien plus qu'il n'en fallait, je vis une source de vie : De la lumière.
C'est amusant de voir comme bonheur et anxiété peuvent être de pair dans ce genre de situation, retrouver la vue est en soit une délicieuse satisfaction et pourtant… Des éclairages dans une grotte sans ouvertures cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : quelqu'un habitait effectivement ici.
J'avançais d'un pas vif et léger, regardant furtivement autour de moi une forme ou une ombre qui n'aurait rien de minéral. Ma surprise fut inqualifiable, devant moi se trouvait une gigantesque salle souterraine. Je ne parle pas de petite pièce comme nous avions chez nous mais bien d'un espace grand comme le hall qu'aurait eu un palais comme dans mes rêves. Il y avait deux lignes de colonnes sur toute la longueur qui maintenait le plafond rocheux. La lumière qui était effectivement artificielle, provenait de torches accrochées aux murs ainsi qu'a ces gigantesques piliers. Le sol d'abord vêtu lui aussi de pierre s'arrêtait pour laisser place à de magnifiques carrelages qui se perdaient dans le fond de la pièce. Je n'en croyais pas mes yeux, cette ile si petite et si banale abritait une demeure souterraine.
Je posais délicatement un pied sur le sol dallé, le tâtonnant doucement pour le sécuriser puis, repris mon voyage. Deux bonnes minutes furent le temps que je mis pour arriver au bout de la salle, salle qui en faite continuait encore plus loin. En effet un trou dans le mur qui était sculpté en forme d'arc nous permettait d'entrer dans une seconde pièce totalement identique. On aurait cru passer à travers un miroir. Enfin presque puisque, la sortie n'était pas au bout cette fois-ci mais à environ deux cent mètre et il y en avait deux côte à côte du coté gauche et une seule à droite.
Je passais la première et déboucha sur ce qui semblait être un bureau, il y avait deux-trois étagères de livres, un meuble servant de rangement et une sorte de siège. La pièce étant petite et sans autres sorties, je partais vers la seconde entrée qui se trouvait être un escalier menant à un étage.
« Un étage dans une grotte ? » Murmurai-je de manière inaudible
Il n'y avait une vingtaine de marche et qu'elle ne fut pas mon étonnement lorsque j'y découvris un énième couloir cette fois ci très étroit et menant à de nombreuses pièces. « Et bien… Au moins on peut dire qu'elle ne manque pas de place. » Pensais-je en entrant dans la salle en face de moi.
« Et en plus elle a un lit de princesse » Laissais-je échapper en pénétrant dans ce qui semblait être la chambre de la gorgone. Tout était somptueux et raffiné jusqu'au petit détail, même la poignée dont je n'avais pas fait attention était d'une beauté à rendre jaloux le plus grand architecte de Grèce.
« Qui est la princesse ? »
Mon cœur rata un battement, ça y est c'était la fin. J'allais mourir à quinze ans sans rien savoir de la vie… Et dire que je n'avais même pas connu l'amour ! Dire que je voulais au moins trois enfants… Mais non j'allais finir en magnifique statue dans la chambre de la gorgone, qui sait peut être que je pourrais toujours lui envoyer de mauvaise ondes et hanter ses cauchemars… Ainsi elle me rendrait ma liberté ?
« Je t'ai posé une question tu es sourd ? »
Il fallait que je réponde, mais pour dire quoi ? Devais-je réellement répéter ? Ou mentir ? Mais si je mentais et qu'il n'aimait pas ? Et puis fallait il que je me tourne et m'excuse ? Mais si je me retourne et qu'elle me fige ? Attend… C'était une voix d'homme là non ? Un serviteur peut-être ? Dans un palace de cette taille cela était plausible.
« Bon… Bonjour !
- Non pas bonjour, ce n'est pas un 'bon' jour puisqu'un intrus vient de se glisser dans ma chambre pour venir m'assassiner dans mon sommeil !
- Ah c'est votre chambre ? Désolé je ne savais pas, non je ne viens pas vous tuer.
- Bah voyons, un mec avec une dague et une épée qui s'infiltre dans une chambre après avoir plongé dans le noir puis fouillé trois pièces… C'est sûr il est venu avec un carton d'invitation souper. Nan mais tu me prends pour qui espèce d'idiot.
- Euh justement… Vous êtes qui ?»
La seule réponse que je reçus fut un coup contre la nuque et je tombais sur le sol qui malgré la couleur chatoyante était plus froid que la pierre elle-même.
« Ah bah enfin, j'ai cru que j'allais te garder jusqu'à demain. Franchement je n'ai pas que ça à faire, j'ai des projets bien plus intéressants. »
La voix me semblait lointaine, je sentais que mon corps était tout engourdi et mon crane me faisait horriblement mal. On pouvait dire que cette personne avait une sacrée poigne, elle aurait pu me mettre en pièce si elle l'avait souhaité. Je relevais le haut de mon corps et m'aperçus ainsi qu'il était attaché à une chaise par un cordage, mes mains étaient liées entre elles contre le dos du siège tandis que mes jambes grossissaient ses pieds. Il m'était alors impossible de bouger hormis le cou et ma tête, je sentis un vent de panique s'insuffler en moi. J'ouvris les yeux instinctivement, toutefois en tombant nez à nez avec les jambes de cet étranger je les refermais aussitôt de peur de me faire pétrifier.
« Tu as peur que je te transforme en statue ?
- C'est ce qu'on dit au village.
- Ah ouais ? Et si on te disait de retourner mourir dans ta malle car tu vas tuer un membre de ta famille tu te suiciderais ?
-Pardon ?
-Faut croire que non puisque tu es toujours là. »
Co…Comment savait-il cette histoire ? Personne n'était au courant ! Même moi je n'aurai pas dû le savoir… Je l'avais appris en surprenant une conversation. Alors pourquoi lui qui semblait vivre dans ce souterrain pouvait-il en connaitre autant… C'était impossible. Du moins pour un humain normal. Attend une seconde n'a-t-il pas parlé de pétrification ? Ce serait lui la gorgone ?
« C'est toi la fameuse gorgone ?
- Mon nom c'est Kanda, K-A-N-D-A. Pas gorgone, pas méduse, Kanda. Pourquoi c'est si surprenant ?
-Et bien… Tout le monde en haut parle de toi comme étant une femme »
Le « Kanda » ne répondit pas, je baissais la tête et risquait d'ouvrir un œil. Je retrouvais de nouveau ses jambes il virevolta d'un coup, se retrouvant ainsi de dos. J'entendis un bruit sec, comme s'il venait de frapper son point dans l'un de ses paumes.
« Alors comme ça il me prenne pour une donzelle ? Je vais aller leur faire une visite nocturne… On verra qui sont les jeunes filles après. »
Un ange passa dans mon cerveau encore brumeux lorsque tout à coup je repris enfin mes esprits, c'était comme une déferlante de sensation et d'information qui se bousculait autour de moi. « C'EST LA GORGONE? » Hurlais-je en mon for intérieur avec une mine de dégout mélangé à une gêne extrême. J'ouvrais totalement les yeux, profitant qu'il soit de dos pour me faire une idée de ce que devait être la bête à occire à tout prix.
Il ne ressemblait pas du tout à ce qu'on attendait de part sa description : « Kanda » était bien un homme plus vieux que moi, toutefois, il ne semblait pas être encore dans l'âge adulte puisqu'il portait une chlamyde (1) très courte qui ne prenait que la moitié de sa cuisse. La position des boutons ramenait la plupart du drap dans son dos et dénudaient ainsi son torse que je ne voyais pas encore et portait des sandales comme on en trouve partout. Mais alors que je le scrutais, quelque chose attira mes yeux : Une longue chevelure noire avec de magnifiques reflets bleutés. Je n'avais jamais vu pareil couleur, on aurait dit une cascade plongeant dans un océan en pleine nuit. Elle était si belle que je ne pouvais que m'extasier devant cette merveille de la nature. Malgré cela, quelque chose attira mon attention, en effet une sorte de bandage cachait une partie de sa chevelure. Le tissu faisait le tour de son visage et semblait dissimuler ses yeux. Est-ce pour ça qu'il me disait que je n'avais rien à craindre ?
«Oh faite tu as l'intention de réitérer ta tentative de meurtre ou tu vas rentrer gentiment chez toi ? » Me demanda-t-il en se retournant vers moi
Je baissais de nouveau la tête instinctivement tout en referment mes paupières.
« Je t'ai dit que tu n'avais pas besoin de faire ça, si j'avais voulu te transformer j'en aurai profité pendant que tu faisais ton roupillon »
Il n'avait pas tord mais, le simple fait de le regarder en face me gênait. Après tout j'étais venu ici pour le tuer. J'entendis des pas venir dans ma direction il attrapa mon menton et je le sentis effleurer mes paupières une par une. Son geste était doux, rien à voir avec la violence d'un monstre assoiffé de sang que colportaient les rumeurs.
« Peut-être que je dois ouvrir les yeux de ma propre initiative pour que le maléfice marche ?
- Dis-moi... D'après les villageois, je transforme tous ceux que je rencontre en pierre non ? Personne n'a jamais survécu n'est-ce pas ?
- Euh… Oui ?
- Dans ce cas pourquoi il y a des rumeurs ? Et si elles sont effectivement vraies alors pourquoi je ne suis pas une femme aux cheveux de serpents ? Ou un centaure ? Ou je ne sais quelle autre créature…
-Je croyais que tu ne savais pas qu'on te prenait pour une femme ? »
« Le » gorgone me répondit par une forte pichenette sur le front, je ne savais pas qu'on pouvait faire si mal rien que dans claquement de doigt. Pendant que je gémissais de douleur, Kanda tira sur la chaise dans une direction qui m'était inconnue.
« Qu'est ce que tu fais ! M'écriais-je, sentant la panique remonter de nouveau en moi.
- Je te ramène à l'entré, j'ai suffisamment vu ta tête pour le restant de mes jours.
- Hé ? Je croyais que tu avais un bandeau ? »
Il s'arrêta d'un seul coup, j'entendis un petit rire sortir de sa gorge… Tout cela n'annonçait rien de bon.
« Vraiment ? Et comment tu sais que j'ai quelque chose sur les yeux si tu n'as pas ouvert tes jolies prunelles ?
-Et toi comment tu sais pour la malle ? »
Quelque chose de lourd se posa sur mes jambes, il venait de s'assoir sans vergogne en posant ses bras sur mes épaules.
« Tu dis qu'on t'a envoyé pour me tuer mais ce n'est pas plutôt pour se débarrasser de toi ? Parce que je serais à leur place je ne t'aurais pas supporté plus de trois jours. »
J'ouvris la bouche pour répondre cependant aucun son ne réussit à en sortir, peut-être n'avait il pas tort… Il se pourrait même qu'ils auraient envisagé qu'on ne meurt tout les deux. On ne sait jamais qui est réellement son voisin après tout, dès la mort de Mana les langues se sont déliées
« Sûrement... » Avoue-ai-je à demi mot
Une larme perla de mon œil droit sans que je ne réussisse à la retenir, le gorgone n'en rajouta pas plus et se releva avant de tirer de nouveau la chaise vers la sortie.
« La tête qu'ils vont faire quand ils te reverront remonter !
- Sans preuve c'est comme si je n'étais pas venu. »
Les liens qui me tenaient furent coupés, et je sentis sa main empoigner mes avant-bras et me redresser. Il me dit d'ouvrir ma paume et y déposa quelque chose, c'était incroyablement doux.
« Qu'est-ce que c'est ? Demandais intrigué
- Regarde et tu verras, trouillard »
Il attrapa mes épaules et me retourna d'un coup sec puis de sa main me poussa en avant.
« Tu connais le chemin, pas besoin que je te raccompagne chez toi. »
Sur ces mots je l'entendis s'éloigner, au bout de quelques seconde j'ouvris les yeux : Dans ma main se trouvait une mèche de ses cheveux. Je la caressais lentement de mon pouce, je n'avais jamais rien vu d'aussi beau… Tant par la couleur que par la douceur. Mis à par son caractère, on aurait plutôt juré avoir rencontré un ange. Enfin… Je critiquais sa façon de se comporter mais à bien y réfléchir, j'étais toujours vivant et libre.
« Si tu compte rester figé ainsi alors autant que je te transforme ! »
Ou presque. Je sortis rapidement du premier hall pour me retrouver de nouveau dans le noir, j'avançais donc lentement vers mon retour au foyer et curieusement l'endroit n'avais plus rien de lugubre. La lumière ne tarda pas à se montrer, incommodant un peu mes pupilles qui se rétractèrent aussitôt sous l'effet du jour. Le soleil était descendu de son ciel ses rayons pointaient juste sur la grotte, comme si, elle essayait de pénétrer ce monde dont je venais de sortir. De ma main valide je cachais du mieux que je pouvais l'attaque de cette lumière qui, malgré sa chaleur m'empêchait de distinguer ce qui se trouvait devant moi. Je retrouvais avec bonheur la fraicheur du vent qui vint s'insinuer sur mon visage et dans mes cheveux.
« Allen ? »
Je regardais dans la direction ou j'avais entendu mon prénom et j'aperçus quelques villageois dont le chef de la ville.
« Ah vous êtes là ! Dis-je heureux de les voir venir à ma rencontre.
- Comment t'en es tu sortis ?
- Ah et bien… »
Je tendais la main où se trouvais les cheveux de Kanda, ils me regardèrent d'un drôle d'œil. Cela n'avait rien avoir avec de l'ébahissement ou de la surprise, ça ressemblait plutôt…
« Tu es un monstre ! Hurla un des villageois.
- Pardon ? Ne pus-je que répondre, n'étant pas sûr d'avoir bien compris.
- Si tu l'as effectivement tué alors c'est que tu es un monstre toi aussi ! »
Je reçu une pierre de la taille d'un poing sur la hanche droite, je me pliais de douleur sur le coup. Le principe de masse déjà en vogue à l'époque voulu que les autres imitent le premier, je fus donc assaillis de cailloux et autre gravats qui faute d'être de taille à me tuer, n'en étaient pas moins fortement douloureux. C'est donc en me protégeant du mieux que je pouvais que je retournais dans la grotte. Ils se rapprochèrent aussi, continuant à lancer tout ce qu'ils pouvaient dans ma direction jusqu'à ce que l'un deux est la malheureuse idée de prendre à bâton et de monter en haut de la caverne. Il planta son bout de bois au sommet et commença à creuser, au début je ne compris pas ce qu'il faisait jusqu'au moment où un rocher se détacha du toit : On essayait de m'enterrer vivant.
Je reculais pris de peur, les pierres commençaient à tomber de toute part depuis que d'autres étaient venu l'aider tandis que le reste, étaient trop proche de l'entrée pour m'empêcher de sortir.
« Mais bon sang qu'est-ce que vous faites ! C'est moi ! Hurlais-je au bord des larmes.
- Oui on sait qui tu es, on le sait très bien même ! Le roi Acrisios nous filera une belle récompense quand il apprendra que son cher petit-fils a eu enfin l'enterrement qu'il méritait !
-Une tombe digne d'un prince ! » Rajouta un autre
La grotte commença à trembler au dessus de moi, ne me faisant pas plus prier je m'enfonçais dans le noir en courant. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour entendre une avalanche de rocher s'affaisser derrière moi. Mes poumons me brulaient mais la rage de vivre en moi n'en avait que faire et je poursuivais ma course sans me retourner les pierres continuaient de tomber dans mon dos, je ne devais absolument pas m'arrêter. Au bout d'un moment je vus au loin la lumière du premier hall qui m'indiquait la sortie salvatrice, j'y étais presque.
Presque oui, donc manqué de peu. Les gravats me rattrapèrent et me plaquèrent au sol de la plus douloureuses des façons.
« KANDA ! »
Pourquoi ? Pourquoi avoir hurlé son nom ? Je ne le savais pas moi-même, peut-être était-ce instinctif ? Après tout, à part lui, je ne voyais pas qui aurait pu faire quoique ce soit pour moi... Enfin vu l'état dans lequel j'étais, allongé au sol avec pour couverture une roche faisant trois fois mon poids, je ne voyais pas comment survivre. Mon sang s'échappait déjà de mon corps par de nombreuses plaies. C'était la fin.
« Kan…Da »
Il fallait juste que je l'admette.
Mes paupières sont lourdes… J'ai mal… Attend une minute j'ai mal ? J'ouvrais les yeux par ma seule force de volonté. La première chose que je vus fus un plafond en pierre : j'étais apparemment toujours dans le souterrain. Ensuite, mon corps retrouva d'autres sensations j'étais comme allongé dans un nuage de soie, à la fois doux et chaleureux. Etais-je mort ? Parce que avant de mourir j'étais tout de même sur un sol froid, sur le ventre avec des dizaines de rocher sur le dos.
Je me redressais difficilement, mon dos me faisant incroyablement souffrir. En passant une main dans mes cheveux je perçu une drôle de sensation que je n'avais pas encore remarqué : un bandage. Je regardais autour de moi et compris tout de suite où je me trouvais : J'étais dans la chambre que j'avais visité plus tôt, celle de Kanda.
Apparemment mes cris l'avaient alerté ou bien le bruit de l'avalanche l'avait tout simplement attiré à moi. Toutefois j'étais tout de même surpris qu'il m'ait soigné, d'ailleurs j'étais encore plus interloqué qu'il ait PU me sauver. Mais avant que je n'aie pu étayer mes réponses, la porte s'ouvrit laissant apparaitre Kanda.
« On a bien dormi princesse ? »
Il tenait un plateau avec un petit tas de bandes propres et une cruche remplie d'eau probablement.
« Ou...Oui
-On peut savoir ce qui c'est passé ? Tu as trop réfléchi et ta tête a explosé ?
- Non… »
Je ramenais mes jambes contre mon torse, posant ma tête dessus. C'est vrai, les villageois avaient essayé de me tuer. Ma mine devait être bien sombre car Kanda arrêta même de me taquiner et s'approcha de moi. Il s'assit sur le bord du lit et posa devant lui le plateau mes yeux s'étaient perdus sur le tiroir en bas de l'armoire, fixant la poigné dorée je ne pus voir ses doigts parvenir jusqu'à ma pommette et étirer ma peau non sans violence.
« AIEUU ! Mais ça ne va pas ? Braillais-je en me tournant vers lui. Tu m'as sauvé pour me tuer de tes propres mains où quoi ? Tu vas m'arracher la joue comme ça !
- Et bien…
- Et bien quoi ? Répétais-je en étant encore plus furieux.
- Tu me regardes enfin. »
J'ouvris des yeux ronds, il avait raison : J'étais face à lui, mes yeux à quelques centimètres du bandeau qu'il portait sur les siens. Pourtant ce qui attira mon attention ce fut tout son ensemble, de là ses cheveux étaient encore plus détaillés et je pouvais les voir tomber allégrement le long de son cou ainsi que sur ses épaules. Sa peau lisse, pure, était encadré par des traits fins et harmonieux qui même sans ses yeux ne semblaient pas gâchés. Il avait des lèvres roses, unies, sans aucunes crevasses d'aucunes sortes. A croire qu'il ne connaissait ni le froid ni la famine. Mes joues s'empourprèrent un peu devant tant de beauté dans un seul corps, si dieu pouvait créer de telle chose… Il aurait pu en donner un peu à d'autres qui en manquaient considérablement.
« Oui et ? Ne pus-je que répondre devant cette vérité impossible à nier.
-Tu n'as plus peur de moi ?
- J'ai faillis mourir, je ne suis plus à une tentative de plus ou de moins maintenant.
-Hé, s'esclaffa » le gorgone qui tendit une main vers moi.
Je fermais les yeux, comme quoi les manies on la vie dure.
« Non, je ne transforme pas les gens en les touchant… Surtout vu comment je t'ai peloté tout à l'heure.
-Qu'est-ce que ça veut dire ?
-Que même endormis tu as de très bon réflexes… Même moi je m'incline »
Je ne voyais pas de quoi il parlait, et, je ne voulais absolument pas le savoir. Tout ce que je comprenais c'est qu'il se moquait de moi, encore.
« Pourquoi m'as-tu sauvé ? »
Kanda garda le silence devant cette question, sa main attrapa le bandage qui entourait ma tête avant de m'enlever. Puis il se releva et partit vers la sortie.
« Tu devrais pouvoir te débrouiller tout seul, quand tu auras finis dors. Ou je te refrapperais à la tête.
-Refrapper ? »
Il referma la porte et me laissa ainsi seul avec le plateau. Refrapper ? Que voulait-il dire par là ? Je repoussais les draps d'un coup sec et me dirigeais vers le petit miroir au fond de la pièce. Une fois arrivée devant je me mis à me regarder sous toutes les coutures quand quelque chose percuta mon esprit : La blessure sur mon front était la seule que je possédais. Je m'observais une nouvelle fois, puis une seconde et ainsi de suite… C'était impossible ! Avec toute la roche m'était tombé dessus j'aurai du avoir le corps recouvert de cicatrice… Alors comment ?
J'attrapais le plateau sur le lit et me dépêchais de refaire un pansement propre, il n'était pas question que je retourne dormir : J'avais besoin d'explication. Je sortais donc rapidement en quête de mon « sauveur » qui devait probablement être dans l'une des centaines de pièces de ce souterrain en clair il fallait que je sois patient.
Une heure plus tard… Toujours pas de gorgone à l'horizon. Il s'était évaporé ou quoi ? J'avais fait toutes les pièces du haut, m'étais perdu cinq fois et sortais du bureau. Il me restait donc un endroit que je n'avais pas visité : la porte en face. C'est donc à pas rapide que je me dirigeais vers cette dernière chance qui se trouvait être... Une cuisine. Mon estomac se mit à gargouiller, lui au moins ne perdait pas le nord.
Mais l'heure n'était pas au repas…
Après un petit encas je repris ma route vers le fond de la pièce. J'allais passer l'embouchure quand quelque chose attrapa mes épaules, il ne m'en fallu pas plus pour hurler de peur et trembler comme une feuille.
« Il faut croire que tu as trop dormis dans ma chambre… Tu imites le cri d'une dame à la perfection »
Evidemment, qui à part Kanda pouvait être là ? C'était stupide… Totalement idiot d'être effrayé de cette manière. Je me retournais avec une moue suffisamment explicite, il me relâcha dans le même temps et posa ses mains sur ses hanches.
« Et bien Princesse ? Cet air n'a rien de bien élégant.
- Ce n'est pas drôle.
- Vraiment ? Moi je trouve cela divinement amusant.
- Je crois qu'on a pas le même sens de l'humour»
A cette conclusion dont je lui faisais part, il me répondit par un sourire moqueur. Je ne voyais pas ce qu'il trouvait de si risible en agissant ainsi, c'était puéril… Tout bonnement puéril. Avant que je ne puisse répondre à ses agissements, le gorgone se rapprocha de moi et agrippa mon menton de sa main. Sa poigne était forte mais ne faisait pas mal, comment pouvait on bloquer tout un visage avec seulement deux doigt ? Je l'ignorais, par contre il était claire que Kanda ne voulait pas que je tourne la tête. Il n'allait pas enlever son bandeau tout de même ? Je fermais encore une fois les yeux, seul moyen de défense qui me paraissait le plus approprié. Son souffle glissait sur ma peau, réchauffant doucement mon nez.
« Tch… Plus parano que toi il n'y a pas »
Il avança son visage jusqu'au mien, le bandage qui couvrait sa vue était en parallèle avec le mien, celui ajusté un peu plus tôt.
« Mais au moins tu sais faire les pansements, ça m'évitera de te bichonner.
- Co…Comment sais-tu si il est bien fait ou non ?
- Hum ? Et bien parce que je le vois.
- Pardon ? »
Je le repoussais violemment et reculais, plaquant les mains sur mes yeux comme une barrière supplémentaire. Mon dos buta contre le mur, tandis que je fronçais les sourcils en retenant un cri.
« Je ne vais pas te transformer, je crois te l'avoir déjà dit.
- Mais si tu me vois alors…
- Tu es toujours vivant non ? Pourtant ça fait deux fois que tu regardes le bandage à cette distance »
Il n'avait pas tord… Mais dans ce cas là…
« Pourquoi tu mets un bandage alors ? Je ne comprends pas.
- C'est simple pourtant : Si tu croises le regard d'une gorgone alors tu te pétrifies. Mais si tu ne le vois pas, rien ne se passe. As-tu déjà essayé de regarder à travers un tissu ? Les fibres sont parfois assez grandes pour distinguer les choses mais la réciprocité ne s'accorde pas.
- Donc tu me vois ?
- Je perçois les formes et les couleurs en général. Pour les détails il faut que je sois plus près »
Plus près, comme pour le bandage donc. C'était normal, il ne devait pas avoir une bonne vue avec ce tissu sur les yeux… Cela restait cependant tout de même mieux que d'être dans un noir complet, on oublie souvent à quel point on se repose sur notre vue au quotidien… Maintenant je comprenais mieux comment il arrivait à se déplacer avec un plateau sans problème, cela le démystifiait un peu même si des prunelles changeant en pierre n'en reste pas moins du domaine divin.
« Près comme ceci, murmura Kanda »
Je reconnu ce souffle chaud, il était là, à quelques centimètres de moi.
« Pourquoi tu m'as sauvé ? Demandais-je, les mains toujours sur mes paupières.
- L'odeur d'un cadavre n'est pas le parfum que je préfère.
- Hé, tu les préfères vivant ?
- C'est toujours mieux que l'odeur de la décomposition.
- Comment m'as-tu sauvé ? »
Il m'enleva les mains de mes yeux, j'en ouvris un moitié-curieux moitié-craintif et découvrit la raison : Kanda souleva une partie de son vêtement ou un bandage faisait le tour des ses hanches, cela voulait il dire que la légende était vrai ? Que son sang pouvait prendre ou redonner la vie ?
« Tu m'as donné ton sang ? Demandais-je en regardant le tissu blanc qui recouvrait en partie son corps.
- Ouai, maintenant tu as le sang d'un véritable monstre dans les veines… Au moins maintenant les villageois ne te critiqueront pas pour des prunes.
- C'est vrai… Je suis enfermé ici.
- Et alors ? Tu préfères qu'il te rejette de nouveau à coup de bâton et de pierre ? A moins que tu n'aimes ça ?
- Ma mère doit être effondrée.
- Elle est adulte elle se débrouillera très bien, pour élever un gamin comme toi elle a dû même faire quatre fois le boulot pour que tu sois aussi frêle et incompétent.
- Tu as sûrement raison. Admis-je. Elle doit être bien plus heureuse maintenant. »
Je baissais la tête, mon cœur se serra devant cette fatale vérité. Il n'avait pas tort, elle irait bien mieux sans moi, moi qui ne lui ai apporté que des ennuis depuis ma naissance. Mon regard s'assombrit de plus en plus, finalement j'aurai mieux fait de mourir dans cet effondrement.
« Eh bien… En fait tu n'es pas maso. Siffla Kanda. En fait t'es un dépressif, au lieu de te tourmenter pour ta mère tu ferais mieux de penser à toi.
- En fait…
- Quoi ?
- Je me disais juste que c'était triste, je ne reverrais probablement jamais le soleil… C'est idiot n'est-ce pas.
- Toi… T'es vraiment pas normal comme type »
Je lui répondis par un sourire franc et plein de chaleur, il me « regarda » sans sourciller puis, d'un coup attrapa mon bras et commença à partir. Kanda se dirigeait vers la fameuse porte où je voulais entrer et j'y découvrais avec stupéfaction que c'était le garde manger. Mais… Comment pouvait-il avoir autant de nourriture dans un souterrain? Alors qu'il continuait de m'entrainer, j'observais les étagères à ma droite : des produits frais ! Impossible et pourtant… Ils étaient bien là devant mes yeux.
« Kanda tous ces légumes comment…
- Tais-toi, tu es bruyant. »
Nous arrivâmes devant un escalier du même genre que celui qui menait aux chambres après une bonne vingtaine de marche il me lâcha la main et continua. Mais où diable m'emmenait-il ? Qu'avait-il dans la tête au juste ? Je le suivis silencieusement malgré toutes les questions qui allaient et venaient dans mon esprit. Il ne nous fallut que peu de temps avant d'arriver à la sortie, Kanda passa le premier pendant que je restais là perdu. L'issue était baignée de lumière, une lueur familière… Serait-ce ?
Je me mis à monter le reste des marches en courant et entra dans cet éclat éblouissant.
« Mais c'est… »
Devant moi se tenait un gigantesque jardin, le plus grand que je n'ai jamais vu.
« Kanda, c'est toi qui as fais ça ? »
Il détourna la tête en ne répondant qu'un « Tch » mais je pus voir ses joues s'empourprer.
« C'est merveilleux ! »
Je levais la tête : Le ciel et surtout… Les rayons du soleil qui passaient sur la paroi. Il était trop tard pour qu'ils viennent sur l'herbe mais demain, oui demain le soleil viendrait lui aussi s'immerger dans ce jardin et je pourrais de nouveau le voir.
« Kanda… Merci.
- Me remercie pas, on serait tous les deux embêtés enfermés dans une grotte sans rien boire ou manger.
- Tu crois qu'on peut escalader ? Peut-être que je pourrais sortir
- N'y pense pas, c'est trop ardu. Ne gaspille pas mon sang en jouant les aventuriers. »
Je m'allongeais dans l'herbe, heureux. Je pouvais sentir mon sourire étirer tout les muscles de ma mâchoire.
« Je comprends mieux pourquoi la pièce en dessous a autant de nourriture. Dis-je
- Tu peux prier pour avoir de la viande, ça ne pousse pas ici.
- J'imagine bien »
Kanda posa son dos contre la paroi avant de se glisser lentement sur le sol. Il était à ma droite, je tournais ma tête dans sa direction.
« Bah je suppose qu'une petite plante comme toi a juste besoin de soleil et de minéraux. Songea t'il
- Tous les humains ont besoin de soleil.
- Je ne suis pas humain. »
Je relevais le haut de mon corps, il avait dit cette phrase d'une voix triste. Son « regard » semblait se perdre dans le fond du jardin à gauche. Comment lui remonter le moral ? Je n'en avais aucune idée…
« Kanda ?
- Laisse tomber Moyashi, tu vas te faire mal à la tête.
- PARDON ?
- Oh faite, ne crois pas que tu sois mon invité… »
Il se releva subitement, leva ses bras au ciel et s'étira avant de venir à côté de moi. Son sourire moqueur était de retour, il ne m'annonçait rien qui vaille.
« Que veux-tu dire par là ? Risquai-je
-Il n'est pas question que je te loge et nourrisse gratuitement tu sais ?
- Je n'ai pas d'argent.
- L'argent n'a aucune valeur ici, tout ce dont j'ai besoin je le cultive ou le construit par moi-même.
- Dans ce cas en quoi pourrais-je t'être utile ? Vu que tu sais tout faire. »
Ses lèvres s'allongèrent encore, si je n'étais pas inquiet pour la suite je me serais demandé comment il pouvait faire cela. Il s'assit près de moi et posa son index droit sur mon front pour m'obliger à me rallonger, avant de placer son bras du coté de ma hanche gauche sur l'herbe.
« Dis moi Moyashi, tu as quel âge ?
- 15 ans, et je m'appelle Allen.
- 15 nee ? Dans ce cas tu n'as même pas dû commencer je suppose.
- Commencer quoi ? Répondis-je agacé. Je ne voyais pas du tout de quoi il voulait parler.
- C'est vrai que sur cette ile les coutumes ne doivent pas être très pratiquées ici.
- Quelles coutumes ? Mais de quoi tu parles bon sang…
-Ta maman ne te l'a pas dit ? Normalement quand un jeune homme quitte le quartier des femmes pour devenir un honnête citoyen il doit passer par une étape. »
Une étape ? N'était-ce pas une excuse pour me faire faire quelque chose que je refuserais cordialement sans cette obligation du « devoir » ? Enfin à part me demander de nettoyer ou jardiner il n'avait pas d'innombrables options… Ce n'est pas comme si travailler me faisait rechigner.
« Dis-moi ce que tu veux au lieu de tourner autour du pot.
- Je suis d'humeur généreuse, je veux bien être ton éraste.
- Eraquoi ?
- Une personne qui est responsable de toi pendant ta période d'apprentissage, elle consiste à faire du garçon un bon chasseur et un combattant courageux. Qui ne tremble pas comme une feuille quand on l'attrape par derrière. Cela dure deux mois environ.
- Ou est le piège ?
- Le piège ? Quel piège ?
- Tu ne vas pas me dire que je serais logé, blanchit en échange d'une formation qui te coûte encore plus n'est-ce pas ?
- Oh mais j'y viens… »
Je déglutis un long moment, pourquoi fallait il qu'il mette autant de temps à me dire ce qu'il avait en tête ? Ca l'amusait tant que ça de me tourner en dérision de cette manière ? Quoi, il allait me demander de lui préparer des bons petits plats ? Qu'il le fasse, peu importe. Je n'allais pas mourir de faim juste par orgueil.
Kanda fit glisser sa main situé près de ma hanche vers mon oreille tandis qu'il plaçait la seconde près de mon autre épaule. Le haut de son corps était maintenant au dessus de moi, le reste ne tarda pas : il souleva sa jambe droite pour la poser entre mes deux cuisses. J'étais toujours allongé et ne cillait pas, il tentait de faire quoi là exactement?
« Kan…Da ?
- Un peu de patience, tu vas comprendre.
- Je crois que je n'ai plus trop envie de savoir. Avouai-je
- Tu ne veux pas mourir de faim non ?
- En faite je crois que je vais mourir tout court.
-Allons… Des tas de jeunes éphèbes sont passés par là avant toi, tu ne veux pas essayer ? Toi qui fouilles partout comme un petit curieux ?»
Kanda ne me laissa pas répondre et se jeta sur mes lèvres. J'ouvris grand mes yeux, il… Il faisait quoi là? Le gorgone commença à happer ma bouche alors que je restais figé au sol, il fit passer ses mains le long de mes hanches et de ses doigts, il remonta mon chiton (2). Instinctivement j'agrippais ses mains pour l'empêcher, il rétorqua son mécontentement en me mordant la lèvre inférieure. Alors que je jurais en plaquant mes mains sur ma bouche, il me laissa respirer… En descendant dans le creux de mon cou qu'il se mit à mordiller sans vergogne tout en reprenant le chemin de mes reins.
« Kanda qu'est-ce que tu fais ? M'écriai-je
- Bah quelle question, j'enseigne »
Je pris en quelques secondes des couleurs, il avait l'intention de m'apprendre quels genres de choses là ? J'essayais d'attraper une seconde fois ses mains pour le retenir… Mais il fut plus rapide, ses doigts vinrent entrelacer les miens fermement alors qu'ils me les ramenaient à hauteur d'oreilles. Je ne pouvais plus bouger le haut de mon corps, quand à mes jambes, elles étaient menacées par un genou tentateur : Celui-ci appuyait légèrement sur mon entre-jambe. Si je me déplaçais d'un seul millimètre, Dieu sait ce qu'il oserait faire…Sa langue vint chatouiller ma clavicule, et remonta jusqu'au menton.
« Arrête. Suppliais-je en fronçant les sourcils
- Pourquoi ? La leçon ne fait que commencer.
-Je n'ai pas envie d'être initié à ce genre d'éducation… C'est dégoutant !
- C'est écœurant seulement quand tu t'y prends mal, maintenant tais-toi et profite. »
Me taire… C'était évident qu'il ne paraissait pas très loquace, vivre seul dans un souterrain ne devait pas aider en sociabilité, non pas le moindre du monde. Par contre il savait faire d'autres choses avec sa bouche et c'est pourquoi il revenait une nouvelle fois vers la mienne, violant mon intimité en y invitant sa langue. Apparemment il préférait dialoguer d'une manière plus charnelle et ne se gênait pas du tout pour faire ce dont il avait envie… A croire que pour lui ses désirs passaient avant le reste. Enfin malgré mon désaccord Kanda n'était pas virulent, il n'y avait aucune agressivité dans ses gestes… Juste une opiniâtreté incroyable, si on ne cédait pas à ses fantaisies et bien il allait lui-même s'en occuper. En fait il réagissait comme un gamin capricieux, mais avec une taille d'adulte et… Légèrement plus pervers. Il relâcha ma bouche avant de m'offrir un beau sourire de gagnant. Un air victorieux parce que… Pour lui, la conquête de mon corps était déjà en échec et mat.
« Il n'est pas question que je continue à te laisser me toucher comme ça ! Vociférais-je
- Ah ouais ? Et tu comptes faire quoi pour m'en empêcher… Te transformer en beau piment rouge pour me bruler les lèvres ? Dommage pour toi, avec l'appétit que j'ai ce n'est pas ça qui va m'arrêter.
-On a vraiment l'impression que tu va me bouffer avec cet air que tu prends.
- Oh que oui, j'ai bien l'intention de te grignoter à toutes les sauces… Susurra-t-il avant de me lécher avidement la joue.
- Ne me bave pas dessus ! C'est dégoutant !
- Hun ! Crois-moi, il y a des choses encore plus salissantes… Et quand j'en aurais fini il n'y aura pas plus crasseux que toi. »
Sur ces mots, il fit glisser mes poignets dans une seule de ses mains. Celle de droite, libre à présent, descendit lentement le long de mes reins, éraflant de ses ongles ma peau sans la saigner. Une fois le chemin parcouru, il atteignit ma cuisse gauche et m'obligea à la soulever. Kanda la posa sur son torse, le poplité emboîté sur son épaule pendant que mon mollet redessinait les courbures de son dos et laissant mon pied chuter dans le vide. Il caressa de son pouce l'arrière de ma cuisse, la plissant de bas en haut puis, partit sous les vêtements qu'il avait déjà bien remontés. Pour atteindre…
« VIRE-MOI TA MAIN TOUT DE SUITE ! Hurlais-je d'une voix rauque et sombre dont j'ignorais jusqu'alors l'existence.
- Mais c'est qu'il peut avoir du coffre le petit éromène… Lança Kanda en laissant échapper un rire.
- Eromène ? C'est quoi ça un éromène ? Et arrête de me toucher avec tes mains baladeuses ! Tu es pire que les hommes du village qui tâtonnent les femmes en périodes de ruts !
- Ravi d'apprendre que tu sais que les enfants ne naissent pas dans les choux et les roses… Ca m'enlève un paquet d'explication.
- Je ne vois pas le rapport, je ne suis pas une fille.
- Oh vraiment ? Désolééé… Avec ta carrure je t'avais vraiment pris pour une petite minaude.
- Dit il alors que tout le village l'appelle LA gorgone, faut regarder le miroir de ta chambre plus souvent. »
Il ouvrit la bouche sans rien dire, touché.
« Faut dire que cloitré dans ta grotte tu n'as pas dû en voir beaucoup des donzelles, tu es peut-être mal renseigné. »
Et je n'allais pas me priver.
« Depuis que je t'ai rencontré tu n'arrêtes pas de justifier tes actions, 'je t'ai sauvé car je ne veux pas de cadavre, pas question de te nourrir à l'œil donc tu vas payer, je suis au dessus de ça, je te caresse car tu as l'air d'une fille' et cætera … Mais en vérité, ce sont justes de fausses excuses. Tu as simplement ENVIE de faire ces choses, c'est tout. »
Malgré le bandage sur ses yeux, je sentis son regard se poser sur moi. Il ne disait rien et restait ainsi à me fixer, ses mains ne bougeaient plus, il s'était totalement arrêté. A quoi pouvait-il bien penser ? Cherchait-il à démentir ? A se venger ? Ou bien était il en train d'analyser ce que je venais de lui révéler et tentait d'être franc avec lui-même ?
« En clair tu es en train de me dire que je le fais parce que j'en ai besoin ? Me demanda Kanda d'une voix monocorde.
- Oui, c'est ça. Affirmais-je »
Le visage du gorgone s'illumina. Quand je parle d'illumination, je ne sous entend pas qu'il venait de trouver la Vérité, mais que la lueur habitant dans son sourire narquois sous-entendait qu'il avait retrouvé son humour, son mauvais humour.
« Tu sais Moyashi…
- Mon nom c'est Allen.
- Je ne suis absolument pas dans l'obligation de te faire tous ça.
- Ah oui et donc ? Pourquoi tu fais ça Monsieur le bon samaritain ?
- Parce que ça m'amuse, c'est distrayant de te tourner en bourrique. »
Sur cette réponse, je me mis à rire à gorge déployé. Je n'en pouvais plus tellement c'était drôle surtout que, Kanda lui ne semblait pas comprendre d'où venait cette hilarité grandissante.
« Moyashi ?
-Vraiment… Passer du 'j'ai Besoin de ta compagnie' à 'je me fais chier tout seul'… Excellent ! »
Mon ventre me fit mal mais je n'arrivais pas à m'arrêter, les larmes me montaient aux yeux tellement il était ahurissant. Un gamin capricieux qui se mordait la queue juste, pour le plaisir de dire non.
Cette fois-ci ce fut Kanda qui virait rouge, mort de honte. Il venait de se rendre compte de la liaison stupide que je venais de faire et donc, qu'il s'était fait avoir en beauté. Il se redressa furieux et rentra dans la grotte, en claquant ce qui servait de porte. Finalement le gorgone n'était rien de plus qu'un humain ordinaire : n'aimant pas qu'on lui montre sous le nez ses erreurs, aussi grosses que lui soient elles.
Après une longue minute à me remettre de mes crampes, je me relevais à mon tour et observais le jardin. Faute d'avoir de la sociabilité avec les gens, Kanda semblait doué pour les végétaux.
« C'est sûr que parler à une fleur qui reste plantée quand on l'agresse ça doit être plus facile d'avoir l'avantage. » Pouffai-je en m'époussetant
Enfin je disais ça mais, on voyait bien qu'un homme fondamentalement violent et sans aucune finesse n'aurait indubitablement pas réussi à construire pareil verdure. Il fallait beaucoup d'amour et de patience pour produire autant de fruits et de légumes. Peut-être n'en avait plus assez pour l'homme ? Quoiqu'il en soit je ne me lassais pas de regarder cette plantation, il y avait tellement de choses que je ne connaissais pas… L'odeur qui envahissait le lieu était chargé de donner appétit à n'importe qui, ce qui… Avec mon ventre affamé ce ne fut guère difficile. J'avais envie de tout goûter.
Mais alors que j'essayais de me décider sur la première chose que j'allais manger, quelque chose au loin attira mon attention : Un arbre au pétale rose.
C'était la première fois que je voyais ce type de feuille et que j'en entendais parler. Le tronc était gigantesque et se tordait vers la gauche pour finir par remonter fièrement vers le ciel où il allait puiser les derniers rayons de soleil que seule sa hauteur lui permettait de recevoir.
« Yamazakura »
Je fis un bon et me retournais presque aussitôt.
« Pardon ? Ne pus-je que dire en tentant de calmer mon cœur qui tout comme moi avait sauté un peu trop haut.
-Yamazakura, c'est le nom de cet arbre.
-Ah ? Et ça veut dire quoi exactement?
- Cerisier des monts littéralement ou comme disent nos amis latins : Prunus donarium
- C'est un cerisier ça ? Dis-je ébahi. Ca vient d'où ?
- Du japon. Il y a aussi un shidarezakura aussi là-bas. Dit il en pointant du doigt un arbre de vingt, vingt-deux mètres aux feuilles blanches, dont les tiges semblaient ne pas supporter le poids des pétales et retombaient vers le sol.
- Et ça veut dire ? »
Kanda me scruta, avec, le genre d'expression venant dire « faut tout t'expliquer, inculte ».
« Cerisier pleureur.
- C'est vrai que les tiges donnent cette impression. Admis-je. Comment tu les as eus ? »
Son visage s'assombrit d'un seul coup, mauvaise idée semble-t-il. Il tourna les talons et reprit le chemin du souterrain, décidément… Cet idiot ne savait que fuir quand quelque chose tournait mal pour lui. Je l'appelais, une fois, deux fois mais aucune réponse de sa part. C'est lorsqu'il atteint l'entrée qu'il finit par me dire d'une voix intelligible.
« Je viens de ce pays. »
Une chose était sûre : si Kanda n'avait pas aussi mauvais caractère, ce serait un homme à marier d'urgence.
Si je vous avoue cela, c'est parce qu'hormis ce principale défaut, il savait vraiment tout faire… Et le faire à la perfection. La cuisine, le ménage et toutes les autres corvées… Il savait lire, écrire et même jouer de l'instrument ! Même pour le dessin il savait y faire. Abandonnez-le sur une ile déserte et s'il le voulait il vous reconstruirait Athènes, c'était impressionnant.
Impressionnant certes mais décourageant aussi… Du coup j'avais vraiment l'impression d'être inutile, non rectification j'étais inutile. D'ailleurs mon ami gorgone ne se gênait pas pour me le remarquer autant que possible.
« En fait il y a une chose dans laquelle tu es vraiment doué… Dit il solennellement
- Ah oui quoi ? Demandais-je, des étoiles dans les yeux que je tentais vainement de cacher.
- Toi, tu es vraiment doué pour surélever les autres. Même le mec le plus abruti de la planète, à côté de toi il se sent pousser des ailes.
- Tu es d'une humilité… En même temps si c'est moi qui suis un moins que rien, si bas dans l'échelle… Dans ce cas tout ce que tu fais royalement bien : c'est juste le niveau d'un simple mortel. Donc arrête de te lancer des fleurs. »
Une aura sombre plana au dessus de lui, qu'importe à part bouder où glisser ses mains par ci par là pour m'embête… Je ne risquais pas grand-chose de lui. Il aboyait beaucoup mais ne mordait pas, soit, hormis dans mon cou.
« Un jour je mettrais du poison dans ta nourriture, siffla t'il.
- Comme si tu en étais capable, trop dur pour toi de mal faire quelque chose.
- La nourriture peut être succulente et te tuer aussi.
- Si je meurs tu ne pourras plus te vanter, t'auto-satisfaire devant moi et surtout 'c'est distrayant de me tourner en bourrique' »
Il piqua un fard mais ne rétorqua pas, préférant se venger sur son repas.
Récemment, Kanda était beaucoup moins entreprenant. Que ce soit dans ses gestes déplacés ou les joutes verbales… Peut-être avait il enfin gagné en maturité, ou tout simplement que cela devenait moins amusant vu le nombre de taquineries qui s'échelonnaient depuis mon arrivée. Le diner terminé, il me laissa le soin de ranger et monta, surement une énième fuite désespérée. Une fois ma besogne achevée, je me rendais à ma chambre aussi.
Cela devait faire un mois que je vivais entre ces murs, la vie n'était pas aussi dure que je l'imaginais bien au contraire. Moi qui avais vécu sur une ile toute ma vie et qui rêvais d'aventure, de partir au loin… Finalement je me retrouvais dans un espace encore plus fermé. Pourtant, je ne me sentais pas oppressé. Peut-être parce que Kanda était là ?
Malgré son caractère : sa mauvaise manie de se moquer, râler et de se croire supérieur, il… Etait plutôt facile à vivre d'une certaine manière. Il riait lorsque j'étais inculte à quelque chose mais jamais pour une opinion différente. Kanda ne posait pas de question, ne demandait jamais rien sur ce que je faisais avant, il n'essayait pas deviner mes pensées, mes passions… Pas curieux pour un sou et pourtant, il se souvenait des plats que j'aimais, les choses que je voulais apprendre et même des idioties que j'avais oublié une fois l'heure passée. A sa façon, il avait des marques de tendresses.
J'étais devant ma porte, la main tendu vers ma poignée et l'esprit ailleurs. Peut-être que j'avais été trop dur avec lui après tout, j'aurais pu être un peu plus mature et ne pas répondre à sa provocation. Une fois n'était pas coutume d'aller s'excuser. Je revenais donc vers mes pas, prêt à rentrer dans la chambre ou j'avais dormis pour la première fois. Pour éviter de fuir au dernier moment et me contenter de feindre un « tant pis je le ferais une prochaine fois ». Je frappais et aussitôt rentrais à l'intérieur : Grossière erreur.
« Kanda écoute je…
- SORS ! »
Devant moi se tenait Kanda de dos, il était face au miroir et ses yeux découvert.
Kanda avait de magnifiques yeux gris.
Je restais là, fixé dans l'embouchure de la porte et mes yeux scrutant les iris de Kanda. Je ne l'entendais même pas me hurler dessus. Debout, comme statufié, mon corps ne m'obéissait plus et je ne désirais qu'une chose : pouvoir me plonger indéfiniment dans ce regard enchanteur.
Il ferma les yeux et se retourna vers son lit, attrapant quelque chose dessus. Mon esprit restait toujours déconnecté et il fallut qu'il arrive vers moi en me frappant au visage pour que je puisse enfin revenir à moi.
Je tombais sur les fesses dans le couloir, ma main gauche sur ma joue et mes pupilles rivées sur Kanda qui me saisissait par le col avant de me ramener sur mes deux pieds.
« MAIS TU ES COMPLETEMENT MALADE ! »
Aucun son ne sortit de ma gorge, je n'y arrivais pas.
« NE RENTRE PLUS JAMAIS DANS MA CHAMBRE SANS MON AUTORISATION ! JAMAIS ! »
Ses paroles se bousculaient dans ma tête, mes pensée aussi et je n'arrivais pas à revenir totalement. Il était en colère, furieux même. J'avais mal à la joue, il ne s'était pas retenu, pourquoi m'avait il frappé ? Je voulais juste, me réconcilier avec lui.
« EST-CE QUE TU M'ENTENDS ? HEY JE TE PARLE ! »
Tous ce que je désirais, c'était m'excuser… Et voilà que maintenant il était encore plus furibond.
« ALLEN ! »
Je baissais la tête, laissant mon regard dérivé sur le sol. Il relâcha mon vêtement et agrippa mon bras pour m'entrainer sur le lit où il me força à m'assoir. Puis s'agenouilla vers moi en posant ses mains sur mes genoux.
« Est-ce que tu m'entends ? Susurra-t-il doucement, c'était la première fois qu'il prit ce timbre de voix. C'était chaleureux.
- C'est la première fois que tu m'appelles Allen.
- Ne dit pas de bêtises.
-C'est la vérité… Je suis content. »
Je me mis à sourire, un vrai sourire bien franc et aussi chaleureux que je pouvais. Des larmes s'installaient aux coins de mes yeux, je tentais du mieux que je pouvais de les retenir.
« Tu… Es très beau Kanda.
- Pardon ? Lâcha-t-il d'une expression que je n'aurai pu définir.
- Tu as des yeux magnifiques. » Ajoutai-je avec, toujours ce sourire sur mon visage.
Celui de Kanda au contraire s'assombrit, il se releva silencieusement et resta debout quelques secondes sans sourciller. Il semblait réfléchir… Mais à quoi ? A quoi pouvait-il bien penser ? La réponse ne tarda pas : Il me colla une gifle, la plus dure et violente que j'avais pris de toute ma vie. Mon corps partit tout seul sur la gauche, si ma main ne m'avait pas retenu, je serais tombé de tout mon poids sur le lit. Je fixais alors le gorgone, incompris et cherchant une raison à cette violence qui ne lui ressemblait pas.
« Kan… Ne pus-je que prononcer
-Ne dis plus jamais ça… Plus jamais tu m'entends ? Répéta-t-il comme pour me l'encrer dans mon esprit.
- Mais… Qu'est-ce que… ? »
Il agrippa mes épaules, les serrant de toutes ses forces. Je crus qu'il allait me les briser.
« PLUS JAMAIS ! EST-CE CLAIR ? Réitéra t'il
- Pourquoi ? Demandais-je totalement abasourdi par sa réaction.
- Ne parle pas de ça, n'y pense même pas, oublie le ! Oublie tout ce qui c'est passé !
- Kanda je ne comprends pas…
- TU N'AS PAS BESOIN DE COMPRENDRE ! FAIS-LE ! Hurla t'il encore plus. »
Ce fut le cri de trop, mes larmes sortirent et je ne pus m'arrêter. Les sanglots déferlèrent alors pendant que je plaquais mes mains sur mon visage. Kanda desserra sa prise, je ne le voyais plus mais il devait surement être en train de regarder cette réaction infantile que j'avais. Mais que diable je ne m'en rendais pas compte, j'avais mal, mal aux joues, mal aux épaules, mal au corps et surtout mal au cœur. Comme un poignard qu'on m'avait planté et qu'on tournait encore et encore à l'intérieur.
Pourquoi je me mettais dans cet état ? Je n'en avais aucune idée. Etait-ce la colère de Kanda qui me faisait mal ? Ou bien autre chose ?
« Allen?
- Je voulais juste qu'on arrête de se disputer. Avouai-je entre deux pleurs. J'en ai marre qu'on passe notre temps à se chercher des embrouilles. Je souhaitais juste… Juste être ton ami. »
Je me pliais en deux, les mains cachant toujours cette face maintenant rouge de tristesse. Pourquoi j'avais mal ? Les yeux de Kanda restaient gravés au fond de ma tête non… Plus loin encore.
Je sentis deux bras m'encerclé je relevais un peu la tête, libérant mon visage pour voir ce qu'il se passait. Kanda posa son front contre ma joue droite tandis que ses mains se logeaient dans mon dos. Il resta ainsi un moment, le temps que mes sanglots s'atténuent… Ce qui par son geste ne prirent qu'une vingtaine de secondes, trente au plus.
« Je suis désolé. Souffla-t-il.
- Kanda ? Balbutiai-je
- Excuse moi pour la gifle, pour le coup de poing, pour avoir crié de cette manière. »
Il me serra plus fort, je pouvais sentir l'odeur de son corps embaumer le mien. La chaleur de son visage réchauffait ma joue humide et ses cheveux glissaient doucement sur mon menton.
« Non.. Je… Ne pus-je que dire
- Oublie tout ça, oublie tout ce qui c'est passé à l'instant compris ? Je te promets de ne plus te frapper, ni d'hurler. Jura Kanda.
- Pourquoi ? »
Son souffle qui chatouillait ma peau devint plus erratique, quelque chose semblait le préoccupé… Et mon mal être ne c'était pas arrangé malgré l'arrêt de mes pleurs. La douleur ne cessait pas, qu'est-ce que c'était ? Mes mains me démangeaient, j'avais envie… Envie de…
Je le repoussais vivement, il tomba sur les fesses à un mètre de moi. A présent de bout, je le regardais de toute ma hauteur. Quelque chose ne tournait pas rond en moi Puisque…
J'avais envie…
« Allen ? Hésita Kanda qui prenait un ton inquiet.
- Kanda je… »
Ca ne pouvait être ça, c'était impossible.
« Allen dis moi ce que tu as ! » M'ordonna Kanda alors qu'il se relevait
Il recula un peu, comme si il se doutait de quelque chose. Sa question ne semblait encore une fois que rhétorique, comme si, c'était évidemment… Il devinait la réponse, mieux encore il savait pertinemment ce que j'allais lui répondre. Et cela en devenait encore plus douloureux pour lui comme pour moi.
« Je… Je… Impossible de dire plus, mon souffle se coupait devant cette vision qui revenait sans cesse me hanter malgré mes paupières ouvertes. Au fond de moi je n'avais qu'une envie…
- Tu veux revoir mes yeux ? »
Même si cela revenait à en mourir.
Je ne m'étais jamais vraiment attardé sur « pourquoi Kanda changeait les gens de quiconque plongeait dans son regard ». Vu qu'il n'aimait pas trop parler de mon passé sur l'ile, il était donc inconcevable qu'il soit le genre de personne à apprécier commenter sa vie. C'était bien l'une des rares choses que j'avais compris chez lui et que je respectais. Pourtant, il existait des moments où la volonté de faire plaisir à son prochain devait passer en second plan.
« Kanda ? »
Pas de réponse, c'était tellement évident. Il était allongé sur son lit, le coude droit plongeant dans le matelas et sa main retenant sa tête. Etant de dos je ne pouvais deviner l'expression de son visage même si, je me doutais bien qu'il faisait semblant de ne pas avoir entendu son nom. Pourtant la porte était entrouverte, ce qui laissait sous entendre que ça ne le dérangeait pas que je vienne.
Je rentrais donc timidement avec, cette gêne qui compressait mes entrailles. Je l'appelais une nouvelle fois, il ne cilla pas peut-être s'était il endormit ?
Posant mes mains sur le lit, je glissais un genou dessus puis grimpa totalement. Toujours aucune réaction du gorgone, soit il avait le sommeil lourd, soit il me tournait en bourrique. Lentement j'avançais ma main gauche sur son épaule et tapotait doucement dessus : il eut un sursaut, finalement il s'était peut être bel et bien assoupit.
« Kanda ? » Réitérais-je tant bien que mal.
Troisième silence, cela commençait à m'agacer. Je voulais bien croire qu'il dormait les premières fois mais là, c'était pour me contrarier. Et franchement, ce moment fut le plus mal choisit pour m'irriter.
« Kanda arrête de m'ignorer ! »
Je poussais fortement son épaule vers moi, l'obligeant alors à s'allonger sur le dos. Il se laissa faire sans un mot, sa bouche fermer ne laissa sortir aucun son. Nous restâmes ainsi un bon moment, moi agrippé à son épaule et lui les bras le long du corps avec, cette expression impassible sur le visage. Finalement il accepta de répliquer :
« Quoi ?
- Tu pourrais au moins me répondre quand je t'appelle !
-J'ai pas entendu.
-Menteur ! Vociférais-je
- Ouais et alors ? »
Et alors ? C'est tout ce qu'il avait à dire après ça ? Il essayait de faire comme si de rien était ?
« Non mais c'est quoi ce manque de cran ?
- Quel manque de cran ? Feignait t'il
- Ca suffit Kanda ! Je veux bien croire que tu sois gêné mais de là à carrément nier les chos… »
Il me coupa dans ma phrase en se relevant brusquement, mon bras qui tenait encore son épaule fut agripper d'un coup et, sans vraiment que je comprenne, je me retrouvais sur le ventre avec ce même membre coincé dans mon dos.
« Gêné ? Ne me compare pas avec toi, je ne suis embarrassé par ce genre de futilité.
- Dans ce cas pourquoi tu fais la sourde oreille ? Lançais-je après un juron de douleur.
- Pas envie de te répondre c'est tout.
- Alors pourquoi laisser la porte ouverte ? Tu es un vrai paradoxe toi ! »
J'entendis un petit rire s'échappé de sa gorge, le genre qui me rappelait sans difficulté le sourire qui s'y rapportait. Il serra un peu plus sa prise sur mon bras, je fronçais les sourcils aussitôt et retenais un gémissement.
« Ce que tu peux être simplet mon cher Moyashi…
- Comment ça ? »
Sur ces mots il se mit à califourchon sur moi, ses cuisses sur les miennes et sa main valide empoigna mes cheveux.
« Ne pas désirer répondre et manquer d'entendre ta jolie petite voix son deux choses bien différentes… Tu ne crois pas ? »
Il pressa tout son poids sur moi, j'avais l'impression de me fondre dans le matelas lui-même. Les ongles de Kanda s'insinuèrent dans mes cheveux, allant jusqu'à caresser ma voute crânienne. Il me massa quelques instants avant de déplacer sa main vers ma joue qu'il griffa doucement dans toute sa longueur.
« Kan..Da ?
- Chuuut… Pas encore moyashi. »
Il enfonça un de ses doigts dans ma bouche, courtisant ma langue de son majeur tandis que son pouce cajolait ma pommette pour effacer les marques. La seconde main du gorgone remonta mon bras vers mon épaule et la libéra. Aussitôt je tentais de basculer sur le coté, ce fut peine perdu : il attrapa de suite mes cheveux et me força à pencher la tête en arrière.
« Je te redonne gentiment ton bras et c'est comme cela que tu me remercies ? Tes parents t'ont vraiment mal éduqué… »
Kanda ressortit ses doigts humides puis lâcha ma chevelure violemment, du moins suffisamment pour que je me cogne contre les couvertures sans toutefois trop de dégâts. Il se redressa ensuite et déplaça ses jambes entre les miennes puis, attrapa l'arrière de mon chiton.
« A genoux. » Ordonna-t-il
Je ne bougeais pas, il me demandait quoi là ?
« Allez, à genoux j'ai dit »
Il tapota ma cuisse droite comme on flattait un cheval, j'ouvrais grands les yeux. Il voulait faire quoi là ?
« Je croyais t'avoir dit que je n'avais pas envie de parler ? Allez remue toi un peu ! S'impatienta Kanda qui frottait son genou droit contre mon entrejambe.
- Pourquoi ? Demandais-je simplement.
- Comment ça pourquoi ? Tu en poses une telle question !
-Non sérieusement tu fais quoi ?
- T'es aussi prude que ça pour ne pas saisir ? »
Prude… L'information circula quelques secondes dans mon cerveau qui essayait de décrypter le sous-entendu et, j'y parviens.
« AH NON ! Hurlais-je en tentant de sortir du lit.
- Ah bah au moins on avance là ! C'est bien on va pouvoir rester sur la même longueur d'onde maintenant ! Rigola le gorgone devant ma naïveté.
- Pas question ! Jamais !
-Mais oui, allez mon éromène rallonge toi. Promis tu passeras un agréable moment ! »
J'attrapais la barre du lit et me tirait à elle, ce fut sans être arrêté par un pervers qui agrippait mes épaules et me faisait tomber une nouvelle fois : Sur le dos. Il se pencha vers moi, son visage face au mien était inversé et avait cet air taquin qui implicitait la suite du programme. Il bloqua mes poignets… Encore. Ce coup-ci il ne me les rendrait pas, mon instinct me le soufflait. Je sentis ses cheveux chatouiller mes joues lorsqu'il rapprocha ses lèvres des miennes et me donna un baiser chaste. Il glissa alors le long mon oreille et murmura :
« Vilain garçon, ça mérite une petite punition… Non ?
- Tu veux coucher c'est ça ?
- Que ça parait vulgaire dans ta bouche… Enfin je suis ravi de voir que tu ne crois plus à la cigogne.
- Oui ou non ?
- Pourquoi ? Tu as changé d'avis et tu veux bien te laisser faire ?
- Oui »
Yeux grand ouvert, idem pour la bouche… Finalement je me demandais si Kanda n'avait pas que de la gueule. A croire qu'il préférait imaginer que d'agir, le comble pour un homme qui ne supporte pas les futilités.
« Tu… Plaisantes ? Me demanda t'il
-Non pourquoi ?
- Il n'y a pas deux minutes tu tentais de filer à l'anglaise avec la barre rouillée du lit.
- J'ai changé d'avis, comme tu dis.
- Et que me vaut ce retournement d'esprit ?
- Je veux quelque chose en échange. »
Le visage de Kanda s'assombrit, il plissa les yeux avant de prendre un regard accusateur.
« J'écoute ta proposition, j'accepterais ou non ensuite. Dit il d'une voix méfiante
- Laisse moi voir tes yeux. »
Le gorgone se redressa, il resta pensif quelques secondes puis se leva complètement hors du lit.
« Jamais »
Il sortit en claquant violemment la porte, apparemment c'est un sujet tabou…
Je me rallongeais sur la couchette, les bras croisés derrière la tête. Quelle tête de mule…
Mon corps ne tarda pas à sombrer dans les bras de Morphée et je m'en allais rêver de ces deux pupilles grises qui restaient ancrées dans mon esprit même éveillé.
« Oi Moyashi !
- Je m'appelle Allen… Grommelais-je en serrant la couverture dans mes bras.
- Debout j'ai besoin de toi !
- Ecoute, si c'est au sujet du câlin repasse plus tard… Je ne suis pas en forme.
-Le monde ne tourne pas autour de ton petit corps, j'ai d'autres choses à faire que de te sauter dessus.
- Ah bon ? » Répondis en baillant.
Je reçu un violant coup sur la tête, au moins Kanda était redevenu lui-même. Mais avec la douleur qui me lancinait, je me demandais si cela ne valait pas mieux qu'il déprime encore un peu… Quoiqu'il en soit il ne me laissa pas cogiter d'avantage et me tira dehors par le bras. Il me traina ainsi tout le long de l'escalier, du hall jusqu'à… L'entrée ?
Ou plutôt la sortie devant moi se trouvait ce fameux trou qui jusqu'alors était bouché. Tout ceci au passé puisqu'il n'y avait plus aucun rocher.
« Comment ?
- Comment ça 'comment' ?
- Par la force de mes bras, tu crois que je peux faire disparaitre les rochers en tapant des mains ? Arrête de prier Zeus et fais marcher un peu plus tes méninges. »
Sur ses mots il me jeta dans l'entrée, je glissais la tête la première sur le sol rocailleux et avalant de la poussière par la même occasion.
« Mais ça ne va pas ? Qu'est-ce qui te prend ? Hurlais-je en me redressant tant bien que mal.
- Rentre chez toi.
-C'est pour ça que tu me réveille en plein milieu de la nuit ?
- La matinée est déjà bien entamée en réalité.
- Et tu ne pouvais pas attendre que je me réveille ?
- Pas vraiment non. »
Je le dévisageais bouche bée… Mais quelle mouche pouvait bien l'avoir piqué pour qu'il agisse de manière si incompréhensible ?
« Est-ce parce que je t'ai demandé de voir tes yeux ?
- Salut moyashi et à jamais. »
Sur ce il se retourna et partit sans demander son reste. Choqué je ne cillais pas, n'arrivant pas du tout à suivre le raisonnement qui s'était déroulé dans sa tête. Tout ça pour un peu de chantage ? C'est vrai que j'avais longtemps déprimé en me sachant bloqué ici mais… De là à quitter Kanda de cette façon, c'était… Trop brutal.
« Kanda ! Criais-je
- T'es pas encore parti moyashi ? Et moi qui croyais que tu irais directement gambader dehors en criant 'mamaaaan' à plein poumon… Lança-t-il cynique.
- Je… Ce n'est pas un adieu n'est-ce pas ? »
Il se stoppa net, ne prenant ni la peine de se retourner ni même de répondre. Il resta ainsi, silencieux devant ma question.
« Je vais revenir !
-Humpf ! »
Il se pivota finalement avec, un sourire que je ne lui connaissais pas : un air mi-moqueur mi-triste. Le gorgone planta ses mains sur ses hanches et me lança d'une voix on ne peut plus taquine :
« Tâche de pas être aussi lent que d'habitude, sinon le trou sera à nouveau rebouché… »
Je souriais de toutes mes dents.
« Compris ! »
Je relevais alors et me dirigeais vers le village à toute allure, ma mère devait être folle d'inquiétude ! Que dis-je, morte de chagrin. Elle devait me croire décédé depuis cette fameuse attaque des villageois… J'allais enfin la revoir, c'était la seule chose qui m'avait manqué depuis ma rencontre avec Kanda : la présence de ma mère. Tout ce que je voulais c'était la revoir et l'emmener avec moi chez lui, nous n'avions besoin de rien d'autre. Oui, je n'avais jamais demandé grand-chose dans la vie... C'est pourquoi lorsque je fus enfin arrivé à mon ancienne maison et que je n'aperçu qu'un semblant de ruines sans ma mère, je demandais en mon fort intérieur : pourquoi ? Qu'est-ce qu'il c'était passé ?
L'histoire commence quelques siècles plus tôt, celle d'un garçon à la chevelure magnifique du nom de Kanda Yu. C'était un métis, il tenait de sa mère des origines japonaises mais avait vécu sur les iles grecques, la patrie du père. Il demeurait dans la Crète depuis sa naissance avec ses parents, jusqu'à son passage à l'âge adulte où il quitta le foyer pendant les deux mois imposés.
Kanda n'avait rien contre le rapt pédérastique, au contraire celui qui s'était proposé pour l'initier fut l'homme qu'il admirait par-dessus tout. Il l'adorait, l'aimait.
Il n'eut pas de plus beau moment dans sa vie, il était heureux, comblé par tant d'amour et de chance.
Lorsqu'ils rentrèrent, Kanda s'installa chez son éraste. Il passait le plus clair de son temps avec lui à étudier, parler et élever leur intellect du mieux qu'il pouvait. L'ancien éromène était très courtisé, tant par la perspicacité et les raisonnements dont il pouvait faire preuve que par la beauté que lui avait offert la nature. Plus encore que sa peau, ses cheveux ou la finesse de ses lèvres, c'était ses yeux que tout le monde lui enviait. Kanda avait su tirer profit de l'héritage de sa mère et se l'approprier de la plus belle manière qu'il soit, un seul de ses regards était une apparition divine. Pourtant il n'en profitait en rien, seul son mentor semblait être suffisamment digne pour lui et, son caractère déjà bien trempé lui fut fatal.
Kanda bien que grec jusqu'au bout de ses ongles n'étaient pas vraiment pratiquant, et, lorsque la déesse de l'amour vint lui rendre une visite nocturne, il refusa. Pour lui la fidélité à son maitre prônait sur tout dieu de l'Olympe, évidemment, Aphrodite s'en offusqua. On ne répond pas négativement à un seigneur des cieux, sans s'attirer les foudres de ceux-ci.
Pour avoir refusé à ses avances tel un être au cœur de pierre, aucun être humain ne pourrait rencontrer son regard sans être aussi froid à son tour. L'être deviendrait une pierre glaciale et sans vie à l'image de son regardant.
A jamais gorgone, il alla dans un temple d'Athéna pour demander aide et conseil. Face à cette volonté de renier une déesse pour une morale supérieure, la reine de la sagesse accorda une assistance au preux métis : Le charme frappant le jeune homme ne pourra être rompu que par la morale dont il fut preuve. Seul un regard d'amour partagé pourrait défaire le sort.
Kanda, n'avait d'yeux que pour son éraste… Un amour pur et fidèle dont il ne doutait pas, ce qu'il ne pouvait prévoir c'est, qu'il était sans véritable réciprocité.
L'éraste fut changé en pierre et Kanda s'exila.
Plus jamais il ne regarda un humain dans les yeux, jusqu'à cette fois-ci.
Kanda se redressa subitement de son lit, il entendait son nom être appelé sans relâche au sous sol. Il dévala les escaliers et tomba sur moi, en larme.
« Ma mère a disparut ! »
Je me blottissais contre son torse, les pleurs reprenant de plus belle.
« Ne t'inquiètes pas, on va la retrouver.
- Et comment ? Les villageois n'ont rien voulu me dire !
- On n'a pas besoin d'eux… »
Je relevais mes yeux vers son visage, cette figure à moitié cachée et pourtant si belle. Il avait un air grave et sûr de lui.
« Il nous faut juste consulter l'œil des Grées »
Il attrapa alors ma main et sans que je ne puisse poser de question, m'embarqua au premier étage. Il traversa de nombreuses galeries à une allure folle je n'avais pas encore tout exploré tant il y avait de pièces. Cela ressemblait à un gigantesque labyrinthe… Combien de fois m'étais-je perdu pendant des heures avant qu'il ne me retrouve allongé au sol mort de faim ? Il avait toujours prit l'habitude de se moquer en plus.
Au bout d'un moment il s'arrêta devant une porte, impossible de ne pas se tromper : Ses bordures étaient faites d'or, c'était une gravure où des serpents s'entremêlaient en traçant un arc de cercle autour de la porte. Le gorgone empoigna le pommeau de l'entrée et s'engouffra à l'intérieur.
« Kanda ? C'est quoi un œil de Grées ?
-C'est ça »
Je me penchais un peu et compris alors :
Au milieu de la pièce se trouvait une petite table ronde d'un bois rouge foncé. D'une hauteur d'un mètre environ, elle tenait sur trois pieds et avait un plateau ne dépassant pas les cinquante-cinq centimètres. Au dessus flottait je ne sais comment une petite chose ronde, sa taille était équivalente à celle d'un poing. Elle ondoyait lentement dans les airs, tournant sur elle-même sans s'arrêter.
« Un œil ?
- Bravo Moyashi, on n'aurait jamais deviné. »
Je gonflais mes joues, je voulais dire un 'vrai' œil. Je ne croyais pas qu'il parlait sérieusement, qu'il faisait une métaphore ou quelque chose de ce genre…
« Et pourquoi tu gardes un globe oculaire ? C'est…
- Dégoutant ? Cet œil appartient aux sœurs grises, on les appelle aussi les Grées.
- Tu parles de celles qui ont le don de voyance ?
- Exactement ! »
Kanda s'avança vers la table et s'empara de la sphère. Il jongla d'une main, la faisant voler par petit coup.
« Je les ai rencontrées un jour… Pour résumer il ne reste d'eux que cet unique œil.
- Tu les as tuées en les pétrifiant ?
- Je pourrais te dire oui, que je l'ai fais sans remord mais comme tu es une petite nature on va dire que les dieux me l'ont demandé. Est-ce une réponse qui te convient mon candide ?
- Arrête de me parler comme un imbécile… »
Le gorgone arrêta de jouer avec le globe et, tendit la paume de sa main. Celui-ci se mit à briller.
« Pour une fois qu'on te parle à ta juste valeur, tu rechignes… Pire qu'un gamin qui ne sait pas ce qu'il veut.
- Je veux bien admettre ma naïveté, mais de là à me traiter de crétin, tu exagères ! M'emportais-je, vexé.
-Silence, je ne peux pas me concentrer. Ordonna le gorgone de sa voix rauque. »
Je m'exécutais malgré ma colère et patientait… Attendais et attendais encore sans qu'il ne se passe autre chose. A part s'illuminer, l'œil ne paraissait rien faire d'autre.
« Kanda… Tu es sûr que ça marche ce truc.
- Oui, comment crois-tu que je sais tant de chose sans sortir d'ici ?
-Bah… Ca n'a pas l'air de fonctionner.
- Normal, seul celui qui le manipule peut s'en rendre compte. Les Grées ont un seul œil, pas quatre.
- Je comprends mieux… »
Il reposa le globe sur la table et se tourna vers moi d'un air sombre. Mon cœur se serra, craignant le pire à son égard.
« Elle est en vie. » Murmura-t-il
Mais yeux se brouillèrent, dieu merci… Elle était saine sauve ! Mais pourquoi il prenait un air si noir ? C'était illogique.
« Kanda ? Qu'est-ce que tu ne me dis pas ?
- C'est Polydectès qui retient ta mère, ton village l'a vendu en offrande quelques jours après ton départ.
- Polydectès ? Répétais-je abasourdis
- Celui qui à mit une prime sur ma tête, le roi de l'ile. »
« Moyashi… Tu comptes vraiment y aller ?
-Bien sûr ! Jamais je ne pourrais l'abandonner.
- Tu ne semblais pas trop t'inquiéter pour elle quand tu me faisais du gringue pour mes beaux yeux… »
Alors que je préparais mes effets, ma tête se tourna vers lui : mes yeux lui lancèrent des éclairs bien explicites sur cette énième pique qu'il m'octroyait. Il n'essaya pas de contrer mon regard mais jura bien fort avec cette veine qui palpitait sur son front.
« Tu va crever. Lança t'il cynique.
- Je dois la sauver, coute que coute.
- Tu vas crever.
- Il faut que j'essaie, au moins j'aurais fais tout ce que je pouvais.
- Tu vas crever.
- T'AS QU'A VENIR SI T'ES INQUIET ! AU LIEU DE JOUER TON PESSIMISTE !
- COMMENT CA JE SUIS INQUIET ? J'EN AI RIEN A FOUTRE !»
Il me bouscula par un coup d'épaule, mon corps recula aussitôt et se cogna dans la table. Ce fut la goutte d'eau : je me jetais sur lui. Chose incroyable, en voulant me contrer comme à son habitude (mes tentatives de vengeance: 74, mes réussites : 0) il se prit les pieds dans mon second sac, celui dont j'avais enveloppé ma couverture. Il glissa de tout son long et atterrit sur le dos, amortissant grâce à son ventre, ma chute.
« Décidemment tu me feras chier jusqu'au bout ! Cracha-t-il.
- Tu n'as pas bientôt finis ta crise de jalousie ?
- Quelle crise de jalousie ? Répéta-t-il. C'est ta vie, si tu veux clamser vas y mais m'embarque pas là dedans ! »
Alors qu'il tentait de me faire basculer sur le côté, je m'élançais sur ses lèvres. Il se tut subitement et resta figé je me doutais que sous son bandeau, ses yeux devait être bien rond et bien ouvert. Lorsque je fus sûr d'avoir son attention, je me reculais de sa bouche.
« Je ne vais pas mourir, je te le promets. »
Kanda ne répondit pas, il resta ainsi sans sourciller avec, sa bouche à demi-entrouverte. Toujours sur lui je pouvais sentir sa cage thoracique monter et redescendre, son cœur tambourinait à l'intérieur.
« Même si ta voix et ton visage me disent que tu te moques éperdument de moi, le reste de ton corps lui est un peu plus honnête. »
Le gorgone fronça les sourcils, il n'avait pas l'air enchanté d'entendre ce genre de propos.
« Tu t'égares, tu confonds des besoins primaires à de l'effluve sentimentale. Lâcha t'il froidement
- Ah oui ? Et bien montre moi alors la différence entre les deux puisque… Tu sembles tellement bien t'y connaitre.
- Crois moi, la différence tu la sentiras passer…
-Bah tiens, tout ce que je vois pour l'instant c'est que tu as du mal à accepter la vérité.
- Vraiment ? Je suis curieux de l'entendre !
- C'est pourtant simple, commençais-je. La vérité, c'est que tu tiens à moi… Mais tu es trop fier pour l'admettre, tu t'enfermes dans ton cynisme et refuses d'en sortir. Tu as peur !»
De ses mains, il agrippa mes hanches et me fit basculer une bonne fois pour toutes. Les positions enfin inversées, Kanda attrapa mes mains et y entremêla ses doigts. Il alla humecter mes lèvres de sa langue qui descendit le long de ma joue droite et atteint mon oreille puis murmura :
« Et c'est avec cette même fierté que je vais te déflorer… »
Il mordit vivement ma gorge, ses dents grinçant sans vergogne dans ma peau. Ca y est il recommençait… Dès qu'il n'arrivait pas à avoir le dernier mot il me sautait dessus, très mature comme réaction. C'était un gamin orgueilleux, sadique et possessif.
Lorsqu'il remonta mon chiton jusqu'à mes reins, la fraicheur du sol me fit frissonner. La température qui émanait du carrelage ressemblait à s'y m'éprendre a de multitudes aiguilles qui me transperçait la peau. Il n'en fallut pas plus pour que mes poils s'irisent le long de mes membres inférieurs et supérieurs. Kanda enleva le haut de sa chlamyde, découvrant ainsi un torse parfaitement dessiné. Je ne m'étonnais plus de la vigueur dont il pouvait faire preuve avec pareil accoutrement : un être malin au beau visage, au corps de rêve… Le péché personnifié.
Il serra mes cuisses de cette poigne ferme qui lui cillait si bien et les releva, glissant le vêtement sur le sol et me reposa dessus. Mes yeux fixèrent alors son bandeau : étonnant de sa part qu'il puisse se préoccuper de ce genre de chose. Il me répondit d'un sourire sarcastique avant d'entrouvrir un peu plus mes jambes pour mieux s'y nicher.
« Kanda… Tentais-je
- Pitié… Pour une fois dans ta vie, tais-toi. »
Il revint à ma bouche, humectant mes lèvres d'une langue affriolante et, après plusieurs tentatives infructueuses, je le laissais rentrer. Une seconde salive se déposa le long de mon palais, d'un goût divinement différent du mien. Ce n'était pas si incommodant, bien au contraire.
La force de Kanda qui avait assaillit mon goitre se mit changer, ses mains posées sur chacune de mes pommettes laissaient ses doigts s'enfoncer sans douleur dans mes cheveux. La rudesse dont il faisait preuve jusqu'alors laissa place à une passion bien plus contrôlée dont j'ignorais la raison. Une idée germa mon esprit et, après une hésitation redoublant les battements de mon cœur, je glissais une de mes mains dans les cheveux de Kanda et accentuait le baiser.
La réponse ne se fit pas attendre : le reste de son corps c'était sous peu allongé sur le mien et ne se gênait plus pour se frotter contre mon bassin. Soulignant sans hasard la bosse cachée par le reste du tissu qu'il avait gardé en tant que bas, mes joues s'enflammèrent sans que je ne puisse les retenir. Et les gestes de Kanda reprirent encore plus de délicatesse.
Il rompit le baiser et se redirigea vers ma nuque éraflée qu'il embrassa par petit coup, léchant silencieusement les égratignures. L'odeur de son corps commençait à embaumer le mien à force de caresses.
Je restais là immobile, entre gêne et plaisir non avoué… Ne sachant trop quoi faire. Plus je me débattais et plus il me répondait de manière irascible et brutal, par contre il devenait incroyablement bon et doux si je restais ainsi et le laissait agir comme il le voulait.
« Kanda… » Réessayais-je.
Le dit nommé releva sa tête et ramena son visage vers le mien, son souffle chatouillait mes lèvres rouges de baisers.
« Tu ne peux pas t'en empêcher hein ?
- C'est juste que… Tu crois vraiment que j'ai la tête à ça ? »
Le regard de Kanda sembla se poser sur le sol. Je l'entourais lentement de mes bras, il sursauta une demi-seconde mais se laissa faire.
« Viens avec moi, proposais-je dans un murmure
-Je ne peux pas.
- Pourquoi ?
- Oh je ne sais pas moi… Peut-être parce que je pétrifie tout ce que je regarde ? Enfin je dis ça… J'dis rien.
- Je suis sûre que te sortir ça te ferais beaucoup de bien …»
Je me massais le crâne pendant qu'il se relevait en soulignant bien qu'il n'était pas mon animal de compagnie… Moi par contre je devais être le sien n'est-ce pas ?
Une fois sur mes deux jambes, j'époussetais mes habits. Dire que je voulais vraiment partir sur une bonne entente, d'ailleurs, ma proposition qu'il vienne n'étais pas du tout irréfléchie. Mais Kanda était le mot contradictoire à lui tout seul. Même si il voulait ardemment quelque chose, il aurait dit non juste pour le plaisir de faire le contraire de ce qu'on attend de lui… Même si ça devait lui pourrir la vie par la suite. Après quelques minutes à le chercher un peu partout, je dus me rendre à l'évidence qu'il s'était caché je ne sais où dans le « labyrinthe » et qu'il avait la ferme intention de me bouder encore longtemps. J'attrapais donc mes affaires et m'avançait vers la sortie un peu déçu…
« Tu fais la gueule parce que je ne te laisse pas partir, parce que je ne viens pas et maintenant tu as changé d'avis ? T'es vraiment qu'un gosse»
Je relevais la tête : Kanda était accoudé à la paroi qui menait à l'entrée.
« Tu es venu me dire au revoir ?
- Roh Ta gueule ! Me cherche pas où tu vas vraiment y aller seul ! »
Je lâchais mes affaires d'un seul coup, la seule chose qui sortit de ma bouche fut un énorme « HEIN ?»
« Quoi ? Lâcha un Kanda passablement énervé.
- Tu viens ? Demandais-je ébahi.
- Tu ne veux plus ? Cracha t'il
- Si mais… Tu ne prends rien ?
- J'ai pas besoin de tout ça moi, j'ai pas mal voyagé avant de venir ici et si tu veux ressembler à un bourricot pendant tout le voyage libre à toi.
- Parce que prendre de la nourriture et de quoi dormir c'est être chargé… ?Lançais-je en levant les yeux.
- Tu n'auras qu'à faire ceinture sur la nourriture que tu as prises, y'en a pour cinq et pour la couchette… Tu auras ton excuse pour te laisser ploter.
- Tu parles je te laisserais crever de froid !»
Je rentrais dans le passage rouge comme le soleil un soir d'été, Kanda me suivit après avoir laissé échapper un petit rire mesquin. Finalement il aurait mieux fait de rester ! Quoique… Tordu comme il est il avait peut-être déjà décidé de venir… Quel embrouilleur.
« Rappelle-moi pourquoi je dois participer à ça ?
- Parce que seul le vainqueur aura le droit de demander n'importe quoi au roi
- Et tu crois que je peux gagner ?
- Absolument pas.
- ALORS POURQUOI TU M'Y AS INSCRIT ? »
Je frappais de mes deux paumes la table qui nous séparait, de l'autre côté Kanda, se prélassait sur la chaise et les pieds sur le meuble. Depuis le début de notre voyage, la seule chose qu'il faisait c'était me trainer dans les ennuis… Plus encore que ma malchance perpétuelle.
« J'adore te voir en sueur… Quand tes cheveux se collent à ce doux visage aux joues rouges de fatigues, que tes sens s'aiguisent à mesure que ton petit cœur s'emballe dans ta poitrine et lorsque ton joli corps tremble tout entier devant l'adversité, qu'il ne sait plus s'il doit avancer ou reculer pour atteindre le plaisir tant attendu, ça m'excite.
- Il y a des moments je n'essaye même plus de comprendre.
- Tant pis, tant que ça me stimule.
- Est-ce que tu pourrais éviter de penser à un truc pervers pendant au moins deux minutes ? »
Kanda me reluqua de haut en bas.
« Toi et moi seul dans une pièce de trois mètres tout au plus, avec un seul lit, pas de fenêtre pour nous voir, tu portes seulement un pauvre tissu pour bas qui au moindre coup de vent t'enrhumerait le plus viril des hommes… Attend, comment tu veux que j'évite de penser à ça ? Il ne faut pas me croire insensible tu sais… Si je te ramène à ta mère mort de froid, elle va m'en vouloir toute sa vie… Et on ne touche pas au cœur des mamans. Tu devrais donc être reconnaissant que je veuille bien te réchauffer, et même me remercier.
- Tu me fatigues… » Dis-je simplement avant de jeter sur matelas, la tête la première.
J'inspirais profondément, l'air s'insinua dans mes poumons lentement et d'une douce odeur familière… Même les draps se mettaient contre moi dans cette histoire, c'était un comble ! Enfin qu'importe j'avais besoins de repos, surtout avec ce qui m'attendais : Une course de chars. Et Pélops en faisait parti.
Pour ce qui ne connaisse pas Pélops était l'amant de Poséidon et son échanson, ce qui faisait de lui le champion du tournoi… J'étais mal parti. Son char lui avait été offert par le dieu en personne, on racontait même qu'il avait des ailes, c'était fichu d'avance.
Alors que je me morfondais ainsi dans les draps, je sentis une masse soupeser le matelas à ma gauche. Deux mèches brunes vinrent chatouiller mes épaules, le poids se pencha au dessus de moi tandis qu'une main glissa sous mon…
« On peut savoir ce que tu fais ? » Râlais-je en tentant de me redresser.
Il introduisit ses autres doigts dans mes cheveux, repoussant ma tête contre le lit d'un geste vif. Kanda ne se gêna pas alors pour s'allonger sur moi, tout en continuant de parcourir ce qui se cachait sous mon vêtement. De sa langue il vint alors taquiner mon oreille.
« Je suis là »
C'est rouge de honte que je me cachais la tête dans la couverture. Ca devait être la première fois de ma vie qu'il me réconfortait de cette façon, d'habitude pour me remonter le moral il se contentait de se moquer de moi au point que j'en oubliais le problème initial. Cette 'gentillesse' en devenait limite dérangeante.
« Ne te moque pas de moi, répondis-je à demi-voix.
- Mais je suis sérieux.
-Tu parles ! Comme si tu étais le genre à dire ce genre de chose. »
Je tentais de repousser la main trop collante de Kanda mais celui-ci préféra arrêter mon bras avant que je ne puisse attraper le sien. Il ramena mon poignet contre les draps et entremêla ses doigts dans les miens, sa prise ferme mais sans douleur soulignait fortement cette domination qui pesait sans cesse sur moi. J'avais bien compris que lorsque j'avais le dessus… C'était uniquement en son bon vouloir, seulement quand il en avait envie… Il y avait de quoi être touché dans sa fierté.
« Moyashi…
-C'est Allen ! Aaaaaallen ! C'est trop difficile à retenir pour toi ? »
Kanda écarta mes jambes de son genou droit puis, ne s'embarrassa pas en le remontant. Je me figeais, écarlate. Cela commençait à bien faire ses manières…
« Arrête de piailler sans arrêt. Murmura-t-il
- Pardon ?
- Quand je suis froid, tu n'es pas heureux quand je te taquine, ça t'énerve et quand je suis gentil avec toi, tu ne me crois pas. Tu es vraiment… Invivable. »
Je restais ainsi la bouche béante. Attend, c'est moi qui était insupportable ? C'est vrai que j'avais toujours une raison de critiquer ses actions mais c'est parce qu'il était d'une bipolarité sans égal !
« C'est parce que tu es soupe au lait !
- Soupe au lait ? Répéta t'il, dubitatif
- Exactement ! Tu es un indécrottable lunatique ! Si au moins tu changeais d'avis de temps en temps je pourrais comprendre mais toi tu es pervers, triste, content et tout cela dans un intervalle qui dure moins de cinq minutes ! Comment veux tu que je suive ? Comment veux tu que je ne sois pas fatigué et exaspéré devant toute cette excentricité ? »
Le gorgone desserra un peu sa prise sur mon bras tout comme son genoux, sa tête se posa doucement sur l'arrière de mon crane.
« Excuse-moi d'être humain »
Cette réponse transperça douloureusement ma poitrine. Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de réplique. J'avais tellement l'habitude de ces piques, de ces boutades que jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse me sortir ce type de parole. Surtout avec ce ton : sa voix était à peine audible, comme blessé par mes propos. Pas une intonation vexée, mais bel et bien malheureuse.
« Kanda ? Demandais-je doucement
-Ce n'est pas normal pour un humain d'être aléatoire ?
- Si mais…
- Ah moins que ce soit parce que je suis un monstre ? »
J'ouvris mes yeux en grand. Mince, voilà qu'il pensait que je le regardais comme une bête maintenant… Sa théorie était complètement idiote, certes au début j'y avais pensé mais quelques jours m'avaient suffit pour comprendre que Kanda était bien plus humain que ceux qui vivaient sur notre ile. C'était ce mauvais caractère, cette moue boudeuse qu'il arborait à temps plein qui m'avait conforté cette idée. A dire vrai, il était bourré de défauts propre à l'être humain.
« Tu n'es pas un monstre. Affirmai-je
- C'est le fond de ta pensée ?
- Tu n'es pas un monstre, tu es un enfant immature et capricieux.
- Un gamin ?
-Parfaitement ! Tu n'as absolument rien de divin ou de démoniaque, en faite tu es juste un gros gamin qui croit que tout lui est du car il à une belle petite gueule. Ta mère ne t'a pas assez fessé quand tu étais enfant ! »
Un petit rire sortit de la bouche de la gorgone, je perçu à sa voix qu'il avait reprit du moral et je ne m'en sentais que mieux. Un Kanda triste est vraiment démoralisant, pire encore que sous sa tyrannie habituelle.
« Si c'est toi… » Commença Kanda
Le poids au dessus de moi s'intensifia avec, un retour du genou plutôt traitre. Il embrassa mes cheveux avant de se diriger vers la main qu'il retenait toujours prisonnière, puis, y déposa un baiser.
« Je veux bien être punis comme il se doit.
-Qu… QUOI ? Hurlais-je mort de honte.
- Je ne suis pas contre ce genre de racler…
- Mais… Mais ça ne va pas de dire ça comme ça !
- Pourquoi ?
- C'est affreusement gênant ! Et surtout…»
Avant que je ne puisse finir de répondre, il me retourna soudainement. Je me retrouvais alors dos au matelas et face à lui son visage à trente centimètres du mien semblait me transcender de l'intérieur. J'avais l'impression d'être nu face à lui, comme s'il pouvait pénétrer ma chair d'un seul regard et y découvrir tous mes secrets. C'était affreusement embarrassant, non… La sensation qui en découlait était plutôt de l'ordre de la soumission, j'étais complètement dominé par l'aura qu'il dégageait en cet instant. Il aurait pu me demander n'importe quelle chose, ma bouche serait restée close à toute négation.
« Tu sais, je ne suis pas le genre à me laisser dominer, ajouta t'il. Quand je te dis qu'une correction ne me dérangerait pas, c'est parce qu'elle serait de ta part.»
Impossible de répondre, ma voix était bloquée.
« Evidemment, une tierce personne n'oserait ne serait-ce que le penser… Il serait six pieds sous terre… »
Ma respiration, les battements de mon cœur, tout se liguait contre moi pour m'empêcher de réfléchir.
« Mais si c'est toi, si c'est toi qui me le demande alors le gamin que je suis le ferait avec plaisir et tu sais pourquoi ? »
Même le sang qui circulait en moi se retrouvait tellement bloqué que mes joues ne s'empourpraient pas.
« Parce que quand je pense à faire ce genre de chose avec toi, je n'y ressens que du plaisir. »
Du plaisir ?
« Je voudrais que tu sois aussi capricieux que moi, que tu t'énerves quand nous ne sommes pas d'accords, que tu me mordes violemment, que tu me griffes le dos de tes ongles. »
En pensant à moi ?
« Je voudrais qu'une passion dévorante t'habite quand tu croises mon regard, qu'un élan plein de perversion s'insinue en toi et te rende plus salace qu'un groupe d'incube réunit. »
Juste moi ?
« Parce que si je suis aussi retord, si je suis aussi infantile, aléatoire dans mon discours… C'est de ta faute. »
Ma faute ?
« Tu es pire que moi, le plus infect des débauchés. Parce que tu me grises, juste en ouvrant tes lèvres. »
Kanda entrouvrit sa bouche et se rapprocha de mon visage.
« Le vrai gamin dans l'histoire c'est toi. Tu n'arrives même pas à comprendre que je ne fais que répondre à tes provocations. Ne viens pas te plaindre si je te viole ensuite. »
Ses mains plaquées de chaque côté de ma tête depuis le début de sa tirade, serrèrent le drap d'une vigueur peu commune.
« Et ne compte pas sur moi pour être prêteur, les enfants sont égoïstes et ils ne partagent pas ce qu'ils considèrent être à eux. »
Les yeux de Kanda se plissèrent, comment pouvais-je le savoir malgré le bandeau ? Aucune idée, je le savais c'est tout.
« Maintenant je vais te faire l'amour, je le ferais de la manière la plus agréable possible. Sauf si tu aimes avoir mal, c'est comme tu le désires. Mais je vais te faire l'amour, que tu le veuilles ou non. Si tu n'es pas d'accord alors tu devras me tuer car je n'accepterai aucun échec de mon vivant. Je vais te faire l'amour, j'en ai envie, terriblement envie. Donc je vais ouvrir tes cuisses et m'insinuer en toi, je veux que tu sentes mon poids comprimer ton corps, que tu supportes une respiration erratique et les écumes qui en découlent. Je veux que tu éprouves la sensation de ne faire qu'un avec moi, que tu endures la douleur pour qu'elle ne devienne que plaisir. Je veux que tu cèdes aux cris et aux larmes, que ta gorge n'en puisse plus de parler. Je veux que tes joues explosent de bonheur, que le reste de ta peau y concède également. Je veux que chaque parcelle de ton âme s'attache à la mienne et ce à jamais. Et si possible je veux tu me désires dès maintenant. Soulève ton tissu et écarte ces jambes de toi-même, je serais déjà au paroxysme du plaisir. »
Kanda ferma ses lèvres et déposa un baiser chaste sur mon front. Quelque chose se débloqua en moi, je pressais mes cuisses aussitôt tandis que mes paupières se fermèrent, accompagnés d'un froncement de sourcil.
« Je suis désolé… Murmurais-je.
- Ce n'est pas réciproque c'est ça ? Alors tues-moi… Non… Laisse-moi te faire l'amour et ensuite tues-moi
- Non, je ne voulais pas parler de ça.
- De quoi voulais-tu parler alors ?
- De… »
Je détournais la tête, mon sang circulait un peu mieux et me faisait prendre un petit teint rose. Je glissais ma main sur mon bas et serrait mes jambes d'avantages. Kanda curieux, repoussa doucement ma main et souleva le tissu. Il ne lui fallu que quelques secondes pour remarquer et que l'info passe rapidement à son cerveau.
« Et bien, il semble que je te fasse plus d'effet que je ne le croyais… Dit-il d'un petit sourire.
- Tais-toi ! Lui ordonnais-je en m'empourprant d'avantage.
- Si tu te mets à jouir juste pour ça, je suis encore plus intrigué de passer un moment plus intime avec toi…
- C'est parce que tu passes ton temps à me tripoter ! M'exclamais-je. Du coup avec tout le programme que tu m'as fait, j'ai eu peu de mal à m'imaginer toutes ces obscénités !
- Il n'y a rien de vulgaire dans ce que j'ai dis…
- Bah voyons… »
De sa main valide, Kanda attrapa mon menton et me fit tourner la tête dans sa direction. Il humecta ma bouche de la sienne, happant la lèvre inférieure d'un tendre suçon. Le gorgone lécha la commissure droite avant de forcer le passage, ouverture que j'acceptai. Sa langue vint caresser avidement mon palais, jouant de temps en tant avec sa jumelle lorsqu'elle ne cherchait pas d'autres zones sensibles. Finalement, il me laissa respirer.
« Je te l'ai déjà dit ne confond pas un besoin primaire à de l'effluve sentimentale.
- Parce que la dernière fois ce n'était pas juste un appétit ?
- Il ya des jours où j'ai envie de rapport purement bestiaux et d'autres où j'ai simplement envie de toi.
- Parce que ce n'est pas la même chose ? Dis-je ironique.
- Moyashi…
- C'est ALLEN ! Pestais-je, énervé.
- Apparemment tu ne saisis pas la nuance
- Non en effet je ne comprends pas du tout.
- Je vais essayer d'être le plus limpide alors.
- Vas-y, ne te gêne pas. »
Kanda soupira longuement avant de prendre une grande inspiration :
« Parfois j'ai envie de pénétrer ton corps, parfois j'ai envie de pénétrer ton cœur. Est-ce que tu la vois cette différence? »
Mon corps ? Mon cœur ?
« Ne…Comme si là maintenant tu ne voulais que mon cœur ! Arrête de m'embrouiller ! Dans tous les cas tu veux juste te soulager !
- Oui c'est vrai. »
Il attrapa mon second poignet et se colla plus encore contre moi.
« Dans les deux cas je veux ton corps et alors ? L'amour platonique ce n'est pas pour moi ! J'ai besoin de me sentir à l'intérieur de toi, pas toi ? Tu accepterais de rester ainsi toute ta vie ? Quand tu as envie de quelqu'un tu veux la toucher ! L'embrasser ! Tu veux qu'il soit tout à toi ! Moi c'est ce que je désire !
-Kanda…
-Tu ne me désires pas n'est-ce pas ? Alors pourquoi tu as joui tout à l'heure ? Pourquoi tu rougis sans arrêt ? J'entends les battements de ton cœur à un mètre tellement il tambourine dans ta poitrine !
-Kanda…
-Quoi ? Demanda-t-il presque en hurlant.
- En clair tu es en train de me dire que tu m'aimes c'est ça ? »
Le gorgone se tut subitement, il resta silencieusement quelques secondes avant de me relâcher violemment contre le lit.
« T'es vraiment qu'un abruti »
Je me redressais rapidement, Kanda avait déjà passé le pas de la porte et la claqua aussitôt. Le son de ses pas s'éloigna pendant qu'il suivait le couloir.
Baissant la tête, abattu, je glissais mes doigts sur mes lèvres. Cette bouche qu'il avait embrassée plus tôt, avec cette langue douce et humide à la fois… Sa salive devait sûrement emplir mon palais à l'heure actuelle, oui la sienne. Un baiser suave et chaud qu'il m'avait donné, rien à voir avec les taquineries dont il avait l'habitude. Cette fois-ci il y avait de la franchise et beaucoup de sentiment, pas de malice, pas de vulgarité… Juste la maladresse de Kanda.
Je laissais un faible sourire se répandre sur mon visage. Promis, si je survivais à la course, je les lui dirais, ces deux mots… Puisqu'il a besoin qu'on fasse le premier pas pour lui.
« Tiens tiens… Si ce n'est pas cette très chère Méduse. »
Le gorgone tourna subtilement la tête à l'entente de son nom. A quelques mètres de lui se trouvait une personne familière, quelqu'un qu'il n'avait pas réellement envie de rencontrer.
Devant lui se trouvait un jeune adulte d'une vingtaine d'année, deux iris jaunes le toisaient du regard tandis qu'il ramenait ses cheveux noirs en arrière. Quelques mèches ondulées glissèrent malgré tout sur le côté gauche de son visage, redessinant une peau parfaitement halé. Il esquissa un sourire malicieux qui n'était pas au goût de la gorgone, pourtant celui-ci préféra taire ce sentiment.
« Que fais-tu ici Ganymède ?
- Ganymède ? C'est étrange de t'entendre ainsi me désigner…
- N'est-ce pas de cette manière que tout le monde te nomme ?
- C'est mon nom de scène en effet, mais toi… Tu peux m'appeler par mon vrai prénom. Après tout, nous étions plutôt intimes dans le temps.
-C'est du passé en effet »
Après ces mots, Kanda virevolta et s'avança vers la sortie. C'était sans compter sur le jeune homme qui lui attrapa le bras et le ramena vers lui, le gorgone vacilla et se retint tant bien que mal de basculer.
« On peut savoir ce que tu me veux à la fin ?
- Tu es bien froid mon tendre, moi qui me faisait une joie de discuter un peu avec toi… Cela fait des siècles qu'on ne s'était pas vu !
-J'ai d'autres choses à faire que de converser avec toi. Trancha-t-il pour couper le dialogue.
- Oh ? Un besoin pressant ?
- Exactement »
Kanda repoussa vivement Ganymède et reprit le contrôle de son bras. Celui-ci s'esclaffa devant la réaction de l'autre, il posa ses mains sur ses hanches et pencha la tête sur le côté. Il reluqua de long en large son homologue, jugeant silencieusement ses actes.
« Et bien ça alors ! Siffla le garçon à la peau mate.
-Qui y a-t-il encore ?
- C'est la première fois qu'une personne refuse mes avances !
- Vraiment ? Pauvre chéri… Il faut un début à tout ! »
Le garçon fronça les sourcils, apparemment le refus n'était pas une habitude qu'il voulait prendre.
« Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris…
- Au lieu de me prendre la tête, tu ne pourrais pas retourner près de ton maitre ? »
Le gorgone épousseta sa chlamyde puis tenta de reprendre son chemin… Une nouvelle fois arrêté par Ganymède qui pour éviter toute fuite, enlaça la taille du métis.
« Il y eu un petit souci en haut, à présent je n'ai plus vraiment de maitre… C'est pourquoi lorsque j'ai appris que tu séjournais ici, je me suis empressé de venir te voir. Je me suis dit… Qu'on aurait pu reprendre où nous en étions la dernière fois.
- Ca ne m'intéresse pas.
- Le plus beau des mortels te propose une nuit idyllique et tu refuses ? Qu'est-il donc arrivé à ma douce gorgone ? Celle qui était si tendre avec moi ?
- Elle a changé, elle s'est rangée. »
Les mains de Ganymède glissèrent sous son bas, descendant lentement sur l'aine du jeune homme.
« Rangée ? Tu as un nouvel amant ? Comme c'est charmant…
- Ce n'est pas mon amant. Coupa Kanda qui retenait une colère sourde.
-Oh ce n'est pas réciproque ? Ma pauvre créature… Je comprends mieux pourquoi tu n'es pas d'humeur. Mais tu connais aussi bien que moi le meilleur moyen de vaincre le chagrin. »
De ses doigts, il vint faire des va-et-vient entre ses cuisses, griffant la peau par endroit.
« Tu as dix secondes pour me lâcher avant de devenir eunuque.
- Il ne m'en faudra que cinq pour que tu cèdes à mes envies… »
Ganymède mordit à sang son oreille, celui-ci lécha avec délice le liquide salvateur qui s'était déposé sur ses lèvres rougeâtre à présent.
« C'est le petit blandin ton protégé ? C'est vrai qu'il est plutôt mignon… Mais franchement ma colombe, tu es à un niveau bien plus élevé. Tu mérites beaucoup mieux qu'un petit mortel.
- Tu m'écœures…
- Menteur ! Tu es déjà tout dur.
- Je l'étais déjà avant que tu n'arrives. »
Le garçon à la peau mate broya l'épaule de ses dents, laissant sur son passage une belle marque facilement visible aux yeux de tous.
« Ne me dit pas que tu ne l'as pas encore fait avec lui ? Vraiment… Tu me déçois.
- Ma vie privée ne regarde que moi, tu n'en fais plus partie.
- Si tu as tant que ça peur qu'il t'en veuille de prendre du bon temps avec moi… Tu n'as qu'à l'inviter, je me ferais une joie de le déflorer. Pour te laisser languir de cette façon il doit avoir quelques trésors à cacher non ? Passer une nuit en sa compagnie pourrait être divertissant, je lui susurrerai les mêmes mots qu'à notre rencontre… Je me demande si lui aussi aime gémir quand on est brutal…
Kanda offrit un coup de coude dans le ventre de son interlocuteur puis se retourna vers lui. Mais alors qu'il tentait de le frapper au visage, il fut attrapé par le col et jeté contre le mur. Le gorgone se retrouva alors les poignets liés par de puissantes mains tandis qu'un corps chaud et suave se collait à lui. Ganymède lécha alors la joue rouge de colère de son ex-partenaire avant de venir lui sucer sa bouche.
« Et dire qu'avant tu te serais mis a genoux pour avoir ne serait-ce qu'un peu de plaisir… Tu poussais toujours de mignons petits cris… C'était difficile pour toi de te retenir pas vrai ? »
L'agresseur piégea d'une seule main les bras de Kanda. La seconde, libre, retournait sous le vêtement de la victime qui malgré toute sa force, n'arrivait pas à s'en défaire. Il retint un soupir.
« Mais je dois admettre que ce changement est tout aussi intéressant, finalement c'est bien plus amusant de te voir te débattre un peu avant de t'avouer vaincu. D'ailleurs tu es devenu bien plus costaud, si je n'y avais pas mis toute ma force du premier coup… Je serais surement en mauvaise position non ?
Ganymède pressa l'une des jambes du gorgone, l'écartant par la même occasion.
« Tes cuisses sont toujours aussi chaudes, ça m'avait manqué…
- Tu comptes t'amuser encore longtemps ? Finit-il par demander.
- Je te relâcherais une fois que j'aurai fini.
- Vraiment ? Tu comptes faire ça ici ? Alors que n'importe qui pourrait passer dans cette pièce ?
- Bien sûr, personne ne viendra déranger le grand Ganymède… Et surtout pas pour la monstrueuse gorgone. Mais ne t'inquiète pas, je sais bien que sous ces airs de bêtes que l'on te donne… Il n'y a pas meilleur étalon que toi. Je sais ce que tu vaux moi, c'est pour ça que je te trouve si délicieux. »
Les lèvres de Kanda se crispèrent sous l'intrusion de l'attaquant, son opposant n'était pas connu pour prendre soin des partenaires qu'il avait. La douleur qui s'éveilla en lui, le lui rappela parfaitement.
« Tu sais, j'avais vraiment envie qu'on passe un bon moment ensemble… Alors si tu y mets du tien, que tu m'écoutes bien gentiment… Je ferais en sorte que Pélops n'abime pas trop ton bien aimé. »
A l'entente de ce nom, les sens de Kanda s'aiguisèrent : Il connaissait Pélops ? De nom c'était évident, entre échanson ils avaient même dû se croiser mais… Ganymède était capable de contrôler d'une manière où d'une autre ce dompteur de char ? Il n'y avait qu'une seule raison à cela.
« Alors comme ça je ne suis pas le seul à avoir apporté mon champion ? Demanda Kanda impassible.
- Oui… J'ai rencontré Pélops à un banquet, entre amant de dieux on s'est vite compris. Dans un sens si tu avais accepté pour Aphrodite cela ferait de nous des frères de cœur non ? Quoiqu'il en soit, il me suffit juste de lui demander d'être doux avec ton agneau et il… Pourrait même le laisser gagner.
- Et je suppose que tu va demander une vie de servitude en échange ?
- Tu me connais, j'aime me diversifier. Une savoureuse nuit avec toi, totalement soumis me conviendra.
- En l'honneur du bon vieux temps hein ? Esquissa Kanda d'un mauvais sourire.
- Exactement. »
Ganymède retira ses doigts et les apporta à sa bouche, qu'il caressa avidement de sa langue.
« Kanda ? »
Le corps du gorgone se pétrifia en entendant ce son familier, il tourna la tête difficilement. Même avec son bandeau on pouvait sentir la peur s'emparer de lui : Oui je venais de voir la scène.
« Oh ! Tu es le fameux Allen c'est ça ? Enchanté ! »
Cet homme…
« Je me présente : Ganymède, enfin c'est le nom qu'on me donne. Mes parents eux, m'avaient appelé Tyki, un prénom plus joli tu ne crois pas ? Tu peux m'appeler comme ça ! »
Kanda il…
« Finalement Yu, tu avais raison, il est vraiment mignon de près ! Tu ne veux assurément pas me le prêter ? Promis je ne te l'abimerais pas.
- Ne m'appelle pas Yu et il ne m'appartient pas.
-Vraiment ? Dans ce cas je peux le prendre alors ? »
Cet homme était entrain d'harceler Kanda… Et lui il…
« Dis moi Allen, ça te dirait qu'on s'amuse un peu tous les deux ? Yu n'est surement pas très performant, il est plutôt du genre à se faire dominé plutôt que l'inverse… Du coup il ne fera jamais le premier pas. Mais si tu veux je peux te montrer comment faire ! Ca te dit ?
- Kanda… »
L'ainsi nommé ne bougea pas du mur malgré le fait que Ganymède l'avait relâché. Il avait tout juste redescendu ses bras et restait ainsi silencieux.
« Kanda… Répétais-je
- Quoi ? Finit-il par me dire.
- Je peux savoir ce que tu étais en train de faire ?
- Pas grand-chose… Lança-t-il de sa voix railleuse.
- Arrête de mentir ! »
Il tourna la tête dans la direction opposé à moi, ne prenant pas la peine d'ajouter autre chose. Mon cœur serré depuis plusieurs minutes, fut entouré d'une colère noire qui commençait à envelopper tout mon être.
« Allons Allen ne t'énerves pas, je taquinais juste Yu. Ne soit pas jaloux.
- Je ne t'ai pas parlé à toi ! Dégage ! M'écriais-je en regardant Ganymède dans les yeux. Je t'ai posé une question Kanda ! »
Le gorgone poussa un long soupir et partit vers les dortoirs, en passant juste à côté de moi.
« Kanda ! Hurlais-je en vain.
- Bon… Puisque la jolie Méduse semble être indisposée, ça te dit une petite nuit en tête à tête ?»
Mon visage rencontra le sien et le toisa de l'ambiance la plus sombre que je n'aurai moi-même jusqu'alors jamais imaginé, c'est sèchement que je lui rétorquais.
« Ne t'avise plus jamais de le toucher où même les dieux ne pourront pas te protéger. On se retrouvera dans la course plus tard, d'ici là tient toi loin de lui. »
Sans attendre de réponse je tournais les talons et courait après le gorgone, tout ce que j'entendu fut un « quel brave petit homme » à peine inaudible.
Il ne me fallut que quelques minutes pour retrouver Kanda qui, n'avait rien trouvé de mieux que de se cacher sur le lit. Au moins il n'avait pas réellement disparu, c'était une bonne nouvelle en soi. Je fermais la porte derrière moi, tourné face au mur il restait là, le bras en guise d'oreiller.
« Kanda… Commençais-je
- Ne me le demande pas. Coupa-t-il
- Pardon ?
- Ne me demande pas ce qu'il s'est passé entre nous.
-Pourquoi ?
- J'étais jeune, perdu, je faisais n'importe quoi du moment qu'on me remarque. Je ne veux pas en parler.
- Et c'est une raison pour te laisser ainsi faire ? M'emportais-je furieux.
- Ca te dérange qu'il m'ait tripoté ?
- Non mais attend ! Hurlais-je. Tu me fais toute une scène pour que je couche avec toi puis tu te laisses carrément faire par un autre ! Ou est passé le Kanda froid, impassible et qui n'a peur de personne ?
- A cette époque il n'existait pas. »
Je me tus un moment, la dernière phrase de Kanda avait été prononcé avec une telle douleur que celle-ci m'avait imprégné aussi. Je me mis à frotter mon visage énergiquement avec mes mains pour me réveiller puis, m'avançais vers lui. Une fois assis sur le lit, mes doigts vinrent s'échouer sur la joue de Kanda. Après quelques caresses, il attrapa doucement ma main et la serra fort contre son visage.
« Kanda… Tu me fais peur là.
- Ne t'inquiète pas, je suis juste fatigué. J'irai mieux après avoir dormi.
- D'accord… Acceptais-je malgré moi. Kanda ?
- Oui ?
- Pourquoi il t'appelait Yu ?
- Kanda c'est mon nom de famille, mon prénom en réalité c'est Yu »
La bouche grande ouverte et complètement choqué par cette révélation, je retirais ma mains de son visage et lui assenait sur la tête un bon coup de poing. Il hurla de douleur, tentant de l'atténuer en couvrant la blessure de ses bras.
« Mais t'es malade ! Pourquoi tu m'as frappé ?
- Comment oses-tu m'obliger à t'appeler Kanda alors que c'est uniquement ton nom ?
- Tu me frappes juste pour ça ? S'égosilla le métis qui c'était assis sur le lit lui aussi, face à moi.
- Evidement ! Tu te rends compte que je ne connaissais même pas ton prénom !
- On s'en fout de ça, ce n'est pas ça qui importe »
Je tentais de le frapper une nouvelle fois malheureusement, celle-ci, il l'avait vu venir et je me retrouvais dos au matelas pour une seconde discussion sur l'oreiller. Il s'allongea sur mon ventre, enfermant mes doigts d'une poigne vigoureuse.
« Pourquoi tu n'as pas répliqué comme ça avec lui !
- Vous n'avez pas la même force.
- Alors tu te laisses faire uniquement parce qu'il est plus puissant ? Espèce de lâche !
-On peut en dire pareil de toi, tu ne te défends pas de toutes tes forces quand je te prends de cette manière… Répondit Kanda, taquin.
- C'est totalement différent ! Réfutais-je.
- Ah oui ? Et pourquoi ça ?
- Parce que ça ne me dégoute pas quand tu me touches ! »
'Yu' recula un peu, ses doigts qui étaient entrelacés si fortement dans ma main, se décontractèrent. Le visage de Kanda lui-même s'adoucit et prit une teinte légèrement rosée.
« Ca te plaisait quand il mettait ses mains dans ta chlamyde ? Vraiment ?
-Non.
- Ne m'as-tu pas dis que tu mettrais six pieds sous terre quelqu'un qui penserait ne serait-ce qu'à te faire ce genre de chose ?
- En effet.
-Alors pourquoi, pourquoi ? »
Mes yeux se brouillèrent… Non, je ne voulais pas pleurer. Je ne voulais pas qu'il voit que cela m'affectait autant. Il allait encore se moquer ou trouver un moyen de tirer ça à son avantage, il finissait toujours par avoir le dernier mot même quand il avait tord.
« Je t'ai demandé de ne pas me questionner sur ce qui c'était passé entre nous.
- Mais… »
Le métis vint embrasser mon front puis encercla de ses mains ma nuque, me forçant à poser ma tête contre la sienne.
« Et puis c'est de ta faute si je me suis laissé faire ainsi… Chuchota Kanda
- Ne dis pas n'importe quoi !
- C'est la vérité, la raison pour laquelle j'ai baissé ma garde c'est parce que j'étais encore tout émoustillé par notre discussion. »
Je le repoussais mort de honte devant ses accusations, c'était lui qui venait me faire du rentre dedans ! Lui qui s'était mit tout seul dans l'embarras… Et maintenant il allait rejeter la faute sur moi ?
« Qu'est-ce que tu veux à la fin ?
- Tu en as d'autres des questions stupides ? Rétorqua-t-il en évitant mes interrogations.
- Des tonnes mais d'abords répond à celle là !
- Bon si ça peut te faire plaisir »
Il s'avança vers moi et m'offrit un baiser chaste sur les lèvres, Kanda se dirigea ensuite vers mon oreille et chuchota :
« Ikasete kure »
Je l'observais, interdit. Je ne comprenais pas du tout ce qu'il venait de dire.
« Excuse moi, commençais-je. Mais tu pourrais répéter s'il te plait?
- Dans ma langue maternelle, ça se traduirait par 'laisse moi jouir'. Expliqua Kanda, imperturbable.
- Que… Mais tu vas arrêter de te moquer de moi oui ? »
Retour sur le dos, pour la troisième fois dans ces couvertures de plus en plus dérangées. Il confondait avec l'expression dos au mur, enfin c'était mon avis…
« Je suis on ne peut plus sérieux.
- Tu parles, tu va encore me ploter et quand il s'agira de faire des choses sérieuses tu va trouver un prétexte pour sortir de la chambre comme tout à l'heure !
- C'est ce que tu as pensé ? Que je fuyais ?
- Exactement, vouloir coucher avec moi tu sais le dire… Mieux que tout le monde même mais dès qu'il s'agit de sentiment tu te défiles. Enfin ta tirade de tout à l'heure, m'a tout de même surpris.
- Elle t'a fait plaisir ?
- Qu'est-ce que je gagne à te répondre ? »
Le métis sourit et pinça sa lèvre inférieure de ses dents. Ses mains passèrent lentement sur ma poitrine, jouant à dessiner de petits cercles sur ma peau. Mon épiderme se réveilla et commença à frissonner. Il agrippa mes hanches et s'installa plus confortablement entre mes cuisses.
« Excuse-moi »
Mon cœur rata un battement, je rêvais ou bien Kanda venait de demander pardon ? Et avec le mot approprié ? Sans passer par un chemin tortueux et impossible à retranscrire ?
« Qu'avez-vous fait à mon Kanda ?
- Ah ah ha… Très drôle »
Il donna un coup de bassin entre mes jambes, surpris je poussais un cri. Hurlement compris entre un sentiment d'étonnement et de plaisir inavoué. Le gorgone releva un de mes mollets et le baisa, laissant sa langue peindre des suçons rouge passion.
« Tu ferais mieux de penser à ce qu'on va faire à un certain moyashi…
- Je m'en moque, je m'appelle Allen.
- Oui, mais tu es MON moyashi.
- Je croyais que je n'appartenais à personne ? »
Le visage de Yu s'illumina plein de malice, son sourire sadique reprenant le dessus sur sa gentillesse passagère.
« Pour l'instant moyashi… Pour l'instant. »
Il défit mon bas rapidement, le faisant glisser sur ses doigts avant de l'envoyer atterrir au bout du lit pour éviter une quelconque fuite. Puis, caressa ce membre plus ou moins endoloris totalement découvert.
« Tout à l'heure tu as été un vilain garçon, je ne t'ai pas punis car c'était la première fois mais si ça se renouvelle… Je ne serais pas aussi compatissant.
- De quoi tu parles ? Questionnais-je.
- Si je te revois jouir sans ma permission, tu auras affaire à moi. Maintenant ouvre un peu plus tes jambes, j'ai du travail qui m'attend»
Quelque chose de chaud et d'humide s'empara de moi, ce n'était pas désagréable… Au contraire. On aurait cru qu'une seconde bouche était née en moi, plus sensible, plus dure à manier mais terriblement enivrante. Le baiser se transforma en long va-et-vient, les coups étaient rapides, pleins de pression et toutes ces secousses saccadées entre mes reins émigraient vers le reste de mon corps. La respiration erratique qui m'avait quitté sous peu reprit de plus belle et les tremblements qui s'opéraient étaient bien plus violents. Au bout de deux-trois minutes qui me paraissaient des heures, je ne pouvais plus empêcher mon corps de se cambrer.
Alors que je croyais être presque arrivé à terme, Kanda s'arrêta d'un coup. C'est donc sous des protestations on ne peut plus clair, indiquant la frustration qu'il venait d'occasionner, que je le vis enlever ses vêtements. Je n'étais pas le seul sur le point d'exploser.
« Ouvre la bouche. Demanda-t-il d'un ton neutre.
-Quuoi ? »
Erreur fatal, le fait de vouloir répondre lui donna la fameuse ouverture. Je compris alors la sensation qu'il avait du avoir dans sa bouche précédemment, mes pommettes rosirent à cette idée. Sa main gauche s'enfonça sans douleur dans mes cheveux, agrippant la chevelure pour mieux positionner ma tête. La seconde elle, cajolait ma joue amoureusement comme pour me rassurer.
« N'ai pas peur, ça ne fait pas mal. »
Je fermais les yeux et, malgré un embarra plus que visible, m'exécutais. J'entendais les soupirs de Yu qui suivait chaque fois que je pressais considérablement ma bouche sur ce long bout de peau dont il m'avait donné la charge. Sentir Kanda se laisser aller de cette manière, de voir son corps ressentir les mêmes sensations que moi… Me grisa plus que je ne pouvais en supporter.
Lorsqu'il se déversa enfin, je le repoussais vivement sur le matelas. Il se laissa faire surpris, encore sur le coup. Une fois au dessus de lui, j'écartais alors ses cuisses et plaquait mon bassin brulant d'une fièvre intarissable. Mon corps ne m'obéissait plus, marchant par automatisme tandis que mon cerveau soutenait toutes ses forces dans une seule manœuvre : se retenir.
« Moya… » Débuta Kanda qui devait surement regarder mon corps tremblant d'excitation.
Mais je ne l'entendais pas, tout du moins ses mots n'arrivaient pas à me perturber. Après quelques respirations, je rentrais de tout mon long en lui. Sa gorge ne put retenir un gémissement qui se percuta en écho dans toute la pièce. Je ressortais un peu puis réitérait la rentrée, la pression que Yu m'octroyait était au comble du plaisir. Et cette poussée si vigoureuse, retentissait encore et encore dans mes oreilles à chaque va-et-vient que je m'accordais dans son corps. Je voyais ses muscles se contracter lorsque j'étais au bout, sa bouche s'entrouvrir quand je sortais presque. Les doigts de ses quatre membres s'arquaient sous toutes ses secousses agrippant du mieux qu'elles pouvaient le tissu de la couverture. Mais, cela ne pouvait calmer les sensations qui déferlaient en lui. Ses gémissements accompagnaient le grincement du lit qui débordait déjà de nos plaisirs à deux.
La sueur embaumait sa peau plus douce que d'habitude, ajoutant à cela une odeur d'appartenance à moi seul. Qu'importe combien de personne avait pu passer avant, je ressentais à travers ce dialogue qu'il n'avait jamais été aussi étroit. Je voulais qu'il se resserre encore plus, jusqu'à ne faire qu'un avec moi. Cette pensée me fit gémir de plaisir et accentua la rapidité avec laquelle je venais en lui, il ne m'en fallut pas plus pour le rejoindre à mon tour.
Je sortais doucement, trempé et épuisé par toutes ces émotions éprouvées. La joue droite de Yu collait le lit, je pouvais entendre son souffle aller et venir sur ses lèvres. Sa poitrine tout aussi rapide, montait et redescendait dans un rythme effréné… Tremblant encore par moment. Ses cuisses baignaient dans cette semence qui n'appartenait qu'à lui, glissant comme de fine rivière et venait arroser la couverture. Eclaboussant en amont une partie de son ventre situé sous le nombril, après coup je pus remarquer qu'une partie avait aussi prit domaine sur moi, dispersée en fine gouttelettes sur la face avant…
Je restais ainsi silencieusement, le regardant reprendre son souffle pendant que je faisais de même. Il déplia totalement ses jambes tandis qu'il relâchait le drap. Pour la première fois de ma vie, Kanda semblait totalement exposé, il paraissait avoir complètement baissé sa garde, être totalement démuni face à moi. J'eu envie de l'embrasser, de violer cette bouche qui m'avait tant attaquée. Je voulais faire de même, lui faire ressentir tout ce que j'avais perçu et découvrir tout ce qu'il avait connu. Mais mon corps n'arrivait plus à suivre et je tombais à côté de lui, impuissant.
« Je croyais t'avoir dit de ne pas « éjecter quoi que ce soit sans mon autorisation ». Railla-t-il après quelques minutes de silence.
- Oh pardon, je croyais que ton 'wahh' voulait dire que je pouvais. Il faut croire que je me suis fourvoyé. Lançais-je cynique et ravi de voir qu'il avait retrouvé son caractère bien trempé. Au sens figuré pour sûr. »
Le gorgone se tourna vers moi, s'allongeant ainsi sur le côté. Il me fixa un instant sans bruit avec, cette expression impassible si envoutante. Puis, il glissa son bras droit vers moi, où sa main replaça une mèche qui barrait une partie de ma vision.
« Fais ton malin, la prochaine fois c'est toi qui gémira.
- Vraiment ? J'ai hâte. »
Je lui fit mon plus beau sourire il pesta et commença à bougonner dans sa barbe. Je le regardais s'empourprer en silence avec, sa main que je m'étais accaparer et dont j'offrais plusieurs baisers.
« Moi aussi je veux être à toi.
- Roh la ferme. »
Toujours contre mes lèvres, je glissais ses longs doigts si fins sur ma joue et la câlinais. Il me répondit en chatouillant l'arrière de mon oreille puis pressa mon lobe pour me taquiner.
« Tu es déjà à moi. »
« On va crever….
- Parle pour toi, les gorgones sont censées être immortelles.
-Merci… J'adore ta façon de me rassurer.
- Et encore, tu verras ce soir m'a façon d'assurer.
-Si je suis encore vivant… »
Sur ces mots, je sentis une soudaine douleur envahir mon postérieur… Oui Kanda venait de me gifler les fesses, avec un beau claquement bien sonore. Je rougissais mort de honte, ça… Il me le paierait, d'une manière ou d'une autre je me vengerai de ce geste indécent. Les autres concurrents nous regardèrent, un sifflement se fit entendre et je n'eu pas besoin de me retourner pour imaginer ce pervers se moquer de moi. Echanson ou pas, ce Tyki allait être le premier sur la liste noire que je me confectionnais. Ma sentence serait terrible, je lui ferais mordre la poussière sur le terrain dans quelques minutes.
Enfin c'est ce que j'aurai aimé vous dire, vous décrire. J'aurai adoré vous narrer la manière dont je serais sortis victorieux de ce combat de char contre le plus grand maitre de la Grèce antique, oui vraiment. Seulement pour ça il aurait fallu au minimum que je finisse la course en un seul morceau.
Je n'ai même pas tenu 40 secondes.
Premier coup de char : j'ai décollé du plancher, mes mains ont glissé, mon corps dans sa chute l'a accompagné, Kanda indifférent ne m'a même pas rattrapé. Dans le vide j'ai basculé, sur le sol je me suis effondré et dans les pommes je suis tombé. Bref en résumé : la course avait à peine débuté que j'étais disqualifié. Les concurrents ont eu tout de même la bonté de ne pas m'écraser de leur fierté.
« Pitoyable»
C'est une serviette contre mon nez, celle-ci plaqué aussi par ma main que je lui répondais d'un regard noir. Ce soir il allait dormir par terre, le froid lui rafraichirait les idées. Le gorgone était assit sur la table avec, un sourire de vainqueur. Apparemment voir son compagnon de chambre perdre son sang ne l'affectait aucunement, au contraire il semblait que ses pulsions de sadique se réveillaient dangereusement.
« Dans le pays natale de ma mère, des hommes se sont suicidés par honte pour moins que ça.
-Bah heureusement que tu vis ici alors. »
Il ouvrit la bouche vexé, tant mieux... Ca le calmerait peut-être un peu.
« Avant de me parler sur ce ton moyashi… Tu ferais mieux de demander les résultats non ? »
Je déglutis en entendant cette déclaration… Il n'avait pas tord. Mon regard se posa sur le sol,
« Je suppose qu'on a perdu ?
-Pire… »
Je relevais la tête apeuré, que pouvait-il donc y avoir de pire que d'avoir perdu l'unique chance de retrouver ma mère ?
« J'ai gagné »
Mes yeux s'ouvrirent en grand, que venait il de dire ?
« Pardon ?
- J'ai gagné la course. »
Je sentis mes joues s'humidifier, des larmes tombaient à grosse goutte le long de celles-ci et s'échouaient sur mon torse. Je n'y croyais pas.
« Comment ? Murmurais-je
- Ah bah merci ! Tu me fais vachement confiance dis-donc. Bougonna t'il en m'assénant une tape sur le coté gauche de ma tête.
-Mais ne me frappe pas ! M'écriais-je en braquant mes bras pour me protéger. C'est juste qu'un char avec des ailes…
-Oui enfin des ailes statufiées ça ne vole pas loin. »
Je me tus un instant tentant de faire parvenir l'information à mon cerveau.
« Ne me dis pas que tu as enlevé ton bandeau pour gagner ?
- Pourquoi tu es jaloux? Tu aurais voulu plonger dans mes beaux yeux moyashi ?
-Non dans autre chose. Répondis-je avec insolence.
-Oh… »
Yu s'approcha de moi et attrapa mes genoux, j'étais sur l'une des deux chaises qui composaient avec la table de notre chambre. Ayant mis mes pieds sur le sol et sans les croiser, il fut aisé pour lui de planter tout son poids dans ses bras, impossible donc de bouger mes jambes sans son accord au préalable.
« Fais gaffe moya… La dernière fois tu étais un peu secoué et jaloux donc je t'ai laissé faire, mais ne crois pas que je suis le genre à me tenir en dessous.
-Ah bon ? Pourtant Tyki semblait prétendre le contraire, ton corps aussi. Enfin bref, et pour ma mère alors ? »
Yu écarta d'un coup mes genoux et laissa glisser ses mains dans l'intérieur de mes cuisses, frôlant l'intérieur de mon vêtement.
« On se consacrera à ta mère une fois que je me serais occupé de ton cas.
-Sérieusement Yu je ne suis pas d'humeur.
- Je ne crois pas t'avoir autorisé à m'appeler par mon prénom et puis surtout… Il faut que tu comprennes où est ta place. »
Il m'arracha des mains mon mouchoir et attrapa mon menton avant de me forcer à lui céder l'entrée de ma bouche. Sa langue s'infiltra entre mes dents, taquinant avec vigueur mon palais. Il était… Désarmant. Comment pouvait il dans un baiser être doux et rude à la fois ? Je me sentais tout comme mes lèvres, happé d'un coup, sans possibilité de rejet.
Des doigts fermes m'attrapèrent avec force, une pression telle que je ne pouvais retenir un gémissement. Le son qui s'échappa, pénétra dans sa bouche et redescendit jusqu'à son bras qui, comme une provocation de sa part, resserra un peu plus la prise.
« Encore » murmura-t-il.
Troisième restriction, je recommençais à héler. Kanda semblait adorer ça.
« Continue »
Le va-et-vient recommença, ses ongles redessinant mes courbes dans des frottements effrénés allaient et venait lentement. Je pouvais sentir toute la passion de Yu venir presser mon prépuce à chaque aller-retour, mes bras tentaient en vain de le repousser.
« Donne-moi ça tout de suite »
« Ca » c'était mes mains, mains qu'il ne tarda pas empoigner d'un coup. Il s'assit sur mes genoux un court instant, libérant mon membre quelques secondes pour aller chercher une chose dans ses cheveux : la ficelle qui formait sa queue de cheval. Malgré mes tentatives de fuites et les protestations qui sortaient de ma bouche, je fus ligoté à la chaise avec les bras dans le dos. Il reprit son travail d'un mauvais sourire, celui qui me racontait qu'il venait à peine de commencer. La paume qui avait serré le lien reprit sa place comme convenu entre mes jambes, plus vicieuses que jamais.
« Je pensais te faire un peu de bien avant, mais puisque tu n'as pas été sage tu n'auras pas ton dessert. »
Avant de ne pouvoir émettre une seule réponse, Kanda se saisit de son autre main pour rentrer à l'intérieur de mon corps. Un doigt, long et fin traversa ma chair de tout son long, se laissant guider par une chaleur humide qui le compressait. Cette fois-ci mon cri n'avait rien d'un appel de plaisance, hormis peut-être pour l'intrus qui s'insinuait en moi. Je me cambrais sous la douleur, les sourcils froncés et mes dents, mordant mes lèvres presque à sang.
Puis il se mit à le faire bouger.
Mes jambes, bloquées par celle de Kanda, étaient si écartées que je ne pouvais les replier sur moi. Tout ce que je pouvais faire était me retenir de gémir tandis qu'il agrandissait cette cavité déjà trop petite pour un seul majeur.
« Ca te fait mal ? Imagine ce que j'ai ressentis hier quand tu m'es rentré dedans sans préparation. »
Sans prévenir, il laissa un second doigt rejoindre le premier. Ma gorge ne put retenir qu'à moitié ce nouveau bruit plus aigue encore qui s'échappait de ma poitrine. L'autre main du gorgone continuait de presser cet autre bout bien à vif, impossible de contrer les deux sensations en même temps.
« Déjà dure ? Quel bon élève que voilà… Allez, arrête de te retenir et laisse toi aller.
- Jamais ! Répliquai-je sans grande force de volonté»
Kanda renforça sa prise une énième fois, encore une et j'allais exploser au sens propre.
« C'est pour toi que je dis ça, ce serait plus douloureux si tu ne m'aides pas à lisser tout ça »
Il m'expliqua ce « tout ça » voulait signifier en relevant sa chlamyde après avoir libéré mes entrailles de ses doigts. Je la reconnaissais bien, pour l'avoir senti sous ma langue hier. Je me souvenais de son goût aussi, ce drôle de nectar qui avait empli ma bouche et que j'avais du avaler sans ménagement. Je me rappelais aussi de ce désir brulant qui avait germé au creux de mes reins et qui avait poussé mon corps à se jeter sur le sien à le prendre sans même lui demander son avis et jouir de sa possession. Kanda voulait la même chose que moi, que je sois à lui. C'était ce même désir qui prenait acquisition de nos corps et s'alimentait du délice de s'introduire en l'autre.
Devais-je me laisser aller ? Céder à son envie comme il l'avait fait pour moi ?
« Ouvre ta bouche, donne moi un peu de ta salive. » Ordonna-t-il
Je m'exécutais, avec un peu de chance il préférerait se déverser ici. Même si mon envie de ne faire qu'un avec lui avait été si prenante hier et que… Je voulais à mon tour lui donner ce même plaisir, cette position ne me plaisait pas, vraiment pas. Je ne me sentais pas du tout près à faire cela en étant attaché à une chaise et le laisser agir comme il l'entendait.
Ma langue glissa le long de ce petit corps, suçant et pressant du mieux que je pouvais avec mes lèvres. Suivant comme le voulait son plus grand désir : ma salive s'imprégner sur cette peau dure et chaude qui n'allait pas tarder à imploser. Yu soupira de bien être, laissant paraitre sur son visage un large sourire.
« Tu as un talent inné pour ça, il me tarde de voir la suite. Susurra-t-il.
Quelques gouttes s'échappèrent, juste assez pour parfumer l'endroit dont il venait de prendre du plaisir. Je rugissais intérieurement en ayant raté cette tentative. Kanda agrippa mes cheveux et me fit relever la tête vers le plafond. Je sentis son regard se poser sur moi, me dévisageant tout le corps et, même l'intérieur de mon être.
« Bon garçon, maintenant on va passer aux choses sérieuses. »
Yu me détacha de la chaise sans pour autant délier mes poignets puis m'embarqua jusqu'au lit, me fixant de suite à la rambarde.
« Détache-moi ! » Hurlais-je
J'essais de le frapper de mes jambes sans réussites, il attrapa le drap et m'offrit un second lien pour les chevilles. Il s'installa alors dans le cercle après avoir au préalable ouvert mes cuisses et, d'un geste maitrisé, me dénuda sans aucune pudeur. Kanda resta un moment à me contempler, caressant toutes les parcelles de ma peau qu'il filtrait le long de ses mains. Même avec ses yeux cachés, je pouvais voir le désir qui l'enveloppait, un appétit qu'il avait décidé d'assouvir maintenant.
Le gorgone s'approcha de mes lèvres et y déposa un baiser, embrassade dont je ne partageais pas l'envie. Il n'en tint pas compte et en rajouta une sur la joue puis le front.
« Enlève-moi ces entraves !
-Non. Répondit-il tout simplement.
-Pourquoi ?
- Pour que tu comprennes… »
Kanda s'approcha de ma joue et lécha goulument ma commissure, son bassin se glissa sans gêne contre mon entre-jambe et donna un petit coup d'avertissement.
« Que quand je te veux, tu dois t'y plier. »
Après avoir callé mon visage juste en face de le sien, agrippant mon menton pour empêcher toute tentative de fuite, il me dit d'une voix forte :
« Regarde-moi »
Pourquoi ? Cela devait être l'expression que je donnais sur mon visage pour qu'il me réponde.
« Je veux graver à jamais l'expression que tu feras lorsque je te pénétrerai, je ne souhaite en perdre aucune miette »
Il souleva légèrement mes fesses et rentra.
D'un trait, d'un seul coup. Retenant fermement mes cuisses entre ses doigts, tremblantes. Un visage impassible qui restait là à me dévisager.
Sa façon à lui de me remercier pour la nuit précédente.
Mon corps se plia sous la douleur, mon âme hurla… Ou était-ce moi ?
Finalement m'attacher n'avait pas été futile, je me serais griffer tellement c'était un supplice.
Lorsque ma gorge n'eut plus de corde vocale, Kanda laissa choir une de mes jambes et cajola ma joue. Une douce et cruelle tendresse dans toute cette souffrance.
« Ca va mieux ? Demanda-t-il
- Kanda… Sort.
-Non, il faut aller au bout.
- Pitié, sort.
- Ne t'inquiète pas, on reprendra quand tu seras prêt.
-Yu… J'ai mal. »
Je ne pus retenir mes larmes, elles coulaient le long de mes joues et imprégnaient les draps.
« Je sais, c'est pourquoi je vais prendre soin de toi.
-Parce que tu appelles ça prendre soin ? » M'égosillai-je en me noyant dans mes pleurs.
Il essuya tendrement les larmes qui perlaient aux coins de mes yeux puis, vint caresser mes lèvres de son pouce.
« Je t'avais dit que tu la sentirais passé… Dit-il taquin.
-C'est pas drôle ! »
Kanda redressa mes cuisses, la pression mélangée à la douleur reprit de plus belle. Je crus que mon corps allait se casser en deux.
« Arrête ! Hurlai-je.
- Dis donc oh, ne me cris pas dessus quand j'essaye de te mettre à l'aise.
- Parce que… »
Je me coupais moi-même, plus de douleur. Enfin si, j'avais toujours mal mais… Je pouvais la contenir, du moins tant qu'il ne se remettait pas à bouger.
« Comment ? Demandais-je en hoquetant de surprise
-Un grand maitre ne dévoile jamais ses tours… On arrêterait de le vénérer sinon.
- Je ne t'ai jamais glorifié. » Lançais-je en bonne pique.
Mécontent, passablement irrité… Yu ne trouva rien de mieux que de me donner un coup de bassin. Ne jamais contrarier un gorgone au sale caractère quand il est en vous, craignez pour votre vie… Ne l'énervez pas.
« Tais-toi esclave. Ordonna-t-il
- Comment ça esclave ? Aie ! Mais tu me fais mal !
- Silence j'ai dis, si tu as assez d'énergie pour bavasser alors on reprend. Je te rappelle que j'ai toujours envie de toi, moi. »
Lui… Il avait toujours cette manière de dire les choses. Ce style qui lui était propre et il en arrivait à faire rougir le mur blafard de notre chambre. Ces mots d'une grossièreté sans pareil, perlaient de sa bouche exquise et réalisait une vulgarité troublante. Des paroles plus qu'embarrassantes puisque ces obscénités bien que crues, démentait une cruelle tendresse et un amour sans pudeur.
Cela me désarmait… Le métis n'avait honte de rien, si ce n'est de se retenir trop souvent à son goût. Un incube sous les traits d'un ange et, qui venait à peine de débuter son petit jeu de plaisir.
Kanda pinça mes lèvres subtilement, me faisant ouvrir la bouche. Il y introduisit ses doigts et partit caresser ma langue, jouant avec elle une danse effrénée. Cette peau fine qui cajolait mon palais commença un aller-retour exaltée, ma respiration s'accéléra sous la sensation. Sans vraiment m'en rendre compte, je me mis à sucer cet encombrant provocateur qui était venu s'insinuer dans ma bouche. Evidemment, sous le sourire satisfait du gorgone, il finit par me laisser exhaler tranquillement lorsque mon corps y dégagea un véritable plaisir à presser ses doigts. Le métis les retira lentement pour les lécher à son tour… Dégustant goulument la salive glisser sur sa peau avec, un air plus que provoquant. Yu repartit alors vers ma bouche, violant une nouvelle fois l'entrée de son muscle aguicheur pour m'offrir un baiser. Puis il partit attaquer mes joues. Lapant mes pommettes sur toute la surface que je possédais.
« Il y a tellement de façon d'utiliser cette langue… Mais ce serait dommage de toutes les expérimenter en une fois. Ca me donne l'excuse de te réessayer plus tard.»
Il empoigna mes hanches et recula son bassin, sortant ainsi lentement de moi. Je me cambrai sous la pression la douleur était toujours là, bien vivace lorsqu'il se mettait à bouger. Apparemment Kanda avait décidé de passer à l'étape supérieure… Adieu le gentil dialogue préventif qu'il m'avait raconté plus tôt, égoïste.
Il rentra de nouveau, mes cris l'accompagnèrent sans ménagement tandis que mes poignets, tiraient dans tous les sens pour tenter d'échapper à la douleur qui me submergeait.
« Détend toi.
- Comment veux tu que je me détende Bakanda ?
- C'est ton anxiété qui te fait mal, si tu calmes ton appréhension… La douleur sera bénigne.
- Rien à voir avec le stress, c'est simplement ta %ù$£ qui me fait mal, rien d'autre !
- Mais c'est qu'il de vient grossier le moyashi…
-Je ne suis pas un moyashi ! Aaah»
Yu me fit taire en bougeant une énième fois, moi qui pensais qu'il était déjà au bout… Je me trompais. Mais ce qui valut ce cri, ce n'était pas une douloureuse sensation. C'était l'inverse.
« Trouvé ! » Me répondit-il avec un sourire plein de malice.
Trouvé quoi ? De quoi me parlait-il ? Kanda ressortit un peu puis réitéra la manœuvre, me faisant encore gémir.
« Qu'est-ce que tu m'as fait espèce de pervers ? Crachais-je.
-Moi ? Pas grand-chose, c'était là avant que je rentre…
- Ne dit pas de bêtise ! Il y a à peine quelques secondes j'avais l'impression d'exploser tellement la douleur était horrible!
- Vraiment ? »
Il me regarda d'un air victorieux, je sentais sa libido augmenté de façon exponentielle.
« Donc… Tu n'as plus mal ? Au contraire tu aimes ça, non ? Tu n'as donc plus aucune excuse… »
Mon visage blêmit, se décomposant lorsque je compris la maladresse que je venais de dire… J'étais fichu.
« Non attend ce n'est pas ce que tu crois ! M'écriais-je en tentant de me rattraper.
- Laisse tomber ma colombe, je vais t'envoyer sur le mont Olympe de suite. Tu diras bonjour à Aphrodite de ma part… »
Il commença de long va-et-vient en appuyant sur cette découverte à chaque fois, se laissant aller à écouter mes rugissements de plus en plus fort et aigue à chaque voyage. J'avais toujours aussi mal, mais la pression qu'il mettait sur cette chose dont je ne connais le nom… Etait encore plus forte. Mon cerveau n'avait le temps de prévenir sur la douleur, le plaisir la suivait de si peu que je n'avais pas le temps de m'en rendre vraiment compte.
Est-ce donc cela qui lui avait donné tant de plaisir? Mon cœur s'accéléra à cette idée…
Yu soupira, je ne pouvais que comprendre ce qu'il percevait… La pression qu'il devait ressentir, surtout pour une première fois les cris de plaisir, la respiration saccadée, le désir qui monte et endurcie le…
« Et bien… Tu as l'air aux anges, ça a été rapide.
- La ferme ! »
Je rougissais, honteux. Il n'avait pas besoin de me le faire remarquer… J'étais bien le premier à savoir ce que mon corps faisait !
« Tu es têtu hein ? Dit-il en m'embrassant sur le front.
-Pardon ?
- Je t'ai déjà dit… »
Il me donna un coup de rein.
« Ah ! Laissai-je échappée malgré moi.
- Que je ne supporte pas… »
Vint un second, plus violent.
« Quand tu ne me demandes pas… »
Puis un autre.
« L'autorisation ! »
Sur ses dernières paroles, il se déversa en moi et je pus sentir le liquide séminal s'infiltrer dans mes parois endoloris. C'était une sensation plutôt étrange, un fluide chaud et collant qui était venu s'insinuer d'un seul jet à l'intérieur de moi. Une intrusion bien plus commode cependant… Même si, lorsque Kanda se retira complètement, les effluves vinrent ruisseler sur la peau qui formait l'entrée, puis s'échouèrent doucement vers le drap où j'étais allongé. La vue devait être belle puisqu'il ne tarda pas à me faire remarquer :
« On mouille encore les draps à ton âge ?
- La ferm… »
Impossible d'en dire plus, mon corps était bien trop épuisé pour une nouvelle altercation avec lui. Je tentais de retrouver du souffle… Entre la violence de cette pénétration, les mouvements érodant et agrandissant la cavité ainsi que ses piques assassines… Tout cela était trop pour moi.
Mes paupières lourdes, remontaient de plus en plus difficilement. Je tentais vainement de me réveiller sans grand succès. Kanda libéra mes jambes du lien qu'il avait lui-même confectionné, malgré toute ma volonté de me venger… Mes pieds ne bougèrent même pas d'un centimètre, la frustration mêlée à la fatigue accumulait cette envie de trouver un repos bienfaiteur.
Mais alors que Morphée ouvrait ses bras pour me proposer cette détente tant attendu, deux mains agrippèrent mes cuisses et remontèrent doucement vers mon entrejambe. Ma peau se plia sous ses doigts puis, fut happer par une bouche aguicheuse. Yu resta un moment ainsi, suçant, mordillant, griffant… Marquant fermement cette partie intérieure de mon corps. Il m'offrit une dernière empreinte sur l'aine avant de me retourner. Je me retrouvais alors sur le ventre, postérieur à l'air. Fesse qu'il ne tarda pas à lécher à son tour et y ajouter de nouvelles traces en la suçotant.
« Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je à moitié en dormis et étouffé par l'oreiller.
- J'estampille. Répondit-il simplement.
- Hein ?
-C'est ma signature, je te marque comme on le fait avec les animaux. Ainsi, tout le monde saura que tu m'appartiens.
- Je ne suis pas ta chose ! Clamais-je
-Ah vraiment ? »
A l'entente de ses mots, Kanda glissa son doigt dans l'orifice quitté peu de temps avant. Baignant ainsi dans sa propre semence. Il le laissa ainsi choir quelques instants puis le ressortit humidifié, de là, il le ramena devant mes yeux. Je fermais mes paupières et détournaient la tête.
« Tu en connais beaucoup qui viennent visiter ton intérieur ?
- Tais-toi. Ordonnais-je.
- Et qui te font raidir ainsi ? »
Il redescendit sa main vers mon bas-ventre et vint caresser mon urètre du pouce, elle aussi imbibée par le rapport.
« C'est juste une réaction physique !
-Petit menteur ! »
Il claqua mes fesses, le bruit résonna fortement dans la pièce. Je m'empourprai d'avantage et tentais de me soustraire à sa prise.
Le gorgone se mit à califourchon, la fuite dut être interrompu.
« Ca ne va pas de me frapper comme ça !
- Ne me sermonne pas ma douce jument, ne soit aussi effarouchée pour une petite flatterie.
- Effarouché ? Tourne-toi un peu… Que moi aussi je m'occupe de tes fesses !
- Allons, laisse les miennes tranquilles. Tu en as fais suffisamment hier, chacun son tour.
- Vivement demain alors ! Tu vas te prendre une de ces roustes… »
Yu s'allongea sur mon dos, ses jambes collant les miennes de l'extérieur. Il alla quérir mes mains et les entrelaça de ses doigts. Je pouvais sentir le poids du métis m'enfoncer dans le lit, son corps encore chaud par nos ébats aromatisait le mien de son odeur. Un parfum de lys mélangé à la sueur… Même trempé il gardait un charme fou, cela en devenait insultant pour les autres mortels.
« Crois-moi, avec tout ce que tu as pris… Si demain tu arrives à te lever, alors je m'empalerais moi-même sur toi. Je te le promets. »
Il embrassa la joue, me donnant un petit coup de front amical puis me relâcha. Le gorgone sortit, fit quelques pas je ne sais où dans la pièce puis revint vers moi. Il me posa alors une serviette sur le corps.
« Essuie-toi… Ou tu risques vraiment de ne plus pouvoir marcher demain. »
Je lui répondis dans mon oreiller, réponse qu'il n'entendit surement pas. Kanda partit rejoindre son côté du lit, ne prenant même pas soin de reprendre ses affaires ou de remonter les couvertures sur son corps et fixa le mur de son côté. Silencieusement je me mis à le dévisager, observant de fines gouttelettes de sueur glissait le long de ses omoplates et de ses reins. Elles redessinaient sa peau halée et ses courbes, Yu avait vraiment un corps parfait.
J'attrapais vivement mes draps et me cachait en dessous malgré une future fournaise.
Enfoiré… Pensais-je si fortement.
J'avais encore envie de bander.
« Maman ! » Hurlais-je à plein poumon en me jetant dans ses bras.
Nous restâmes ainsi un long moment sous le regard de Yu qui devait surement se dire « calme toi, c'est sa mère… Normal qu'ils s'embrassent ».
Nous prîmes alors le chemin du retour, malgré toutes mes demandes… Kanda ne voulu pas m'expliquer comment il avait réussit à gagner et à récupérer ma mère.
Voilà pourquoi j'étais devant cette salle… Yu allait être fâché mais je ne pouvais me résoudre à ignorer la vérité. N'en ferait il pas de même à ma place ? Evidemment que si, c'est pour cette raison que je rentrais dans la pièce. Celle où se trouvait le fameux œil des Grées.
Peut-être aurais-je du l'écouter… Car la souffrance qui m'assaillit me donna envie de mourir.
« Comment tu as pu ! M'écriais-je.
- Tu n'avais qu'à m'écouter abruti de Moyashi !
- Abruti ? Parce que c'est moi qui suis en faute peut-être?
- Exactement ! Tu aurais suivis mes instructions, il n'y aurait eu aucun problème !
-Et je suppose que le problème c'est moi ? Sérieusement Yu, tu aurais accepté aveuglément ?
- C'est lâche de parler de vision avec le bandeau que je porte. »
Il se mit à sourire en pensant à sa blague, pour ma part elle semblait tout sauf drôle. Je tentais de contrôler toute cette colère qui déferlait en moi.
« Et comment veux-tu que je me sente ?
-Content pour ta mère ? C'était le but non ?
- Et toi alors ?
-Oh… C'est mignon quand tu t'inquiètes pour moi. »
Je me ruais sur lui prêt à lui en mettre une, évidemment de si loin… C'était peine perdu d'avoir l'effet de surprise.
« Ah non moyashi, les jeux de ce genre se font en tête à tête et au lit.
- On est seul et tu es le premier à aimer faire ça ailleurs que sur la couchette…
- C'est une avance ? Demanda-t-il en me tirant à lui, plaçant son autre main au creux de mon dos.
- Je ne veux plus jamais que tu me touches ! »
Je le repoussais vivement, et montait à l'étage. Ma mère séjournait dans la chambre voisine à la mienne. Je frappais à la porte puis entrais.
« Maman ?
- Oui Allen ? »
Elle tourna vers moi, ma mère était assise devant la coiffeuse. Elle me sourit gentiment.
« Tu t'es encore disputer avec Yu ?
-Dire que quand je l'appelle par son prénom il me torture, mais toi il a accepté dès la première fois.
- Peut-être a-t-il peur que vous soyez trop proche… Il a vraiment l'air de tenir à toi.
- S'il tenait vraiment à moi jamais il n'aurait fait ça ! » Clamais-je encore remonté contre lui.
Ma mère se leva et après s'être rapprochée de moi, attrapa doucement mes joues.
« N'aurais-tu pas fais la même chose à sa place ?
- Il ne l'aurait jamais toléré.
-Qu'importe son avis, pour lui tu aurais cédé… Non ?
- Mais… Il n'accepte même pas que je sois en colère ! Alors que lui il m'aurait roué de coup… Si ça se trouve il ne voudrait même plus me voir. Il souhaiterait que je disparaisse de sa vie…
- Allen, c'est normal d'être furieux… »
Elle releva mon menton pour que je la regarde.
« Mais dis toi qu'au moment même où nous parlons, celui qui en souffre le plus c'est lui. Donner son corps à quelqu'un qu'on aime est la chose la plus naturelle du monde, s'offrir est une preuve d'amour. Je peux comprendre que tu te sentes trahis au plus profond de toi… Cependant il faut que tu gardes à l'idée que lorsqu'il a accepté les avances, il ne l'a pas fait pour le plaisir de la chair. Ce qu'il voulait c'était aider.
- Je…Sais.
- Notre corps est la seule chose matériel qui nous est propre, la salir est l'une des dernières choses que l'on souhaite. Tu as le droit de le gronder, de lui ordonner de ne plus jamais le faire. Par contre tu ne dois pas lui faire croire que son action à été vaine, sinon il perdra tout. Yu a donné son corps, sa fierté… Si tu lui reprends ton amour, il ne lui restera plus rien. »
Elle embrassa mon front et sortit de la pièce.
« Vous pouvez rentrez Yu, mon fils à le sang chaud mais il n'est pas rancunier. »
Sur ces derniers mots, elle partit complètement. Je devinais par cette tirade que Kanda était derrière le mur et avait surement écouté aux portes. Collant même après une dispute… C'était du Yu tout craché. Il ouvrit l'embrasure, laissant ainsi la moitié de son corps apparaitre devant moi. Il avait une mauvaise mine, ma mère avait raison… Il était très affecté. Cela me surpris un peu, il n'était pas du genre à montrer ce qu'il ressentait… Lorsque ce n''était pas sa libido qui parlait bien sûr.
« Je peux ? Demanda-t-il poliment
- Tu es chez toi. » Lâchais-je encore énervé.
Il rentra à l'intérieur et entrebâilla la porte. Le métis resta un moment ainsi, ne sachant trop quoi dire.
« Ta mère se plait ici ? »
Je ne répondis pas.
« Maintenant que l'entré est dégagé vous pouvez retourner au village, enfin je doute qu'après ce qu'ils ont fait tu veuilles y retourner… Je veux dire, pour d'autres achats. Après tout tu aimes la pêche non ? »
Toujours rien, son malaise sembla augmenter.
« Bref, si vous voulez rester je… Je m'en fous.
- Kanda, je ne coucherais pas avec toi. Finis-je par répondre sèchement.
-Pardon ?
-Si tu es venu me voir pour une quelconque gâterie, tu rêves. »
Le gorgone sembla reprendre un plus d'assurance, car il se redressa subitement et cracha :
« Non mais attend ! Arrête de croire que je ne pense qu'à te sauter !
- Ne m'as-tu pas dit un jour que tu avais sois envie de coucher, sois envie de me faire l'amour ?
- Oui c'est vrai j'ai mes pulsions ! Avoua-t-il. Mais ce n'est pas pour ça qu'à chaque fois que je viens te voir j'ai l'intention de te faire quelque chose !
- Tu n'as plus envie de moi alors ?
- Bien sûr que si ! Hurla-t-il.
- Mais pas maintenant ? Tu as eu ta dose ? »
Yu se jeta sur moi, agrippa mon chiton par le haut et me gifla violemment puis, me souleva. Il était dans une colère noire, la pire que je n'ai jamais vu.
« J'ai toujours envie de toi !
- Tu viens de dire que non. Sifflais-je la joue en feu mais sans montrer la douleur qui m'assaillait.
- Avoir du désir er y succombe sont deux choses différentes ! Chaque fois que je vois ta tête de soja, j'ai envie de te jeter sur lit et de te violer ! Mais plus encore que le plaisir charnel ce que je veux c'est toi ! Ce toi là ! Celui qui râle, qui boude, qui est curieux de tout au point de me pourrir la vie… Celui qui me prouve qu'une relation ne s'arrête pas qu'en dessous de la ceinture et qu'on peut aussi avoir des gestes de tendresses autres qu'en ayant des rapports ! Celui qui me tire les couvertures quand je dors même après une dispute, qui sait que je hais la lumière trop forte du matin et qui est donc prêt à se cogner dans tout les meubles de la chambre pour ne pas me bousiller les yeux ! Lorsque je te saute dessus, et si violemment c'est parce que je me suis tellement retenu que mon âme crie famine ! Et crois moi je t'aime trop pour te casser en deux ! Alors quand tu râles car tu 'souffres'… C'est que tu n'es vraiment qu'une petite nature ! Un jour je te montrerais, ce que c'est d'avoir tellement mal que tu seras obligé de te faire passer malade plutôt que de dire à l'homme que tu aimes que tu l'as trompé pour qu'il puisse retrouver sa mère ! »
Il fit une pause, je le regardais interdit.
« Parce que oui j'ai couché avec lui, je n'avais pas d'autre choix et j'ai détesté ça ! Je sens encore l'horrible odeur de sa peau sur moi, la douleur quand il est rentré… Rien à voir avec la tienne ! Il ne m'a pas fait l'amour lui, il m'a rabaissé de toutes les façons possibles et imaginables ! Ca a duré des heures, des heures oui ! Les mots que j'ai du dire, j'ai envie de vomir rien que d'y repenser… J'ai cru mourir de tant de souffrance et d'humiliation, j'avais honte, terriblement honte. Je me sentais sale, déshonoré, je voulais lui demander de me relâcher pour aller me tuer quelques part tant la douleur me brulait de l'intérieur. Mais il y avait ton visage, ton doux visage que j'adore et qui me rappelait pourquoi je devais le faire. Je me suis souvenus de ton sourire chaleureux, de tes bras réconfortant et même de ses vilaines répliques d'enfant qui bien que méchante à mon encontre… Devenait source de bien être. »
La voix de Kanda s'était mit à trembler, la force de ses bras elle-même chutait considérablement et me ramenait au sol.
« Même s'il me marquait de ses ongles et de ses dents sur toute la surface de ma peau, même s'il m'obligeait à graver dans mon âme des mots qui me souillerait jusqu'à la fin de mes jours… Même s'il me cassait en deux, me brisait les reins, me coupait les veines tant les liens étaient serrés… Et bien je voulais aller jusqu'au bout. Même si… Cela voulait dire que tu te mettes à me haïr. Parce qu'à ce moment là, mon corps n'était rien d'autre qu'un bout de chaire face à la volonté de sauver ta mère. »
Deux larmes coulèrent le long des joues de Yu, son bandeau déjà bien humide ne semblait plus compresser aussi bien qu'au début.
« Parce que je sais que tu ne pouvais pas vivre sans elle… Et que moi je ne peux pas vivre sans toi ! Alors oui je suis dégueulasse, d'ailleurs je l'ai toujours été. J'étais un monstre et maintenant une bête qui a vendu son corps… Mais je n'ai aucun remord puisque, l'expression que tu as eu lorsque je t'ai dis que ta mère était sauvé a permis à toute cette souffrance de se volatiliser. Alors oui si je dois devenir sa catin pour ton bonheur, je le ferais… Vendre mon corps pour un statut, même pour une déesse jamais. Mais pour toi, je veux bien être puni d'un autre maléfice. »
Il me relâcha et tomba à genoux, les mains sur ses yeux.
« S'il te plait… Dis-moi que je ne suis pas sale. Prend moi dans tes bras et dit moi que tout va bien se passer. Que tu me pardonnes, que tu n'es pas fâché. Parce que… Le seul qui puisse vraiment me briser c'est toi Allen. »
Je m'assis à côté de lui, plaçant mes mains de chaque côté de ses joues. Il releva la tête, je pouvais discerner l'ombre de ses yeux sous le tissu.
« Si tu veux que je te pardonne, il faudra accepter mes conditions.
- Tout ce que tu veux.
- La première, je veux que tu arrêtes de pleurnicher. Mon amant est un homme fort, sadique, cynique et avec une libido à m'en casser les reins… Bref je souhaite que tu redeviennes le vilain garçon que tu étais, sans pour autant trop tirer sur la corde. On est d'accord ?
- Je te le promets.
- La seconde, dorénavant je t'appellerais Yu. C'est comme ça il faut que tu t'y fasses. Si je t'entends râler à ce propos… Tu auras de mes nouvelles.
- Compris.
-Et enfin… »
Je détachais le bandeau, Kanda ferma d'un coup les yeux et se les protégea de ses mains.
« Tu es malade ou quoi ? Hurla t'il
-C'est la troisième chose, regarde moi.
-Non »
Kanda se releva prêt à partir quand je lui attrapais le poignet, le ramenant vers moi d'un coup. Il dut alors se cacher d'une seule main.
« Regarde-moi !
- Non.
- Ne m'as-tu pas dit 'tout ce que tu veux' ?
- Tout mais pas ça »
Je soupirais, mon bras libre glissa vers son visage à demi-dissimulé. Mes doigts le caressèrent doucement.
« Fais-moi confiance.
- La dernière fois qu'on m'a dit ça, la personne en question je l'ai perdue.
-Moi tu ne me perdras pas…
- Qu'en sais-tu ? »
Je lui arrachais la seconde paume de la tête, enlaçant chacune de ses mains par les miennes.
« Parce qu'un jour un beau métis ensorcelé par la jalousie d'Aphrodite, demanda de l'aide à la déesse Athéna. Celle-ci en échange de la mort des Grées et d'autres péripéties du genre, lui promis de lui offrir la solution pour vaincre le maléfice : Le jeune gréco-japonais transformera quiconque verra son regard, jusqu'à ce qu'il rencontre la personne pour laquelle il a rejeté la déesse de l'amour : sa moitié.(3)
- J'étais vraiment amoureux à l'époque !
- Tu t'égares, tu confonds des besoins primaires à de l'effluve sentimentale! » Dis-je en prenant la voix de Yu.
Je repris une nouvelle fois ses joues et embrassa d'un baiser chaste ses lèvres humides au gout bien trop salé.
« En plus, malin comme tu es tu as surement regardé l'œil pour savoir qui serait ta moitié. Vilain cachotier !
-Je préfère rester ainsi plutôt que te figer, ça ne marchera que si tu es amoureux de moi… Si tu n'es pas prêt c'est fichu.
- Dis donc ho ! »
Je lui donnais un coup sur la tête, il jura plusieurs noms d'oiseaux.
« Me frappe pas moyashi !
- C'est Allen, Bakanda ! Je le rajoute à ma liste des choses à faire avant de te pardonner…
- Une liste ? Parce que tu ne comptes pas t'arrêter là ? »
Je me mis à rire à gorge déployé, Yu dut penser que je devenais fou.
« Pour ce qui est de pourrir la vie, j'ai eu un excellent professeur. Maintenant ouvre tes yeux.
- Et si tu te figes ?
- Ca voudra dire que tu vaux mieux qu'un moyashi… Finalement pour ton orgueil vaudrait mieux que je me transforme, non ? »
Kanda sourit en entendant cette réponse. De ses bras il enlaça ma taille et me colla contre lui.
«Tu as parfaitement raison, je suis trop bien pour toi ! Mais bon vu que c'est le cas de tous les mortels… On n'a qu'à dire que je fais avec ce que je peux ?
- Ouvre les yeux avant que je t'ouvre le ventre d'un coup de poing »
…
« Je peux les refermer pour t'embrasser ?
- Juste pour le baiser alors.
- D'accord.
- Yu ?
- Oui ?
- Lorsqu'on sortira de la grotte, tu remettras ton bandeau.
-Pourquoi ?
-Parce que. »
C'est officiel, je risque de baver pour le garder.
Fin o/ J'espère que ça vous à plût ^^
Petit bonus : Ce que vous ne savez pas…
Le lendemain, lorsque Yu partit réveiller le moyashi après leur seconde nuit d'amour :
« Et bah voilà… Je lui avais de se nettoyer mais non… Il va râler toute la journée. »
Kanda souleva d'un geste le drap, découvrant un petit corps nu et blanc comme de la neige.
« Oi Moya… »
Le regard de Kanda se posa sur une petite auréole blanche, puis une seconde tache faisant une ligne maladroite vers un point bien précis. Il observa le petit bout de chair un moment puis remit la couverture sur la tête du blandin et sortir de la pièce en claquant la porte.
« Carrément derrière mon dos… »
Yu partit vers les bains avec, les oreilles rouges.
1) Il s'agit d'un manteau d'une seule pièce de tissu carrée ou rectangulaire et sans coutures. Ce vêtement était principalement utilisé par les cavaliers, les voyageurs et les jeunes gens. Ces derniers le portaient d'ailleurs durant toute leur éphébie (c'est-à-dire l'âge adulte). Si vous chercher une idée de celle que Yu porte, je vous propose de taper chlamyde et de prendre wikipedia, c'est la première image.
2) Le chiton est une tunique de lin (ou laine) au plissé fin, cousue sur les côtés, ceinturée à la taille, courte et sans manche pour les hommes, longue et avec manches pour les femmes, portée par les hommes comme par les femmes.
3) Si Allen connait l'histoire c'est parce qu'il a posé plusieurs question à l'œil des Grées. Dont celle-ci.
