Résumé : Harry, éditeur raté, travaille à l'accueil de la maison d'édition Malfoy depuis plusieurs années. Un jour, il reçoit chez lui une lettre d'amour. UA. DRARRY.
Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling. Je ne tire aucun revenu de la publication de mes écrits et aucune gloire.
Message : Je suis ravie de publier aujourd'hui "Sentiments anonymes". Ce qui devait être au départ un OS, puis un TS, c'est aujourd'hui allongé pour former une mini-fic. Je n'ai pas fini de l'écrire mais elle fera sûrement cinq chapitres.
J'ai mis beaucoup de moi dedans.
J'espère que cela vous plaira. Publier aujourd'hui est vraiment un grand pas en avant.
PS : Si quelqu'un souhaite faire de la correction je suis preneuse ! Bonne lecture.*
MISE A JOUR : MERCI A KELEWAN POUR SON AIDE SUR LA CORRECTION ! ALLEZ JETER UN OEIL SUR SES FANFICTIONS, IL Y A DES TRUCS VRAIMENT GENIAUX !
Avertissement : Cette fanfiction est un Drarry, on parlera donc d'homosexualité ! Il ne devrait pas y avoir de lemon ou de lime mais je met un -12 quand même. Pour prévenir.
Chapitre 1 :
Hermione et Ron avaient beau râler depuis... 5 ans maintenant, jamais Harry n'aurait laissé tomber son studio à Londres.
Il lui coûtait une fortune, était mal isolé, le parquet était en mauvais état et la salle de bain minuscule mais Harry l'adorait.
Il était situé dans un quartier animé de Londres et le soir, particulièrement le week-end, il adorait ouvrir les fenêtres en grand pour entendre les gens rire et parler dehors. Hermione avait beau dire que cela était insupportable, qu'on entendait surtout des gens hurler et vomir, lui n'était pas d'accord.
Sa voisine d'en face était complètement cinglée et persuadée qu'elle allait être volée en permanence : quand elle allait chercher son courrier, elle fermait ses trois verrous avec application avant de descendre les deux pauvres étages qui la séparaient de la boîte aux lettres.
Elle devait le prendre pour un cinglé alors que lui claquait à peine la porte derrière lui quand il faisait la même chose.
Harry jeta son courrier sur son PC en rentrant – une facture et un courrier manuscrit, enleva ces chaussures du bout des pieds et mit de l'eau à chauffer. Il était tard, il avait bu une bière avec Ron et Hermione après le travail. Il devait être aux environs de 23h et demain il devait se lever à 6h pour aller au boulot, perspective ô combien réjouissante.
Il attrapa la facture pour y jeter un coup d'œil vague, ces yeux s'attardant à peine sur le montant de sa facture de gaz et ouvrit la lettre. C'était une jolie enveloppe, le genre d'enveloppe en papier épais qu'on achète dans des papeteries, pas le genre d'enveloppe que Harry achetait par lot de 100 au supermarché, entre ces pâtes et son jambon.
Le papier était de la même qualité et Harry remarqua que la personne avait écrit visiblement au stylo plume.
« Harry,
Je ne vis que du bonheur de vous regarder. Mes yeux sont mon cœur, mes yeux sont mes poumons.
Et lorsque, par défi je les ferme sur votre passage, il me semble que mon corps entier s'asphyxie. Harry vous passez parfois près de moi, et vous ne savez pas ma nervosité, mon amour, mon regard.
Vous ne savez pas qu'il m'arrive parfois de haïr la personne qui se place entre nous.
Pour l'adorer aussitôt qu'elle s'écarte et vous rend à ma vue.
Harry vous me croisez parfois et vous ne savez pas que chaque frôlement est une souffrance.
Et si vous ne savez pas c'est que trop d'amour et pas assez de courage font de moi un fantôme.
Cette lettre que je voulais si belle a la laideur des lettres anonymes.
Comme un vulgaire chèque elle ne vaut rien car elle n'est pas signée.
Acceptez malgré tout que je vous l'adresse sans rien attendre en retour, mais en espérant qu'elle vous enivrera peut-être du seul bonheur de vous savoir aimé. Vous êtes beau, incompréhensible, jamais décevant, jamais je ne vous aurais j'en suis inconsolable.
Acceptez pourtant Harry mes sincères et fébriles, sentiments anonymes. » (1)
Le clapet de la bouilloire se releva en un bruit mat et le bruit de l'eau crépitante s'étouffa doucement sans que Harry ne s'en préoccupe. Le sang lui montait aux joues, il se sentait rougir alors que son cœur cognait douloureusement dans sa poitrine.
Il jeta un coup d'œil à l'enveloppe, remarquant au passage que ses mains tremblaient légèrement. Il ne reconnaissait pas l'écriture. Le tampon de La Poste indiquait que la lettre avait été postée à Londres, ce qui n'était pas surprenant, d'après la lettre Harry croisait régulièrement cette personne.
Une soudaine colère l'envahit peu à peu en regardant le papier.
Qui lui envoyait une déclaration aussi belle, aussi fantastique sans lui dire qui il était ? Pourquoi cette personne était persuadée de ne jamais l'avoir ?
Il n'avait aucun moyen de le contacter, absolument aucun. Pas un numéro, pas une adresse, pas un nom ni même un indice. Cela aurait pu être le monde entier.
Son auteur était sûrement un être égoïste, se dit-il reposant la lettre sur le PC.
« Tu en penses quoi ? » demanda Harry à sa collègue, le lendemain.
Luna avait soigneusement lu la lettre, avant de la replier, la ranger dans l'enveloppe et de la donner à Harry.
« Cette personne est très amoureuse de toi. »
Harry adorait Luna. Elle travaillait avec lui depuis seulement trois ans, quand Harry était dans la société depuis cinq ans maintenant mais elle avait rapidement gagné son cœur. Elle était un peu loufoque et semblait toujours ailleurs avec ces immenses yeux bleus et ces longs cheveux blonds.
Elle était toujours d'un calme olympien, contrairement à Harry qui était plus sanguin.
« Mr Potter. »
« Mr Malfoy. » salua Harry.
Lucius Malfoy était le PDG de « Malfoy Éditions » une entreprise familiale implantée au cœur de Londres depuis plus de 120 ans. La maison d'édition avait un catalogue de littérature impressionnante et qui avait fait leur réputation. Ils s'étaient spécialisé dans la publication de poètes anciens et oubliés, un véritable travail d'orfèvre qui demandait une somme d'argent et de temps considérable. Les livres de poésie étaient de faible tirage et coûtaient cher, mais ils étaient très bien vu dans le monde de la littérature et se vendaient sans mal.
Harry travaillait à l'accueil de la maison d'édition depuis bientôt cinq ans.
Armé d'un diplôme d'édition, il avait enchaîné les stages sans succès dans ce monde fermé où seul le carnet d'adresses permet d'avoir un poste. Mais les candidats étaient nombreux et les places rares. Aussi, n'ayant jamais réussi à trouver un emploi, Harry s'était retrouvé à l'accueil d'une maison d'édition. Il triait le courrier, filtrait les appels, guidait les visiteurs et récupérait les clés le soir.
Harry prit la petite clé qu'il gardait autour du cou pendant son travail et ouvrit le tableau vitré derrière lui. Il sortit la petite clé argenté qu'il donna au PDG.
« Mon fils est arrivé ? »
« Non pas encore Mr Malfoy. »
Draco Malfoy était le fils de Lucius Malfoy. Depuis deux ans, il travaillait comme directeur général dans l'entreprise, remplaçant par la même occasion une amie de Lucius Malfoy, une vieille femme acariâtre que Harry n'avait jamais appréciée.
Lucius et Draco étaient des personnes riches et puissantes dans Londres.
Harry, qui était un peu les oreilles et le messager de toute l'entreprise, savait que le PDG vivait dans un immense appartement en plein cœur de Londres, pas loin des bureaux.
La rumeur racontait qu'ils possédaient également un manoir plus au nord de l'Angleterre, loin de l'esprit cottage anglais.
Ron Weasley, l'ami de toujours de Harry, qui était vendeur dans la boutique de ces frères, lui avait dit avoir vu le nom des Malfoy dans le classement des 200 familles les plus riches d'Angleterre.
Pourtant, aucun d'entre eux ne se montrait arrogant ou méprisant.
Lucius était connu pour être aussi aimable qu'une porte de prison lorsqu'il était énervé. Quand il était dans cet état, la première personne à remarquer sa fureur envoyer aussitôt un mail avec comme objet « porte de prison » à l'ensemble de l'entreprise et aussitôt, les gens essayaient de l'éviter autant que possible.
Souvent Harry et Luna étaient les premières au courant car alors Lucius ne leur adressait même pas un salut ou alors du bout des lèvres, les sourcils froncés et pianotant sur son smartphone à toute vitesse.
En dehors de ces moments d'égarement, qui fort heureusement étaient plutôt rares, Lucius était quelqu'un d'amical et avait toujours un compliment pour les employés qu'il appréciait. Lorsqu'il avait présenté Harry à Draco Malfoy, il lui avait dit avec le plus grand sérieux que Harry était l'une des personnes en qui ils pouvaient avoir le plus confiance dans l'entreprise. Harry en avait rougi de plaisir.
« Dites-lui de venir me voir quand il se présentera Mr Potter. »
« Bien Mr Malfoy. »
Lucius s'éloigna et Harry observa sa silhouette s'éloigner, montant les escaliers pour disparaître après un doux claquement de porte. Harry soupira de soulagement, heureux que le patron n'ait pas remarqué que Harry et Luna étaient plus occupés à analyser son courrier qu'à travailler.
« Tu ne devrais pas te prendre la tête Harry » dit doucement Luna. « Cette personne a sûrement de très bonnes raisons de ne pas vouloir que tu saches qui elle est. Si jamais cette histoire doit aller plus loin, le destin fera en sorte que tu le saches. »
Luna croyait au destin.
Pour elle, rien ne se passait sans que cela soit écrit.
Il était évident pour elle que si ce fameux anonyme était fait pour Harry, le destin allait le mettre au travers de sa route. Harry n'était pas de son avis. Pour lui la vie était une loterie permanente et un hasard constant.
Quand Luna prenait le futur avec une confiance aveugle, Harry angoissait.
« Vous me trouvez étrange de me prendre autant la tête sur cette histoire ? »
Cela faisait plusieurs jours que Harry avait trouvé la mystérieuse lettre. 5 exactement. On était samedi soir et Harry buvait un coup avec Ron et Hermione – qui elle, se contentait d'une sobre eau pétillante, étant enceinte de quatre mois.
Ils allaient si régulièrement à ce bar, que le barman, Neville Londubat les connaissait tous par leurs prénoms. Il leur offrait systématiquement un coup à boire au moment où ils allaient partir, souvent un shot de tequila histoire de bien les achever.
Harry ne comptait pas le nombre de soirée ou le « cadeau » de Neville était devenu empoisonné et où il finissait la tête dans la cuvette, vomissant les pintes de bière qu'il avait enchaînées et la tequila.
Neville était trop occupé ce soir-là pour discuter avec eux, nous étions samedi soir et le bar était bondé. Il n'avait dû leur table qu'au fait que Ron et lui était arrivé à 17h pour regarder le match de rugby qui passait sur l'écran plat du bar.
Hermione les avait rejoints peu après la fin du match, ayant fini sa journée de travail.
« Tu sais pas qui est ce type, c'est peut-être un psychopathe ! » s'écria Ron avec des yeux ronds.
« Tu dis n'importe quoi » râla son épouse. « Je suis sûre que c'est une personne que l'on connaît très bien et qu'on ne soupçonnerait jamais. Genre Neville. »
« Neville est gay ? » s'étonna Harry.
Il se retourna pour regarder son ami. Il transpirait légèrement sous la pression de la soirée, servant deux pintes d'une main experte. Les gens étaient agglutiné au comptoir, hurlant leur consommation et tendant des billets.
Harry nota avec amusement qu'un attroupement féminin s'était formé autour de Neville, tandis qu'un public plus masculin s'était formé autour de sa collègue.
« Pas du tout » soupira Hermione comme si elle le trouvait bête. « C'est un exemple. Sûrement une personne que tu croises régulièrement, qui te connaît bien mais qui est tout à fait insoupçonnable. D'où le désespoir. »
« Si cette personne ne se lance jamais, forcément qu'il n'aura jamais d'espoir » déclara Ron.
Harry approuva vivement, finissant son verre d'un trait.
« On ne sait pas qui est cette personne, peut-être que Harry n'a aucune relation avec elle. C'est peut-être un collègue de boulot ? »
Un collègue de boulot ?
L'entreprise Malfoy comptait une centaine d'employés que Harry connaissait soit de vue, soit de nom. Il était ami seulement avec Luna même s'il s'entendait bien avec l'ensemble de la société. Toutes les personnes passaient devant lui plusieurs fois dans la journée. Ils lui adressaient souvent la parole, discutant des derniers potins, râlant sur diverses choses ou partageait une blague plus ou moins drôle.
« Les possibilités sont pharaoniques » grogna Harry. « Surtout qu'on parle de lui, mais ça pourrait être elle. A part Luna, personne ne connaît mes préférences là-bas. »
« Donc le mieux que tu puisses faire, c'est de ne rien faire et laisser faire le destin » conseilla Hermione.
« Argh, mais arrêtez avec le destin ! »
Harry marmonna dans sa barbe alors que Hermione attrapait le morceau de citron dans son verre pour le croquer. Il finit par donner un billet à Ron pour sa consommation et partit d'un bon pas hors du bar. Il avait tant lu la lettre qu'il la connaissait par cœur. Ce courrier l'obsédait.
Il avait l'impression d'être à deux doigts d'une romance digne d'un film de Hugh Grant, sauf que Hugh en avait décidé autrement en coupant court à toute communication.
Son appartement sentait un peu le renfermé quand il rentra, aussi il alla ouvrir les fenêtres et les volets, éteignant les lumières pour éviter que les premiers insectes de ce milieu de printemps ne rentrent dans son appartement. Il se déshabilla pour enfiler un pantalon de pyjama, enleva rapidement ces lentilles de contact et se jeta dans le lit. Il avait téléchargé hier le nouvel épisode de Game Of Thrones et il n'avait eu ni le temps, ni l'énergie de le regarder.
Alors qu'il s'apprêtait à lancer le fichier, il entendit une sorte de grattement à sa porte. Le son avait été faible mais c'est comme si quelqu'un avait posé son oreille contre le battant. Il repoussa son PC et ouvrit la porte d'un bond, n'écoutant que son courage (ou sa tendance suicidaire comme aimait l'appeler Ron).
Le palier était plongé dans le noir mais il put voir grâce à la lumière de la fenêtre de l'escalier une haute silhouette. Celle-ci descendait l'escalier à toute vitesse et Harry ne put rien remarquer de particulier, tant la personne semblait vouloir lui échapper.
Il remarqua alors que la silhouette avait visiblement déposé quelque chose à ces pieds.
Une lettre.
C'était exactement la même lettre qu'il avait reçue quelques jours avant, assortie d'un petit colis. Il attrapa la boîte et referma la porte derrière lui, mettant le verrou soigneusement. Pas qu'il avait peur de son mystérieux inconnu mais la situation le rendait définitivement mal à l'aise.
Il ouvrit la petite boîte et y trouva avec surprise une tartelette à la mélasse. Bon, c'était définitif il connaissait très bien cette personne, sinon comme aurait-elle su qu'il vouait un culte à la tarte à la mélasse ?
A côté de la tarte, il y avait une petite carte :
« Une petite souris m'a dit que vous aimiez la tarte à la mélasse. Elle provient d'une pâtisserie au cœur de Londres et je n'en ai jamais mangé d'aussi bonne de ma vie. »
Il mit la tartelette au frigo se disant qu'elle ferait un excellent petit déjeuner pour le lendemain. Et il ouvrit la lettre.
« Je vous aime, mon pauvre ange, vous le savez bien, et pourtant vous voulez que je vous l'écrive. Vous avez raison. Il faut s'aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l'écrire, et puis il faut se baiser la bouche, sur les yeux, et ailleurs.
Vous êtes mon Harry bien-aimé. Quand je suis triste, je pense à vous, comme l'hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l'ombre.
Vous voyez bien, Harry, que je vous aime de toute mon âme.
Vous avez l'air jeune comme un enfant, et l'air sage comme une mère aussi je vous enveloppe de tous ces amours-là à la fois.
Baisez-moi, mon beau Harry ! » (2)
(1) : Lettre d'amour tirée du film « De vrais mensonges ». Que je vous conseille.
: Lettre d'amour de Victor Hugo à l'actrice Juliette Drouet.
